ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
Une plainte funèbre déchire la nuit sombre. Des pattes tachées de sang frais et de terre foulent le sol de la montagne. Derrière, des voix indistinctes. Des cris. Des menaces. Les bruits d'une civilisation qu'elle fuit. Devant, la nature. Belle, terrible, elle se dresse entre l’humanité et les quelques espèces sauvages qu’elle abrite encore. Ultime sanctuaire que la louve cherche à rejoindre. Ses flancs se creusent pour tâcher d'oxygéner son corps malmené par les blessures et cette course folle. Et puis soudain, un autre chant répond à son appel. Une voix surgie de son passé qu’elle ne parvient pas à reconnaître. Son message lui est pourtant familier. La promesse d’une liberté qui vibre au plus profond de son être et que son instinct crève d’envie de pourchasser à nouveau. Elle hésite, partagée. Une seconde de trop. Un bruissement de feuilles. La louve s’élance. Un coup de feu claque. Un pincement, puis une douleur sourde se répand dans son abdomen. La vie s’échappe de son corps et vient tâcher la pierre d’une couleur de sang. Elle s’éteint dans un gémissement rauque, à jamais prisonnière, entre deux mondes.
Je serais incapable de dire si ce cri déchirant appartenait au monde des rêves ou bien à la réalité. Je savais seulement que c’est lui qui m’avait réveillée en sursaut. Désorientée, je me suis redressée, mes yeux désormais grands ouverts cherchant à percer les mystères du noir complet dans lequel j’étais plongée. Je n’avais qu’une seule certitude : je n’étais pas chez moi. Si le sac de couchage épais ne m’avait pas immédiatement mis la puce à l’oreille, le climat glacial de la pièce était un indice plus difficile à ignorer. De la tente. Je suis dans une tente. Le sifflement du vent, le claquement de la toile, le crépitement lointain d’un feu de camps. Des bruits familiers qui n’auraient pas manqué de me rassurer, s’ils n’avaient pas été à moitié couvert par les vibrations de ce foutu téléphone portable, coincé contre mes côtes. Bordel de merde. Voilà qui expliquait pourquoi la douleur de mon rêve m’avait semblé si réelle. Irritée, j’ai amené l’appareil diabolique à mes yeux pour constater qu’il s’agissait de mon collègue, Mark Thompson. J’ai hésité un instant à lui répondre, et quand j’ai vu qu’il n’était même pas six heures du matin dans le Dakota du Nord où je me trouvais, j’ai décidé qu’il pouvait aussi bien aller se faire foutre. J’ai donc balancé mon portable sur le côté et me suis recouchée plus confortablement, heureuse de constater que les battements erratiques de mon cœur s’étaient effacés pour reprendre leur rythme régulier. Pour autant, je ne parvenais pas à me défaire de ce sentiment désagréable qui comprimait ma poitrine. Si ma grand-mère Cree s’était trouvée à mes côtés, elle n’aurait pas manqué de me dire qu’il s’agissait là d’un présage. Que la louve, mon animal totem, n'était qu'une représentation de moi et d'un choix auquel je serai bientôt confrontée et qui risquerait de m'écarteler. Et il y a une vingtaine d’années, je l’aurais probablement crue. Mais la femme pragmatique que j’étais devenue avait plutôt tendance à penser qu’il s’agissait d’un cri de mon inconscient. La crainte de voir la cupidité des hommes s’en prendre une fois de plus à la nature, et d’assister, impuissante, au viol des terres sacrées de Standing Rock. Ou bien, plus probable encore, je m’inquiétais de savoir Freyja si loin de moi pendant si longtemps. Ouai, ça doit être ça. Je me suis répétée pour m’en convaincre. J’ai pris une profonde respiration et j’ai refermé les yeux.
Sauf qu’évidemment, le sommeil refusa de m’accueillir à nouveau, comme s’il me trouvait indigne de ses messages sacrés. Et bien qu’il aille se faire foutre, lui aussi. Avec un soupir rageur, je me suis extirpée de mes couvertures et j’ai sauté dans mes affaires : un legging recouvert d’un pantalon de randonnée étanche, plusieurs couches de pulls, et mes pompes de marche. J’ai enroulé une écharpe autour de mon cou, tressé mes longs cheveux pour les préserver du vent, enfoncé un bonnet sur mon crâne, et je suis sortie. Le froid lacéra immédiatement les joues, mais je l'ai accueilli avec un sourire, car il m’était bien moins pénible que la chaleur australienne. Je suis allée remplir une casserole dans l’eau de la rivière, profitant du fait qu’elle ne soit pas encore polluée, puis j’y ai balancé quelques feuilles de thé et je l’ai réchauffée sur le feu de camps que je venais de raviver. J’ai profité quelques minutes du calme paisible qui enveloppait le camp endormi puis j’ai renversé ma boisson dans mon thermos et je me suis enfoncée dans la plaine. Je n’avais aucune destination en tête, je savais juste que seuls les kilomètres et la solitude me permettraient de faire le tri dans mes pensées pour aborder plus sereinement la journée.
Lorsque je suis revenue au campement, le soleil s’était déjà levé, et avec lui les familles et les militants qui sortaient tour à tour de leurs tentes. Je me suis frayé un chemin parmi les petits groupes qui s’exprimaient parfois en anglais, parfois dans ce langage natif que je ne pouvais comprendre car il différait en tout point avec celui que je pratiquais dans les montagnes rocheuses canadiennes. « Hey, White Cree Woman, t’as une minute ? ». Reconnaissant le surnom dont m’avaient affublée mes compagnons en apprenant mes origines, mes yeux ont cherché la propriétaire de la voix pour découvrir une petite femme au teint hâlé qui me faisait de grands signes. Un sourire aux lèvres, je lui ai fait un petit signe de la main pour la saluer et j’ai comblé les quelques pas qui nous séparaient. « Les documents que tu avais demandé sont arrivés de New York ce matin. » Expliqua-t-elle en me remettant un gros paquet de photocopies. « Il y a tous les traités et tous les amendements qui ont été signés entre le peuple Sioux et le gouvernement américain concernant la réserve de Standing Rock et les droits de mon peuple. »
- Parfait, je vais les étudier et s’ils contiennent ce que tu affirmes, on pourra monter un dossier pour prouver que ce foutu projet de gazoduc est totalement illégal.
La vieille femme hocha la tête avec un sourire qui toucha ses yeux, et ça me mit le baume au cœur parce que je n’avais pas vu cette expression sur son visage depuis que j’étais arrivée, il y a quelques jours. « Et peut-être que si l’information vient d’une blanche, ils écouteront davantage. » Elle m’a dit avec un espoir que j’étais loin de partager. Une seule couleur était capable d’influencer le gouvernement américain : celle de l’or. « Avant que tu t’en ailles. J’ai pensé que tu voudrais dire bonjour aux nouveaux arrivants ». J’ai vaguement essayé de protester – parce que j’avais hâte d’étudier cette liasse de documents mais aussi parce que concrètement, je n’en avais rien à carrer des petits nouveaux – mais elle m’a pris par le bras, ne me laissant pas vraiment la marge de protester. « Y’a un petit White Aboriginal Man que t’auras peut-être envie de rencontrer. » Elle a repris avec un air de malice. Et sur le coup j’ai pas vraiment compris où elle voulait en venir avec ses histoires d’aborigènes blancs. Puis mon regard s’est posé sur la troupe qui venait de débarquer et attendait tranquillement avec leurs affaires de camping qu’on leur indique où s’installer. Ils étaient tous vautrés sur le sol sauf un type un peu trop enthousiaste qui discutait avec énergie avec qui voulait bien l’entendre. Un type qui aurait dû ramper et bouffer l’herbe du sol pour essayer de pallier à son décalage horaire... mais ça aurait été mal le connaître.
- Bordel de merde.
J’ai laissé échapper en secouant la tête avec un sourire aux lèvres. J’ai tapoté le bras de ma compagne pour lui indiquer qu’il était inutile de faire les présentations et je me suis dirigée vers mon gamin. J’ai profité du fait qu’il avait le dos tourné pour me planter derrière lui, me faisant un peu l’effet d’une louve traquant sa proie. Et puis j’ai croisé les bras en fronçant les sourcils. J’essayais d’avoir l’air sévère, mais c’était difficile étant donné les battements joyeux de ce traitre de cœur.
- Qu’est-ce que tu fous là, gamin ? T’en as marre de voir la gueule de la police locale alors t’as décidé de vérifier s’ils étaient aussi moche à l’étranger ?
J’ai demandé avec un petit sourire aux lèvres. Loin de l’Australie et de mon cabinet d’avocats, je me sentais beaucoup plus libre de m’exprimer sans retenue. J’ai savouré une seconde la surprise que je lisais sur ses traits, puis j’ai attiré ce sale gosse dans mes bras pour le serrer contre moi.
- Pourquoi tu ne m’as pas prévenue que tu venais ?
J’ai demandé en m’écartant légèrement pour regarder son visage.
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
« Martin ? On est arrivé» souffle une voix douce à mon oreille. J'ouvre paresseusement un œil, regarde vers dehors, puis l'autre et me redresse. Devant mes yeux s’étend une plaine enneigée. Le soleil brille dans le ciel et le temps est tellement dégagé qu'on peut apercevoir des montagnes à l'arrière. La beauté sauvage du Dakota m'impressionne, certes, moins que celle de l'Islande ou du Canada, mais ça reste magnifique. « Tu viens ?» presse la voix féminine qui m'a réveillée à l'instant. Je lève mon regard sur Jade, l'observe puis hoche la tête et me lève. J'enfile la polaire que j'avais retirée pour le voyage puis, veste et écharpe sous le bras, sac à dos négligemment épaulé, je sors du bus. C'est un vent froid qui m’accueille alors que je fais mes premiers pas sur cette terre sacrée. Mon chef n'avait pas exagéré quand il avait dit qu'on devait emmener quelques pull en plus ! Frissonnant, je m'empresse d’enfiler ma grosse veste, enrouler mon écharpe autour de mon cou et mettre mon bonnet sur mes oreilles.
Nous sommes rapidement accueillit par des habitants des réserves. Des vrais sioux ! J'avoue être un instant impressionné mais je reprends très rapidement mes esprits quand l'homme nous dit de le suivre. J'attrape mon sac qui je place sur mon dos et emboîte le pas à mes collègues. L'inconnu nous indique une place où nous pouvons nous installer le temps qu'il organise la journée puis s'en va. Je le remercie avec un sourire qu'il me rends puis me tourne vers mes amis. Tout le monde, sans exception s'est vautré sur le sol. Les uns essayant de combattre le jet lag, les autres s'abandonnant à la fatigue. Moi, je suis debout et j'avoue ne pas sentir le décalage horaire. Du moins, pas encore. Je baisse le regard vers Jade et commence à discuter avec elle. Elle se demande si les Sioux nous laisserait monter leur chevaux et je rigole de bon cœur, moqueur, lui expliquant que ces animaux sont aussi sacré que la terre sur laquelle nous sommes assit ou debout. Je me suis pas mal renseigné au niveau des animaux qui font parti de la cultures indiennes et le cheval est un animal très récurant. Tout comme le loup et l'aigle.
Tout à coup, alors que j'étais vraiment à fond dans une explication sur les races de chevaux utilisés par les Indiens, je vois l'expression de Jade qui change. Son sourire disparais et elle pince les lèvres. «Qu'est-ce que …. ? ça.... ? » commençais-je en inclinant la tête sur le côté lorsqu'une voix féminine retenti derrière moi. Une voix que je ne connais que trop bien. « Bordel de merde ...» soufflais-je en me tournant lentement.
C'est bel et bien Jameson qui se trouve là, devant moi. Je la regarde avec un mélange d'étonnement, joie et incompréhension. Ce qu'elle me dit me fait marrer et au final je la laisse me prendre dans ses bras, répondant sans problème à son étreinte. « Je ne sais pas s'ils sont plus moche ici, mais en tout cas ils sont plus hargneux » expliquais-je en resserrant un peu plus mon étreinte sur mon amie « On a déjà eu des problèmes à l'aéroport, Hugh et une autre fille ont été obligé de faire demi tour. Ils les ont remit dans un avion direction Brisbane. A leur frais, évidement. » grimaçais-je en me détachant de Jameson. J'hausse les épaules l'air détaché comme pour dire que, peu importe, moi je suis là. Ma maman de cœur me demande ensuite pourquoi je ne l'ai pas prévenu que je venais. « Non Jameson, c'est plutôt MOI qui devrais TE demander pourquoi TU ne m'as pas prévenu que tu serais ici» contrais-je sa question « Franchement, ça t'étonnes tant que ça que je sois là ? Neige, air frais, Sioux, culture et manifestation pour la bonne cause. Y a tout pour que je puisse m'amuser ici !» dis-je en écartant les bras et en faisant une fois le tour sur moi-même. Je rigole ensuite et tire un peu sur le bonnet de Jameson « Sympas ton bonnet. J'crois que je t'ai jamais vu avec un accoutrement hivernal, tien » reprenais-je en la regardant un peu.
Je l'attrape ensuite par le bras et me tourne vers Jade « J'vais faire un tour, je reviens. S'il y a des changements j'ai mon portable » expliquais-je à mon amie en tapotant la poche de mon pantalon «Je te laisse mon sac, ok ? » la petite brune hoche la tête en souriant «Drague pas trop, Martino ! » lance-t-elle alors que je m'éloigne avec Jameson. Sans un regard en l'air je lève ma main, doigt d'honneur tendu et j'entends encore le ricanement de mon amie avant que je ne prenne un chemin pour m'éloigner un peu du campement. «Pourquoi t'es là toi ? » demandais-je finalement en m'immobilisant, enfonçant mes mains dans les poches de ma veste. Mon ton reste chaleureux, sans aucune animosité. C'est simplement une question, de pure curiosité, comme une autre.
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
J’ai laissé échapper un petit ricanement ironique à sa remarque, et je n’ai pas pu m’empêcher de me demander si Martin parlait en connaissance de cause ou bien s’il avait simplement vu trop de séries télévisées américaines. Mais il fallait admettre que mon gamin n’avait pas tort. Les flics ici prenaient leur rôle un peu trop au sérieux et n’hésitaient à brutaliser ceux qu’ils considéraient comme de la racaille. C’est-à-dire à peu près tout ceux dont la gueule ne leur revenait pas. Certains disaient que c’était depuis les attentats du 11 septembre, quinze ans plus tôt, mais j’étais bien placée pour savoir qu’ils ne se privaient pas pour utiliser de la force abusive bien avant cela. Et s’ils n’hésitaient pas à plaquer une gamine blanche de seize ans sur le sol, je n’imaginais pas ce que pouvaient subir les hommes issus de minorités culturelles. Lorsque Martin enchaîna, je compris qu’il avait déjà fait les frais de ces excès de zèles car son ami Hugh (toujours lui), s’était fait renvoyer au pays en compagnie d’une autre fille. Les bras croisés, je n’ai pas pu m’empêcher de lever les yeux au ciel. C’était autant pour les douaniers qui géraient vraiment leurs frontières comme des crétins que parce que je brûlais de lui sortir un truc dans les lignes de « Tu vois gamin, voilà ce qui arrive quand on fait du militantisme sans réfléchir : on se fait ficher par tous les pays et on ne peut plus agir nulle part ». Mais apparemment la situation précaire de Kyte et des autres anciens de l’ALF ne servaient pas vraiment d’exemple aux nouvelles générations, qui continuaient de se jeter dans la gueule du loup. C’était regrettable, je trouvais. Mais j’avais déjà passé un sacré savon à Martin sur ce sujet alors j’ai décidé de ne pas en remettre une couche. D’autant que lui, mon gamin, il avait passé la douane sans aucuns soucis, alors quoi qu’il fasse, il le faisait peut-être d’une façon un peu plus intelligente que son pote. Pour l’instant. J’ai chassé le doute et la crainte de mon esprit, en essayant de me rappeler qu’après tout c’était un grand garçon et qu’il faisait ce qu’il voulait de sa vie… même s’il lui arrivait de se comporter comme un gosse.
- Je t’avoue que je ne m’attendais pas à te trouver ici. Je ne savais pas que tu étais aussi investi dans les causes humanitaires.
J’ai répondu avec un sourire sincère. En fait, ça me surprenais parce que moi, j’avais tendance à oublier un peu l’humain dans mes combats. Une partie de moi estimait que les hominidés étaient capables de se défendre tous seuls et que je devais prêter ma voix à ceux qui n’en possédaient pas ; principalement les animaux et la nature. Mais lorsque j’avais appris que le gouvernement américain menaçait une fois encore de bafouer les droits des amérindiens, mon sang n’avait fait qu’un tour. Je ne me rappelais que trop bien des récits de ma grand-mère, vestiges de la mémoire collective de mes ancêtres trop souvent bafoués par l’homme blanc. Ce combat, je le faisais en sa mémoire, et en celle de mon peuple. En dépit des guerres qui avaient parfois pu opposer les Sioux et les Cree. En ce jour, tous devaient s’unir face au capitalisme éhonté, au racisme, et à la destruction de la nature. Mais peut-être que Martin n’avait pas besoin d’autant de symbolisme dans sa décision. Que l’idée d’en découdre avec des crétins en uniforme et de défendre un peuple oppressé lui suffisait.
- Dans le fond, je suppose que ça ne devrait même pas me surprendre.
J’ai continué à voix haute, répondant quelque part à sa question mais poursuivant surtout mes pensées. Je me suis souvenue les circonstances de notre rencontre, et j’ai revu ce brave gosse à peine sorti de l’adolescence (du moins c’est ainsi que je le voyais) se camper courageusement à mes côtés sans rien connaître du combat pour lequel je me battais à l’époque. De cette détermination derrière une peur pourtant tangible et légitime. C’était un vrai idéaliste, je l’avais su tout de suite. Je le regardais un peu tendrement, chérissant ses douces pensées, quand le petit emplafré a décidé de tirer sur mon bonnet. Immédiatement, mon regard s’est fait un peu plus froid, un peu plus distant. En d’autres termes, de l’ordre de celui que j’affichais plus ou moins continuellement.
- Tu peux parler gamin, le tiens te donne l’air d’un éleveur de lama.
J’ai répliqué au tac au tac, sans pouvoir empêcher mes lèvres d’esquisser un sourire taquin. J’ai laissé mes doigts jouer avec les « oreilles » de son bonnet étrange, et mon sourire s’est agrandit avec que j’ai imaginé les circonstances dans lesquelles il l’avait récupéré. Le connaissant, j’étais prête à parier que c’était justement un souvenir d’Amérique du sud, et qu’il y tenait presque autant qu’à la peau de ses fesses. Mais je n’ai pas eu le temps de lui en faire la remarque car il m’a attrapée par le bras, décidant de s’éloigner du petit groupe avec lequel il était arrivé. Ce n’était pas pour me déplaire, car je n’étais pas vraiment du genre à me détendre en présence d’inconnus. La plupart des relations humaines m’ennuyaient plus qu’autre chose, alors j’avais tendance à les éviter au maximum. Au moment où cette pensée me traversa l’esprit, j’entendis la plaisanterie de l’amie de Martin et ne pu m’empêcher de grincer des dents.
- « Dragues pas trop », vraiment ?
J’ai sifflé entre mes dents, passablement irritée. Je ne comprenais pas le besoin qu’avaient les gens de se chambrer continuellement sur ce genre de sujets. Encore un type d’interaction sociale qui me paraissait totalement crétin. Mais j’avais pas trop envie d’aller perdre mon temps en allant expliquer à la môme mon point de vue sur la question, alors je me suis contentée de suivre Martin, qui me demandait justement pourquoi j’étais ici. J’ai relevé les yeux vers lui, un peu surprise par sa question.
- Pour la nature. J’ai répondu d’un ton sans réplique. Et puis comme j’ai réalisé que ça ne le satisferait probablement pas, j’ai décidé de rentrer un peu plus dans le détail. D’après d’anciens traités, cet endroit est une réserve protégée et le gouvernement ne devrait pas avoir le loisir d’y creuser des tunnels pour ses maudits tuyaux. L’organisatrice du mouvement s’est souvenu de mon nom dans une affaire similaire au Canada et m’a contactée pour savoir si je pourrai aussi les aider à faire valoir leur cause.
J’ai décidé de rester plutôt vague sur cette affaire, car je n’avais aucune envie de rentrer dans le détail. De revivre une fois de plus cette affaire qui avait lancé ma carrière de façon aussi fulgurante qu'elle m'avait coupée de tout lien familial du jour au lendemain, car elle m’avait directement opposée à mon paternel. J’ai donc haussé les épaules et poursuivit d’un ton égal :
- Ça tombait plutôt bien au final, parce que je me penchais sur la question depuis quelques jours et j’avais déjà réservé mes billets d’avions. Travailler à distance, c’est faisable, mais je préfère toujours être sur le terrain, au cas où il faille négocier directement avec les représentants du gouvernement ou de l’entreprise.
Et aussi pour prêter main forte si la situation tourne mal. J’ai pensé avec amertume. Mais je n’avais pas besoin de le préciser, Martin le savait.
- C’est bien que tu sois là. J’ai ajouté en serrant son avant-bras dans ma main. Beaucoup de militants ici ne sont habitués à ce genre de manifestations. Ce sont principalement des mères, des pères et des gosses indignés. Ils ont du courage et de la détermination, mais ils ne savent pas vraiment à quoi ils s’exposent face aux forces de l’ordre.
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Elle marque un point, là, Jameson, je dois dire, lorsqu’elle s’étonne que je sois ‘aussi’ investie dans la cause humaine. J’hausse les épaules en roulant des yeux «Je ne suis pas ‘aussi’ investie, tu sais » expliquais-je en croisant les bras. «Ici, c’est exceptionnel. Je veux dire … qu’ils creusent une pipeline dans un endroit sacré pour l’Homme est une chose, qu’ils détruisent la nature avec ça et qu’ils acceptent de laisser les rivières devenir sales en est une autre » j’hausse les épaules puis souris «C’est surtout pour ça que je suis ici : pour protester contre les actes qui détruisent la nature. Si ça peut aider l’Homme en plus, tant mieux, écoute » égoïste, moi ? A peine. C’est juste que généralement je préfère donner ma voix aux animaux. Si je suis ici, ce n’est donc pas pour aider les indiens, mais pour aider la nature. Mais peu importe.
Ces explications de faites, notre conversation devient plus légère. Je fais un compliment sur l’accoutrement hivernal de la jeune femme. Celle-ci ne perd pas un moment pour me chambrer sur mon bonnet, disant qu’il me donne des airs d’éleveur de Lama. Je roule des yeux et repousse sa main avant de remettre mon bonnet en place. «Touche pas, c’est sacré ! » indiquais-je fermement avec un sourire pour montrer que je ne suis pas sérieux «Je l’ai eu au Pérou. C’est justement un éleveur de Lama qui me l’a donné parce que je l’ai beaucoup aidé avec ses bêtes » expliquais-je « Valeur sentimentale. J’ai profité du fait d’être ici, dans le nord, pour le ressortir. En Australie j’en ai pas trop l’occasion je dois dire » dis-je avec une certaine déception dans la voix.
Je fini tout de même par attraper Jameson par le poignet pour l’éloigner un peu, sachant pertinemment qu’elle ne me donnera pas toutes les explications nécessaires tant que nous resterons près de mes collègues. Ma maman est une asociale, vous ne le saviez pas ? Elise me dit de ne pas trop draguer et c’est bien la dernière chose qui aurait dû sortir de sa bouche. Je remarque bien que Jameson est sur le point de lui faire une remarque sanglante. C’est pour ça que je décide de la tirer un peu plus fermement derrière moi et l’éloigner. Le commentaire qu’elle sort m’est donc adressé à moi. J’hausse simplement les épaules et soupire doucement «Laisses tombé, va » dis-je nonchalamment «Et t’inquiètes pas, je ne vais pas te draguer. Même si ce n’est pas l’envie qui me manque … » reprenais-je, malicieux, en tant que sale gosse que je suis.
Je ricane idiotement alors que nous nous éloignons d’avantage du campement. Une fois bien éloignés et à l’abri d’oreille indiscrète, je m’arrête pour demander à Jameson les raisons exacte de son arrivé ici. C’est quelqu’un d’ici qui a fait appel à elle et Jameson a sauté sur l’occasion, n’en pouvant plus de travailler à distance. Nul doute qu’elle est aussi ici pour prêter main forte et pas seulement de façon professionnelle. « Je vois… » expliquais-je en hochant la tête « C’est bien, très bien même » souriais-je «Ouais, la rage c’est bien, la compréhension c’est mieux. Ils ont besoin de professionnels de l’activisme pour leur prêter main forte et qui de mieux qualifier que nous deux, hein ? » je rigole doucement et croise les bras en regardant autour de moi «C’était quoi cette mission de laquelle tu parlais ? Celle qui fait qu’on te connait ici ? » je reporte mon attention sur l’avocate « D’ailleurs, c’était pas ta grand-mère qui était amérindienne ?» demandais-je, fronçant les sourcils et affichant une moue de réflexion.
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
Comme je m’y attendais, Martin compris ce que je voulais dire sans que j’ai besoin de l’exprimer. Cette connexion que nous partagions était foutrement utile à l’époque où nous menions des missions ensemble, et j’étais heureuse de voir qu’elle fonctionnait toujours aussi bien aujourd’hui. Qui savait, peut-être en aurions-nous besoins dans les jours à venir.
- Exactement. Si jamais la situation tourne au vinaigre, il y faudra des personnes pour créer une diversion auprès des forces de l’ordre et permettre aux familles de se mettre à l’abri. Former une sorte de bouclier humain, en quelques sortes. J’ai ajouté en secouant la tête, parce que ça me paraissait sidérant de devoir en arriver là, mais c’était une éventualité à laquelle nous devions être préparés. Pourtant, je me suis sentie obligée de tempérer : Normalement, ça ne devrait pas dégénérer à ce point, mais tu me connais, j’ai pas vraiment confiance en l’armée et je préfère parer au pire.
Standing Rock ne ressemblait pas vraiment aux différentes missions auxquelles Martin et moi avions participé par le passé, mais quelque chose me disait que dans le fond, tous les combats pour la liberté avaient un terreau commun. Principalement, des idéalistes déterminés, et des crétins qui s’élevaient en travers de leur route. Ou inversement. Quoi qu’il en soit, Martin était intuitif, et il me connaissait mieux que je ne voulais bien me l’admettre. Ça avait son lot d’avantage dans ce genre de situations où la parole n’était pas forcément de mise car quoi qu’il advienne, je savais qu’il couvrirait mes arrières, et il pouvait en attendre au moins autant de moi. Mais l’intuition de mon gamin avait aussi ses inconvénients, surtout quand elle venait se coupler à curiosité légendaire… comme en cet instant. Évidemment, dans tout ce que j’avais dit, il avait relevé la petite phrase. Le sujet sur lequel j’avais décidé de rester vague, connectant facilement les points jusqu’à ma grand-mère amérindienne. J’ai froncé les sourcils, croisant les bras à mon tour pour le dévisager. Un instant, j’ai hésité à le baratiner.
- C’est pas important.
J’ai donc répondu encore plus évasivement. Puis je me suis souvenue qu’il suffirait qu’il tape mon nom sur un moteur de recherche pour tomber sous tout un tas d’articles qui rétabliraient la vérité. Et à choisir, je préférais qu’il ait ma version des faits plutôt que la narration tapageuse de la presse. D’ailleurs, j’étais un peu étonnée qu’il n’ait pas cherché à le faire plus tôt. Moi, j’avais effectué une petite recherche sur lui, après qu’il m’ait recontactée à notre retour à Brisbane. Pour essayer de savoir si je pouvais lui accorder ma confiance et si oui jusqu’à quel point. Une étape que j’aurais probablement pu sauter si j’avais eu un bon instinct. Mais contrairement au môme qui attendait une réponse, ce sens était plutôt à chier chez moi et m’avait souvent fait défaut par le passé. Ma grand-mère, puisqu’on en parlait, m’aurait assuré que je ne savais tout simplement pas écouter les messages qu’il m’envoyait. Ce à quoi j’aurais répliqué qu’il n’avait qu’à être plus clair, car c’est la responsabilité de celui qui chercher à communiquer de s’assurer qu’on le comprenne. C’était même la base de mon métier, foutre dieu.
- Je n’irais pas jusqu’à dire qu’on me connait ici. Je me suis aventurée d’une voix hésitante qui me ressemblait peu, parce qu’il attendait toujours une réponse. Disons que mon nom est revenu assez souvent dans les communautés amérindiennes suite à une série de procès qui a eu lieu au Canada. Le grand public a rapidement oublié, lui, comme ça ne le concernait pas vraiment.
Grande politicienne que j’étais, je venais de lui servir une parcelle de vérité sans pour autant rentrer dans le moindre détail. Manier la parole pour manipuler les esprits avait toujours été inné chez moi. C’était une qualité qui me servait dans mon métier, et aussi le trait que Joshua préférait à mon égard. Le souvenir de cet enfoiré qui avait pourri ma vie pendant des années en m’enchaînant dans une relation abusive me donna la nausée. Je crois que c’est ce détail qui me décida à mettre en lumière un pan de mon histoire que je laissais habituellement dans l’ombre. Je lui ai fait un signe de tête pour l’inciter à me suivre et je me suis aventurée dans les hautes herbes, les mains dans les poches, pour mettre le plus de distance entre nous et le reste du campement.
- Ma grand-mère était bien amérindienne, mais elle n’a pas grand-chose à voir avec cette histoire. J’ai commencé, hésitant toujours sur le degré de précision que je devais adopter. En fait, ça concerne plutôt le côté canadien de ma famille. L’affaire Winters Cascades Inc. en 2006, ça te dit quelque chose ?
J’ai demandé, par pure rhétorique, car cette série de procès était en général bien connue par les militants écologistes qui n’ignoraient nullement les dégâts causés par le monstre canadien. Des milliers d’hectares de forêts rasés en Alberta, des traités avec les communautés amérindiennes locales bafoués, tout ça pour exploiter le sable bitumeux de ses sols et enrichir l’industrie papetière.
- Pendant des années, Winters Cascades Inc. a détruit des tourbières et menacé la biodiversité des rocheuses canadiennes sans aucune impunité, grâce à l’appui de divers lobbies dits « pour le développement » et de nombreux alliés au sein du gouvernement. J'ai rapidement résumé, par acquis de conscience. Et puis en 2006, la justice les a finalement rattrapés. L’entreprise a été condamnée à céder des espaces naturels et à verser des sommes considérables à des associations de protection de l’environnement chargées de réhabiliter les zones détruites. Quant à son CEO, il a été destitué et a échoppé d’un séjour en prison.
L’affaire avait beaucoup fait parler dans les médias de par son envergure, mais aussi pour un détail singulier qui avait pas mal excité la chronique : le drame familial qui en découlait. Mais Martin était jeune à l’époque, alors il y avait de fortes chances pour qu’il n’ait pas fait attention à certains détails oubliés avec les années. Comme ce nom que partageaient l'accusé et l'avocate chargée de l'inculper. Des détails que j'étais moi aussi tentée de délaisser, car il appartenaient au passé. Avec un soupir, je me suis assise sur un gros rocher qui surplombait la plaine et je lui ai fait signe de m’y rejoindre.
- James Winters, j’ai ajouté après un moment, songeuse. C’était son nom. Et la justice, c’était moi.
J’ai laissé mon regard se promener sur le camp qu’on apercevait en contrebas, et le chantier interrompu qui meurtrissait le paysage au loin. Puis j’ai tourné la tête vers Martin, guettant sa réaction. Des années plus tôt, lorsqu’on s’était rencontrés, je lui avais confié ne pas avoir adressé la parole à mes parents depuis 2006 sans jamais en évoquer la raison. Orphelin, il avait semblé choqué par cette situation à l’époque. Mais je me doutais qu’avec les informations que je venais de lui fournir, le puzzle se complétait dans son esprit, et j’espérais que quelque part, il comprendrait.
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
Je hoche la tête lorsque Jameson me demandé si je connais l'affaire de Winters Cascade Inc. Qui a eu lieu en 2006. Bien que j'étais à l'autre bout du globe en Nouvelle Zélande à ce moment là, je m'intéressait tout de même assez à l'écologie pour avoir une certaine aversion contre cette compagnie. Je me rappelle bien des nombreuses manifestation qu'il y a eu au Canada mais aussi aux USA et en Europe même. Cette action de destruction et menace dans les rocheuses Canadiennes à eu des échos jusqu'à l'autre bout du monde. Et puis d'un coup, plus rien. Pour le coup, je pensais que c'était simplement parce que j'étais parti au Sri Lanka et que je n'avais juste plus envie d'écouter la radio ou regarder la télé, mais j'apprends que finalement, la justice a parlé. Et elle a bien parlé. L'entreprise devait versé des sommes considérable à différentes association et le CEO a passé quelques temps derrière les barreaux.
Un sourire entendu s'affiche sur mon visage. Mais ce sourire disparaît très rapidement pour faire place à une moue perplexe lorsque Jameson m'annonce le nom du CEO : James Winters. Et la justice, elle, a le même nom et sensiblement le même prénom. Mes lèvres s'entre ouvrent, mes bras tombent le long de mon corps et je la fixe. « Tu … tu veux dire que … tu as traîné ton propre père en justice... ?» demandais-je, ayant beaucoup de mal à me rendre compte de tout ça. Je soupire doucement et me détourne en me passant une main sur le visage. « c'est incroyable ...» soufflais-je en me tournant vers la jeune femme «Je … je veux dire... non, en fait je sais pas quoi en penser » bafouillais-je avec un signe de la main «t'as eu raison de faire ça, je penses. Enfin, je crois … bref, laisse tomber »
Je comprends ses motivations. Mais l'esprit de famille n'est-il pas plus important que la justice ? Pour moi qui suis orphelin et qui penses encore régulièrement, par nostalgie, à ses parents, il me paraît inconcevable de faire une telle chose à son père. Mais je me rends comptes que je ne connais que très peu du passé familiale de Jameson. Je sais que ce n'était pas la joie, mais était-ce vraiment aussi tendu ? A tel point qu'elle n'aurait pas hésiter à coller un procès à son père ? Après, ça reste son boulot. Enfin, peu importe. Je ne suis pas en position de juger. Cela dit, j'avoue être un peu déçu de Jameson sur ce coup. Mais elle devait avoir ses raisons, je la connais, merde. Elle ne prends jamais une décision sans passer des heures à cogiter et à réfléchir mûrement.
«On retourne au camp ? Je meurs de faim ! » m'exclamais-je, changeant de sujet avec peut-être un peu trop d'entrain. Je remets mon bonnet en place sur mes oreilles puis me détourne et, Jameson me suivant, je retourne vers le campement. « Tu dors où ? » demandais-je « Je vais être obligé de me partager une tente avec James et je le supporte pas. Mais alors vraiment pas du tout» grimaçais-je «J'sais même pas pourquoi il est venu. Sûrement juste pour me faire chier » je pince les lèvres et secoue la tête «Donc si t'as de la place toi, dans ta tente ou peu importe où tu habites, et si tu m'acceptes, franchement, tu sais pas comment ça m'arrangerait... » je tourne la tête vers Jameson et la supplie du regard.
Lorsque nous arrivons au campement, je m'excuse rapidement auprès de Jameson, juste le temps d'aller chercher mon sac à dos. En deux minutes je suis à nouveau aux côtés de la jeune femme, croquant dans la pomme que j'ai tiré de mon sac entre temps. «voilà. Je suis paré » indiquais-je «Élise vient de me dire qu'on a bien trois heures devant nous pour nous reposer un peu. Mais … tu me ferais pas plutôt visiter un peu ? » demandais-je en regardant le campement. « et après je me pose dans ta tente ...» reprenais-je, clignant des yeux, innocent, appuyant à nouveau ma précédente demande à laquelle je n'ai pas encore eu de réponse
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
Silencieuse, j’ai observé les yeux de Martin refléter milles émotions contradictoires. J’ai cru y lire de la surprise, de la compréhension et une sorte de déception, et probablement tout un tas d’autres trucs que je ne parvenais pas à identifier. Comme pour s’assurer d’avoir bien compris, il m’a demandé si j’avais envoyé mon propre père en prison, alors j’ai hoché la tête, soutenant son regard. Et puis je lui ai laissé l’espace de digérer cette information, reportant mes yeux sur l’horizon. Je savais que cette histoire n’était pas commune, et que pour une personne qui avait perdu ses parents très tôt comme Martin, ça ouvrait probablement d’anciennes plaies et tout un tas d’interrogations. Jusqu’où peut-on aller pour suivre ses idéaux ? Quel genre de compas moral peut servir de repère à une personne capable d’envoyer son père derrière les barreaux ? Ces questions, je me les étais posées sans relâche pendant toute la période du procès. Je m’en étais rendue malade. Mes liens avec mon père n’avaient jamais été faciles, mais je n’avais jamais ressenti de haine à son égard. J’avais passé toute mon enfance ou presque à essayer de l’intéresser, d’obtenir son affection et son attention, en vain. Et puis à l’adolescence, il m’avait finalement emmenée sur une de ses exploitations dans les rocheuses. J’y avais vu la misère des ouvriers, la destruction des forêts et le massacre de renards pour leur fourrure. La tristesse et la colère m’avaient consumée toute entière et j’avais tout fait pour me démarquer de lui. Nos rapports n’ont jamais été aussi tendus qu’à cette époque. Et puis je suis allée à Harvard, et brusquement, le regard de mes parents a changé. Ils me regardaient avec une lueur de fierté et parlaient de moi à toutes leurs connaissances « importantes ». J’avais tout ce qu’ils avaient toujours voulu pour moi : des résultats brillants dans l’une des écoles les plus prestigieuses du monde, un petit ami riche et ambitieux, un avenir remarquable qui me tendait les bras. Et bordel, j’avais attendu ça toute ma vie, d’exister enfin à leur yeux. Et ça n’avait rendu cette série de procès que plus difficile. Mais je ne pouvais pas oublier la promesse que je m’étais faite lorsque j’avais été témoins des travers de mon paternel : ne jamais rien se mettre entre la justice et moi. Ni les pots de vin, ni les menaces… ni les liens familiaux. Ma loyauté allait à la nature et aux animaux avant toute personne, y compris moi-même. Alors aujourd’hui encore, j’étais persuadée d’avoir pris la bonne décision.
- Je ne te demande ni de comprendre ni d’approuver, j’ai dit à voix basse en posant ma main sur l’avant-bras de Martin pour tenter de l’apaiser. Maintenant tu sais.
Je n’avais pas envie qu’il se sente obligé de prendre position dans un sens ou dans l’autre. Je concevais le malaise qu’on pouvait ressentir en écoutant cette histoire. Moi, je voulais juste la laisser derrière moi. Et la plupart du temps, j’y arrivais parfaitement. De nos jours, je ne la ressortais plus que pour dissuader les rares individus qui essayaient d’influencer mes décisions lorsque je prenais un dossier sensible. Ça les faisait en général comprendre que je ne reculais devant rien. Cette image d’avocate froide et intransigeante me servait au quotidien. Peu pouvaient se vanter de savoir ce qui se cachait derrière la façade. Martin me connaissait un peu mieux, puisqu’il m’avait rencontrée dans un autre contexte. Mais je réalisais que même avec lui, j’en gardais pas mal à l’intérieur. En vérité, je n’étais pas certaine de savoir comment m’ouvrir à qui que ce soit – ce qui expliquait probablement le vide émotionnel qui régissait ma vie.
- Ouai, allons-y.
J’ai dit avec un hochement de tête. La journée avançait et il y avait moult tâches à abattre avant la tombée de la nuit. J’ai emboité le pas de Martin jusqu’au camp et j’ai senti un sourire amusé se dessiner sur mes lèvres lorsqu’il se lança dans une tirade sur un de ses compagnons de voyage – qui portait d’ailleurs un nom de connard – dans l’unique but de me demander s’il pouvait partager ma tente. Je n’avais pas particulièrement prévu de l’avoir dans les pattes, mais l’idée ne me dérangeait pas particulièrement. De plus, quand il avait ce regard suppliant de chiot abandonné, il m’était difficile de lui résister – ce qui m’énervait, au demeurant. J’allais donc lui répondre qu’il pouvait s’incruster quand il s’échappa au petit trot, sans attendre la réponse. J’ai secoué la tête avec un sourire et me suis installée sur un rondin de bois pour ouvrir les documents que mon contact m’avait refilé. Je n’ai cependant pas eu le temps d’approfondir ma lecture que Martin est revenu au petit trop, chargé d’un sac de randonnée fort encombrant.
- Wow. J’ai sifflé en observant son matériel. Tu te prépares à survivre à une apocalypse de Zombies ? Puis j’ai laissé un sourire étirer mes lèvres et j’ai désigné une tente un peu éloignée des autres du menton. Allez, viens poser tes affaires, j’ai pas envie que tu te fatigues avant que les choses sérieuses ne commencent.
Je n’ai pas pu m’empêcher de le taquiner. J’ai tenu les pans de ma tente ouverte pour qu’il puisse y déposer son sac puis je l’ai soigneusement fermée derrière lui. Ensuite, j’ai enfoncé mes mains dans mes poches et je me suis avancée entre les tentes pour lui faire visiter le campement. On a fait un tour par le coin cuisine (où – malheureusement – beaucoup de familles faisaient griller des steaks aux côtés des végétaux), le coin toilettes (duquel il ne fallait pas trop s’approcher pour protéger ses narines), les « écuries » où les amérindiens gardaient leurs magnifiques chevaux, et la rivière où les enfants jouaient (et où je me débarbouillais dès que j’en avais l’occasion). Une fois la petite visite terminée, j’ai poursuivi notre promenade sur les hauteurs.
- Et derrière la colline, c’est le site sacré que les amérindiens essaient de protéger, j’ai expliqué. Au fait, il est censé se passer quoi dans « trois heures » ?
J’ai demandé alors que nous atteignons le sommet. Sauf que là, je n’ai pas vraiment eu le loisir d’écouter la réponse de Martin. Mon regard fut immédiatement attiré par quatre bulldozers qui ne se trouvaient pas là la veille et creusaient de profondes crevasses dans la terre meuble.
- Bordel de merde les enfoirés ! J’ai explosé. Ils ne sont pas censés reprendre les travaux avant de s’être entretenus avec la responsable du mouvement devant un médiateur !
J’étais écœurée. Alors j’ai pas réfléchit. J’ai sifflé entre mes doigts pour attirer l’attention des militants une centaine de mètres plus bas et je leur ai fait signe de monter nous rejoindre. Je savais qu’ils comprendraient. Du moins je l’espérais, parce que nous allions avoir besoin de renfort. Puis je me suis tournée vers Martin et je lui ai adressé un petit sourire plein de tension mais aussi de confiance mêlée.
- Ça y est gamin, ça commence. Tu me suis ?
On s’est regardés, il a hoché la tête avec détermination, et on a descendu la colline en direction des ouvriers. J’ai glissé ma main droite dans la poche de ma veste pour vérifier que mon canif s’y trouvait bien et j’ai marché d’un pas vif vers le premier type qui passait par là. Je lui ai demandé à parler à son chef d’une voix claire et pas franchement commode. Il a rigolé, puis comme il a vu que j’étais prête à le démonter, il a finalement indiqué un type un peu plus loin sans pouvoir s’empêcher de me dire qu’il fallait que je me calme et que c’était pas des affaires « de bonne femme ». En temps normal, je l’aurais achevé pour moins que ça, mais j’avais une mission plus urgente que mon féminisme : protéger la nature. Alors j’ai foncé vers le type qui semblait diriger les opérations.
- Hey ! Je l’ai interpelé alors qu’il allait remonter dans son bulldozer. Vous n’avez pas l’autorisation de creuser ici, le médiateur a ordonné que les travaux soient en suspens jusqu’à la prochaine audience !
Le type a écarquillé des yeux ronds puis s’est mis à rire comme un abruti, et je me suis demandé s’ils trouvaient la situation amusante ou s’il s’agissait juste d’une réaction par défaut le temps de réussir à connecter leurs neurones pour me fournir une réponse plus loquace. Lorsqu’elle vint enfin, elle ne fit que confirmer mes doutes « Ah ouai ? Et qu'est-ce c'est qui va m’en empêcher ma p’tite dame, vous ? ». J’ai senti les battements de mon cœur ralentir et l’adrénaline déverser son délicieux poison dans mes veines, et alors j’ai pas pu empêcher un sourire carnassier de fendre mon visage.
- Exactement.
Il a haussé les épaules et enclenché la première. Avec un bip assourdissant, la machine a commencé à se lever. Moi, j’ai pas réfléchit. J’ai agrippé les mâchoires en acier du bulldozer et me suis servie de la force de mes bras pour m’y loger toute entière. Si l’ouvrier osait enclencher le mécanisme, il n’aurait d’autres choix que de me broyer. Alors forcément, il a tout arrêté net. Détruire un lieu de culte ou un paysage lui était peut-être égal, mais avoir un meurtre sur les mains serait plus difficile à expliquer à ses employeurs, ou à la justice. Et quand j’ai croisé son regard, j’ai su qu’il en avait autant conscience que moi. Bien. J’ai vaguement autorisé un sourire de victoire à étirer mon rictus glacial, puis je me suis tournée vers Martin, et j’ai désigné une autre machine du menton.
- Celle-là est pour toi gamin !
J’ai dit en la désignant d’un signe du menton. Puis j’ai jeté un coup d’œil vers les collines où je pouvais voir les autres militants approcher. J’espérais qu’ils arriveraient rapidement, parce que sans leur aide, je n’allais certainement pas réussir à rester accrochée très longtemps à mon perchoir si la quinzaine d’ouvriers se mettaient en tête de nous déloger Martin et moi.
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
Je ne comprends pas comment on peut faire ça à ses parents. Mais là, c'est vraiment mon cœur et mon âme de petit orphelin qui s'exprime, qui parle et qui réagit. Cela-dit, je ne juge pas Jameson, loin de là. Elle doit avoir ses raisons qui vont au-delà de son envie de protéger la nature. Car Jameson, elle n’est pas une personne irréfléchi. Elle ne prend aucune décision à la légère et encore moins sur un coup de tête. Donc ses raisons sont sans doute évidente et il faut que j'essaie de la comprendre, elle et ses motivations. Même si elle me dit, sur un ton doux, qu'elle de me demande pas de comprendre, je lui souris et hoche la tête «T'inquiète pas » lui assurais-je « Tu as tes raisons et … enfin peu importe. Je peux te comprendre quelque part» dis-je en haussant les épaules, essayant de prendre le ton le plus détaché possible.
Je décide de changer de sujet et repartir vers le campement. Là, je lui parle. Un peu trop, sans doute, comme à mon habitude. Je lui parle de James que je déteste et avec qui je dois partager une tente. Je fais mon regard de chien battu qui fonctionne toujours à merveille, avant de partir en trottinant, sans attendre une réponse. Je vais récupérer mes affaires, échange deux ou trois mots avec Élise encore puis repars vers Jameson tout en déballant une barre énergétique. Ma maman de cœur me nargue en me demande si je me prépare à survivre à une apocalypse de zombie ce à quoi je lui répond par la grimace la plus puérile qui existe. « T'es juste jalouse parce que moi j'ai une Raw bite à la noix de coco et pas toi » répondais-je, intelligemment, avant d'hocher la tête lorsqu'elle m'indique de la suivre pour déposer mes affaires. « Et ça va, c'est mon sac à dos pour tout le temps que je suis là. Y en a qui on débarqué avec des valises, tu t'rends comptes ?» expliquais-je « Moi je suis fidèle à Æventyri» dis-je en tapotant mon sac à dos. Aventure, en anglais, m'a suivi partout et à survécu à 5 années sur les routes du monde. Il s'est pris l'eau des chutes du Niagara, a survécu au désert de Gobi, s'est déjà fait piétiné par un chameau, a été oublié et retrouvé au bord d'une route au Pérou, s'est déjà perdu lors d'un transferts de bagage à Bangkok, me laissant sans bagage pendant presque 1 semaine, sinon plus Bref, je l'aime mon sac à dos et je ne le changerais pour rien au monde.
Cela dit, je suis bien content de m'en débarrassé dans la tente de Jameson. J'attrape encore une pomme dans laquelle je croque lorsqu'elle m'emmène faire le tour du campement. Je salue les quelques amérindiens que nous croisons mais je m'occupe d'avantage des chevaux. Je m'attarde un peu à l'enclos à caresser le chanfrein d'un magnifique paint horse à qui je refile mon trognon de pomme «Chut, tu diras rien hein ? » lui murmurais-je « Ce sera notre petit secret à nous» dis-je, amusé en lui flattant l'encolure avant de trottiner pour rejoindre Jameson au moment où elle désigne une colline et m'explique que là derrière se trouvent les terres sacrées. J'hoche la tette lorsque nous arrivons en haut et m’apprête à lui répondre que dans 3h nous devrons commencer à enquêter un peu et nous fondre un peu dans les locaux, mais le bruit de moteur m'interrompt.
Jameson est la première à réagir et elle m’entraîne vers les machines. Je la suis, évidement, sans hésiter. Elle siffle pour faire venir d'autre activiste, moi, je compose le numéro d’Élise. Elle déroche rapidement et je lui dis que j'ai besoin de l'aide du groupe, maintenant, tout de suite, au niveau de la bute qu'elle devrait voir d'où elle. Elle me répond qu'elle y sera et raccroche alors qu'elle se met déjà en route. Je souris, satisfait et glisse mon portable dans la poche de ma veste que je referme, alors que Jameson est déjà en pleine discussion avec un mec.
Évidement, il est dur de l'oreille et ne crois pas une seconde que Jameson soit une menace. Première faute. Il laisse ma mentor s'échapper et je la vois qui agrippe les dents d'acier du bulldozer. Elle se hisse à l'intérieur et l'ouvrier stop tout. Je l'observe avec une certaine fierté avant de lui offrir un large sourire lorsqu'elle me dit que l'autre est pour moi. Et elle m'appelle Gamin. My god, ça fait trop longtemps qu'elle ne m'avait plus appelé comme ça. Tandis que mon cœur se gonfle de fierté, je m'élance, accélère un peu et saute pour, à mon tour, m’agripper au bord du bulldozer. Je remercie mon entraînement sportif qui me permet de faire plus de 10 tractions de suite et me loge dans la mâchoire d'acier de la machine. Je me redresse et lance un regard vers mon amie avant de reporter mon attention sur l'homme «Si tu crois qu'on va rester là, les bras croisé, alors que toi et tes compagnons allez détruire ce lieu sacré, vous vous êtes bien trompé » déclarais sur un ton assuré. « Descend de là kiddo» hurle une voix derrière moi. Je me déplace un peu sur l'acier et agrippe au bord pour passer la tête en dehors et regarder en arrière vers l'homme «Et si j'ai pas envie ? » demandais-je, sourire innocent sur le visage « Dans tous les cas vous êtes en tort» reprenais-je, regardant les gens les uns après les autres «Et surtout en sous nombre ... » reprenais-je, en désignant le groupe d'activistes qui s'approchent. La dizaine de mon groupe plus ceux que Jameson a hélé juste avant. On est au moins aussi nombreux que les ouvrier sinon plus. Je vois bien l'hésitation sur le visage du chef des ouvriers lorsque deux hommes se postent à ses côtés. Silencieux, mais leur silence est d'autant plus impressionnant. « Vous feriez mieux de tout arrêter et de vous tenir au plan » reprenais-je en croisant les bras.
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
Martin ne se l’est pas fait dire deux fois. En quelques secondes, le gamin intrépide s’est hissé dans la gueule béante du second bulldozer. Un sourire satisfait aux lèvres, je l’ai regardé narguer les ouvriers pour les provoquer un peu. C’était son truc, à Martin. Il ne se contentait pas de protester contre une injustice, il ne pouvait s’empêcher de voler dans les plumes de ses opposants avec son insolence. C’était le genre d’attitude qui le foutait parfois un peu trop dans la merde et poussaient certains policiers en mal d’action à le jeter en prison pour quelques heures. Mais aujourd’hui, ce trait de caractère allait me servir. Pendant qu’il attirait l’attention des ouvriers sur lui en refusant de descendre, j’en ai profité pour envoyer un rapide message à une journaliste avec qui j’avais sympathisé la veille, l’encourageant à prendre sa caméra et ramener ses fesses sur les lieux. Parce que j’étais certaine que la confrontation était désormais inévitable, et je voulais une trace filmée de la situation au cas où les choses commençaient à dégénérer. Mon message envoyé, j’eus à peine le temps de ranger mon téléphone dans la poche de mon blouson qu’une main agrippa mon avant-bras. « Descend salope ou j’écrase ! » a gueulé le responsable du chantier. Ça m’a donné envie de le frapper. Et c’est probablement ce que j’aurais fait, une quinzaine d’années plus tôt. Mais pour une fois, j’avais la loi de mon côté et je comptais bien m’en servir. Pour autant, j’ai pas réussi à me retenir de l’insulter.
- Lâche moi ducon ou je te colle un procès.
« Ah ouai ? Et pourquoi ça ? » Qu’il m’a répondu, comme l’abruti qu’il était. J’ai secoué la tête et j’ai pas pu empêcher un rire à la fois amusé et crispé de s’échapper de mes lèvres. Et puis j’ai dardé mes prunelles sur lui et j’ai vivement tiré sur ma main pour la récupérer.
- Je sais pas crétin, choisis entre contact physique inapproprié, menaces et chantier illégal sur une terre protégée, dans un contexte de négociations entre un peuple opprimé, le gouvernement américain et une entreprise cherchant uniquement à faire des profits ?
J’ai pas réalisé tout de suite que j’avais fait une erreur. Celle de m’imaginer que le type en face de moi avait plus de neurones qu’il n’y paraissait. Qu’il comprendrait le risque personnel qu’il encourait si jamais il se laissait aller à ses instincts les plus basiques. Il fallait dire que j’avais plus trop l’habitude d’avoir à faire à des gars dans son genre puisque je débattais en général avec leurs avocats, dans la sécurité d’un tribunal. Alors quand il n’a rien répondu, je me suis dit qu’il allait tout simplement repartir et appeler son supérieur, qui lui dirait de remballer le chantier. Ça aurait été la réaction la plus censée. Seulement voilà, je ne parlais pas à un type censé, et c'est en remarquant son air vide et inquiétant à la fois que je me suis souvenue pourquoi Kyte avait jugé bon de m’enseigner l’auto-défense des années plus tôt : les types comme ça, on peut pas leur parler, ni les raisonner. Ils sont venus pour faire un boulot qu’ils détestent et qui leur permet à peine de survivre. Ils ont la haine du système dans leurs veines, peut-être encore plus que moi, sauf qu’ils ne savent pas envers qui la diriger. J’ai eu un mouvement de recul, mais pas assez rapide. Ses deux mains ont attrapé les miennes tandis qu’un autre a essayé de me choper par les pieds. J’ai bien réussi à lui balancer un coup de genou dans la mâchoire, mais j’ai pas trop pu l’empêcher d’agripper ma cuisse et de me hisser hors du bulldozer. Lorsque j’ai glissé par-dessus bord, j’ai arrêté de m’agiter, parce que je savais que la chute allait être brutale. J’ai frappé le sol de ma main pour atténuer le choc et encaissé la douleur alors que je tombais sur le flan. Fort heureusement, la terre était meuble. « On fait moins la maline maintenant, hein ? » m’a gueulé le premier type en rigolant tandis que je galérais toujours pour reprendre mon souffle. Il s’est penché vers moi, probablement pour en remettre une couche, alors j’ai profité de l’occasion pour lui péter le nez d’un coup de tête. Il s’est écarté avec un beuglement en se tenant le visage pour essayer de contenir le sang qui s’en écoulait, et il fallait avouer que ça m’a apporté une petite satisfaction personnelle. Mais j’ai pas trop pris le temps de me réjouir, parce que je savais que notre manifestation pacifiste allait se transformer en baston générale après ça.
J’ai sauté sur mes pieds pour m’attaquer au deuxième ouvrier qui m’avait foutue au sol, mais un manifestant amérindien s’est chargé de son cas avant que je puisse faire quoi que ce soit. Alors j’ai fait quelques pas en arrière, pour m’extirper des affrontements et essayer d’analyser la situation. Mon premier réflexe fut de chercher Martin des yeux, qui tenait bon dans la gueule de son bulldozer même si quelques ouvriers s’acharnaient à essayer de l’en déloger. D’autres manifestants descendaient des collines pour venir gonfler nos rangs, et c’était plutôt une bonne nouvelle parce que les ouvriers étaient vraiment enragés. En revanche, j’étais franchement moins ravie en découvrant que des centaines de flics en vêtements de combat s’approchaient sur le versant opposé. Je savais que nous n’étions pas en tort, mais je savais aussi que les condés n’en auraient pas grand-chose à foutre quand ils décideraient de charger. Alors une partie de moi fut tentée de rassembler les manifestants, de leur dire de battre en retraite avant que les choses ne dégénèrent vraiment. Mais c’était une partie de moi seulement, et elle fut bientôt étouffée par une rage trop longtemps contenue. Alors j’ai ramassé une pierre sur le sol et je l’ai balancée à la gueule d’un des mecs qui essayait de faire tomber Martin. Et puis je l’ai laissé se démerder avec l’autre et je me suis précipitée vers un troisième type qui essayait de grimper dans un autre bulldozer et je l’ai attrapé par le futal pour l’en empêcher, le jetant au sol.
Après ça, je voyais plus les gens qu'en binaire : ceux qui étaient de notre côté, et les ouvriers en tenue grisâtre, les ennemis que je devais défoncer. J’étais tellement absorbée par cette tâche, les mettre hors d’état de nuire et rester en vie, que j’ai pas vu les flics qui prenaient position à quelques mètres. Ni quand ils se sont mis à installer les canons à eau pour nous canarder. C’est seulement quand je me suis pris un jet d’eau glacé dans la gueule que j’ai compris qu’ils allaient nous déloger de la façon la plus lâche qui soit : à distance, avec de la flotte, dans les température avoisinant le 0 degré de ce début d'automne.
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
L'insolence, ça me connaît. C'est même ma marque de fabrique chez les Sea Shepherd. Je l'utilise à pas mal de fin. Que ce soit pour détourner l'attention de quelqu'un ou par pur provoque, j'aime me montrer cynique. Ça me porte régulièrement préjudice, surtout quand il s'agit de force de l'ordre, mais j'arrive toujours à m'en sortir. Aujourd'hui, je remarque bien que ça permet à Jameson de faire un petit subterfuge donc je ne m'arrête pas en bon chemin et les provoque délibérément. Ainsi je suis bien occupé, ne remarquant que Jameson commence a avoir des problèmes que lorsque j'entends un bruit sourd, comme un corps qui tombe au sol. Je n'ai le temps de remarqué que ma mentor vient de chuter du bulldozer, qu'une main se referme sur ma cheville. Je baisse le regard et envoie mon pied valser dans la tête du mec qui m’agrippe. Reflex. Son nez explose sous ma semelle et je me rétracte un peu plus, me mettant hors de porté des ouvriers qui tentent de me déloger.
Je profite de quelques secondes de répit pour voir comment se porte Jameson et je remarque qu'elle a engagé un combat en corps à corps avec des ouvriers. C'est sûrement le signe pour que les ouvriers deviennent plus hargneux avec moi aussi. Je m'en sors plutôt bien, mais je pense que si une pierre n'était pas venu entaillé la tête d'un chauve, je ne m'en serais pas aussi bien sorti. Voyant que je suis libre et que mes assaillants sont un peu perturbé, je profite pour m'enfuir.
Mais je ne descends pas de la gueule de l'engin, non. Je m'avance sur le côté de la plate forme, trouve un endroit pour m'agripper et, à la force de mes bras, me hisse un peu jusqu'à poser mes pieds sur le bras qui tient la plate forme. Je me lâche et m'élance en courant vers la cabine. Le conducteur ne me voit venir qu'à la dernière seconde lorsque j'ouvre la porte. Mon but : prendre les clefs de cette foutue machine, parce que sans ces clefs, ils sont bien dans la merde. Évidemment, l'homme ne se laisse pas faire. Je suis obliger d'encaisser quelques coup de poings, mais mes dents et mon coude sont plus forts et je parviens à mes fins. Clef en main, je m'élance vers l'arrière de la machine et, arrivé au bord, je m'immobilise d'urgence, regardant autour de moi. Je vois Élise qui se démène comme elle peut et James qui est prit au piège. Ça me fout en rogne ça putain.
Je m'apprête à sauter et descendre de l'engin, lorsqu'un bruit horrible se fait entendre. Ce bruit, je ne le connaît que trop bien. Je me retourne au moment où un puissant jet d'eau m'arrive en plein dessus. Trop surpris et déséquilibré, je fais un pas en arrière. Erreur fatale car derrière moi c'est le vide. J'essaie de me rattraper en urgence, mais rien n'y fait et je remarque rapidement à quel point le sol peut être dur malgré la boue provoquée par les gros pneus. Respiration coupée à cause de l'atterrissage sur le dos, je peine à reprendre mes esprits.
Finalement au bout d'une bonne minute mes poumons reprennent leur fonction normale et je me redresse, suffoquant et prends plusieurs profondes inspirations. « MARTIN ! ATTENTION !» hurle Élise. Je ne sais pas de quoi elle veut me prévenir mais je tente le tout pour le tout et me roule sur le côté puis me relève et fait quelques pas avant de me tourner vers un homme qui essaie de déloger un pied de biche qui s'est enfoncé dans la carrosserie du bulldozer. A quelque seconde près ça aurait dans ma tête que cette barre de fer se trouverait. «espèce de sale con ! » hurlais-je en prenant mon élan pour lui sauter dessus. Un coup de pied dans le ventre, un coup de coude dans le nez puis un autre coup de pied à l'arrière du genou. Cet homme, n'a pas de reflex et n'a rien vu venir. Je lui crache encore littéralement à la gueule puis fait un signe à Élise, la remerciant silencieusement de son attention, avant de m'élancer à nouveau, à la recherche de Jameson. Ma priorité maintenant c'est de la trouver elle, ne serait-ce que pour m'assurer si elle ne s'est pas fait mal lors de sa chute.
Je la retrouve finalement au détour d'un bulldozer « Jaimie !» m'exclamais-je, soulagé de la retrouver. Je m'immobilise devant elle et pose mes mains sur ses épaules «ça va ? Putain j'ai vu ta chute, pas trop de douleur ? C'est bon ? » demandais-je fortement inquiet. Je me redresse alors et grimace en prenant une profonde inspiration, posant une main sur mes côtes. « Je pensais pas que ça dégénérerait autant et aussi rapidement » dis-je, grelottant à cause du froid décuplé par l'humidité de mes vêtements.
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
J’ai essayé de rester maitresse de la situation. D’analyser ce qu’il se passait autour de moi et de prendre une décision la plus rationnelle possible, parce que je me sentais un peu responsable de tout ce joyeux bordel. Si j’étais pas venue provoquer les bovins sur le chantier, si je m’étais contentée d’appeler quelqu’un au gouvernement pour expliquer la situation et mettre toutes les chances de notre côté, nous n’en serions pas là. Je le savais. Et pourtant, sur le terrain, ma rage viscérale prenait toujours le dessus par rapport à ma capacité de réflexion. C’était comme inscrit dans mon ADN. Parfois, ça me servait. Et dans ces moments Kyte rigolait joyeusement en me disant que je pouvais lâcher la bête. Mais il arrivait des situations où il me demandait de garder la muselière, et je savais alors qu’il fallait que je lui obéisse au doigt et à l’œil. Parce que Kyte, il avait beau être beaucoup plus allumé que moi, il avait une qualité qui m’était étrangère : il réfléchissait toujours d’abord avec la tête, et ensuite avec le cœur. Quelque part, j’étais certaine que c’était ce qui l’avait gardé en vie aussi longtemps. Ce qui le rendait aussi bon sur le terrain. Et ce qui faisait que moi, j’étais bougrement plus efficace lorsque j’étais enfermée dans ma tour d’argent, énumérant froidement des lois loin des champs de bataille, pour accabler les affreux à distance. Mais aujourd’hui, Kyte n’était pas là. Il ne le serait peut-être d’ailleurs plus jamais. Et avec mes fringues alourdies et cette flotte qui me brouillait la vision, j’avais la rage dans les veines et le goût du sang aux babines. Alors reculer, ça me semblait pas vraiment une option.
J’ai senti un type m’agripper par la taille, et je sais pas très bien ce qu’il comptait faire avec cette prise douteuse mais je lui ai pas vraiment laissé le temps d’y réfléchir non plus. Un écrasement de pieds, un coup de coude dans les côtes et un marteau sur la clavicule plus tard, je m’étais libérée de mon agresseur qui beuglait de rage et d’incompréhension. Il a fait mine d’essayer de m’étrangler et je me suis dit qu’il devait être franchement con à ce niveau pour s’imaginer que ça allait l’amener quelque part. Mais il y a mis du cœur, l’enfoiré ! J’ai senti une forte douleur dans ma trachée et très rapidement, j’ai eu la respiration coupée. J’ai essayé de le frapper pour me dégager, mais je perdais de la force à vue d’œil et j’ai vaguement réalisé que je ne pourrai pas m’en sortir avec cette stratégie. Alors mes doigts glacés ont trouvé le chemin jusqu’à ses yeux et je les ai enfoncés dans leurs orbites en essayant de pas trop imaginer les dommages irréversibles que j’étais en train de lui causer. Mais c’était sa vie contre la mienne, et le choix était vite fait. Il s’est mis à brailler et a fini par me lâcher, alors je me suis rapidement éclipsée en frottant ma gorge douloureuse et en remerciant mentalement les deux hommes qui m’avaient appris à me défendre. Je me suis appuyée contre un bulldozer et c’est seulement à cet instant que j’ai remarqué que mon corps était agité de tremblements. Le choc, ou le froid. Par soucis de fierté, j’ai décidé d’opter pour cette dernière option. « Jaimie ! » La voix de Martin m’a tirée du brouillard brumeux dans lequel j’avais envie de sombrer. J’ai vivement relevé la tête, forçant mon cerveau à sortir de sa transe, parce que c’était pas vraiment le moment déconnecter les neurones et de rêvasser. Ses deux mains ont agrippé mes épaules, et ça pour le coup ça m’a secouée juste ce qu’il fallait.
- Ça va gamin. J’ai répondu d’une voix un peu rauque. Je survivrais.
Je lui ai fait un sourire de côté pour le rassurer sur mon état et j’ai posé une main sur la sienne, y apportant une petite pression. Je me suis redressée et j’ai fait quelques pas pour m’écarter du bulldozer et évaluer la situation. Autour de nous, les gens se battaient dans la boue, et au loin, les flics continuaient de gueuler des menaces que personne n’entendait en nous rinçant de puissants jets d’eau. Et vu l’acharnement qu’ils y mettaient, je commençais à me demander si c’était pas une technique pour nous mater plutôt que pour nous faire fuir. Ce qui signifiait qu’ils allaient mettre le paquet avant de descendre ici pour nous arrêter une fois qu’on aurait plus la force de quoi que ce soit. Je me suis demandé si rester avait encore le moindre intérêt. Les gaz lacrymo dans le pif et les coups de matraque dans les cuisses, je pouvais les encaisser. Mais parmi nous y’avait aussi des gosses qui avaient rien demandé. Des familles qui ne faisaient pas d’histoires et qui se levaient uniquement contre cette injustice. Et puis j’avais aucune envie de finir à l’arrière d’une fourgonnette de condés. J’ai jeté un coup d’œil à Martin qui grelottait à mes côtés et cette vision a achevé de me convaincre. La rage a quitté mes veines et la logique a repris le dessus sur la passion.
- Il faut qu’on se tire d’ici. J’ai rapidement décidé. Aide moi à rassembler les gens qui sont avec nous et convainc les de gravir la colline. ‘Faut qu’on retourne au camp, qu’on soigne nos blessures et qu’on retire ces fringues si on veut éviter de crever d’une hypothermie.
Je lui ai adressé un sourire encourageant, filé une petite tape dans l’épaule, et suis rapidement partie de mon côté. « Il faut battre en retraite », je gueulais à la cantonade en agrippant nos alliés pour les arracher à leurs combats respectifs. Et comme certains semblaient hésiter et que les ouvriers voulaient toujours en découdre : « Les flics ne vont pas tarder à charger et ils ne feront pas de différence entre manifestants et ouvriers. Regardez-vous bordel, vous êtes aussi trempés que nous. On finira tous derrière les barreaux et je sais pas vous, mais moi j’ai foutrement mieux à faire ! » En général, ça fonctionnait plutôt bien. Parfois, il fallait achever l’explication avec les poings. Mais assez rapidement, la dynamique a changé, et les nôtres se sont mis à filer vers les collines pour s’y réfugier. Alors j’ai retrouvé Martin et je lui ai attrapé le bras comme je l’avais fait avec les autres plus tôt.
- Il faut partir maintenant, les flics commencent la descente. T’en fais pas pour les autres, ils suivront.
S’ils ont quelque chose dans le crâne. Du moins je l’espérais. Mais je savais aussi qu’on ne pouvait pas sauver quelqu’un contre son grès, et qu’on avait fait le maximum pour prévenir les nôtres et rassembler les troupes. Et que si certains avaient envie d’en découdre avec les forces de l’ordre, c’était plus mon problème, mais le leur.
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
Jameson va bien. Thank god ! Elle ne semble pas blessée outre mesure, un peu secouée et sous le choc, sans doute mais elle est vivante et bel et bien sur ses deux pieds. Je m'autorise à souffler un peu et me recule, l'observant encore quelques instants avant de regarder autour de moi. La situation a complètement dégénérée. Et entre toutes ces batailles il y a des familles et des enfants, des innocents qui n'ont rien demandé à personne et qui risque gros. Alors, lorsque Jameson décide de battre en retraite, je n'hésite pas longtemps avant d'accepter. Ni une ni deux je m'élance derrière mon amie puis vire à droite pour rassembler le plus de gens. Je leur hurle de retourner au camp, de monter la colline avant que les policiers n'arrivent car ils ne feront aucune exception quant à ceux qu'ils embarqueront. J'ai déjà passé deux semaines derrière les barreaux, je n'ai aucune envie de recommencé.
Je parviens à convaincre le maximum de personnes avant que Jameson ne revienne. Elle m'attrape le bras et me tire derrière elle, disant qu'il faut que nous partons rapidement et que les autre nous suivrons. J'hoche la tête et me met en route, la suivant au pas de courses. « Martin !» entendais-je Elise hurler derrière moi. Je me retourne au moment où elle s'écroule dans la monter en soutenant James. Je remarque très rapidement que quelque chose ne va pas et attrape Jameson par le bras « vas-y déjà, je te rejoins dans la tente» dis-je, commençant à rebrousser chemin sans demander mon reste et m'élance vers eux. «ça va ? Q'est-ce qui se passe ? » demandais-je en arrivant à leur niveau « Un peu d'aide, s'il te plait ...» me dit Elise, à bout de souffle. Je regarde James qui se tord de douleur sur le sol, l'observe et remarque bien rapidement que sa jambe forme un angle très peu normal. « Merde ...» sans plus hésiter, je passe un bras du jeune homme autour de mes épaules et le regarde « Appuis-toi sur nous, on va monter ensemble» je lance un coup d'oeil vers Elise, lui demandant silencieusement si elle est prête. Elle hoche la tête, passe l'autre bras du militant autour de ses épaules et ensemble nous le soulevons. J'attends quelques instants, le temps de le stabiliser, lui et de trouver notre équilibre, avant de recommencer notre ascension.
La monté est lente et laborieuse mais grâce aux autres militants, nous parvenons à mettre James en lieu sûr. J'attends avec lui le temps que les secours arrivent et ne le quitte que lorsque je sais qu'il est bien pris en charge. Même si James et moi nous nous détestons mutuellement, il fait parti de mon Crew. Et on ne laisse personne derrière nous dans la merde. Je suis persuadé qu'il en aurait fait de même pour moi. Enfin, peu importe. Je me remet en route, serrant un peu plus la couverture de survie, que les secours m'ont refilé, autour de mes épaules et retourne à la tente que je partage avec Jameson.
Par principe de sûreté, je tapote la toile pour indiquer ma venue « Jameson ? C'est moi. Je peux entrer c'est bon ? » demandais-je. Ne sait-on jamais, peut-être qu'elle est entrain de changer ? A sa réponse positive, je me baisse pour entrer à mon tour et soupire en refermant les pans derrière moi. «Mon dieu » soufflais-je en me débarrassant de mon pull et mon t-shirt pour enfiler des vêtement sec en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. J'en fait de même avec mon pantalon et mon caleçon -me cachant quand même au maximum par pure pudeur- avant de m'enrouler dans mon duvet et m'asseoir sur le matelas. Je grimace en me tenant la hanche droite et allonge ma jambe «Tu savais qu'une chute de l'arrière d'un bulldozer n'est pas ce qu'il y a de plus de agréable ? » rayais-je en levant mon regard sur l'avocate «Bon en tout cas l'action est finie pour James. Tout comme les sortie en mer pour les prochains mois voire années » expliquais en resserrant un peu mon duvet autour de mes épaules «Un ouvrier lui a sauté sur la jambe et ça m'étonnerais que la fracture soit totalement nette » expliquais-je en grimaçant, relevant mon regard sur la jeune femme. Je l'observe puis me tourne pour attraper mon pantalon trempé et fouille rapidement la poche «Au moins ils seront privé d'un bulldozer la prochaine fois qu'ils tenteront quelque chose » dis-je en tendant la clef de l'engin à Jameson «Mais putain … comme ça a put dégénéré comme ça ? » soufflais-je, presque plus pour moi qu'autre chose.
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
Je remontais la colline au pas de course, Martin sur mes talons, lorsque son bras accrocha fermement le mien, me stoppant net. Je me suis retournée vers lui en fronçant les sourcils, pour essayer de comprendre ce qui l’avait arrêté. Mon inquiétude se dissipa légèrement lorsque je remarquai qu’aucune menace directe ne semblait peser sur lui. Ce soulagement fut rapidement remplacé par de l’incompréhension quand il me demanda de continuer sans lui et m’assura qu’il me rejoindrait dans la tente.
- Martin, attends !
J’ai appelé dans son dos. Mais ce sale môme ne daigna même pas se retourner tandis qu’il dévalait la pente en direction de deux boulets qu’il avait visiblement ramenés avec lui d’Australie. J’ai levé les yeux au ciel, luttant entre l’envie dévorante de me précipiter à sa suite pour l’assommer et le hisser sur mon épaule ou bien celle de le laisser assumer seul ses décisions.
- Oh et puis merde.
J’ai grommelé dans ma barbe. Je crevais de froid, et j’avais aucune envie de me faire serrer par les flics, d’autant que j’étais pas certaine qu’ils acceptent sans broncher mon explication quand ils verraient mes doigts couverts du sang de l’abruti qui avait essayé de m’étrangler. Ma loyauté envers Martin était quasiment sans limite, mais je n’en avais aucune envers ses compagnons. Et s’il décidait de mettre sa vie en danger pour ces derniers, alors c’était son problème, et plus le mien. J’ai repris la route vers le campement au petit trot en me répétant ses paroles comme pour essayer de m’en convaincre. Bizarrement, ces mots sonnaient plus vrai de la bouche de Kyte que de la mienne, et j’arrivais pas à me débarrasser d’une sorte de sentiment de honte et de remords quand je me demandais où était mon gamin et s’il s’en était sorti indemne. Alors pour éviter de trop ressasser, je ne suis pas restée inutile. J’ai retrouvé la militante journaliste au pôle communication et on a sélectionné ensemble quelques séquences franchement incriminantes à diffuser aux médias pour obtenir justice contre l’entreprise et la police pour abus de force. Et puis comme on claquait des dents et qu’on prenait visiblement une teinte bleutée peu rassurante, la coordinatrice du mouvement protestataire nous a renvoyées dans nos tentes, pas avec un coup de pieds au cul mais presque.
Je pouvais à peine bouger les doigts de ma main lorsque je suis arrivée dans la mienne, et pour le coup ça m’a franchement fait flipper. Dès que je suis parvenue à refermer l’ouverture par laquelle j’étais rentrée, je me suis débarrassée de mes fringues trempées et je me suis glissée dans mon sac de couchage. Je tremblais de tout mon corps et je savais même pas que c’était possible de s’agiter à ce point à cause du froid. Je me suis vaguement fait la réflexion que j’aurais mieux fait d’aller au centre de secours et de profiter du feu de camps qu’ils avaient probablement lancé pour réchauffer les militants. Mais je savais que je n’aurai ni la force de m’habiller, ni celle de les rejoindre. Bordel de chiotte. Il me fallait une source de chaleur, n’importe quoi, parce que mon corps n’était visiblement plus capable d’en produire. J’étais à deux doigts de foutre le feu à ma tente pour ne pas crever de froid quand mes doigts glacés se sont refermés sur ces petites bouillottes à la con qu’il suffisait de craquer pour qu’elles diffusent de la chaleur. Je me suis bénie d’avoir pensé à les amener et je les ait ouvertes toutes les trois avant de les placer dans mon duvet. Une près de mes chevilles, l’autre au niveau de mon ventre et la dernière près de ma poitrine. C’était pas grand-chose, mais c’était mieux que rien, et ça ferait l’affaire en attendant que Martin revienne. S’il ne s’était pas fait serrer par les flics, évidemment. J’étais en train de maugréer, me disant qu’il avait bien choisit son moment pour disparaître, lorsque sa voix me parvint depuis l’extérieur de ma tente. Ma parole, je crois que je n’avais jamais été aussi heureuse de le revoir.
- C’est bon.
J’ai dit d’une voix que j’espérais assez forte. Heureusement, il m’a entendue et un vent froid s’est engouffré dans la tente tandis qu’il s’y faufilait. J’avais beau être à deux doigts d’avoir le cerveau qui givre à cause de ma foutue température corporelle, j’ai pas pu m’empêcher de scanner mon gamin pour vérifier qu’il était indemne. A première vue, ça avait l’air d’aller, alors j’ai rapidement détourné les yeux pour lui offrir un peu d’intimité tandis qu’il se débarrassait de ses vêtements avant de s’enrouler à son tour dans son duvet. Il avait l’air frigorifié, le pauvre gosse, mais clairement pas au point de ne plus pouvoir bouger les membres de son corps, parce qu’il s’est assis sur le matelas à mes côtés pour déconner sur sa chute du bulldozer et me donner des nouvelles de James – le type pour qui il était resté en arrière, je supposais. Et là ma parole je lui ai franchement envié les quelques années de moins que moi qu’il avait dans les pattes, parce que j’avais bien envie de me dire que c’était ça (et pas mon manque d’entraînement ces derniers temps), qui lui donnait une résistance tellement meilleure aux températures négatives et à la flotte glaciale. J’ai soupiré. J’avais envie de rigoler à sa blague concernant nos chutes respectives, de le rassurer à propos de son coéquipier, de frapper dans sa main pour nous réjouir sobrement de ce que nous avions réussi à accomplir avec cette révolte imprévue, et puis aussi de lui dire que c’était pas notre faute si ça avait dégénéré, qu’on faisait ce qu’on pouvait dans un monde principalement gouverné par des cons et avec des cons qui les suivaient aveuglément. J’avais envie de lui dire tout ça mais j’avais beau forcer, je pouvais pas ouvrir les lèvres et ça me fatiguait d’avance de m’imaginer lui déballer tout ça. J’ai senti mes yeux qui commençaient à se fermer et je savais que pour le coup c’était pas bon mais alors pas bon du tout.
- Martin… Je me suis forcée à articuler, et c’était incroyable l’effort que ça me procurait. J’arrive… pas… à… me réchauffer.
J’espérais que le gamin saurait quoi faire de cette information parce que si je ne me réchauffais pas rapidement, j’étais pas certaine de pouvoir à nouveau ouvrir la bouche pour sortir la moindre parole cohérente. J’ai vaguement essayé de me souvenir s’il avait voyagé dans des pays froids, avec son frère ou avec Kyte, et si l’un d’eux avait pensé à le briefer sur les techniques de survie en température négatives. Et bordel, j’espérais bien que oui, parce que je sentais un calme paralysant m'envahir et que c'était pas loin d'être comme lorsque j'étais à deux doigts de m'endormir après une longue, très longue et éprouvante journée.
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.
Je vois bien que Jameson n'est pas au top de sa forme. Pire, elle ne réagit même pas à mes paroles. Elle ne me rassure pas, n'a pas une parole agréable qui pourrait m'indiquer que ce n'est pas notre faute que tout ça ait tellement dégénéré. Lorsque j'arrête de parler et que je pose mon regard sur elle, je remarque à quel point elle semble avoir prit un coup. En temps normal j'aurais sans doute rigolé d'elle en lui disant qu'elle était trop mignonne emmitouflé là dans son duvet, mais je comprends très rapidement que le ton n'est pas à la rigolade. Et ce qu'elle me dit ne me rassure pas. 5 mots. Elle n'arrive pas à se réchauffer. Pourtant elle est là depuis plus longtemps que moi, elle devrait avoir réussi retrouver un peu de chaleur.
Je la regarde, pince les lèvres et regarde autour de moi avant de me lever. «Pousse toi un peu » dis-je doucement. Je m'installe à ses côtés, étend mon duvet autour de ses épaules et passe un bras autour d'elle. Exerçant une petite pression sur son côté, je l'oblige à venir se blottir contre moi puis resserre un peu nos deux duvets contre nous. «ça va aller » soufflais-je en lui caressant vigoureusement le dos et l'épaule, partageant un peu ma propre chaleur de corps.
Nous restons quelques minutes ainsi et je sens comment Jameson commence à se détendre un peu. Je ne sais pas si ses tremblements cesse parce que ma proximité la rassure ou si c'est parce qu'elle se réchauffe. Ou est-ce parce qu'elle s'endort ? En sentant sa tête dodeliner sur mon torse, je me redresse et la secoue « Non, non, surtout t'endors pas. Pas maintenant, ok ? T'as compris ?» dis-je en réajustant ma prise sur elle. Je redresse le visage et mon regard tombe sur l'entrée de notre tente. « Tu sais quoi... on va faire autre chose » dis-je en me redressant.
Je m'éloigne de mon amie et me lève «allez vient, suis moi, on va faire un tour dehors » dis-je en lui tendant la main. Elle me fusille presque du regard, se demandant sans doute ce qui me prends mais je soupire simplement «Crois-moi Jameson, il ne faut surtout pas que tu restes là à ne rien faire » dis-je « On va faire un tour dehors, marcher, bouger, sauter, peu importe. Il faut que tu restes en mouvements. Même si t'en as pas envie, t'as pas le choix» je me penche et lui attrape la main, tirant de force sur son bras « Allez, lèves-toi» ordonnais-je sur un ton intransigeant. Si elle m'en veut, peu m'importe, mais elle fini par entendre raison et se lève.
J'ignore totalement ses sous vêtements. Je ne suis pas pudique pour un sous et puis je ne comptes plus le nombre de femmes que j'ai vu en sous vêtements. Je la laisse enfiler son pantalon puis vais fouiller dans son sac pour en sortir un sous pull et lui tends un de mes pulls super chaud. Je l'aide à enfiler le tout puis attrape la couverture de survie qu'on m'a refilé et la plie pour la prendre sous mon bras.
« Allez» la pressais-je en sortant de la tente. Je la laisse me rejoindre puis commence à trottiner «Suis-moi, au petit trot » l'encourageais-je «Il faut que tu te forces. Ton cœur va se remettre en route et ton organisme va se réveiller. Se réchauffer de l'intérieur est vraiment la meilleure des solutions. Si tu restes dans ta tente tu vas juste attraper la crève, une pneumonie ou une angine. » j'hausse les épaules en courant sur place « Ou les trois en même temps. Crois-moi, je sais ce dont je parle» je lui fais un clin d’œil puis désigne un chemin « Allez suis-moi !» dis-je en courant un peu vers l'avant, ignorant ma hanche qui se plaint du mouvais traitement que je lui inflige.
Jameson Winters
la louve raffinée
ÂGE : quarante-six ans. SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi. STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain. MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale. LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide. POSTS : 6455 POINTS : 0
TW IN RP : par mp si besoin ♡ ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #336699 RPs EN COURS : Christmasbin [7] ↟
PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.
ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.
LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.
GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.
KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.
Il y avait de l’agitation autour de moi, mais je n’ai pas vraiment cherché à savoir ce qu’il se passait. J’ai senti mon sac de couchage s’ouvrir et un courant d’air frais m’a fait frissonner plus encore. Et puis Martin s’est glissé contre moi et son corps a fait comme une sorte de chaleur diffuse que je pouvais imaginer plus efficacement que je ne la ressentais. Je me suis collée contre lui par réflexe, sans prêter la moindre attention au fait que j’étais quasiment à poil. Ses mains tièdes frottaient la peau de mon dos et de mes épaules avec vigueur et c’était pas loin d’être plus douloureux qu’agréable. N’empêche que je commençais à me réchauffer alors j’ai essayé de ne pas trop grogner mon mécontentement. Quelques minutes ont passé et je commençais à me sentir franchement mieux. Mes membres engourdis se laissaient aller à une agréable torpeur, et ma peau se réchauffait peu à peu de l’extérieur. Une immense fatigue m’écrasait la poitrine et les paupières, alors j’ai laissé ma tête reposer sur l’épaule de Martin, m’autorisant à un petit somme pour me requinquer… Mais c’était sans compter l’œil attentif de mon gamin qui s’est brusquement mit à me secouer comme un poirier tout en s’exclama à volume beaucoup trop élevé que je ne devais pas m’endormir. Je l’aurais tué. J’ai d’ailleurs essayé de le frapper, mais c’est avec une immense frustration que j’ai réalisé que les membres engourdis de mon corps ne me répondaient qu’à moitié. J’ai évidemment dû me rendre à l’évidence : ce petit emplafré avait raison, il faudrait vraiment que j’ai envie de crever pour m’endormir maintenant. Alors quand il s’est relevé en me tirant par la main, je me suis contentée de lui adresser un regard mauvais en le laissant m’extirper de mon cocon-cercueil.
Une fois arrachée à mes couvertures, je n’avais plus vraiment d’autre choix que de me lever et de commencer à m’activer. Luttant contre les tremblements et l’engourdissement général, j’ai fouillé dans mon sac à dos pour en sortir un jogging fourré confortable comme un pyjama. Puis j’ai enfilé le tee-shirt à manches longues que Martin me tendait et un pull énorme et tellement douillet que j’avais envie de me rouler sur le sol et de m’endormir dedans. Mais cette enflure de gamin énergique ne m’en laissa bien évidemment pas l’occasion, car j’eus à peine le temps d’enfiler des chaussettes et de glisser mes pieds dans mes bottes fourrées qu’il m’ordonnait déjà de le rejoindre à l'extérieur de la tente. J’ai levé les yeux au ciel et me suis relevée avec précaution, surprise de me découvrir des courbatures un peu partout, et je ne savais pas si elles étaient liées à ma chute, aux coups que j’avais pris, ou encore à cette foutue hypothermie. Je suis sortie de la tente, les bras serrés contre mon corps et la tête enfoncée dans une énorme écharpe. Un vent frais m’a fouetté les joues et hérissé le cuir chevelu encore humide. J’ai enfoncé un bonnet sur mon crâne, pour éviter de perdre bêtement de la chaleur par-là, et j’ai mollement fait quelques pas dans la direction de Martin, qui avait l’air vraiment con à sautiller sur place comme une sorte de coach un peu trop motivé. L’image eut le mérite de me faire sourire, ce qui dérida un peu ma face toute crispée.
- Sauf qu’on n’attrape pas la crève à cause du froid, mais à cause de virus ou de bactéries. Et il se trouve que moi, j’ai un putain de système immunitaire.
J’ai marmonné en bravant les hautes herbes avec tout le courage dont j’étais capable. Mais ce sale môme était déjà loin, et j’étais prête à parier qu’il n’avait rien entendu de ma remarque, tellement il était occupé à trottiner tout seul vers son chemin de randonnée. Je lui ai emboité le pas en marchant lentement d’abord, et puis un peu plus rapidement à mesure que mon sang semblait se répartir de façon plus équitable dans mon corps. C’était désagréable, mais je sentais tout de même que je me réveillais malgré moi. J’espérais simplement ne pas perdre plus d’énergie précieuse à faire ces efforts qu’il n’en faudrait pour me réchauffer au calme. Après quelques minutes, j’ai essayé de trotter, mais j’ai rapidement dû arrêter parce que je m’essoufflais beaucoup trop rapidement et que c’était pas normal. Alors j’ai pris quelques longues inspirations et je me suis forcée à continuer, les yeux fixés sur Martin qui s’agitait quelques pas plus loin. Comme je me sentais mieux, j’ai pu davantage me concentrer sur son allure, et ma parole, c’était pas fameux. Il boitait comme un cheval fatigué qu’on oblige à poursuivre sa route coûte que coûte. J’ai secoué la tête et levé les yeux au ciel et je me suis forcée à accélérer pour le rejoindre.
- Martin. J’ai marqué une pause pour reprendre ma respiration et j’ai posé ma main sur son avant-bras pour l’inciter à ralentir le rythme. Je sais que t’as envie de me pousser à dépenser un peu plus d’énergie, mais ménage toi.
J’ai à nouveau croisé mes bras pour me tenir le plus chaud possible et j’ai marché plus tranquillement à ses côtés, essayant d’ignorer la sensation désagréable de mes orteils glacés qui semblaient se briser comme de la glace chaque fois qu’ils cognaient contre le fond de ma chaussure.
- T’as mal où ? J’ai demandé après un moment. Tu boites comme un vieux con.
J'ai pas pu empêcher un petit sourire taquin d'étirer mes lèvres et d'illuminer mes yeux, signe que ça allait quand même déjà beaucoup mieux.
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.