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 NATHAN » Don't let me down

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NATHAN » Don't let me down Empty
Message(#)NATHAN » Don't let me down EmptyDim 23 Avr 2017 - 0:56

Don't let me down
Nathan & Orion

« Crashing, hit a wall
Right now I need a miracle
Hurry up now, I need a miracle
Stranded, reaching out
I call your name but you're not around » ▬ ambiance

On entend souvent les gens dire qu'il existe des jours « avec » et des jours « sans », pour autant on ne sait pas vraiment ce que cela signifie. Du moins, on l’ignore jusqu’à ce que l’on arrive dans ces fameux jours « sans ». Je crois que je peux dire que je suis en plein dedans. Ce jour « sans » qui pour mois dépasse clairement le cadre des vingt-quatre heures, dans mon cas ça se comptabilise même en jours, en semaines même. Ne dit-on pas « après la pluie vient le beau temps ? », ouais, je crois que c’est ça. Mais pas un foutu rayon de soleil alors que j’arpente ce tunnel parsemé d’emmerdes. Les tuiles s’accumulent et les journées raccourcissent. On ne peut malheureusement pas en dire autant de mon état de fatigue, il suffit de jeter un oeil à la couleur de mes cernes : noire. Cela s’accorde parfaitement à la teinte de mes pensées actuellement. Clairement, ce matin c’est un nouveau jour sans, un de plus, un de moins, je vois plus vraiment la différence. Mon dos cumule les contracture malgré mes étirements matinaux et j’aimerai pouvoir me recoucher bien au chaud sous ma couette. C’est vrai, quoi ? Parfois j’ai envie de dire à mon travail d’aller se faire foutre. Après je me rappelle que mes clients s’en contre-foutent, de là où ils sont. Aller se faire foutre ça parait même une hypothèse agréable si l’on tient compte du fait qu’ils ne sont plus en vie. Les morts pourraient attendre sagement dans leur frigo, ils sont pas vraiment à un jour près, cela dit. Sauf que du point de vue de la déontologie -ou d’une connerie du genre ?- que l’on ne peut pas enterrer un mort un mois après sont décès. Cela aide pas vraiment les proches du défunts. Mais vous en connaissez beaucoup des gens qui passent leurs journées à ouvrir des cadavres ? Bon, certes, moi j’en connais un paquet, mais ce sont mes collègues ! Autant vous dire que niveau ambiance, c’est mortel…! Hahaha. Si je commence à faire des blagues c’est vraiment que ça craint…

Je tente de chasser mon lot d’idées sombres toute la journée, en vain. C’est coriace et ça s’infiltre à la moindre occasion, dès que mon esprit vagabonde en dehors des murs de la morgue. Est-ce que ça me quitte vraiment, je n’arrive même pas à le dire. Je suis bien content d’être tout seul aujourd’hui, finalement. J’imagine qu’il me faudrait un peu de compagnie pour sortir de ce cycle infernal dans lequel mon quotidien a sombré ces derniers temps, pourtant l’idée de partager du temps avec les autres ne me séduit guère. Je n’ai qu’une envie alors que les aiguilles de l’horloge avancent bien trop lentement : rentrer chez moi, manger, me mater une série, dormir. Recommencer. Envie de rien d’autre, et surtout pas qu’on vienne me faire chier. Les malheureux qui tenteraient cet opération suicide se verraient très très mal accueillis. Une chance que mes patients ne soient pas particulièrement loquaces, et on ne peut plus collaboratif. Ce genre de souci en moins j’ai alors tout le loisir de me concentrer sur le tumulte de mes pensées. C’est sans compter l’intervention d’un intrus. J’entends au loin le premier sas de sécurité s’ouvrir, annonce d’un perturbateur en approche. Ouais, perturbateur. J’ai jamais prétendu être un mec chaleureux, loin de là. Les paupières closes, je comptes les secondes qu’il me reste de ce silence que j’affectionne tant. Je cherche même pas à savoir qui vient m’interrompre dans mon travail. J’attends juste. Trois, deux, un…




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Message(#)NATHAN » Don't let me down EmptyDim 23 Avr 2017 - 10:44

Avec un long soupire de mécontentement, je me laisse littéralement tomber sur mon fauteuil et me rattrape de justesse alors qu'il penche dangereusement en arrière. Josh me dit de fermement de faire plus attention parce que je risque de blesser sérieusement, mais je l'ignore. J'en ai que faire de ses mises en gardes parce qu'aujourd'hui tout m'est égale. Autant la semaine dernière tout allait bien et j'ai même réussi l'impossible, autant aujourd'hui c'est tout juste si j'arrive à me tenir mes jambes. C'est chiant et surtout très frustrant. J'en ai marre et je suis fatigué. Depuis la venue Joey et malgré la longue discussion que j'ai eu avec Myrddin, mon esprit ne parvient plus à se focaliser sur ce qui est important comme ma rééducation. Non, je ne cesse de penser à Joey qui, je m'en doute bien, est sorti définitivement de ma vie. Et ça, ça me crève le cœur.

«Bon, on arrête là » s'exprime enfin Josh. Je relève mon regard vers lui en entendant une certaine frustration dans sa voix.  «Je ...non mais j'ai encore une heure  » dis-je doucement avant de me pincer les lèvres lorsque je vois que mon kiné secoue la tête  « Non Nathan, ça sert à rien aujourd'hui. T'es absolument pas concentré et t'as vraiment aucune envie d'être là »  «Non ! Je ... » dis-je en me redressant, me taisant lorsqu'il lève une main  « Va, rentre, repose toi et reviens quand tu auras de nouveau envie de t'en sortir » je le fixe, ouvre la bouche pour dire quelque chose, mais n'en fait rien. Il n'a pas tort, je n'ai pas envie d'être ici. Mais j'ai mes raisons. Je les aurais évoqué avec Josh mais il est trop sur les nerf pour qu'il puisse me comprendre.

Alors, sans un mot et avec un simple hochement de tête, je me détourne et me dirige vers les vestiaires. Là, je me change rapidement, met ma veste et mes autres chaussures, puis sort de la salle de rééducation pour me diriger vers la sortie. En route je compose le numéro de l'ambulance pour savoir s'ils peuvent venir plus tôt encore. Mais ce n'est pas possible. Normal, ils ne devaient venir que dans une heure et encore, ils m'ont dit ce matin qu'ils auraient du retard. Je ne peux pas leur en vouloir et leur dit que c'est ok, de m'appeler si jamais ils peuvent venir plus tôt.

En attendant, je décide de rendre visite à Orion à la morgue. Pas très joyeuse comme ambiance, mais vu mon humeur maussade ça ne me dérange pas des masses. Je passe d'abord acheter deux café à l'automate ainsi que deux croissants puis je descends au sous sol et passe devant la réceptionniste qui me connais et sais que je suis ami avec le médecin légiste qu'est Orion. Elle m'ouvre gentiment la porte pour me laisser passer et je me débrouille avec celle de la morgue.  « Salut »dis-je assez sobrement. Tandis que la porte se referme derrière moi, je relève mon regard qui tombe sur un Orion assit, la tête entre ses mains  «J'vois qu'c'est la grande joie chez toi aussi ... » rayais-je en me dirigeant vers lui. Je pose les deux café et le sachet de viennoiseries sur la petite table à côté de lui  «J'ai au moins pensé au café et aux croissants, dès fois que t'en aurais envie  » je lui offre un sourire bienveillant puis arque un sourcil  « ça va pas ?» demandais-je, soucieux.
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Message(#)NATHAN » Don't let me down EmptyDim 23 Avr 2017 - 13:16

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« Crashing, hit a wall
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Hurry up now, I need a miracle
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I call your name but you're not around » ▬ ambiance

Je tente de percevoir voire même de reconnaitre mon mystérieux visiteur au bruit de ses pas, les démarches de chacun étant différentes et les visiteurs si rares, il ne m’est aisé de deviner l’identité des gens qui passent le pas de la porte. Mais pas cette fois. En effet, l’écho ne me renvoie aucune indication, néanmoins cela me met la puce à l’oreille. Et lorsque le sas de sécurité s’ouvre sur le fauteuil roulant de Nathan, je ne suis guère étonné.  « Salut » Ma main quitte ma tempe pour lui adresser un signe qui s’apparente à un « Hey! » de ma part. Je ne me précipite pas pour l’accueillir, pour pousser les tables susceptibles de freiner son ascension jusqu’à moi, pas vraiment mon genre. Je le laisse plutôt se frayer un chemin entre le charriot de soin et la petite table roulante sur lesquels reposent les instruments nécessaires aux autopsies. Et j’entends déjà dans ma tête les mauvaises langues qui me traitent de tous les noms, parce que je laisse ce « pauvre petit chou » se démmerder tout seul. Je balaye cette pléiade de jugements internes certains de mes propres convictions. Comme si assister Nathan allait l’aider à gagner en autonomie ? Et comme je m’y attendais, il parvient sans encombre jusqu’à moi malgré les deux cafés qui tiennent en équilibre plus qu’instable sur sa cuisse droite. Il pose les victuailles sur la table la plus proche et je me félicite d’être cet espèce de maniaco de la propreté si l’on s’intéresse à ce qui était posé sur cette même table une petite demie heure plus tôt. A renfort de détergent et d’huile de coude, la table était digne de recevoir un pique nique en famille !  «J'vois qu'c'est la grande joie chez toi aussi ... » J’esquisse un demi-sourire en levant les yeux au ciel, c’est que Nathan a revêtu son costume de super-héros aujourd’hui ? Je suis en présence de Captain Obvious ! Quelle chance pour moi ! Il enchaine :   «J'ai au moins pensé au café et aux croissants, dès fois que t'en aurais envie  »  Je hoche la tête pour me saisir de l’un des gobelet que j’entrechoque avec le second. Oui, il est tout à fait possible de trinquer avec du café, je ne vois pas où est le problème.  « C’est parfait, merci ! » Je porte le breuvage a mes lèvres et apprécie la brulure du liquide qui s’insinue dans mon organisme.  « Je crois que j’avais besoin d’une pause ! » C’est ma façon de le remercier. Ma façon TRES PERSONNELLE sans utiliser un seul dérivé du mot merci, ça me fait plaisir, c’est cool que tu sois là ou quelque chose qui s’en approche un peu.  « ça va pas ?» Putain, mais elle est cachée où sa cape, merde ? Il ne me lache pas avec ça, décidément !  « Disons que… c’est pas la journée… » J’omets le fait qu’il ne s’agit pas que d’aujourd’hui. C’est pas vraiment un mensonge. Si ?  Une nouvelle gorgée de café et mon regard dévie sur l’imposante horloge fixée juste au dessus de la porte. Je tique.  « Mais, qu’est-ce que tu fou là Nathan ? T’es pas censé être chez le ciné à cette heure là ? »  A mon tour de jouer l’inquisiteur.




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Message(#)NATHAN » Don't let me down EmptyDim 23 Avr 2017 - 13:42

Je dois avouer que ça ne m'étonnes pas des masses de voir Orion aussi... dépressif ? Ayant ras le cul ? Énervé ? En vrai, je ne sais même pas comment définir son état d'esprit actuel. Peut-être un mélange de tout ça. Est-ce vraiment une bonne idée que d'être venu aujourd'hui ? Je viens à en douter jusqu'à ce qu'il n'attrape un de gobelet et qu'il me remercie à sa façon. Si je ne le connaissais pas un minimum je serais déjà sorti de la morgue pour ne pas le déranger d'avantage. Mais je sais qu'il n'est pas des plus chaleureux et que je ne dois pas forcément tout prendre de façon personnelle. Même si ce n'est pas évident, je l'avoue. Je lui adresse un sourire et un hochement de tête pour lui montrer que c'est normal de lui avoir offert le café.

Lorsqu'il m'explique enfin que ce n'est pas sa journée, je grimace, compatissant et hoche la tête.  « Je comprends » dis-je, naturellement. Je comprends quoi ? Rien du tout, à vrai dire. Je ne sais pas ce qui le rends de si mauvaise humeur, mais je peux comprendre qu'il l'est. Je m'apprête à lui poser la question, mais Orion est plus rapide et me demande ce que je fais ici étant donné que je suis sensé être au kiné. Je soupire doucement alors que mon regard se perd dans le breuvage brun de mon gobelet.

 «Censé, c'est le mot » dis-je en grimaçant  « Josh m'a viré de la salle» expliquais-je, haussant les épaules en prenant une gorgé de mon café  « D'après lui je ne suis pas assez motivé pour la thérapie aujourd'hui et je ne mérite donc pas de continuer » je déglutis  «Il n'a pas tort, j'avais pas envie de venir. J'aurais préféré rester dans mon lit ce matin, mais … j'sais pas, un peu de compassion n'a jamais tuée personne. Y a toujours des hauts et des bas pendant une thérapie, je comprends que ce soit frustrant pour un kiné, mais de là à écourter la séance? Je sais même pas si c'est légal, tu sais ?» je lève furtivement mon regard vers Orion, puis pose mon gobelet sur la table et, avisant une chaise, me transfert habilement dessus. Je soupire doucement de bien être et ferme un instant les yeux lorsque mon dos parvient à se détendre une fois que je suis adossé au dossier de la chaise  «Il m'a même pas laissé le temps de m'expliquer pourquoi je n'arrive à rien faire aujourd'hui » je soupire  «faut que je me reprenne, je peux pas me laisser aller comme ça, c'est pas cool » je suis comme ça, toujours à me remettre en question et chercher la faute chez moi-même avant d'essayer de prendre la défense des autres.
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Message(#)NATHAN » Don't let me down EmptyDim 23 Avr 2017 - 14:07

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Je ne suis pas naïf au point de croire qu’un simple café enverra valser tous mes états d’âme du moment, loin de là, mais j’aime à croire que ce geste de la part de Nathan recule cette échéance qui pointe le bout de son nez et me tombera sur la gueule un jour ou l’autre. Ca retarde cette bombe a retardement dont le chrono défile à toute allure en moi.  « Je comprends » Me répond-t-il, et je me satisfait étonnamment de cette réponse. Sa sollicitude me touche, quelque part. Ou simplement le fait qu’il n’insiste pas, qu’il me prenne comme je suis, qu’il n’essaie pas de me changer. A presque trente balais, est-ce vraiment possible de modifier ce que je suis ? Je suis certainement condamner a trainer mes valises et mon sale caractère jusqu’à la tombe. Oups…

 «Censé, c'est le mot » J’hausse un sourcil, ne comprenant pas ou Nathan veut en venir. L’incompréhension ne dure pas plus d’une seconde puisqu’il lèvre bien vite le voile sur le mystère de sa présence entre ces murs.  « Josh m'a viré de la salle» mes lèvres ferment un « o » silencieux alors que je fronce les sourcils. Cela ne ressemble ni à Josh de virer l’un de ses patients, ni à Nathan de se faire congédier en pleine séance.  « Que..? » Je tente de formuler une question mais Nathan poursuit.  « D'après lui je ne suis pas assez motivé pour la thérapie aujourd'hui et je ne mérite donc pas de continuer » Ma main droite vient frotter ma joue une une légère barbe naissante est apparue alors que je l’écoute attentivement.  «Il n'a pas tort, j'avais pas envie de venir. J'aurais préféré rester dans mon lit ce matin, mais … j'sais pas, un peu de compassion n'a jamais tuée personne. Y a toujours des hauts et des bas pendant une thérapie, je comprends que ce soit frustrant pour un kiné, mais de là à écourter la séance? Je sais même pas si c'est légal, tu sais ?» Je roule des yeux sans chercher à m’en cacher. Légal ? Il veut vraiment s’aventurer sur ce terrain ? Encore heureux, Josh à tous les droits de le foutre à la porte si Nathan n’a pas la tête à sa séance, comme si son travail était de lutter contre un mur. Il bosse avec des gens qui veulent s’en sortir, pas avec des patients réfractaires. C’est le tar du psy, j’imagine, que de débloquer ce genre de situation.  «Il m'a même pas laissé le temps de m'expliquer pourquoi je n'arrive à rien faire aujourd'hui » Décidément, Josh à une patience d’ange, mais il faut croire qu’aujourd’hui ce n’est la journée de personne !  «faut que je me reprenne, je peux pas me laisser aller comme ça, c'est pas cool » Je secoue la tête, comme imprégné de la frustration qu’à pu ressentir Josh plus tôt dans la journée. C’est plus fort que moi, mais j’ai envie de le secouer.  « Bien sur que tu vas te reprendre, Nathan !  » Ma voix est sans appel.  « Merde, tu vas pas gâcher des mois de travail parce que t’as un coup de mou en ce moment ! » Je repose mon gobelet sur la table, mes poings venant se caler de chaque côté de mes hanches : « Tu baisses les bras dès que ça devient difficile ou quoi ? » Je soupire à mon tour.  « Si la vie c’était facile tu serais pas le cul dans ce truc de merde ! » Et ma main vient désigner rageusement son fauteuil. Parce que contrairement à beaucoup de gens, je sais séparer Nathan de son handicap et de sa putain de chaise roulante.




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Message(#)NATHAN » Don't let me down EmptyDim 23 Avr 2017 - 14:26

Je sais qu'Orion n'est pas comme les autres. Contrairement à plein de gens, il ne s’apitoie pas sur mon sort et me laisse me débrouiller comme je peux, tout en restant serviable si jamais je lui demande de m'aider. Là où beaucoup de gens voudrons 'protéger le petit chou' que je suis -d'après eux-, lui a une attitude presque m'en foutiste à mon égard. C'est souvent très agréable, mais par moment ça me met mal à l'aise. Comme aujourd'hui, par exemple. Je lui explique rapidement pourquoi je ne suis plus chez le kiné et je pensais qu'Orion prendra ma défense. Mais j'ai, encore une fois, été fort naïf sur ce coup.

Il me dit que oui, je vais me reprendre, me demande si je vais vraiment baisser les bras quand ça devient trop difficile et que je ne vais pas gâcher des mois de travail juste parce que j'ai un coup de moue. Et tout ça sur un ton ferme, froid et sex. Je le fixe, ahuris et met quelques secondes avant de réagir.  «Que ... » je cligne légèrement des yeux et abaisse mon gobelet  «Qu'est-ce qui te prends... ? » demandais-je doucement. Mais Orion ne me répond pas. Il reprends que si la vie était vraiment facile je ne me retrouverais pas le cul dans un fauteuil. J'hallucine un peu, sur ce coup.  « A...attend, quoi ?» demandais-je en posant mon gobelet sur la table.  «Tu crois que c'est voulut ? Tu crois que je le fait exprès, d'avoir un 'coup de mou' comme tu dis ? » demandais-je, fronçant les sourcils  « Que j'invente tout ça ? Putain Orion, sérieux» je secoue la tête  « J'ai dis que je me reprendrais, mais merde, chacun a droit à ses coups de mous et c'est bien connu qu'il y a des moments comme ça ou rien ne va, des séances interminable et crevante qui ne nous avance à rien. C'est NORMAL d'être démoralisé par moment » je sers les dents  « Et j'ai jamais dit que ça allait durer éternellement hein » je lâche mon gobelet avant de l'écraser dans la poigne qui se referme dessus et risquer de mettre du café partout. Je crois bien que je n'aurais pas dû venir, au final.
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Message(#)NATHAN » Don't let me down EmptyDim 23 Avr 2017 - 14:46

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 «Que ... » La voix de Nathan se perd dans un hoquet de surprise.  «Qu'est-ce qui te prends... ? » Et merde… Comme souvent, j’aurais du tourner ma langue sept fois dans ma bouche avant de l’ouvrir. Comme toujours, devrais-je dire. A toujours vouloir dire ce que je pense sans chercher a prendre des gants, je finis pas heurter la sensibilité des gens qui me sont chers. Parce que si je suis si sévère envers Nathan, c’est purement et simplement parce qu’il est important à mes yeux. Mais il est rare que la brutalité soit interprétée comme une marque d’affection, même lorsqu’il s’agit de moi… Je me masse le front, bien conscient que Nathan ne se laissera pas marcher sur les pieds. Quoique, physiquement c’est très possible, mais ça euh c’est une autre histoire !  « A...attend, quoi ?» La suite ne va pas tarder.  «Tu crois que c'est voulut ? Tu crois que je le fait exprès, d'avoir un 'coup de mou' comme tu dis ? » Je tente de répliquer :  « Je n’ai pas textuellement dis ça… » Sauf qu’il n’a pas fini, et que ma défense est clairement bancale.  « Que j'invente tout ça ? Putain Orion, sérieux» Le ton monte, et si la conversation prend un tournant qui n’annonce rien de bon, j’apprécie que Nathan se défende. Je préfère mille fois avoir affaire au Nathan vindicatif même s’il a des griefs à mon égard, que devoir gérer le Nathan démoralisé, plus bas que terre.  « J'ai dis que je me reprendrais, mais merde, chacun a droit à ses coups de mous et c'est bien connu qu'il y a des moments comme ça ou rien ne va, des séances interminable et crevante qui ne nous avance à rien. C'est NORMAL d'être démoralisé par moment » Ses phalanges crient sa frustration alors qu’il repose son gobelet sur la table.  « Et j'ai jamais dit que ça allait durer éternellement hein » Sa dernière phrase me fais inévitablement réagir.  « Il manquerait plus que ça ! Que ça dure éternellement ! » C’est plus fort que moi.  « J’ai jamais dis que tu pouvais pas avoir de coup de mou, ne déforme pas mes propos s’il te plait ! Seulement la rééducation est un travail de longue haleine ! C’est pas un sprint, c’est de la course de fond, et si tu tiens pas la distance, c’est foutu, tu repars à zéro ! » Je soupire à mon tour.  « C’est ça que tu veux, Nathan ? Repartir à zéro ? Ne balaye pas tout ce travail accompli putain... »




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Message(#)NATHAN » Don't let me down EmptyDim 23 Avr 2017 - 15:11

Évidement, je savais bien qu'Orion ne restera pas là à ne rien dire. Ce n'est pas dans sa nature contrairement à moi qui me laisse un peu trop souvent marcher sur les pieds. Mais pas aujourd'hui. J'en ai marre que personne ne semble vouloir comprendre ce que je ressens, qu'aucune personne ne face preuve de compassion. Je pensais chercher un peu de réconfort chez mon ami, mais il est, lui aussi, d'humeur très maussade ce qui n'aide pas à ce que la discussion soit calme et posée. Il ne réagit qu'à ma dernière parole, quand je lui dit que ce coup de mou ne durera pas éternellement.

Il reprends, assez vivement, qu'il ne manquerait plus que le fait que ça ne dure éternellement. Je roule des yeux, souriant et soupirant avec dédain lorsqu'il me dit que la rééducation est un travail de longue haleine. J'aimerais le coupé dans ses paroles mais je n'en fait rien, le déblatérer ses conneries. Il compare la rééducation à de la course de fond, que si je tiens pas la cadence je suis foutu et que je repars de zéro.  « Ah ouais, parce que tu t'y connais teeeellement bien en rééducation, toi, hein ?» dis-je en posant un regard ennuyé sur lui  «Sérieusement Orion, c'est pas à moi, qui suis en rééducation depuis presque 3 ans que tu dois apprendre ça, tu sais ? » je secoue la tête, sentant que je commence à me rétracter malgré moi.

Puis, me fixant, Orion me demande si c'est vraiment ce que je veux, de repartir à zéro et fini par presque me supplier de ne pas balayer tout ce travail accompli. Je soupire et secoue la tête  «Laisse moi gérer ma rééducation comme je veux » dis-je fermement  « Si je veux faire une pause je le fais. C'est mon problème, pas le tiens » je lève mon regard sur mon ami puis me radoucis légèrement  « Moi non plus j'te dis pas comment faire ton travail » reprenais-je en regardant autour de moi, sentant un frisson traverser mon échine en voyant les casiers dans lesquels se trouvent les nombreux morts
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Message(#)NATHAN » Don't let me down EmptyDim 23 Avr 2017 - 15:33

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Ma mauvaise humeur refait surface sans crier gare, elle dormait simplement, ne demandant qu’à être réveillée par le moindre petit prétexte. Nathan se trouve au mauvais endroit, au mauvais endroit, et il va en prendre pour son grade… Il fallait que ça tombe sur lui, évidemment. Son humeur semble avoir muté également. Il est entré avec le moral dans les chaussettes, le voila rengaillardit par toute l’énergie qu’il met au service de sa défense. Et il en faut, car je ne suis pas tendre et mes propos sont acérés comme les scalpels que j’utilise au quotidien. Putain de sale caractère.  « Ah ouais, parce que tu t'y connais teeeellement bien en rééducation, toi, hein ?» Je roule les yeux, derechef. Bien sur que je m’y connais ! Si aux yeux de tous je ne suis « que » le petit assistant du légiste, par le passé j’occupai un poste d’interne en chirurgie. Nombre de mes patients devaient malheureusement passer par l’étape de la rééducation. Mon boulot ne s’arrêtait pas à charcuter au bloc opératoire, mais comprenait également tout un pan de suivi pour la réadaptation et la rééducation de mes patients. Mais évidemment, Nathan l’ignore. Comment pourrais-je l’en blâmer. Et comment pourrais-je blâmer le monde d’ignorer ce minuscule petit détail. Si l’on devait soupçonner une personne d’avoir comme souhait le plus cher de redevenir chirurgien, je vous l’annonce en mille, je ne serais certainement pas dans le top dix ! De la mauvaise graine comme moi, impossible d’en faire quelque chose de bien, pas vrai ?   «Sérieusement Orion, c'est pas à moi, qui suis en rééducation depuis presque 3 ans que tu dois apprendre ça, tu sais ? » Cela étant dis, il marque un point. Il est le mieux placé pour aborder le sujet sa rééducation. Alors merde, pourquoi ça me mets en rogne de la sorte ?  «Laisse moi gérer ma rééducation comme je veux » A mon tour, je sens mes poings se serrer sans que je prenne vraiment conscience de la raison de cette colère qui fait rage en moi.  « Si je veux faire une pause je le fais. C'est mon problème, pas le tiens » Et s’il se radoucit pour tenter de rétablir un semblant de paix dans nos échanges, cela risque de ne pas fonctionner de mon côtéé.  « Moi non plus j'te dis pas comment faire ton travail »Il manquerait plus que ça…  « T’as raison, gères ça bien comme tu veux, je suis pas ta mère ! Mais en tant qu’ami j’estime que ça me concerne ! » Parce que oui, Nathan est mon ami. Et l’amitié a un sens tout particulier à mes yeux.  « Et te gênes pas pour me dire comment je doit faire mon métier de boucher, comme si ça m’importait ? Comme si ça m’épanouissait ? » Les dents serrées je ne peux m’empêcher de rajouter la phrase de trop.  « Toi au moins t’as encore un espoir, gâches pas tout ça… » Moi non. Moi non. Moi non, putain!




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Message(#)NATHAN » Don't let me down EmptyDim 23 Avr 2017 - 16:17

Je connais autant le passé d'Orion comme lui connais le mien. C'est a dire, pas du tout. Il ne sait rien de moi. Il ne sait même pas pourquoi je suis en fauteuil roulant. Peut-être penses-t-il que c'est depuis la naissance ou pas. Il ne sait pas que je suis passé par de nombreuses phases de dépressions, que je suis toujours suivi par un psychologue et que je suis tellement peu stable psychologiquement qu'il suffit d'un seul grain de sable pour enrayer la machine. Il ne sait pas que j'ai fait une tentative de suicide il y a presque deux ans qui m'a valut d'être interné en psychiatrie chez les grands dépressifs. Il ne sait pas que mon père est mort. Comment peut-il le savoir aussi ? Je ne lui ai jamais parlé de mon passé.

Moi, de mon côté, je ne sais pas qu'il a fait de prison. Je ne sais pas qu'il a un jour été interne en chirurgie et que ses rêves de devenir chirurgien se sont volatiliser à cause d'une infime connerie. Les secondes d’inattention qui foutent en l'air notre vie, ça ne me connaît que trop bien. Comment puis-je le savoir ici ? Il ne m'a jamais parlé de son passé.

Je sens que je commence à le pousser à bout. Ce n'est pas mon but premier, loin de là. Mais je n'ai pas envie qu'il me juge injustement. Alors pour une fois j'ose ouvrir ma gueule. Ça risque de me porter préjudice, mais je ne penses pas qu'Orion soit du genre rancunier. Alors autant que ça pète un coup, non ? C'est bien ce qui est entrain de se produire car mon ami ne fait aucun effort pour contenir la rage qui l'habite lorsqu'il me dit ne pas être ma mère mais qu'il est un ami et que ça le concerne. Ça a l'effet de me refroidir d'un coup. Rien que le mot ami me fait un drôle d'effet. Ainsi donc je compte quand même pour Orion ? Je ne dis rien, ne réagis pas, le laisse continuer. Il parle de son travail, m'avoue que ça ne l'épanoui pas et fini par dire que moi, au moins, j'ai encore de l'espoir.

Je le fixe, ne sachant pas quoi dire sur ce coup là. Et j'avoue que, brusquement, je me sens vraiment très idiot.  «Je ... » je pince les lèvres et déglutit  «De quel espoir tu parles ?» demandais-je doucement  «Pour toi, je veux dire. Il est évident que tu insinues avoir perdu quelque chose. Mais quoi ? » demandais-je. C'est la première fois que je suis aussi insistant et que je m'immisce dans la vie privé de mon ami. Mais il est évident que quelque chose le tracasse.  «L'espoir perdu, je connais aussi » expliquais-je, comme pour lui donner une raison de plus de se confier  « Je veux dire, pendant presque deux ans les médecins m'ont assuré que je ne remarcherais plus jamais et je … enfin, ça n'a rien a voir» je balaye mes paroles d'un geste de la main  «Qu'est-ce qui te tracasse ? » demandais-je avec une certaine douceur. Qu'il m'envoie bouler ou non, peu importe. C'est son droit après tout, mais j'espère quelque part qu'il m'explique ce qui ne va pas chez lui histoire que je puisse mieux le comprendre.
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NATHAN » Don't let me down Empty
Message(#)NATHAN » Don't let me down EmptyDim 23 Avr 2017 - 19:25

Don't let me down
Nathan & Orion

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Right now I need a miracle
Hurry up now, I need a miracle
Stranded, reaching out
I call your name but you're not around » ▬ ambiance



Les mots s’envolent, s’échappent de ma bouche et il est alors trop tard pour les récupérés. Il est trop tard pour tout effacer, rembobiner, faire marche arrière. Je n’arrive pas à savoir si je regrette d’avoir énoncé tout haut ce qui me tracasse depuis quelques temps, ou si au contraire je me sens libéré de ce poids. Tout ce que je constate, à en juger par le visage blême de Nathan, c’est que mes demi-aveux auraient pu se faire avec plus de douceur. C’est plus fort que moi, je ressens toujours ce besoin presque viscéral de le pousser dans ses retranchements. Comme si le provoquer, encore et encore, pour réveiller le combattant qui sommeille en lui et lui permettre de se battre contre cette merde que lui avait livré la vie sur un plateau d’argent, ça me permettait en réalité d’oublier mes propres batailles que je ne menais pas. Batailles que je ne menais pas, ou que j’avais déjà perdu. Et je préfère mille fois avoir affaire au Nathan énervé, quitte à en prendre aussi pour mon grade, que de l’entendre s’apitoyer sur son sort ou le voir se faire écraser par les autres qui n’ont aucune considération pour lui. Parce que les autres ont de la merde dans les yeux et une absence totale de considération pour lui, profitant sans vergogne de sa gentillesse et de sa naïveté sans borne. Ca me donne la gerbe rien que d’y penser ! Nathan vaut tellement mieux que cette compassion dégoulinante ! Néanmoins, le blesser n’a jamais été mon but, et j’en viens a douter au sujet de mes précédentes paroles alors que mon ami reste interdit suite à mes déclarations.

 «Je ... » Tu ? Je t’écoutes Nathan…  « De quel espoir tu parles ? » La douceur de ses paroles fait redescendre la pression qui s’accumule jusque dans mes poings et desserre les doigts, l’invitant à poursuivre son cheminement.  «Pour toi, je veux dire. Il est  évident que tu insinues avoir perdu quelque chose. Mais quoi ? » J’expire longuement tant fournir une liste exhaustive des choses que j’ai perdue dans ma vie serait une tache ardue…  «L'espoir perdu, je connais aussi »  « Ah oui ?  » Je me contente de murmurer.  « Je veux dire, pendant presque deux ans les médecins m'ont assuré que je ne remarcherais plus jamais et je … enfin, ça n'a rien a voir» Je ne peux même pas imaginer quelle torture mentale cette nouvelle a du être. Je ne veux même pas l’imaginer, a dire vrai. Parce que je sais que je n’effleurerais pas même un centième de la souffrance que ce genre de drame peut provoquer.   «Qu'est-ce qui te tracasse ? » Je redresse la tête, ne m‘étant pas même rendu compte que je fixais le bout de mes chaussures.  « Excuse-moi.  » Je lui réponds simplement. Juste assez fort pour qu’il l’entende. Mais juste assez bas pour qu’il comprenne que je ne souhaite pas le répéter. Merci éco sur-dimensionné.  « C’est juste… Ca me fou en l’air, je voudrai t’aider à te battre, parce que de mon côté y'a plus rien a sauver. » Je me contente de hausser les épaules  « J’ai même pas pu me battre, alors j’ai trop d’énergie à revendre, et j’essaie de le mettre à profit pour un combat qui n’est même pas le mien… » Peut-être qu’en essayant de pousser Nathan à se surpasser, j’exorcise ma frustration de ne pouvoir rien changer à ma situation ?  « Sauf qu’à l’évidence ça produit l’effet inverse, pas vrai ? »



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Message(#)NATHAN » Don't let me down EmptyDim 23 Avr 2017 - 20:21


Qu'espérais-je réellement ? Qu'Orion s'ouvre à moi ? Que je puisse enfin lire en lui comme je lirais dans un livre ouvert ? Sérieusement ? Non. Non c'est beaucoup trop demandé pour lui. Je l'adore Orion, vraiment, mais il n'est absolument pas du genre à s'ouvrir à le première personne venue. Au final, c'est peut-être pour ça que nous nous entendons aussi bien ? Parce qu'aucun de nous n'aime parlé de son passé ? Mais, comment dit-on ? On ne peut pas comprendre le futur si on ne connaissais pas le passé.

Dans tous les cas, je comprends un peu mieux les réactions quelques peu excessives que peut avoir Orion à mon égard. Il veut m'aider à me battre parce que, d'après lui, de son côté il n'y plus rien à sauver. Je pince les lèvres, fronce les sourcils et affiche une moue interrogative. Mais il continue, disant que lui n'a pas put se battre et qu'il veut mettre son trop plein d'énergie au profit d'un combat qui n'est pas le sien. Mais du coup, ça fait l'effet inverse.

 « Je comprends mieux maintenant» dis-je en me passant une main sur le visage  «Pourquoi t'es si dur avec moi, par moment  » je relève mon regard vers mon ami  «Mais ça va,ok ? Je vais bien, je m'en sors. Ça ne me fait pas de mal que tu me foute un coup de pied au cul de temps en temps, mais … Orion, tu l'as dis toi-même : ce combat n'est pas le tien. C'est le mien. Je ne souhaite à personne, pas même à mon pire ennemi, de vivre ne serait-ce qu'un centième de ce que je vis au quotidien. Mais … un peu d'égoïsme par moment ne fait pas de mal » je prends une profonde inspiration  «Je veux dire … on peut toujours relativiser. Un peu toujours se dire que notre situation n'est pas pire que celle d'un autre. Moi par exemple, je peux toujours utiliser mes bras. Mais … quand on est enfermé dans cette situation douloureuse, des douleurs physiques ou mentales, on ne peut pas penser justement et on penses que notre situation est la pire de toute.  » j'hausse les épaules  « Qu'est-ce que tu as perdu ? Pourquoi tu dis qu'il n'y a plus rien à sauver de ton côté ?» demandais-je, me disant qu'Orion semble prêt à se confier. Donc autant essayer de voir si je peux en apprendre un peu plus encore.
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Message(#)NATHAN » Don't let me down EmptyLun 24 Avr 2017 - 18:18

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Si je ne pourrais jamais comprendre ce que vis Nathan compte tenu de son handicap, je pense pouvoir imaginer quel impact le regard des autres peut avoir sur lui. Il a la malchance de se trainer de lourdes chaînes bien visibles aux yeux de tous, difficile en effet d’ignorer ses deux roues et sa structure de métal qui n’est jamais bien loin. Cependant il jouissait d’une certaine tolérance de la part des inconnus qu’il rencontrait, j’imagine. J’avais le sentiment de vivre le schéma inverse, mes chaines étant invisibles mais la compassion à mon égard quasi-inexistante. Il était en effet difficile de deviner que j’avais pu séjourner plusieurs mois en prison et pour des charges qui me désignaient comme étant le seul et unique responsable, sans l’ombre d’un doute. Cependant, une fois le voile levé sur mon expérience carcérale, impossible de dénicher une once de ce qu’on appelait le « bénéfice du doute », tous me jugeaient immédiatement, me rangeant dans la catégorie « voyou », « bon à rien », « ancien détenu ». Ouais, je devenais le mal incarné, la délinquance personnifiée, que du bonheur. Je ne me définissais alors plus que par cette étape de ma vie, réduisant toutes les autres à l’état de virgule sur le roman de mon existence.  « Je comprends mieux maintenant»Comme je le comprends mieux également.   «Pourquoi t'es si dur avec moi, par moment  » Je me raidis à nouveau, peu à l'aise avec la critique...  «Mais ça va,ok ? Je vais bien, je m'en sors. Ça ne me fait pas de mal que tu me foute un coup de pied au cul de temps en temps, mais … Orion, tu l'as dis toi-même : ce combat n'est pas le tien. C'est le mien. Je ne souhaite à personne, pas même à mon pire ennemi, de vivre ne serait-ce qu'un centième de ce que je vis au quotidien. Mais … un peu d'égoïsme par moment ne fait pas de mal » J'accuse le coup, du moins j'essaie. Je crois. Je me rassure en me disant que mes coups de pieds au cul ne sont pas vains.  «Je veux dire … on peut toujours relativiser. Un peu toujours se dire que notre situation n'est pas pire que celle d'un autre. Moi par exemple, je peux toujours utiliser mes bras. Mais … quand on est enfermé dans cette situation douloureuse, des douleurs physiques ou mentales, on ne peut pas penser justement et on penses que notre situation est la pire de toute.  » Je ne partage pas forcément son point de vue, mis je le respecte? J'imagine que c'est déjà un grand pas dans notre altercation.  « Qu'est-ce que tu as perdu ? Pourquoi tu dis qu'il n'y a plus rien à sauver de ton côté ?» Je hausse les épaules, parce que je suis bon qu'à ça aujourd'hui, hausser les épaules.  « Hum... Rendu où j'en suis, je crois que j'ai à peu près tout perdu si tu veux mon avis. » Je balaye mes propos du revers de la main.  « Et le pire c'est que c'est de ma faute, j'ai même pas quelqu'un pour me défouler. » J'esquisse un demi sourire, sauf que c'est tout sauf drôle.




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Message(#)NATHAN » Don't let me down EmptyLun 24 Avr 2017 - 22:01


Je ne sais pas si Orion me comprends, mais en tout cas il ne semble pas partager le même avis que moi. Dans tous les cas, il ne réagit presque pas quand je lui demande ce qu'il a perdu. Certes, il me répond, mais je me retrouves, du coup, avec encore plus de questions qu'avant ! Que veut-il dire par 'avoir tout perdu' ? Qu'est-ce qui de sa faute ? Putain, mais qu'est-ce qu'il a fait pour venir à penser ça ? Que peut-il bien avoir eu dans sa vie pour qu'il se dise que tout espoir est perdu ? Est-ce vraiment aussi grave que ça ? Tant de questions que je n'ose pas poser. S'il ne parle pas de lui-même peut-être n'a-t-il tout simplement pas envie d'en parler ?

En proie d'un combat intérieur pour savoir si je dois lui poser ces questions ou non, je décide de me prendre un peu de temps. Un simple  « hmh, je vois ». C'est tout ce que je dis, alors que je me penche en avant pour attraper le sachet de croissants. J'en sors un et mord dedans, essayant de faire le moins de miettes possible et laisse le silence s'installer réellement. Un silence de mort, dans le propre du terme si on veut. Je prends une deuxième bouchée que j'avale avec le reste de mon café, puis repose le croissant le sachet et m'essuie les mains sur mon pantalon.

 « Hm, bon » je relève mon regard vers mon ami. Oserais-je ? Oserais-je pas ?  « Qu'est-ce qui se passe vraiment ?» osais-je finalement.  «Je veux dire pourquoi tu dis que tu as tout perdu ? » demandais-je en posant mon regard sur lui  « ou plutôt … QU'EST CE QUE tu as perdu ?» j'incline légèrement la tête sur le côté  « Comment ?» je pince les lèvres  « Et en quoi c'est ta faute ?» je le regarde et me fait violence pour ne pas ajouter que s'il ne veut pas en parler je ne l'oblige en rien. J'avoue que je n'ai pas envie de lui donner le choix.
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Message(#)NATHAN » Don't let me down EmptySam 29 Avr 2017 - 19:16

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Pertinemment conscient que mon comportement ne permettra jamais à Nathan de me tendre le main, je reste néanmoins buté, prostré dans mon mutisme de merde, préférant rester évasif plutôt que de cracher ce qui me pèse sur le coeur. Pourquoi ? Parce que je suis seul à porte ce fardeau depuis si longtemps qu’en partager le poids me parait impossible. Parce que tellement de chose semblent partir en vrille dans ma vie, et cela depuis tellement longtemps, je ne saurai même pas par où commencer. C’est vrai ça ! Au juste, quel est le plus gros merdier dans ce foutoir qu’est devenue ma vie ? Mon merdier a absorbé ma vie, je crois bien ! Et j’imagine aisément le désarroi de Nathan face à mes multiples ruses pour détourner ses questions indirectes. Echapper à mes responsabilités, ça me connait, ça me connait plutôt deux fois qu’une. T’as affaire à un expert mon pote ! Un expert pour camoufler les apparences !  « hmh, je vois » je le regarde cacher son croissante. Je me dis que je ferais mieux de faire comme lui, de parler du feuilletage de cette viennoiserie, de parler du cadavre qu’on m’a ramené ce matin, crise cardique, ou de la pluie, du beau temps. D’absolument tout. Sauf de moi. Je suis déterminé a enterré le sujet « confessions », sauf que Nathan me tend une dernière perche.  « Hm, bon » Se racle-t-il la gorge.  « Qu'est-ce qui se passe vraiment ?»J’avale difficilement ma salive.  «Je veux dire pourquoi tu dis que tu as tout perdu ? » La précision de ses questions ne me laisse guère d’échappatoire.  « ou plutôt … QU'EST CE QUE tu as perdu ?» Avide de détails, il poursuit.  « Comment ?» Je me contente de me frotter l’arrière du crane, du bout des doigts, me demandant quand cet interrogatoire va finir.  « Et en quoi c'est ta faute ?» Je relève le yeux vers lui alors qu’il m’achève avec cette dernière question. Quelques secondes de battement, et une décision à prendre. Lui faire confiance, ou non ? Se confier, ou pas ? Et autant de questions qui font écho à celle que Nathan a osé formuler malgré les barrières que j’érige pour ne permettre à personne de m’atteindre. Nathan s’est frayé un chemin malgré mon arsenal d’auto-défense, il m’a touché. Coulé ? Mes épaules s’affaissent dans un lourd soupir. « J’ai pas envie de te polluer avec toutes les merdes qui me tombent sur le coin de la gueule, Nathan. » Pourtant, je ne me satisfais pas de cette réponse. Parce qu’il a su s’engager dans cette brèche et maintenant je ressens presque le besoin de parler. Je tente de me rassurer avec ce « presque ». « Hum. » Je ne sais pas comment m’exprimer, c’est pitoyable. « Ecoutes, ça te dis… ça te dis qu’on se tire d’ici ? On va parler ailleurs, hein ? » J’espère que mon attitude ne le découragera pas, lui qui a réussi a percer ma carapace, là où tant d’autres on échoué.




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