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 orizur » going downhill

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Message(#)orizur » going downhill EmptyJeu 15 Juin 2017 - 23:29




Hold me tight and never let me go

Orizur

And now we're cryin' and lovin'
And now we're fightin' and touchin'
Feels like I'm making love to the enemy - small doses



Je l’avoue, j’accroche à sa proposition. Ça me fige un instant, je n’entends même pas ce que dit Bobbie alors qu’elle pose le pichet sur la table, ni la débilité probable qui sort de la bouche de Cindy quelques secondes plus tard accompagnée d’un regard mielleux vers Orion. Tout ce que j’entends, c’est mon cœur qui débat à toute vitesse dans mes tempes et ses mots qui repassent en boucle dans mon esprit. La seule façon de le savoir, c’est d’organiser ce rencard… Un rencard, un rendez-vous avec lui, le genre de truc que je ne pensais pas avoir avec lui de sitôt, jamais même. La conversation reprend, non, pardon, Cindy repart sur un monologue sur son passé de danseuse classique, sûrement dans le but d’impressionner Orion avec une pseudo flexibilité qu’elle pourrait lui montrer au lit. Je ris de la scène, parce que la pauvre, elle se ridiculise réellement. « J’étais vraiment douée, on m’a souvent dit que mes habiletés s’étendaient à plus que la danse… » Et elle bat des cils, la conne. Je serre un peu les poings, mais je vois maintenant que cette femme n’est clairement pas une menace. Menace pour quoi au juste, pour l’attention d’Orion ? Elle est trop obnubilée par lui pour voir qu’il jette des regards à Bobbie pour la forcer à faire quelque chose pour qu’elle cesse ce massacre. « Mais Cyn, t’es marrante! Ahaha, t’es tombée dans les coulisses juste avant ta prestation la dernière fois. » Je me marre, un peu trop, que je dois mettre une main devant ma bouche pour m’empêcher de cracher ma bière sur la table. Ça attire l’attention de l’intruse, et si son regard pouvait tuer je serais morte mille fois plutôt qu’une. « Tu trouves ça drôle ? » Sa voix dégouline de dégoût. « Heu… Oui. » Je lui réponds, bien chiante, en souriant de toute mes dents. « Je pensais pas que ça te ferait rire pourtant, enfin, surtout concernant ton parcours. » Quoi ? Je me fige, ma bouche s’ouvre prête à répliquer, mais le diable ne m’en laisse pas la chance. « C’est pas toi qui a supposément eu un accident et qui a dû lâcher le patinage ? Pauvre petite Azur. » Mon cœur cesse de battre, je ne sais pas comment elle est au courant, mais il est hors de question que l’on aborde ce sujet. « T’es sûre que c’est pas parce que t’étais pas assez douée pour rester dans ton équipe ? » Son sourire narquois me donne envie de lui arracher les yeux. Je vois rouge, je vais la tuer la salope. JE VAIS LA TUER. « Écoute moi bien… » Je me lève, prête à sauter par-dessus cette table et me battre avec elle, mais la peste est plus rapide. Le pichet se verse sur moi, en entier, poussé par nul autre que Cindy, la pire personne qui a foulé le sol de ce monde. Bobbie se lève en réflexe pour se sauver du déluge, bien que tout se retrouve sur moi. S’en est trop. Je dois partir d’ici, il ne sert à rien de faire une scène, tout le monde nous regarde déjà. Je pousse ma coloc rapidement pour me diriger vers la sortie, mais je l’entends au loin hausser le ton contre son –je l’espère- ancienne amie. L’air frais de la ville me glace, toute trempée par cette bière qui me colle partout. Je soupire, ravalant mes larmes de rage, prête à rentrer chez moi en courant s’il le faut, même si je ne devrais pas.

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Message(#)orizur » going downhill EmptyDim 2 Juil 2017 - 22:38




Hold me tight and never let me go

Orizur

And now we're cryin' and lovin'
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Feels like I'm making love to the enemy - small doses


Le cadre atypique de notre rencontre me rend intrépide. J’ai ce sentiment de jouer avec le feu en prétendant ne pas connaître Azur, mais ce dernier me procure un regain de confiance me permettant d’oser davantage. Un rencard ? Agir comme de parfaits inconnus aux yeux de tous n’est pas assez culotté, autant passer de tout à son contraire et se prétendre assez complices pour envisager un rendez vous. Je saisis l’opportunité d’être audacieux sans réfléchir à cette éventualité de rencontre privilégiée que je sous entends pourtant très clairement. Parce que je préfère faire taire mes démons le temps d’une soirée plutôt que de faire face à une réalité tout autre : nous ne sommes jamais réellement passés par l’étape de la séduction. N’y a-t-il pas plus ridicule que deux personnes ayant déjà couché ensemble - plusieurs fois- tentant de flirter ? Je n’en ai cure, appréciant la fraicheur de nos échanges. Je comptais néanmoins composer cependant sans l’intervention d’une rare finesse -sent-on assez l’ironie ?- de Cindy.« J’étais vraiment douée, on m’a souvent dit que mes habiletés s’étendaient à plus que la danse… » Je roule des yeux, presque tenté de le faire sous le regard narcissique de Cindy, mais cela voudrait dire détacher mes yeux d’Azur, et je ne peux pas m’y résoudre. Sa main droite a regagné sa place près de son verre pourtant je sens encore la chaleur de sa caresse contre ma paume. « Mais Cyn, t’es marrante! Ahaha, t’es tombée dans les coulisses juste avant ta prestation la dernière fois. » A l’intonation d’Azur, je peux deviner son envie sous jacente de lui faire avaler son cocktail avec le parasol décoratif pour qu’elle se la ferme. Une partie de moi serait ravie de l’aider dans cette opération. Azur se contente de rire, tentant tant bien que mal de conserver sa bière à l’intérieur de sa bouche. Je ne peux m’empêcher de sourire, bien conscient que la principale intéressée ne sera pas hilare.  « Tu trouves ça drôle ? » Nul besoin de jeter un oeil à Cindy pour deviner ses yeux débordant de dégout. « Heu… Oui. » La douce petite Azur semble avoir déserté l’endroit pour laisser entre une jeune femme bien plus confiante sur le ring. J’aime sa façon de tenir tête à Cindy. Plus les années passent plus je lui découvre de facettes, et jusqu’alors, aucune ne m’a jamais déplu. Cela me semble impossible. Un sourire navigue de mes lèvres jusqu’à mes yeux en songeant aux dizaines d’autres visages qu’il me tarde de découvrir, mais la voix de Cindy m’arrache à ma rêverie, ses propos, quant à eux, chassent mon sourire en une seconde. « Je pensais pas que ça te ferait rire pourtant, enfin, surtout concernant ton parcours. » Un frisson parcoure mon échine et je fuis automatiquement le regard d’Azur. Que sait-elle au juste ? J’ai peut être manqué dix ans de la vie d’Azur pourtant je mettrais ma main a couper qu’elle ne s’étend guère sur ce passage sombre de sa vie. De nos vies. « C’est pas toi qui a supposément eu un accident et qui a dû lâcher le patinage ? Pauvre petite Azur. » Mes dents grincent en entendant « supposément » et mes pommettes s’embrasent davantage, si une telle chose est possible. Mon poing se joint à ma mâchoire et se serre sous la table tout contre ma cuisse. Je voudrais lui prendre la main, calmer le feu que j’imagine se jouer en elle. Sauf que je n’ai aucune légitimé pour faire cela. C’est même le contraire.  « T’es sûre que c’est pas parce que t’étais pas assez douée pour rester dans ton équipe ? » « Fermes-là ! » Je m’écris estomaqué par son attitude. Les bras m’en tombent, Azur, elle, retrouve sa vitalité et se dresse sur ses jambes prête a lui sauter au cou. « Écoute moi bien… » Et puis, tout vas très vite, ni Bobbie, ni moi, n’avons le temps de réagir. Le pichet de bière se déverse sur Azur non sans avoir été particulièrement bien accompagné par cette peste de Cindy. Son t-shirt trempé, elle préfère se précipiter vers la sortie en bousculant presque Bobbie. Enfin la parole me revient et les premiers mots qui sortent de ma bouche sont à l’attention de cette conne. « Je t’interdis de lui parler à nouveau ! Si tu la recroises ? Tu changes de trottoir ! Si j’apprends que tu lui fais le moindre mal, je te jure que tu auras affaire à moi ! » Je rabat violemment ma chaise contre la table ce qui me vaut quelques regards mécontents, mais je m’en fou. Tout ce qui m’importe à présent est de quitter les lieux. Quitter les lieux pour la retrouver. « Je suis désolé, Bobbie. A plus ! » Je fais volte face et me précipite à mon tour vers la sortie, espérant qu’Azur n’aura pas trouvé un taxi le temps de mon monologue. Personne devant le restaurant, je tente ma chance en m’engageant dans la parking situé à l’arrière. Je mets une seconde à la trouver, seconde qui m’a paru une éternité. Elle se tient contre un mur, les bras contre sa poitrine, s’agrippant les coudes fébrilement. « Azur ! » Je lance, ne souhaitant pas la surprendre. « Est-ce que tout va bien ? » Ok, là je mérite une baffe. Son haut dégouline de bière et la brise qui se lève ne doit pas arranger les spasmes qui commencent à la secouer. Sans parler des propos de Cindy. « Je… Ecoutes, t’occupes pas de cette conne, okay ! » Mes neurones turbinent à pleine vitesse et mes mains agissent plus vite que ma pensée. Je déboutonne ma chemise à la va vite. « Mets-ça, tu es gelée !  » Je l’enlève rapidement et lui tends en me retournant pour lui donner l’intimité dont elle a besoin. Mon corps accueille volontiers la fraicheur de la soirée. Dix ans après, on ne se refait pas, je suis la bouillotte, elle le glaçon.



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Message(#)orizur » going downhill EmptySam 8 Juil 2017 - 19:39




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Orizur

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Mes pas m’éloignent de plus en plus de l’arrêt de bus où je devrais me diriger pour rentrer chez moi, mais je continue d’avancer et de prétendre que je ne sais pas ce qui a fait dévier mon chemin. À vrai dire, je le sais très bien, parce que malgré mon départ précipité du restaurant, je n’ai pas envie d’être seule. Je serre les poings en repensant à ce que la vipère a pu me dire et mon esprit tourbillonne dans tous les sens, cherchant à comprendre comment elle a pu savoir pour mon accident. Bobbie ne lui en a certainement pas glissé un mot et outre certaines archives confidentielles, je ne pense pas qu’il existe quelque trace de l’événement. Je cherche une explication, essuyant mes yeux avec ma paume, les dents serrées, le cœur brisé. « Azur ! » La voix que j’attendais perce le silence de la nuit et me fait tout de suite relever les yeux. À le voir marcher vers moi, mon cœur rate un battement, et je me fige un instant. Cindy ne semblait pas au courant, mais l’événement sombre qu’elle a remis sans gêne sous mon nez concernait aussi l’homme avec qui elle voulait finir la soirée… « Est-ce que tout va bien ? » Je me détends à ses mots, les yeux toujours humides, prête à craquer. J’hoche silencieusement la tête, tentant de me prétendre plus forte que je ne le suis réellement, mais mes frissons et mes larmes vendent la mèche sur la nature réelle de mon état.  « Je… Écoutes, t’occupes pas de cette conne, okay ! » Sa colère fait écho à la mienne et je ne peux retenir ce micro sourire à le voir s’énerver contre quelqu’un d’autre que moi, pour une fois. J’ouvre la bouche pour lui répondre, mais la suite des événements me coupe la parole. « Mets-ça, tu es gelée ! » Sa chemise se retrouve dans mes mains la seconde suivante. Mes yeux s’agrandissent et je ne peux pas m’empêcher de rester figée, même si Orion se retourne pour me laisser un semblant d’intimité. Une seconde, deux, secondes… On arrive facilement à dix avant que je puisse sortir de cet état de contemplation, le bouffant des yeux sans scrupule, mon regard s’étant perdu à détailler son dos parfaitement musclé… Ou pour rester confuse par cette énorme flèche tatouée sur son flanc, ou cette ombre à l’intérieur de son bras que l’obscurité ne me permets pas de détailler. Une voiture qui passe au loin me sort de mon admiration, et je finis par me défaire de sa veste et retirer mon t-shirt imbibé de bière. Le froid, ma rage et ma peine me forcent à renifler un bon coup avant d’enfiler sa chemise. Les yeux baissés, je me contente d’attacher seulement quelques boutons avant de reprendre la parole. « Quelle conne… Comment elle a pu savoir un truc du genre ? » Je relève les yeux pour sonder le regard d’Orion, comme s’il avait la réponse à ma question. Rapidement, j’attrape mes vêtements souillés avant de m’approcher du seul avec qui je veux être. « Tu peux… me ramener chez moi ? S’il te plait… Je peux pas rester ici… » Ma voix est plus faible, brisée, une dernière larme roule sur ma joue. J’ai juste besoin de partir, mais surtout de savoir qu’il est encore là pour moi.

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Message(#)orizur » going downhill EmptyMer 19 Juil 2017 - 22:45




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Orizur

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Une tempête se joue sous ma peau que la seule brise de ce début de soirée ne parvient pas à apaiser. Mes muscles noueux se contractent au rythme de la respiration saccadée d’Azur et lorsqu'elle se saisit de ma chemise, il me semble que l’unique remède à toute cette tension accumulée réside dans ses mains. J’imagine l’espace d’une seconde le contact de sa peau contre la mienne et cette caresse imaginaire embrase tous mes sens bien plus encore que tous les propos acerbes qu’à pu proférer Cindy quelques minutes auparavant. Je fais volte face, tentant de lui offrir le respect et l’intimité qu’elle mérite, laissant mon esprit s’aventurer dans les affres de mes souvenirs hantés par de la dentelle sur une peau opaline, de la buée contre le pare brise de ma voiture et des soupirs d’aise proférés à l’unisson. Instantanément, ma peau est envahie par une pléiade de frissons gagnant rapidement ma nuque. Le vent, nullement coupable de cet assaut, se contente de balayer la bas de mon dos nu alors que je tente de contrôler l’émoi qui se joue au creux de mes reins à la simple évocation mentale de mon corps contre celui de ma blonde. Les secondes s’égrènent, pourtant je ne l’entends pas bouger. Je reste néanmoins figé, dos à elle. Prisonnier par cette promesse muette de ne me retourner que lorsqu’elle me signifierait être prête, je ressens comme jamais la torture infligée à Orphée gagé de raccompagner sa belle Eurydice jusqu’à la sortie des Enfers. Alors qu’un sanglot meurt dans la gorge d’Azur, je mène une bataille interne pour ne pas me retourner immédiatement, me rappelant de la sentence qui mit un terme à l’histoire des deux tourtereaux pré-cités. La belle trébuche, il se retourne, la perd à jamais. Plus que jamais, je me sens l’âme d’un protagoniste mythologique… Pourtant, si Azur est bel et bien l’Eurydice de mon coeur, suis-je seulement l’ombre de son Orphée ? Comme si elle pouvait entendre mon monologue interne, elle met fin à ce silence qui torture mon esprit.  « Quelle conne… Comment elle a pu savoir un truc du genre ? » Je fais volte face, partageant non sans mal ses interrogations. Mes yeux capturent instantanément son désarrois mais dévient rapidement sur ses épaules drapées par ma chemise. Les trois premiers boutons ont été boudés par ses doigts d’ange et me permettent de glisser un regard gourmand sur la courbe de ses clavicules. Est-ce que c’est moi, ou l’ensemble de ma garde robe semble sublimer son corps frôlant habituellement la perfection ? Je soumettrai volontiers cette question à un conseil d’état, si cela ne signifiait pas devoir partager cette vision de paradis avec d’autres. D’autres que moi.  « Tu peux… me ramener chez moi ? S’il te plait… Je peux pas rester ici… » Sa voix se fêle alors qu’elle laisse transparaitre à quel point les paroles de Cindy l’ont atteintes. Mon coeur se serre lui aussi, pour manquer d’exploser à la vue de cette larme solitaire roulant à la conquête de sa joue droite. Je comble l’espace qui nous sépare encore et passe avec douceur mon pouce sur sa pommette, chassant les stigmates de son chagrin, a défaut de pouvoir éradiquer la cause. La paume de ma main vient se glisser sous sa mâchoire et je l’invite à me regarder.  « Ne lui laisse pas le plaisir de te faire du mal, Azur. » Mes gestes sont doux, ils contrastent avec mes mots, tranchants comme des rasoirs. Mon Azur est forte, et je ne tolère pas que quelqu’un puisse la faire souffrir. Ses yeux humides ont raison de ma colère envers Cindy. Ma main passe à l’arrière de sa tête. Mes doigts se faufilent à travers ses mèches d’or et je l’attire contre moi sans hésiter une seconde. « On va où tu veux. » Je souffle à son oreille.

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Message(#)orizur » going downhill EmptyMer 19 Juil 2017 - 23:59




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Orizur

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L’incompréhension mêlée à la colère déforme mes traits alors que mes yeux cherchent la vérité dans le regard d’Orion. J’ai besoin de réponses, j’ai besoin de savoir, d’être rassurée… Mon cœur finit par se calmer et ma rage par s’épuiser, ne persiste que cette peine qui me colle à la peau et que je ne sais pas comment dégager. Il y a bien longtemps que je n’ai pas ressenti de tels élans de chagrin, ces ténèbres qui semblent se pencher sur vous alors que vous cherchez la moindre source de lumière pour tenter de leur échapper. Ma voix se brise et j’implore rapidement Orion de me ramener chez moi, de quitter ce parking désert qui ne m’inspire que désolation et pitié. Ses doigts qui glissent sur ma joue embrasent ma peau, une douce chaleur partant de ce contact pour se répandre dans tout mon être. Il est là. Il est avec moi, ce qui me fait presque pleurer à nouveau… Parce que tout ce que je voulais quand mon cœur était brisé, c’était un signe de lui. Tout ce que je voulais quand mon âme s’est déchirée, c’était de le savoir là pour moi… J’aurais pu me contenter de n’importe quel symbole d’affection tant ma personne était en manque de la sienne. Mon corps réagit rapidement à cette douce caresse tant de fois imaginée. « Ne lui laisse pas le plaisir de te faire du mal, Azur. » Mon regard tente de fuir le sien, mais il ne l’entend pas de cette manière. « On va où tu veux. » Blottie dans ses bras, ses mains dans mes cheveux, j’ai bien envie de rester ici, de rester comme ça, longtemps. Déconnecter du reste du monde, oublier que l’instaurateur de la spirale infernale de ma vie est le seul qui semble me tirer vers le haut. Humant une dernière fois son parfum si rassurant, je finis par me défaire de son emprise, le remerciant silencieusement. Mes pas me mènent à sa voiture, tout près d’ici. Il m’ouvre la porte, j’entre dans l’habitacle sans un mot, retirant presque tout de suite mes baskets afin de remonter mes pieds sur mon siège. Orion doit avoir horreur de ça, mais je m’en fiche. Mes mains encerclent mes cuisses, ma tête trouve sa place sur la fenêtre et je regarde le paysage de Brisbane défiler rapidement jusqu’à regarder ce building que je connais que trop bien. Il se gare, mais je ne lui laisse pas le temps de m’ouvrir la portière, m’assurant seulement d’un coup d’œil derrière mon épaule qu’il me suit de près. Mes mains tremblantes mettent quelques instants à ouvrir la porte ce qui semble augmenter mon niveau de stress sans raison. Dès que je referme derrière nous, ma main vient se glisser dans celle de mon Orion pour lui intimer de me suivre, un geste qui crie que j’ai encore besoin de lui. Première porte à droite, attention au bordel sur le sol ou la commode. « Attends-moi ici. » Je ne le regarde même pas dans les yeux, rompant le contact de façon précipitée avant de me saisir de mon pyjama et de filer sous la douche pour laver les relents de cette soirée.

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Message(#)orizur » going downhill EmptyJeu 20 Juil 2017 - 0:45




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Orizur

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J’attire mon Azur contre moi et l’humidité de ses joues contre mon torse me rappelle que je ne suis guère le meilleur rempart contre son chagrin. Pire encore, à défaut d’en être un garde fou, j’en suis fréquemment la source. Mon rythme cardiaque se calque immédiatement sur sa respiration saccadée si bien que j’ai l’impression d’être en connexion avec elle, comme souvent dans le passé. Ce jour est a marquer à la pierre blanche comme étant celui où notre rage n’est pas dirigée vers l’autre mais en direction de la même cible. Et si son chagrin me ronge à petit feu, je savoure la quiétude de cette armistice tacite qui s’est établie entre nous. Je caresse tout doucement l’or de sa chevelure, m’imprégnant des effluves de violette qui s’en échappent. Comme à chaque fois, force est de constater qu’aucun parfum au monde ne m’enivre d’avantage que ce dernier. Ou dois-je me rendre à l’évidence et admettre que c’est à Azur Ainsworth que je ne peux résister ? Je lui voue allégeance a demi mot, lui assurant aller où elle le désire, rien ne serait plus vrai que de déclarer souhaiter demeurer à ses côtés chaque jour que Dieu fait. Elle se détache de mon emprise bien trop tôt pour se diriger vers ma voiture. Nul besoin de lui indiquer la direction, elle reconnait aisément mon moyen de locomotion que nous avons eu l’occasion de découvrir dans les moindres recoins… La simple évocation de ce rendez vous charnel embrase mes pommettes et je dois me soustraire aux yeux tristes de mon Azur pour reprendre une certaine contenance. Comme s’il s’agissait de ma seconde nature, j’ouvre la portière à Azur pour qu’elle se glisse sur le siège passager. Elle s’exécute, en silence, et je fais de même sans tarder à faire vrombir le moteur. Nous parcourons la ville encore animée par les habitués des sorties nocturnes en plein coeur de Brisbane dans le silence confortable de l’habitacle. Un demi sourire se forme alors qu’elle ôte ses chaussures pour enrouler ses bras autour de ses genoux comme lorsqu’elle avait treize ans. Je la revois passer son t shirt par dessus ses jambes pour en faire une robe de fortune, se laissant bercer par le ronron du moteur. Je veux lâcher le levier de vitesse pour entrelacer mes doigts aux siens, mais je préfère profiter de ce moment tout particulier et me concentrer sur la route. Nous arrivons sans encombre et je n’ai pas eu le temps de serrer le frein à main qu’elle s’échappe de la voiture. Je ne la quote pas du regard, marchant sur ses pas après m’être assuré d’avoir verrouillé l’auto. Je la laisse me guider jusqu’à son appartement, la laissant m’inviter silencieusement à entrer, comme toujours. Je passe le seuil de la porte et mon coeur s’emballe instantanément, sans compter l’intervention de sa main qui s’empare de la mienne et lance le défi à mon coeur de ne pas succomber. Mon pouce se glisse automatiquement contre la paume encore moite de sa main et je la laisse m’emmener jusque dans sa chambre. Un amas de vêtement jonche le sol de la chambre que nous gagnons, sans parler de la pile de livre que je manque de renverser en pénétrant dans ce domaine qui semble crier le nom d’Azur. Malgréé le chaos de cette chambre en total opposition avec mon obsession du rangement, je me sens mieux que jamais à cet instant précis. « Attends-moi ici. » Docile, je la laisse s’éloigner, regrettant déjà le contact de sa peau contre la mienne. Je m’assois sur le lit, comme si ce geste était habituel pour moi. Il le fut a une époque. Epoque révolue… Je m’allonge et apprécie la douceur de ses draps contre mon dos nu ne rêvant que d’une chose : qu’elle me rejoigne.


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Dernière édition par Orion Pantazi le Sam 22 Juil 2017 - 22:30, édité 1 fois
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Message(#)orizur » going downhill EmptySam 22 Juil 2017 - 21:10




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La porte de la salle de bain se referme rapidement derrière moi et j’enclenche le verrou dans un geste automatique. Sa chemise se retrouve rapidement sur le sol, suivie de près par mon jeans dont je me défais d’un coup de cheville. Plantée devant la glace, je prends un moment pour observer mon reflet, détestant tout de suite l’image qu’il me renvoi. Je n’ai pas envie d’être cette femme aux yeux bouffis qui laisse si facilement paraître sa peine, des longues traces de mascara sur les joues. Je n’ai pas envie d’être cette femme au corps d’enfant que j’ai tenté d’aimer en me l’appropriant à l’aide de tatouages divers. Je n’aime pas cette femme qui s’est laissé aller, sans se reprendre en mains. Je tente de me faire croire que je suis une femme forte qui n’a besoin de personne, que je me suffis à moi-même, mais mon regard qui dévie le long de ma jambe droite me confirme que je ne pourrai jamais être totalement en paix avec moi-même. Ce n’est pas simplement la vue de mon corps marqué à jamais, mais surtout le rappel de tous ces non-dits qui planent en haut de moi, en haut de nous. Je suis une idiote de croire que je peux envoyer sous le tapis les années sombre de ma relation avec Orion et simplement accepter son retour sans même aborder une discussion. Si nous n’avons eu aucune mal à revenir à cette proximité physique, il n’en est rien quant à nos sentiments. Je me mords la lèvre, un peu trop fort, avant de sauter dans la douche et me soustraire à ce reflet que je déteste. Le savon frotte ma peau plus fort que nécessaire et je me soustrais du jet après le troisième lavage, me sentant toujours aussi sale. Je suis aussi confuse qu’il y a quelques minutes. Les propos de Cindy passent en boucle dans ma tête et les mots remontent, cherchant à s’échapper tout de suite, sans penser aux conséquences. Vêtue de mon pyjama, la chemise dans les mains, je me dirige vers ma chambre, tentant de mettre un peu d’ordre dans mes pensées avant de l’avoir en face de moi. Je fuis son regard dès que je passe le cadre de ma porte, lâchant mes vêtements sur une chaise déjà ensevelie sous mes tenues de la semaine. Mon lit n’est pas fait, comme à l’habitude. Je me saisis de mon oreiller que je place sur mon ventre, juste après avoir remonté une jambe vers moi. « Tu sais, d’une certaine façon… » Je ne sais même pas ce que je dis, mais je poursuis. « Va falloir qu’on en parle un jour. » Ma voix se meurt dans un souffle, mon regard cherche le sien, mon cœur débat à l’idée d’ouvrir cette boite de Pandore qui viendrait chambouler cet équilibre si difficilement atteint dans notre relation.


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Message(#)orizur » going downhill EmptySam 22 Juil 2017 - 23:23




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L’appartement qu’Azur et Bobbie partagent n’a rien a voir avec celui que je peux occuper avec Arthur. Bien plus petit, bien plus modeste, clairement moins ordonné. On se sent malgré tout chez soi avec une facilité déconcertante. Ou est-ce simplement parce que l’atmosphère de la chambre d’Azur me rassure bien plus que tous les lieux que j’ai pu occuper par le passé ? Je peux entendre non loin de là le verrou de la salle de bain s’enclencher, je me redresse immédiatement pour observer cette chambre qui me propulse des années en arrière lorsque nous passions la majorité de notre temps libre dans la chambre de l’un ou de l’autre. Mon esprit vagabonde de même que mon regard et des souvenirs me frappent par centaine, si bien que je ne vois pas le temps passer.  Des pas se font entendre, une seconde plus tard la porte s’ouvre sur sa silhouette mise en valeur par un legging qui ne pardonnerait pas le moindre bourrelet disgracieux, mais sur elle, c’est à couper le souffle. Son t-shirt flotte sur ses fines épaules, me laissant tout le loisir d’observer ses clavicules qu’il dénude très légèrement. Elle dépose ses vêtements sales ainsi que ma chemise sur une chaise et vient me rejoindre sur le lit, veillant cependant à ne pas croiser mon regard. Je regrette déjà ses minutes qui m’ont séparé d’elle, emportant dans le siphon de la douche notre alchimie du parking. Elle se saisit d’un oreiller et le place sur son ventre, comme si elle désirait le cacher. Ses genoux contre sa poitrine, elle est clairement en position défensive, si bien que je me redresse à mon tour, maintenu sur mes coudes. « Tu sais, d’une certaine façon… » Je ne la lâche pas du regard, ressentant une certaine tension dans l’air. Ses mains jouent nerveusement avec le coin de son oreiller, je souhaite qu’elle parvienne enfin a s’exprimer sans appréhension à mes côtés. Je soupire nerveusement et regrette aussitôt ce voeux lorsque ses mots raisonnent dans mon esprit. « Va falloir qu’on en parle un jour. » Je fuis immédiatement son regard pour le reporter vers la sortie. En effet, la première chose qui fait sens dans ma tête est de quitter cette chambre sans plus avancer ce débat. Sans même l’entamer, à dire vrai. L’hypothèse d’une fuite me séduit bien trop, et je sais que cette éventualité signerait la fin de ce cesser le feu qui vient à peine de s’enclencher… Je m’obstine néanmoins a fixer la porte de sa chambre alors que je me redresse vraiment pour finir assis sur son lit, non loin d’elle. Que dire ? Que faire ? Mon cerveau est assaillit par mille questions auxquelles je n’ai malheureusement pas de réponse, auxquelles j’espérais ne jamais avoir à en formuler… La seule vérité qui s’impose à moi est la suivante : si je ne mets pas de distance entre nous, alors je veux la combler. Je me retourne vers elle le regard animé par une peur certaine et attrape sans lui demander la moindre permission l’oreiller qu’elle garde captif au creux de ses bras. Je l’envoie valser sans ménagement à terre avec la certitude qu’Azur ne trouvera rien à redire à ce désordre supplémentaire. Enfin, je me rapproche d’elle, marchant a quatre pattes sur son lit pour venir me glisser entre ses jambes. Si beaucoup pourraient voir de la lubricité dans un tel comportement, il n’en est rien. Je viens simplement m’allonger entre ses jambes, sur le flanc, venant poser ma tête contre son ventre. Mes bras se glissent l’un après l’autre derrière son dos pour l’encercler fermement. Les paupières closes, j’ose à présent ouvrir la bouche. « Je ne suis pas certain que ça soit une bonne idée, Azur. » Un souffle à peine inaudible, mais qu’elle percevra sans le moindre mal de par cette proximité que je lui impose. Je me blotti un peu plus encore contre elle, appendant les foudres qui risquent de s’abattre sur moi.

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Message(#)orizur » going downhill EmptyDim 23 Juil 2017 - 0:39




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Je m’attends à une énième engueulade, remettant sans préavis cette ombre au tableau qui a gâché nos deux vies. La fin de ma carrière sportive pour la fin de son rêve de médecine… Ces mois à tenter de me remettre sur pieds, ces mois qu’il a passé derrière les barreaux. La fin de notre amitié, le début de ma chute libre, errant dans un monde sans lui. Ma nervosité se ressent alors que je malmène mon oreiller, jouant avec le coin de ce dernier. Je cherche à éviter la confrontation alors que je me jette dans la gueule du loup, invitant Orion à ouvrir les hostilités. Je vois bien son regard dévier vers la porte, la fixer, comme sa première option. Je le connais bien, encore aujourd’hui, et même si je ne peux plus deviner ce qui se passe dans son esprit, je sais bien qu’il ne sera pas du genre sociable sur les démons de notre passé. Mes épaules s’affaissent alors que je l’imagine déjà se lever et partir, me laissant derrière comme ces trop nombreuses fois où nos chemins se sont séparés. Je refuse de le regarder partir encore une fois… Mes mains se serrent sur le tissu du coussin, pas assez cependant pour le retenir quand Orion s’en saisit pour l’envoyer valser un peu plus loin. Confuse, je ne réagis pas alors qu’il vient se loger entre mes jambes, ses bras entourant ma taille la seconde suivante. Je laisse échapper un souffle que je ne pensais pas contenir, soulagée de voir qu’il ne partira pas. Du moins, pas tout de suite. « Je ne suis pas certain que ça soit une bonne idée, Azur. » Ma main vient se glisser dans ses cheveux dans un geste que je veux rassurant, doux, automatique. Qu’est-ce que j’aime goûter à cette proximité avec lui, je voudrais que ce soit toujours comme ça. Et je sais pour que la nuit reste calme et pleine de promesse, je ne devrais pas poursuivre sur ce chemin alors qu’il vient clairement d’énoncer son souhait d’en rester loin. Mon esprit s’embrume, et je sais bien que si nous ne nous y engageons pas maintenant, nous n’irons jamais. On sera toujours prisonnier de cette ombre qui nous empêche d’avancer, d’accéder à ce que le destin pourrait avoir en réserve pour nous. « Orion... » Je débute doucement, incertaine d’où je vais, mais déterminée à y aller. « Pas une journée ne passe sans que je n’y pense… » Ma voix s’éteint, ma jambe tressaille. Impossible d’oublier quand j’ai un tel rappel quotidien. « Ça se ressent… partout. » Cri du cœur. J’ai besoin de partager ça avec lui. J’ai besoin de le partager, maintenant.

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Message(#)orizur » going downhill EmptyLun 9 Oct 2017 - 0:50




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Le temps semble suspendu à ses lèvres et la réponse qu’elle formulera à la mienne scellera l’issue de cette entrevue. Je savoure plus que de raison la chaleur de son corps contre ma joue, et m’attache bien plus fermement que je ne l’aurais souhaité à ses hanches. Mes jointures deviennent douloureuses rapidement mais je ne relâche guère la pression que j’exerce contre elle, ne sachant pas si cette étreinte contrainte durera quelques secondes supplémentaires. Ses mains se glissent presque automatiquement dans mes cheveux et je goute avec délice ce geste aux arômes du passé, si habituel il fut un temps, si absent de cette dernière décennie. Mais je connais ma Soie et sa caresse ne laisse pas pour autant présager une accalmie, au contraire, elle ne fait que préparer le terrain afin d’entamer les hostilités. Je me raidis un peu plus alors que ses poumons se gorgent d’air et qu’elle se décide enfin à lâcher un : « Orion...  »  promesse d’une longue et houleuse discussion. Sa douceur ne parvient pas à m’apaiser et déjà mon coeur s’emballe, il bat si fort que je jure qu’Azur peut l’entendre aussi distinctement que le battement d’un métronome. « Pas une journée ne passe sans que je n’y pense… »  Ses mots font écho aux sentiments que j’éprouve douloureusement depuis tant d’années. Mon regard se voile instantanément alors que je baisse la tête vers ses genoux afin qu’elle ne perçoive pas mon trouble. Je déglutis en silence, conscient de l’enfer qu’est devenu son quotidien, par ma faute. Mon enfer semble une délicieuse torture à coté de la sienne puisque j’en suis le seul et unique créateur. J’ai tout le loisir de diriger cette haine contre mon égoïste petite personne au quotidien, alors que sa colère à elle est bridée par mes incessants allers et retours dans sa vie, tantôt complices, tantôt supplice. Ma cruauté semble sans borne et sa douleur infinie. Nos destins liés dans l’éternité suite à ce tragique accident. « Ça se ressent… partout. »  Ajoute-t-elle alors que je sens tous les muscles de sa jambe se contracter à la simple évocation de ce fardeau journalier. Sans réellement chercher à analyser la situation, je laisse aller ma main droite vers sa cuisse avec une douceur rare mais je l’effleure à peine, persuadé que ce geste d’affection ne sera pas le bienvenue, mais aussi parce qu’il ne comblera en rien son chagrin, ne diminuera en rien sa souffrance. Ma main s’échoue lentement contre son genou, zone plus sure pour garantir la viabilité de nos prochains échanges.  « Je voudrais te dire que je le sais… » Je commence faiblement.  « Mais ça ne serait pas à la hauteur de ce que tu vis. » La douleur physique m’a été épargnée à la suite de cette accident, me laissant tout le loisir de traiter avec une centaine de démons intérieurs qui ne me laisse que rarement du répit.  « Je peux simplement affirmer que cette journée rythme mes jours comme mes nuits. » Je déglutis à nouveau, songeant aux cauchemars qui me tiennent compagnie tous les soirs depuis cette nuit tragique. Je ne m’étends pas davantage, craignant de tirer la couverture sur moi et mes tourments alors que les siens sont bien plus légitimes et purs. Elle est la belle, je suis la bête.


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Message(#)orizur » going downhill EmptyLun 16 Oct 2017 - 16:26




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C’est une analogie toute simple : je cours, sans vouloir m’arrêter, sans savoir où je vais et sans savoir ce que je fuis. Pourtant, l’idée de m’arrêter me fait redoubler d’ardeur, dépassant mes capacités maximales déjà atteintes. Plus vite, toujours plus vite, sans m’arrêter. Orion me dit clairement qu’il ne souhaite pas s’engager sur ce chemin qui nous promets une discussion houleuse et qui finira par rouvrir ces blessures qui n’ont jamais guéries, mais je fais la sourde oreille préférant me soumettre à ma peur qui me contrôle désormais toute entière. Les doigts d’Orion glissent avec une douceur infinie sur ma cuisse; douceur tant de fois imaginée, tant recherchée, jamais égalée, toujours autant désirée. « Je voudrais te dire que je le sais… » Je retiens mon souffle en attente d’une réponse qui ne sera certainement pas celle que je souhaite. « Mais ça ne serait pas à la hauteur de ce que tu vis. » Il se ferme : il me fuit. Mon cœur bat comme si je venais de piquer un sprint, mais c’est peut-être le cas. Peut-être que je ne fui rien, mais que je chasse encore l’inatteignable. Si près, pourtant si loin, mon homme, ou cet homme, détient les réponses à toutes les questions qui hantent mon quotidien. « Je peux simplement affirmer que cette journée rythme mes jours comme mes nuits. » Il s’éloigne encore plus de moi, je le sens glisser entre mes doigts. Mimant son mouvement précédent, je me penche vers l’avant et vient poser ma main sur la sienne pour la déloger de sa position et enlacer mes doigts aux siens. Je n’ai pas envie qu’il parte et qu’il me laisse dans le noir avec mes tourments, pas ce soir. « Il faut… » Quoi ? Il faut aborder le sujet afin de se donner une chance de guérir, d’avancer, de faire la paix, de voir ce que le destin peut nous réserver… Nous ? J’ignore si ce pronom nous représente en tant qu’entité distincte ou en tant qu’un tout. Mon tout. Lentement, mon pouce glisse sur le dos de sa main, comme pour me rassurer qu’il n’est pas parti, cette fois. Pas encore. « J’ai des questions par centaine… Je… ! » Je ne fais aucun sens, mais est-ce nouveau ? « Ça me pèse, Orion. On ne peut pas laisser cette ombre au tableau tout assombrir… Ta vie comme la mienne. Ça nous prive de… » De trop de choses que je peux avouer. Ma tête me fait si mal, comme si le silence était de plus en plus fort, jusqu’à me déchirer les tympans. Je serre sa main, peut-être trop fort, manquant de peu de le supplier de nous laisser explorer cette période si sombre de nos vies. « Je… J’en ai besoin. » Ce n’est plus une demande à ce stade, mais un cri du cœur. Je suis prête à m’ouvrir et à laisser tous mes démons parler pour moi, montrer ce côté si vulnérable que je m’obstine à cacher depuis toutes ces années qui en réalité, ne demande qu’à être conforté par lui.


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Message(#)orizur » going downhill EmptyLun 23 Oct 2017 - 21:30




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Elle est loin, cette chambre d’adolescente dans laquelle nous avions coutume de nous isoler des heures durant simplement pour partager le bonheur d’écouter de nos respirations s’animer à l’unisson. Le désordre me semble familier, cette pile de livres composée uniquement de grands classiques de la littérature anglaise aussi, j’aperçois non sans mal les Hauts de Hurlements qui trône sur sa table de chevet, et je l’imagine instantanément lire avidement chaque lignes de chaque pages avec la même attention fiévreuse malgré sa connaissance presque biblique de l’ouvrage. Ce pli minuscule qui se forme juste entre ses deux sourcils lorsqu’elle se concentre, il se dessine dans mon esprit, comme à l’époque, où je sombrais dans les affres du sommeil, exactement dans cette position, lové contre ma meilleure amie. La simplicité de nos échanges me parait si lointaine, mon absence de sentiments amoureux me semble si improbable… Mais ces souvenirs, à défaut de déborder de passion, ne souffrent d’aucune larme, d‘aucun chagrin, la complicité qui nous unissait ne permettant à aucun nuage de s’installer trop longtemps sur notre relation. Pourtant l’ardeur qui m’anime alors que mes mains parcourent chaque parcelle de son corps valent toutes les cicatrices, et lorsque ses doigts m’interceptent pour venir s’entrelacer aux miens, mon coeur semble exploser. Il me cri de l’attirer vers moi tandis que ma tête m’intime de prendre mes jambes à mon cou… « Il faut… » Sa determination à aborder ce sujet sensible ne semble pas le moins du monde entamée par mes paroles, elle ne sait néanmoins pas comment s’y prendre. Je veux me faufiler par cette brèche que son hésitation a ouverte, mais la pression de son pouce contre le dos de ma main m’en dissuade immédiatement. Je crains trop que mes mots, mes gestes, mes actes ou je ne sais quoi d’autres de stupide interrompent cette douce caresse.  « J’ai des questions par centaine… Je… ! » Je serre ses doigts contre ma paume tout en secouant lentement ma tête de gauche à droite. Je nous sens glisser vers de trop douloureuses confessions. « Ça me pèse, Orion. On ne peut pas laisser cette ombre au tableau tout assombrir… Ta vie comme la mienne. Ça nous prive de… » Une ombre ?! Je relève la tête bien trop abruptement et cherche son regard pour lui imposer la rudesse du mien. Cet accident ne représente-t-il qu’une ombre au tableau ? J’en doute profondément alors qu’il a plongé toute mon existence dans l’obscurité pendant une décennie entière. Seule sa présence, pareille à la lueur d’une chandelle, m’a permis de ne pas sombrer dans toute cette noirceur. « De quoi Azur ?! » Je réplique sèchement. Je me redresse sur mes coudes sans la lâcher pour autant, mais je m’élève à sa hauteur pour l’affronter du regard. « Je… J’en ai besoin. » Je perçois son chagrin qui s’entrechoque à la colère qui se réveille en moi. « Mais qu’est-ce que tu crois Azur ? » J’amorce en en levant les yeux au ciel. « Que sans tout cela on serait ensemble, main dans la main, à regarder un énième épisode de Friends, ou je ne sais quelle comédie romantique ? » J’inspire profondément mais ma voix rauque laisse transparaitre mon exaspération. « Que sans cette toute petite ombre comme tu dis, je serais là, à jouer dans tes cheveux alors que tu me relirais tes passage préférés d’Orgueil et Préjugés ? » Je souffle agacé. « Ma belle, je pensais que la temps t’aurais rendu moins naïve ! »


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Message(#)orizur » going downhill EmptyLun 23 Oct 2017 - 22:05




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Je tire trop sur la ficelle, sachant qu’elle risque de casser à tout instant. Pourtant je tire, encore et encore, jusqu’à entendre ce crack si significatif. C’est brisé, envolé, réduit à néant. Adieu cette proximité, cette caresse délicate et douce qui contrastait avec tous nos échanges précédents. Peu importe ce que l’on fait, on en revient toujours au même point pas vrai ? On s’hurle dessus, on se fait du mal, trop de mal. Pourquoi on s’entête ? Pourtant, on est là, lui comme moi, dans ma petite chambre dont les murs semblent se rapprocher à chaque seconde. J’ai la tête qui tourne et terriblement chaud quand je vois Orion se relever sur ses coudes pour se distancer, blessée, mais peu surprise. Je me revois dans cette ruelle où je lui ai confessé que si j’agissais comme une fille facile c’était pour l’oublier. L’expression de dégoût qu’il aborde à cet instant est si similaire… Ce n’est pas les années qui lui ont enlevé ça, cette facilité à mettre de l’avant des sentiments si négatifs envers ma personne. « Mais qu’est-ce que tu crois Azur ? » Je baisse les yeux, peu prête à affronter l’averse. « Que sans tout cela on serait ensemble, main dans la main, à regarder un énième épisode de Friends, ou je ne sais quelle comédie romantique ? » Mon cœur cesse de battre, visée très précisément par ses mots choisis avec succès pour m’achever. Je cesse de respirer, quittant ce lit témoin il y a une minute à peine d’une proximité que nous méritions pas du tout. Debout, tremblante, je lui tourne dos alors qu’il s’amuse à m’enfoncer, me faisant comprendre que tous mes rêves de romantiques sont bon à mettre à la poubelle. Mais ça, je dois lui concéder, parce que mon homme a pourtant tenu un discours constant depuis une décennie, celui qu’il ne veut pas, ni voudra jamais, de moi. « Que sans cette toute petite ombre comme tu dis, je serais là, à jouer dans tes cheveux alors que tu me relirais tes passages préférés d’Orgueil et Préjugés ? » J’accuse le coup en silence, essuyant cette larme de rage qui coule. Je pleure trop en sa compagnie. Si en temps normal je l’aurais envoyé chier jusqu’à ne plus en avoir de voix, ce soir je suis trop faible, trop démolie, trop anéantie pour ne tenter de me battre. « Ma belle, je pensais que le temps t’aurais rendu moins naïve ! » « C’est bon Orion… Ton message est passé clairement. » Je tente de sonner froide, mais ma voix qui tremble me trahis plus que de raison. « J’ai compris, on en parle pas. » Mais il a tort s’il pense que je le laisse partir ainsi… Je me retourne et alors que je dis ça, mes pouces viennent se glisser sur le bord de mon leggings que je descends à mes chevilles en un coup. Je vacille, mais il ne me faut pas plus de deux secondes m’exposer. « Parce que t’aimes bien me voir vulnérable, je me dis que tu voudrais peut-être enfin voir ton œuvre, même si t’en es si désintéressé. » Les douves sont ouvertes, je m’exposer, j’attends le coup final pour peut-être, enfin, clore ce chapitre trop sombre de ma vie.


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Message(#)orizur » going downhill EmptyJeu 16 Nov 2017 - 9:58




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Depuis combien de temps ai-je recours à ce stratagème ? La cruauté qui stagne à la surface de chacune de mes paroles en est témoin. Je ne compte plus les jours, les mois, bon dieu, les années (!) où seule la volonté de la blesser m’a guidé dans mes actes, dans mes mots… Mon coeur, séparé depuis si longtemps de son empathie, souffre le martyr et trompe la solitude en pactisant avec la frustration et la rancoeur. Ma bouche n’est plus que la porte parole de ce conflit interne entre l’aimer et la protéger. L’un comme l’autre me parait inatteignable, mais concilier les deux relève à mon grand désarrois de l’impossible… Alors je me raccroche inexorablement à la seule chose que je maitrise à la perfection : la faire souffrir. Sans grande surprise, cela fonctionne. Cela fonctionne même très bien, déjà je perçois sa voix vaciller alors qu’elle semble se résigner.  « C’est bon Orion… Ton message est passé clairement. » Une larme s’échappe de ses paupières et roule à toute vitesse le long de sa joue pour venir mourir à la commissure de ses lèvres. J’enrage de ne pouvoir effacer les stigmates de ma méchanceté d’un baiser sur sa pommette. Il devient bien trop dur de soutenir le regard alors que ses yeux d’émeraude se troublent davantage. « J’ai compris, on en parle pas. » Je l’entends s’éloigner alors que ma tête vient se loger dans mes mains, impuissant. Je n’ose plus la regarder de peur de céder à la réconforter. Dans un sens, je me protège aussi, puisque je sais que mes bras essuieraient un refus catégorique de sa part. La patience d’Azur est reine, mais face à mes assauts incessants, une étreinte ne trouverait guère grâce à ses yeux. « Parce que t’aimes bien me voir vulnérable, je me dis que tu voudrais peut-être enfin voir ton œuvre, même si t’en es si désintéressé. » J’entends un léger frottement de tissus mais ne comprends pas où elle veut en venir. Ma fierté est piquée à vif alors qu’elle souligne mon appétence à la voir en situation de faiblesse. L’idée même de la savoir vulnérable me rend fou et je donnerais jusqu’à mon dernier souffle pour fortifier son royaume ! Dernier accès de colère, je suis lance un cinglant : « Alors quoi ?! Tu veux un autographe c’est ça ?!! » Son intonation alors qu’elle prononce le mot « oeuvre » résonne encore dans ma tête et je me décide enfin a relever les yeux, enhardi par ma dernière réplique. En une fraction de secondes mes yeux découvrent l’horreur qui se joue devant moi. Ma rétine contourne la bordure de sa culotte pour se consommer à la vision de cette cicatrice impressionnante qui zèbre sa cuisse. B.O.R.D.E.L. Ca me coupe le souffle, ça me coupe les jambe, ça me coupe la parole. Le sang semble quitter ma tête et mes yeux diablement impolis ne quittent cette marque du passé.  « Oh putain! J’ai pas… J’ai pas dis ça ! Je veux dire… J’ai pas voulu dire ça putain ! » La parole me revient et je retrouve l’usage de mes jambes alors que je me relève en hâte. Ca tourne autour de moi, je me demande même si les murs ne se rapprochent pas de moi. Je tends une main vers la chaise de bureau pour m’empêcher de tomber mais des images de cette nuit maudite m’assaillent. Des bribes de mes pires cauchemars me reviennent à l’esprit et l’image de cette cicatrice se mêle à ce joyeux massacre… La nuit, la voiture, Azur, mon père, les cris, la cicatrice. La cicatrice. La cicatrice. La cicatrice. Mon père. En apnée, j’envoie valser la pile de livres qui jonche le sol d’un coup de pied destiné à mon père. J’attrape ensuite une serviette qui traine non loin de là et me retourne enfin vers Azur, l’étirant pour la cacher. « Je… Couvres toi, je t’en prie Azur… » Je voudrais lui hurler que je suis désolé, désolé pour tout le mal que je lui ai fais, pour tout le mal que mon père lui a fait, pour tout le mal que ma famille lui a causé. Mais a quoi cela servirait ? Marquée à vie par la fureur Pantazi, jamais des mots aussi fugaces que « Je suis désolé » ne panseraient un centième de sa douleur.


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Message(#)orizur » going downhill EmptyDim 19 Nov 2017 - 21:32




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J’aurais dû m’y attendre, pas vrai ? À cette explosion de colère alors que je m’expose, l’invitant allégrement à m’attaquer avec tout ce qu’il a en réserve. Je lui somme de m’achever, déjà vulnérable par ses dernières attaques verbales ayant finement atteint leur cible. Ce soir je joue à la victime : déjà au sol, je somme mes bourreaux de déverser leur flot de haine une fois pour de bon afin de pouvoir me relever par la suite et en finir avec ça. La vérité, c’est que je ne me suis jamais remise de tout ça et je doute pouvoir tourner la page un jour. Je me dis le contraire, je me mens, mais les attaques et les rappels agissent comme un justificatif à mon impossibilité d’avancer. « Alors quoi ?! Tu veux un autographe c’est ça ?!! » Mes mains viennent se poser sur la bouche et je retiens un hoquet d’horreur. Je devine que ses yeux parfaitement noisettes ne sont que noirceur et méchanceté à cet instant. Il se rapproche de moi, je ne bouge pas, toujours figée, ses propos qui passent en boucle dans ma tête. « Oh putain! J’ai pas… J’ai pas dit ça ! Je veux dire… J’ai pas voulu dire ça putain ! » Il s’excuse, je n’entends pas, je n’entends plus. Un bruit sourd couvre sa voix et je suis toujours immobile, prisonnière. Son pied dans cette pile de livres désordonnée me ramène sur terre, dans cette pièce beaucoup trop petite pour contenir la tension entre nous. « Je… Couvre toi, je t’en prie Azur… » Je serre les dents avant de lui arracher cette serviette des mains pour l’envoyer valser derrière moi. Mon esprit se mets en marche et je parle, ça sort sans que je ne réfléchisse. « NON ! » Je sens que je vais tomber, que je vais sombrer. Pourquoi je te laisse me pousser au fond du précipice Orion ? Une claque bien sonore et parfaitement enlignée suit de peu mon exclamation. Je ne lui fais pas face longtemps, me retournant pour me saisir de cet exemplaire d’orgueil et préjugé toujours sur ma commode. Mes mains agrippent la couverture et je transforme ce récit en nouvelles, déchirant les pages avant lancer ce qu’il reste de ce roman sur Orion. Je n’atteins pas ma cible comme je le voudrais, mais je m’en fous. « C’EST ÇA QUE TU VEUX ? Faire comme si de rien n'étais parce que tu t'en fous ! De l’accident, de moi, de ce que j'ai pu vouloir... T’es qu’un égoïste, Orion Pantazi ! UN PUTAIN D’ÉGOÏSTE DE MERDE ! » Je lui balance un autre truc qui me tombe sous la main, mais je ne saurais dire quoi. « Regarde un peu la merde que tu fais. REGARDE ! ASSUME BORDEL ! » Je me rapproche de lui, guerrière, enragée, détruite, pourtant prête à tout lâcher. Ma main se saisit d’une chandelle parfumée que j’envoie contre le mur à ma droite : elle éclate en un millier de morceaux, mimant les ressentis de mon cœur à cet instant. La tempête cesse, après un ultime coup de tonnerre. Je n’ai plus envie de crier, je ne sais même plus ce qui me ferait envie sauf ne plus exister. Ma voix faible et tremblante perce le silence établit par ma fureur. « J’aimerais savoir qu’est-ce que j’ai pu te faire... pour que tu en viennes à autant apprécier de me faire du mal ? » Ma main désigne cette pièce, ma jambe tandis que ma question s’étend à bien plus que cette cicatrice. « On a été amis Orion… » ma voix s’éteint alors que je prononce la suite : « Même plus que ça... Pour moi... » Amants. Amoureuse. Ce mot m’enlève toute volonté de continuer et je me tais. Le pire, c’est que je ne suis même plus certaine que la réponse à cette question m’intéresse. Je lève les bras en signe d’impuissance : il a gagné. C'est fini.

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