Elle chantonne, la môme, alors qu’elle s’applique à sa besogne. Elle sautille, elle rigole. Elle est pleine de vie et de bonne humeur, d’excitation et d’une curiosité appliquée. Elle est peut-être bien une représentation de la vie elle-même et alors c’est surement pour ça que Kyte il se sent un peu moins vieux, un peu moins con et aussi un peu plus vivant. Une source de gaité pareille c’est à se demander si elle se tarira un jour. D’ailleurs, elle flanche même pas quand il lui annonce pour leurs provisions. Ou plutôt leur absence de provisions. Non, le petit rongeur jovial accueille ça comme une nouvelle aventure et elle réplique que c’est pas bien grave comme ils ont encore une guitare, de l’herbe, de l’eau et des carottes. Pour sûr y’a pas de doutes, c’est bien une vraie petite lapine hippie ! Alors il sourit en la regardant tendrement, et puis il éclate carrément de rire quand elle se met à leur chercher des petits surnoms loufoques pour égayer la mission.
- J’aime bien Lapin Très Nain. C’est qu’ça t’va rudement bien ! Il confirme en essuyant la petite larme d’hilarité qui mouille le coin externe de son œil droit. Et moi j’me nommerais bien Coyote Que’que chose. Ouai. Il répète en frottant sa moustache, pensif. Coyote Fétide. Non. C’est la bonne rime mais pas l’bon mot. Il se tait. Réfléchit. AH ! Il râle victorieusement, frappe des mains puis pointe Robin du doigt. Coyote Perfide ! Ouai. Coyote Perfide. Ça m’plait bien.
Comme sa petite australienne rit aux éclats et qu’elle peut presque plus respirer, Kyte se dit que ça prouve bien à quel point elle est d’accord. Ainsi soit dit. Lapin Très nain et Coyote Perfide s’installent donc autour du feu dans leur plus simple appareil tandis que leurs fringues sèchent sur des branchages pas loin. A cette heure-ci, le ciel se décline en une jolie palette de tons roses pendant que le soleil disparaît au loin derrière la haute cime des montagnes. Ce joli spectacle se reflète sur le grand lac qu’est bien calme depuis qu’ils essaient plus d’y pagayer. S’ils font pas trop d’bruit, peut-être même qu’ils ne seront pas les seules créatures à y assister. Il sait bien que les biches et autres petits animaux des forêts sortent souvent de leurs cachettes au crépuscule pour se désaltérer. Un vent frais agite les branchages et aucun doute qu’il deviendra plus frais encore la nuit venue. C’est là qu’ma binouze aura toute son importance ! Pour autant, ça empêche pas Kyte de la déboucher déjà et d’y approcher ses narines frétillantes pour en humer le parfum décapant. Pas de doute, v’la qui va leur égayer l’gosier et tenir chaud au cœur ! Il prend une gorgée et essaie de garder un air désinvolte et beau gosse tandis que le liquide lui arrache la trachée avec une férocité rarement égalée. Sacrée Michonne ! Il jure intérieurement, impressionné. C’est qu’il admire sa capacité à faire un truc un peu plus dégueu et un peu plus fort chaque année. Ça relève d’une sacré technique de macération à ce stade et nul doute qu’elle aurait fait des ravages pendant la prohibition la vieille ! Et puisqu’on parle d’antiquités, voilà que Robin lui demande à quelle époque de l’histoire il aurait voulu vivre. Il la regarde, l’air vide, et reprend une gorgée d’alcool. Sait-on jamais que ça traduise ses intentions douteuses. Avec Jaimie ça marchait des fois. Cette gamine aussi avait une passion pour les questions existentielles complètement loufoques. A croire qu’il attire les petits trucs rageurs avec un grand cœur et la tête dans les étoiles. Ça l’amuse d’ailleurs parce que c’est pas la première fois qu’il se dit qu’elles se ressemblent sur pas mal de points.
- J’sais pas trop… Il grommelle comme l’inspiration, elle le frappe pas des masses. Mais voilà que la lapine l’engueule et alors il rigole de bon cœur et lève ses mains devant lui comme pour se rendre, coupable qu’il est du délit qu’elle entend bien prévenir. D’accord. D’accord.
Il prend une nouvelle gorgée d’alcool, plisse les yeux, se penche en avant comme pour voir son passé dans les flammes et agite songeusement sa moustache. Et là, bam ! Ça le frappe.
- J’pense bien que j’s’rais un vieux malfrat. Ouai. Un pauv’ type qu’a quitté une ferme ben en ruine là dans l’est pour chercher l’or et l'aventure à l’ouest ! Mais pas dans les mines hein, faudrait voir à pas m’prendre pour un con. Non moi j’s’rais l’type qu’attend train et qui vole des bijoux des mégères là. Alors forcément les cowboys et les shérifs y m’cherch’raient tous. Ouai, ça y m’cherch’raient. Mais tu vois, moi j’s’rais pas con. J’irai pas m’pieuter dans la première auberge en m’en r'mettant à Dieu. Nan, j’me f’rais pote avec les indiens. J’me f’rais même un peu plus que ça avec une bonne guérisseuse ben ronde et pis j’lui tiendrais chaud dans les longs mois d’hivers. Elle f’rait d’alcool de noix et pis d’autre trucs avec les liqueurs que j’volerais rien qu'pour elle. Pis elle aurait des champi aussi. C’est chouette les champi. Ouai. C’est ça qu’je s’rais.
Il s’allume une cigarette miraculeusement encore sèche et trouve quand même le moyen de regretter que ce soit pas un cigare, pour rajouter une touche de réalisme à l’ambiance dépravée de sa petite leçon d’histoire. Il reprend une gorgée d'alcool et tend la bouteille à sa coéquipière.
- Et toi ma p’tite lapine, c’est quoi qu’tu s’rais ?
Il demande et l’observe de ses yeux plissés. Mais alors qu’elle ouvre sa petite bouche et gonfle tout grand ses mini poumons pour répondre voilà qu’une idée encore plus intéressante lui bombarde la face et pour sûr c’est encore grâce à la binouze et à la mère Michonne !
- AH NAN NAN NAN attend j’ai encore mieux ! Qu’il trépigne. C’est quoi qu’tu f’rais si t’avais une machine pour visiter d’autres moment de ta vie mais tu peux l’utiliser qu’une fois. Tu vas dans l’passé pour saluer des gens qui sont partis ou tu vas dans l’futur pour rencontrer ta marmaille ou même p’t’être bien tes p’tits enfants ?
AVENGEDINCHAINS & WHITEFALLS
Robin-Hope Berry
ÂGE : quarante-et-un voyages autour du soleil SURNOM : rob, robinou, robin des bois, carotte par le bro, p'tite lapine par son arrière grand oncle, petite fée par un pretty little galway boy, allons-y gaiement ! MÉTIER : artiste, curatrice à la galerie d'art, bénévole dans un refuge pour animaux. LOGEMENT : charmant cottage feuillu et bordélique à logan city, peuplé de créatures recueillies en chemin, vous êtes les bienvenues ! POSTS : 6186 POINTS : 40
TW IN RP : me contacter par mp si besoin <3 ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : hippie rêveuse dans l'âme ☽ fouillis intrépide & survolté, furieux de tout vivre & tout essayer ☽ orpheline trouvée à la naissance, a grandi en foyers ☽ cœur cabossé, cicatrice au creux du décolleté ☽ (hyper) sensible, optimiste, lunatique, excentrique, impulsive & passionnée ☽ l’art comme éxutoire ☽ d'un extrême à l'autre ☽ fervente protectrice des animaux, de la nature & des plus démunis ☽ vit pour les aventures spontanées, la créativité, les concerts de rock, les cookies vegan, la liberté, les conversations avec des êtres authentiques & les roucoulements de chats ღRPs EN COURS : gaby (fb) ☽ gaby 3 ☽ christmassie 7 ☽ wild berries 8 ☽ aisling 4 (70s) ☽
phoenix ☽ › 5 (ds) › when the world's not perfect, when the world's not kind, if we have each other then we'll both be fine, i will be your sister, and i'll hold your hand, you should know i'll be there for you. ☽ 1 (fb) › 3 (ua) › 2
jameson ☽3 (dz) › 5 (df) › 6 (ds) › 7 (xmas) › 8 (survivor) ☽ hitched a ride with the wind and since he was my friend i just let him decide where we'd go, when a flower grows wild, it can always survive. wildflowers don't care where they grow. ☽ 1 › 2 (halloween) › 4 (ua) › 5 (vintage)
aisling ☽4 (70s) › it feels like a perfect night for breakfast at midnight, to fall in love with strangers, ah ah ah ah, yeah, we're happy, free, confused and lonely at the same time, it's miserable and magical, oh yeah, tonight's the night when we forget about the deadlines, it's time! ☽ 1 (fb) › 3 (vintage) › 2 (aliens)
gaby ☽1 (fb) › 2 (df) › 4 › you look like a movie, you sound like a song, my god this reminds me of when we were young. let me photograph you in this light in case it is the last time that we might be exactly like we were. ☽ 3 (mpr)
kyte ☽ › no act of kindess, no matter how small, is ever wasted. ☽ 1 (fb) › 2 (fb) › 3 (kyte roding, dz) RPs EN ATTENTE : joseph (fb teotfw) ☽ birdie ☽ AVATAR : rachel mcadams CRÉDITS : (ub) jamie / (présentation liens profil) queen birdie <3 PSEUDO : birdiesnow INSCRIT LE : 08/03/2016
“In learning you will teach and in teaching you will learn. You'll find your place beside the ones you love. Oh, and all the things you dreamed of, the visions that you saw, well, the time is drawing near now. It's yours to claim in all. Son of man, look to the sky. Lift your spirit, set it free.”
Il a d’abord hésité, mon Kyte, et puis il a reprit une gorgée de sa p’tite boisson en fixant les flammes comme pour y trouver l’inspiration divine. Je crois bien que ça a marché, d’ailleurs, parce qu’aussitôt son œil s’est ouvert un peu plus grand et il s’est redressé comme frappé par la foudre. Je me suis redressée moi aussi par mimétisme enjoué et quand il a expliqué qu’à une autre époque il aurait sûrement été un vieux malfrat j’ai pas pu m’empêcher d’éclater de rire. Je savais pas trop pourquoi mais j’avais aucun mal à me visualiser la scène, et plus il peignait le tableau, plus je plongeais dedans ! Alors j’ai enroulé mes bras autour de mes jambes et j’ai posé ma tête sur mes cuisses dans une position ma foi assez précaire mais étrangement confortable et ainsi j'ai écouté attentivement l’histoire enflammée dans laquelle il se lançait - contant l’or et l’aventures, les mégères qu’il volerait et les cowboys qu’il fuirait et la belle guérisseuse qu’il aimerait et les champis qu’ils boufferaient… et moi j’étais aussi transporté que lui si ce n’est plus ! « Wahh ce serait une sacrée aventure, pour sûr ! » j’ai commenté, des étoiles plein les yeux. Je me suis dis que j’aurais beaucoup aimé la vivre, cette aventure, et qu’incontestablement si mes profs avaient été aussi fascinant que lui j’aurais pas eu besoin de me casser la tête à trouver autant de moyens mnémotechniques pour retenir qui épousait qui et qui décapitait qui dans mes cours d’histoire à la noix. Kyte, je m’en suis rendu compte ce soir-là, il avait un genre un don pour raconter les histoires, avec plein de détails qui font vachement vrais, et je me suis dis que ses filles avaient quand même eu vachement de chance. J’ai attrapé la bouteille qu’il me tendait et je l’ai porté à mes lèvres, m’apercevant aussitôt qu’il ne s’agissait pas du tout de vin mais d’un drôle de mélange assez coriace qui m’a crêpé l’amygdale sans équivoque. Mazette on aurait dit ma boisson secrète quand j’étais au lycée et que je piquais tous les alcools forts que je trouvais pour les mélanger dans une bouteille de shampoing. J’ai rigolé en toussotant avec les yeux un peu brillants quand même, j’en ai repris une goulée pour la route et j’ai retendu son butin à mon ami. C’est là qu’il m’a retourné la question, me demandant à quelle époque j’aurais aimé vivre. « Ah bah pareil que toi, avec les vieux malfrats ! » j’ai répondu aussi sec sans réfléchir. En fait j’étais pas sûr que ce soit tout à fait exact comme mon truc à moi c’était plutôt les hippies des années 60s ou les trasheux des années 80s, mais là sur le coup je préférais être avec Kyte dans son aventure, je serais la gosse des rues qu’il faut pas faire chier et qui lui collerait aux basques jusque chez les indiens. Ouai, ouai, ça me plaisait bien. Mais alors que j’allais élaborer, Kyte s’est ravisé subitement, me demandant plutôt quel moment de ma vie je voudrais visiter si j’avais une machine qui pouvait m’emmener n’importe quand, dans le passé ou dans le futur, mais rien qu’une fois (oui c’est important les détails, chez Kyte). J’ai plissé les yeux sous le coup de la concentration intense comme dans ma tête j’étais encore dans mon tipi avec mes indiens. « Alors là… pfiou, j’sais pas… » j’ai répondu, plutôt très joyeuse à l’idée de pouvoir décortiquer mon esprit divaguant et d’en apprendre davantage sur moi. « Je suis pas sûre de vouloir connaître mon future à l’avance… c’est claire que rencontrer mes enfants ou mes petits enfants maintenant ce serait carrément chouette comme chance… mais d’un autre côté, si on sait déjà tout ce qu’il se passe, c’est quand même beaucoup plus fadasse ? Et puis imagine le futur est malheureux, savoir ça sans pouvoir le changer ce serait vachement périlleux ! Et t’imagine un peu les boules si on peut et que je m’entends trop bien avec quelqu’un du futur mais que je le loupe à cause d’un changement ?! En plus me connaissant c’est un coup à ce que j’ai tellement hâte de le rencontrer que j’arrive plus à profiter de l’instant présent ! Ouai du coup non je préfère garder les surprises de la vie, je pense que ça fait toute sa magie. Et puis en attendant je vais juste avancer vers ma destinée, celle qui me la semble la plus… ensoleillée ? ». La chute tombait un peu à plat mais j’avais jamais été très douée avec les mots et je pense que l’idée générale était passée alors c’est tout ce qui importait. J’ai marqué une pause, flottante. « Euh… c’était quoi la question déjà ? Ah ouai c’est ça ! La machine ! Bah du coup j’irais dans le passé pour causer un brin et faire un câlin à mini Robin ! Quoi que, attend ! Je risque de ne plus être assise ici avec toi si ça change le présent ! Ou on se ferait peut-être désintégrer ! Oula, pas bon ça, je vais pas le tenter. Bon du coup je ferais juste un câlin à mon frangin quand il était tout petit et mignon, je le porterais dans mes bras comme j’ai jamais eu la force de le soulever le trublion, et puis je repartirais avec les yeux en cœur. Ou alors j’irais dans le jardin des grands-parents de ma copine Leena et je sentirais leurs fleurs, elles sentaient vachement bons, leurs fleurs ». La concision et moi, on s’était jamais trop compris je crois. Et pour les choix même combat. N’empêche, j’ai fais un grand sourire, fière de ma réponse. En face, Kyte sirotait sa bouteille comme si c’était un biberon et il me regardait avec des yeux attentifs même si je savais que les délires philosophiques c’était pas vraiment son truc. Ça c’est un vrai pote, moi je vous le dis ! J’ai rigolé et j’ai tendu mes doigts crochus jusqu’à mon sac pour en sortir mes petits joints parfaitement roulés et j’en ai calé un autre mes lèvres. Ensuite j’ai approché ma face du feu pour l’allumer comme si c’était l’option la plus pratique et quand je me suis reculée j’ai regardé mon ami un moment. Il était si différent de tout ce que j’avais connu jusque là et en même temps si familier, c’était un peu troublant. Parfois je me demandais si on se serait entendu si on avait eu le même âge et qu’on s’était rencontré au lycée ou un truc dans le genre. Je pense qu’on aurait fait beaucoup de conneries… ce qui changeait pas des masses de notre relation actuelle, donc, mais là n'est pas l'important, l'important, c'est que que cette amitié m'était hyper précieuse et que j'étais bien reconnaissante à la vie de m'avoir apporté mon ami ! « Merci, j’ai fais sorti de nulle part pour quiconque n’étant pas dans ma tête, l’œil un peu brillant mais pas à cause de la tise cette fois. Tu peux pas savoir comment je suis heureuse de t’avoir dans ma vie. Quand tu m’as trouvé entre une barquette de tofu et un bouquet de carotte j’étais vraiment triste... et puis t’as tout arrangé tellement t'es adorable et altruiste ! T’es vraiment unique, tellement toi c’est magique ! Merci d’être toi, et puis de l’être avec moi. » Kyte, je l’aimais plus que les carottes, et ça voulait bien dire ce que ça voulait dire parce que moi j’aimais vraiment beaucoup ça, les carottes ! J’ai encore tiré sur mon joint et puis je l’ai passé à Kyte en guise de chalumeau de la paix. « Et toi alors tu voudrais visiter quel moment de ta vie ? Ah, et puis je veux savoir comment t’étais au lycée, aussi ! »
code black pumpkin
please picture me in the weeds. before i learnt civility i used to scream ferociously any time i wanted.
Robin, elle a l’air toute contente de se plonger dans les méandres de son esprit. Presque aussi excitée qu’une petite aventurière ; et faut dire qu’elle fouille dans les recoins avec une lampe torche et tout le bordel pour rien laisser de côté ! La bouche soudée au goulot de sa bouteille, l’œil plissé par la concentration, Kyte essaie bien de lui donner toute son attention mais il se perd sur le chemin de ses théories à la mords-moi-le-nœud. C’est qu’elle est pas conne, la lapine, et qu’elle laisse rien au hasard surtout. Non, elle se pose les bonnes questions. Alors que Kyte, lui, il aurait jamais imaginé qu’une visite dans le passé puisse changer le présent et qu’un tour dans le futur foute encore plus la cohue là-dedans. C’trop perché pour moi ces conneries. Il se dit et ça lui rappelle vaguement ce qu’il a ressenti le jour où il a essayé de regarder Matrix avec sa môme pour lui faire plaisir. Six ans qu’elle avait et ça l’a pas empêchée de mieux piger ce qui s’y passait. Les jeunes, de nos jours… sont plus c’qu’ils étaient… Il ronchonne intérieurement avec une pointe d’amusement. En face de lui, Robin parle toujours, et faut croire qu’elle est venue à une sorte de compromis avec elle-même comme finalement elle décide de rendre visite à son petit frère pour lui faire un câlin et le porter pareil. « Aw. Nah. Aw ! » Il miaule, le cœur tout ramolli rien qu’à imaginer un avorton de futur bébé biker dans les bras de son gentil rongeur émotif. « L’en a d’la chance ton frangin ! C'est qu't'es un sacré p’tit bout d’femme. » Il lève sa bouteille pour trinquer au bon cœur de l’australienne et en décrète que c’est une bonne excuse pour s’enfiler encore un peu de binouze.
Elle rigole, et son rire c’est comme une chanson pour faire danser les étoiles. La joie aux lèvres et au bout des doigts, elle sort des petites clopes roulées de son sac et les allume au coin du feu, comme une vraie squaw des montagnes. Elle aspire l’euphorie de ses plantes avec une face réjouie et en recrache la fumée blanchâtre. Ça fait comme un nuage devant ses yeux voilés par les pensées qui l’accaparent. Et puis tout d’un coup, les nuages font place à la pluie dans ses prunelles, et voilà qu’avec tout plein d’émotion, elle le remercie de lui avoir filé une barquette de tofu. « Allons, allons, c’trois fois rien. » Il grommelle parce que ça le met un peu mal à l’aise toutes ces effusions de gratitude et qu’il a pas trop l’habitude. Mais elle veut rien entendre et puis maintenant elle lui parle d’un altruisme qu’il est pas trop certain d’avoir, et puis d’être unique et ça par contre Kyte il se reconnaît bien. Mais plus encore il reconnaît la douceur de son cœur qui parle et puis la sincérité de yeux tout brouillés et ça pour le coup ça l’attendri franchement. S’ils étaient pas tous les deux à poil, peut-être même qu’il l’aurait serrée dans ses bras pour le lui montrer ! Mais au lieu de ça, faudra qu’elle se contente d’une réplique qu’il aurait voulue plus poétique. « Un peu qu’j’suis unique. Manquerait plus qu’y en ai d’autres comme moi. C’est ma pauvr’ mère qu’aurait pas fait long feu moi j’te l’dis. » Il ricane, prend une gorgée d’alcool, s’étouffe sous l’émotion et blâme les larmes dans ses yeux sur la gnôle qu’est passée de travers. J’suis pas assez bourré pour ça moué. Il tousse et se frappe le torse en tendant la main pour attraper le joint de sa lapine. Voilà qui devrait le remettre d'équerre ! Il tire une latte, tousse encore un peu parce que tabarnak c’est qu’elle les charge bien la fourbe, y retourne, et lui rend le joint. « J’crois bien qu’j’retournerais en Norvège. J’ferais un peu l’amour à ma femme pis j’essaierais d’être un père pour ma môme. » Il se raconte ; s’imagine serrer la belle Lenore dans ses bras et faire sauter la petite Bly aux grands yeux d’alien sur ses genoux. Il s’autorise même à y rêver quelques instants. Puis le rêve reprends un goût de vérité quand il visualise le fer à repasser qui vole en direction de sa tête, la belle Lenore qui gueule et qui braie toutes les larmes de son corps, et la Bly qui se débat parce qu’elle a mieux à faire que d’rester sur les genoux d’son vieux père - comme essayer de calculer le nombre de bulles qu’y a dans sa bière. Ses sourcils s’aplatissent, sa face s’assombrit et sa moustache frétille de frustration. « Tout ben réfléchi j’crois qu’j’irais faire un tour en enfance moi aussi. Ouai. J’irais dans l’près rendre visite à Myrtille pis j’la serrerais dans mes bras. Et pis j’la libérerais dans les montagnes avec un d’ses p’tits ! Ouai. C’est ça que j’ferais. » Et puis, avec fierté : « C’est elle que j’ai peint c’matin, t’sais ? Myrtille c’était une vraie ! » Il lève sa bouteille pour lui faire un hommage et la tend à Robin pour qu’elle l'aide un peu à la vider.
Il profite qu’elle soit occupée pour plisser les yeux et rassembler ses vieux souvenirs de lycée. « Oh, j’étais un maudit fouille marde ! Un hooligan en short qui voulait rire de tout, même de c’qu’était pas drôle ! » Il rigole, se tape sur la cuisse un peu trop fort puis se caresse la peau rougie comme pour lui demander pardon. « Mais y’a pas à dire, j’étais aussi un sacré beau-gosse ! » Il ajoute avec un clin d’œil et un sourire entendu censé retranscrire toute sa gloire passée. « J’y en avais pas grand-chose à faire, moi, d’l’éducation. Alors l’école, j’y allais surtout pour les copains, les nanas, et pis pour foutre un peu l’boxon. » Il se remémore les visages et les murs délabrés, les gars et la tise qu’ils descendaient entre les cours, juste sous le nez des profs. « On ramenait d’la gnôle et des clopes, pis on s’terrait dans notre planque, juste derrière les toilettes des filles. Et même que quand y’en avait des jolies on les sifflait, alors elles faisaient mine de s’offusquer. » Il relate avec un sourire absent. « Mais dans l’fond elles en raffolaient, de notre attention. Et fallait pas trop insister pour les convaincre de v’nir s’encanailler avec les mauvais garçons ! » Il revoit les cheveux de Gisèle la douce, les longs membres tout maigres de ce grand dadais de Yves, le sourire carnassier de cette cinglée de Monique, et les plans foireux du bon vieux Hector. « On s’amusait comme des p’tits fous, ça tu peux m’croire. Faut dire qu’y’avait pas grand-chose d’autre à foutre dans c’patelin que d’essayer d’s’amuser. J’me rappelle une fois, c’était le début d’l’été, le soleil était haut dans l’ciel et ça nous faisait frire comme d’la cochonnaille. Alors j’ai piqué la crème solaire à Lucile et pour amuser la galerie, j’me suis foutu à poil sur le terrain vague et pis j’ai fait mine de m’en étaler partout comme sur la plage. Et comme le prof y s’est mis à m’courir après, j’lui en ai fait bouffer dans la face en faisant comme si la crème elle venait d’mes couilles. Et puis j’suis parti en courant, et y m’suivait en hurlant et en s’essuyant la face comme y pouvait. Et plus j’courrais vite en meuglant, plus les autres y rigolaient et plus lui il s’énervait. » Il raconte d'un ton entrecoupé par le rire dans sa voix. Le rouge de l’alcool et puis de la raillerie colore ses joues, son nez et même son front. Il secoue la tête pour reprendre un peu son sérieux et laisse échapper un long soupir satisfait et nostalgique. « Aujourd'hui encore j'trouve que c'est une de mes meilleures blagues, mais les profs y z’étaient pas trop d’cet avis-là. Au final j’l’ai même pas fini, l’lycée, parce qu’après ça y m’ont viré. » Il essuie une larme de son rire et reprend une longue gorgée d'alcool, pour pas laisser son esprit quitter les verts pâturages derrière son lycée et le guider vers le travail à l’usine qui a suivi ou les bombes de l’armée encore un peu plus tard.
Il ramasse un caillou, le balance au loin comme on chasse un mauvais souvenir, et regarde sa lapine qui l’observe toujours de ses grands yeux à la fois rieurs et compatissants. « Moi aussi j’suis ben content d’t’avoir récupérée ma lapine. » Il dit avec la voix un peu rauque du type qu'a plus l’habitude d’ouvrir son cœur même quand il voudrait bien. « C’est pas donné à tout l’monde d’avoir l’aventure dans les veines, la main sur le cœur, et l’espièglerie d’une bébé loutre. » Il se souvient plus trop si les loutres sont si espiègles que ça, mais après tout peu importe parce que l’image lui va plutôt bien dans le fond. Ou c’est peut-être parce qu’il en a repérée une du coin de l’œil, qui grignote férocement des branchages un peu plus loin sur la rive. « Et toi mon rongeur, comment c’est qu’t’étais au lycée ? » Il demande finalement et lui tend encore a bouteille. « Pis après tu m’diras comment qu’ça s’fait qu’t’as pas encore un p’tit copain avec une gueule d’ange pareille ! »
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Robin-Hope Berry
ÂGE : quarante-et-un voyages autour du soleil SURNOM : rob, robinou, robin des bois, carotte par le bro, p'tite lapine par son arrière grand oncle, petite fée par un pretty little galway boy, allons-y gaiement ! MÉTIER : artiste, curatrice à la galerie d'art, bénévole dans un refuge pour animaux. LOGEMENT : charmant cottage feuillu et bordélique à logan city, peuplé de créatures recueillies en chemin, vous êtes les bienvenues ! POSTS : 6186 POINTS : 40
TW IN RP : me contacter par mp si besoin <3 ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : hippie rêveuse dans l'âme ☽ fouillis intrépide & survolté, furieux de tout vivre & tout essayer ☽ orpheline trouvée à la naissance, a grandi en foyers ☽ cœur cabossé, cicatrice au creux du décolleté ☽ (hyper) sensible, optimiste, lunatique, excentrique, impulsive & passionnée ☽ l’art comme éxutoire ☽ d'un extrême à l'autre ☽ fervente protectrice des animaux, de la nature & des plus démunis ☽ vit pour les aventures spontanées, la créativité, les concerts de rock, les cookies vegan, la liberté, les conversations avec des êtres authentiques & les roucoulements de chats ღRPs EN COURS : gaby (fb) ☽ gaby 3 ☽ christmassie 7 ☽ wild berries 8 ☽ aisling 4 (70s) ☽
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aisling ☽4 (70s) › it feels like a perfect night for breakfast at midnight, to fall in love with strangers, ah ah ah ah, yeah, we're happy, free, confused and lonely at the same time, it's miserable and magical, oh yeah, tonight's the night when we forget about the deadlines, it's time! ☽ 1 (fb) › 3 (vintage) › 2 (aliens)
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kyte ☽ › no act of kindess, no matter how small, is ever wasted. ☽ 1 (fb) › 2 (fb) › 3 (kyte roding, dz) RPs EN ATTENTE : joseph (fb teotfw) ☽ birdie ☽ AVATAR : rachel mcadams CRÉDITS : (ub) jamie / (présentation liens profil) queen birdie <3 PSEUDO : birdiesnow INSCRIT LE : 08/03/2016
“In learning you will teach and in teaching you will learn. You'll find your place beside the ones you love. Oh, and all the things you dreamed of, the visions that you saw, well, the time is drawing near now. It's yours to claim in all. Son of man, look to the sky. Lift your spirit, set it free.”
Mon Kyte, ce prodigieux poète mystérieux, il a d’abord raconté que s’il pouvait voyager dans le temps il retournerait en Norvège pour voir son épouse et sa fille, et puis d’un coup il s’est ravisé et il a décidé qu’il rendrait visite à sa p’tite vache Myrtille plutôt, pour l’embrasser et la libérer avec un de ses petits et c’était tellement mignon et triste que j’ai senti les larmes me monter aux yeux et un sourire doux-amer se dessiner sur mes lèvres. Aussitôt je me suis redressée pour aller récupérer mon gros pull qui avait séché et je l’ai enfilé avant de me reposer contre mon ami pour attraper son bras et poser ma tête sur son épaule, en soutien. Ensuite il a annoncé fièrement que c’était elle qu’il avait dessiné le matin-même en cours de peinture et j’ai rigolé en hochant la tête : « Bien sûr, une jolie p’tite Myrtille à moto qui fend la bise sous les étoiles ! » j’ai répondu, émue, comme je l’avais reconnue, évidemment. Alors j’ai caressé son bras tandis qu’il rassemblait ses esprits et ses souvenirs de lycée et quand il a reprit la parole dans son franc parler merveilleusement cru j’ai encore ricané de joie. Ainsi il m’a expliqué qu’il était un « maudit fouille marde », un « hooligan en short qui voulait rire de tout, même de c’qu’était pas drôle » et un « sacré beau gosse » pour couronner le tout. Le regard dans le vague je me suis représentée la scène et j’avais aucun mal à le faire d’ailleurs tellement ça me paraissait évident tout ça et alors il m’a raconté sa jeunesse avec ses copains voyous et les filles qu’ils sifflaient et j’ai voulu lui expliquer qu’elles faisaient sûrement pas semblant d’être offusquées mais il était tellement dans son histoire j’ai pas voulu le couper alors j’ai juste écouté et c’était comme si j’y étais aussi, derrière ces fameuses chiottes de filles, avec les clopes et la gnôle et l’boxon, quoi que ça veuille dire. Et puis il a raconté l’histoire de la crème solaire et du prof fou là mazette j’ai pas pu m’empêcher d’éclater de rire pour de bon. « HAHAHAHA mais t’es pARFAIT ! On se serait trop bien entendu c’est sûr ! » j’ai braillé, rendue légèrement hystérique par l’enthousiasme. Et j’en étais bigrement convaincu d’autant plus que c’était tout à fait le genre de blagues qui me faisait poiler et dont j’étais capable aussi alors pour sûr qu’on se serait bien entendus ! Et puis il a ajouté qu’après cette plaisanterie pourtant fort innocente il s’était fait viré et j’ai roulé les yeux : « ‘sont vraiment trop cons ces profs ! Vieux croutons aigris va… » J’ai pesté pleines de colère compatissante et de souvenirs aussi. Parce que moi aussi ils avaient essayé de me virer, ces p’tits enfoirés ! Mais j’avais tenu bon (grâce à mon prof de dessin qui a cru en moi surtout, on va pas se mentir) et avec du recul je me dis que décrocher mon diplôme c’était probablement le plus beau pied de nez que j’aurais pu leur faire. Ça et foutre leur bureau à feu et à sang, mais c’est une autre histoire. Il a jeté un caillou au loin avec le regard un peu voilé alors j’ai enroulé mes bras autour de lui pour lui communiquer tout mon amour et mon soutien quoi qu’il puisse se passer derrière ses yeux de glaces et j’espérais que ça réchaufferait un peu son cœur. Alors il m’a dit qu’il était content de m’avoir récupéré aussi que c’était pas donné à tout le monde d’avoir « l’aventure dans les veines, la main sur le cœur, et l’espièglerie d’une bébé loutre » et j’ai encore éclaté de rire sans pouvoir rien contrôler. Mince alors je crois que personne me faisait poiler autant que mon Kyte ! C’était un genre de don divin à ce stade, aucun doute ! Alors à son tour il m’a demandé comment j’étais au lycée et pourquoi j’avais pas de petit ami alors j’ai réfléchi, songeuse et puis je me suis lancée : « Ok alors au lycée j’étais... euh… bah un peu comme toi en fait, une hooligan en short et grosses boucles rousses que j’essayais parfois d’habiller avec un gros ruban rouge pour faire pinup sauf que je me coiffais jamais les cheveux alors ça marchait pas trop… Mais bon ! Je l’aimais beaucoup, ce ruban ! Et puis comme t'as dis, je voulais rire de tout, je voulais tout essayer, tout tester, tout vivre, je gribouillais beaucoup déjà, je fumais quelques joints et puis j’allais en cours et je faisais des caricatures des profs et j’essayais d’pas m’faire griller, héhé. Pour les profs j’étais qu’une burn out et un cancre tu vois, mais moi je trouve que j’étais surtout curieuse et libre et peut-être trop curieuse et trop libre pour eux tu vois ? J’étais dans pas mal d’associations caritatives pour les animaux et les orphelins et les enfants malades et je faisais souvent des manifestations au mégaphone dans les couloirs pour avoir des repas végétariens à la cantine ou pour dénoncer les comportements sexistes de certains blaireaux et je pouvais foutre un sacré bordel j’peux t’le dire ! Ah 'fallait pas m’faire chier ! Je faisais du rugby, du skate, du surf... puis avec mon frère et mes potes ont avaient des jeux trop drôles aussi ! Comme le défi des vis ! Mazette j’suis pas peu fière de celui là, attends j’te raconte : le matin on venait en cours avec un tournevis et le soir celui qui avait récupéré le plus de vis avait gagné ! Alors on les prenait sur les chaises, les fenêtres, le tableau quand on se faisait interroger même ! Tous les coups étaient permis ! Parfois ‘fallait feinter et demander à aller aux chiottes pour grappiller les dernières vis avant la sonnerie, ha ha ha… aaah on était cons… N’empêche on s’est bien marré ça c’est sûr ! On élaborait des stratagèmes trop malins pour m’extirper en douce des foyers d’accueils qui étaient nul à chier pour le coup et on partait à l’aventure, on faisait la fête sur la plage, dans des squats, n’importe où, on se frittait avec des gangs de dégénérés, on vivait au jour le jour, on s’amusait bien, on se serrait les coudes et voilà. C’était des sacrées belles années ! Ça me manque parfois… 'Fin, sauf les vieux profs et les vieux flics et la vieille détention juvénile, ça, ça me manque pas du tout ! Mais les potes, ah... les potes... » J’étais pas souvent nostalgique, je préférais aller de l’avant avec un entrain et un amour toujours jeune et nouveau mais je gardais aussi tous les gens que j’avais aimé dans mon cœur à jamais même quand on ne se parlait plus et parfois l’envie de les voir en chair et en os m’assaillait tendrement. Ce soir, j’aurais bien voulu ramener tous mes potes de lycée. « Je suis sûr que tu les aurais aimé aussi ! » Surtout Jake ce brillant crétin, et puis Phoenix cette tête brulée, et Ryder cette bonne pâte… mais je pense que la personne avec qui il se serait le plus entendu en fin de compte c’était bien moi, l’hippie explosive comme ils disaient, alors c’était peut-être pas plus mal qu’on se soit trouvé tous les deux. J’ai couvé mon ami des yeux un moment alors qu’il sirotait sa p’tite boisson douteuse et puis je me suis souvenue de sa deuxième question : « Ah et pourquoi j’ai pas de copains, j’sais pas, j’suis juste pas amoureuse comme ça en ce moment. Ça me manque pas non plus, j’veux dire, j’ai des nouveaux amis, un nouveau pays, des nouvelles aventures, des toiles à peindre… c’est tellement beau et grand, ça me comble le cœur tu sais ? » J’ai expliqué en ouvrant les bras tout grand comme pour enlacer la nature avoisinante et même le Canada tout entier. « Après si des personnes croisent ma route et que mon cœur part à la dérive pour eux je le sentirais et puis on verra bien à ce moment là. » J’ai souri, satisfaite de ma réponse que je trouvais claire et limpide et j’ai encore tiré sur mon joint. « Et toi alors ? T’as quelqu’un de spécial dans ton cœur ? J’veux dire une régulière ? » j’ai précisé avec un petit air mutin en me rappelant du langage biker bien spécifique et ce faisant je lui ai contre glissé notre chalumeau de la paix. Vas-y mon Coyote Fétide, exprime toi.
code black pumpkin
please picture me in the weeds. before i learnt civility i used to scream ferociously any time i wanted.
Qu’il est beau son sourire, et comme ils brillent ses grands yeux ! Y’a tout plein d’étoiles qui dansent là-dedans quand elle jette sa p’tite frimousse en arrière et s’esclaffe sur ses histoires d’enfant rebelle ; d’enfant insouciant qu’il n’est plus vraiment. N’empêche, une joie si authentique ça réchauffe son vieux cœur tout rabougri alors Kyte se donne la mission de provoquer son hilarité aussi souvent que faire se peut. Le torse bombé de fierté, le rire au coin des lèvres, il emplit ses poumons de la montagne, de la forêt, et même de cette petite odeur de bouc qui parfume plus ou moins subtilement le fond de l’air. Mais surtout, il emplit ses yeux du spectacle qu’elle lui offre, de toute cette liberté qu’elle dégage, de ce gros cœur si pur qu’elle partage sans compter aux vagabonds qui croisent son chemin bordé de jolies fleurs, même un vieux con dans son genre qui traîne son ombre malodorante partout où il va. Ce soir, sous la voute infinie de la nuit et des branchages, Kyte se dit que la vie a beau être une vraie garce, elle vaut tout de même sacrément le coup d’être vécue pour des moments comme ça : pour un rongeur placé sur sa route, pour une barque à la dérive, pour un feu de camp crépitant, et pour ce rire. Ce rire qui lézarde les murs et c’est sûr qu’il panserait aussi ses blessures !
Un frisson agite ses vieux os et c’est pas à cause de l’émotion, non. C’est surement à cause de ce maudit vent qui lui rappelle comme la nuit tombe et le froid avec. Kyte imite sa lapine avisée et rampe jusqu’aux arbres où ses vêtements pendent encore et les enfile en pestant de satisfaction comme ils sont secs. Elle est prête à lui raconter son histoire quand il revient, alors il rajoute une bûche dans les flammes et pose son cul sur un rondin de bois pour mieux l’écouter, la curiosité affichée partout sur son visage fripé par la vie. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas déçu. Il se trouve que sa lapine, c’était une petite terreur elle aussi - une rebelle comme on en fait plus ! Kyte secoue la tête et rigole en silence parce que la nature elle est tout de même crissement bien faite d’avoir relié leurs chemins ce fameux soir d’hiver à la saison dernière. Il se laisse porter par le récit qu’elle conte si bien, imagine ses bouclettes rousses qui virevoltent quand elle sautille, ses jolis yeux qui bouffent la vie à pleine dents, son sourire éclatant comme terrifiant lorsqu’elle prépare un mauvais coup. Et puis son ruban. Oui, décidément, il la voit bien avec un ruban dans sa tignasse indomptable. Même que s’il y pense, il en chopera un pour elle et lui offrira la prochaine fois pour qu’elle décore sa petite tête chafouine. Pas de doute, c’était une teigneuse elle aussi, sauf que quand elle foutait le boxon c’était pas vraiment pour les mêmes raisons que lui. C’est qu’elle a le cœur sur la main sa lapine, elle l’a toujours eu. Il la visualise haute comme trois-pommes, le mégaphone dans son petit poing pour beugler ses idées bien fermes sur ce monde de marde et comment c’est qu’il devrait être. Sur qu’il la bouffe des yeux avec un sourire ravi quand elle lui parle de ses combats pour les orphelins, les animaux, les enfants malades. Aucun doute que s’il l’avait connu à l’époque il aurait été foutrement impressionné et intimidé par ce petit bout de femme incandescent alors forcément il se serait cru amoureux. Oh, ça aurait pas été beau à voir. Gland comme il était avec les filles, c’est certain qu’il l’aurait fait baver comme il savait pas s’exprimer autrement qu’en était con pour faire comprendre qu’il avait le béguin. Mouai, tout bien réfléchi c’est t’être pas plus mal qu’on s’rencontre que maintenant. Quelque chose lui dit que la Robin de l'époque, elle aurait riposté, et que la riposte aurait été coriace. Alors ça le fait rigoler sous cape. Et puis comme si elle avait pas déjà prouvé à quel point elle était écœurante, voilà qu’elle lui raconte un de ses jeux préférés, le défi des vis comme elle l’appelle. « Ah ! » Il beugle en se tapant la cuisse. Y’a un mélange d’excitation, de rire et de contrariété sur sa face et ça reflète pas mal les émotions qui se bousculent sous la surface. « Ah j’peux pas croire qu’j’ai jamais pensé à l’inventer celui-là ! » Il gémit en secouant la tête. « Dis-moi qu’c’était ton idée ma lapine, hein ? Dis-moi qu’c’était ton idée ! » Il s’esclaffe et l’attrape par le cou pour ébouriffer ses cheveux de son autre main. Il se sent gonfler de fierté, un peu comme s’il l’avait mise au monde, et comme si par ce biais il pouvait s’attribuer les mérites de cette brillante invention. Et puis comme la nostalgie semble la gagner, il laisse son bras reposer là et la serre un peu contre lui lorsqu’elle parle de ses potes qui lui manquent avec un soupir à fendre toutes les âmes du monde. « Les potes… y restent toujours là-dedans. » Il confirme d’un ton grave en se tapant sur le torse avec toute la force dont il est capable pour s’assurer d’être encore un peu un homme en dépit de ces niaiseries sentimentales. Elle est touchée, la môme, et c’est sans doute pour ça qu’elle lui propose de les partager, ses potes qu'il aurait bien aimés. « Ouai ça c’est certain ma lapine. » Il acquiesce sans l’ombre d’un doute comme lui aussi il en est persuadé. Robin c’est une sœur, alors ses frangins c’est des frères. Aussi simple que ça.
Il lève sa bouteille vers les cieux pour partager sa binouze avec ses amis improvisés, et il les aime d’autant plus qu’il a pas réellement à le faire comme les gorgées finissent toutes sagement dans son gosier. Et Robin elle le lâche pas des yeux et lui explique maintenant comment fonctionne son mystérieux petit cœur et pourquoi elle le partage pas avec un petit amoureux. Ça lui manque pas, qu’elle dit, et il est prêt à parier que c’est la première nana à lui dire ça qui le pense vraiment. Pas parce qu’elle a peur que le type fait pour elle n’existe pas, ni parce qu’elle a fermé son cœur et décidé que les hommes de t’façon c’est tous des brèles. Non, Robin elle trouve sa passion dans l’art, la nouveauté et toutes les aventures que cette vie veut bien lui offrir. Elle manque pas de chaleur à l’intérieur, mais elle garde quand même son cœur aux aguets, prêt à s’amouracher des fois qu’un type sortant du lot viendrait s’aventurer sur sa route. « Amen à ça ! » Qu’il lui dit, foutrement inspiré par sa vision, et subjugué par cette maturité qui devrait pas encore exister en l’âme d’une mini moule dans son genre. Et puis d’un coup ses petits yeux de fouine se plissent et la voilà qui prend à son tour le rôle de la grand-mère gâteau gâteuse pour s’enquérir de ses relations avec la gente féminine. Kyte la regarde bêtement comme il sait pas trop quoi dire, et puis il s’enfile une longue gorgée pour chercher un peu d’inspiration dans l’alcool, ou bien tenter de diluer cette fichue question. Mais y’a pas à dire, ça prend pas. La gueule toujours en arrière et le goulot collé à ses lèvres, il risque un coup d’œil sur le côté et remarque sans peine ses petits yeux inquisiteurs braqués sur sa face. Il sait qu’il s’en sortira pas comme ça alors d’un geste théâtral il arrache sa bouteille, crache un peu du liquide sur les flammes pour qu’elles s’embrasent plus fort et déclame : « Moi et les donzelles c’t’une sombre histoire. J’les rend toutes dingues et elles m’rendent bien la pareille alors crois-moi c’est plutôt une belle faveur que j’leur fait en m’tenant un peu loin d’elles par les temps qui courent s’tu vois c’que j’veux dire. » Lui-même n’est pas certain de ce qu’il sous-entend avec ces belles paroles tintées de mystère, alors il se penche et lui fait un clin d’œil pour renforcer cet aura de secret et aussi pour cacher le vide béant qu’a laissé Lenore quand elle a décidé de s’arracher à son cœur. « Mais m’arrive de fricoter avec une jolie p’tite fermière ben ronde qu’a un refuge à que'ques miles d’ici. Lauren qu’elle s’appelle. Un sacré caractère ou j’m’y connais pas ! » Il fait rouler sa moustache rêveusement, la tête tout plein de souvenirs fort agréables. « Paraîtrait qu’elle gueule plus fort qu’un camionneur et surement qu’c’est vrai mais quand elle est bien lunée c'est la douceur incarnée. Rien qu'sa peau, c’est comme du lait et j'peux t'dire qu'y’a un sacré paquet d’choses à aimer chez elle. » Il ricane et mime les formes voluptueuses de sa belle avec ses mains et un haussement de sourcil suggestif. Puis il récupère le joint de Robin sur ses lèvres et tire une latte contemplative. « Mais c’est juste comme ça, quand j’lui amène des biquettes pour sa rescue. Ça sera jamais plus et crois-moi ça vaut mieux. » Il conclut d’un ton bourru en lui rendant le pétard et s’offre une nouvelle lampée de liquide. Lenore, ça l’a jamais trop dérangé de la tromper quand elle était vivante. Faut dire qu’elle savait être chiante, alors trop souvent il espérait être pris sur le fait pour se retrouver dans les bourrasques de son engueulade, et que tout ça souffle sur les braises pour raviver la flamme. Mais maintenant, c’est plus pareil. Y’a qu’un goût amer, un manque, un soupçon d’inachevé. Pire, il a l’impression de la trahir et qu’elle le guette depuis les recoins les plus sombre. Ce sale sentiment lui colle à la peau depuis trop longtemps déjà alors Kyte, ça fait des années qu’il s’engage pas, qu’il s’engage plus. Oh, ça l’empêche pas de goûter au nectar des jolies fleurs qui se laissent butiner sur les bords du chemin, non. Mais c’est pas demain la veille qu’il reprendra une femme ça c’est sûr ! Mais c’est trop sombre, trop lourd pour être partagé au coin du feu avec un rongeur australien qui découvre la nature. Alors il se jette en arrière et étouffe un petit grognement comme le sol est bien plus dur qu’il ne l’aurait imaginé, puis il tapote la place à ses côtés pour qu’elle l’y rejoigne. « Viens donc ma lapine, j’vais t’apprendre à te r'pérer grâce aux étoiles. » Il annonce d’un air important. On sait jamais c’qui peut arriver, c’est toujours bon d’savoir se guider ! Il se souvient comme il avait transmis ce savoir à Jaimie quelques années plutôt, faute d’avoir pu le faire avec Bly. Le sourire lui revient et il se pelotonne dans son contentement, dans ce rôle de grand oncle ou de figure paternelle que ces gosses paumées veulent bien voir en lui, et il déclame avec passion : « Alors tu vois, là-bas, c’est l’étoile polaire. Elle est facile à r'pérer parce que c’est la plus lumineuse, surtout quand on est ben dans l’nord comme ce soir… »
Si cette histoire était un film, nul doute que c’est ce que moment-là que la caméra choisirait pour s’écarter, tournoyer doucement autour du coyote fétide et de son lapin-très-nain dont les doigts pointent avidement vers le ciel nocturne criblé d’étoiles. Leurs voix s’éteindraient doucement dans toute cette immensité tandis qu’une jolie musique s’élèverait pour emplir le cœur des spectateurs, les tenir quelques instants encore.
Ouai. C’est comme ça que ça se passerait. Et tandis que l’esprit de Kyte plonge vers le sommeil ; c’est ainsi qu’il visualise la fin de cette aventure. Ainsi qu’elle reviendra l’accompagner dans ses moments les plus durs, comme le fantôme de jours meilleurs ; pour remettre un peu d’espoir dans son âme, un peu de baume dans son cœur.