| (#)Lun 4 Sep 2017 - 20:52 | |
| Toute cette histoire rendait Théodora à cran. Si en plus du fait de se sentir trahie parce que son frère aîné avait jugé bon de ne pas l’écouter et d’en faire qu’à sa tête, elle se sentait aussi blessée, parce qu’elle avait l’impression que Gauthier ne lui faisait pas assez confiance pour se débrouiller seule concernant son fils. Et ça faisait bien plus mal qu’elle ne voulait – ou ne laissait – le croire. Un coup de poignard dans le dos. Oui, ça ressemblait à ça. Mais après tout, maintenant que Milena était à côté d’elle et qu’elle semblait croire que passer devant la justice ne semblait pas être une si mauvaise idée. Cela ne coutait rien de demander à l’avocate de ce qu’elle pensait de tout cela, même si dans le fond, rien ne l’y obligeait. Mais même temps qu’elle avait à peu près un pied dans l’affaire. « Je ne sais pas si c’est nécessaire, c’est un conseil. Tu ne sais pas de quoi demain sera fait, des règles bien établies sont une base. Ensuite tu peux les changer, les adapter au fil des années mais à mes yeux c’est un moyen de se protéger. Imagine que vous ayez décidé qu’il peut le voir un week-end sur deux. Et à la fin du week-end il ne veut pas ramener ton fils, voulant passer un jour de plus avec lui. Cela ne fait pas de lui un mauvais père mais à mes yeux c’est une situation instable qui poussera aux débordements. » Théodora poussa un léger soupir. Une situation instable ? Tellement. Oliver n’était même pas au courant qu’il avait un papa qui se trouvait bien plus proche que ce qu’il ne pouvait le croire et la jeune femme ne savait comment gérer la chose au mieux. Passer devant le juge lui semblait être quelque chose de si grand. D’impressionnant. Autant pour elle que pour son fils, elle en était sûre. « Tu sais, passer devant la justice ne fait pas du père de ton fils un incapable. Il ne peut pas espérer tout d’un coup jouer un rôle majeur dans la vie de son fils dans sa situation actuelle. » Cette fois, la jeune maman se passa une main dans les cheveux, nerveuse. Elle avait pourtant l’impression que ce serait le cas. Ils ne se baseraient que sur des faits et les faits étaient là. Emre n’avait pu être là depuis la naissance de son fils parce qu’il s’était retrouver en prison. En prison. Est-ce qu’ils prendraient seulement en compte ce qui pourrait être dit, est-ce qu’ils n’écouteraient que les parents ou est-ce qu’ils feraient intervenir des personnes externes. Si Gauthier ou Charlie avaient à mettre leur grain de seul dans l’histoire, elle était certaine que le sort d’Emre prendrait un mauvais tournant. Il n’y avait que Connor qui ne s’était pas vraiment prononcé sur la question. En même temps, c’est à peine s’ils ne communiquaient pas plus lorsqu’ils étaient à des milliers de kilomètres l’un de l’autre qu’en vivant à présent sous le même toit ces deux-là. « J’ai une question qui va probablement te paraître idiote, mais il est possible qu’un juge puisse refuser un droit de visite au père sans que je ne demande quoi que ce soit ? Je n’y connais rien là-dedans et je sais que le passif d’Emre pourrait jouer en sa défaveur, mais je n’ai pas non plus envie qu’on lui retire complètement tous ses droits. Enfin je ne crois pas… J’en sais rien… » Elle était totalement perdue dans cette histoire, leur vie avait été paisible jusque-là et elle avait envie que ça continue comme ça. « Désolée… en réalité, je suis complètement paumée dans toute cette histoire. J’ai peur de ce qu’il se pourrait se passer. J’avais fait une crois définitive sur le père d’Oliver, jamais je n’aurais cru qu’il puisse un jour refaire surface et maintenant… » Un soupir lui échappa. « Enfin peu importe. Tu es là pour te détendre et je t’embête avec tout ça, excuse-moi. » Elles étaient toutes les deux là pour se vider un peu la tête et passer un bon moment en étant déconnecté de l’extérieur… C’était plutôt raté pour le coup, mais elles pourraient toujours rattraper la donne. |
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| (#)Lun 11 Sep 2017 - 19:49 | |
| Tu peux voir que Théodora est désemparée et blessée. Tu essayes d’arrondir les angles mais tu n’as pas l’impression d’avoir un réel succès. Il faudra que tu t’excuses auprès de Gauthier, tu n’avais nullement voulu nuire à sa relation avec sa petite sœur en venant l’aborder mais la situation t’avait complètement échappée. Toutefois, vu que Théodora te demandait l’avis sur la question, tu décidais de le lui donner. Tu ne rentrais pas dans les détails parce que tu ne les connaissais pas vraiment. La version des faits que tu avais eue était celle de Gauthier, le frère aîné protecteur qui n’avait jamais dû porter Emre dans son cœur. Et ça tu en étais bien consciente. Alors tu exposais ton opinion le plus simplement du monde te basant sur tes années d’expérience. Il n’y avait qu’elle qui pouvait prendre une décision de ce genre et elle seule. Elles ne sont jamais faciles à prendre mais il faut savoir faire des choix et celui qu’elle devait faire n’était pas des moindre. Etait-il possible et préférable de priver son enfant de son père ou non ? Tu te souvenais très bien des termes que Gauthier avaient employés, tu savais qu’il ne voulait même pas envisager que cet homme joue un rôle dans la vie de son neveu et pourtant, tu refusais d’avoir une quelconque influence sur ce choix pour Théodora. Tout ce que tu dis c’est que passer par la justice n’est pas toujours une mauvaise idée. La jeune femme resta un moment pensive face à tes paroles avant de te demander : « J’ai une question qui va probablement te paraître idiote, mais il est possible qu’un juge puisse refuser un droit de visite au père sans que je ne demande quoi que ce soit ? Je n’y connais rien là-dedans et je sais que le passif d’Emre pourrait jouer en sa défaveur, mais je n’ai pas non plus envie qu’on lui retire complètement tous ses droits. Enfin je ne crois pas… J’en sais rien… » Ah nous y voilà … Ton cœur se serra un instant en pensant que Gauthier et Théodora n’étaient peut-être qu’au début du petite crise qui allait secouer leur relation. Car si Gauthier semblait prêt à tout pour que le père de son neveu ne l’approche pas, Théodora ne semblait pas de cet avis. Voilà qui promettait des discussions houleuses, tu n’en doutais pas. Il faudra certainement que tu te prépares à être un cousin d’atterrissage pour l’un ou pour l’autre, tu étais incapable de faire des prédictions. « Non. Le lien du sang est ce que la cour reconnaîtra en premier. Ce qu’elle voudra vérifier c’est si Emre est en capacité financière et matérielle d’accueillir son fils. Si c’est le cas, vous avez tous les deux les mêmes chances si tu ne demandes rien. Par contre, il faut qu’il soit conscient que s’il retombe dans ses anciens travers et qu’il est pris la main dans le sac, il risque bien de perdre tout droit sur cet enfant. » La loi n’était pas tendre avec les dealeurs mais ces derniers semblaient plutôt enclins à la briser. Tu ne savais pas si Emre s’était remis à dealer ou pas, cela ne te regardait pas, ce n’était pas ton domaine. Pourtant, tu voulais que Théodora sache dans quoi elle se lançait, c’est tout. « Désolée… en réalité, je suis complètement paumée dans toute cette histoire. J’ai peur de ce qu’il se pourrait se passer. J’avais fait une crois définitive sur le père d’Oliver, jamais je n’aurais cru qu’il puisse un jour refaire surface et maintenant… Enfin peu importe. Tu es là pour te détendre et je t’embête avec tout ça, excuse-moi. » Tu hoches la tête, tu comprends qu’elle soit paumée. A vingt-trois ans, cela faisait beaucoup trop de responsabilités. Et puis elle avait raison, vous étiez venues pour vous détendre alors il était peut-être temps de clôturer cette conversation pour aujourd’hui. « C’est moi qui suis désolée. Tu n’as pas à décider aujourd’hui ou maintenant. Prend le temps de réfléchir, tu feras le bon choix. » Ca tu en es intimement persuadée. Tu te levais de la chaise longue sur laquelle tu étais assise avant de dire : « Je pense aller faire un tour dans le jacuzzi tu m’accompagnes ? Promis, on ne parle plus de choses désagréables. » Il y avait tellement d’autres sujets de conversation à votre disposition que cela n’allait pas être si difficile non ? Quand tu vis la jeune femme se lever pour te suivre un grand sourire se dessina sur ton visage alors que tu lui posais des questions sur ses études. Oui, il était temps de se détendre.
the end
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