Un peu plus de deux mois et ce petit être sera parmi nous. Ce petit être que j’attendais depuis tellement longtemps et il est le plus vieux de ceux qui ont déjà voulu tenter leur chance dans ma vie. Cinq fausses couches. Voilà ce que j’avais vécu dans ma vingtaine. Parce que oui, je veux un enfant depuis près de vingt ans, et cette attente est inespéré. Je me pensais vraiment stérile. Heureusement, c’était une déformation que j’avais pu faire arranger. Une grande nouvelle, qui a changé ma vie. Mais ce à quoi je ne m’attendais pas, c’était le père de l’enfant. J’aurais voulu que ce soit Luke. Oui. Mais tout ce qu’on avait vécu avait vu notre séparation. Depuis, je n’ai plus de nouvelles, et je suppose que c’est mieux ainsi. A la place, je pensais trouver l’homme idéal, riche et célèbre, beau, en couple si possible, comme cela j’aurais pu élever à ma façon et sans pression. Seulement, il fallait croire que ce n’était pas fait pour moi non. Il avait fallu que je tombe enceinte de celui qui a le plus d’importance dans ma vie depuis ces dernières années. De quoi me rendre folle. Mais il avait fallu que je l’accepte, autant parce que c’est finalement une perspective de vie qui ne me déplaît pas, autant parce que j’ai vraiment envie de cet enfant. Oui au début, je ne voulais pas qu’il ait de père, tous les hommes m’ont déçu. Mais avec Gabriel, c’est différent. Alors oui, je lui avais annoncé la bonne nouvelle, et il était même venu avec moi pour la deuxième échographie. Je n’avais pas voulu à ce moment-là découvrir le sexe de l’enfant et à part des formes on n’avait encore rien eu l’occasion de voir. Cette fois-ci oui, on aurait la première photo de notre enfant. Et Gabriel se devait d’être là. Seulement, des crampes énormes n’arrêtaient pas d’aller et de venir ces derniers jours, et franchement, je n’avais pas envie d’appeler une ambulance, non merci, alors je l’avais appelé lui, pour qu’il vienne me chercher.
Ces dernières semaines, Gabriel gardait son téléphone portable en permanence avec lui. Pour quelqu'un qui vivait un peu au jour le jour et bien ces derniers jours, il vivait surtout au croché de son portable. La simple est bonne raison était qu'il ne voulait surtout pas rater un appel de Rebecca. Si elle avait besoin de quoi que se soit, il arrivait. Elle ne profitait pas beaucoup de cette avantage, comme quoi, elle était bien moins méchante (voir pas du tout) que ce qu'elle voulait bien laisser prétendre. Ce matin là, ils avaient tous les deux rendez-vous à l'hôpital pour la troisième échographie. Comme pour la dernière ils s'étaient rejoins sur place, Gabriel avait prit le temps de se préparer. Mais voila, au bout de quelques minutes après être sortit de sa douche, il reçu un message de Rebecca pour venir le chercher. En répondant qu'il arrivait dans quelques minutes, après tout, ils n'habitaient pas très loin l'un de l'autre, il alla mettre ses chaussures.
Gabriel avait toujours un mal fou à s'imaginer en tant que futur père mais se serait probablement plus concret après cette échographie puisque leur futur bébé si tout aller bien devrait commencer à ressembler à un vrai bébé. Sans le dire à Rebecca, il essayait de la ménager pour les fois où ils pouvaient se voir. Elle ne le prenait probablement pas toujours très bien mais il savait combien c'était important pour elle d'avoir un bébé, d'avoir une famille et tout ce qui lui était arrivé pour pouvoir enfin mener une grossesse à terme. Il ne voulait pas qu'elle soit déçu une fois de plus, tout ce qu'il voulait c'était qu'elle soit heureuse. N'étais-ce pas là un signe de son attachement envers elle ? Il dira que non mais s'en était un.
Quelques minutes plus tard, le voilà déjà devant chez Rebecca. Il coupa le contact de sa voiture un bref instant pour venir sonner à la porte. Elle était probablement déjà entrains de l'attendre. Il n'avait encore jamais réussit à la surprendre non prête même lorsqu'ils étaient en « vacances » et qu'ils se retrouvaient en fin de journée pour aller dîner.
Mes crampes avaient du mal à s’arrêter. A chaque fois que je pensais que ça allait passer, il se trouvait que la douleur revenait. Sans arrêt. Cela m’avait même fait transpirer. J’étais aux toilettes en train de me rafraîchir du mieux que je pouvais, avec mon bide qui n’avait pas cesser de grossir, lorsque la sonnette se fit retentir. Il était là, et c’était à point nommé, je n’allais pas avoir besoin seulement d’une échographie non, mais d’un contrôle et d’une stabilisation. Je regrettais déjà d’avoir ce rendez-vous avec la gynéco. Parce que sinon, oui, je me serais mise à souffrir en silence. Après tout, c’est la deuxième fois que j’ai ce genre de crise, et je sais que ce n’est pas grave, que ces contractions, ce ne sont que le bébé qui les provoque, impatient de sortir et de voir le jour. Même si je ne peux pas m’empêcher de penser que cette fois-ci j’aurais un vrai soucis. Je me crois déjà dans une réalité alternée, celle que je n’aurais jamais, celle dont je rêve tellement qu’elle ne peut pas être vraie. Et pourtant, plus les jours passent, plus cette vie est réelle. Je ne m’étais tout de même pas imaginé à quel point j’aurais pu avoir besoin de soutien et d’assistance, surtout de la part du père de l’enfant. Certes, j’aurais pu me débrouiller seule, avec des ambulanciers, ou même ma sœur, mais je ne pouvais pas la déranger tout le temps, elle a une vie de famille elle aussi, et son travail lui prend déjà assez de temps pour que je lui en vole davantage. La dernière fois était exceptionnelle, vu que j’ai eu cette crise au moment où on devait manger ensemble. Je me recoiffais alors encore un peu, me trouvant particulièrement pâle, malgré mon maquillage, qui pour une fois était certainement un peu trop léger. Je récupérais mon sac et rejoignais Gabriel à l’extérieur. Merci d’être venu me récupérer. Je ne me sens pas très bien. Les contractions ne s’arrêtent plus. Malgré toutes les aventures qu’on avait pu passer ensemble, je n’arrivais toujours pas à venir vers lui, à le toucher encore moins à l’embrasser, alors qu’au fond, j’en avais envie.
Gabriel fronça le regard dès que Rebecca passa la porte. Il sentit tout de suite que quelque chose n'allait pas. Il était incapable de pouvoir se mettre à sa place et pour les quelques recherches qu'il avait fait sur la grossesse, les contractions n'avaient rien de très sympathiques à ressentir. Pour ce qui était de l'attitude de Rebecca à son égard, il avait prit l'habitude. Elle le regardait à peine sans parler des nombreuses fois où elle évitait de le toucher. Finalement, avoir ce bébé aura réellement mit un terme à leur pseudo relation qui n'avait pas vraiment de nom. Au moins, tout était clair maintenant enfin, c'est ce qu'il se disait. Gabriel ne voulait pas la faire paniquer bien qu'il avait un million de questions sur ce qu'elle ressentait en ce moment même. Il se contenta d'ouvrir la portière passager pour qu'elle puisse entrer.
- Ça fait longtemps que tu en as ?
Après qu'elle lui est répondue, il ferma la portière rejoignant le coté conducteur. Gabriel ne traîna pas pour mettre le contact et partir en direction de l'hôpital. Le trajet était plutôt silencieux et même si Rebecca faisait bonne figure, Gabriel comprenait quand ça n'allait pas.
- J'espère qu'il n'y aura pas de retard à l'hôpital ou alors il faudra que tu passes en urgence.
Quelques minutes plus tard, ils étaient arrivés. Il y avait environ une dizaine de minutes pour se rendre à l'hôpital, du moins par les routes que prenaient Gabriel. Brisbane n'avait plus vraiment de secret pour lui. Après s'être garder, ce qui avait demandé presque plus de temps que pour venir, il alla ouvrir la porte à Rebecca pour l'aider comme il pouvait. Il lui tendit la main même s'il était sûr à quatre vingt quinze pour cent qu'elle ne la prenne pas.
Respirer. C’est tout ce que je devais faire, c’est tout ce que je pouvais faire pour que les contractions ne soient pas aussi terribles et aussi douloureuses. Sauf que, soyons honnête, ça n’aide vraiment pas. Certes, les contractions cessent mais reprennent bien trop rapidement. Et cette fois-ci, je ne pouvais pas éviter l’aide de Gabriel. Je voulais tout faire pour que le rapprochement ne se fasse pas, et ce n’était franchement pas facile. Je m’en mords la langue, je me crispe le plus possible pour éviter de faire ce que mon corps et mon cœur voudrait faire. Et je respire de nouveau profondément. Il m’ouvrait alors la portière alors que je rassemblais mes forces pour ne pas hurler de douleur en lui disant de se grouiller plus que ça. Il se grouillait déjà, je n’avais pas non plus envie de m’énerver à tout va, ce n’est pas bon de toute façon pour ce que j’ai. Ca a commencé dans la nuit. Ca part, ça revient, mais là depuis quelques heures ça ne part vraiment plus … Je ne sais même pas comment j’avais réussi à enchaîner cette si longue phrase, j’en étais d’ailleurs à bout de souffle. Heureusement le trajet ne fut pas long. Je me concentrais bien trop sur ma douleur pour faire attention à la route. Je me suis d’ailleurs tellement concentrée que je n’arrivais plus à réfléchir. Et je n’arrivais tellement plus à réfléchir, qu’instinctivement, je mettais ma main dans celle de Gabriel, celle qu’il me tendait pour m’aider à l’extirper de la voiture. Je n’aurais pas réussi toute seule de toute façon. J’espérais que la gynécologue n’ait pas pris de retard dans ses rendez-vous, parce que l’idée de passer par les urgences ne m’enchante pas du tout. Seulement, il faudrait vraiment que je souffre le martyre pour ne pas être en mesure de patienter pour voir ma gynéco. Non, ça allait le faire. Je gardais tout de même la main de Gabriel dans la mienne, je la lui serrais tellement j’avais du mal à me mouvoir et que les contractions se voulaient totalement instables. Je voulais lui lâcher la main, mais je ne pouvais simplement pas. La salle d’attente n’était pas bien loin, et j’allais m’y asseoir pendant que Gabriel allait nous annoncer à l’accueil. Comme si je venais de courir un marathon, je soupirais de soulagement.
Gabriel commençait à être vraiment inquiet pour le bébé mais surtout pour Rebecca. Là, c'était vraiment sérieux. Il n'y avait plus de jeu entre eux, personne ne cherchait l'autre, non, y avait juste urgence. Après avoir garer la voiture, il aida Rebecca à sortir de la voiture. Elle accepta son aide, chose qui le marqua encore plus car pour ça, elle devait vraiment aller mal. Au lieu de continuer à lui parler, il préféra la laisser respirer car il avait compris que c'était devenu difficile pour elle de faire les deux. En entrant dans l'hôpital, ils montèrent directement au service où se trouvait le gynécologue. Gabriel s'y était rendu assez de fois pour se souvenir de l'étage. Une fois que cela fut fait, il laissa Rebecca s'installait sur une chaise tandis qu'il se rendit à l'accueil du service pour annoncer leur arriver. Il précisa discrètement que c'était assez urgent et que Rebecca ne pourrait pas attendre à cause des contractions qu'elle pouvait ressentir. La standardiste lança un léger regard à Rebecca avant d'acquiescer Il retourna auprès de Rebecca.
- Elle va annoncé que tu es là, il n'y en a plus pour très longtemps.
Honnêtement, il n'était sûr de rien mais il l'espérait du moins. Il soupira en s'appuyant contre le mur tout en restant debout. Être assit le stresser plus qu'autre chose puis il se mettrait à taper du pied ce qui serait énervant pour tout son entourage. Au bout de quelques minutes et après qu'une des patientes soit sortie du cabinet, le docteur vint à leur rencontre leur proposant d'entrer sans plus tarder. Gabriel hésita mais en y réfléchissant peut-être que cet examen serait un peu plus personnel ou peut-être qu'elle ne tenait pas tout simplement à ce qu'il vienne tout de suite.
Physiquement parlant, je n’avais jamais eu aussi mal. Et pourtant je sais très bien que c’est pour la bonne cause. J’en deviens d’ailleurs bien plus tolérante, et malgré la douleur, je m’en rendais compte. Mine de rien, ça me faisait du bien. De me laisser aller complètement, de faire confiance à Gabriel de façon aveugle. Faut dire que là, je ne me sentais en rien capable de lui faire la guerre. Même si cette guerre je la créais pour moi, pour me protéger. C’est assez déstabilisant comme principe, je ne me comprends pas moi-même. Je m’étais donc bien vite installée sur une chaise qui était loin d’être confortable, mais m’en fichais pas mal. Tout ce que je voulais, c’est que ces contractions s’arrêtent un peu. Franchement, c’était comme si le travail commençait déjà. J’eus un léger stress, mais cela ne pouvait pas être ça, non, c’était bien trop tôt. Je me demandais alors comment j’allais pouvoir souffrir plus que ça lors de l’accouchement. Inimaginable, et valait mieux que j’arrête d’y penser. Je ne me rendais d’ailleurs compte que brièvement que Gabriel avait un comportement stressé et stressant. Cela aurait été dans une toute autre circonstance, je ne me serais pas gênée de lui toucher deux mots. Seulement là, ma douleur était telle que ce pied stressé ne me dérangeait guère. De toute façon la gynécologue pointa alors le bout de son nez. Je réussissais à me relever, je ne saurais dire comment et au moment de rentrer, Gabriel me faisait remarquer qu’il allait m’attendre. Je n’avais pas tout entendu, mais je grimaçais fortement en me retournant vers lui et attrapais volontairement sa main cette fois-ci et lui disais Joue pas ta tapette et viens avec moi. Mes contractions ne m’empêchaient pas de savoir ce que je voulais, et subir ce rendez-vous sans lui, ce n’était pas possible. Je ne perdais pas de temps une fois dans le cabinet, je n’hésitais pas à m’installer pour commencer l’échographie.
C'était normal qu'il soit stressé, il s'inquiétait. Le contraire aurait pu laisser présager que cette grossesse lui importer peu mais ce n'était pas le cas, bien au contraire. Gabriel aurait pu aussi très bien dire qu'il ne voulait pas être impliquer et mettre un terme comme ils l'auraient dû tous les deux à la base le faire. Mais ça n'avait pas été le cas et il se retrouvait aujourd'hui à l'hôpital pour accompagner Rebecca qui avait très mal alors oui il commençait à sentir une certaine angoisse l'envahir. Le médecin annonça le tour de Rebecca qui se leva difficilement de sa chaise. Par politesse, Gabriel proposa de rester à l'extérieur mais Rebecca ne le voyait pas comme ça. Elle l'attrapa par le bras ne lui laissant plus vraiment d'option alors il lui répondit à l'oreille en parlant un peu moins fort histoire que le médecin ne se pose pas trop de questions sur la nature de leur relation. Il salua ensuite la gynécologue.
- Je disais ça pour toi.
Dans un sens, il appréciait la réaction qu'elle avait pu avoir car ça prouvait totalement qu'elle voulait qu'il soit impliqué et que donc sa présence ne lui était pas égal. Ça le rassurer quelque part, peut-être qu'elle ne prendrait pas le premier riche héritier qui se pointerait à sa porte pour le remplacer un jour prochain. Gabriel avait un peu l'habitude maintenant alors il laissa Rebecca s'installait tandis qu'il se mit sur une chaise de l'autre coté face à l'écran où leur bébé apparaîtrait dans quelques instants. Il resta silencieux laissant Rebecca expliquait les douleurs qu'elle pouvait avoir tandis que lui examinait chaque expression que pouvait laisser transparaître leur doctoresse
Il était évident que je n’allais pas laisser faire poiroter Gabriel à l’extérieur. Et puis quoi encore ? il a voulu assumer cet enfant, il l’assumerait jusqu’au bout. Pareil pour moi. J’ai voulu lui annoncer cette nouvelle, ce n’est pas pour qu’il reste en retrait. Non, il devait voir autant que moi cet enfant qu’on avait créé ensemble malgré nous. Malgré la douleur, je me sentais soulagée. Je n’étais pas seule durant cette épreuve, et pourtant, c’était apparemment ce que j’avais souhaité à l’époque, faire ça toute seule. Bien sûr, il y aurait eu ma sœur, mais c’est loin d’être la même chose. Je pouvais au moins me faire un plaisir de le torturer. Là, je le faisais malgré moi avec mes contractions inhabituelles. Ma gynéco me faisait part que c’était assez rare, mais rien de grave. C’est que le bout de chou se sentait un peu à l’étroit et que mon corps était particulièrement sensible. Et il fallait encore que je tienne des mois ! Parce que non, aucun médicament n’était accepté. J’allais devoir passer au yoga, à l’homéopathie et à toutes ces médecines naturelles qui n’ont jamais été intéressantes pour moi, auxquelles je n’ai jamais cru aussi. Mais je préfère largement essayer toutes ces méthodes plutôt que de continuer à souffrir de la sorte. C’est bien sûr supportable, dans la mesure du possible. La gynéco m’appliqua ensuite le gel pour l’échographie et commença. Enfin ! On distinguait enfin une forme qui ressemblait à un bébé, à un être humain. Ce n’était clairement pas ça avant. Le premier cliché qu’on avait pu avoir ne ressemblait strictement à rien ! Mes yeux pétillaient de joie Dites-nous que vous savez si c’est un garçon ou une fille ! Oui, je le sais. Répondais-je amusée mon docteur. Il est évident pour moi que je souhaite connaître le sexe du bébé, les surprises, très peu pour moi, mais la gynéco regardait Gabriel pour savoir si lui désirait le connaître ou non. Je me joignais à son regard pour espérer son accord.
Gabriel s'était donc installé à coté de Rebecca et du coup face au médecin qui commençait à mettre le gel sur son ventre qui s'était arrondit depuis la dernière fois. Quelque part et à regret, depuis qu'elle était enceinte, Gabriel voyait beaucoup moins Rebecca. Bien sûr, elle l’appelait quelques fois lorsqu'elle avait besoin mais c'était différent et par conséquent il ne voyait pas vraiment l'évolution de sa grossesse sauf lorsqu'il l'emmenait faire ses échographies. Sans s'en rendre compte, il se mit à sourire en regardant l'écran. Leur bébé était beaucoup plus distinct que la première fois où le médecin avait dû leur expliquer où regarder pour reconnaître la tête par exemple. Rebecca se mit à parler, elle voulait savoir le sexe du bébé. Quelque part c'était mieux pour tout un tas de chose même si avoir la surprise pouvait être bien également. Elle tourna son regard vers Gabriel et lui tourna le sien vers le docteur.
- Dites nous tout de suite le sexe, sinon elle ne voudra pas quitter votre cabinet.
Il aurait bien dit qu'elle allait le tuer s'il disait que non, il ne voulait pas savoir et peut-être qu'il aurait dû le dire juste pour voir sa tête. Mais elle n'était pas au top de sa forme alors pour une fois, il n'irait pas la chercher. Un léger rire suivit ses paroles puis il ne parla plus attendant le verdict du docteur même si au fond le sexe lui importait peu. D'ailleurs, c'était une discussion qu'il n'avait pas eu avec Rebecca, peut-être que elle, elle avait des attentes particulières. Tout ce que voulait Gabriel c'est que cet enfant sache un jour tenir un pinceau dans ses mains histoire de lui laisser quelque chose de positif venant de son père. Une sorte d'héritage finalement mais si le contraire se produisait, ça ne changerait pas grand chose a final.
By Phantasmagoria
Dernière édition par Gabriel Jenkins le Sam 13 Mai 2017 - 22:03, édité 1 fois
Depuis que j’avais appris pour ma grossesse, je me rendais peu à peu compte que je l’étais vraiment. Les premiers jours, premières semaines, rien de vraiment distinct n’était visible, c’était assez difficile de vraiment se rendre compte qu’un enfant grandissait en moi. Là, il n’y avait vraiment plus doute, et l’opération du gynécologue que j’avais eu l’année dernière donnait vraiment ses fruits. Une joie immense m’envahissait vraiment en voyant cette si petite forme se mouvoir sur l’écran et de me dire qu’elle était juste là, dans mon ventre, dans mon être. Et évidemment, je voulais connaitre son sexe. Je n’ai jamais beaucoup aimé les surprises, et j’avais besoin de me préparer parfaitement, de préparer la chambre convenablement et joliment. Encore plus pour le prénom. On en avait d’ailleurs encore jamais parlé avec Gabriel, il serait peut-être temps avant le mois de mai. Avant que le petit ne sorte. J’attendais donc de savoir si le père voulait également. Certes, je lui aurais fait un peu la guerre s’il n’avait pas voulu connaitre le sexe, mais je l’aurais suivi, oui, parce que je le respecte lui et ses envies. Je n’ai pas envie de perdre le père de mon enfant aussi bêtement. J’ai des efforts à faire et je sais que mon ex ne m’a pas seulement quitté parce qu’on n’arrivait pas à avoir d’enfant. Mais je ne pus m’empêcher de ressentir une fierté grandiose quand il prévenait la gynéco de nous l’annoncer, sinon c’était à ses risques et périls. J’intensifiais mon regard et mon sourire auprès du brun, et fit un sourire innocent au médecin. Elle ne se sentait plus si à l’aise, et ça me faisait bien rire de l’intérieur, mais je me retenais, impatiente d’avoir enfin la réponse C’est une fille. Annonçait-elle. Une grande dose d’adrénaline me parcourait tout le corps et des frissons de joie en sortaient. Je crois bien que de toute façon, j’aurais la même réaction si cela avait été un petit garçon. L’émotion m’empêchait de répondre quoi que ce soit, mais je me permettais de serrer fort la main de Gabriel, comme si nous étions un couple parfaitement normal et heureux. Sauf que c’était loin de l’être. A part pour ce moment, j’espérais vraiment qu’il soit aussi heureux que moi.
Le verdict était tombé, Gabriel allait être le papa d'une petite fille. L'émotion d'apprendre cette nouvelle s'était propagé dans tout son corps et il aurait probablement sauté de son tabouret s'il avait été seul, mais ce n'était pas le cas. Un large sourire s'était alors dessiné sur ses lèvres tandis qu'il sentait la main de Rebecca serrait la sienne. Son regard se tourna vers le sien et un bref instant, Gabriel s'imagina l'embrasser. Il ne pouvait que nier le fait que ça lui manquer énormément mais bon, ils n'était définitivement pas un couple et même s'ils se donnaient une chance, tout présager que ça échouerait entre eux. La seule chose qui pouvait fonctionner pour eux était de devenir de bons parents.
- Tu es heureuse ? Parce que moi, oui.
En même temps peu importe le sexe du bébé, Gabriel aurait été heureux. Qu'il enfin qu'elle désormais, soit en bonne santé était le plus important. Même si ce bébé n'était pas encore là, Gabriel s'était clairement attaché à lui et il y avait de fortes chances pour qu'il vive plutôt mal le fait que quelque chose ne se passe pas bien. Il reposa donc son regard sur le docteur avec un air un peu plus sérieux sur le visage.
- Et pour les contractions qu'elle ressent, c'est grave ?
Gabriel ne pouvait que imaginer et comprendre la douleur que pouvait ressentir Rebecca au moment des contractions mais en aucun cas il ne pouvait savoir ce qu'elle ressentait vraiment. Le genre de truc un peu frustrant qu'il ressentira sûrement à mainte et mainte reprises quand sa petite fille lui dirait un jour avoir mal quelque part. En espérant que cela arrive le plus rarement possible.
La joie était immense. C’était la première fois, de toutes les grossesses désastreuses que j’avais eu, que j’arrivais jusqu’au point de connaître le sexe de mon bébé. C’est fou le bien que ça me procurait. Enfin je me sentais heureuse, et enfin j’allais pouvoir me sentir renaitre, me sentir vivre comme je l’ai tant espéré depuis que j’ai quitté le nid parental. Ce vide et cette impression de ne plus exister j’avais réussi à la combler, à faire en sorte qu’elles ne soient plus. Le fait de traiter tout le monde en personne vraiment méritante, oui, ça m’a aidé. Bon d’accord, j’avais surtout besoin de les traiter en sous-merde, je le confesse. Mais j’avais réussi à me calmer après le lycée, je ne fréquentais plus que les personnes qui m’intéressaient vraiment à vrai dire, ça facilite le travail. Mais avec Gabriel, c’était bien l’exception que j’avais faite depuis tout ce temps. Et au final, ça ne m’apportait que du bon. Il est peut-être temps que je revois un peu ma façon de penser et de voir les gens. Il est évident que je ressens de fortes émotions pour lui, mais je ne sais pas si je serais vraiment prête à faire le grand saut avec lui. Pour l’instant, j’avais juste envie que cette petite voir enfin le jour. Le reste, j’aviserais plus tard. Extrêmement heureuse. Répondais-je à Gabriel, avec un sourire à en avoir les larmes aux yeux. Mes contractions ? Oui, elles étaient enfin parties, je ne les sentais plus. Et comme si le brun lisait dans mes pensées, il prit l’initiative de se préoccuper de ma santé en demandant pour mes contractions. Ca me touchait, oui, encore. Il me fatigue. Je ne sais pas comment il faut, mais il y arrive vraiment bien. Seulement, les paroles du médecin n’étaient guère réjouissantes pour moi Ce n’est dû qu’au stress de madame à mon humble avis. Je n’ai rien vu d’anormal. Un petit massage de temps en temps par monsieur ne vous ferez pas de mal. J’écarquillais les yeux, comme si elle venait de dire la plus grande énormité de tous les temps. Elle se sentit déstabiliser et rajoutais donc Et peut-être aussi du que l’enfant est un peu à l’étroit. Vous n’avez pas du prendre beaucoup de poids. On va vérifier ça d’ailleurs. Contrariée, je relâchais la main de Gabriel, en boudant légèrement et en venait me positionner sur la balance. C’est bien ce qu’il me semblait, vous êtes déjà au troisième trimestre et vous n’avez pris que 7 kilo …
Gabriel était encore plus heureux de constater que Rebecca l'était également. Contrairement à la jeune femme, il n'avait jamais planifié dans sa vie le moment où il deviendrait parent. Il avait d'ailleurs pensé à plusieurs reprises que ça n'arriverait jamais à cause de cette rupture avec cette femme qu'il avait tant aimé des années plus tôt. Bien sûr, il aurait pu tout à fait refaire sa vie, se marier et avoir des enfants mais Gabriel n'était simplement pas le genre de personne à planifier son avenir. Il laissait le destin faire et au final ça lui plaisait plutôt bien. La joie qu'il ressentait donc à cet instant présent était intense et surtout unique. Beaucoup de choses l'avaient rendu heureux au cours de sa vie et heureusement pour lui mais devenir père, c'était vraiment quelque chose qui marquait un tout nouveau chapitre. Bientôt il ne serait plus seulement un frère ou un fils mais aussi un papa.
Gabriel afficha donc un sourire lorsque Rebecca lui répondit puis il tourna son attention brièvement vers le docteur pour qui il avait quelques questions. Il aurait presque pu s'étouffer s'il avait eu quoi que se soit dans sa bouche lorsque le docteur lui fit part qu'un petit massage de temps en temps serait plutôt bien pour la futur maman. Il allait répondre quelque chose, il ouvrit la bouche mais elle se ferma sans avoir prononcer aucun mot. Il était bouche bée. Le docteur reprit et apparemment le bébé était à l'étroit à cause du peu de poids qu'avait pu prendre Rebecca. Il s'écarta légèrement en reculant son tabouret montait sur roulettes pour laisser Rebecca se lever et aller sur la balance. Bon, Gabriel ne se rendait pas vraiment compte combien de kilos une futur maman devait-elle prendre même si effectivement sept kilos ça ne faisait pas beaucoup.
- Pour une fois qu'un docteur t'autorise à prendre du poids, tu devrais en profiter.
Sept petits kilos. J’avais pris à peine sept petits kilos et pourtant j’avais l’impression d’être une baleine. Je savais que j’aurais du prendre presque 10 kilos, mais quelque part ça avait du me freiner, je n’en sais rien. Je ne mange pas toujours à ma faim c’est évident, et oui je devrais davantage écouter mon corps pour supporter bien mieux cette grossesse, qui arrive bientôt à terme pour mon plus grand bonheur. La remarque de Gabriel me fit le regarder de travers. Je ne sais alors pas ce qu’il me prenait mais je lui tirais la langue, telle une gamine. Je me surprenais d’ailleurs à le faire et retournais vite la tête vers la balance dont je redescendais. Ma sœur est bien la seule personne qui a déjà vu ma langue de cette manière. Je ne sais pas ce qu’il me prend, est-ce à cause de l’effet qu’il me fait ? Le fait que j’ai cet enfant qui grandit ? Ou même les deux combinés … Peut-être. Mais une chose est sûre, c’est que malgré cet enfant, je m’enfonce dans un gouffre avec Gabriel dont je sais qu’il va être très dur de s’en sortir. Oui, parfois je me dis que je ferais mieux de me laisser tomber et que si je dois faire un grand saut pour m’en sortir, je le ferais bien, comme je l’ai fait avec Luke. Je ne sais pas. Est-ce que Gabriel serait prêt de nouveau à m’accepter ? Je suis dans une phase où, oui, je me remets en question. C’est l’enfant à venir, je le sais, c’est aussi le fait d’avoir enfin tout dit à ma sœur, il faut vraiment que j’arrête de me cacher derrière cette trop importante carapace. Et pourtant, il y a une partie de cette carapace que j’aime, mais une bien plus grande qui me gêne vraiment. C’est cette partie que je remets en question, celle qui m’empêcher vraiment d’être épanouie. Je ne sais même pas si je suis heureuse, tout ce que je veux au final c’est de ne pas souffrir. Le bonheur est une dimension qui m’a toujours paru inaccessible. Jusqu’à ce que je sois enfin enceinte et que je me rende compte que oui, cela pourrait être possible si j’y mettais enfin du mieux. Les dernières formalités du rendez-vous chez la gynécologue s’achevait et on pouvait enfin ressortir avec une photo chacun de cette petite fille … Une fille Va falloir réfléchir sérieusement à un prénom maintenant. Disais-je à Gabriel, autant qu’à moi, tout en fixant cette petite photo. Je relevais enfin mon regard vers le futur papa, et dans un rictus je rajoutais Merci de m’avoir accompagné, et merci de me supporter. Parce qu’il n’était pas obligé. Après tout, c’est moi qui avais tout arrêté entre nous. Il ne me doit rien.