I l n'avait pas fallut longtemps pour qu'Andrew commence à agir comme un père. Il avait appris pour Cameron il y a quelques semaines de ça et déjà il avait parlé avec son chef pour réduire ses heures. Il allait vraiment être un papa en or s'il continuait comme ça. Je lui faisais totalement confiance et c'était bien la première fois que je me sentais prête à laisser mon fils s'attacher à quelqu'un d'autre - bon c'était son père, mais quand même -. C'est pour ça aussi que je l'invita à venir avec nous dans la maison de vacances de mes parents. Une maison où j'avais tout un tas de souvenirs avec lui, mais qui ne semblaient pas très importants pour lui. Je savais que je ne devais pas le prendre personnellement, mais plus il parlait et plus j'avais l'impression que ce que l'on avait vécu tous les deux n'avait compté que pour moi. "C'est pas grave sinon, il y aura d'autres opportunités plus tard."
Je n'arrivais pas à savoir où j'en étais avec Andrew. Une seconde j'avais l'impression qu'il essayait de me dire que je lui manquais, la seconde suivante j'avais l'impression d'avoir été un passe temps minable qu'il aurait voulu oublier pour toujours. Je passais d'un extrême à l'autre sans réussir à trouver ma place. J'allais lui demander ce qu'il en état quand j'entendis la porte d'entrée s'ouvrir, puis se refermer, puis le claquement familier des béquilles de Cameron. "Hey poussin." L'accueillis-je en lui ouvrant les bras. J'eus le droit à un regard lourd et un non câlin de sa part. J'avais du mal à me faire à l'idée qu'il était en train de grandir et qu'il n'avait plus forcément besoin de moi comme avant. "Andrew est là, peut être qu'il pourrait t'emmener à ton entrainement de rugby." Le petit bonhomme avait beau être blessé, il refusait de manquer ses entrainements, il voulait être prêt à retourner sur le terrain dès qu'on lui retirerai son plâtre. Puis ça me permettrait de faire un point sur ce que je pouvais et ne pouvais pas ressentir pour Andrew une bonne fois pour toute. "Le gouter sera prêt quand vous rentrerez."

Oui. Andrew faisait en sorte de s'aménager des horaires pour passer du temps avec Cameron. Avec Alana accessoirement également si jamais elle était dans les parages. Parce que oui. Il comptait passer du temps avec Cameron, avec leur fils, mais également avec Alana. Enfin, si elle le voulait bien. A moins que ça soit quelque chose de trop difficile pour elle. A moins qu'elle n'ait pas envie de le voir. Il n'allait pas l'obliger si elle ne voulait pas le côtoyer. Enfin, en même temps, hein, c'était elle qui proposait ce petit week-end tous les trois. Donc il ferait tout ... Ouais, il ferait tout pour ... pour se libérer. Pour être avec eux. Son chef serait compréhensible. Enfin, il l'espérait. "J'me doute mais bon. J'vais voir tout ça." Il eut un hochement de la tête. Ouais. Il allait faire en sorte de pouvoir se dégager un créneau. Il allait faire en sorte de pouvoir venir. Oui. Il allait faire son possible. Pour sûr. Un silence plana quelques instants. Et puis, finalement, un bruit se fit entendre. Des béquilles. C'était leur fils qui revenait. Alana semblait avoir envie d'un câlin. Mais ce n'était pas le cas pour leur fils qui semblait plus ou moins se détacher d'elle. Peut-être parce que son père était dans les parages. Sans doute. Qui sait ? Cameron était rentré parce qu'il avait un entraînement de rugby. Oui, bon, avec les béquilles, il se doutait qu'il n'irait pas sur le terrain et qu'il serait sans doute sur le banc à regarder ses petits camarades. Alana suggéra, à sa manière, qu'Andrew l'emmène à l'entraînement. Il était un peu pris au dépourvu mais après tout, il était là pour venir le voir et passer un peu de temps avec Cameron. Donc ... "Ouais, pas de souci, on peut faire ça." Il eut un hochement de la tête. Ca lui ferait même plaisir. "Juste me donner l'adresse." Histoire qu'il l'emmène bien au bon endroit et pas ailleurs, ça serait dommage. Andrew avait fini par se lever. "Bonne idée pour le goûter." Parce qu'il avait souvent faim, lui aussi. L'ancien militaire ne savait pas trop ce qu'elle pourrait faire à manger mais il avait hâte d'une certaine manière. Cameron sans doute également. "On dit go bonhomme ?" Le regard enjoué de Cameron en disait long. "A tout à l'heure." Et hop, ni une, ni deux, ils étaient partis.