| | | (#)Mer 5 Juil 2017 - 2:50 | |
| Tu as bien assez parlé de toi. Tu n’en pas dans une situation rêvée mais tu essayes de gérer du mieux que tu le peux. Certainement que tu seras amené à faire des erreurs mais tu préfères ne pas vraiment y penser pour l’instant, te contentant d’avancer un pas après l’autre, un jour après l’autre. Mais tu as assez parlé de toi, il est temps qu’Azur te raconte sa mésaventure amoureuse parce qu’il était question d’un garçon derrière ces pancakes brûlés, elle te l’avait dit plus tôt. Et pour vous tenir compagnie lors de son récit, voilà que le brunch que tu avais commandé venait d’arriver. Tu payais le livreur avant de venir installer sur la table de la cuisine les magnifiques petits plats composant ce brunch, espérant que la bonne odeur qui se dégageait donnerait à Azur l’envie de manger. Si elle avait brûlé ses pancakes, elle ne devait pas avoir mangé depuis hier soir alors il était important qu’elle avale quelque chose. Quand tu la vis attraper une pomme frite, un sourire apparut sur ton visage alors que tu attrapais un morceau de bacon. C’était plus fort que toi, le bacon t’appelait tout simplement. Il fallut que tu pousses un petit peu Azur pour qu’elle se mette à parler mais une fois qu’elle fut lancée, elle ne se fit pas prier plus longtemps. « C'est un peu comme toi en fait, un "ex" qui revient dans ma vie. J'ai aimé ce gars plus que ma propre vie, c'est cliché, mais c'est vrai. C'était mon premier amour, bien que lui ne m'a jamais aimé. J'aurais tout donné pour lui... Puis on s'est éloigné... Puis là, il revient et... Je sais pas, je profite je pense, de vivre ce que j'ai jamais pu vivre quand j'étais amoureuse de lui. Je ne l'aime plus aujourd'hui, alors je dirais que c'est... heu... physique. On s'est revu récemment, je lui ai donné mon numéro, et si j'ai failli faire cramer mon appart c'est parce que j'ai passé trop de temps à débattre à savoir si je lui envoyais un message ou pas. » Un grand sourire apparut sur ton visage à cet instant. Cela t’amusait énormément de voir Azur se poser les mêmes questions que tes élèves de lycée. Combien de fois avais-tu intercepté des conversations de ce genre où un de tes élèves demande à ses copains ou copines si c’est à lui ou à elle d’envoyer un message et si ce n’est pas trop tôt. En général, s’ils remarquent que tu écoutes, la question tombe sur toi. « Tu peux me juger, je sais que c'est sûrement le truc le plus débile que t'as entendu de ta journée. Et pour ma défense, des pancakes ça crame vachement vite. » Tu ne la juges pas, tu serais sacrément mal placé pour faire une chose pareille. Non, tu te contentes simplement de la regarder avec un petit sourire parce que cela t’amuse plus qu’autre chose. Azur a beau te dire qu’elle ne l’aime plus aujourd’hui, quelque chose te dit que ce n’est peut-être pas aussi simple que ça. « Je ne te juge pas, je trouve ça assez amusant que tu te retrouves devant ce dilemme car c’est une question que mes élèves de lycée se posent beaucoup. » Le lycée c’est un nid à histoires de ce genre, à des rumeurs en tout genre aussi. « Et tu sais le conseil que je leur donne ? Si vous avez envie de voir l’autre personne, il faut arrêter d’hésiter et se lancer. Ce serait bête de passer à côté d’une opportunité qui se présente. Jusqu’ici personne n’est venu se plaindre de ce conseil. » Lui dis-tu en attrapant la fourchette en plastique et en mangeant quelques morceaux d’œufs brouillés. Tes collègues adoraient te surnommer Cupidon car tu étais souvent celui vers qui les élèves se tournaient pour des conseils qui des fois touchaient à des aspects que tu aurais préféré oublier de la vie de tes élèves. « Tu es certaine de ne plus l’aimer aujourd’hui ? » Lui demandas-tu curieux.
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| | | | (#)Mer 5 Juil 2017 - 7:38 | |
| Les remarques d'Arthur m'arrachent immédiatement un sourire. « Je ne te juge pas, je trouve ça assez amusant que tu te retrouves devant ce dilemme car c’est une question que mes élèves de lycée se posent beaucoup. » Mes joues se colorent de rose à l'idée d'être comparée à une lycéenne, mais je peux qu'hocher la tête et lui donner raison. Franchement, une fille qui mets sa vie en péril suite à un dilemme trop intense qui se résumait à dois-je lui envoyer un sms ou pas ? Simplifié de la sorte, il est vrai que je passe pour une belle idiote dans l'histoire. Un belle poire, complète amourachée d'un gars envers qui elle n'ose même pas faire le geste le plus simple qui soi pour le contacter. Pianoter deux, trois mots sur mon clavier, les envoyer. Le genre de truc que je fais à longueur de journée avec d'autres. Quelle idiote. Je baisse la tête, consciente que nos égaux sur-développés à Orion et moi sont la source de nos problèmes de communications. Ça, et aussi le fait qu'on a pas vraiment de façon de bien gérer nos émotions en présence de l'autre, s'hurlant dessus beaucoup plus que nécessaire. « Et tu sais le conseil que je leur donne ? Si vous avez envie de voir l’autre personne, il faut arrêter d’hésiter et se lancer. Ce serait bête de passer à côté d’une opportunité qui se présente. Jusqu’ici personne n’est venu se plaindre de ce conseil. » Pourquoi Arthur simplifie tout ? C'est vrai, ce n'est pas si simple, n'est-ce pas ? N'est-ce pas ? Si on fait abstraction de mon coeur brisé, de mon avenir arraché, de son passage en prison et du fait qu'il me rend folle, la situation devient tout de suite plus simple. « M'ouais.. » Je lâche, peu convaincante. Je repasse les mots d'Angie dans ma tête, qui m'a aussi dit de profiter et de me foutre des autres. Deux en deux avec le même conseil, ça doit dire que je suis dans la bonne direction, non ? « Tu es certaine de ne plus l’aimer aujourd’hui ? » Je relève les yeux et cesse de torturer une pauvre tranche de bacon dans mon assiette pour croiser les bras. Si je l'aime encore ? Non. Si je l'ai oublié ? Encore moins. « Non, je ne suis plus amoureuse de lui. » Mes mots sont clairs, sans aucune hésitation. « Mais je pense qu'on oublie jamais quelqu'un qui nous a déjà fait perdre la tête. Malgré toute la merde que j'ai traversé, ça me tue, mais je tiens encore à lui... Sûrement trop pour ce qu'il m'a fait subir. Juste, j'aurais jamais pu entretenir des sentiments à sens unique aussi longtemps, surtout pas après qu'il m'ait dit très clairement qu'il ne les partagerait jamais. » Je coupe un peu trop vite cette pauvre tranche de bacon, irritée par mes propres mots. Je sais bien que la seule raison pourquoi je ne ressens plus de sentiments aussi forts pour Orion, c'est parce qu'il m'a dit de laisser tomber. Têtue comme je suis, sans toute cette merde qui s'est produite entre nous, je serais certainement encore là, à l'attendre. C'est étrange comment le temps change les choses, n'est-ce pas ? « Je croyais encore le détester jusqu'à tout récemment, mais aujourd'hui je sais plus. J'ai juste envie d'être avec lui, même si ça ne signifie rien. Je ne rêve plus de la bague et de la ribambelle d'enfants, mais j'ai pas pour autant envie d'être seule... ou qu'il soit avec une autre. » Je mets le doigt dessus. Ma possessivité, voilà mon démon qui me guette à chaque détour. |
| | | | (#)Sam 8 Juil 2017 - 5:31 | |
| Il est clair et net que tu n’as aucune leçon à donner à qui que ce soit sur les relations amoureuses. Les tiennes se sont toutes terminées de manière assez tragiques et encore plus quand on pense à ce qui t’attend peut-être dans la cas d’Angelina. Deux relations sérieuses, deux échecs cuisants, n’est-ce pas magnifique comme palmarès ? Mais tu n’étais pas en train de juger Azur, tu étais juste amusé par cette situation. C’était le genre de dilemme de tes élèves, tu pensais que c’était quelque chose réservé aux lycéens mais peut-être pas. De ton côté, te poser ce genre de questions ne t’était jamais arrivé. Tu étais quelqu’un d’assez direct, si tu voulais voir une demoiselle, tu lui envoyais un message ou tu l’invitais. Se tourner autour pendant des jours et des jours ce n’était pas vraiment ton truc tu devais l’avouer. Mais tu ne connaissais pas toute l’histoire d’Azur, ce qui l’amenait dans cette situation malgré ce qu’elle te racontait. Tu constatais juste que les dégâts auraient pu être assez importants pour un simple texto tout de même. Elle ne semble que moyennement apprécier ta comparaison avec tes élèves mais tu ne cherches pas à la blesser, tu cherchais à l’amuser à la base même si cela a certainement loupé. Tu lui donnes alors le conseil que tu donnes à tes élèves. Ils ont peur du rejet mais à tes yeux, il vaut mieux se faire jeter une bonne fois pour toute pour arrêter de se projeter dans quelque chose qui n’arrivera jamais. Ils peuvent alors ouvrir les yeux sur d’autres opportunités qu’ils n’avaient pas envisagé jusque là. Tu ne peux t’empêcher de demander à Azur si elle n’est pas toujours amoureuse de lui parce que bon, si elle est toujours aussi attachée après toutes ces années c’est qu’il y a peut-être anguille sous roche non ? « Non, je ne suis plus amoureuse de lui. Mais je pense qu'on oublie jamais quelqu'un qui nous a déjà fait perdre la tête. Malgré toute la merde que j'ai traversé, ça me tue, mais je tiens encore à lui... Sûrement trop pour ce qu'il m'a fait subir. Juste, j'aurais jamais pu entretenir des sentiments à sens unique aussi longtemps, surtout pas après qu'il m'ait dit très clairement qu'il ne les partagerait jamais. » Ouch, ça ce n’est pas très sympa. Mais en même temps, assez paradoxal. Peut-être que ce n’est pas de l’amour pour lui comme pour elle mais à tes yeux, il y a quelque chose, quelque chose de fort. Il a peut-être cherché à lui faire croire le contraire mais il est bien toujours là aujourd’hui à partager le côté physique de cette relation que tu ne voyais pas comment qualifier autrement que de malsaine. Enfin, ce n’était peut-être pas exactement le bon mot mais à tes yeux, si Azur a réussi à mettre ses sentiments dans le passé, entretenir ce genre de relation c’est le premier pas vers la réouverture de la boîte de Pandore non ? « Je croyais encore le détester jusqu'à tout récemment, mais aujourd'hui je sais plus. J'ai juste envie d'être avec lui, même si ça ne signifie rien. Je ne rêve plus de la bague et de la ribambelle d'enfants, mais j'ai pas pour autant envie d'être seule... ou qu'il soit avec une autre. » Tu la regardes en fronçant les sourcils. Tu ne comprends plus rien à ce qu’elle est en train de t’expliquer tellement que tout cela te semble contradictoire. Elle ne l’aime plus mais ne peut se passer de sa compagnie et ne veut pas le voir avec un autre. Voilà le genre de comportement qui te fait soudainement penser à Angelina … Et ce n’est pas très agréable de se retrouver de l’autre côté de cette relation si on cherche à se détacher de la personne en question ce qui n’a pas l’air d’être le cas de son homme. « Peut-être que les sentiments qui vous lient, peu importe leur nature ne sont pas réellement à sens unique ? Parce que je ne vois pas pourquoi cet homme serait revenu vers toi s’il ne ressentait rien du tout, cela n’a aucun sens. » Oui, tu essayais de chercher un peu de rationalité dans cette histoire. « A part partager ce contact physique, vous vous parlez des fois ? » Ils devaient avoir de gros problèmes de communication vu la complexité de la chose dans l’esprit d’Azur donc c’était une question comme une autre après tout non ? « Et tu n’as pas peur de retomber amoureuse en continuant à le côtoyer ainsi ? » C’était la véritable question.
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| | | | (#)Mar 11 Juil 2017 - 6:19 | |
| Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? C'est sûrement la devise qui régule ma vie alors que je déballe un nombre bien trop élevé de faits contradictoires à Arthur. Lui dire que je profite d'un homme pour assouvir un rêve éteint que je nourrissais alors que j'étais amoureuse de lui... De ne pas vouloir le voir avec une autre, mais en même temps confirmer que je ne nourris plus cet amour qui m'a consumé ? Fuck la catharsis, dans mon cas il n'y a aucune libération par la parole. Je suis mieux seule dans ma tête, dans mon coeur, à tenter de me convaincre que je ne fais pas n'importe quoi. Pourtant, mettre en paroles mes pensées suffit pour que mes mensonges s'effondrent, Arthur voyant clair dans mon jeu. Je joue avec le feu, et pas juste avec mes pancakes. Je cours vers un précipice, le sourire aux lèvres en plus de ça. Je ne dresse pas un portrait guère engageant de la gente féminine au brun, me rajoutant dans la liste des idiotes dévastées par l'amour qu'il a pu côtoyer. Je ne peux que rentrer un peu la tête dans mes épaules alors que j'écoute son raisonnement, bien plus raisonnable que le mien. « Peut-être que les sentiments qui vous lient, peu importe leur nature ne sont pas réellement à sens unique ? Parce que je ne vois pas pourquoi cet homme serait revenu vers toi s’il ne ressentait rien du tout, cela n’a aucun sens. » Je vois bien qu'il tente de chercher du sens où il n'y en a pas. J'ai honte, y'a pas d'autres mots. Je ne retiens même pas son point, celui où mon amant maudit a sûrement des sentiments pour moi. Triste réalité que je me refuse de voir, et ce, depuis le début. Trop détruite par notre relation passée, il m'est impossible de même considérer ce qui doit crever les yeux de tout le monde. Il n'y a pas de sentiments là-dedans, pas vrai? Pas vrai? « A part partager ce contact physique, vous vous parlez des fois ? » S'hurler dessus, ça compte comme de la communication, non ? Oui, c'est ça, on parle un peu... Jamais bien en profondeur, se limitant à des sujets qui nous frustrent plus qu'autre chose. De toute façon, qu'est-ce qu'il y aurait à se dire? On ne se doit rien. On fait nos trucs et ça finit là, pas besoin de chercher une signification où il n'y en a pas. Oui, voilà. Encore un mensonge qui tient la route, je suis sur la bonne voie. « Non, on parle pas vraiment. On devrait, hein? Je sonne comme une belle idiote. » Je lâche un rire et torture encore un peu une tranche de bacon dans mon assiette, comme prise sur le fait. Je pense que ma vie serait plus simple si je me décidais à fermer cette page de mon passé et que je me lançais dans la vraie vie. Rencontrer un bel inconnu au marché aux fleurs, partager des milkshakes, me pas jouer de jeu. Cette idée, bien que plus simple, ne m'attire pas du tout... C'est le bordel dans ma tête. Voilà, c'est le seul truc sensé qui traverse mon esprit depuis des mois: je suis perdue. Je ne sais pas quoi faire. « Et tu n’as pas peur de retomber amoureuse en continuant à le côtoyer ainsi ? » Arthur pose les cartes sur la table. La question qui tue. La question à un million. Je lâche cette pauvre tranche de bacon et plonge mon regard dans les yeux noisettes d'Arthur qui guettent cette réponse.« Non. » OUI ! Ma bouche sort une réponse toute mâchée, alors que mon coeur hurle le contraire. Évidemment, que j'ai peur de retomber. J'ai eu mal, trop mal, et je sais que cet amour ne serait encore que de mon sens. Retomber ça serait signer ma perte, la fin d'une époque. Ça serait admettre que je suis faible, que je ne me suis jamais tenue debout sans lui. Ça serait la pire chose qui pourrait m'arriver... Mais ça serait aussi, et de loin, la meilleure. |
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