Antoine parti, Cassandra déprimait un peu. Beaucoup. Lui qui avait tenu une place importante dans sa vie. Et il s'était envolé. Du jour au lendemain. Le pire, dans tout ça, c'était qu'ils n'avaient pas rompu de manière officielle ... Officielle dans le sens où ça c'était fait ... pas de manière conventionnelle à dire vrai. Il lui avait dit qu'il devait partir pour le travail. Qu'il allait revenir. Qu'elle devait l'attendre. Et puis, quand t'attends un mois, deux mois, trois mois et que t'as plus de nouvelles, tu te dis qu'il s'est bien fichu de toi. Alors oui, Cassandra l'avait un peu mauvaise à dire vrai. Elle aurait préféré qu'il lui dise que c'était fini. Qu'il ne voulait plus. Qu'il voulait que ça s'arrête. Tout simplement. Ca lui aurait fait mal, bien sûr. Pas certaine qu'elle l'aurait bien pris non plus. Mais au moins, elle ne passerait pas son temps à regarder son téléphone ou bien à checker ses mails, attendant une manifestation de sa part. Mais rien. Le silence. Le calme plat. Aucune nouvelle. Cassandra pouvait donc en conclure que Antoine était sorti de sa vie et qu'il n'avait aucune intention de revenir dans les parages. Et ça la peinait un peu quand même. Dans le sens où elle l'avait aimé. Et lui, il la laissait tomber comme une vieille chaussette pourrie. Et ça, c'était moche. C'était très moche. Voilà pourquoi elle avait décidé d'aller voir Enzo. Pour venir se plaindre ... Ouais, bon, elle savait que Enzo ne pourrait pas faire grand chose. Juste compatir. Ca serait bien. Ouais. La voilà donc devant l'appartement d'Enzo. Devant la porte de son frangin. Et elle avait fini par sonner, attendant la réponse de ce dernier. Elle lui avait envoyé un message, il lui avait dit qu'il était là. Elle espérait qu'il n'ait pas eu un empêchement de dernière minute.
Voilà que je recevais un message de ma petite sœur, Cassandra, me demandant si j’étais chez moi. Après les récentes grandes aventures que j’avais vécu, oui, je rentrais un peu plus tôt chez moi. Faut dire aussi que ces temps-ci, les dealers et camés sont plutôt bien discrets. Aucune mission n’est de rigueur, ou alors des petites arrestations mais qui nous fatigue pas vraiment, tout comme les contrôles et les patrouilles. Avec mon équipe habituelle, on était resté toute la matinée à l’aéroport pour vérifier les sacs. Mais finalement, aucune action. Le désespoir je ne vous dis pas ! J’avais clôturé quelques dossiers au bureau l’après-midi même et j’étais rentré chez moi. Il n’était pas non plus tôt, mais pas tard non plus. C’était donc avec plaisir d’avoir des nouvelles de ma petite sœur que j’avais retrouvé il y a peu de temps, pour me demander si elle pouvait venir. Je trouvais tout de même ça étrange, comme si c’était urgent et qu’elle n’allait pas bien. Je n’eus pas le temps de me proposer trente six milles questions, le temps de me rendre présentable, de ranger un peu l’espace vital, surtout du salon, qu’elle sonnait à la porte. Quand je venais lui ouvrir avec le sourire, je remarquais son expression bien trop triste et dépitée. Cassie, qu’est-ce qu’il se passe ? Pas le temps de passer par les formalités, là elle m’inquiète bien trop et d’un côté j’étais content qu’elle vienne frapper à ma porte pour régler son problème. Enfin, si je le pouvais, en tout cas, je ferais tout pour que ça soit le cas et qu’elle reparte de chez moi avec le sourire. Ou tout du moins, avec un air bien moins triste. Je me décalais alors de l’entrée pour la laisser passer, et pouvoir parler au calme.
Elle n'avait pas la grande forme. C'était un fait. Pour autant, Cassie n'avait pas forcément envie d'inquiéter Enzo. Quoi que, si elle venait le voir, c'était que ... Et bien, c'était qu'elle voulait ... avoir son avis. Peut-être se serrer dans ses bras. Elle ne savait pas trop. Elle avait besoin d'un câlin. Ca faisait déjà un petit moment qu'Antoine était parti. Elle n'avait pas encore eu l'occasion d'en parler à Enzo ou bien à Mina. Mais ça la chagrinait. Ca l'embêtait. Elle avait envie ... de se confier un peu. D'en parler. Elle n'était pas certaine qu'Enzo était la meilleure personne à qui elle pouvait en parler. Après tout, elle avait l'impression qu'il avait quelques ... atomes crochus avec Antoine. Mais bon. Elle avait envie de lui dire. Peut-être aurait-il un oeil avisé sur ce sujet. Elle espérait en tout cas. Donc, là voilà. Elle avait sonné à la porte et ladite porte avait fini par s'ouvrir. Tout de suite, ou presque, Enzo avait remarqué que ça n'allait pas vraiment. Il lui posa la question, d'ailleurs. Elle se contenta d'un haussement des épaules. "Bof ... Disons que ... C'est un truc qui m'embête depuis quelques semaines déjà." Et oui, quelques semaines. Ca passait vite quand même mine de rien. Ca passait vite. Pas assez selon ell. Elle aurait bien aimé que la blessure soit refermée. Mais ce n'était pas encore le cas, bien malheureusement. Ca aurait été tellement bien si ... Et bien, ça aurait été tellement bien qu'elle puisse oublier tout cela d'un claquement de doigts. Seulement, c'était pas le cas. C'était pas possible. "Antoine est parti ... J'ai plus de nouvelles de lui." Elle secoua la tête.
Lorsque j’ouvris la porte à ma petite sœur, je comprenais tout de suite que ça n’allait pas. Déjà parce qu’elle n’était pas aussi souriante, mais surtout parce que je retrouvais cette mimique lorsqu’elle était triste. Avant que notre mère ne se mette vraiment à boire et à perdre notre garde, Cassie avait toujours cette expression, ce regard si triste, cette façon de me fixer qui me demandait de l’aider. Là, malgré les années, malgré les traits en plus qu’elle avait pris, c’était la même petite fille que j’ai connu qui était devant moi. Et autant ça me faisait chaud au cœur, autant ça me faisait mal au cœur. Je ne pouvais pas rester sans rien faire, j’espérais vraiment que je pourrais tout faire pour elle. Je serais prêt à tout pour elle. J’ai déjà tout fait pour la revoir, pour la retrouver, donc j’estime vraiment que je peux tout faire pour l’aider. Parce que oui, quelque chose n’allait pas et ça me bouffait déjà de l’intérieur, alors qu’elle était devant moi que depuis quelques secondes. Je la laissais donc rentrer à l’intérieur, et une fois que j’eus refermé la porte derrière elle, voilà qu’elle arrivait à me dire le fond du problème. Je fronçais les sourcils à cette annonce. Pourquoi je m’en doutais ? Ok, je m’étais toujours méfié de ce type, j’imaginais bien son passé louche et j’avais surtout peur qu’il influence mal ma sœur. Mais au final, il lui brisait le cœur, et je ne sais vraiment pas quel est le pire. Je reste figé, surpris et choqué en même temps. Je ne sais même pas quoi dire jusqu’au moment où je me mets à respirer et à lâcher un faible mais intense Mais quel connard ! … Tu ne sais pas du tout pourquoi ? Il ne t’a absolument rien dit ? Vous ne vous êtes pas disputé ? Oui, j’essayais de comprendre, mais je me rendais compte qu’elle avait certainement besoin que d’un simple signe d’affection. Mais ça, si elle s’en souvenait, elle devait savoir que ça n’a jamais été mon fort. Alors aujourd’hui, alors qu’on a grandi et évolué séparément.
Ouais. Antoine était parti. Elle pensait qu'il reviendrait. Elle pensait que tous les deux, c'était à la vie, à la mort d'une certaine manière. Sauf que ce n'était pas le cas au final. Non. C'était pas à la vie, à la mort. Il était parti. Et il ne reviendrait pas. Ou du moins, elle ne pensait pas que c'était le cas. Et c'était blessant. Et c'était ... oui, ça la faisait un peu déprimer à dire vrai. Et pas qu'un peu. Elle savait qu'elle devait remonter la pente. Mais voilà. Elle ne pouvait pas vivre dans le passé. Non. Elle devait avancer. Elle devait faire son deuil de cette relation. Passer à autre chose. Penser à autre chose. Ne plus s'en préoccuper. Tout simplement. Quoi qu'il en soit, Cassandra n'avait pas attendu longtemps pour lui dire ce qui la travaillait. Pour lui dire ce qui se passait. Elle en avait un peu gros sur le coeur. Beaucoup même. Elle essayait de ne pas trop y penser. Mais bon. Enzo était un peu sur le cul d'apprendre cela. Elle secoua la tête. "Non, on ne s'est pas disputés. Tout allait bien entre nous." Elle eut un hochement de la tête. "Il m'a juste dit qu'il avait un problème à régler." Elle ne savait pas quoi. Il ne lui avait pas précisé. Il n'avait rien dit à ce sujet. Du moins, il n'était pas rentré dans les détails. Et elle n'avait pas pensé à poser la question. Et maintenant, elle s'en mordait plus ou moins les doigts à dire vrai. "J'pense que j'aurais dû lui poser un peu plus de questions." Elle poussa un soupir. Ennuyée. Blessée.
La voir dans cet état, aussi mal, me rappelait vraiment trop notre enfance, et cette petite fille qui fragile que j’aimais tant mais que j’étais incapable de protéger et de garder auprès de moi. Ce jour-là, quand elle est partie dans une autre famille, je me suis littéralement ouvert la main en frappant contre un mur tellement je m’en voulais de ne pas avoir réussi à la retenir. Encore plus quand ce fut le tour de Mina. Je me suis senti tellement minable et tellement faible sans elles, que je pouvais imaginer la sensation que pouvait ressentir ma petite sœur à cet instant. En fait, en y réfléchissant, en écoutant ses réponses, je me rendais compte que c’était ce que j’avais fait subir à Maxyn quand je suis parti seulement en laissant un message vocal C’est un lâche. Tout comme je l’ai été. Lui répondais-je, loin d’être fier de mes fautes. J’étais davantage énervé contre ce pauvre type pour me morfondre sur mes agissements. Mais cela ne servait à rien de songer à la possibilité d’avoir agi autrement, ce n’était pas le cas, et on ne peut pas refaire le monde avec des « si » Je peux faire des recherches si tu veux. Je t’ai bien retrouvé sans connaître ta famille d’adoption. Le retrouver sera un jeu d’enfant. Bon ok, je ne l’avais pas retrouvé, c’est elle qui nous avait retrouvés. Mais l’idée était là. Et puis justement, le retrouver, fouiller sur sa vie, sur son passé, nous permettrait d’en savoir plus, de comprendre pourquoi il a quitté ma petite sœur qui est formidable et qu’on n’abandonne pas, à part en cas de force majeur. Peu importe sa réponse à vrai dire, je sais que je ne vais pas me gêner pour approfondir mes recherches sur lui. Oui, j’en avais d’ailleurs déjà faites. Mais je n’avais pas continué puisqu’il me semblait être vraiment un chic type. La prochaine fois, je ne me laisserais pas si facilement avoir, pour sûr.
Une dispute, une grosse engueulade, oui, elle aurait pu gérer. Mais là, elle ne savait pas vraiment ce qui avait pu lui passer par la tête à dire vrai. Elle ne savait pas trop pourquoi. Pourtant, elle avait l'impression qu'ils étaient heureux tous les deux. Elle avait l'impression que ça se passait bien et qu'ils pouvaient ... qu'ils pouvaient se construire un avenir ensemble. Ou du moins, ouais ... avoir quelques années ensemble. Mais non. Ce n'était pas le cas. Peut-être qu'elle avait fait peur à Antoine. Peut-être qu'il ne voulait plus de cela. Peut-être qu'il avait envie d'être ... libre. Ou bien avec une autre personne. Cassandra n'en savait rien. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'il était parti. De banales excuses. Lui disant qu'il avait des trucs à régler. Elle avait cru ... la brune avait cru qu'il reviendrait après avoir résolu ses souci. Mais force est de constater qu'il l'avait tout simplement abandonné. Et maintenant, il ne donnait plus de nouvelles. Elle regarda son frère tandis qu'il lui disait qu'Antoine avait fait preuve de lâcheté. Comme lui. Cassandra ne connaissait pas toute l'histoire de son frère. Il lui restait encore des choses à apprendre sur lui. Des choses à découvrir. Et là, elle ne voyait pas ... pourquoi il lui disait ça à dire vrai. "Pourquoi ?" lui demanda-t-elle tout simplement. Elle n'était pas certaine que son frère allait lui répondre mais elle tentait quand même. Sait-on jamais. Pour elle, ça n'avait rien à voir. Mais comme elle n'avait pas tous les détails. Peut-être que c'était le moment pour en apprendre un peu plus sur elle. Sur son frère. Cassandra eut un léger haussement des épaules tandis qu'il lui disait qu'il pouvait toujours faire des recherches sur Antoine. Qu'il le retrouverait. "J'suis pas certaine que ça soit une bonne idée." Elle secoua la tête. "S'il est parti ... C'est peut-être qu'il en avait marre de moi. Je sais pas." Elle pencha la tête dans un soupir et elle en profita pour se vautrer dans le canapé. Ouais. C'était la déprime. Ouais, elle savait très bien que son frère n'y pouvait rien. C'était gentil à lui de vouloir le rechercher mais à quoi bon ? A quoi ça servirait qu'il le recherche ? Pou qu'elle puisse souffrir encore un peu plus de cet abandon ? Non. C'était pas une idée. C'était pas une solution du tout même. Cassandra ne disait pas qu'elle ne voulait jamais le revoir. Mais pas maintenant. Il lui fallait un peu de temps ... le temps de digérer tout cela. Pour sûr.
Cette situation est loin d’être idéale, et pourtant je sais que ça va nous permettre de nous rapprocher, de se sentir encore plus des frères et sœurs avec ce genre d’aventures. Cette relation d’amour qu’ils avaient entretenue, avait été bien trop rapide, bien trop cliché pour que ça paraisse vrai. Pour ma petite sœur, oui, ça se voyait, mais quelque chose clochait chez lui, je le sentais. Je ne lui dirais certainement pas que j’avais raison, mais je le pensais fortement. Non, je devais être là pour elle, pour l’aider à traverser cette période désagréable et malsaine de sa vie. Je voulais déjà qu’elle aille, mais ce n’était pas possible, il fallait qu’elle endure la souffrance de cet abandon et la peine qu’il lui avait causé pour se sentir enfin mieux et pouvoir passer à autre chose. Tout comme je l’avais difficilement fait avec Amelia. J’ai eu beaucoup de mal à l’oublier, et encore aujourd’hui oui, je repense à elle. Mais le fait d’avoir à présent ce crush pour Delilah, me fait l’oublier peu à peu. Je me dis que ce sera certainement la seule solution pour que ma petite sœur puisse vraiment oublier cet homme. Mais en attendant, elle ne connaissait pas encore les détails de ma lâcheté. Fallait croire que je n’avais jamais pris le temps ou l’occasion de lui en parler. Peut-être était-ce le moment pour que je puisse lui faire changer les idées, au moins pour ce soir. C’est une longue histoire, je t’expliquerais bien ça devant une bonne pizza qu’est-ce t’en penses ? Oui, la bouffe et la boisson était le meilleur remède contre les déprimes de ce genre. Même si je ne savais pas si ma sœur buvait beaucoup d’alcool, je n’allais pas trop l’en priver si elle m’en demandait. Mais voilà qu’elle se rejetait la faute. Je fronçais les sourcils, pas content du tout et lui répondais Ah non ! Comment veux-tu qu’on puisse en avoir marre de toi ?!? Il n’a juste pas su mesurer la valeur que tu as. Je suis sûr que tu trouveras un homme qui t’aimera tellement qu’il ne pourra plus te lâcher d’une semelle ! Bon ok, j’étais extrême, mais je voudrais tellement lui remonter un peu le moral que j’étais prêt à tout et à dire des exagérations.
Cassandra était un peu dégoûtée. Et pas qu'un peu à dire vrai. Ouais. Cette histoire avec Antoine ... C'était ... pas quelque chose qui lui faisait que du bien. Mais en même temps, s'il était parti ... C'était qu'il devait avoir une bonne raison. Non ? Elle n'en savait trop rien. Mais il était clair que Cassandra pestait contre toute cette histoire. Bien sûr, Enzo n'était pas responsable de tout cela. Mais savoir qu'il compatissait à sa peine ou bien qu'il essayait de lui remonter le moral. C'était gentil de sa part. Même si elle savait que ça serait loin d'être évident ou suffisant pour la soulager. Enfin. Elle avait tourné la tête vers Enzo et elle l'avait regardé. Il avait des choses à lui dire. Des histoires qu'il ne lui avait pas dit encore. Pas pour le moment en tout cas. Et Cassandra était curieuse. Si ça pouvait lui faire oublier un peu Antoine, ça serait pas une mauvaise chose. Non. Du tout. Elle le regarda, avec la tête légèrement sur le côté, tandis que son frangin lui disait qu'il voulait bien lui parler de tout ça. Mais au détour d'une pizza. "Oui ... j'veux bien ... j'dis pas non." Elle eut un hochement de la tête. "Avec de la glace aussi ..." Ouais. "Parce qu'une rupture sans pot de glace, c'est pas vraiment une rupture." Elle secoua la tête. Enzo avait réagi par rapport à ce que sa petite soeur venait de dire. Sur le fait qu'Antoine en avait eu peut-être marre d'elle. Et que c'était pour ça qu'il était parti sans rien dire. Du moins, c'était la seule conclusion à laquelle Cassandra était parvenue. Mais Enzo n'était pas d'accord avec ça. Du tout. Non. S'il était parti, c'était un abruti. Et c'était tout. Cassandra eut un sourire à son entente. "C'est gentil." Ouais. Il cherchait à lui remonter le moral. Et c'était agréable après tout. Néanmoins, elle était certaine qu'elle était pénible. Et que c'était peut-être pour cela que ... Et bien, pour cela qu'il était parti. Elle n'en savait rien. Cassandra avait fini par s'installer sur le canapé. "Tu nous commandes quoi comme pizzas ?"
La rupture, ça me connait. Bien sûr, je n’ai pas été très sympa la première fois, j’ai été lâche même. Mais au moins, j’ai eu ce que je méritais vu qu’à mon tour, je me suis fait abandonner. Même si ça a été bien plus correct que ce que j’avais fait à Maxyn. Non je ne me pardonnerais jamais je crois bien, surtout pour Zoé. On m’a tellement fait culpabiliser autour de moi, que j’ai l’impression que c’était une erreur terrible. Alors qu’avec le recul, elle était encore tout bébé, et c’était ce dont j’avais besoin pour me retrouver. Aujourd’hui, je n’aurais plus ce genre d’égarement au moins. Pour cela, je me devais d’assumer mes erreurs, et ça commençait par en parler à mes proches, aussi nouveaux soient-il. Donc oui, je comptais en parler à Cassie, et peut-être était-ce le bon moment pour en parler avec elle. Mais pour cela, il fallait que je me remplisse l’estomac, et j’avais bien envie d’une bonne pizza. Pour sa part, c’était surtout de glace dont elle semblait avoir besoin. Son cliché me fit rire aux éclats. Même si en soit, il n’y a rien de drôle vu qu’elle parle de nouveau de sa rupture. Je n’ai jamais compris en quoi ça pouvait aider à apaiser une peine de cœur, mais si tu en as envie, j’en commande une tout de suite. Je me levais pour aller chercher la carte des pizzas, vérifiant que dans cette pizzéria ils proposaient bien des glaces, jusqu’à ce qu’elle doute d’elle-même. Du peu que je la connais, je peux dire que c’est lui l’idiot qui est parti en laissant un trésor derrière lui et ça me tuait d’entendre les paroles aussi dénigrantes de ma petite sœur. Cette dernière me demandait ce que j’allais choisir comme pizza, mais vu qu’elle allait en manger, je ne pouvais pas choisir seul En général je prends une buffalo, mais exceptionnellement, je peux bien en prendre une au saumon. Lui répondais-je en haussant les épaules. Parce que oui, vu notre dernier repas au resto ensemble, je sais qu’elle aime bien ce poisson. Et franchement, je suis loin de trouver ça dégueulasse, au contraire.
Il y avait des choses qu'elle ne savait pas sur son frère. Est-ce qu'elle avait envie de les connaître ? Est-ce que ça n'allait pas lui faire peur ? Non. Ca n'allait pas lui faire peur. Ce qui était le passé, c'était le passé. Et quoi qu'il arrive, quoi qu'il lui dise, il resterait toujours son frère. Tout simplement. Elle venait de le retrouver. Et il était clair que ... Et bien, il était vrai que Cassandra n'avait pas l'intention de lui tourner le dos. Du tout. Elle avait retrouvé son frère. Et ce n'était pas pour s'éloigner de lui à nouveau. Non. Du tout. Enzo était peu coutumier du fait de ... manger de la glace lors d'une rupture. Elle se contenta de hausser les épaules. "Je sais pas ... mais c'est la tradition." Elle eut un hochement de la tête. "Peut-être parce que c'est trop bon. Ou bien parce que tu peux faire une orgie de glace. Et que ça te bousille le cerveau un moment tellement c'est froid." Ca devait être ça à dire vrai. "Après ... normal que tu comprennes pas trop ... C'est plus un truc de filles." Elle eut un hochement de la tête. Ouais. C'était pas pour les mecs, c'était certain. Mais il était clair qu'elle n'allait pas passer à côté de cela. Bien sûr, si Enzo voulait l'accompagner, pourquoi pas ? Ils se goinfreraient de glace tous les deux avec de la pizza. Ca pouvait être top également. Ouais. Cassandra était vautrée dans le canapé de son frangin tandis que ce dernier allait se charger de ... Et bien, de commander une pizza. "J'aime bien le saumon mais une pizza au saumon ..." Elle secoua la tête. "Non ... Sans façon." Ouais. Carrément pas. "Et comme j'suis toute seule et que j'ai pas ma ligne à surveiller, va pour une buffalo." Ouais. Elle n'était pas chiante. Non.
Que ce soit dans les films et même dans la réalité, les femmes aiment beaucoup se consoler avec des glaces ou avec des confiseries. Et non, je ne comprenais pas pourquoi, ça ne leur faisait que prendre du poids. Et du cholestérol. Mais comment leur en vouloir si ce n’est la seule solution envisageable qui puisse fonctionner. Encore moins à ma petite sœur. Après tout, ce n’est pas comme si elle me disait en avoir absolument besoin tous les jours. Je ne l’espère pas après tout. Elle me fit doucement rire d’ailleurs, en me disant que c’était simplement une tradition. Une tradition de filles oui, pour sûr. Dans ce cas-là, autant faire en sorte de manger bien gras tout autant que bien sucré. D’où l’idée de la pizza. C’était parfait pour pallier à la rupture assez mauvaise. On essayait de relativiser, mais je savais très bien ce qu’elle ressentait. Se faire abandonner sans véritables excuses. Et je n’aurais jamais voulu qu’elle vive ça un jour. Mais maintenant c’était trop tard. Je fus alors surpris qu’elle n’aimait pas les pizzas au saumon, mais je pouvais comprendre aussi, après tout, c’est préparé d’une manière différente, ça ne peut pas plaire à tout le monde. Je ne me doutais pas non plus qu’elle se serait laissé aller à la même pizza que moi, mais je fus tout de même ravi. Je lui offrais un large sourire et répondais Ah ! Bonne nouvelle ! J’en commande deux tout de suite ! Je récupérais mon téléphone et passais la commande, qui heureusement, n’allait pas trop tarder. Je n’espère pas non plus que tu vas te laisser aller et manger aussi mal tous les jours hein ?! Le protecteur était de retour. Le sport aussi est un très bon moyen d’extérioriser toutes les peines ou les malheurs qu’on peut avoir, c’est d’ailleurs bien plus efficace selon moi ! Oui, je prônerais toujours les bienfaits du sport, c’est clair.
Cassandra n'avait pas eu de grandes histoires d'amour jusqu'à présent. Elle avait rencontré quelques hommes. Mais Antoine était bien le premier qui avait fait battre son coeur de la sorte. Et le premier qui lui avait brisé le coeur de la sorte. Et elle espérait que ça ne se produirait plus jamais. Après, bien sûr, elle n'était pas décisionnaire à ce niveau mais bon. Mais si on lui laissait le choix, ouais, elle aimerait bien trouver quelqu'un. Et puis se fixer pendant un bout de temps. Après ... Et bien ... Après, elle ne savait pas trop. Peut-être qu'elle ferait mieux de rester toute seule, qui sait ? Possible. Elle poussa un léger soupir. Elle ne voulait pas vraiment penser à cela. Non. Elle ne voulait pas pourrir la soirée de son frère non plus. Parce qu'elle se doutait que ça ne devait pas lui faire totalement plaisir qu'elle vienne se plaindre chez lui. Il ne disait rien, bien sûr. Parce qu'elle était sa petite soeur. Et qu'il ferait tout pour sa petite soeur. Mais bon. Il n'était pas vraiment responsable du fait que ... Et bien, qu'Antoine s'était tiré. Et elle n'avait pas trop envie de le bassiner avec cette histoire. Non. Il avait déjà ... Elle n'irait pas jusqu'à dire qu'il avait des problèmes mais bon. Il avait ses propres problèmes à gérer. Elle ne voulait pas trop l'embêter non plus. Même si elle savait qu'elle était la bienvenue. Enfin, passons. Pour les pizza, Cassandra allait manger la même chose que lui. Et Enzo avait pris son téléphone afin d'appeler pour commander les pizzas, justement. "Ils font un prix quand tu commandes les deux mêmes ?" C'était pas ... C'était pas ce qu'elle mangeait le plus souvent. Du tout. donc, c'était normal qu'elle pose la question à dire vrai. S'il pouvait avoir un prix, pourquoi pas ? Enzo lui posa une question. Il ne souhaitait pas vraiment qu'elle s'enfonce et qu'elle dépérisse. Non. Fallait pas qu'elle mange des saloperies tous les jours. Et il ne fallait pas non plus oublier le sport. Cassandra eut un frissons dans le dos. "Le quoi ?" demanda-t-elle en regardant son frangin. "C'est un mot que je ne connais pas." Elle secoua la tête. Parce que ... Parce que Cassandra n'était pas une grande sportive à dire vrai. Du tout.
A force de parler pizza, oui je commençais sérieusement à avoir faim. C’était tant mieux avec un parfait timing, Cassie n’aurait pas pu mieux arriver. Même si ça me désole vraiment qu’elle vienne en étant triste et avec le cœur brisé, j’aurais voulu que ça ne lui arrive jamais, mais ça fait partie des aléas de la vie et de l’amour malheureusement. Je ne connais personne qui n’en a pas eu un seul et qui a pu trouver l’amour de sa vie avec le premier ou la première. Pour le coup, je n’ai pas beaucoup connu d’histoire d’amour, mais chacune d’elle a fini par foirer et souvent par ma faute. Parfois oui je repense à mon premier amour, me demandant ce qu’elle est devenue, et oui aussi je repense à Maxyn. Mais la nostalgie finit par passer quand je me dis qu’elle est bien mieux sans moi. Et ça se passe bien en ce moment avec Zoey donc je ne peux pas rêver mieux. Je venais donc de raccrocher après avoir commandé les pizzas alors que ma sœur me demandait s’il y avait un prix en commandant deux pizzas Non mais on a une bouteille de coca offerte. Lui répondais-je en haussant les épaules. Ce n’était pas l’idéal comme avantage mais c’est toujours mieux ça que rien et j’étais loin de m’en plaindre. C’est alors que j’essayais d’inclure le mot sport dans la conversation, mais quelque chose me disait qu’elle n’était pas fan de cette pratique. J’avais vu juste, elle me faisait rire en me disant qu’elle ne connaissait pas ce mot Vraiment ? Il n’y a pas un seul sport qui t’intéresse ? Lui demandais-je perplexe et surtout par curiosité. Tu n’as pas besoin d’en faire de toute façon, tu as une très bonne ligne. Je suppose que tu ne manges pas souvent de pizzas je me trompe ? Oui c’était même presque sûr, vu sa question sur la ristourne. Au moins, même s’il n’y a pas de sport dans sa vie, elle a une bonne hygiène alimentaire. Du moins, c’est ce que je suppose si déjà elle ne mange pas autant que moi de pizza. Même si bon, je n’en mange pas non plus toutes les semaines, j’essaie d’allier mon sport avec mon alimentation. Mais c’est pas évident tous les jours.
Résignée, dépitée, abattue ... Tant de mots qui pourraient correspondre à Cassandra, et surtout à l'humeur de cette dernière. Parce que oui ... C'était pas génial. Pas génial du tout à dire vrai. Ouais. Non. Mais elle ne pouvait pas faire autrement. Elle devait ... Elle devait penser à autre chose. Elle ne devait plus penser à ce crétin ignorant. Elle espérait juste que sa colère ... à son encontre finirait par passer. Elle espérait également que ce n'était pas une colère vaine. Qu'il n'était pas mort ou un truc dans le genre. S'il était mort, elle s'en voudrait, sans doute, de lui en vouloir autant. Elle tourna la tête vers son frangin. Il venait de commander les pizzas. Il avait tout juste raccroché. "J'dois t'avouer que ... je suis pas fan de sodas." Elle secoua la tête. "J'suis plus jus de fruits. Ou eau." Ou alcool, de temps à autre, pour noyer son chagrin. Mais elle savait bien que ça ne servait pas à grand chose. Non. L'alcool, c'était pas la meilleure solution au monde. Du tout. Et puis, de toute manièe, elle n'était pas si alcool que ça. Enfin. Enzo lui parla un peu de sport. Non. Cassandra n'était pas une adepte du sport. Et sans doute ne le serait-elle jamais. "Un peu la piscine, peut-être." Elle eut un hochement de la tête. "Mary-Louise essaie toujours de m'entraîner pour faire un footing. Mais c'est pas mon truc." Il devait pas connaître ML. Elle ne lui en avait peut-être pas parlé. Ou peut-être qu'elle l'avait fait. Elle ne savait plus trop à dire vrai. En tout cas, oui, c'était pas une grande sportive. Son frère la complimenta sur sa ligne. Le fait qu'elle était plutôt bien comme ça. Elle secoua la tête. "Non ... pas souvent." Elle secoua la tête. "J'dirais pas que ça m'arrive pas de me lancer tenter par des petites choses qui sont pas bien pour le corps. Mais c'est rare." Elle faisait attention à sa ligne. Et sans doute qu'elle continuerait à faire attention. Même si ... Elle n'avait pas de copain en ce moment. Ouais. "Bon ... assez parlé de moi." Ouais. Elle en avait marre de parler d'elle. "Et ta choupinette ? Elle va comment ?" Elle voulait parler de sa fille. De sa petite nièce.