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Message(#)snap out of it (carlisle) EmptyMar 23 Mai 2017 - 15:53



≈ ≈ ≈
{ we attract what we're ready for, it's something i can't ignore }
carlisle ✰ andrina

« Wo hěn gāo xìng rèn shì nín. », déclare-t-elle face à l’homme d’affaire  qui se courbe légèrement, après lui avoir fait un grand sourire. Il lui répond par un compliment sur la soirée et Andrina sourit, imite sa gestuelle c'est-à-dire, penche sa tête en signe de respect à son tour, avant de le remercier. « Xie xie. » Elle devra répéter l’opération avec toute la lignée d’individus grisonnants, en costume noir, aux sourires polis et commerciaux qui suit. Tout ça, sous les flashs des photographes qui immortaliseront cette soirée, donnée en l’honneur des investisseurs étrangers - notamment Hongkongais - de Cathay Pacific. Elle ne sait pas pourquoi on l'a invité ce soir - mise à part pour représenter son grand père - la rencontre semble très professionnelle, bien loin des galas ou des vraies fêtes que la compagnie a déjà organisé. Au programme : célébration de l’acquisition d’un nouvel appareil pour agrandir la flotte, beaucoup de photos aux mises-en-scènes un peu exagérées (avec les pilotes et le personnel navigant en costume) et tout un cérémonial de discours de remerciements avec des chiffres, des statistiques, encore plus de remerciements puis des blablas sur l'avenir radieux de la compagnie qui mettra tout le monde de bonne humeur. - Nina, arrête de lever les yeux au ciel, c’est grossier, elle entend murmurer, à côté d’elle. « Personne ne leur dit que c’est grossier de ne mater que mes seins ? » Touché coulé, elle se dit, quand elle n’entend pas de réponse. Elle est particulièrement blasée de tous ces regards qui se détournent du sien pour se plonger dans son décolleté, surtout qu'elle était loin d’arborer un bonnet D. Quelques heures plus tôt, elle avait décidé d'ignorer robes provocantes, trop courtes ou brillantes pour cet événement leur préférant un costume noir, très sobre mais contrairement aux pilotes, elle ne portait pas de chemise sous sa veste et dévoilait, sans gêne, la peau de sa région sternale. Il y avait déjà eu beaucoup plus affriolant mais elle reconnaissait que le choix restait aguicheur. Seulement, même Brandon en fin de soirée et après une vingtaine de shots parvenait à la regarder dans les yeux... d’où son agacement. Est-ce qu’ils se pensaient discrets ou est-ce qu’ils adoptaient ouvertement un comportement primitif ? Elle donne sa dernière poignée de main avant de redresser la tête et tourner les talons, sans même s’excuser, pour abandonner sa tâche. Il ne restait plus que trois pauvres types et son estomac criait famine, elle avait hâte de passer au dîner. Elle rejoint alors les autres invités dans la grande salle de réception où s’amoncellent des dizaines de tables où trônent vaisselle fine et scintillante, bougies et autres décorations. C'est très pompeux peut-être même trop, juste à la limite de la surcharge. Malgré tout, tout le monde semble s'en accommoder voire même apprécier ou du moins, ils le prétendent. Ce qui ne serait pas surprenant vu le pedigree des personnes présentes.

Elle est parfaitement dans les temps, se dit-elle, en remarquant que la plupart des personnes s'activent pour rejoindre leur place pour dîner. Elle observe aussi les pingouins qui circulent d’un pas pressé et sérieux entre les tables, entre la cuisine et les tables ou qui commencent déjà à servir champagne et petits fours. Elle allait sûrement s’enfiler cinquante amuse-bouche puisqu'ils allaient devoir attendre longtemps avant le plat principal. Elle flairait déjà les successions de discours habituels avant, pendant et après le dîner. On vient vers elle elle reconnaît l'assistant d'une des associés, arrivé à sa hauteur, il tient un carton dans sa main et lui désigne de l’index une table à l'autre bout de la pièce. - Nina, on t’a changé de place, tu verras ton nom, tu t’installes là-bas, à la place de Tammy Hastings. Elle est absente et il y a des investisseurs à la table, hongkongais, mais ils parlent parfaitement anglais. Tu seras tranquille. Assure-toi juste qu’ils passent un bon moment. Nina prend un air entendu et prend congé. Le pauvre garçon détale aussi tôt, fonce sûrement vers une autre personne pour une autre mission tandis qu’elle traverse la salle pour gagner sa nouvelle place. Elle lance des petits sourires aux personnes qu'elle reconnaît sur le chemin et, avant de s'asseoir près de ses compagnons de table, elle se présente. « Bonsoir, Andrina Farrell. » On fait le rapprochement avec son grand-père, bien évidemment, et la conversation est lancée. Elle n’est qu’à moitié absorbée par l'échange, résiste tant bien que mal à l’envie de sortir son téléphone et s’efforce de paraître intéressée. Jusque-là, elle avait été assez concentrée pour ne pas faire attention aux noms joliment calligraphiés sur les autres cartons, elle ignorait donc qui allait s’installer aux places vacantes. Elle aurait peut-être dû être plus attentive, cela lui aurait permis de se tenir prête, une grimace presque imperceptible fane son visage quand elle le voit.
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Message(#)snap out of it (carlisle) EmptyVen 26 Mai 2017 - 0:55

« Cara, tu sais très bien que c'est important. » Murmura Carlisle, essayant vainement de convaincre sa compagne. Malheureusement, cette dernière restait sourde à tous ses appels, à toutes ses supplications. Il baissa les yeux, secoua la tête et finit par soupirer : rien n'y faisait. Cara était obstinée et déterminée ; il perdait inutilement de l'énergie à essayer de la convaincre. Mieux valait rendre les armes immédiatement, plutôt que de perdre un temps monstrueux. « Je ne te comprends pas. » Souffla-t-il du bout des lèvres, alors qu'un poids désagréable venait chuter lourdement au plus profond de son être. Cette sensation ne lui était pas familière, et Carlisle avait beaucoup de mal à l'accepter. Et pour cause : jusqu'à maintenant, le pilote et sa fiancée avaient toujours été sur la même longueur d'onde. Tous deux avaient toujours été d'accord sur un point : leur carrière était importante, voire même essentielle. Ils avaient besoin de s'accomplir dans le travail pour être heureux. « Tu as toujours aimé ces soirées mondaines. Tu m'y as traîné pendant des années, et l'une des seules fois où ta présence est presque impérativement requise, tu me fais faux-bond. » Constata-t-il, amer. Pourquoi ? Soit disant parce qu'elle croulait sous le travail, justement. Carlisle ne niait pas – il savait que sa fiancée était très occupée, et que certaines dates fatidiques approchaient à grands pas. Mais jamais elle n'avait annulé sa présence à une soirée telle que celle qui se tiendrait ce soir. Jamais elle n'avait refusé l'occasion de se pavaner à son bras, parée de ses plus beaux bijoux et vêtue de la dernière création Balmain ou Vuitton. Il écouta vaguement Cara se confondre en excuse, puis décida de mettre fin à cette mascarade. « Je dois te laisser, Cara. Nous en reparlerons ce soir. » Ou plutôt, demain. Parce que ce soir, l'Australien risquait de rentrer tard et de ne pas avoir franchement envie de s'expliquer. Il alla s'habiller pour la soirée, et patienta de longues minutes dans le salon. Comme si, inconsciemment, il espérait voir Cara débouler à toute vitesse. Mais rien de tout cela n'arriva ; l'héritier Bishop, avant de partir, prit soin d'abandonner son téléphone portable dans l'entrée. Il avait besoin de se vider l'esprit.

Carlisle, venu en solitaire, n'avait pas fait de zèle : convoqué à vingt heures pour le dîner, il était arrivé dix petites minutes avant le début des festivités. Le temps pour lui d'ajuster son costume de pilote – dress code oblige – et de déposer son casque sur le comptoir de l'accueil. L'hôtesse l'avait rangé, et lui avait remis un petit carton joliment calligraphié pour qu'il puisse récupérer son bien au moment de partir. Il passa une main dans ses cheveux, inspira profondément, et entra dans l'arène. Investisseurs, pilotes, hôtesses de l'air – l'horizon de Cathay Pacific était représenté, et facilement identifiable. Il salua poliment quelques têtes qui lui étaient familières, et se dirigea directement vers la salle de réception. S'y pressaient déjà la plupart de l'assemblée, à laquelle Carlisle ne se mêla pas. Une hôtesse lui désigna d'une main tendue la table où il était placé ; ni une, ni deux, il alla à la rencontre des personnes qui allaient partager sa soirée. Une belle brochette d'investisseurs, deux pilotes qu'il salua d'une poignée de main, et croisa un regard qui lui sembla familier. Il mit une seconde avant de faire le point, et de réaliser à qui il avait à faire.  « Mademoiselle Farrell. » Salua poliment Carlisle, baissant légèrement la tête devant l'héritière de la compagnie. Le pilote saisit avec douceur la main qu'elle lui tendait et, en grand gentleman qu'il était, la porta à ses lèvres pour y déposer un léger baiser. Aussitôt fait, il libéra la fine main de l'héritière, et fit le tour de la table jusqu'à trouver sa place. Une fois installé, ses doigt glissèrent sur la table et attrapèrent l'écriteau qui désignait la place de sa compagne. Il le fit disparaître au creux de son poing et, devant l'air surpris de son voisin, se justifia : « Ma fiancée ne pourra malheureusement pas être présente ce soir. Elle est souffrante. » Mensonge, évidemment. L'investisseur hocha poliment la tête, et balança une formule de politesse discrète, que Carlisle savait sincère. Ce simple geste d'empathie le rendit encore plus mal à l'aise qu'il ne l'était déjà ; Carlisle n'aimait pas mentir, surtout sur des choses aussi futiles. Mais il savait aussi que les investisseurs n'auraient pas compris l'absence de sa future épouse, alors qu'un gros contrat venait d'être signé. Le pilote releva la tête en entendant les premiers mots d'un discours sans doute interminable qu'un PDG de Cathay Pacific commençait à prononcer ; soudainement sorti de sa léthargie, il lutta pour ne pas laisser ses pensées dévier. La liste des chiffres et des bilans positifs de la compagnie était exposée, et semblait réjouir les investisseurs. La fin du discours arriva plus rapidement qu'il n'avait osé l'espérer, et comme d'un seul homme, l'assemblée se leva pour applaudir le PDG. Ce dernier profita de son moment de gloire, et annonça le début du dîner. « Vous devez être fière de la réussite de votre grand-père, Mademoiselle Farrell. » Commenta l'un des investisseurs se trouvant autour de la table.
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Message(#)snap out of it (carlisle) EmptyVen 2 Juin 2017 - 16:41

Carlisle.
Elle était certaine de le voir ce soir. Elle voulait le voir ce soir. Dès son arrivée elle l'avait cherché parmi les visages présents puis entre ses obligations auprès des invités, elle avait discrètement demandé à l'hôtesse d'accueil de l'avertir quand il se présenterait. Elle n'eût aucune nouvelle jusqu'à l'heure du dîner et voilà qu'il surgissait de nulle part alors que tout le monde était déjà attablé. Nina s'était demandé s'il était malade, s'imaginant déjà utiliser ce prétexte pour prendre de ses nouvelles voire même lui rendre visite mais un regard sur lui suffit pour constater qu'il avait l'air en parfaite santé. Quoiqu'un peu gêné d'être au centre de l'attention lors des salutations peut-être. Elle le suit des yeux jusqu'à ce que son tour vienne et qu'il se place près d'elle. Nina ne sait pas vraiment si c'est son statut d'héritière ou leur première rencontre qui lui permet de bénéficier de tant d'égards mais elle est ravie de ses manières de gentleman. Ses lèvres dessinent un sourire étrange alors qu'elle cherche à accrocher leurs regards. Elle répond, comme un écho, mais son ton est légèrement différent, il y a beaucoup de sous-entendus derrière son "Ravie de vous revoir... M. Bishop." Nina ne lui a jamais caché ses intentions, mais malgré tout, elle a hésité. Son prénom lui a brûlé les lèvres mais elle jugea qu'il ne fallait pas se montrer aussi familière, elle allait le braquer or, il était déjà assez réservé de nature. De toute façon, elle ne se faisait pas d'illusion et s'attend à le voir rester indifférent. Elle se souvient bien de leur dernière conversation et ne l'oubliera pas de sitôt ; la preuve, elle terminait mentalement une stratégie d'approche pour qu'il tombe sous son charme et qu'il réalise enfin qu'on ne pouvait pas résister à Andrina Farrell. Elle est tout de même obligée de détourner son attention de lui quand on lui adresse la parole, pour une banalité mais l'observe, du coin de l'oeil, et le voit prendre le carton à côté de lui. Grâce au peu de la conversation entre Carlisle et son voisin qu'elle perçoit et à ce qu'elle lit vaguement sur ses lèvres, Nina pense comprendre la raison de sa venue tardive : il était sûrement au chevet de sa fiancée 'souffrante'. Le terme lui semble fort, cela ne lui ressemblait pas d'aller s'amuser alors que sa compagne était malade mais elle ne s'attarde pas plus sur ce point, elle pourra toujours le questionner plus tard. Déjà, des applaudissements retentissent annonçant l’inauguration de la succession de discours. Elle lance un sourire à l'investisseur près d'elle. Puis, son regard reste planté sur le pilote, pendant tout ce temps, à la manière d’un prédateur observant sa proie, capable de bondir dans le prochain battement de cil. Elle se demande encore s'il a remarqué son manège et se délectera s'il montre une quelconque expression de gêne ou de malaise, signifiant qu'il est tout sauf indifférent. Ainsi, elle ne suit pas tout ce qui est dit sur la compagnie et qui semble intéresser tous les invités ni ce qui a suscité de si forts applaudissements au final. Elle s'est levée, avec les autres, pour se mêler aux démonstrations de joie et de fierté concernant tous les succès de la compagnie et remarque que certains regards sont tournés vers elle. Autour de la table, on lui glisse même un mot concernant son grand-père. Habituée, elle garde son sourire de convenance et se rassoit, lorsqu'on annonce le dîner, avant de répondre. « Oui, extrêmement fière. » Sa réponse n'a pas le temps d'être développée, elle est interrompue car on sert les entrées. Elle ne s'en formalise pas et commence à manger dès que tout le monde est servi et que les bruits de couverts se font entendre parmi le joyeux brouhaha. « Mon grand-père était un homme extraordinaire, doté d'une détermination sans faille et il a cru en ses rêves. Je l'admirerais toujours, avant tout pour ça. Que la compagnie soit devenue une telle réussite, c'est aussi grâce au travail de gens comme vous. » Elle fait allusion aux investisseurs mais aussi à toutes les personnes s'engageant à faire de Cathay Pacific, une compagnie aérienne de qualité, d’où son regard balayant tous les visages autour de la table. Un visage en particulier, bien évidemment. Ainsi, elle passe tout le dîner à honorer son nom de famille, en vantant les bons chiffres de l’entreprise comme en écoutant attentivement les anecdotes de chacun. D’où elle est, elle ne peut pas vraiment tenir une conversation avec Carlisle alors Nina se contente de lui lancer des coups d’œil, à intervalle régulier, parfois accompagnés d’un sourire. Le temps lui semble interminablement long.

Dès la fin du dîner, elle n’a qu’une idée en tête : aller lui parler et, bien sûr, mettre en place la première partie de son plan. Il donne l’impression d’être prêt à s’en aller pour saluer d’autres gens ou même pour quitter la soirée. Elle ne saurait le dire, à son expression. Se débarrassant avec courtoisie et politesse du grand bavard dont elle connaissait déjà toute la vie, elle se glisse discrètement auprès de Carlisle. D’un toussotement, elle lui fait signifier sa présence. « M. Bishop. Est-ce que vous vous amusez ? » Elle attend sa réponse. « Vous ne devez sûrement pas avoir le cœur à la fête avec votre femme, enfin je veux dire fiancée, souffrante mais j’espère que la soirée vous plaît. » Elle attrape deux coupes de champagne sur un plateau porté par une serveuse passant près d’eux et en tends une à Carlisle. « Restez encore un peu. » Nina espère que ses yeux de chien battu suffiront, un peu plus, et elle battrait des cils même si cela n’avait pas eu d’effets sur lui la dernière fois. « Ils ont organisé une sorte de tombola, avec un voyage à gagner en premier prix, ça vaut le coup, non ? Allons acheter des tickets. »
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Message(#)snap out of it (carlisle) EmptyMar 6 Juin 2017 - 21:22

Il est là, mais son esprit est perdu dans les embrumes. Quelque part ailleurs, loin de cette foule qu'il ne connait pas et qu'il n'a surtout pas envie de connaître. Son esprit vogue, se disperse, et plie finalement sous le poids des questions et des incertitudes qui commencent à l'envahir. Pourquoi ? Pourquoi est-il là ce soir ? Pourquoi Cara n'a-t-elle pas tout fait pour se libérer ? Pourquoi se retrouve-t-il à la table de l'héritière de la compagnie ? Pourquoi sent-il que quelque chose d'anormal est en train de se dérouler, sans pour autant être en mesure de mettre le doigt dessus ? Pourquoi s'inflige-t-il cette soirée mondaine, alors qu'il ne rêve que de paix et de repos ? Ce soir, Carlisle se contente de faire acte de présence pour faire perdurer la (bonne) réputation de Cathay Pacific. Il assure son poste, il assure ses arrières, et il attend patiemment que les aiguilles de sa montre hors de prix arrivent sur des chiffres suffisamment descends pour qu'il puisse s'éclipser sans que cela ne se remarque. Par chance, le discours d'un des dirigeants de la compagnie ne s'éternise pas. Quelques rappels de chiffres et autres récompenses obtenues cette année, puis place au repas. Les mets, succulents, se succèdent tout en laissant le temps aux convives d'échanger. Carlisle, comme à son habitude, répond poliment aux questions qui lui sont posées mais ne lance pas la conversation. Il observe, écoute, acquiesce ; toutes ces convenances lui semblent légères, presque obsolètes.

« Toujours. » Répondit-il poliment, inclinant légèrement la tête pour appuyer ses propos. L'Australien, bien évidemment, mentait. Sa place n'avait jamais été dans ce genre de festivités ; discret et réservé, la vie mondaine ne lui convenait aucunement. Il préférait infiniment sortir boire un verre avec un ami au bar, inviter Cara à aller dîner au restaurant, ou regarder un match de foot avachi dans son canapé. « Et vous ? » Demanda-t-il, alors que l'héritière Farrell profitait de la présence d'un serveur pour s'emparer de deux coupes de champagne. Elle lui en tendit une, qu'il hésita à accepter. « Je ne suis pas certain que ce soit raisonnable ; j'ai de la route à faire, et je ne compte pas m'éterniser. » Se justifia le pilote. Il prit néanmoins la coupe que l'héritière lui tendait, afin de la débarrasser. Il arqua un sourcil en entendant Andrina lui parler de l'absence de sa compagne, et ne put s'empêcher de rectifier ses propos. Il avait déjà suffisamment menti pour ce soir. « Ma fiancée n'est pas souffrante ; elle a simplement été dans l'incapacité de venir ce soir. Elle a tendance à crouler sous le travail, ces derniers temps. » En tout cas, c'est ce qu'elle ne cessait de lui répéter. Carlisle, même s'il regrettait souvent son absence, comprenait. Ils avaient toujours été d'accord sur ce point : leur carrière professionnelle tenait une place importante dans leur vie. Ils avaient envie de réussir, d'exceller, de se surpasser. Ils s'étaient mutuellement soutenus, et avaient fait chacun fait quelques sacrifices pour parvenir à leurs fils. Néanmoins, ces derniers temps, Carlisle avait l'impression que l'emploi du temps de Cara était plus serré que jamais. Elle s'absentait souvent, et longtemps. Ils se croisaient à peine, échangeaient quelques banalités sans grand intérêt, et retournaient à leurs postes respectifs. « Mais j'apprécie votre sollicitude. » Concéda l'héritier Bishop, en souriant légèrement. Il se demanda dans quelle mesure Andrina avait fait preuve de sincérité, puis balaya ses doutes d'un revers de main. Qu'importe, après tout : elle n'avait rien fait de mal. « Ne me dites pas que vous avez peur de vous retrouver seule parmi cette foule. » Déclara Carlisle en arquant un sourcil, surpris d'entendre la requête de l'héritière Farrell. En quoi sa présence pouvait-elle lui être nécessaire ? « Je ne vous croirais pas, de toute façon. Votre réputation vous précède. » Ajouta le pilote, quelque peu amusé par la situation. Il ne connaissait pas Andrina personnellement, mais il n'était pas sans savoir qu'elle était de toutes les mondanités et autres galas. Elle aimait briller, être au centre de l'attention, attirer tous les regards et autres convoitises. Pour cela, Carlisle ne la blâmait pas : elle était jeune, et avait été éduquée pour répondre aux attentes du monde des affaires. Il céda finalement, et porta le liquide pétillant jusqu'à ses lèvres. Il ne prenait pas beaucoup de risque ; c'était la première goutte d'alcool qu'il buvait de la soirée. Il s'était abstenu de boire au cours du repas, voulant faire bonne impression auprès des investisseurs. « Mademoiselle Farrell, permettez-moi de vous rappeler que je suis pilote de ligne. » Dit-il, s'autorisant un petit sourire amusé. Son statut au sein de la compagnie lui offrait des avantages non-négligeables ; outre le fait qu'il puisse profiter de ses escales et temps de récupération pour visiter les endroits où il atterrissait, il obtenait aussi des tarifs très avantageux, pour ne pas dire dérisoires, sur les billets d'avion. « Vous ne pensez pas que ce jeu a plutôt été conçu pour nos chers investisseurs ? » Suggéra Carlisle, en jetant un coup d’œil derrière lui pour voir qui étaient les personnes qui participaient à cette tombola. Il devait y avoir du vrai dans ce qu'il avait deviné ; les investisseurs Asiatiques se pliaient volontiers au jeu, et semblaient ravis de ce dénouement inattendu.  
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Message(#)snap out of it (carlisle) EmptyLun 19 Juin 2017 - 10:23

Ils étaient maintenant côte à côte. Le pilote était toujours avenant et poli. Il ne le serait sûrement pas autant s'il savait tout ce qu’elle tramait derrière son dos, comment elle avait cherché des informations sur lui et connaissait presque par cœur les grandes lignes de sa vie. Mine de rien, ces recherches lui avaient donné l’impression d’être plus familière avec le personnage mais il fallait continuer à jouer les ingénues. Si jamais elle venait à se trahir, elle ne doutait pas qu’il se serait assez intelligent pour comprendre qu’elle avait fouillé sa vie à travers les différents documents qu’elle avait trouvé. Pour l’instant, il n’était pas encore au stade des conversations pour apprendre à se connaître ; elle avait déjà du mal rien qu’à le retenir de partir. Le petit sourire qu’elle gardait en sa présence s’étira suite à sa réponse. Pour sa part, elle restait évasive quand il lui renvoya la question, ce n’était pas important. « J’ai connu pires soirées que celle-ci. » Elle attaqua premièrement, en lui glissant une coupe dans la main puis deuxièmement, en mentionnant sa fiancée. Elle fronça légèrement les sourcils en l’entendant décliner mais se radoucit quand il prit tout de même le verre. Elle cacha son étonnement quand il la rectifia, peut-être qu’elle avait mal compris pendant le dîner à table, elle s’était sûrement trompé. Puis quand elle fit attention à ce qu’il venait de dire, elle eût envie de rire. Le travail… Cara… Elle se retint de lui demander s’il savait vraiment quel genre de travail elle faisait quand il n’était pas là. Nina hocha juste la tête d’un air entendu, elle n’était pas là pour parler de Cara. La remarque que Carlisle glissa sur elle la contraria, même s’il l’avait dit sur un ton blagueur, un peu moqueur (peut-être qu’il se permettait ça parce qu’il était plus à l’aise avec elle ?), elle se demanda ce qu’il avait entendu sur elle. Elle s’accommodait et assumait sa réputation, pour preuve, elle l’avait bâtie de toute pièce mais ce n’était pas l’image qu’elle voulait qu’il ait d’elle, pas tout à fait en tous cas. « Je ne pensais que vous étiez du genre à écouter les ‘on-dit’. » Il devait sûrement pouvoir voir, à son expression, qu’elle était légèrement irritée (elle l'était toujours quand les choses n'allaient pas parfaitement dans son sens). « C’est simplement mon devoir, en tant que représentante de mon grand-père et de Cathay Pacific, de faire en sorte qu’il y ait de l’animation et que la soirée se déroule bien pour tout le monde. » Elle insista sur les derniers mots, jeta un regard vers sa direction avant de porter le verre à ses lèvres et de siroter une gorgée. En un rien de temps, elle l’avait quand même entraîné vers le jeu même s’il n’était pas plus emballé que ça. Elle s’arrêta tout de même net pour lui répondre, résultat, ils se retrouvèrent assez proches pour qu’elle puisse poser un doigt sur son menton, pendant que l’autre tenait encore son poignet. « Permettez-moi de vous demander à quand remonte la dernière fois où vous avez pris des vacances avec votre fiancée ? Vous m’avez dit qu’elle était surchargée de travail et j’imagine que vous aussi. Et lors des escales, vous devez sûrement être épuisé et ensuite, visiter même le lieu le plus paradisiaque sur Terre tout seul, cela me semble bien triste. Alors pilote ou non, je ne connais personne qui refuserai une semaine au Vanuatu. » D’un geste de la main, elle épousseta son épaulette sur son costume de pilote, un grand sourire sur le visage avant de faire volteface pour atteindre le stand, pour le dissuader de répliquer et lui laisser le temps de méditer. Elle ignora royalement sa question, pensant qu’il trouverait toujours un moyen de se défiler et de lui échapper. Elle piocha un carnet avant de revenir vers lui et de le feuilleter devant ses yeux. « On va voir si vous êtes chanceux aujourd’hui, prenez ce que vous voulez. » Elle le fixait. « Si vous gagnez et que votre fiancée a un emploi du temps très chargé, sachez que ce n’est pas mon cas. » Autre coup d’œil, peut-être un peu aguicheur car elle sait que sa proposition a été directe mais elle blaguait, évidemment. Elle était curieuse de voir sa réaction quand suite à sa suggestion, il allait s’imaginer seul avec elle sur une île de rêve. Puis finalement, ils se retrouvèrent tous les deux, face à face sans plus rien à se dire car à part ce tirage au sort, rien ne pourrait le retenir plus longtemps s’il n’avait pas envie de rester. « Vous voulez partir, n'est-ce pas ? » Elle se demanda s’il allait rentrer chez lui, si sa fiancée serait là ou bien si elle serait déjà ‘au travail’. Avait-elle le culot de tromper Carlisle sous son propre toit ? Est-ce qu’il serait un énième conjoint à prendre l’autre moitié de son couple en plein délit d’adultère ? Cette histoire était très courante. Au plus profond d’elle-même, elle se disait qu’il ne méritait pas ça. Elle le fixait encore et elle ressentit une certaine tristesse rien qu’en le voyant (sans qu’elle ne le sache, c’était de l’empathie). « Pour la tombola, je peux prendre soin de vos tickets et vous dire personnellement s’ils étaient gagnants. » Elle espérait qu’il comprendrait que c’était une invitation à échanger leurs numéros de téléphone mais comme elle ne croyait pas aux miracles, elle s’attendait déjà à un refus.


Dernière édition par Nina Farrell le Jeu 22 Juin 2017 - 22:21, édité 1 fois
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Message(#)snap out of it (carlisle) EmptyJeu 22 Juin 2017 - 22:20

Carlisle eut un petit sourire désabusé, et hocha la tête. Lui aussi avait connu pire ; traîné dans des lieux improbables par Cara, où il s'était ennuyé à mourir au milieu d'un public qui n'avait strictement rien en commun avec lui. « J'imagine. » Pour le moment, tout se déroulait pour le mieux. Chacun vaquait à ses occupations, allant d'un convive à un autre, échangeant quelques banalités avec des personnalités en vue de la compagnie aérienne. Carlisle espérait que la fin de la soirée serait tout aussi positive ; pour le bien de Cathay Pacific, mais aussi pour l'héritière Farrell, qui risquait gros à chacun de ces événements. Il attrapa la coupe de champagne que son interlocutrice lui tendait, oubliant ses principes. « Je ne suis pas très loquace. » Commença le pilote, justifiant sa connaissance, même partielle, des agissements de l'héritière Farrell. Il n'en était pas particulièrement fier – il n'avait jamais ressenti le besoin de connaître la vie privée des gens, surtout à leur insu. Mais il avait écouté et, logiquement, appris. « Par conséquent, j'écoute beaucoup. » Et si lui préférait être discret, voire même effacé, d'autres se chargeaient volontiers d'occuper le centre de la scène. Et pour être sûr d'être écouté, quoi de mieux que de véhiculer des idées reçues et disserter sur le comportement et les agissements de personnalités en vogue ? Il posa son regard sur l'un de ses collègues, qui riait à gorge déployée. Beaucoup de bruit, beaucoup d'agitation.. Pour pas grand chose, au final. « Vous voyez ce que je veux dire. » Suggéra le pilote, désignant son collègue d'un léger signe de tête, indiquant en même temps à l'héritière qui avait pour habitude de colporter ses frasques. L'Australien était surpris de constater l'air quelque peu chiffonné d'Andrina ; cette dernière ne devait pas beaucoup avoir l'habitude d'être prise de court. Il tenta donc d'éteindre le feu qu'il avait involontairement allumé. « Ne le prenez pas mal. Chacun s'occupe comme il le peut. » Déclara Carlisle en haussant les épaules. L'héritière enchaîna, visiblement peu atteinte par les mots du pilote. Son besoin de se justifier et de se montrer irréprochable impressionna l'héritier qu'il était, malgré lui. Il voyait que cette tâche lui tenait à cœur, qu'elle prenait plaisir à l'ouvrage – là où lui traînait des pieds, et rechignait à la tâche. « Vous pouvez être rassurée. Tout semble se dérouler à merveille. » Commenta Carlisle, après avoir pris soin de regarder autour de lui. Les différents investisseurs présents ce soir semblaient satisfaits. Ils souriaient largement, portaient volontiers des toasts, et se laissaient transporter par les bulles magiques qui remontaient le long des coupes de champagne. Il se laissa aller à quelques maigres confidences sur sa vie, et s'amusa de l'entrain clairement affiché de son interlocutrice. « Vous marquez un point. » Concéda le pilote. En réalité, Andrina avait raison en tout point. Il n'avait pas pris de vacances « officielles » depuis des lustres, passait du temps à se remettre des différents décalages horaires, et restait seul. Désespérément seul. « Je suis rarement chanceux. » Avoua-t-il en haussant les épaules. Mais il se laissa tenter par le jeu que l'héritière lui proposait. « Je vais prendre le 3. J'ai toujours eu un faible inexplicable pour ce chiffre. » Déclara-t-il en déchirant soigneusement le billet de tombola. Il le glissa dans la poche intérieure de sa veste, et s'empara en même temps de son porte-feuille. Il en extirpa un billet de cinq dollars, qu'il tendit à l'héritière. Il arqua un sourcil, surpris d'entendre une telle proposition. Elle venait de lui faire un rentre-dedans monstrueux, là, non ? Il balaya ses doutes d'un revers de main, préférant ne pas s’appesantir trop longtemps sur la question. « Je ne pense pas que ce serait vu d'un très bon œil. » Fit remarquer le pilote, souriant légèrement. Il imaginait la tête déconfite de ses collègues, s'il annonçait son départ en vacances avec l'héritière de la compagnie. Il était certain qu'ils subiraient tous deux des commentaires acerbes – allant de la promotion canapé, en passant par une histoire d'avantages en nature. Et il ne parlait même pas de la réaction de Cara. « Je n'ai pas besoin d'une promotion canapé pour obtenir ce que je désire. » Compléta-t-il, amusé. C'était vrai : il avait toujours obtenu ce qu'il avait désiré à la force du poignet. Il était talentueux et motivé. Rien ne pouvait lui résister, lorsqu'il s'affranchissait des multiples barrières qu'il avait l'habitude de dresser entre lui et le reste du monde. Le silence laissa place à l'évidence, et Andrina Farrell admit sa défaite. « N'en soyez pas vexée, Mademoiselle Farrell. » Répondit l'Australien, lui offrant un pauvre sourire en guise d'excuse. Sa place n'était pas parmi eux. Il aurait fait bonne figure si Cara avait été là, mais actuellement, il n'en avait même pas la force. « Et vous avez bien mieux à faire qu'à tenir compagnie à quelqu'un déjà acquis à votre cause. » Commenta l'héritier. Comme elle l'avait elle-même reconnu précédemment, sa présence ici était requise ; elle n'avait d'autre choix que d'être là, et de jouer le jeu. Il laissa échapper un petit rire lorsqu'elle lui proposa de prendre soin de ses tickets de tombola. « Si cela ne vous dérange pas, ce serait parfait. Passez à l'aéroport à l'occasion, si jamais j'ai eu de la chance. » Proposa-t-il. Ce serait peut-être d'ailleurs la façon la plus simple de le croiser, puisqu'il passait le plus clair de son temps entre deux avions et deux destinations paradisiaques.
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Message(#)snap out of it (carlisle) EmptySam 24 Juin 2017 - 17:37

Andrina sait qu’elle a une certaine réputation, elle l’a elle-même bâtie. A ses yeux pourtant, elle n’est pas si mauvaise car souvent, il se révélait que les personnes qui ne l’enviaient pas ou qu’elle ne charmait pas, la craignaient. Ses plus fervents détracteurs se rangeaient, quand on creusait bien, aussi dans cette dernière catégorie. Elle a l’habitude qu’on parle d’elle, en bien, en mal, en feignant l’indifférence, ça lui importe peu quand ça vient à ses oreilles parce qu’elle sait qu’ils aiment parler d’elle. Tout comme ils parleront quelques jours après d’une autre greluche. Alors pour ne pas être oubliée (jamais !), elle se dévoile un peu, attire la lumière mais s'applique à toujours faire planer mille et un mystères autour d’elle. Même détestée, jamais cela ne lui a porté préjudices, hormis les différentes personnes qui essayaient de lui mettre des bâtons dans les roues (il y en aura toujours), parce que dotée de son aisance naturelle pour charmer les personnes et leur dire exactement ce qu’elles voulaient entendre, elle parvenait toujours à se les mettre dans la poche et parvenir à ses fins. Mais Carlisle, il était bien loin d’être comme les autres. Elle n’arrivait pas à l’impressionner et son intérêt pour elle pouvait se réduire à être synonyme de politesse. Il la traitait comme si elle était sa collègue et ne semblait pas voir qu’elle ne réservait pas autant d’égards aux autres invités qu’à lui. Elle se radoucit. En suivant son regard, elle comprit et ses craintes s’envolèrent. Ses paroles signifiaient bien qu’il avait entendu des choses sur elle mais qu’il ne les considérait comme rien de plus que des bavardages sans importance. Elle lui fit un petit sourire complice et un signe de tête entendu. En lui disant ça, elle se disait qu’il venait d’ouvrir une porte. Il lui permettait de lui montrer qui elle lui ferait croire qu’elle était, elle allait ruser, prendre un autre visage pour lui plaire. Elle voulait le surprendre, elle voulait qu’il n’ait plus que son nom sur ses lèvres, elle voulait l’obséder, elle voulait que ce soit douloureux quand elle allait lui annoncer qu’elle n’avait fait que de se jouer de lui. Elle voulait lui faire regretter d’avoir eu l’audace de refuser ses avances une première fois. En somme, elle ne voulait qu’une chose : le briser.

Elle failli éclater de rire quand il lui annonça son manque de chance. S’il savait ce qui l’attendait avec elle… Mais elle garda son sourire satisfait à la place. Tout en acceptant son billet, elle commenta son choix. « Les chinois aiment le chiffre trois, contrairement au quatre, c’est un bon chiffre pour eux car sa prononciation ressemble à celle du caractère correspondant à ‘vivant’. On verra bien ce qu’il vous réserve. » Que ce soit le destin, le hasard, la chance ou la providence qui l’avait mis sur sa route, elle se dit qu’il était loin d’être au bout de ses surprises mais il fallait faire fort… et vite, on allait sûrement la rappeler à d’autres obligations bientôt. Malgré la candeur enfantine de son ton, quand elle joue les ingénues pour s’inviter dans un voyage auprès de lui, ses intentions sont loin d’être innocentes. Il l’a sûrement compris quand il évoque une promotion canapé. Dare-dare, elle rétorque, espiègle. « Il n’y a pas que le travail dans la vie Mr. Bishop mais aussi les plaisirs. » Puis, il ne lui avait jamais fait part du désir d’être promu nulle part sinon elle aurait usé de chantage bien plus tôt. Non vraiment, avec lui elle partait de rien, elle ne connaissait pas encore ses désirs, ses points faibles, elle était certaine qu’il avait une faille, il ne restait plus qu’à la trouver pour le frapper en plein cœur. Elle appuya sa réponse d’un petit sourire malicieux. « Je le conçois bien et vous avez tout mon respect pour ça. Mais je suis curieuse, parfois, même nos efforts personnels ne suffisent pas à obtenir ce que l’on souhaite, on peut avoir besoin des autres. Dites-moi ce qu’un homme comme vous peut bien désirer, Mr. Bishop ? » Un homme intelligent et plein de talent, avec du charme, comme on en voyait de plus en plus rarement. Il avait tout du gendre parfait et semblait avoir une vie de rêve. Jeune pilote surdoué et respecté, fiancé à un mannequin à la carrière internationale, situation aisée, malgré ce tableau de sa vie, il ne lui faisait pas l’effet de quelqu’un de comblé et heureux. Au contraire. C’était peut-être une piste à creuser, trouver les raisons de sa tourmente. Peut-être un autre jour vu la tournure que prenait la soirée. « Je ne le prends pas personnellement, cette fois. Je préciserai aussi que je ne m’éternise jamais avec quelqu’un dont je n’apprécie pas la compagnie, Mr. Bishop. C’est donc à mon grand regret que je vous vois nous quitter. » Elle pencha la tête légèrement, comme une petite révérence. Son sourire s’étira. Elle n’avait pas obtenu son numéro de téléphone mais avait tout de même eu une invitation à le rencontrer sur son lieu de travail. Elle hocha ensuite la tête. « Je suis sûre que nous nous reverrons très vite. » Elle le salua et le regarda partir, puis se dirigea vers d’autres cadres de Cathay Pacific, dans une pièce à l’écart de la soirée afin de prendre une pause, loin des invités.

Elle ne sût pas combien de temps s’était écoulé depuis son départ ; elle n’avait fait que d’échanger quelques mots avec Jean avant que le visage de Carlisle ne lui revienne en mémoire quand il claironna sa joie d’avoir pu obtenir une photo au milieu de pilotes. Il devait être loin déjà mais il était aussi fort probable que quelqu’un l’ait intercepté et le retienne un peu. Est-ce que… ? Non, ce serait de la folie et cela ne mènerait à rien. Comment allait-il réagir s’il apprenait ce qu’elle avait fait ce soir-là ? Quitter la soirée, ses responsabilités pour le filer, le suivre jusqu’à chez lui ?

Elle se demanda : quelles étaient les chances pour qu’il le sache de toute manière ?
En vitesse, elle fila récupérer son manteau, tout en pressant le jeune homme à l’entrée de lui dire si l’homme qu’elle lui décrivait était parti depuis longtemps. Elle s’osa même à lui demander si le nom de Carlisle ne lui disait rien mais il resta sur ses positions, seuls un groupe d’investisseurs asiatiques et deux cadres étaient partis pour l’instant. Alors il se trouvait encore dans la salle de réception ? Elle s’était refusée à y jeter un dernier coup d’œil avant de partir, de peur de perdre de précieuses minutes. La situation était parfaite, elle pouvait mettre à bien le petit plan qu’elle venait d’élaborer. Elle fit claquer ses talons dans les escaliers en marbre de la villa quand elle sortit pour retrouver sa voiture, des petits clacs rapides sur le sol, témoignant de ses pas hâtifs. A partir de là, elle se dit qu’il était impossible qu’elle ne le voie pas quitter la soirée mais restait tout de même sur ses gardes, elle n’avait pas encore trouvé d’excuses pour expliquer son comportement étrange. En tant qu’héritière, elle n’aurait pas à se justifier de son départ précipité de la soirée mais son père n’allait sûrement pas apprécier. Elle fit démarrer la voiture et descendit la longue allée pour s’éloigner de la villa. La nuit était noire mais elle ne percevait pas d’étoiles. Elle planifiait de se mettre sur le bord de la route, non loin du portail de la villa où se tenait la fête pour pouvoir le survivre quand elle verrait une moto passer (si d’après ses collègues, il se déplaçait bien exclusivement en deux-roues) et cherchait maintenant l’endroit parfait pour faire le guet. Ses pneus crissèrent quand en face d’elle, l’autre conducteur roulait plein phares. Les yeux d’Andrina, s’étant habitués à l’obscurité de la soirée, la lancèrent violemment et elle fut obligée de détourner les yeux. Ce ne fut pas sa dernière péripétie car tout juste quand elle se remit de cette agression, elle ne vit pas la bestiole passant sur la route et dans élan de panique, donna un brusque coup de volant et se retrouva sur le bas-côté.
Elle était sauve, plus de peur que de mal.
On ne pouvait pas en dire autant de sa voiture.
Un coup d’œil devant elle lui suffit pour voir que le grand bout de plastique sur le milieu de la route devait sûrement être un bout de pare-choc.
Merde.
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Message(#)snap out of it (carlisle) EmptyDim 25 Juin 2017 - 23:23

« Vous parlez chinois couramment ? » Demanda Carlisle, sans dissimuler sa surprise. Il se doutait bien que l'héritière Farrell avait bénéficié de la meilleure éducation possible – notamment d'un point de vue scolaire – mais de là à maîtriser une des langues les plus parlées et les plus compliquées dans le monde... Carlisle était impressionné. Sa vague connaissance du russe et du français lui semblait désormais dérisoire. « Je trouve cela assez... Ironique. Quand on sait que je risque ma vie et celle de passagers de manière régulière... » Commenta Carlisle. La mort l'entourait presque quotidiennement. Elle l'avait toujours entouré, enveloppé de ses bras maigres et noueux. Ça avait commencé avec sa mère, partie bien trop vite, bien trop tôt à son goût. Il avait poursuivi son destin, jouant une fois de plus avec sa meilleure amie ; les déserts d'Afghanistan avaient été son terrain de jeu, et il avait flirté chaque jour avec la grande faucheuse. Et quand la lassitude s'était emparée de lui, il s'était orienté vers une carrière à haut risque – une carrière qui le faisait rêver, voyager, s'envoyer en l'air, toujours en prenant des risques inconsidérés. Il rit doucement lorsqu'Andrina lui fit remarquer que le travail n'était pas tout. « Vous m'en direz tant... » Plaisanta-t-il, amusé par la situation. Vu le ton sur lequel elle s'adressait à lui, il supposa qu'elle en connaissait un rayon sur la chose. « Seriez-vous une véritable épicurienne, Mademoiselle Farrell ? » Demanda-t-il en arquant un sourcil, s'amusant déjà de cette conversation légère, sans pression. Le pilote commençait à se détendre, à se montrer plus accessible et moins renfermé. Déridé, il pouvait se révéler être plus agréable, plus avenant aussi. Andrina profita d'ailleurs de cette ouverture pour s'engouffrer dans la brèche, et le questionner sur des sujets plus personnels. « C'est une bonne question. » Fit-il remarquer, gardant une seconde de silence pour réfléchir. Ce qu'il désirait ? Il avait mille idées, mais toutes lui semblaient dérisoires. Il décida néanmoins d'en faire part à l'héritière ; peut-être qu'elle aurait la maturité suffisante pour le comprendre. Après tout, elle l'avait déjà surpris précédemment. Il n'était pas à l'abri de l'être à nouveau. « Poursuivre ma carrière de pilote, sans encombre, sans contrepartie. Avoir un enfant, aussi. Je crois que c'est quelque chose qui me plairait. » Il flirtait avec la quarantaine, et estimait que le temps était peut-être venu. Cara et lui avaient mis leurs projets personnels entre parenthèses depuis des années, afin de s'épanouir dans leurs carrières professionnelles. Mais aujourd'hui, Carlisle était prêt à faire un pas en avant. Prêt à aller plus loin. « J'aimerais aussi revoir ma mère. » Avoua-t-il finalement, tout en sachant pertinemment que ce souhait n'était aucunement réalisable. Il pourrait y mettre la meilleure volonté du monde que ça ne suffirait pas. « Et vous ? » Finit-il par demander. « Que désire l'héritière Farrell ? » Il était curieux d'entendre sa réponse. À ses yeux, elle avait tout – la fortune, la beauté, la jeunesse. Elle semblait heureuse et épanouie. Mais, comme tout à chacun, elle devait avoir des envies et des rêves plus ou moins avouables. Leur conversation légère se termina, et Carlisle ne chercha aucune excuse pour se dérober. L'héritière n'était, de toute façon, pas naïve : elle semblait avoir percé à jour son manque d'entrain pour ce genre de cérémonie. « Vous me flattez, Mademoiselle. » Dit le fils Bishop en souriant, tout en sentant une légère pointe de chaleur venir teinter ses joues. Elle le libéra officiellement de ses obligations, et il la salua poliment. « Prenez soin de vous, Andrina. » Il s'était permis une dose de familiarité inédite, qui pourrait sembler déplacée par rapport aux relations professionnelles qu'ils entretenaient. Mais ce soir, vu la conversation qu'ils avaient eu, Carlisle s'était senti dans son bon droit. Il s'éloigna finalement, et quitta la seule de réception.

Sur le chemin menant vers la sortie, il s'arrêta auprès de l'un de ses confrères qui venait de l'interpeller. Il échangea volontiers quelques mots avec pilotes et investisseurs, puis s'affranchit de leur compagnie en prétextant un appel urgent. Il s'avança sur le palier, et se plaça volontairement en retrait. Ses doigts évitèrent le téléphone qui se trouvait dans sa poche – il savait pertinemment que Cara ne lui avait donné aucune nouvelle. À la place, il ouvrit son paquet de cigarettes. Il en sortit une qu'il se grilla aussitôt, et s'en fit une deuxième dans la foulée. Cette sale addiction aurait sans doute sa peau tôt ou tard, mais Carlisle s'en fichait. Ses moments cigarettes étaient salutaires. Il retourna ensuite à l'intérieur, réclama son casque de moto, et se dirigea vers sa bécane sans plus attendre. Une fois installé, il baissa sa visière et démarra. Le trajet qui le séparait de sa maison n'était pas long – un quart d'heure, tout au plus. Il accéléra rapidement, oubliant les règles et autres limites fixées par les lois. Il roulait vite, très vite, trop vite. À croire que la compagnie de la grande faucheuse, invisible mais bien réelle, lui était définitivement nécessaire. Au détour d'un virage, cependant, il ralentit brusquement en voyant quelques lumières fixes, mais orientées étrangement. Grand bien lui prit – au milieu de la route, un bout de pare-choc traînait, menaçant. Il arrêta sa moto, et retira son casque pour aller à la rencontre du conducteur du véhicule. Il était apte à porter les premiers secours si cela s'avérait nécessaire. Il fronça les sourcils en s'approchant de la toile froissée noire, se demandant dans quel état se trouvait l'occupant – ou les occupants – du véhicule. Une tête reposait sur l'air-bag, sortit en catastrophe pour protéger le conducteur. Carlisle combla la distance qui le séparait du véhicule, et jura en s'apercevant que les traits de l'accidenté lui étaient familiers. Andrina Farrell avait les yeux ouverts, mais semblait sonnée. Le pilote ouvrit la porte, et porta aussitôt deux doigts à la gorge de l'héritière. Il soupira de soulagement en constatant qu'elle respirait encore, et consentit finalement à lui adresser la parole. « Mademoiselle Farrell ? Vous m'entendez ? » Un hochement de tête. « Je vais vous aider à sortir de là. » Dit le pilote en posant une main sur son bras. « Vous pouvez bouger ? »

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Message(#)snap out of it (carlisle) EmptyMer 28 Juin 2017 - 15:46

Elle rit doucement, quand les yeux de son pilote s’arrondissent et que sa voix s’élève pour exprimer sa surprise, avant de le corriger. « Un chinois très basique et en plus, je m’exprime en cantonais, vu que nos investisseurs viennent pour la plupart de Hong Kong, j’ai appris d’eux. », dit-elle pour clore la conversation. Peut-être qu’auprès d’un investisseur, elle aurait profité de cette remarque pour cirer les pompes de la personne et l’impressionner mais elle n’en ressentait pas le besoin avec Carlisle. Au contraire, elle préférait ne pas trop s’étendre à ce sujet car mise-à-part un grand intérêt pour la culture chinoise (c’était aussi un coup marketing), Nina n’avait jamais pris la peine d’apprendre d’autres langues. En effet, puisqu’elle voyageait toujours dans des destinations prisées par la jetset, partout où elle se rendait, les locaux maîtrisaient l’anglais afin de satisfaire cette clientèle et inutile de préciser que dans tous les palaces, le personnel conversait sans peine en anglais. Elle l’écouta attentivement sa remarque sur son métier sans répondre, elle ne voyait pas tellement les choses de cette manière mais elle n’était pas à sa place, les vies de centaines de personnes ne reposaient pas sur ses épaules à chaque décollage. Elle comprenait son point de vue et son ressenti et il venait de piquer sa curiosité, aussi. Elle mourrait d’envie de l’entendre parler plus longuement de ça. On sentait qu’il faisait ça par passion même si, comme sa remarque laissait entendre, ce n’était pas tous les jours facile et il devait crouler sous une énorme pression. Peut-être que ce n’était pas un hasard qu’ils aient cette conversation maintenant et qu’il n’était peut-être pas si imperméable que ça à l’idée de prendre des vacances. Elle voulait qu’il pense à elle, traverser nonchalamment son esprit alors que sa peau dorerait sous des rayons de soleil chauds, parce qu’elle lui avait soufflé l’idée. Elle avait même poussé le vice plus loin, en lui suggérant qu’elle était prête à l’accompagner mais elle commençait à le connaître. Pourtant, elle fut assez surprise en voyant son air amusé alors qu’elle flirtait ouvertement avec lui en évoquant les plaisirs. Elle posa sur lui un regard qui se voulait charmeur. « Il faudrait le voir pour le croire. » Elle veut tenter l’ange, l’attirer dans ses bras alors elle veut le tenter, c’est peut-être pour ça que ses mots sonnent plus comme une promesse qu’une plaisanterie. Quand le chat n’est pas là, les souris dansent, cela se révélait vrai à cet instant. Sans la présence de Cara et à force d’insister, elle avait réussi à le dérider même s’il restait encore trop sage à son goût. Elle aimait l’amuser mais s’accordait aussi à satisfaire sa curiosité sur cet homme qui l’intriguait tant. Comme un livre qui trônerait sur l’étagère d’une bibliothèque mais qu’on ne peut pas déchiffrer car il est écrit dans une langue étrangère, on peut s’oser à le toucher pour espérer sonder une partie de ses secrets, c’est ce qu’elle faisait, là, Andrina en posant une question aussi personnelle. Ses rêves sont simples, comme le personnage, il ne rêve pas de gloire, de reconnaissance ou de décrocher les étoiles mais de continuer sur sa lancée et mener une vie paisible. Elle nota précisément ses paroles dans un coin de sa tête et ne put s’empêcher de remarquer que l’expression de ses désirs soulignaient encore plus leurs différences. Elle s’attarda sur son visage, comme si ses paroles venaient de révéler un indice permettant de mieux le cerner, de mieux interpréter ce qu’on pouvait lire dans ses yeux. Mais elle fut interpellée quand il formula un ultime souhait. Ses sourcils se froncèrent légèrement mais elle semblait plus inquiète que contrariée. En effet, elle se souvenait très bien d’avoir lu que la mère de Carlisle était décédée quand il était adolescent, alors que signifiaient ses paroles ? Ce n’était ni le moment ni le lieu pour l’interroger, en plus, il lui retourna directement la question. Elle se déroba. Secouant la tête, repensant encore à ses propos sur sa mère, elle se força d’adopter de nouveau un sourire. « A part un sac Kelly rouge, pour compléter ma collection, je ne désire rien. » Elle lâcha un petit rire. C’était une manière comme une autre d’éluder la question, il n’aurait sûrement rien d’autre à ajouter à ça. Ils s’échangèrent ensuite quelques banalités avant qu’il ne prenne congé ; si elle n’avait pas eu ses propres obligations, elle l’aurait retenu. S’imaginer avec lui, sous les étoiles, l’écouter parler de tout ce qu’il connaissait, de la forme des nuages, des volcans d’Indonésie ou des planètes naines, à être autant portée par ses histoires que le timbre de voix. Espérer qu’il prononce encore son prénom, avec autant de douceur et de bienveillance parce que sans pouvoir l’expliquer ni même l’avoir vécu avant, rien qu’en faisant succéder ces cinq petits mots (il avait peut-être récité une incantation magique), elle s’était sentie flotter dans une agréable confusion.

Elle ne savait pas quel diable d’animal avait décidé, ce soir, de mourir sous ses roues parce qu’elle avait préféré agir plutôt que de s’adonner à des observations zoologiques. Résultat de son braquement ultime et de son freinage brutal, sa Mercedes emboutit un arbre dans un bruit de choc. Elle n’eût même pas le temps de reprendre ni sa respiration, ni ses esprits que sa ceinture se bloqua et l’airbag se déploya dans un bruit assourdissant, se plaquant contre son visage et l’étourdissant sur le coup. Elle ne sombra pas longtemps, réveillée par le bruit (encore lointain) d’une moto mais qui fit écho dans son esprit. La moto devait avoir un lien avec la raison dans laquelle elle se trouvait dans la voiture. Mais quoi ? Son cerveau n’arrivait plus à faire les différentes connexions. Les bruits extérieurs lui parvenaient sans qu’elle ne puisse les nommer et donc comprendre tout ce qui se passait, elle voyait juste qu’on s’était arrêté près d’elle. Une moto. Et ça s’agitait dehors et dans sa tête aussi. Elle voulut bouger en sentant qu’on touchait son cou, ça avait toujours été une partie très sensible mais là, on ne faisait que de prendre son pouls. Elle ne se souvenait pas avoir appelé les secours.
Il lui a suffi d’entendre sa voix pour que ça revienne comme une évidence.
C’était un peu à cause de lui qu’elle se trouvait là. Non pas qu’elle le blâmait. C’était plutôt son propre caractère, à elle, qui l’avait emmenée jusqu’ici, il était simplement le sujet de son obsession. Après un échange plutôt réduit, elle ne s’était contentée que de secouer la tête pour lui répondre, elle regroupa toutes ses forces pour s’extirper de sa position. Elle se laissa tirer vers l’extérieur, se laissa porter par ses bras qui la soutenaient alors que ses jambes tremblaient, lui donnant l’impression qu’elles ne lui appartenaient pas. Sa capacité à marcher revint rapidement ; elle n’avait aucune blessure physique et elle était plus sonnée à cause de l’airbag qui s’était violemment déployé que de sa rencontre avec l’arbre. Encore accrochée à son bras, elle se concentra, fermant les yeux, elle laissa son esprit vagabonder parmi tous les mécanismes permettant de la submerger de tristesse. Elle ne retint pas la première larme glissant sur ses cils inférieurs puis sur sa joue, appelant toutes les autres larmes à en faire de même. Andrina renifla bruyamment puis, maintenant qu’elle était de nouveau en pleine possession de ses moyens physique, s’écarta de lui. Elle leva les yeux vers lui, dévoilant son visage larmoyant, pour être sûr qu’il comprenne qu’elle pleurait. « Je vais bien, M. Bishop, je peux me débrouiller maintenant. » Pouvoir pleurer sur commande avait toujours été une de ses facultés dont elle était le plus fière, cela se révélait si utile dans la vie ! Elle essuya sa joue de la phalange de son index, avant d’émettre un petit rire. « La malchance frappe aussi l’héritière Farrell, vous voyez ? (Son ton était enjoué) Mais heureusement, je suis toujours aussi jolie, n’est-ce pas ? » Elle reprit un air peiné, elle était encore prête à faire couler quelques larmes, sans avoir le moindre scrupule de le manipuler ainsi. Elle savait qu’il ne résisterait pas à son numéro de demoiselle en détresse.
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Message(#)snap out of it (carlisle) EmptyJeu 29 Juin 2017 - 23:33

« Vous m'impressionnez. » Admit le pilote en penchant légèrement la tête en avant, s'inclinant devant ce talent. Conjugué à d'autres, il comprit qu'Andrina Farrell serait une femme d'affaires redoutable. Sa motivation, son dynamisme, sa jeunesse, sa beauté – tout était réuni pour que les investisseurs les plus prestigieux viennent lui manger dans la main. « Nul doute que vous saurez gérer l'entreprise familiale d'une main de maître. » Commenta Carlisle, persuadé que la famille Farrell devait être fière de la petite dernière. Il songea avec ironie à sa propre situation d'héritier ; son père rêverait sans doute qu'il se comporte comme Andrina. Même la moitié de ce qu'elle faisait lui suffirait sans doute. Mais Carlisle en était loin, très loin : il n'avait aucun intérêt dans les affaires familiales, et reculait toujours un peu plus le moment où il serait confronté à ses obligations. La conversation qu'ils avaient divagua lentement mais sûrement sur un terrain glissant. Terrain que Carlisle tâtonna du bout des doigts, sans pour autant s'y introduire complètement. « Je ne suis pas sûr que ce soit très raisonnable. » Fit remarquer le pilote. Il n'était pas naïf ; il savait que ce genre de proposition n'était jamais tout à fait innocente. Surtout quand la personne qui la formulait s'avérait être Andrina Farrell. Sa réputation de jet-setteuse la précédait, et ses déboires lui avaient été comptés par certains membres de la compagnie. Il savait qu'elle obtenait généralement ce qu'elle voulait, et qu'elle ne reculait devant rien pour satisfaire ses envies. C'était certes une qualité, mais Carlisle préférait éviter de se retrouver dans une situation inconfortable. Il ne renchérit donc pas sur le sujet. Mieux vaut prévenir que guérir, lui avait-on souvent dit. « S'il n'y a que ça, je peux vous faire un chèque. » Déclara Carlisle en souriant. Il n'avait jamais compris l'obsession des femmes pour les sacs à main ; mais quand il voyait le regard de Cara briller de plaisir en ayant en main la dernière création d'un quelconque couturier, cela lui suffisait. L'Australien prit finalement poliment congé, se soustrayant à ses obligations. L'héritière lui avait indiqué son accord, et il ne se le fit pas dire deux fois. Il s'exila un moment à l'extérieur, profitant de l'air frais qui soufflait ce soir sur Brisbane. Il ne s'attarda pas ; quelques personnes commencèrent à envahir son espace vital, et il jugea qu'il était grand temps de rentrer chez lui.

Carlisle s'autorisa un soupir de soulagement en voyant que l'héritière réagissait à ses propos. Oui, elle l'entendait. Elle se payait même le luxe d'essayer de s'extirper de sa position inconfortable – sans réellement y parvenir. « Attendez, je vais vous aider. » Aussitôt dit, aussitôt fait : il passa un bras autour de ses frêles épaules, et un autre le long de son flanc. Sans difficulté, il la tira doucement vers lui. Sentant qu'elle n'était qu'une poupée de chiffon entre ses bras, il fit quelques pas en arrière pour l'éloigner de sa voiture accidentée sans jamais la lâcher. Il l'autorisa à s'appuyer sur lui le temps qu'elle reprenne complètement le contrôle de ses jambes, ce qui ne tarda pas. Fière et indépendante, l'héritière assura au pilote qu'elle pouvait désormais se débrouiller seule. Il fit la moue, peu convaincu, et comprit en voyant ses larmes qu'elle ne cherchait qu'à faire bonne figure devant lui. « Mademoiselle Farrell, ne soyez pas inconsciente. » Carlisle tenta de  la raisonner, faisant appel à ce qui pouvait lui rester de bon sens. Elle était choquée ? Il pouvait le concevoir. L'adrénaline lui faisait croire qu'elle était suffisamment grande et suffisamment forte pour supporter le choc toute seule ? Carlisle savait pertinemment que cette phase ne durerait pas. Tôt ou tard, elle descendrait subitement de son petit nuage – et cela risquait de faire des dégâts. « Ne pleurez pas, tout va bien se passer. » Promit-il d'une voix ferme. Par chance, il était passé dans le coin quelques instants à peine après l'accident. Par chance, il connaissait les bons réflexes à avoir dans ces situations périlleuses. Andrina Farrell n'avait aucune raison de s'inquiéter. Il outrepassa les règles de bienséance, et fit remonter son index le long de sa joue pour effacer la trace laissée par ses larmes. « Il semblerait. » Admit Carlisle, souriant à ses propos. Le pilote le savait mieux que quiconque : les malheurs et les maladies ne faisaient pas de distinction entre les classes sociales. Les fléaux ne les épargnaient pas non plus. Ils restaient de vulgaires humains, vulnérables, marionnettes entre les mains puissantes des instances supérieures. « Mais vous avez de la chance que je sois dans les parages. » Ajouta-t-il pour la rassurer. Il allait prendre la situation en main ; l'héritière pouvait souffler, et rassurer ses proches si besoin. « D'après ce que je peux voir, vous risquez d'avoir un joli coquard demain. » Commenta le pilote, alors que ses doigts filaient sous son menton pour lui faire relever légèrement la tête. La lune était leur seule source de lumière, mais Carlisle pouvait déjà discerner les contours rougis de l'oeil gauche de l'héritière. « Mais rien de définitif, ne vous en faites pas. Vous resterez la reine des soirées de Brisbane. » Promit-il en souriant légèrement, alors qu'il voyait les lèvres d'Andrina trembler. Il réalisa que l'adrénaline devait commencer à ne plus faire effet, et il s'empressa de se débarrasser de sa veste en cuir. Il hésita une seconde, puis envoya balader d'un revers de main toutes les conventions que son statut lui imposait. Il déposa sa veste sur les épaules dénudées de l'héritière, et chercha d'une main son téléphone portable. « Il faut que j'appelle un médecin. On doit vérifier que l'intérieur est aussi intact que l'extérieur. » Expliqua-t-il. Les années qu'il avait passé à l'armée lui avait appris que les dommages n'étaient pas forcément visibles. Que les chocs pouvaient amenuiser des douleurs, voire des dégâts irréversibles. Le risque majeur ? L'hémorragie interne. « Vous devriez peut-être prévenir votre famille, ou votre petit-ami. » Suggéra Carlisle. Ils voudraient sans doute être à ses côtés pour traverser avec elle ce moment difficile. « Vous devriez vous asseoir. » Déclara-t-il en la voyant vaciller. Il lui tendit aussitôt une main, prêt à l'aider. Le téléphone collé à l'oreille, Carlisle vérifiait d'un œil attentif que l'héritière ne bascule pas dans un état second. Il faisait les cent pas, attendant patiemment que le médecin urgentiste décroche. « Parlez-moi. » Exigea le pilote, cherchant à capter l'attention de la blessée. « De n'importe quoi. Racontez-moi votre plus beau souvenir ou le pire, vos rêves les plus fous, votre honte la plus douloureuse. Vous devez rester avec moi, Andrina. »
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Message(#)snap out of it (carlisle) EmptyMer 5 Juil 2017 - 14:43

En entendant de nouveau sa voix, des bribes de leur conversation légère, plus tôt, lui revenaient. Elle aurait aimé pouvoir sourire mais se contenta de le faire intérieurement. Cela lui coûta beaucoup, psychologiquement, de ne pas pouvoir bouger et d’être encore trop étourdie pour retrouver le contrôle de ses membres. Elle avait déjà vécu un moment de flottement du même type, allongée sur la pelouse, avec si peu de tissu sur le corps qu’elle était pleinement à la merci du froid, alors qu’elle venait de chuter. Elle s’était retrouvée seule face à une douleur assez intense pour lui faire perdre conscience. Heureusement, là, elle sentait qu’il n’y avait rien de cassé, son cœur après avoir fait un bond dans sa poitrine retrouvait un rythme normal et elle n’avait plus qu’une idée en tête : sortir de là. Elle se laissa tirer, avec autant de résistance que si elle était une poupée, par le pilote qui lui avait proposé son aide mais ne s’attarda pas plus que nécessaire dans ses bras. Cela faisait entièrement partie de la stratégie. Pour l’avoir découverte le premier, plus ou moins par hasard et connaissant son caractère, elle s’imaginait qu’il la prenait déjà sous sa responsabilité et allait se faire garant de sa bonne santé. Nina se croyait très maline, à ce moment-même, à faire couler les larmes et à faire briller ses grands yeux de chiens battus devant le pilote. « Je… c’est que… » Elle fit mine de vouloir répliquer, de chercher ses mots mais elle ne faisait que de jubiler en voyant à quel point son numéro marchait si bien. Néanmoins, elle resta concentrée, elle se savait bonne actrice dans ce genre de situation mais à la moindre chose qui aurait pu la trahir, elle se doutait qu’il ne serait pas dupe très longtemps. Il la rassura avec ses mots prononcés d’une voix grave et apaisante. Et mieux encore, il osa même passer un doigt sur sa joue. Est-ce qu’il laissait peu à peu tomber ses barrières ?

Elle hocha la tête, restait silencieuse mais lui signifiant tout de même qu’elle l’écoutait attentivement. Elle se laissa faire quand il prit son menton pour observer ses yeux à la lumière du clair de lune, fronça les sourcils quand il posa son diagnostic avant de se radoucir devant sa plaisanterie. Elle s’en remettait entièrement à lui. Pour l’instant, elle ne se sentait pas spécialement en état de choc mais c’était parce qu’elle n’avait pas encore osé faire de mouvement. « Vous… comment dire… je… c’est… » Elle lâcha un soupir en regardant par terre, elle avait soudain un trou, n’arrivait plus à aligner deux mots correctement. Elle cherchait encore ses mots, enfin un en particulier ‘merci’, elle était si peu habituée à l’utiliser. Elle voulait aussi faire mine de s’excuser de le retenir ainsi, mais cela ne venait pas. Il sembla comprendre et lui lança encore ce genre de sourire doux, dont il avait le secret, quand elle releva la tête vers lui. Elle s’attendait à ce qu’ils disent quelque chose mais à la place, il ôta sa veste de motard pour la recouvrir elle. Elle voulut répliquer mais il fut plus rapide. « Je ne pense pas que cela soit nécessaire. » Elle se sentait bien et les plus gros dommages avaient surtout été causés à la voiture mais il la trouverait sûrement étrange d’appeler un dépanneur après la conversation qu’ils venaient d’avoir, il penserait peut-être qu’elle délirait. D’ailleurs, il lui parlait vraiment comme si elle venait de subir un choc intense, alors que non. Elle était trop convaincante dans ce rôle, se dit-elle. « Écoutez Carlisle… » souffla-t-elle doucement. Il ne semblait pas en démordre, prenant trop à cœur son rôle de preux chevalier. Il lui insuffla de s’asseoir mais elle n’obéit pas. Au lieu de ça, elle s’approcha de lui alors qu’il s’agitait sur place, et posa une main sur la sienne, celle qui tenait le téléphone contre son oreille. D’un mouvement ferme, elle chercha à lui faire renoncer à appeler quiconque. Elle se permit d’attraper son téléphone pour raccrocher avant de le lui remettre. « J’apprécie tout ce que vous faites mais je ne roulais pas assez vite pour que ce soit un gros choc. Je vais mieux, j’ai vécu pire, vous devez sûrement me penser plus fragile que je ne le suis. » Elle s’attendait à ce qu’il soit suspicieux et pas très convaincu de ce qu’elle avançait. Elle poursuivit rapidement, un petit sourire aux lèvres pour qu’il puisse voir qu’elle avait vraiment retrouvé son état normal. « Je règle mes problèmes seule, je n’ai personne à prévenir, mes parents sont pleinement occupés par la réception et ils s’envoleront au petit matin pour retourner à Sydney, mon petit-ami est en pleine période d’examens et ma famille d’accueil à Brisbane, pareil, tout le monde est très occupé. Je suis assez grande pour m’occuper de moi. » Son ton n’était pas triste, au contraire, elle fut plutôt sèche, comme si elle lui reprochait quelque chose alors que c’était loin d’être son intention. Elle craignait qu’il se vexe, qu’il se braque et qu’il lui en veuille. Cela aurait été injuste qu’elle crie ainsi sur lui alors qu’il venait de se montrer si avenant. Elle s’en voulut. « Il est temps que j’appelle un dépanneur, pour ma voiture, et ensuite j’aviserai. » Andrina força un sourire, guettant l’expression de ses yeux, afin de voir comment son brusque revirement d’état – et de ton – allait le faire réagir. « Néanmoins, rien ne me ferait plus plaisir que vous restiez avec moi en attendant qu’on vienne remorquer ma voiture. » Elle avait prononcé ça d’une toute petite voix, d’ailleurs, elle se demanda s’il avait pu l’entendre. Relevant son regard vers lui, elle afficha un sourire timide. « Je vous parlerai volontiers, si vous restez avec moi. » En attendant sa réponse,
elle commença déjà à fouiller sa poche de pantalon pour chercher son portable et composer le numéro d'un dépanneur.
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Message(#)snap out of it (carlisle) EmptyDim 9 Juil 2017 - 22:52

« Laissez tomber, ce n'est rien. » Carlisle cherchait à la rassurer, à lui faire comprendre qu'il n'y avait aucun problème. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle tienne une conversation ; tant qu'elle restait éveillée, cela lui convenait. Il l'invita à s'asseoir – chose qu'elle ne fit pas – et prit la situation en main. Le téléphone collé à l'oreille, il cherchait à joindre un médecin. Elle essaya de l'en dissuader, mais il n'écouta pas : il savait mieux que quiconque que le choc, ainsi que son ampleur, pouvaient avoir des effets à retardement.  « Mais... » Tenta de protester l'Australien, sans pour autant opposer une résistance majeure. Il était dérouté par son comportement, interloqué même. Est-elle vraiment en train de lui interdire de... Faire les bons gestes ?  « Il n'est pas question de fierté ou de fragilité, Mademoiselle Farrell. » Protesta le pilote. Il était question de sa sécurité, de son bien être, voire même de sa survie. Bon, il exagérait sans doute – mais quand même. Sur le principe, il savait pertinemment qu'il avait raison. Il fit un pas en arrière, choqué par les propos d'Andrina Farrell. Il ne comprenait pas ce brusque revirement de situation,  ne comprenait pas pourquoi elle refusait à tout prix son aide – elle qui avait tellement semblé en avoir besoin, quelques instants plus tôt. « Très bien. » Commenta le pilote, sèchement remis à sa place. Il tendit la main pour récupérer son téléphone, et garda finalement le silence. L'Australienne venait de lui faire comprendre qu'elle n'avait besoin de personne pour régler ses problèmes seule, et il ne comptait pas l'envahir. Il lui avait tendu la main, mais elle l'avait repoussé. Fière, autonome, elle s'était montrée ferme et déterminée. « Vous ne croyez pas qu'il a plus urgent que votre voiture ? » Demanda-t-il en arquant un sourcil, reculant d'un pas supplémentaire. Il se détourna finalement de l'héritière et, à tâtons, chercha son paquet de cigarette. Il soupira et se maudit intérieurement en réalisant qu'il l'avait laissé dans sa veste, qui reposait désormais sur les épaules de Nina. Il retourna auprès de sa moto, contre laquelle il prit appui en attendant la suite des événements. « Il y a quelques instants, vous sembliez vouloir vous débrouiller seule. » Fit remarquer le pilote, sous-entend que Nina lui avait presque demandé de dégager. En compagnie de l'héritière, il ne savait pas sur quel pied danser. Il savait qu'il marchait sur des œufs, et qu'elle serait capable de lui faire subir son courroux pour une parole mal placée. Ph, et puis après tout, au diable les conventions et autres règles de bienséance : puisqu'elle lui demandait de rester, et qu'il y consentait, il se sentait dans son bon droit de lui faire des remarques. « Vous êtes difficile à suivre, Mademoiselle Farrell. » Avoua-t-il en haussant les épaules. Il l'observa s'emparer de son téléphone, avant de composer le numéro d'un dépanneur. Il écouta sa conversation, s'autorisant à lever les yeux au ciel de temps à autre. « Vous êtes insensée. » Grommela le pilote en levant les yeux au ciel une énième fois. « Et inconsciente. » Ajouta-t-il en faisant la moue. « Faites-moi rire : pour combien de temps sommes-nous bloqués ici ? » L'interrogea le pilote, se demandant s'il pourrait admirer le lever du soleil. Il pensa à Cara – peut-être était-elle en train de l'attendre, peut-être s'inquiétait-elle de son silence ou de son manque de réaction. Il fit pianoter ses doigts sur l'écran tactile de son téléphone portable, et envoya un sms à sa fiancée pour la rassurer, et la tenir au courant des récents derniers événements. Il le rangea ensuite dans la poche de son pantalon, et soupira. « Vous étiez supposée me parler, si mes souvenirs sont exacts. » Fit remarquer le pilote en relevant la tête vers l'héritière. Il fit un pas vers elle, et la dépassa pour aller s'asseoir sur une souche qui se trouvait face à elle. « J'espère que vous avez beaucoup à dire. » Parce que clairement, ce n'était pas son cas. Sa vie n'avait rien de palpitant ; les journées passaient et se ressemblaient. Et ils avaient une bonne partie de la nuit devant eux.
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Message(#)snap out of it (carlisle) EmptyLun 10 Juil 2017 - 2:15

Elle essaie de faire comme si de rien était, comme si elle ne venait pas de causer un froid entre eux parce qu’elle est bien trop têtue, trop lunatique mais c’est sa façon de se défendre. Il doit sûrement la trouver lunatique, voire folle, de passer d’un extrême à l’autre. Mais à pour son plus grand soulagement, il n’insiste pas plus. Elle se sentait bien incapable de lui expliquer ses raisons, le pourquoi du comment elle tenait tant les hôpitaux et le personnel médical en horreur. Dans sa précipitation, elle a manqué de tact, mais tant pis. Ils sont maintenant éloignés l’un de l’autre, après lui avoir enlevé le téléphone des mains, elle s’est reculée, laissant entre eux cinquante centimètres et beaucoup, beaucoup d’incompréhension. Elle s’en voulait, cela pouvait se voir à son air contrarié, à ses lèvres pincées. Elle se contenta de hausser les épaules quand il lui fit remarquer qu’elle avait un drôle de sens des priorités, encore une fois, il lui manquait la pièce de puzzle manquante pour comprendre ce qui la poussait à agir ainsi. A son tour de mettre de la distance entre eux – elle l’interprète ainsi – quand il s’appuie sur sa moto et qu’il lui lance un regard, qu’elle-même ne comprend pas très bien. Il semble irrité, d’après ses remarques, elle est tentée de répliquer sèchement, comme elle l’aurait fait avec n’importe qui osant lui parler sur ce ton, avec tant de sous-entendus mais elle ne peut pas. C’est Carlisle, il a été si gentil avec elle jusqu’ici et elle sait bien qu’elle est repoussante quand elle parle méchamment. Et qu’il la trouve désagréable, c’est bien la dernière chose qu’elle souhaite. Elle fait appel à tout son self-control pour reprendre une voix douce et minauder avec moins de naturel qu’elle ne l’aurait voulu. « Il y a quelques instants, j’avais peur de vous retenir inutilement avec mes problèmes, je ne voulais pas vous déranger. J’ai vu, ensuite, à quel point vous étiez gentil avec moi alors je me permets de vous inviter à rester. » Elle lui lance un bref regard, avant de sortir son téléphone et de composer le numéro. Elle poursuit, espiègle. « Je ne vous retiens pas mais débrouillez-vous avec votre conscience si seule, dans la nuit noire, je meurs attaquée par une bête sauvage… » Elle plaisante bien évidemment, faisant allusion à l’Australie, terre regorgeant de bestioles loin d’être amicales. Elle avait parlé rapidement en disant ‘bête sauvage’ mais c’était plus probable de mourir à cause d’un serpent ou d’une araignée, bref, tout ça pour dire que les plus gros n’étaient pas forcément les plus mortels. Elle glousse devant sa réponse et juste avant de coller le téléphone à son oreille, elle réplique. « Je me fais un plaisir de vous faire tourner en bourrique, Monsieur Bishop. » C’était sorti assez spontanément, elle n’eût pas le temps de réaliser qu’elle venait vraiment de lui avouer ça, elle allait bien remarquer quel effet cela ferait sur lui… mais avant, elle fut obligée de décrocher… pour tomber sur un répondeur. Evidemment, tous les garages étaient fermés à cette heure-ci, il lui en fallait tenter un autre numéro. Au bout de deux autres essais, elle réussit à avoir un interlocuteur et lui présenta la situation. Enfin, elle raccrocha et maintenant, ils n’avaient plus qu’à attendre. Carlisle posa la question fatidique en premier, elle se demanda s’il n’allait pas revenir sur sa décision puisqu’à la base, il avait décidé de s’éclipser de la soirée pour rentrer et cela ne faisait pas partie de son plan de s’enraciner au bord de la route en attendant une dépanneuse. Nina resta tout de même honnête. « Le garage que j’ai réussi à avoir est à 40 km d’ici, comptez une bonne demi-heure. Le seul ouvert à Brisbane est déjà parti intervenir assez loin alors j’ai dû chercher ailleurs. » Elle le taquina, en voyant son air embêté, il avait, en plus, utilisé le mot ‘bloqué’. « Osez me le dire si rester avec moi ici est un véritable cauchemar. » Puis en le voyant sortir son portable, elle l’interrogea. « C’est votre fiancée ? » Elle marqua une pause. « Elle vous attend ? » Il changea de sujet de conversation, voulant sûrement éviter de parler d’elle, en lui rappelant qu’elle s’était engagée à parler. Elle hocha la tête puis le suivit après qu’il l’ait dépassée pour s’installer sur le rebord de pierre qui servait de garde-fou. Ils étaient maintenant face à face. « Mon deuxième prénom, c’est Jeannette. » finit-elle par déclarer, un moment après avoir cherché par quoi commencer. Elle gloussa. « Bon, c’est peut-être pas le plus intéressant. » Elle posa les coudes sur ses genoux et glissa son menton sur ses mains. Les yeux au ciel, elle se mit à réfléchir. Finalement, elle lui fit un aveu. « Je crois que personne ne m’aime vraiment. Je n’ignore pas être complètement responsable de ça et je sais déjà ce que vous pensez. Mais, la réalité est que je n’ai jamais eu d’amis. Je n’ai personne à prévenir s’il m’arrive quelque chose, je n’ai personne avec qui partager de vrais moments de complicité. Personne ne me soutient, je ne reçois pas d’amour inconditionnel qui durerait avec le temps, je n’ai personne avec qui partager mes plus belles années. J’aimerais connaître ce qu’est l’amitié, vous savez Carlisle, avoir quelqu’un sur qui compter, qui veillerait sur moi autant que je prendrai soin de cette personne. Quelqu’un qui se comporterait comme vous l’avez fait avec moi ce soir… » Elle était déterminée à finir sa phrase avant de plonger ses yeux dans les siens. La bouche de Nina resta entrouverte en croisant les pupilles du pilote. Elle avait oublié quels mots elle voulait employer, adieu sa phrase, adieu ce qu'elle voulait dire, elle laissa involontairement le silence s'installer, restant complètement déstabilisée par le regard de Carlisle.
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Message(#)snap out of it (carlisle) EmptyMar 11 Juil 2017 - 1:00

« Vous venez d'avoir un accident. À quel type de réaction vous attendiez-vous, au juste ? » Demanda-t-il en fronçant les sourcils. Qu'il l'agresse ? Qu'il profite de sa faiblesse ? Qu'il l'engueule de ne pas avoir été en mesure d'éviter un accident ? L'Australien était perplexe : l'héritière avait un comportement qui le déroutait complètement. « Vous survivrez. Vous n'êtes pas du genre à abandonner. » Commenta le pilote en soupirant. Elle était cruelle ; en jouant sur sa corde sensible, il était évident qu'il ne risquait pas de la laisser seule. Il ne saurait l'expliquer, mais il avait l'impression qu'elle savait. Elle savait quels mots employer pour le convaincre, ou quels regards lui lancer pour l'attendrir. N'était-il rien de plus qu'une vulgaire marionnette entre des mains expertes ? Il se posait désormais la question, et les mots qui suivirent ne firent que confirmer ses doutes. « Qu'est-ce que ça vous rapporte ? » Demanda-t-il, sans aucune animosité. Il arqua juste un sourcil, curieux d'entendre sa réponse. Il se demandait bien ce qui avait pu mener l'héritière Farrell à faire de lui son nouveau terrain de jeu. Contrairement aux apparences, il n'était pas aveugle : il avait bien vite compris qu'Andrina le draguait gentiment, repoussant toujours un peu davantage les limites. Il s'était toujours montré poli et respectueux, entrant plus ou moins dans son jeu, sans jamais dépasser les bornes. « Pourquoi moi, plutôt qu'un autre ? » Il pouvait lui citer au moins une dizaine de personnes, appartenant à la compagnie aérienne, qui auraient volontiers accepté d'être la nouvelle marionnette de l'héritière. Les raisons étaient diverses – le rêve d'une promotion, l'envie de fréquenter les mondanités de la ville ou encore l'envie d'un cinq à sept torride – mais jamais désintéressée. Carlisle n'enviait pas la vie de Nina, qui devait être sollicitée de toute part, et rarement pour des raisons honorables. Difficile, parmi tous les vautours qui rôdaient autour d'elle, de faire le tri avec les gens bien et dignes d'intérêt. Il l'écouta passer plusieurs coups de fil, pour enfin trouver un garage en mesure de venir la dépanner. « Estimez-vous heureuse s'il tient sa promesse. » Grommela le pilote, plutôt pessimiste. Une demie-heure, cela lui semblait un délai impossible à tenir pour un garage en ville. Alors pour un garage en périphérie... « Ce n'est pas ce que j'ai dit. » Répliqua Carlisle en haussant les épaules. Non, lui tenir compagnie n'était pas la pire des choses à subir. Il avait déjà vécu pire. Il s'empara de son téléphone pour prévenir sa fiancée de son absence pour une durée indéterminée, et Andrina profita de son silence pour l'interroger. Il prit néanmoins tout son temps pour répondre à ses questions, hésitant sur les termes à employer.  « Pas vraiment. Elle pointe plutôt aux abonnés absents, en ce moment. » Avoua-t-il du bout des lèvres en haussant les épaules. Mais ça, Andrina avait dû le remarquer : ne s'était-il pas présenté seul, à la soirée mondaine organisée en l'honneur de Cathay Pacific ? Cette absence, que l'héritière n'avait pas manqué de noter, était plutôt révélatrice. Il ne poursuivit pas sur le sujet, et rebondit au contraire sur ses paroles. Elle lui avait promis de lui parler, et il comptait bien l'écouter. « Vous l'aimez bien ? » Demanda-t-il en arquant un sourcil, curieux d'entendre sa réponse. Le sien, Caesare, renvoyait une image qu'il méprisait : celle de quelqu'un prêt à tout pour réussir, pour parvenir à ses fins, pour régner. Il remerciait intérieurement la secrétaire de la mairie d'avoir refusé à son père ce prénom, qu'elle devait probablement estimer un peu trop lourd à porter pour un gamin qui venait à peine de naître. « C'est un début. » Concéda néanmoins le pilote, conscient que se livrer à un (presque) inconnu n'était pas facile. Si la situation avait été inversée, il n'aurait d'ailleurs pas su quoi lui dire. Lui parler de l'armée ? De la succession de son père ? De la perte de sa mère ? De sa relation compliquée avec Cara ? Carlisle réalisa, non sans une certaine amertume, que sa vie n'était guère reluisante, ni même intéressante. Andrina Farrell s’épancha plus longuement sur un problème d'ordre très personnel, qui laissa Carlisle sans voix. « Je... » Soudainement, il se sentait con. Il ne savait pas quoi lui dire. Lorsqu'il lui avait demandé de parler, il s'était attendu à tout – le dernier sac à main qu'elle avait acheté, le prénom de son animal de compagnie, la dernière fête de folie à laquelle elle avait participé, ses prochaines vacances. Mais en aucun cas, il aurait imaginé qu'elle lui parlerait de sa vie privée, et de ses problèmes de sociabilisation. « Je ne sais pas quoi vous dire. » Souffla-t-il en secouant la tête. Si elle cherchait des conseils auprès de lui, elle était plutôt mal barrée : Carlisle n'était pas un pro dans les relations humaines. Il préférait être seul que mal accompagné, préférait la solitude à une soirée mondaine, adorait s'exiler et se couper du monde régulièrement, pendant deux ou trois jours. Il n'avait pas beaucoup d'ami, avait beaucoup de mal à s'attacher aux gens, et ne faisait jamais dans la demi-mesure – s'il appréciait quelqu'un, il l'appréciait sans limite, sans condition. « Est-ce que vous vous livrez aux gens, parfois ? » Demanda Carlisle, après avoir attentivement écouté les propos de Nina. Elle l'avait dit – elle n'était pas toujours de la meilleure compagnie. Changeante, parfois sèche et peu avenante, l'Australienne n'était pas femme facile à vivre. Mais c'était son caractère, et le changer pour faire plaisir à autrui n'aurait aucun sens. « Je ne veux pas vous faire peur, mais cette sensation, vous devriez la partager avec vos amis ou votre petit-ami. » Fit-il remarquer, alors qu'elle lui décrivait une relation complice et fusionnelle. L'Australien comprenait le malaise de Nina, mais ne pouvait malheureusement pas y remédier. « Pas avec moi. » Il n'était rien de plus que son employé. Et tout semblait les séparer : leur différence d'âge, leurs habitudes, leurs fréquentations. Mais le pilote ne refusait pas la discussion ; au contraire, il essayait de la comprendre, de l'aider du mieux possible. « Quand avez-vous pris un risque pour la dernière fois dans votre vie ? Je veux dire, un vrai risque. Un moment où vous vous êtes positionnée sans que l'issue soit certaine, un moment où vous avez parlé de vos sentiments sans être sûre que la réciproque soit évidente ? » Demanda le pilote, réalisant progressivement qu'il n'avait pas été dans une telle situation depuis des lustres. Et c'était peut-être ça, le problème. « Si vous ne vous mettez pas en danger, vous ne vivrez jamais pleinement. »
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Message(#)snap out of it (carlisle) EmptyJeu 13 Juil 2017 - 2:20

Elle fut parcourue d’un frisson. La fraîcheur des hivers de Brisbane ? Non, avec la veste de Carlisle sur le dos, qui la recouvrait entièrement, le vent n’avait aucune prise sur elle, cela venait de l’intérieur. C’était à son tour de jeter un froid en elle. Le ton employé ne révélait aucune méchanceté, aucun jugement mais il soulevait toutes leurs différences. Il avait toujours été sincère, elle le pensait, ainsi, sa question devait l’être tout autant. Elle se rendit compte à quel point elle devait lui sembler curieuse alors qu’il n’y avait rien de plus naturel pour elle, c’était sa façon de penser, de concevoir les choses. Dans son monde, on n’imaginait pas que quelqu’un qui ne soit pas à votre service, à qui on aurait attribué cette fonction et à qui on donnerait à salaire comme contrepartie de cette tâche, puisse vous aider. Si la personne n’était pas intéressée, il était rare qu’elle daigne même vous parler. C’était même pire pour les jeunes gens de sa génération, ils étaient tous individualistes au plus haut point et comme elle, l’argent tombant miraculeusement du ciel, ils vivaient avec la certitude d’être le centre du monde et qu’ils ne meurent pas étouffés par leur propre égo relevait encore du miracle. S’entraider ne faisait pas partie de leur vocabulaire. Elle fronça les sourcils, contrariée, maintenant, elle se sentait vexée car par la tournure de sa question, il lui faisait sentir que c’était tout naturel, normal, habituel, qu’il vienne l’aider après son choc tenait de l’évidence. Il la faisait se sentir idiote ou sinon pas idiote, mais en tous cas, différente. Et pas dans le bon sens. Elle détestait ça. Elle avait l’impression d’être une extraterrestre, ce sentiment la renvoyait à son enfance isolée, quand elle se sentait trop éloignée des autres enfants pour oser les approcher. Elle voulait oublier cette période car elle avait surmonté tout ça, elle était arrivée au sommet. Maintenant, c’était eux qui voulaient faire partie de son monde, être avec elle, elle était acceptée et épanouie. Si c’était le cas… pourquoi avait-elle autant de mal à s’en persuader à cet instant même ?

Malgré ses souvenirs dont elle se serait bien passée, son visage ne montre aucun signe d’agacement, elle a su garder son masque, accompagné de son regard brillant et de son sourire de convenance. Elle lui lance des regards à la dérobée, que l’obscurité réussit à cacher, tandis qu’elle chercher toujours à contacter un dépanneur. « La réponse est dans la phrase, Monsieur Bishop, c’est mon plaisir. Amplement suffisant comme justification, du moins, ça devrait l’être si on voulait une société plus harmonieuse ou les être écouteraient leurs désirs et ne seraient plus des boules de frustration sur pattes. Vous aviez peut-être raison, peut-être devrai-je m’attarder sur la lecture d’Épicure… » Elle ne rate rien de ses commentaires et ne se fait pas prier pour y répondre. « Si vous sous-entendez que je pourrai viser cent fois, mille fois mieux que vous, vous avez complètement raison. » Elle lui fit petit sourire narquois. Il s’attendait sûrement à une réponse sérieuse. Peut-être appréciait-il qu’elle le flatte, peut-être qu’il était comme tous les autres, peut-être qu’il voulait entendre qu’il était différent. Pourquoi lui ? Pourquoi pas un autre ? Parce qu’il y avait déjà beaucoup d’autres. Mais qu’un seul comme lui. Il lui était peut-être insupportable d’être le centre de l’attention mais il avait piqué sa curiosité, comme un chat réussissant à capturer une souris entre ses griffes, elle allait se faire un plaisir de s’amuser un peu avant de le croquer.

Un petit ricanement franchit ses lèvres devant son petit air grognon. Elle déchante un peu quand elle pense comprendre qu’il va trouver le temps long. Il dément rapidement mais elle a connu plus convaincant, de toute façon, il ne semble pas avoir l’intention de partir. Elle peut espérer tenir une vraie discussion avec lui. Peut-être que ça allait être le moment. Loin de toutes les agitations mondaines, elle espérait qu’il se confie à elle. Sa première question concerna Cara, la réponse du pilote ne se fit pas attendre mais il restait évasif. Elle se demanda s’il avait des doutes concernant sa fiancée. Sur ce point, elle tenait quand même une sacrée longueur d’avance sur lui puisqu’elle était au courant des agissements de la mannequin. Cette pensée suffit à la mettre mal-à-l’aise, surtout parce qu’elle se tenait face à Carlisle… dont la fiancée était potentiellement dans le lit d’un autre… alors qu’il pensait à elle, qu’il prenait soin de l’avertir… et qu’il semblait affecté parce qu’il venait de lui avouer. Son côté sans-gêne ne lui permit pas de se retenir de le questionner même si c’était sûrement la dernière chose dont il avait parlé. « Et vous n’avez pas décidé de la confronter ? Vous ne réagissez pas ? C’est problématique une fiancée qui disparaît sans cesse… » Son ton avait ôté l’atmosphère calme qui les enveloppait. Elle avait eu l’air trop… passionnée. Andrina s’en rendit compte. « C’est indiscret de ma part, oubliez. » Malgré ses airs innocents, elle gardait tout de même une idée derrière la tête : elle espérait qu’il se pose lui-même ces questions, qu’il réalise les mensonges de Cara. C’aurait toujours un impact plus fort que si c’était elle qui le lui apprenait. Elle obtempéra ensuite quand il changea de sujet, acceptant d’en dévoiler un peu plus sur elle. « Plutôt oui, c’est peut-être vieillot, surtout avec son orthographe, mais je le trouve percutant. Après, il ne vient pas de loin, je l’ai hérité de mon arrière-grand-mère maternelle. Et vous, qu’est-ce qu’on a choisi pour vous ? » Elle était certaine d’avoir déjà croisé son patronyme complet mais elle ne parvenait plus de ce détail.  

Il la pense sûrement sincère quand elle chuchote ainsi et que son débit verbal se fait plus lent, que cela sonne comme une confession, une expression de sentiments profonds et bouleversants. Le fond est vrai, elle s’est déjà faite plusieurs fois cette réflexion mais elle s’enorgueillit surtout de savoir si bien manier les mots, de si bien les manipuler pour le forcer à avoir un jugement différent sur elle. Il allait se sentir désolé pour elle, il ne la verrait plus de la même manière et si elle était assez forte et lui assez ouvert d’esprit, peut-être même qu’il compatirait. Sans le connaître, il était possible qu’il se soit déjà fait ce genre de réflexion. C’est ça qui la frappe de plein fouet. Son regard. Il n’est peut-être pas bavard mais ses yeux si expressifs sont des fenêtres claires donnant tout droit sur ses émotions. Elle se sent coupable. Il est sincèrement surpris par ses aveux, elle le sent confus, c’est déjà un bon point puisque cela ne le laisse pas indifférent. Pas comme la dernière fois. « Je suis habituée à être seule, j’aime ma propre compagnie. Mais je suis obligée de côtoyer beaucoup de personnes et je suis très bien entourée, si on regarde les pedigrees. Mais… » Elle secoue négativement suite à sa question. « … justement, si je n’avais pas d’argent, pas un statut, pas de relations, je ne les aurais intéressés. Des personnes de ce type méritent-elles que je me livre à elle ? Cela reviendrait à se jeter dans la gueule du loup. Elles exploiteraient toutes mes faiblesses. J’ose croire que vous n’êtes pas comme ça. Alors pour répondre à votre question, c’est pour ça que c’est vous. » Ses yeux vinrent trouver les siens. Il ne se considérait pas être le bon interlocuteur pour épancher ses problèmes sociaux. Elle insista, histoire de lui faire voir les choses autrement. « Vous arrivez vraiment à parler de ce genre de choses à votre fiancée, vous ? » Elle poursuivit. « C’est peut-être facile pour vous d’avoir ce genre de conversation, vous êtes fiancés depuis… combien de temps déjà ? » Elle attendit sa réponse. « J’ai beau être en couple avec mon petit-ami, il demeure comme un inconnu pour moi. J’ignore ce qu’il est en train de faire, en ce moment-même. La seule chose que j’ai à dire le concernant, c’est qu’il me convient très bien. » Ses réponses semblèrent l’inspirer, elle fut un peu surprise par sa question, ne voyant pas très bien où il voulait en venir. Pour le coup, elle fut spontanée dans sa réponse, n’ayant pas vraiment le temps de réfléchir. Elle souffla de l’air par le nez, amusée. « Jamais, j’ai toujours veillé à tout contrôler… » Et elle irait sûrement en enfer, où on s’occuperait de lui couper la langue pour le mensonge qu’elle allait proférer. Du moins, elle considérait ça comme un demi-mensonge. Elle n’avait pas inventé de faits, elle les avait juste glissés au moment opportun afin de provoquer certains effets, c’était ses sentiments mais elle ne prenait aucun risque. « Mais je me rends compte que je viens de le faire à l’instant… Vous n’êtes pas d’accord avec moi ? » Les sentiments étaient là, la réciproque était loin d’être évidente. A chaque fois qu’elle faisait un pas, ils reculaient de trois et ainsi de suite. « J’ignore complètement ce qui m’attend quand je suis avec vous. Et étrangement pour une control freak comme moi, ce n’est même pas désagréable. »
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