Pas qu'il avait peur des parents de Alana. Non. Du tout. Seulement, oui, il avait préféré ... mettre une certaine distance entre eux. Afin de s'assurer que ... Et bien, afin de s'assurer ... Il ne savait pas trop quoi en fait. Peut-être pour se rassurer. Peu-être pour être sûr que les parents d'Alana n'allaient pas lui foutre une dérouillée ou un truc dans le genre. Enfin. Ils étaient là. Tous les deux. L'un contre l'autre. A apprécier la présence de l'autre. A être bien, là, où ils étaient. Pour sûr. Il étaient bien là tous les deux. Et ils en profitaient. Ils étaient tranquilles. Personne pour venir les déranger ou quoi que ce soit dans le genre. Non. Du tout. On ne viendrait pas les embêter. Du moins, l'espérait-il. En tout cas, il pensait à Cameron. A leur fils. A ce qu'il pourrait dire si jamais il découvrait que ses parents ... Ils n'étaient pas à nouveau ensemble. C'était trop tôt pour dire qu'ils étaient ensemble. Ils venaient de se retrouver. Et il ne savait clairement pas si ça allait donner quelque chose ou bien si ... Ou bien si ça allait disparaître assez rapidement. Au fond, il n'avait pas vraiment envie que ça s'arrête. Mais il ne savait pas non plus si ça allait durer ou pas. Au fond, il avait envie que ça soit le cas. Il avait envie que ça aille plus loin. Si c'était pas maintenant, ça serait jamais si on pouvait dire ça ainsi. Il n'avait pas envie de laisser sa chance passer. Il n'avait pas envie ... Il n'avait pas envie que ça s'arrête. Au contraire. Il souhaitait embrasser tout ça, si on pouvait dire ça ainsi. Alana n'avait pas envie de le dire tout de suite à leur fils. Il pouvait ... comprendre. D'une certaine manière, elle était restée dix ans seule avec leur fils. Et maintenant, elle devait le partager. Sans doute qu'elle préférait attendre encore un peu pour éviter que ... Et bien, pour éviter de lui briser le coeur. Elle précisa pourquoi elle voulait attendre. Il eut un hochement de la tête. Il n'irait pas jusqu'à dire qu'il était déçu. Parce qu'il ne pouvait pas l'être. "Je comprends." Et c'était bien vrai après tout. "Ca serait dommage de le bousculer." Et il était clair que ce n'était pas ce qu'il souhaitait. "Autant faire ça ... lentement mais sûrement." Elle ajouta que si elle prenait ces précautions, c'était par peur. Enfin, c'était pas de cette manière qu'elle l'avait dit, mais c'était ce que ça voulait dire plus ou moins. Le fait qu'ils n'avaient pas forcément un bon karma et de ce fait ... Il eut un sourire. "Ouais ... C'est vrai que ... On n'a pas vraiment été chanceux." Du tout. Il se redressa quelque peu. Regardant l'océan à son tour. "J'espère sincèrement ... que ça fonctionnera." Il eut un hochement de la tête. "Maintenant que tu es revenue dans ma vie, j'ai pas vraiment envie ... de te laisser partir."

L a relation que l'on voulait n'allait pas être simple à reconstruire. Il m'avait brisé le cœur et je lui avais caché son fils pendant 10 ans... Notre passé n'était décidément pas glorieux, mais il était ce qu'il était et on allait avancer avec. Puis il y avait aussi les bons moments, des moments que je n'arrivais pas à oublier, que je refusais d'oublier, parce qu'ils me faisaient sourire. Andrew me rendait heureuse. Depuis qu'il était revenu dans ma vie, il n'avait pas manqué une occasion d'être gentil avec moi, de se proposer pour m'aider, il était le type que j'avais aimé lorsque l'on était dans l'armée, mais en mieux.
"On est fourré ensemble depuis qu'on est gamin. Je ne compte plus les fois où je t'ai vu partir et où j'ai essayé de te suivre. Ou je refusais de te laisser me quitter parce qu'il y avait ce truc entre nous. Cette fois, j'espère que notre timing sera meilleur, que tu auras envie de rester." Je n'étais pas - et n'avais jamais été - douée pour faire comprendre à un garçon que je l'appréciais. Surtout avec Andrew, parce qu'avec lui je savais qu'il y avait ce truc en plus qui nous rendait unique. Je ne voulais pas que l'on essaye et que tout s'arrête dans quelques semaines. Je voulais du permanent, je voulais me réveiller à ses côtés et pouvoir le voir jouer avec notre fils. Je ne demandais pas beaucoup plus...
N'y arrivant pas avec mes mots et me détestant pour ça, je dus me rabattre sur des gestes tendres pour lui prouver que j'avais des sentiments pour lui. Installée à côté de lui, je vins poser ma tête sur son épaule et une de mes mains se glissa sur son torse avant de glisser sur son abdomen - il avait toujours des abdominaux de fou !! -.
Je lui avais reproché - intérieurement - de m'avoir utilisé pour du sexe lorsque l'on était dans l'armée, mais à cet instant je commençais à comprendre. Il était plus facile de dire "je t'aime" avec son corps plutôt qu'avec des mots. L'innocente jeune fille que j'étais à l'époque n'avait rien vu, mais la femme d'aujourd'hui le comprenait. Le vivait. J'avais envie de lui montrer que je tenais à lui, et les mots ne venant pas, je ne voyais qu'une réponse physique pour lui prouver. Ce qui était idiot, et bien trop précoce. J'avais retenu mes leçons et le sexe... Gosh, je ne me souvenais même pas de la dernière fois que je m'étais retrouvée avec un homme dans un lit. Il n'y en avait eu qu'un depuis Andrew et on n'avait même pas réussi à dépasser les préliminaires tellement il me parlait de son ex copine. F**k, je ne l'avais fait qu'avec lui ? Non, ce n'était pas possible. "Mince..." Murmurais-je à moi même en réalisant qu'il n'y avait eu que lui. Il y avait eu peu d'hommes dans ma vie, mais si peu que ça ? Wow, je n'avais jamais réalisé que...

Est-ce qu'au moins ils étaient faits pour être ensemble ? Ou bien est-ce qu'ils étaient nocifs l'un pour l'autre ? Pouvaient-ils avoir une relation stable. Et belle ? Ou bien c'était perdu d'avance ? Andrew n'en savait rien. Et à dire vrai, il préférait ne pas trop se poser de questions. Le mieux, c'était d'avancer, petit à petit. Le mieux, c'était de ne pas trop en faire. D'y aller progressivement. S'ils précipitaient les choses, Andrew se disait que ça ne serait pas bon. Alors oui. Il allait revenir ... progressivement dans la vie d'Alana. Il ne la brusquerait pas. Parce qu'il savait que ça n'irait pas. C'était comme la fois où ils avaient discuté chez elle. Alana lui avait fait part des quelques soucis financiers qu'elle pouvait avoir. Andrew lui avait proposé son aide mais elle avait refusé. Donc, oui, il ne voulait pas la braquer. Il eut un sourire tandis que Alana lui disait qu'elle espérait que le timing soit bon. Pour que ça fonctionne entre eux. "J'espère également." Il tourna la tête vers elle. "Mais tu sais, j'compte pas repartir." Il secoua la tête. "J'ai été pas mal absent. Brisbane reste ma ville. Et même si je sais que j'pourrais être utile dans des petits villages africains, j'vais rester dans le coin." Ouais. Il était bien là où il était. Et surtout, s'il décidait de partir à nouveau, sa soeur finirait par le tuer. Elle n'aimait pas quand il n'était pas en ville. Elle lui avait fait la morale. A quelques reprises d'ailleurs. Et il n'allait pas pousser le bouchon. D'autant plus qu'il était le parrain d'une adorable fillette et qu'elle apprécierait pas que tonton Andrew se tire à l'autre bout de la ville ou du monde. "Donc, t'as rien à craindre de ce côté là. La seule chose qui pourrait me faire bouger, c'est en cas de guerre." Mais le monde était en paix. Et c'était le principal. Donc oui, il ne comptait pas partir de sitôt. Alana se montra tendre avec lui. Sa tête légèrement appuyée contre son épaule. Sa main qui se baladait sur l'abdomen d'Andrew. Il n'avait pas de nouveaux tatouages. Mais si elle observait un peu de plus près, du fait qu'il n'avait plus son tee-shirt, elle pourrait découvrir quelques nouvelles cicatrices. Ils restèrent un moment là, l'un contre l'autre, sans rien dire de plus. Jusqu'à ce qu'un mot franchisse les lèvres d'Alana. "Mince quoi ?" dit-il en tournant la tête vers la brune. "T'avais l'air d'être perdue dans tes pensées." Ou quelque chose dans le genre.

L 'ambiance faisait que je pouvais me détendre contre lui. Comme il le disait si bien, la seule chose qui pouvait le faire partir c'était la guerre et étant ancienne militaire comme lui, j'en avais conscience. J'avais les mêmes obligations que lui envers mon pays. Mais là, on était sur une plage magnifique, à l'abri des regards et je pouvais profiter de sa présence et de cette nouvelle complicité qui nous unissait. Nos lèvres avaient beaux être distantes, nos corps eux ne l'étaient plus. On s'était rapproché physiquement l'un de l'autre et ça voulait tout dire.
Mes pensées s'étaient échappées et je les avais laissé aller sur un terrain glissant. Sans m'en rendre compte, un mot s'était échappé de mes lèvres et Andrew n'avait pas manqué de le remarquer. Tout de suite il s'y intéressa et je me mis à rougir. Rouge pivoine. Comment annoncer à ce type ultra sexy qu'il avait été mon premier, mais aussi mon unique partenaire lorsqu'il s'agissait de ma vie la plus intime. Ce n'était pas comme si j'avais 15 ans, non, j'avais la trentaine passée... Comment j'en étais arrivée à ça ? "Tu vas surement pas me croire. Ou tu vas rigoler. Je ne sais pas trop... Je n'ai jamais couché avec un autre homme que toi." Je ne pouvais plus le regarder. J'étais à moitié honteuse, à moitié dévastée par mes constatations. Ça voulait dire que ma dernière fois remontait à plus d'une décennie. J'étais une vieille fille en fait. Je m'étais empêchée de passer à autre chose - sans m'en rendre compte -, lui par contre avait continué sa vie, il s'était même marié - pour les mauvaises raisons, mais quand même... -. Fin ça aurait été dommage qu'un type comme lui passe 10 ans sans une belle femme à son bras. Mais ça ne m'empêchait pas de regretter le temps perdu, d'être un peu jalouse.
Sentant que si je ne le regardais pas maintenant, je ne le ferais jamais, je releva mon visage pour poser mon regard vers le sien. Je devais toujours être rouge pivoine et mon coeur battait à 300 à l'heure, mais c'était Andrew, il me connaissait depuis que j'étais gamine, il allait trouver les bons mots. Fin j'espérais, parce que s'il se mettait à rire, je ne savais pas comment j'allais réagir - probablement en me décomposant de honte -.

Un instant magique. Ou presque. Il était vrai que ... ils étaient bien, là, tous les deux. Ils étaient même très très bien. Les vagues qui faisaient des remous. Des oiseaux qui piaillaient, de temps à autre. Ouais. Alana avait murmuré un mince. Andrew ne savait pas trop ce qui dérangeait, il ne savait pas trop ce qu'elle avait. Voilà pourquoi il lui posa la question. Et tout de suite, il remarqua qu'elle était devenue rouge. Bien rouge. Et pas qu'un peu. Ouais. Y'avait quelque chose qui devait la travailler, en quelque sorte. Après quelques minutes, tandis qu'elle disparaissait sous le rouge, Alana en vint à lui dire ce qui la travaillait. Ce qu'elle avait sur le coeur. Ouais. Andrew était le seul. Et l'unique. Elle n'avait eu personne d'autre dans sa vie. Andrew la regarda. Un peu étonné par ce qu'elle venait de lui dire à dire vrai. Et bien, s'il s'attendait à cela ! S'il avait cru qu'elle oserait lui dire. "Et bien ... Je ..." Il passa une main dans ses cheveux. C'était étonnant mine de rien. C'était très étonnant. "Je ne vais pas rire. Parce que ce n'est pas mon genre." Il secoua la tête. Du tout. Non. Il n'allait pas se moquer d'elle. Mais alors pas du tout. Il eut néanmoins un certain regard au fond des yeux. "Ce qui veut dire ..." Il pencha la tête légèrement sur le côté. "Que tu es peut-être un peu rouillée." C'était fort possible après tout. Elle le regardait. Il en faisait de même. "Sans mauvais jeu de mots, il va falloir qu'on joue aux docteurs tous les deux alors." Et il avait pressé ses lèvres contre celle d'Alana pour un baiser tout doux. Tout mignon. Ils n'allaient pas faire ça maintenant. Pas ici. Pas tout de suite. Mais ouais. Faudrait qu'il vérifie si la mécanique fonctionnait bien.

A ndrew ne se moquait pas de moi, mais il avait ce petit air malicieux dans ses yeux. J'aimais le voir comme ça, il avait l'air plus jeune, plus heureux. "Au docteur, vraiment ?" J'avais envie de rigoler, parce que notre conversation était légère et qu'on se laissait aller l'un avec l'autre. Nos bêtises, aussi absurdes étaient elles, avaient un fond de réalité. J'étais en effet rouillée et il allait devoir m'aider avec ça.
Mais pour le moment on était sur la plage et tout ce qu'on pouvait se permettre d'échanger c'était des baisers. J'en profitais. Je recevais et j'offrais des gestes tendres. C'était de plus en plus tentant de passer sur lui, de mettre mon corps sur le sien, mais je savais que si je faisais ça j'aurais du mal à ne pas aller plus loin. J'étais attirée par lui comme lorsque l'on était dans l'armée et tout ce que je voulais c'était retrouver cette intimité qui me manquait tant. Ses regards, ses mots doux chuchotés dans le creux de mon oreille, sa passion et sa tendresse, sa force et sa douceur... "Je ne suis pas si rouillée que ça tu sais. J'ai encore de très bon restes de ce que l'on faisait ensemble." Et tant que l'on évitait de répéter la fois ou on avait fait Cameron, ça m'allait - pas qu'avoir un autre enfant de lui me dérangerait, mais pas tout de suite, plus tard, beaucoup plus tard ! -.
Sentant qu'il commençait à faire chaud - entre nous et aussi à cause du soleil -, je me leva pour aller à l'eau. J'étais bonne nageuse et si j'avais eu ma planche de surf, j'aurais été surfer, mais j'allais me contenter de nager un peu. "Tu viens ?" Lui demandais-je en lui balançant un peu d'eau de là où j'étais. Je voulais juste le taquiner, mais je compris vite que j'avais réveillé la bête en faisant ça. Son regard de prédateur s'était posé sur moi et je n'avais plus qu'à courir et nager très vite pour ne pas qu'il me rattrape. J'en étais déjà morte de rire, ce qui ne m'aidait pas vraiment.

Une telle révélation, c'était étonnant à dire vrai. Andrew ne s'attendait pas vraiment à ce que Alana lui raconte cela. Qu'elle lui dise qu'il avait été le seul et l'unique. Andrew se rendait compte qu'elle avait dû réellement l'aimer. Lui. Et personne d'autre. Alors que lui ... Il avait tenté de refaire sa vie après elle. En même temps, c'était plus simple pour lui. D'une, parce qu'il était un mec. Et de deux, parce qu'il n'avait pas un enfant sur les bras. Si les rôles avaient été inversés ? Qu'est-ce que Andrew aurait fait si ... Et bien, s'il s'était retrouvé, seul, avec un enfant, alors que celle qu'il aimait s'en allait ? Partie, au loin ? Ouais ... Sans doute que ... Et bien, sans doute qu'il aurait eu du mal à refaire sa vie. Sans doute qu'il n'aurait pas pu à dire vrai. Non. Alors, d'une certaine, il comprenait. Il comprenait ce qu'elle disait. Il comprenait pourquoi. Et il n'allait pas la juger. Du tout. "Ouais. Au docteur. Après, si tu veux pas jouer au docteur, c'est pas grave." Il secoua la tête avec un certain sourire. "Après, c'est sans doute comme le vélo ... C'est pas quelque chose qu'on oublie." Ou du moins, le pensait-il à dire vrai. Ouais. Quelques baisers et quelques révélations plus tard, Alana avait filé. Direction l'eau. Elle avait envie de se baigner. Andrew s'était levé à son tour. Elle le cherchait. Elle l'embêtait. "Tu sais que t'es un peu loin pour réussir à m'arroser ?" Mais si elle voulait vraiment jouer à ça ... Ouais, il pouvait jouer avec elle. D'ailleurs, il avait couru en direction de l'eau. Ouais. Pour la rejoindre. Mais pas que. Andrew avait fini par la rattraper. Elle n'avait pas été assez rapide. Non. Elle n'avait pas été assez loin. Alors, il l'avait prise dans ses bras ... pour la jeter un peu plus loin dans l'eau. Bah quoi ? Ils étaient là, autant en profiter pour s'amuser un peu ! Ca le faisait rire. Ca la faisait rire. Et c'était un moment agréable. Un moment qui leur permettait de profiter de l'un et de l'autre.

J e n'en revenais pas de la facilité que l'on avait de parler l'un avec l'autre. C'était presque comme avant. Il me taquinait et parlait de jouer au docteur avec moi, il me faisait rire. "Tu me montreras si tu es toujours aussi doué que dans ta jeunesse." Je le disais comme si sa jeunesse remontait à longtemps - alors qu'on avait presque le même âge -. J'étais bien avec lui. Peut être un peu trop confortable contre son torse alors plutôt que de faire un acte regrettable, je me levai pour aller à l'eau. Mais je voulais qu'il vienne aussi et je l'appela en l'éclaboussant. Fin en essayant. Il ne tarda pas de se lever, contractant chacun de ses muscles et plutôt que de courir pour lui échapper, je l'observa avec des grands yeux gourmands. Andrew me ramena à la réalité en me soulevant pour me balancer quelques mètres plus loin. Gosh, il me faisait totalement perdre pieds.
"Tu balances souvent les filles pendant le premier rendez vous ? C'est ta technique de drague ? Je ne suis pas la seule à être rouillée apparemment..." C'était notre premier rendez vous ? J'avais envie de le considérer comme ça, parce que ce moment était spécial pour nous. On se retrouvait enfin après de longues années et... Et je voulais absolument garder le souvenir de cette journée dans ma tête. On s'amusait bien. Je nagea jusqu'à lui pour retrouver ma place contre son torse. Mon visage n'était plus qu'à quelques centimètres du sien, je le regardais intensément et je n'arrêtais pas de me demander pourquoi - et surtout comment - j'avais fait pour le laisser partir. Il était tout ce que je recherchais chez un homme, il l'était déjà lorsque l'on était dans l'armée. Sans ces deux idiotes, j'aurais peut être tenté ma chance, j'aurais gagné dix ans de bonheur. Parce que dix ans loin de lui avait créé des carences affectives. "On rentre ?" Parler de jouer au docteur ne m'avait pas laissé indifférente, alors je voulais rentrer et profiter du peu de temps que l'on avait avant que Cameron ne rentrer. J'étais pire qu'une adolescente qui ne voulait pas se faire prendre par ses parents.

Andrew prit une mine faussement vexée par rapport à la remarque d'Alana. "Dis tout de suite que j'suis un vieux papy plus capable de faire quoi que ce soit ..." Il secoua la tête et croisa les bras. Ouais, l'air faussement vexé. Bien sûr, ça l'amusait un peu. Il n'était pas rouillé. Lui, il avait eu quelques aventures ... Qui n'avaient pas forcément duré. A croire qu'il lui manquait quelque chose. A croire que ce n'était jamais la bonne personne. Et que la seule personne qu'il voulait, c'était elle. C'était Alana. A bien y penser, ouais, ses relations n'avaient jamais bien duré ... Pas les bonnes personnes, sans doute. Pas les bonnes du tout ... Maintenant, il retrouvait Alana. Et elle était peut-être celle qu'il lui fallait. Elle était peut-être celle avec qui il pourrait faire sa vie. Il espérait ... Il se rapprochait de la quarantaine. A grands pas. Il allait sur ses vieux jours, en quelque sorte. Et pas ses beaux jours. Enfin, fallait pas que le militaire se fasse des soucis par rapport à cela. Si ça ne fonctionnait pas avec Alana, peut-être que c'était un signe. Le fait qu'il doive rester seul. A voir. En tout cas, elle avait tenté de l'arroser. Et Andrew l'avait prise dans ses bras pour la jeter un l'eau un peu plus loin. Il était fier ... Ouais, très fier. Alana lui fit une remarque. "Parce que c'est un premier rendez-vous ?" Il pencha la tête sur le côté. "Rendez-vous si tu veux. Mais pas le premier." Ils avaient dépassé ce stade depuis longtemps. Depuis très longtemps même. D'autant plus qu'ils avaient un enfant. "Mais ouais, c'est possible que niveau drague, c'est la rouille." Il l'avouait volontiers. Alana avait nagé jusqu'à lui. Se retrouvant proche de lui. Pratiquement dans ses bras. Elle lui proposa de rentrer. Il eut un hochement de la tête. "Oui. On peut." Il s'était rapproché de la berge, sortant de l'eau. Il récupéra ses affaires. Elle en fit de même. Et avant de partir, il avait tendu la main vers elle. Pour qu'elle s'en saisisse. Et qu'ils puissent rentrer, ensemble, main dans la main.