Ce soir elle doit voir Arthur, elle lui a donné rendez-vous dans un bar dans lequel elle a l’habitude de se rendre, parce que c’est plus simple pour elle, et qu’il était question d’alcool dans le plan de la soirée. Elle le retrouve aux alentours de vingt-et-une heure, elle arrive la première, comme toujours, par peur d’être en retard. En l’attendant elle commande une bière qu’elle a déjà fini avant qu’il n’arrive. La soirée se déroule sans encombre entre les deux amis, les verres s’enchaînent pendant qu’ils parlent de tout et de rien, pendant qu’ils semblent tous les deux vouloir noyer leur problème dans l’alcool ce soir, sans peut-être s’en rendre compte. Lydia elle est triste, meurtrie, comme elle l’est depuis des mois. Elle est triste d’avoir perdu Poppy. Meurtrie de voir que Xavi continue de ramener des filles différentes chaque soir, qu’il ne semble pas la remarquer alors qu’elle se tient tous les jours en face de lui. Mais toute cette peine elle la garde pour elle, elle la cache sous un sourire qui semble faire illusion. C’est plus facile de cette manière, plus facile de faire semblant plutôt que d’admettre que rien ne va plus. Pourtant la soirée est agréable, elle qui est toujours ravie de trouver son ami. Mais plus la soirée passe, et plus son taux d’alcoolémie grimpe. Il est aux alentours de minuit lorsqu’elle se lève pour aller aux toilettes et qu’elle se rend compte que sa tête tourne et qu’elle est incapable de marcher droit. Lorsqu’elle revient elle voit qu’une autre blonde se tient à côté d’Arthur. Evidemment. Elle soupire, pas parce qu’elle est jalouse, parce qu’il n’a jamais été question de ça entre eux, mais parce que c’est un peu toujours la même chose, et aussi parce que ce soir elle n’est pas d’humeur à partager ses amis, parce qu’elle a besoin de compagnie pour ne pas sombrer. « Pas ce soir. » dit-elle à la blonde alors qu’elle reprend sa place au comptoir, et d’un signe de la main elle lui fait comprendre qu’il est temps pour elle de partir. Elle ne semble pas protester, se rendant probablement compte de l’état de Lydia et part un peu plus loin. « Sérieux ? Je suis partie cinq minutes. » ajoute-t-elle à l’attention d’Arthur cette fois-ci. Ou deux minutes ou dix, elle n’a plus tellement la notion du temps.

Ne jamais dire non à une soirée quand on vous la propose. C’est la règle pour toi alors quand Lydia t’avait proposé de la retrouver dans un bar, tu n’avais pas hésité à accepter sa proposition. Tu la retrouves donc en début de soirée au bar dans lequel elle t’a invité. C’est sans surprise que tu la vois déjà au bar arrivée bien avant toi. Ce soir, tu as besoin d’oublier. Tu as croisé Lily à Brisbane il y a quelques jours de cela et tu n’en as encore parlé à personne mais cela t’a complètement chamboulé. Tu ne sais pas réellement quoi penser de ce retour, il n’y a peut-être rien à en penser d’ailleurs. Tu ignores pourquoi elle est là, tu finiras par le découvrir certainement car tu ne crois nullement réussir à éviter Lily, tu n’étais pas assez chanceux pour cela. Tu rejoins Lydia qui ne t’a pas attendu pour commencer à boire. Tu peux voir qu’elle non plus ça ne va pas très bien mais tu ne demandes pas. Vous parlez de tout et de rien, surtout de rien d’ailleurs car les sujets douloureux ne semblent pas vouloir être mis sur le tapis. Cela te va, tu n’as pas envie de parler de Lily. Tu bois, tu enchaînes les verres et puis Lydia te quitte pour aller aux toilettes. Tu finis ton verre en soupirant. Tu jettes un rapide coup d’œil autour de toi, les gens ont l’air de s’amuser. Alors que tu allais commander un autre verre, une jeune bonde vint à ta rencontre. C’était sans réellement réfléchir que tu n’hésitais pas à la draguer en retour, oubliant Lydia l’espace de quelques minutes. Mais ton amie ne tarda pas à revenir et elle envoya balader la belle blonde. Tu fis une petite moue, tu étais déçu, ça t’aurait changé les idées d’avoir une belle blonde dans tes draps ce soir. « Sérieux ? Je suis partie cinq minutes. » Tu hausses les épaules, ce n’est pas de ta faute si tu attires les belles femmes. Toi tu trouves que c’est un bon atout mais tu sais que Lydia n’aime pas vraiment ton côté Dom Juan. « C’est elle qui est venue me voir. » Dis-tu comme si cela expliquait tout. « Ca nous ferait pas de mal d’avoir une personne dans notre lit pour nous changer les idées, on est là à boire c’est pathétique. » C’était nécessaire mais réellement pathétique. Tu évites de trop boire en général, tu préfères laisser le verre s’éterniser pour voir toute ta tête quand tu ramènes la demoiselle chez toi.

Ce soir elle a besoin d’oublier, de ne penser à rien parce qu’elle ne sait pas là où ses pensées vont l’emmener. Il est bien plus facile pour elle de faire fi de tous les problèmes qu’elle a plutôt que de se confronter à eux. Et ce soir la seule solution semble être de boire à outrance jusqu’à tout oublier, oublier même cette soirée pour ne plus avoir à penser ne serait-ce qu’une seule seconde. C’est lâche, un peu trop, elle le sait, mais elle n’a pas la force d’être courageuse, elle ne l’a plus, elle s’est envolée il y bien longtemps, et les discussions un peu futiles qu’elle a avec Arthur lui conviennent pour la soirée. Sa compagnie lui suffit pour passer un bon moment, elle n’a pas nécessairement envie de penser à tout ce qui va mal dans sa vie en ce moment. La soirée s’enchaîne en même temps que les verres, Lydia quitte Arthur quelques minutes pour se diriger vers les toilettes avant de revenir et de le voir en compagnie d’une blonde qui a dû sagement attendre qu’elle s’en aille pour prendre sa place. Mais Lydia elle n’est pas d’humeur, pas d’humeur à regarde son ami draguer toutes les filles qui passent devant lui. Pas ce soir, lui dit-elle avant de la regarder s’éloigner. « Oui, enfin tu l’as pas repoussé non plus. » Il peut se chercher des excuses autant qu’il veut ça ne prend avec elle qui a déjà vu ce petit manège s’opérer bien plus de fois qu’il ne serait raisonnable d’y penser. « Non, c’est pas pathétique, c’est libérateur. » dit-elle comme si elle aussi avait le besoin de justifier leur consommation d’alcool, jouant sur les mots, parce que quelque part elle ne veut pas avouer qu’il a raison. « Et puis je suis pas comme toi moi Arthur, je sais pas si je pourrais faire ça, ramener quelqu’un chez moi et jamais le revoir. » Sans être une grande romantique, Lydia a du mal à concevoir l’idée. Pourtant elle sait que c’est peut-être une bonne idée, pour oublier Poppy, pour oublier Xavi.

Les bars c’est ton domaine. Tu t’y trouves au moins deux fois par semaine pour occuper tes soirées et aussi parce que c’est un parfait terrain de chasse. Tu n’y vas pas spécialement pour boire, tu bois un peu mais jamais trop. Tu n’as nullement envie de devenir alcoolique et tu fais très attention à ta consommation te laissant aller de temps en temps cependant. Comme ce soir. Tu avais bu sans cesse depuis ton arrivée et même si tu avais mangé aussi des toasts et ce que vous aviez acheté, ce n’était pas assez pour tout imbiber. Mais c’est pas grave, de temps en temps ça fait du bien et si tu pouvais oublier le retour de Lily pendant quelques heures, tu n’allais pas t’en priver. Tu espérais simplement ne pas croiser d’élèves ou d’anciens élèves, ça c’était ta hantise quand tu sortais. Mais ce soir tu étais au bar avec Lydia qui semblait aussi avoir des soucis à enterrer dans l’alcool. Et pendant qu’elle allait aux toilettes, tu fus abordée par une belle blonde que tu ne repoussas pas, pourquoi se priver ? Lydia ne le voyait pas de cette manière apparemment car en revenant elle chassa la blonde et te fit des reproches. « Oui, enfin tu l’as pas repoussé non plus. » Tu hausses les épaules, pourquoi la repousser ? Juste par principe ? Mais les principes des fois c’est con, ce n’était pas comme si tu trompais qui que ce soit ce soir, tu n’étais pas en couple. « Pourquoi je la repousserai ? Elle était mignonne ! » Dis-tu tout simplement comme si cela était une évidence. « Non, c’est pas pathétique, c’est libérateur. » Tu fronces les sourcils. Libérateur … Est-ce que boire est réellement libérateur ? Un peu parce que tu ne penses plus à Lily là. Enfin si un peu mais plus trop. « Si tu le dis ! » Dis-tu avant de commencer un autre verre. « Et puis je suis pas comme toi moi Arthur, je sais pas si je pourrais faire ça, ramener quelqu’un chez moi et jamais le revoir. » Tu lui demandes pas d’être comme toi ! Mais Lydia elle devrait s’amuser plus. C’est pas parce qu’elle est faussement mariée à Xavi qu’elle lui doit quoi que ce soit. « T’as jamais essayé, tu peux pas savoir. » Lui dis-tu au tac au tac parce qu’elle pouvait pas juger, elle avait pas le droit. « Tu sais ce que j’aimerais ? J’aimerais avoir une amulette qui me protège de tous mes problèmes et comme ça je verrai plus jamais des gens qui m’ont fait mal au cœur. » Dis-tu avec un grand sourire très fier de toi. Oui, tu avais bien trop bu …

Elle a trop bu ce soir, mais elle ne s’en fait pas, parce qu’elle se dit que ça n’arrive pas si souvent que ça, que c’est une soirée exceptionnelle. Une soirée qui allait la faire oublier, tout oublier. Elle n’a pas besoin qu’on la réconforte, qu’on lui dise que tout ira bien, parce que c’est ce qu’elle s’est répétée toute sa vie, sans jamais trop y croire, et voilà où ça l’a mené. Elle a simplement besoin de passer du bon temps en compagnie d’Arthur, de se changer les idées, même s’il aurait certainement préféré se les changer avec la blonde à qui elle vient de dire de partir. « Hm, c’est vrai. » dit-elle en regardant la blonde en réponse aux paroles de son ami. Elle est mignonne, elle ne va pas le contredire sur ce point-là. Mais elle, elle ne sait pas comment faire, comment être comme lui, rien que pour une soirée. Et ce n’est pas un reproche, pour une fois, non ce n’en est pas un, c’est un simple constat. Lydia elle s’attache aux gens, un peu trop pour son propre bien, et elle ne saurait comment faire pour ramener quelqu’un chez elle tout en sachant que la nuit qu’ils passeraient resterait unique et sans lendemain. « T’as qu’à m’apprendre comment faire alors. » C’est vrai, elle n’a jamais essayé, mais il faut qu’il lui dise comment il fait pour ne pas s’attacher, pour se dire que tout ça ne mènera jamais nulle part. Ce soir, elle a besoin de se mettre dans la peau d’Arthur, c’est décidé, ça lui fera peut-être du bien d’arrêter de penser à Xavi et à Poppy. Elle sourit à la remarque de son ami, parce que c’est utopiste et elle peut s’en rendre compte même après tous les verres qu’elle a bus. « Ca ça s’appelle une perte de mémoire ou un aller simple pour les Caraïbes. » dit-elle tout en sachant que ça ne règlera aucun de ses problèmes, même si elle ne lui a pas demandé ce qui n’allait pas ce soir, et il était clairement trop tard pour qu’elle le lui demande, surtout après tous ces verres. « Mais tu sais quoi ? Pour une fois je vais être cool. Et je propose qu’on rentre pas seuls ce soir. » Sobre, elle ne tiendrait jamais des propos pareils, ça ne lui ressemble pas. Pourtant elle a bien conscience de toujours trop lui reprocher les mêmes choses, mais c’est plus fort qu’elle, alors ce soir elle va essayer de gommer le problème.

Cela fait un moment que tu t’es résigné à ce que Lydia ne comprenne pas ton comportement avec les femmes. Elle ne te reprochait pas de mal les traiter au moins, c’était déjà ça mais simplement d’être incapable de t’attacher. Ce n’était pas que tu étais incapable, c’est simplement que tu t’empêchais de l’être comme ça ton cœur pouvait guérir tranquillement et être préservé alors que toi tu profitais toujours de la vie. C’était peut-être ridicule comme manière de faire pour certains mais pour toi cela semblait purement et simplement logique. « Hm, c’est vrai. T’as qu’à m’apprendre comment faire alors. » Est-ce que cela pouvait s’apprendre ? Oui, certainement. Pour Lydia cela allait juste demander de prendre un peu de recul, de ne pas s’attacher de suite aux gens. Toi tu savais très bien le faire, te détacher c’était facile, tu espérais que pour Lydia aussi. « Il faut juste que tu ne t’attaches pas aux gens. Tu apprends un peu à les connaître et le lendemain tu les oublies. Après il suffit de savoir draguer c’est pas compliqué. » Tu espérais pour Lydia qu’elle savait s’y prendre sinon il allait falloir que tu lui apprennes ça aussi. Mais elle avait réussi à draguer Poppy non ? Enfin, tu n’en parleras pas, c’est mieux comme ça. Lydia te parle pas de Lily. En même temps elle ne sait pas qu’elle est de retour. « Ca ça s’appelle une perte de mémoire ou un aller simple pour les Caraïbes. Mais tu sais quoi ? Pour une fois je vais être cool. Et je propose qu’on rentre pas seuls ce soir. » Tu lèves un sourcil. Lydia ne veut pas dormir dans un lit vide ce soir ? Intéressant. Mais ne pas rentrer seul cela voulait dire aller vers les autres et vous étiez quand même bien alcoolisés. Enfin, peut-être que cela ne dérange pas certaines personnes. « Il me tarde de voir ça ! Prête à partir en chasse ? » Lui demandas-tu. Puis après avoir bu une autre gorgée tu lui demandas : « Tu cherches un homme ou une femme ? » Tu savais que ton ami aimait les deux mais là quand on part en chasse il faut choisir une cible.

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Ce soir et exceptionnellement, Lydia ne demandait qu’à ce qu’Arthur lui apprenne comment faire pour ramener quelqu’un chez elle sans accorder trop importance à cette histoire. Elle qui lui avait tant de fois reproché d’être incapable de s’attacher lui demandait ce soir de lui apprendre tout ce qu’elle ne cautionnait pas en temps normal. Mais le cœur meurtri elle n’avait pas envie de se lancer dans une nouvelle histoire, simplement d’oublier ses problèmes dans les bras d’un inconnu. C’est facile à dire pour lui de ne pas s’attacher, mais Lydia elle a pris cette fâcheuse manie de s’attacher aux gens, tout le temps, trop vite. « Tu m’as déjà vu draguer quelqu’un ? » lui demande-t-elle avant de laisser échapper un léger rire. Elle ne fait jamais le premier pas de peur de se faire rejeter, alors elle attend patiemment, et si ça ne vient pas elle abandonne et considère qu’elle ne les attire pas. C’est exactement ce qu’il se passe avec Xavi, la même situation depuis dix ans maintenant. « J’attends que les autres viennent à moi d’ordinaire. » Elle n’a aucune idée de la manière dont il est coutume d’user pour aller aborder quelqu’un, et elle se sentirait probablement ridicule, même si avec tout cet alcool dans le sang, elle oserait sans doute un peu plus. Mais elle est déterminée ce soir, elle n’a pas envie de rentrer seule, et elle ne dira rien quant à la conquête que ramènera sûrement aussi son ami. Pourtant une moue vient apparaître sur son visage lorsqu’il lui demande si elle est prête, même alcoolisée, cette peur lui revient au ventre. « Et si je leur plais pas je fais comment ? » Elle ne sait pas comment s’extirper de la honte qu’engendrerait un refus de la part de quelqu’un. « Un homme. » dit-elle, sûre d’elle. Elle a besoin d’oublier Poppy et elle a peur qu’une simple chevelure blonde la fasse éclater en sanglots. « Mais va falloir que tu m’aides d’accord ? » Elle n’est pas encore prête à se lancer toute seule, elle a encore besoin d’Arthur pour l’épauler.

Ce soir, il semblerait que Lydia tenait absolument à se mettre dans ta peau. Tu ne savais pas exactement ce qu’elle cherchait à oublier mais malgré l’alcool qui venait altérer tes paroles et tes gestes, tu ne pouvais cacher ta surprise. Oui, tu ne t’attendais pas à ce que Lydia te fasse une telle demande un jour, tu devais l’avouer. Un sourire aux lèvres cependant, il se transforma en rire quand elle te dit : « Tu m’as déjà vu draguer quelqu’un ? J’attends que les autres viennent à moi d’ordinaire. » Il était vrai que tu ne l’avais jamais vue draguer quelqu’un. Lydia était belle, une beauté qui savait attirer et elle était donc celle que l’on draguait. Pour toi c’était un peu des deux en général mais tu n’avais jamais été timide. Il était d’ailleurs peut-être temps que Lydia prenne sa vie en main. Attendre que les autres viennent vers elle voulait dire attendre que quelqu’un d’autre fasse le choix de venir la voir et tu trouvais ça très dommage de ton côté. « Ce soir c’est toi qui vas aller vers les autres. Il faut se prendre en main Lydia et pas attendre que les autres fassent toujours le premier pas. » Tu savais que certaines filles préféraient voire trouvaient que c’était comme cela que les choses devaient se faire mais heureusement, certaines étaient plus modernes. Etrangement, Lydia semble déterminée ce soir ce qui te fait sourire tout en te surprenant un peu. Mais tant mieux. « Et si je leur plais pas je fais comment ? Mais va falloir que tu m’aides d’accord ? » Ce sont de bonnes questions. Personne ne peut être certain de plaire à cent pourcent mais la personne en face vous le dit si elle est pas intéressée. Il faut juste pas mal le prendre, ça arrive que la personne soit en couple ou autre. « Tu fais un sourire, tu leur dis au revoir et tu passes à une autre personne. » Dis-tu en haussant les épaules avant d’ajouter : « Tu veux que je t’aide à faire quoi ? Parce que si je viens avec toi ça va faire bizarre non ? » Lui demandas-tu en fronçant les sourcils.

Elle ne sait pas ce qui lui passe par la tête ce soir. L’alcool sans doute, la peine, la tristesse, un trop plein de choses qu’elle n’arrive plus à gérer. Elle a besoin de sortir des sentiers battus, de s’amuser ce soir pour mieux repartir même si elle sait que cela ne sera pas aussi simple. Son taux d’alcoolémie lui fait penser que c’est une bonne chose de rentrer avec quelqu’un ce soir, une manière d’oublier ses problèmes de cœur. Ce soir elle met ses principes de côté. Pour autant elle ne sait pas comment faire. Lydia elle ne sait pas aller vers les autres, comme souvent elle attend qu’on vienne à elle, se contentant d’être spectatrice de sa propre vie au lieu de prendre les choses en main comme le dit si bien Arthur. Il est difficile de changer des habitudes qui durent depuis des années. « C’est facile pour toi de dire ça, tu les fais toutes tomber comme des mouches. Même lui là-bas il a envie de te mettre dans son lit. » dit-elle en désignant un homme qui se tient à quelques mètres d’eux et qui ne semble pas lâcher Arthur des yeux depuis quelques minutes. Elle sait qu’Arthur n’est pas attiré par la gente masculine mais même elle qui n’a pas de préférence n’a pas autant de succès. « Et si ça marche, je fais quoi ? Je les suis chez eux ? Et imagine s’ils n’ont qu’un grabat pour dormir ? Et je fais quoi le matin, je pars sans dire au revoir ? Et je fais quoi s’ils me demandent mon numéro ? » Tant de questions qui se bousculent dans sa tête, des questions qui sont peut-être précipitées parce qu’elle n’a trouvé personne avec qui rentrer ce soir, mais elle a besoin de l’aide avisée d’Arthur avant de se lancer, elle qui ne connait rien en matière de drague. « Non, fais semblant de me draguer pour que je vois comment tu fais. » Elle a besoin de ça pour se décoller de son tabouret et aller voir quelqu’un qu’elle ne reverra jamais après ce soir.

Cela te fait sourire de voir Lydia se convaincre que ce soir elle va changer ses habitudes. Tu ne sais pas si elle va réellement aller vers quelqu’un ou si elle va discuter avec toi toute la soirée du comment faire, de quoi faire mais bon, tu auras essayé au moins, c’est déjà ça. Avec tous les raisonnements qu’elle te fait quand elle est sobre, tu doutes que ce soit quelque chose qu’elle refera souvent. C’est d’ailleurs pas juste qu’elle ne dise jamais rien à Xavi et que ce soit toujours toi qui te prennes les leçons de morale. Mais Xavi a toujours eu droit à un traitement de faveur avec Lydia alors … « C’est facile pour toi de dire ça, tu les fais toutes tomber comme des mouches. Même lui là-bas il a envie de te mettre dans son lit. » Tu regardes la direction qu’elle t’indique et en effet un homme semble ne pas se déranger pour profiter de la vue. Tu ne sais pas quoi en penser mais ce n’est pas la première fois que ça t’arrive. Tu n’es juste pas attiré par les hommes, c’est comme ça tout simplement. « Toi aussi tu pourrais les faire tomber comme des mouches mais pour ça il faut prendre un peu confiance en toi. » Il n’y a rien de pire que les personnes qui essayent de vous draguer et qui n’ont pas confiance en elle. Cela se voit de suite et du coup la crédibilité de cette personne en prend directement un coup. « Et si ça marche, je fais quoi ? Je les suis chez eux ? Et imagine s’ils n’ont qu’un grabat pour dormir ? Et je fais quoi le matin, je pars sans dire au revoir ? Et je fais quoi s’ils me demandent mon numéro ? » Tu la regardes avec de grands yeux ayant du mal à assimiler toutes les questions qu’elle vient de te poser. C’est si difficile que ça ? Tu ne te souviens pas t’être posé toutes ces questions de ton côté. « Lydia, personne n’a de grabat pour dormir. Oui, tu les suis chez eux ou tu les ramènes chez toi. Et c’est toi qui vois si tu préfères partir sans rien dire le matin ou rester mais vu comment tu t’attaches trop vite, partir sans un mot c’est pas plus mal. » Tu avais fait un peu des deux de ton côté, tu partais sans un mot quand tu sentais que la jeune femme se ferait des idées si tu restais et que vous partagiez le petit déjeuner, avec d’autres, cela n’avait pas d’importance. « Non, fais semblant de me draguer pour que je vois comment tu fais. » Tu pousses un petit soupir. Tu aurais tellement voulu la voir à l’action. Ok, très bien. Tu laisses Lydia assise au bar et quelques secondes plus tard tu te rapproches en disant : « C’est un crime qu’une femme aussi belle que vous boive seule. Je vous offre un verre ? » Lui demandas-tu avec un sourire. « Moi c’est Arthur et vous ? » Oui, si elle te faisait jouer le jeu, tu le joueras jusqu’au bout.

Lydia elle ne comprend pas pourquoi on s’intéressait à elle, elle la fille banale et trop peu intéressante pour qu’on ait envie de lui parler plus de deux minutes. Arthur, lui semble avoir un charme naturel, auquel peu résiste. Elle, elle se contente d’attendre qu’on vienne vers elle, et lorsque c’est le cas elle se montre bien souvent trop timide pour que cela mène à quoi que ce soit. « Oh c’est facile pour toi de dire ça, quand on ressemble à .. ça. » dit-elle en désignant maladroitement son visage de ses mains. Elle, elle ne fait pas particulièrement attention à elle, surtout depuis sa rupture, elle ne sait plus si elle s’est brossée les cheveux ce matin et elle ne sait plus à quand remonte la dernière fois qu’elle s’est maquillée. Maintenant elle est en train de se demander si elle n’a pas du rouge à lèvres ou du mascara dans son sac pour faire meilleure impression. Mais il faut dire qu’elle n’avait pas prévu cette soudaine envie d’oublier Poppy et Xavi avec un inconnu. Elle le regrettera probablement le lendemain, mais elle est bien trop alcoolisée pour penser aux conséquences de ses actes. Pour autant avant de passer à l’action elle a besoin d’être rassurée, elle a besoin qu’Arthur lui donne des conseils sur la marche à suivre plutôt que de se poser toutes ces questions lorsqu’il sera trop tard et qu’il ne sera plus avec elle pour l’aider. « Ok c’est noté. Partir sans un mot. » Elle a sorti son téléphone et a ouvert les notes pour réellement le marquer, comme si elle allait se rappeler qu’elle avait écrit là. Avant de se lancer, elle a besoin d’Arthur une dernière fois, elle a besoin qu’il lui montre comment il fait lorsqu’il va vers une fille. Elle a presque envie de rire quand il revient vers elle pour faire comme si elle n’était qu’une inconnue, mais elle se retient, essayant de jouer le jeu. « D’accord, je vais prendre un gin tonic. » Elle est tout de même un peu mal à l’aise, et elle se rend compte qu’il n’y a pas de situation qui ne la mette pas dans l’embarras finalement. « Lydia. Hm … Vous faites quoi ici ce soir ? » Elle fronce les sourcils, se disant qu’Arthur va bientôt soupirer et se moquer du peu de conversation qu’elle a , mais elle ne sait pas faire autrement.

« Oh c’est facile pour toi de dire ça, quand on ressemble à .. ça. » Tu hausses les épaules, tu ne comprends pas réellement pourquoi elle te dit ça. Oui, tu sais très bien que tu n’es pas moche à regarder. Mais Lydia elle est jolie. C’est juste qu’elle n’est pas comme les bimbos qu’on croise dans les bars et qui attirent le regard. Souvent celles qui finissent dans ton lit d’ailleurs mais c’est une autre histoire. Lydia elle a une beauté différente, peut-être pas adaptée à ce genre d’environnement mais elle avait rencontré Poppy dans un bar non ? « T’es jolie toi et tu pourras être sexy si tu croyais un peu en toi. » L’alcool te fait dire des choses que tu n’aurais peut-être jamais dit sans. Le manque de confiance en elle de Lydia avait toujours été là, tu n’avais jamais réellement cherché à le commenter auparavant voilà tout. Soupirant, tu te retrouvais ensuite à donner des conseils à Lydia sur comment agir une fois qu’elle sera chez l’homme en question. Tu ne sais quoi lui conseiller, toi tu fais un peu au feeling mais elle a l’air tellement stressée que tu lui donnes les conseils que tu trouves les plus adaptés. « Ok c’est noté. Partir sans un mot. » Tu hoches la tête sans rien dire, buvant une autre gorgée alors que Lydia notait quelque chose sur son portable. Tu regardais autour de vous, tout le monde semblait s’amuser, vous laisser dans votre coin. Ca allait être compliqué de trouver une proie accessible. Et puis Lydia te convaincu qu’il fallait absolument que tu lui montres pour qu’elle s’entraîne. Tu décides alors de t’éloigner un peu et de revenir vers elle comme si tu l’abordais pour la première fois. « D’accord, je vais prendre un gin tonic. Lydia. Hm … Vous faites quoi ici ce soir ? » Tu fais signe au serveur de venir préparer vos boissons. Tu vois qu’il vous regarde un sourcil levé mais tu t’en fiches. Tu te tournes de nouveau vers Lydia lui disant : « Arthur enchanté. » Un grand sourire se dessine sur tes lèvres. Ne jamais montrer qu’on est trop désespéré. « La même chose que vous je suppose. Une danse ça vous intéresse ? » Lui demandas-tu. Après tout il y avait de la musique et la danse c’est le meilleur moyen de procéder.

Lydia elle ne se pense pas assez jolie pour pouvoir aborder qui que ce soit dans le bar. Elle sait que son manque de confiance en elle finira par la trahir, que sa banalité effrayante n’impressionnera personne surtout quand elle voit toutes les autres femmes qui sont présentes dans le bar. Lydia ne fait pas le poids contre elles. Pour Arthur c’est plus facile, il a tout ce qu’elle n’a pas, de l’assurance, du charisme et du charme. « C’est facile à dire ça. » Parce qu’il ne suffisait pas de lui rappeler que son manque de confiance en elle jouait en sa défaveur pour que cela fasse réellement changer les choses. Elle sait qu’à l’approche de la trentaine elle a encore beaucoup de progrès à faire, beaucoup de travail sur elle-même à effectuer. Elle sait qu’elle va devoir remettre de l’ordre dans sa vie. Bientôt, mais pas ce soir. Ce soir, elle a envie de s’amuser, d’oublier tous ses problèmes avec un inconnu. Si cette éventualité ne la dérange pas ce soir, elle ne sait pour autant pas comment procéder. Lydia elle ne sait pas comment draguer, comment flirter avec qui que ce soit, elle attend simplement qu’on vienne à elle. Alors elle a besoin de l’aide d’Arthur, de ses précieux conseils lui qui a l’habitude. Elle a besoin qu’il lui montre comment faire, qu’il lui montre comment il drague les filles pour qu’elle ait une idée de la marche à suivre. Et lorsqu’il vient se présenter à elle comme s’ils ne se connaissaient pas, elle essaie de jouer le jeu, même si elle se retient de ne pas rire. Mais elle essaie d’oublier qu’il est son ami, et de faire comme si de rien n’était pour qu’il puisse faire sa démonstration sans qu’elle ne vienne tout gâcher. Elle le regarde faire, et en cet instant, alors qu’elle a trop bu elle peut voir pourquoi tant de filles finissent dans son lit, elle peut comprendre. « Oui avec plaisir. » dit-elle alors qu’elle descend de son tabouret, avec une voix un peu plus assurée, tandis qu’elle se dirige vers l’endroit où d’autres personnes du bar sont en train de danser. Et après on est censés danser comment ? Je veux dire l’un à côté de l’autre, on se prend par la taille, face à face ? » Elle sort du personnage pour redevenir la Lydia qui pose trop de questions sur une situation aussi simple, mais elle a besoin qu’Arthur l’éclaire sur la marche à suivre au cas où l’occasion se présenterait.

« C’est facile à dire ça. » Peut-être que c’est facile à dire mais l’image qu’on donne aux autres reflète l’image que l’on a de soi. Souvent, le premier travail à faire c’est un travail sur soi et ce n’est pas ce soir que vous alliez le faire donc il allait falloir que Lydia joue un peu la comédie pour faire croire qu’elle avait confiance en elle. Oui, parce qu’un homme ne cherche pas une femme qui a besoin d’être rassurée pour seulement passer la nuit ensemble. Il faut savoir garder les choses simples. Mais Lydia n’avait jamais été intéressée avant par ce genre de choses alors elle ne semblait pas du tout à l’aise avec le concept et bien sûr il fallait que tu lui fasses une démonstration. Génial n’est-ce pas ? Tu n’étais pas sûr de pouvoir le faire mais tu avais essayé et cela avait fonctionné. Tu pouvais voir que Lydia te regardait différemment après que tu lui aies proposé de danser, peut-être qu’elle comprenait toutes ces femmes qu’elle insultait en général. « Oui avec plaisir. » Tu prends la main de Lydia pour l’aider à se lever et tu l’entraînes vers les danseurs. Une fois sur la piste de danse, tu te mets en mouvements mais Lydia semble encore en train de douter : « Et après on est censés danser comment ? Je veux dire l’un à côté de l’autre, on se prend par la taille, face à face ? » Elle se pose trop de questions, beaucoup trop de questions. « Arrête de réfléchir Lydia. » Lui dis-tu en t’approchant d’elle et en la faisant tourner. Ensuite, tu te laissais porter par la musique, elle aussi c’était beaucoup mieux comme ça. Des fois vous étiez collés, des fois non. Des fois vous rigoliez, des fois vous n’aviez plus envie de rigoler. Non, c’était plus simple de ne pas se poser de questions. Et puis une chanson s’est transformée en une puis deux, puis trois. Et vos corps ne semblaient plus vouloir se quitter tout d’un coup sans que tu ne comprennes pourquoi. « On s’en va ? » Finis-tu par murmurer à l’oreille de Lydia parce que tu en as marre d’être dans ce bar, que tu as assez bu pour ce soir, tu auras une assez belle gueule de bois le lendemain et que tu as envie que Lydia t’accompagne même si ça aurait dû te faire bizarre mais non …

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C’est l’alcool qui parle pour elle ce soir, qui semble maîtriser le moindre de ses faits et gestes, même si elle sait aussi qu’il doit y avoir une part de vérité dans ce qu’elle dit. Elle a besoin de décompresser, de rencontrer quelqu’un qui lui fera oublier Poppy et Xavi le temps d’une soirée. Le problème qui vient toutefois se poser est son manque de confiance elle. Un manque de confiance qui a toujours été un frein pour qu’elle puisse accomplir ses rêves. Mais ce soir elle ne demande pas grand-chose, simplement de ne pas finir la soirée seule. Tâche qui pourrait pourtant paraître aisée, mais pas quand comme Lydia on attend toujours que tout vienne à nous. C’est pour cela qu’elle a besoin de l’aide d’Arthur, lui pour qui l’exercice semble toujours simple comme bonjour. Ce soir elle a décidé d’être un peu plus comme lui, d’essayer de ne pas se poser de questions pour aller vers les autres, mais la tâche se trouve être bien ardue qu’elle ne l’aurait imaginé. Même lorsque que c’est Arthur qui fait semblant de l’aborder, elle s’emmêle un peu les pinceaux et ne peut s’empêcher de lui poser des questions, peut-être un peu trop pour qu’il puisse lui montrer la marche à suivre. Mais elle se laisse aller lorsqu’il lui propose d’aller danser, malgré ses réticences du début. Lydia se laisse aller, suit Arthur sans se poser de questions, oublie parfois qu’il y a du monde autour d’eux. Elle profite de la soirée, de la compagnie d’Arthur, en oubliant qu’elle avait l’intention de repartir avec quelqu’un. L’esprit un peu trop embrumé, elle n’a pas envie d’aller voir quelqu’un d’autre, elle n’a envie de danser qu’avec lui. Elle ne saurait trop l’expliquer, mais lorsqu’il lui demande s’ils ne devraient pas partir, cela lui semble être la meilleure idée qu’il ait eu de toute la soirée. « Oui allons-y. » Ils sont tous les deux déjà assez saouls, voyant flous, ne pensant plus clairement, ils n’ont pas besoin de boire plus dans ce bar. Et Lydia elle a envie de rentrer autant qu’Arthur, et surtout avec lui. A l’instant présent l’idée ne lui semble pas être étrange, mais elle n’a pas idée des sentiments de honte et de regret qui l’envahiront le lendemain. Mais lorsqu’ils sortent elle appelle un taxi parce qu’aucun des deux n’est en état de conduire. Machinalement elle donne l’adresse d’Arthur qu’elle connait par cœur au chauffeur de taxi, même en état d’ébriété elle sait qu’elle n’a pas envie de tomber sur Xavi ce soir. S’installant sur la place à côté de celle de son ami, elle pose sa tête sur son épaule et enroule son bras autour du sien. En temps normal c’est un geste d’amitié banal, mais ce soir il a une signification un peu différente. Arrivés devant son immeuble, ils descendent, Lydia titubant un peu sous l’effet de l’alcool. « Je, hm, on monte ? Ton coloc est là ? » Ses paroles sont un peu confuses, parce que ses pensées le sont aussi. Mais elle n’a pas envie d’attendre plus longtemps dehors, il fait froid, il est tard, un peu trop tard, et elle voudrait juste monter, espérant que son colocataire n’est pas là ce soir.