« Il en faut peu pour les amuser. » Je m’avance toujours vers lui en hochant la tête. Oui c’est sûr, mais je pense qu’il m’en faut tout aussi peu… Je ne peux pas vraiment parler, sinon je gâcherais moi-même mon effet de surprise… Son front laisse apparaitre une légère plissure, ce qui me conforte parfaitement dans mon idée. « Toi, tu as une idée derrière la tête… » Je suis donc si peu discrète ? En même temps, je n’arrive pas à enlever ce sourire de mes lèvres, surtout face à lui, surtout avec notre proximité immédiate… L’eau part directement en direction de lui, et enfin j’aperçois son sourire. Ce sourire magnifique qu’il peut avoir lorsqu’il est libre et heureux, celui qu’il porte fièrement en haut d’une montagne, celui qui fait battre mon cœur à mille à l’heure sans qu’il ne puisse s’épuiser. « Je ne te conseille pas de recomm…» Loin de l’écouter, je joue à nouveau, partant rapidement en courant sachant qu’il aura assez de puissance pour me rattraper. Rapide et tenace, ses mains finissent par se greffer sur ma taille, m’attrapant sans que mes pieds ne touchent plus le sol. Un frisson s’empare de tout mon être alors qu’un rire contagieux s’éprend de mes cordes vocales. Tentant de me sortir d’entre ses bras – étrangement – j’appelle la seule aide que je peux alors recevoir, celle de l’homme de la maison, mon fils. Comme un vrai chevalier, il arrive suivi de son fidèle compagnon pour non pas me libérer mais bien nous attaquer comme un seul homme. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, nous nous retrouvons trempé, mes vêtements imbibés me collant à la peau alors que les deux petites terreurs fuient déjà vers de nouveaux horizons… « Il faudra m’expliquer comment je vais faire pour reprendre la voiture maintenant. » Je l’imagine parfaitement, lui bien trop soigneux, entrant mouillé dans sa voiture et ne peut retenir un léger rire. « J'’espère juste que tes sièges ne sont pas en cuir… » Non je ne me moque pas totalement… Juste à moitié… Mon sourire taquin disparait tout de même directement quand il retire son t-shirt, impulsant un désir montant chez moi et m’obligeant à me mordre de nouveau la lèvre. S’il reste trop longtemps dans le coin, je vais vraiment finir par saigner ou me la manger entièrement… Je laisse sans le vouloir mon regard se promener rapidement sur son torse, me rappelant alors de sa chaleur, de ses formes, de toute sa perfection. « Tu m’aides à l’essorer ? » Il me sort de ma rêverie, son t-shirt tendu vers moi. Je l’attrape et l’aide à l’essorer faisant ressortir assez d’eau pour réhydrater la moitié d’un village africain. Sa main récupérant le bout de tissu effleure la mienne et je dois me retenir pour ne pas la retenir à nouveau. Alors qu’il tourne la tête rapidement, nos regards se coupent et je l’en remercie car cela aurait pu redevenir compliquer… « Merci… Je vais attendre que mon pantalon sèche un peu et rentrer. » Tu peux, s’il te plait, arrêter de parler de tes vêtements mouillés, du fait de rester plus longtemps ou bien de te mettre nu devant, par pitié, je ne pense pas pouvoir tenir le coup face à tout ça. J’acquiesce tout de même, sans réellement avoir entendu toute sa phrase, toujours un peu sur l’image fixée devant moi et concentrée à ne pas succomber à l’envie envahissante que je peux éprouver face à lui. « Je peux te laisser Oliver encore quelques heures ? Je doute qu’il souhaite m’accompagner. » « Oui bien sûr. Au pire, je pourrais le ramener si personne ne peut venir de chez toi. » Evite par contre de revenir, cela ne ferait que compliquer les choses…
« Tonton ! Je suis mouillé ! » Les deux garçons arrivent en courant, plus trempé l’un que l’autre. Je ne peux m’empêcher de sourire face à la remarque du petit garçon. Perspicace dit donc ! Leurs sourires sont gigantesques et donne envie de retourner s’amuser avec eux, seulement, les meilleures choses ont une fin et même s’il ne fait pas froid dehors, je préfère qu’ils ne restent pas ainsi trop longtemps. Assez fière que Gabriel lui propose ses vêtements de lui-même, je les regarde partir dans la maison sans avoir le temps de les retenir pour qu’ils se déshabillent avant pour ne pas tout salir. Je grimace, espérant alors qu’ils n’iront pas se balader dans toute la maison pour la re-décorer… « C’est les risques quand on s’amuse avec de l’eau. » Je le regarde presque sévèrement, comme s’il était le coupable des gestes des deux enfants. « Je m’en rappellerais la prochaine fois et on jouera à la femme de ménage… » Il y a une raison pour laquelle je paie une fortune une femme de ménage afin que ma maison soit nickel, j’ai horreur de faire le ménage… Son regard me transperce alors me faisant remarquer que mes vêtements n’étaient pas les mieux choisit pour une bataille d’eau, laissant apparaitre toutes mes formes et devenant légèrement transparent sur le haut… « Tu… devrais peut-être en faire de même. » Je fais la moue, c’est une douche dont j’ai plutôt besoin, mais ça, je ne peux pas réellement le balancer ainsi… « Je vais ranger les pistolets. Et j’irais vérifier dans la voiture si je n’ai pas un pantalon de rechange.» Sans réfléchir, j’hoche la tête, plissant directement les sourcils, il ne va tout de même pas ranger les affaites chez moi ? « Je ne vais pas te laisser gambader dans mon garage mouillé comme ça. » Je le pointe du doigt et lui montre son état. Déjà la maison, je ne veux pas que tout mon intérieur soit trempé… « Je te laisse aller chercher un pantalon par contre, et je te prépare une serviette à l’intérieur pour que tu évites de rester dans cet état même avec un nouveau pantalon. Parce que je voudrais bien te prêter mes affaires moi aussi, mais je ne suis pas sûre que tu sois d’accord… » Je souris et sans vraiment le regarder, mon cœur battant déjà bien trop vite, je me retourne et pars dans la maison direction la salle de bain. « Les garçons vous viendraient vous sécher dans la salle de bain et mettre les affaires mouillées dans le bac à linge, je vais tout nettoyer ! » « Oui maman ! » Tu parles, ils ont déjà surement dû enfiler de nouvelles affaires et s’essuyaient gentiment avec les draps… Je retourne rapidement dans le salon des serviettes dans les mains et en tend une à Gauthier dès son arrivée, m’essuyant les cheveux en premier, avant d’enrouler la serviette autour de mes épaules. « Si tu veux, tu peux utiliser la salle de bain et même prendre une douche si besoin, fais comme chez toi. » Je dois respirer difficilement à cette annonce, mon esprit me jouant des tours et l’imaginant dans ma douche… Ok Eli, on se reprend… Après il partira, je le sais et il faut que je le laisse faire car je ne vois pas comment il est possible pour moi de diminuer cette envie qu’il provoque sans cesse par sa présence. Je lui souris tendrement et évite sa main lorsqu’il récupère sa serviette, plantant tout de même mes iris dans les siens, faisant raisonner mon cœur dans mes tempes. Je fuis alors vers le jardin, récupérant les pistolets et les rangeant dans le garage, faisant attention de ne pas salir l’endroit. Je reviens dans le salon, prenant tout le temps dont je dispose. Frottant mes cheveux au cœur de la serviette, je l’entends s’activer dans la salle de bain à l’autre bout du couloir. Sans savoir ce que je fais, dirigée par mon cœur plus que ma raison, je m’avance dans le couloir. Ma main se porte automatiquement sur ma poitrine, se refermant sur mon alliance présente autour de mon cou depuis quelques mois maintenant. Je ferme les yeux et recule doucement, me réprimandant pour toutes mes actions de la journée, pourquoi est-ce que je vais toujours dans cette direction ? Pourquoi je ne peux lui résister ? Je suis une femme mariée et habituellement si fidèle… La porte s’ouvre à nouveau et mon cœur loupe un battement, les papillons au creux de mon ventre s’envolant à leur nouvelle habitude. « Prêt à rentrer ? » Non pas que je souhaite te mettre à la porte, mais je pense que cette situation est préférable… Tout en posant la question, mon regard se baisse, incapable de le regarder lui et son corps parfait à moitié nu…
L’instant de tranquillité est vite passé, une fois tous les deux à nouveau seuls, il ressent ce même sentiment presque destructeur le reprendre. S'empêchant volontairement de poser les yeux sur elle ou de laisser son esprit divaguer. Il ne se rend compte qu’une fois son T-shirt enlevé que ce n’est probablement pas la meilleure solution pour détendre l’atmosphère entre eux… Que tout ça, ce moment de complicité - cette nudité qu’elle aussi laisse entrevoir avec ses habits mouillés le ramène forcément au passé et à cet instant de confusion délicieuse qu’ils ont échangés. « Je m’en rappellerais la prochaine fois et on jouera à la femme de ménage… » Il n’ose pas le dire à haute voix mais pourtant il faudrait qu’il n’y ait pas de prochaine fois. Il se dit que ça serait sans doute mieux pour tous les deux. D’ailleurs déjà il essaye de s’éloigner d’elle. « Je ne vais pas te laisser gambader dans mon garage mouillé comme ça. » Levant un sourcil un peu amusé il la regarde. « Je ne savais pas que tu étais maniaque. » C’est plutôt son domaine normalement la maniaquerie. « Je te laisse aller chercher un pantalon par contre, et je te prépare une serviette à l’intérieur pour que tu évites de rester dans cet état même avec un nouveau pantalon. Parce que je voudrais bien te prêter mes affaires moi aussi, mais je ne suis pas sûre que tu sois d’accord… » Il s’imagine bien dans une robe d'Elisabeth, il aurait l’air malin mais ne le fait pas remarquer. « D’accord merci. » Disparaissant déjà pour rejoindre sa voiture. Il est presque rassuré de trouver un de ses pantalons de randonnée, il est même propre ce qui est un avantage. Quand il retourne dans la maison elle est déjà là à l’attendre avec une serviette qu’il prend pour essuyer un peu ses cheveux avec des gestes rapides avant de la poser autour de son cou. « Si tu veux, tu peux utiliser la salle de bain et même prendre une douche si besoin, fais comme chez toi. » Comme chez lui ? C’est exactement ce qu’il se refuse de faire dans cette maison. « Non merci, ce n’est que de l’eau. » Il ne fait pas froid dehors alors il attendra d’être chez lui - de toute façon il n’a jamais aimé se doucher ou dormir ailleurs que chez quelqu’un d’autre… Une habitude que certaines de ses anciennes conquêtes avaient de la peine à accepter. Une variable presque incompréhensible quand on sait qu’il peut passer des jours en forêt ou en montagne avec un confort minimum… Ce qui prouve bien qu’il est plus question de garder une distance qu’autre chose. « Je vais juste aller changer mon pantalon. » Dit-il en prenant la direction de la salle de bain qu’il a déjà visité aujourd’hui.
Quand il rentre, il pose les yeux sur le lavabo son esprit le renvoie immédiatement au contact de la blonde, à sa tendresse et son front contre le sien. Chassant cette imagine il s’active aussi vite - même ses son caleçon est trempé et il s’en débarrasse rapidement pour l’essorer - non sans se sentir un peu mal à l’aise d’être nu comme un ver dans la salle de bain d’Elisabeth. Une fois rhabillé, il passe une main dans ses cheveux avec un soupire. Il sait qu’une fois sortie de cette salle de bain il lui faudra partir et arrêter de repousser le moment… Que ça soit de son plein gré ou non. Il pousse la porte relève le regard pour le poser sur Elisabeth… « Tu es là. » Il aurait presque eu peur, ne s’attendait pas à la croiser là aussi proche. « Prêt à rentrer ? » Hochant la tête il s’approche un peu d’elle, sentant son esprit divaguer à nouveau. « Je vais aller récupérer mon T-shirt et j’y vais. » Il y a peu de chance qu’il soit totalement sec mais ça fera l’affaire. se raclant un peu la gorge il lui tend la serviette qu’il a dans la main. « Je n’étais pas sûr de savoir ce que tu voulais en faire alors… » Elle l’attrape de sa main et son regard accroche celui de la blond sa main ne lâchant pas la serviette. « Merci… » Dans son merci il y a bien plus que ce qu’il semble dire. Bien plus qu’un merci banal pour une serviette. Il la remercier parce que même quand il agit mal elle continue de s'inquiéter pour lui, d’avoir les bons mots - d’être cette femme dont il a toujours été attiré sans vouloir l’assumer. Parce qu’avec elle il a ri, ressenti et que même si il n’est pas prêt à accepter tout ce qu’elle fait ressortir chez lui - il en aime une partie. Ils restent un instant comme ça, à juste la regarder dans le silence, ils ne se touchent pas vraiment et pourtant tout son être semble embraser le sien par ce simple regard. Finalement il se reprend, sa main quitte la serviette et il fait un pas en arrière et un hochement de tête avant de lui passer à côté pour rejoindre le salon où traînent les deux garçon. Il récupère son T-shirt et l’enfile. « Tonton ! Tu t’en vas ? » Se dirigeant vers son neveu il dépose un baiser sur ses cheveux. « Oui mon grand, je te revois ce soir. » « T’étais drôle aujourd’hui tonton. » Il sourit presque un peu triste que même son neveu trouve ça étonnant. « Au revoir champion. » Il pose un main sur son épaule et se dirige vers la porte, Elisabeth le rejoignant. « Au revoir Elisabeth. » Il ne fera pas un geste vers elle, la regarde à peine avant d’ouvrir la porte et de quitter cette maison avec la sensation qu’il s’y est bien trop attardé déjà.