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 snap out of it (carlisle)

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Message(#)snap out of it (carlisle) - Page 2 EmptyLun 17 Juil 2017 - 15:45

« Avez-vous déjà songé que votre petit plaisir personnel pouvait blesser la marionnette avec laquelle vous vous amusez ? » Demanda-t-il, curieux d'entendre la réponse. Habituée à avoir tout ce qu'elle désirait, il était peu probable que l'héritière soit attentive ou sensible à autrui. Il ne la blâmait pas ; tout n'était qu'une question d'éducation. Si son père l'avait façonné à son image, Carlisle ne serait pas différent d'Andrina. Mais, par chance, sa mère avait veillé. Aussi fort que possible, aussi longtemps que possible. « Je ne parle pas de moi, ne vous en faites pas. Vous n'aurez pas droit à un arrêt médical sur le bureau lundi matin. » Il laissa échapper un petit rire, et fit tapoter ses doigts sur l'écorce de la souche sur laquelle il avait pris place. Cette conversation était finalement bien plus intéressante qu'il ne l'avait imaginé, et il se délectait des réponses fournies par son interlocutrice. « C'est une évidence. » Approuva-t-il en souriant sincèrement, presque amusé par la situation. Elle pensait qu'il serait vexé par ses propos ? Qu'il se sentirait mal ? Qu'il était le genre d'homme à avoir besoin d'être rassuré, à avoir besoin d'être cajolé par une gamine ? Qu'il avait besoin d'exister à travers son regard ? Il ne cherchait pas à l'impressionner, ni à l'attirer d'une quelconque manière. Carlisle était, en réalité, bien plus complexe que cela. Peu sensible – pour ne pas dire complètement insensible et indifférent – à la flatterie, il fallait user et abuser d'autres passerelles pour retenir son attention. Il ne s'aimait pas particulièrement, et s'oubliait volontiers au profit d'autrui ; il était donc certain qu'elle pouvait trouver mieux que lui, et il ne s'en formalisait pas.

« La confronter à quel sujet ? Ses absences ? » Il ricana en secouant la tête. Andrina Farrell était probablement trop jeune pour comprendre. Une vie de couple, c'était fait de compromis et de concessions.  Cara et Carlisle avaient, depuis bien longtemps, dépassé le stade classique des débuts mielleux. Ils n'envisageaient pas non plus de passer leur vie collés l'un à l'autre – ils étaient bien trop épris de liberté pour cela. Ils partageaient beaucoup, se racontaient leurs déboires, mais ne se sentaient pas obligés de vivre chaque moment en compagnie de l'autre. « Je me trouverais hypocrite de lui reprocher de trop travailler, alors que je déserte Brisbane bien plus souvent qu'elle. » Être pilote de ligne, qui plus est longs-courriers, sous-entendait forcément passer du temps loin de ses proches. Cara ne le lui avait jamais reproché, consciente que cela faisait partie intégrante du métier. Il lui arrivait parfois de déserter l'Australie pour une semaine, et jamais sa fiancée ne lui avait fait de scène de ménage. Elle comprenait, même si ce n'était pas toujours facile à vivre. « Et puis, nous avons toujours privilégié nos carrières respectives. » Sur ce point, les deux amants s'étaient bien trouvés. Mieux encore, leur relation s'était articulée autour de cet objectif. Ils n'évoluaient pas dans le même milieu, mais restaient néanmoins attentifs aux succès de l'autre. Ils s'aident quand ils sont en mesure de pouvoir le faire, s'écoutent, se donnent des conseils, et se soutiennent en toute circonstance. Et c'était sans doute pour cela qu'ils avaient réussi à préserver leur couple. « Vous comprenez, j'imagine. » Elle, l'héritière, devait plus ou moins avoir le même raisonnement. Leur conversation dévia vers un sujet beaucoup plus anecdotique ; il fit la moue, mais consentit finalement à lui murmurer son deuxième prénom. « Caesare. » Un prénom qu'il n'aimait pas, qu'il n'assumait pas, et qui renvoyait une image déplorable aux gens – en tout cas, selon lui.

Cette conversation anodine dévia progressivement vers quelque chose de plus sérieux, de plus profond. L'héritière Farrell se livra, plus que Carlisle n'aurait pu le supposer. Il pensait qu'elle allait esquiver, qu'elle ferait tout pour s'en sortir d'une habile pirouette. Ce ne fût pas le cas, bien au contraire. « Tout le monde ne vous veut pas forcément du mal. » Commenta le fils Bishop, navré d'entendre cette triste réalité. Derrière son apparence, derrière son air sûre d'elle, derrière toutes les mondanités qu'elle pouvait fréquenter, Carlisle comprenait qu'elle était en réalité terriblement seule. « Éloignez-vous de tout ce qui vous est familier. Oubliez les strass, les paillettes, les couvertures de magasine. Partez à la découverte du monde, du vrai monde. Et vous comprendrez. Vous saurez. » Murmura le pilote. Rien n'était jamais tout blanc ou tout noir ; il y avait de bonnes et de mauvaises choses partout. On était parfois déçu, souvent surpris ; on comprenait vite que l'argent ne régissait pas tout. « Elle sait tout de moi. » Répondit Carlisle en haussant les épaules. Ou presque tout. Il ne lui avait jamais caché son passé, jamais caché son présent. Cara le connaissait par cœur, et cela ne le dérangeait pas. Il avait confiance en elle. « Sept ans. » Une fois de plus, cette réponse lui rappela que les dernières étapes d'une vie de couple n'avaient jamais été franchies. Ils avaient remis le mariage à une date ultérieure. Ils avaient parlé bébé, puis avaient changé de sujet. Et la situation avait stagné. « Alors tout n'est que connivence et convenance, entre vous ? » Le fils Bishop secoua la tête, et laissa échapper un petit rire navré. La vie entière d'Andrina Farrell semblait tourner autour de son image, de son nom, et des attentes que sa famille pouvait avoir d'elle. « Vous êtes trop jeune pour vous souciez de ça, et pour réfléchir comme ça, Andrina. » Commenta le pilote, oubliant momentanément son statut pour essayer de lui faire entendre raison. Vingt-ans à peine, et déjà désabusée. Déjà sagement rangée dans le carcan familial, s'oubliant à tout point de vue. Tôt ou tard, elle se libérerait de ses fers – et cela risquait de faire des dégâts. « Vous ne risquez pas grand chose. Je suis une tombe. » Avoua Carlisle en souriant. La conversation qu'ils venaient d'avoir resterait entre eux ; Andrina pouvait en être sûre. « Et je ne compte pas me servir de vous, d'une quelconque manière. » Il n'avait pas pour habitude de profiter des gens, et cela ne risquait pas de changer de si tôt. Lui aussi était, d'une certaine façon, un loup solitaire. Leur conversation aurait pu se poursuivre jusque tard dans la nuit, si des phares ne les avaient pas éblouis. Machinalement, Carlisle porta une main au dessus de ses yeux plissés, et comprit qu'il s'agissait de la dépanneuse. « Je crois que votre sauveur est arrivé. » Dit-il en se redressant. La control freak pouvait respirer ; elle serait bientôt libérée.
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Message(#)snap out of it (carlisle) - Page 2 EmptyLun 17 Juil 2017 - 19:08

Elle hausse un sourcil, un sourire narquois sur le visage. Est-ce qu’il venait de… ? Non, il lui semblait bien qu’il ne venait pas de révéler qu’il se prenait à son jeu. Elle rit à sa suite. Il devait sûrement penser qu’elle faisait souvent ce genre d’opérations commando, qu’elle en avait brisé ‘des marionnettes’ mais c’était loin d’être le cas. Les autres ne demandaient pas autant de technique, autant de stratégie pour obtenir d’eux ce qu’elle voulait. Parfois, ils se sentaient juste flattés qu’elle daigne poser le regard sur eux et rien qu’avec ça, le travail était à moitié fait. Son petit sourire ne la quitte pas. « Il faut être deux pour jouer à ce jeu, Carlisle. » Elle a soufflé ça, entre ses lèvres, son invitation à peine audible, peut-être qu’il n’allait pas comprendre si elle s’adressait à lui ou à elle-même ou bien qu’il penserait halluciner, une interprétation que son cerveau ferait du souffle du vent. Elle aimait le voir troublé. Mais ce fut plutôt elle, qui fut confuse. L’amour ? L’attachement ? La routine ? Quelques soient ses raisons, Carlisle semblait avoir totalement accepté la dynamique de leur couple, complètement étrange aux yeux de Nina. Ils trouvaient toujours le moyen de venir ensemble aux soirées organisées par la compagnie mais d’après ce qu’elle lui laissait entendre, ils étaient rarement réunis au quotidien. Elle s’en douter vu leurs deux métiers mais ce qui lui posait problème, c’était plutôt comment ils arrivaient à vivre ainsi, ce qui pouvait bien avoir entre eux pour qu’ils soient satisfaits ainsi. Enfin… l’une des parties ne l’était pas, les faits le prouvaient puisqu’elle se consolait dans d’autres bras. Par contre, elle continuait de fixer l’homme en face d’elle, en se demandant ce qu’il ressentait vraiment par rapport à leur situation, du plus profond de son être. D’après elle, ce qu’il lui décrivait n’était pas vraiment compatible avec ses désirs personnels, ceux qu’il avait partagé avec elle quelques heures plus tôt. Elle secoua la tête de gauche à droite, puis resta interdite. « Vous m’avez pourtant fait part de votre désir d’enfant, de fonder un foyer, une famille. Où en est-ce, ce rêve, si vous ne faites que de vous croiser ? » Elle lui porta un regard lourd de jugement mais ce n’était que l’expression de son interrogation, elle était sincèrement curieuse de sa réponse, car non, elle ne comprenait pas.

« Intéressant. » Ce fut sa seule réponse quand il lui souffla son deuxième prénom. Carlisle Caesare Bishop, répéta-t-elle dans sa tête, tout en le fixant avec des yeux brillants. Ses lèvres s’ouvrirent légèrement, comme si elle était sur le point de dire quelque chose, mais finalement, elles ne firent que reformer le sourire amusé qu’elle continuait d’afficher. Son expression s’ajusta, au fur et à mesure, qu’elle se permettait de lui confesser des choses sur elle. Elle n’avait jamais eu l’occasion d’en parler à personne et peut-être avait-elle bien fait d’attendre. Ses paroles étaient si gentilles, si rassurantes, aussi lunaire qu’il semblait être, elle avait tout l’impression d’être baignée d’une petite chaleur, portée par les mots qu’il lui adressait. Son regard fut difficile à soutenir alors qu’elle méditait à ses paroles, les imprimant dans sa mémoire, accompagné du son de sa voix, elle voulait garder ça. C’était bien la première fois qu’on lui parlait ainsi… car c’était aussi la première fois qu’elle laissait à quelqu’un la porte si grande ouverte pour venir près d’elle, prendre place sur un petit banc, entouré de nature verdoyante – dans son jardin secret. La réciproque n’était pas respectée, de son côté, elle était tellement loin de tout savoir sur lui. Elle regretta, jalouse de celle qu’il avait prise pour compagne, envieuse de connaître aussi ses secrets et ses peurs, leur rencontre toute fraîche ne faisait pas le poids contre leurs sept années de fiançailles, car elle n’approchait pas du but. Il ne s’était pas beaucoup livré alors qu’elle avait eu l’impression de décrocher la lune, en lui confessant tout ça. Elle se sentit amère. La conversation se poursuivit. Encore une fois, on parlait d’elle. Elle hocha la tête. Après avoir réalisé à quel point elle s’était ouverte à lui et de la façon presque paternelle dont il la considérait, elle était contrariée mais à part son changement d’expression, elle ne fit aucune remarque. Elle réfléchissait encore mais prêtait toujours attention à ses paroles. « Je crois qu’on ne peut plus rien pour moi. Regardez de plus près – elle avança son visage pour laisser la lumière venir l’éclairer – il y a écrit ‘cause perdue’, ici. » De son index, elle pointa son front en tirant une ligne imaginaire de sa gauche vers sa droite. Elle sourit. Elle avait arrêté de bouder. Il avait également trouvé les mots qu’il fallait en lui promettant de n’en parler à personne et surtout, de ne jamais s’en servir contre elle. Elle décida de le croire.

Leur conversation s’acheva ainsi. Elle lui fit un sourire suite à sa ‘promesse’, ses lèvres ne lui obéissaient guère, ses neurones avait fondu devant la douceur de ses paroles et elle se surprenait à sourire spontanément, en sa présence. Elle s’éloigna, quand la dépanneuse arriva, pour appeler l’assistant personnel d’un cadre de la Cathay Pacific pour lui demander d’appeler un taxi pour elle puis revint auprès de Carlisle. Sa voiture était maintenant remorquée, le type semblait n’attendre qu’elle pour pouvoir partir. Elle se tourna vers Carlisle et retira la veste qu’il lui avait gentiment prêté pour lui la rendre. « Je vous libère, maintenant. » glissa-t-elle, comme s’il était à son service. Elle contrebalança tout de même son ton formel en s’avançant pour poser une main sur sa joue, rapidement, avant de déposer un baiser de l’autre côté. Elle reconnut, grâce à ce bref instant de proximité, l’odeur que laissait le sillage de son parfum sur sa peau, le même qui émanait agréablement de sa veste. Pouvoir le respirer ainsi, la rendit rêveuse. Elle s’éloigna rapidement, reprenant son allure si désinvolte, celle qui la caractérisait habituellement. « Je tâcherai de réfléchir à tout ce que vous m’avez dit. » Elle fit de grands pas pour gagner le véhicule et ne se retourna qu’une fois, pour lui faire un petit geste de la main.
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