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 homemade dynamite (bryn)

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Message(#)homemade dynamite (bryn) - Page 2 EmptyJeu 18 Jan 2018 - 23:53

Simon était leur dénominateur commun. C’était lui, le seul truc qui liait Bryn et elle, mis à part le fait d’avoir fréquenté le même lycée. Elle n’en serait jamais venues à se parler s’il ne faisait pas partie de leur histoire. Elles n’auraient jamais atterri dans cette salle de bain ensemble si la conversation n’avait pas dévié sur lui, à cause du grand point d’interrogation qui planait maintenant sur sa vie et sur leur “”“”couple“”“”. Connaître Simon, c’était se voir ouvrir les portes du pouvoir. Il serait un atout majeur, pour elle, s’il parvenait à faire comme papa et devenir un parfait politicien, il serait le pouvoir qui lui manquait cruellement et cela lui ouvrirait tant de possibilités! Que la vie serait belle mais comme le chemin pour y parvenir était escarpé… Et, elle ne pouvait absolument pas s’encombrer d’un bébé. Que ce soit le sien ou non, elle savait que Simon serait furieux car cela les couvrirait d’opprobre, cela n’était pas compatible avec ses rêves de grande carrière. Alors Nina priait fort pour que ses nausées ne soient pas dues à ça. Elle ne savait pas qui des deux avait été la plus horrifiée quand elle avait soulevé cette hypothèse. Bryn n’avait pas arrêté de la regarder comme ça, aussi quand elle la provoquait ou quand elle se confessait. La meilleure amie de Simon avait beau rester impassible, son visage neutre n’exprimant rien, Andrina lisait parfaitement dans ses yeux toute l’aversion que la rouquine ressentait à son égard, aussi bien pour sa propre personne qu’à cause de toute cette histoire de couple inventé. Elle voulait juste l’éloigner du benjamin de la famille Adams, à raison peut-être, mais elle aurait beau évoquer les mille et une raisons pour eux de ne plus être ensemble, elle ne pouvait rien forcer. Nina gardait son bout de territoire.  

Une fois dehors, elle pensait au test de grossesse qu’elle aurait à faire. Bryn s’était proposée à l’accompagner à la pharmacie et même d’être présente si elle avait besoin, alors qu’elle ne s’était jamais autant parlé de leur vie. Elle essayait de ne pas trop y penser mais cela s’imposait à elle de toute façon, elle s’imaginait, vivant les deux scénarios possibles, connaître la panique ou le soulagement… Est-ce que ce serait plus facile si la jeune femme serait là avec elle ? Non, elle aurait envie d’être seule mais si Bryn avait fait preuve de beaucoup de compréhension… voire même de bienveillance à son égard, en acceptant de rester avec elle, en l’écoutant et maintenant en l’accompagnant marcher un peu dehors… Cela ne signifiait pas qu’elles étaient devenues de grandes copines et Nina, d’un naturel méfiant et secret, préférait ne compter que sur sa propre personne. S’il n’y avait pas de bébé en route alors elle trouverait un moyen de l’en informer et cette histoire resterait entre elles. Comme si leur conversation n’avait jamais existé, comme si elles n’avaient pas vécu ce moment ensemble. Elles retourneraient à leur relation d’avant, c’est-à-dire le strict minimum où elles ne feraient rien de plus que de s’ignorer ou se saluer de façon cordiale. C’était pas à Bryn qu’elle allait manquer. Même si ce soir, il fallait reconnaître que c’était différent entre elles. La rouquine rendait l’ambiance plus légère, elle s’amusait de la voir virevolter partout et puis elle n’était pas aussi avare de sourire que Nina, c’était contagieux cette merde, la jeune femme se surprenait à être un peu moins bougon et réservée qu’elle ne le voulait. Elle préférait mettre ça sur le compte de l’air frais qui lui faisait du bien, plutôt que d’admettre qu’elle ne passait pas un moment si horrible, en sa compagnie. Sa façon détachée de s’exprimer, ses réponses évasives, tout ça appuyé de ses répliques cinglantes, sur un ton pince-sans-rire, Nina aimait bien tout ça, elle la trouvait plus que divertissante. Mais, si cela ne la dérangeait pas qu'elle fasse preuve de sarcasme, elle était moins à l'aise avec l'idée d'être moquée.  « Eh Coverdale, tout doux avec les vannes, on n'a pas élevé les cochons ensemble. » Et si elle aimait l'humour, elle n'avait jamais réalisé que le sien était trop spécial pour être vraiment marrant.  « Mais on élèvera peut-être un gosse ensemble, j'imagine que Simon te demandera d'être la marraine de notre premier. »  En plus, dans la conscience collective, elle n'était pas drôle, on ne pouvait pas être queen bitch et class clown à la fois. À chaque fois qu'elle blaguait, elle se servait de la corde sensible des personnes ou de sujets délicats et cela passait surtout pour de la provocation. Elle se sentit incomprise, dans sa tête, elle était drôle !!!  « C'est une blague. » finit-elle par lâcher, sur un ton un peu plus tranchant. Bryn ne s'en formalise pas. Nina ignore si elle le fait exprès pour éviter d'autres questions ou si c'est l'alcool qui la désinhibe assez pour qu'elle cède à son envie de faire la roue. La contrariété d'avoir été interrompue laisse finalement place à un certain amusement. À ce moment, Nina ne réfléchissait plus vraiment non plus et ses interrogations sortaient de sa bouche sans qu'elle ne les retienne, juste poussées par sa curiosité. C'était sûrement la seule et unique occasion qu'elle n'aurait jamais pour en savoir sur Bryn mais elle ne se montrait pas très coopérative. Voilà qu'elle recommençait à lui parler comme si elle était neuneu, ignorant complètement la remarque de Nina d'un peu plus tôt, elle osait tout. Elle récolta un regard noir, plein d'éclairs lancé dans sa direction mais ça lui passe visiblement au-dessus, mademoiselle se met à danser. Exaspérée, la brune ne s'est pas retenue d'être cassante pour retenir son attention. Ça marche… plus ou moins. Nina se radoucit avant d'enchaîner par une autre question. Elle pouvait jouer les innocentes ou les petits lutins, peu lui importait, tant qu'elle obtenait les réponses au quelques questions qui lui trottaient dans l’esprit. Après ça seulement, elle se considérera satisfaite et la laisserait tranquille à danser et faire autant de pirouettes qu’elle le voulait. Comme si Bryn avait prié pour échapper à un interrogatoire de sa part, voilà que Simon intervenait pour lui sauver la mise. Leur conversation est brève, lui sûrement alcoolisé a du mal à articuler et elle, son ton de croquemort habituel, rend encore moins engageantes ses réponses courtes ; elle ne tarde pas à raccrocher avant de se tourner vers Bryn. Elle secoue négativement la tête, suite à sa remarque sarcastique. « Pas pour moi, pour toi. Comme il n’arrivait pas à te joindre, il s’imaginait déjà un bain de sang. » En prononçant ses paroles, elle réalise que cela n’était pas une situation ordinaire et que n’importe quelle personne qui les connaissait serait surprise de les voir traîner ensemble. Mais bref, elle n’y réfléchit pas plus que ça et juste suit le mouvement. « Tu vois qu’il a une haute estime de moi. » fit-elle remarquer, pleine d’auto-dérision. Par contre, elle rit moins en voyant la façon dont Bryn regarde les vagues et l’eau qui s’échoue contre leurs pieds. Ce petit sourire mutin, ce regard pétillant de malice, il n’était pas nécessaire de psychanalyser la jeune femme pour savoir ce qu’elle avait ne tête à ce-moment précis. La tête de Nina se mit à frénétiquement se secouer de gauche à droite. Non, non, non… « Mais tu vas être mouillée !! » répliqua-t-elle. Intervention plus qu’utile… l’eau ça mouille, bravo Andrina. Visiblement, il en faudrait plus pour arrêter l’intrépide naïade et elle se résigna à rester plantée là, à l’observer ôter ses vêtements et laisser l’eau embrasser tout son corps sans aucune once d’hésitation. Le spectacle fut fascinant et déjà qu’il ne faisait plus très clair, elle aurait été stupide d’en rater ne serait-ce qu’une miette. Que faire maintenant que Bryn est au loin ? Garder un oeil sur elle ? Continuer de la contempler ne faire qu’un avec son élément ? La rejoindre ? Un coup d’oeil aux alentours lui fait savoir qu’elles sont visiblement seules et comme l’eau qui touche ses pieds est à une température acceptable, elle se décide finalement. Les vêtements qu’elle enlève rejoignent ceux de Bryn et elle forme une boule avec le tas, le lance plus loin pour s’assurer qu’il ne sera pas mouillé et marche à pas lent pour retrouver la rouquine. Nina s’amuse de la voir faire l’étoile, enfin, elle a arrêté de s’agiter. La brune en profite pour se placer au niveau de sa tête, tranquillement pour ne pas l’éclabousser et place une main de chaque côté de son visage, derrière les oreilles de Bryn pour l’entraîner délicatement avec elle. A reculons, elle avance comme ça, la tête au-dessus de celle de sa camarade, qu’elle tient et à laquelle elle fait attention, histoire de lui éviter de boire la tasse. Ses lèvres s’étirent quand elle évoque sa rencontre avec Simon, elle l’écoutait, s’imaginant en même temps une scène avec des versions miniatures des deux meilleurs amis. « J’ai rencontré Simon au collège. Enfin, un peu avant. Quand je suis arrivée à Brisbane. Il a été le premier à vouloir être mon ami. J’aurais pu le frapper à sa première phrase, mais il s’est rattrapé, enfin... Il avait une bonne tête. » Son histoire fit doucement rire Nina, sans qu’elle ne commente quoique ce soit, pour la laisser poursuivre. Elle se décida tout de même à la libérer, songeant qu’il ne fallait pas trop qu’elles s’éloignent de l’endroit où elles avaient laissé leurs vêtements. Il ne manquerait plus que des petits cons volent son portable, son portefeuille ou les clés de sa voiture. Elle gardait un oeil, sait-on jamais, sur quiconque oserait déranger ce moment est tranquille. La voix douce de Bryn lui parvient, avec le bruit des vagues en arrière-fond et c'est tout. Ses yeux ne lui servent pas à grand chose. Elle a du mal à distinguer ses traits mais devinait sa nonchalance dans son ton, quand elle évoquait pourtant sa famille cabossée. Nina reste sur place pour l’écouter, l’air grave, l’eau était toute juste à la bonne température sur elle. Le corps de Bryn est auréolé des rayons diffus qui leur parvient des lampadaires sur la plage, la lune n’est pas encore au dessus d’elles, mais cela ne saurait tarder, et quand elle penche la tête en arrière, c’est son visage que la lumière vient envelopper. Nina reste silencieuse devant ses paroles qui semblent être un sentiment qui vient de loin et qu’elle extériorise car l’atmosphère se prêtait à la confession. Il serait ridicule de l’assommer de questions, aussi intriguée fut-elle alors elle se contente de l’observer, et Bryn balaie finalement rapidement le sujet d’un rire. « Et avoir des frères et soeurs, ça n’a pas compensé les parents nuls ? » Elle avait une réponse avec Simon, qui lui venait, d’une famille de quatre. Quand elle avait appris toutes les discordes qui régnaient dans la fratrie, son idéal de famille nombreuse, famille heureuse s’était quelque peu entaché. Elle avait grandi seule, avoir un frère ou une sœur, se disait-elle, l’aurait un peu sortie de la tristesse que cela fut. La rouquine se redressa, reprenant sa légèreté, toujours aussi rieuse. Elle ne trouvait pas que Nina en avait déjà fait assez en la rejoignant. « C’est un défi ? » Pour toute réponse, elle vit la jeune femme avec un immense sourire sur les lèvres avant de disparaître sous l’eau. Toujours plus vite. Toujours plus haut. Toujours plus loin. Elle ne tenait pas en place. « T’en as jamais marre ? » cria-t-elle dans sa direction, parlant de son côté hyperactif. « Ne rêve pas. Je ne viendrai pas. Je reste ici. Mais fais attention à toi... » Phrase qu'elle ne termine pas, s'imaginant déjà prendre un avocat pour insister qu'elle n'avait pas cherché à tuer la rouquine. Elle aurait beau clamer son innocence, rappeler à quel point la meilleure amie de Simon était casse-cou(illes), personne ne la croirait jamais. En plus, Bryn insistait. Ultime provocation. Tant pis. Si Bryn venait à se perdre dans ces eaux noires, elle se souviendra au moins que Nina n'est pas si ennuyeuse. Son rire vient titiller l’esprit de compétition de Nina et elle cède, se met à nager pour atteindre la rouquine. Elle est obligée de relever la tête souvent, pour aller dans la bonne direction. « C’est moi le grand requin !! » Après un grand éclat de rire, elle se remit à nager maintenant en crawl water-polo, à mesure qu’elle approchait. Et puis, on aurait dit deux gamines, là, qui jouaient puisque Bryn ne se laissa pas faire et bougeait sans cesse. Nina, toujours à sa poursuite dut s’arrêter une fois, pour tousser, à cause de l’eau qu’elle avait avalé à force de rigoler et crier qu’elle l’attraperait bientôt. Cela donna un temps d’avance à Bryn, qui s’en servit pour la narguer, résultat, Nina s’activa et augmenta la cadence de ses mouvements de bras. Elle lui attrapa le pied, dès qu’elle en eût la possibilité, tira la jeune femme vers elle et prenant appui sur ses épaules pour lui mettre la tête sous l’eau pendant quelques secondes. Elle éclata de rire, après l’avoir libérée, non pas peu fière. La surfeuse avait sûrement du nager moins vite, lui permettant de réaliser cet exploit mais bref, elle avait eu sa petite victoire. Bon, Bryn aussi, du coup, puisque Nina était mouillée de la racine des cheveux jusqu’aux ongles de ses orteils. Elle faisait des mouvements coordonnés avec ses bras et ses jambes pour maintenir sa tête hors de l’eau, maintenant qu’elles étaient dans une zone plus profonde, pour pouvoir parler à Bryn. « Ce ne sont pas les requins qui vont m’arrêter… Par contre, j’ai ouï dire que ce n’était pas le grand amour entre les kangourous et toi. » Elle lui jeta un regard amusé. « C’est Simon qui me l’a dit. » Qui d’autre ? « Mais, je ne me moquerai pas. Parce que moi, mon pire cauchemar, c’est les émeus. » avoua-t-elle, avant de pouffer, comme une gamine.
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Message(#)homemade dynamite (bryn) - Page 2 EmptyVen 19 Jan 2018 - 19:21

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Nina souhaite en savoir plus sur moi ? Je ne peux le nier, cela m’intrigue. Je ne pensais même pas que cette fille puisse ne serait-ce que comprendre que les autres ont également une vie, sont même humains, alors de là à s’intéresser à eux. Pire, de là à s’intéresser à moi ! J’ai dû mal à y croire et ne voit pas nécessairement le pourquoi je devrais me livrer à elle. Après tout, Simon a dû lui dire le plus important, enfin, il a dû lui dire ce que je veux bien livrer au reste du monde alors pourquoi chercher à en savoir plus ? Je le sais, je suis totalement entrée dans sa sphère privée en la laissant m’avouer sa probable maternité mais elle s’est confiée, je n’ai rien demandé ! Laissant les effluves de l’alcool m’emporter, je préfère ne rien contrôler et tente de me remémorer les dernières paroles entendues pour faire une chorégraphie qui ne doit ressembler à rien. Et alors qu’elle devient de plus en plus curieuse, de plus en plus… agréable, je deviens de plus en plus joviale mais également de plus en plus irritante pour elle. Je le sais et je m’en amuse. Elle n’est pas de ces filles qui se laissent faire et c’est justement ça qui me plait à la charrier. « Eh Coverdale, tout doux avec les vannes, on n'a pas élevé les cochons ensemble. » Dans le mile. Je ris, c’est quoi cette expression de chartrier sortie de sa bouche ? Moi qui pensait que seuls des phrases dignes peuvent être dites dans son petit monde au-dessus des autres. Je me laisse amuser, à l’imaginer face à un cochon. Franchement, cela vaut des millions. « Mais on élèvera peut-être un gosse ensemble, j'imagine que Simon te demandera d'être la marraine de notre premier. »Ah, ah. Bien moins drôle celle-ci. Comme si de l’eau glaciale venait de me couler dans le dos, mon rire devient un peu plus jaune. Elle va me filer la nausée avec ses conneries celle-là. Ok, je ne me vois pas maman avant mes quarante ans, ou peut-être même jamais mais il est vrai que j’en voudrais à mort à Simon de ne pas me nommer marraine de son premier enfant. Même du deuxième, troisième et quatrième pendant que nous y sommes ! Je serais la tante cool à jamais et vu comment s’est parti avec mon frère – et ma sœur, je ne suis pas prête d’être tata pour de vrai alors, autant l’être par le biais de mes amis. Encore moins de problème, juste du fun et des petits êtres pour faire des tests. « C'est une blague.» Je plisse les yeux, qu’à moitié drôle sa blague – même si je pourrais courir dedans, m’amusant d’un rien. « Fais attention, si tu continues comme ça, j’irais le jeter à nos cochons ton gosse. » Je tire la langue, alors que mon ton est froid et ironique en même temps. Peut-être que de cette manière nous élèverons un cochon ensemble ? J’ai envie de lui répliquer que d’ailleurs, je lui interdis de m’appeler Coverdale, mais ne mouche pas là-dessus, le risque qu’elle garde ce surnom me donne la nausée encore plus que celui de me faire appeler ainsi. Je suis fière de mon nom de famille, de porter celui de mon frère, par contre me réduire à ce nom, je le refuse. Ma sœur a bien trop souvent été appelé ‘Coverdale’ et je ne sais pas pourquoi, j’ai dû mal avec ça. Après tout, je ne suis pas un joueur de foot, j’ai un prénom, ça s’utilise. Je préfère oublier et partir un peu plus loin, à croire que sa présence affecte mes sautes de bonne humeur et les rends mauvaises. Mais Farrell n’arrête pas de parler, de poser des questions. Je les entends, les retiens mais je ne sais toujours pas si je souhaite y répondre, alors je m’en vais à nouveau, alors qu’elle me suit, étrangement.

Simon appelle, et je la taquine sur le fait qu’il s’inquiète pour elle, rêvant pourtant de l’horizon devant moi. « Pas pour moi, pour toi. Comme il n’arrivait pas à te joindre, il s’imaginait déjà un bain de sang. » J’ai envie de pouffer mais ne laisse apparaitre qu’un rictus. Dur pour elle… Mais je suis heureuse qu’il s’en inquiète. « Tu vois qu’il a une haute estime de moi. » Je me tourne rapidement vers elle, un sourire plein d’ironie sur le visage. « Et je ne sais pas si ça doit me rassurer. » Si même son ‘petit ami’ s’inquiète pour ma santé à ses côtés, j’ai peur de me retrouver avec un coup de couteau dans le dos d’ici quelques heures. Pourtant elle me demande si je veux aller à l’eau et ne pouvant pas résister, je m’y enfonce après m’être débarrassé de mes vêtements. « Mais tu vas être mouillée !! » Mon dieu, cette fille est définitivement un génie. Être mouillée comme elle le dit si bien est l’une de mes passions – à ne pas prendre dans le sens étrange du terme s’il vous plait… - et puis juste pour la voir me suivre, je suis prête à me jeter dans la boue. Je me retourne, la vois hésiter mais venir tout de même. Sa méthodologie me fait doucement rire, elle est bien trop soigneuse et fait bien trop attention à tout, il faut qu’elle se déride, c’est dingue, nous n’avons pas vingt-cinq ans encore ! Pourquoi faire attention au fait que nos vêtements seront mouillés ou non ? Une fois à mes côtés, ses mains se positionnent sur ma tête. D’instinct, mon corps se contracte et se relâche petit à petit, voyant qu’elle ne me veut pas de mal. Respirant profondément, je me laisse faire, laissant l’eau et Nina me porter, espérant qu’aucune vague ne vienne nous écraser par la même occasion. La douceur du moment me laisse vague et je laisse mon esprit s’ouvrir un peu alors que je vois son sourire apparaitre. Il est rare celui-là, mieux vaut en profiter. Je me rappelle de ma première rencontre avec Simon, cette fois où ce garçon était venu à ma rencontre et où nous avions passé un pacte. Ce jour où il est devenu en un rien de temps l’un des êtres les plus importants de ma vie, ce qui n’a encore pas changé aujourd’hui. Ses mains se séparent de moi et je me laisse flotter alors que je la sens d’un coup plus tendue à jeter des regards nerveux sur la plage. Personne n’est là à cette heure et au pire, on rentrera en sous-vêtement, ça n’a jamais tué personne. Ce moment est étrange. Jamais je n’aurais imaginé me confier lors de cette soirée, je le fais rarement, mais me confier à la copine de mon meilleur ami, en voilà une réelle surprise. Nous faisons un drôle de tableau ainsi dans l’eau à parler de nos vies alors que nous ne nous adressons à peine un bonjour dans la vie de tous les jours. Nous avons deux mondes différents, je n’ai jamais souhaité appartenir au sien et je suis persuadée que le mien lui fait peur, alors que faisons-nous là ? Je n’en sais rien et ne sait même pas si je dois, ou non, remercier Simon. « Et avoir des frères et soeurs, ça n’a pas compensé les parents nuls ? » Un sourire s’étend, jaune, presque triste. Compensé ? En quelque sorte... Sachant que mon frère est devenu mon père... Pour ce qui est de la sœur… « Mon frère m’a élevé. Mon père est mort avant notre déménagement à Brisbane et… je n’ai pas réellement grandi avec ma sœur et Danielle. » Le mot 'mère' est encore difficilement prononçable pour moi en parlant de cette femme. Même si elle s’améliore depuis un an, je ne pourrais la placer en tant que mère, pas après tout ce qu’elle nous a fait.

La tournure de la discussion me plaisant bien moins, je la regarde en la taquinant sur le fait que ses cheveux ne sont pas même humides. Décidément, elle est réellement une petite fille sage donc ? «  C’est un défi ?» Je ne réponds pas, déjà loin, réadaptant ma vue après avoir dû fermer les yeux dans l’eau salée. « T’en as jamais marre ?» Sa voix m’atteint et j’explose de rire. « Jamais ! » Comme les enfants, je n’ai pas encore trouvé ma jauge d’épuisement. Pas en soirée en tout cas. Elle me verrait après une journée d’entrainement ou de partiel, c’est une Bryn totalement différente qu’elle aurait face à elle. Seulement, nous ne sommes pas venues ici pour pleurer ou pour dessécher sur la plage, mais bien s’amuser et profiter du moment présent, non ? « Ne rêve pas. Je ne viendrai pas. Je reste ici. Mais fais attention à toi... » Mon sourcil se lève, mais elle ne doit probablement pas le voir. Elle me menace ? Elle sait tout de même que nous sommes dans mon élément et que je doute fortement de sa capacité à me faire quelque chose tant que j’y reste ? Après tout, son ton n’est pas sévère pour une fois et même presque ironique. Il existe donc réellement une Nina joyeuse, là-dessous ? Je sais qu’elle craquera, personne ne résiste à ce point. Surtout quelqu’un comme elle. Je ne la vois pas me montrer qu’elle est faible alors je l’attaque tout en jouant, profitant totalement de sa faiblesse la plus évidente. D’un coup, elle se met à nager et je crie victoire levant les mains au ciel. Je me reprends rapidement pour ne pas couler alors que je la vois tenter de se diriger vers moi. « C’est moi le grand requin !! » Elle explose de rire, un rire que je ne lui connais pas et qui est communicatif. A mon rire, l’air sort de mes poumons, de manière libératrice. Elle croit donc pouvoir m’attraper ? Je me propulse à mon tour, ne la laissant pas m’approcher et nous amenant un peu partout dans l’eau, restant dans les zones profondes sans trop reculer pour ne pas la mettre non plus en danger. Rire, voilà une thérapie parfaite, même avec une personne comme elle. De temps en temps, je me retourne, la voyant toujours tenter et voyant étrangement ce que Simon peu peut-être lui trouver. Elle tente, elle s’accroche comme si tout en dépendait, sans rien lâcher, elle rit, s’amuse et pour la première fois, sous les rayons de la lune apparaissant, je vois une Nina humaine et… touchante. Elle s’arrête alors que je me retourne. Tousse, je fronce les sourcils. Pas de sauvetage en mer ce soir hein ! Alors qu’elle repart, je fais de même, sans forcer cette fois-ci, la laissant me rattraper comme il est possible de le faire avec un enfant qui n’y arrivera pas autrement. Et puis, nager toute la soirée n’est pas non plus mon but ultime. D’un coup, sa main attrape mon pied, je cris comme si on m’attaquait tout en riant alors qu’elle m’attire à elle. Alors que je suis à sa merci, son regard percute le mien et je sais parfaitement ce qui m’attend. Prenant une grande inspiration alors qu’elle s’appuie sur mes épaules, je la laisse me couler. Mon dieu, c’est donc cela, je vais mourir des mains de Nina Farrell pas d’un couteau mais noyer dans mon propre élément. Je me débats faussement, sans même forcer vers le haut sachant que j’ai encore une bonne partie de ma respiration. Heureusement pour moi, le surf forme sur cet aspect, surtout dans mes débuts où je passais plus de temps sous l’eau que sur ma planche… D’un coup je me propulse vers le haut, éclaboussant la brune au passage en fouettant l’air avec mes cheveux. Son rire presque cristallin atteint mes oreilles et le mien s’y joint à nouveau. De nouveau face à elle, je peux bien le remarquer, ses cheveux ne sont plus sec et bien plus qu’humide, cette course aura eu son intérêt. Je la regarde, un sourire sur les lèvres. Ses yeux reflètent parfaitement l’océan et un frisson me parcourt alors que je le balaye d’un mouvement de tête. « Ce ne sont pas les requins qui vont m’arrêter… Par contre, j’ai ouï dire que ce n’était pas le grand amour entre les kangourous et toi. » Simon, je vais te tuer. « C’est Simon qui me l’a dit. » Ça n’allait pas être Arthur, encore moins Lola ou qui que ce soit de toute manière… Tout de même, pour l’image, j’ouvre grand la bouche en O comme si j’étais outrée. « Mais, je ne me moquerai pas. Parce que moi, mon pire cauchemar, c’est les émeus. » Cette fois, je ne peux retenir un sourire moqueur. « Alors de un, les kangourous c’est vraiment flippant, ça frappe et c’est franchement dangereux, raison de plus pour rester dans l’eau ! » Peut-être une des causes de ma passion pour cet endroit ? S’il y a bien un endroit où l’on ne croise pas de ce rat géant dans notre cher pays c’est dans la mer, on ne peut même pas compter sur la plage… « Et de deux… » Ouvrant grand les yeux, je pince les lèvres, tentant d’imiter l’émeus. « C’est mignon un émeu, tu trouves pas ? » Prenant mes mains, je les pince en un bec devant moi, l’attaquant. J’éclate de rire et en oubli le battement de mes pieds. Je ne sais même pas si je dois être désolée de me moquer ainsi, c’est méchant alors qu’elle ne le faisait pas pour moi. Pourtant, je n’ai pas le temps de me poser la question, plongeant comme une pierre dans l’eau. Je bois la tasse et me remonte immédiatement. Me retournant pour ne pas lui tousser dessus, je sur-joue un peu avant de me retourner et lui envoyer de l’eau, en faisant attention à la violence du jet. Mon but n’est pas de lui faire mal. S’ensuit une petite bataille d’eau où je finis par appuyer à mon tour sur ses épaules, par derrière – comme une traite, oui, oui – et la noyer – en m’entrainant avec elle. Je la laisse rapidement remonter, ayant peur de ne pas faire face à une championne d’apnée et n’ayant pas prévenu de mon attaque. Alors qu’elle se remet doucement de l’attaque, je m’inquiète tout de même.  « Ça va ? » Je pose une main sur son épaule, plus douce et sans mauvaise pensée. Une fois de nouveau face à elle, je souris doucement. « Tu es pas si mal que ça au final, Simon n’a pas aussi mauvais goût que je ne le pensais. » Et je suis sincère. Même si la phrase peut-être un peu maladroite, je suis réellement touchée par cette Andrina qu’elle me laisse voir depuis tout à l’heure. « Tu peux me faire confiance ? » Je laisse ma main se glisser dans le creux de son dos et lui indique de faire la planche à son tour. Exercice bien plus périlleux que ce que je faisais tout à l’heure sachant que ni elle, ni moi n’avons pieds ici. « Promis, je te tiens, je ne te lâche pas et tu verras, c’est un des secrets du bonheur. » Je la laisse s’installer, tout en faisant attention à ne pas la laisser s’enfoncer dans l’eau. J’attends, qu’elle se stabilise et souris. « Maintenant, dis-moi les 3 truc les plus fous que tu aimerais faire dans ta vie ou maintenant. » Je ne sais pas pourquoi, mais je trouve que connaître les rêves et envies d’une personne est le meilleur moyen de la connaître. Et comme nous sommes bien parties…


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Message(#)homemade dynamite (bryn) - Page 2 EmptyDim 21 Jan 2018 - 21:34

Bryn l’avait vu passer par tous les états possibles apès qu’elle avait amené cette potentielle grossesse sur la table. Elle était précautionneuse avec la protection mais préférait s’aveugler, mettre son retard de règles sur le dos de sa petite santé en ce-moment. Les différentes annonces, qui s’étaient succédées dernièrement, avait déjà promis de mettre sa vie sans dessus dessous mais alors là, c’était le pompom sur la pièce montée, avec les cierges magiques, un air festif joué par des mariachi et les confettis. Pourtant, de l’extérieur, très certainement qu’elle n’avait pas l’air chambouler. Outre ses airs impassibles et son visage fermé, habituel, alors qu’elle commençait à se balader aux côtés de Bryn, elle faisait même de l’humour, ironisant sur sa situation. Comme si au fond, elle ne paniquait pas complètement. C’état habituel avec elle, elle enfouissait toujours ses émotions les drames, les joies, mettant d’abord une barrière entre ce qu’elle ressentait et elle pour y revenir par la suite, y réfléchir quand elle était seule et uniquement confrontée à elle-même. Elle est redevenue elle-même, du moins, l’image d’elle qu’elle s’est toujours donnée. Insolente, provocatrice, toujours en contrôle. Il y a elle et son contraire, Bryn, total électron libre, grande enfant qui faisait du monde son aire de jeu, des sourires et des rires à distribuer comme s’il en pleuvait. Pour sa part, il n’y a qu’un petit rictus moqueur qui naît sur son visage quand elle voit que sa remarque fait mouche. Désinvolture en apparence, panique au plus profond d’elle-même rien que de s’imaginer Simon, elle et un gosse à leur charge. Pour quelqu’un d’aussi égoïste qu’elle, il y aurait cette responsabilité à assumer, s’occuper d’un être avec des besoins précis et un mode de fonctionnement dont elle ignorait tout. Étrangement, elle avait du mal à voir s’imaginer Bryn très maternelle mais la douceur et la bienveillance qui émanait d’elle laissait entrevoir des facilités avec les enfants. Si elle n’oserait pas la mêler à ces histoires, il ne fallait pas exclure le fait que Simon puisse faire appel à sa meilleure amie et la mettre à contribution. Il n’abandonnerait pas ses rêves de grande carrière pour changer des couches. La réplique de Bryn l’amuse, elle rit en la voyant lui montrer le bout de sa langue. Si elle savait que cela serait plutôt considéré comme un service rendu… Non, elle n’était pas si horrible, ce n’était qu’une plaisanterie. Elle n’avait rien contre les enfants… qui se tenaient loin d’elle.

Pas d’assassinat sanglant prévu dans son agenda, ce soir, à quoi bon tuer quelqu’un qui vous divertissait autant ? Elle aurait préféré qu’on lui coupe la langue plutôt que d’avouer qu’elle passait un bon moment avec Bryn. Elle se serait dérobée si on lui avait dit qu’elle vomirait sans boire à sa soirée et qu’elles finiraient assises toutes les deux dans la salle de bain, à se mener une conversation de gens civilisés, pour finalement sortir se promener. Et elle aurait demandé quel mal elle avait pu faire pour que le destin la mette sur la route de Bryn et sa joie de vivre contagieuse, que ça fasse jaillir d’elle l’envie de la rejoindre plutôt que de rester dans sa morosité habituelle. La légende raconte que ce soir-là, Nina est retombée en enfance. Cette période où régnait l’insouciance, la magie et les grandes aventures imaginaires où ils étaient les héros sans peur. Il n’y avait que ça pour expliquer ce qui Nina faisait, à déplacer délicatement Bryn dans aucune direction précise, juste parce qu’elle en avait envie. Dans sa tête, l’enfant qui sommeillait s’imaginait que la rouquine était une sirène endormie, à qui il fallait redonner la sensation de l’eau pour qu’elle retrouve ses réflexes aquatiques. Elle traînait son corps en douceur, la regardant flotter tranquillement mais leur âge les rattrapait vite et quand elles reprirent leur conversation, l’illusion s’était dissipée. Elles redevenaient des jeunes adultes avec leur passé plus ou moins joyeux. Sa rencontre avec Simon marquait le début d’une belle aventure, tandis que quand Bryn évoquait sa famille cabossée, ça tombait dans la catégorie “nul” de la réalité. Enfants, les problèmes de ce genre n’existaient pas, ce n’est que plus tard que les marques qu’ils ont laissé en nous refont surface. Elle en savait un rayon la gamine Farrell, avec toutes les casseroles familiales qu’elle se traînait aux pieds. Pourtant, elle garde un sourire sur son visage. Au delà de ce que racontait Bryn et qu’était pas très drôle, elle lui en était reconnaissante de répondre à ses questions. Elle avait un peu l’impression d’entrer dans son univers, la faisant encore plus réfléchir aux paroles de la rouquine, un peu plus tôt. Peut-être bien qu’on était pas obligé d’être désagréable et infect avec tout le monde parce qu’on n’avait été blessés par ses géniteurs. Mais Bryn avait au moins eu un frère pour l’épauler. « Je pensais que j’étais la seule à appeler ma… mère… par son prénom. » releva-t-elle. « Je crois qu’elle a été inspirée par la tienne, à faire sa momager avec moi… mais j’étais trop turbulente alors elle a du abandonner l’idée à ce que je fasse comme ta soeur. Et depuis, je ne l’intéresse plus tellement… » Un mal pour un bien… Il restait des traces de sa petite carrière d’actrice quand enfant, elle jouait dans des publicités sous l’impulsion de Cailin Farrell. Cette dernière visait déjà loin, l’avait enregistré dans un registre de jeunes acteurs sous le nom de ‘Nina Farrell’ (et non pas son nom complet, qu’elle ne trouvait pas assez percutant, ce surnom était resté, depuis), couchait avec des producteurs pour lui dégoter des rôles d’enfants dans les séries télévisées,… Ces petits sacrifices de mère étaient réduits à néant devant l’incapacité de sa fille à être docile et obéir. Heureusement qu’elle avait déjà un nom et une carrière, sinon sa mère aurait du finir le restant de sa vie sous anti-dépresseurs.  « Et tu gardes le sourire malgré tout ça… » releva-t-elle doucement, faisant écho à ce qu’elle lui avait dit plus tôt. Perdre son père, avoir les mamans qui jouaient les managers — d’après les dires de Simon —, être seule avec son frère… Oui, elle s’imaginait bien qu’elle avait aussi du traverser des épreuves. Si elle pouvait tenir un plaidoyer complet contre sa mère, au contraire, Bryn ne semblait pas vouloir s’étendre plus sur son cas et elle comprit qu’elle n’en tirerait rien de plus. A la place, elles se lancèrent dans une aventure, tout ça suite à une petite pique venant de la rousse. Dèjà qu’elle n’avait pas l’intention d’aller en l’eau, si en plus elle lui lançait des défis stupides… Qui était la plus stupide des deux quand on voyait que Nina mordait complètement, incapable de résister à la tentation de lui clouer le bec et de montrer de quoi elle était capable ? Bryn, hilare, qui la narguait au loin et après ses mots, player two était bien décidé à réduire la distance entre elles. Trop influençable. En deux temps-trois mouvements, elle perdait toute crédibilité, balayant ses précédentes protestations. Elle nage en cercle parce que Bryn ne se laisse pas faire ou plutôt, prend un malin plaisir à la faire tourner en bourrique avec ses facilités en natation. Sportive ou pas, il aurait fallu qu’elle soit nageuse professionnelle pour pouvoir rivaliser avec la surfeuse. Mais… il aurait aussi fallu qu’elle ne s’appelle pas Andrina Farrell pour baisser les bras. Elle qui se sentait si lessivée en début de soirée ne savait pas où elle trouvait toute son énergie pour piquer des sprints entre deux éclats de rire. Les efforts paient ou en tous cas, les siens sont sans doute remarqués par Bryn, qui dans un élan de bonté, se laissa attraper. Elle fait mine de mordre dans le vide, comme si elle était vraiment un requin alors que Bryn pousse un cri, avant de laisser son rire résonner dans toute la plage en l’entraînant sous l’eau. Nina la laissa remonter et rit encore, en voyant son visage émerger, puis plus fort, plissant les yeux au passage pour ne pas recevoir l’eau qu’elle lui renvoie dans son mouvement de tête. Essoufflée par tant d’action, elle se laissa un temps de répit, toujours un grand sourire sur le visage devant Bryn. Elle ne tourne jamais le dos à une petite provocation, qui aime bien, châtie bien, même si celle-là de pique est bien plus gentille que d’habitude. Juste de voir les expressions rigolotes sur le visage de la rouquine valait le coup de la charrier un peu et encore plus quand elle se lança dans cette imitation d’un émeu. L’effet fut immédiat, elle se tordit de rire. « Tu donnerais presque envie de t'adopter. » s’amusa-t-elle et elle ajouta, juste avant de l’éclabousser d’un geste de la main. « Mais non, pas mignon! » Forcée de se tenir le ventre dans son hilarité, l’exercice fut encore plus périlleux sous l’eau puisqu’il fallait échapper aux coups de becs factices de Bryn et à ses mains qui se refermaient dans le vide. « Nooooon ! » hurla-t-elle et pour l’empêcher de s’approcher, les deux paumes dans l’eau, elle poussait l’eau à grands coups sur son adversaire. Victoire. L’ennemi est KO. Au moment où elle pensait avoir gagné, qu’elle lâchait un cri de contentement, le poing levé en l’air sous la toux de l’échec de son  attaquant… la bataille reprit de plus d’elle et c’est à coup de grands jets d’eau qu’elles combattaient, essayant de faire reculer l’autre. Elle riait trop fort et avançait à l’aveugle, la tête tournée sur le côté. Grave erreur. Elle ne sentit que sa présence derrière elle au dernier moment, juste avant qu’elle ne la noie à son tour. « Agr-glouglouglou » Et voilà, elle était sous l’eau.

Ça va ? Elle a l’air de s’inquiéter, en témoigne son geste plein de douceur. Nina reprit sa respiration. En plus de hocher la tête pour la rassurer et lui faire comprendre que tout allait très bien, la brune se laissa couler doucement. Sa bouche sous la surface, elle ouvrit la bouche et la garda pleine, avant de battre des pieds pour remonter et expulser l’eau droit sur Bryn. Un grand sourire de fierté illumina son visage. « Là, ça va. » Elle ne se retenait pas de l’embêter par tous les moyens, dont les plus enfantins qui s’imposaient dans leur situation. Elle est prête à affronter son courroux ou ses éclaboussures juste pour un éclat de rire, elle ne se retenait plus, maintenant et très certainement, qu’on pouvait l’entendre depuis la plage tellement elle s’en donnait à cœur joie de retomber en enfance, comme ça. Cela eût l’air de plaire à la rouquine car même après une énième bataille d’eau, elle ne s’attendait pas à une telle déclaration de sa part. Sur le moment, elle n’eût pas besoin d’envolées lyriques ou d’épithètes élogieux pour en saisir l’idée. Les mots tombent dans son oreille, elle fond un peu, comme un glaçon laissé sous le soleil, devant leur simplicité. Les êtres n’échappaient pas au lois de la physique et elle était certaine qu’elles venaient de trouver leur fréquence, qu’elle partageait cette même vibe à cet instant. Cela la fit doucement rigoler. « On dirait plus un compliment pour Simon mais… merci ? » Son sourire ne quittait pas son visage depuis un moment. « Tu le penses vraiment ? » Bryn la trouvera stupide de reposer la question. On savait tous qui s’était montrée la plus spontanée jusqu’à maintenant et qui s’était toujours montrée franche. « C’est gentil… si tu savais le casting compliqué que Simon fait passer à toutes ses fausses copines. » elle prit une voix aiguë, telle une actrice célèbre qui donnait une interview, sans manquer de prétention. Elle blaguait, évidemment, fabulait puisqu’il n’était pas du genre à organiser quoique ce soit de cette sorte. Ils s’étaient juste trouvés par hasard mais elle voulait lui donner un peu le mauvais rôle, prétendre que comme Tom Cruise, il était très exigeant dans le choix de celle qui partagerait ses jours. Elle fit mine de lister des capacités sur ses doigts. « Entre être polyglotte, maîtriser les courants artistiques et savoir faire un parfait smoky eye, j’ai su me démarquer par mes nombreux autres talents… mes gâteaux peuvent te donner des orgasmes gustatifs, je suis incollable sur la discographie de Queen et puis… je peux te réparer un vélo même avec des faux-ongles… mais le plus impressionnant… » Elle mit une main sur le coin de sa bouche comme pour partager un secret, redevenait la simple jeune femme de vingt-et-un ans. « … je sais imiter les chèvres aussi bien que tu fais l’émeu. » Elle gloussa et dire qu’elle était sobre… « Mais, il faut mériter ce spectacle… je te garde ça pour une autre fois — elle marqua une pause — si t’es sage. » conclut-elle dans un autre éclat de rire. L’embarquait-elle dans un nouveau jeu ? « Hm… hm… » fit-elle pour toute réponse. Elle était d’accord avec l’idée sans pour autant l’exprimer directement. Par réflexe, elle agrippa fermement le poignet de la jeune femme quand elle se sentit basculer en arrière avant de se détendre en sortant qu’elle était maintenue par sa main. Les paroles de Bryn censées la rassurer lui arrachèrent un sourire et en un rien, de temps, elle se retrouvait à faire l’étoile de mer comme elle, quelques minutes plus tôt. Le secret du bonheur ? « Si on m’avait dit que c’était aussi facile… » ne put-elle s’empêcher de souffler, ne renonçant jamais à une occasion d’être sarcastique. Pourtant, elle se forçait à être détendue pour tenir dans cette position, c’était difficile de se concentrer avec le visage de Bryn juste à côté du sien. Elle n’avait qu’à glisser les yeux sur le côté pour apercevoir l’ourlet de ses lèvres ou le bout de son nez. Son coeur tambourinait dans sa poitrine. Peur des profondeurs ? De l’obscurité ? Ou l’effet de ces doigts qui glissent sur la courbe de sa colonne vertébrale ? Les battements ne se calment pas même quand elle est maintenant stabilisée, à la surface de l’eau, les jambes écartées et les bras de chaque côté de son corps. Malgré l’immensité de la couverture bleue étoilée au-dessus d’elle, à la portée de ses yeux, elle préféra fermer les paupières pour profiter de la sensation de cette main qui la soutenait. Sa confiance lui était toute accordée. Unique contact qui la reliait à la réalité alors que flottant dans l’eau, elle avait l’impression que les contours de son corps s’effaçaient et qu’elle ne faisait plus qu’un avec l’océan. Le corps plus léger qu’un frisson, elle se serait bien laissée à être emportée par le large et disparaître pour toujours. Il n’y aurait plus rien à penser, pas de passé à faire pardonner, pas de présent pesant et surtout, pas d’avenir à construire. S’échapper sans douleur, redevenir poussière d’étoile et flotter dans le vide, c’était ça son rêve le plus fou parce qu’il n’y avait rien d’heureux pour elle dans son existence… alors à quoi bon s’imaginer faire des tours du monde ou nager avec les dauphins ? La terre est ronde, les problèmes viendraient toujours la rattraper. Sa poitrine est prise dans un étau douloureux, si étouffant et vif, qu’il fait naître une unique larme dans son oeil gauche. Elle roule et s’échappe cette perle salée puis finit sa course en se fondant parmi les eaux. Puis comme si elle jouait le rôle d’éclaireuse, voilà que ses yeux s’humidifient soudainement et elle ne parvient pas à retenir ses larmes. En silence, sans aucun sanglot, elle pleurait et l’obscurité aurait pu la cacher si seulement, d’instinct, elle n’avait pas plaqué les mains contre son visage pour se cacher. Elle tient secret ses pensées les plus profondes parce que même si la belle était prête à l’écouter, Nina restait incapable de se livrer. Elle perdit l’équilibre et revint en position verticale. Elle releva la tête pour observer le visage de Bryn après avoir essuyé ses yeux. « Je ne sais pas ce qui m’arrive. » D’une voix rauque et dans un murmure, elle tenta de se justifier. « Désolée, il n’y a rien qui me vient en tête. » lâcha-t-elle, secouant la tête de gauche à droite pour souligner ses propos, plissant son nez. Contrairement à Bryn, Nina n’avait pas bu une goutte d’alcool et même si cela avait été le cas, elle n’aurait même pas été assez désinhibée pour lui confier ses rêves les plus fous. Elle pouvait presque anticiper l’incompréhension de la rouquine. Quoi ? Cette fille ne rêvait de rien ? Ou elle était trop coincée pour s’imaginer faire des folies ? Quelle genre de personne n’avait rien à désirer, aussi riche soit-elle ? Ses sourcils se arquèrent en une moue affligée, il lui était d’ailleurs difficile de soutenir le regard de la jeune femme. « Dis-moi, toi, tes rêves les plus fous. Fais-moi rêver, Bryn Coverdale. » Nina se mordit la lèvre inférieure avant d’afficher une mine amusée. Elle lui renvoyait sa question, sans autre forme d’explication, un doigt se posant sur le front de la rouquine et qui signifiait “Révèle-moi ce qui se passe là-dedans”. Passant les deux mains sur son crâne pour ramener ses cheveux en arrière, elle finit par lui confier. « L’Andrina rieuse n’est jamais loin… pour les bonnes personnes. » Et son regard fuit parce qu’elle ne réalise pas qu’elle ait pu dire ça, bah oui, elle n’était pas du genre à offrir ses compliments n’importe quand et à n’importe qui.



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Message(#)homemade dynamite (bryn) - Page 2 EmptyLun 22 Jan 2018 - 22:56

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L’eau autour de nous m’apaise. J’ai toujours aimé cette sensation celle du liquide enrobant mes formes et du sel me permettant de ne pas m’enfoncer brutalement au fond de cet étendu magnifique. Alors que je n’ai jamais apprécié Nina, je me laisse même aller à des confidences que je tiens à peu de personnes. Comme si je savais que mon secret était tout de même scellé en elle et que jamais elle n’irait le trahir. Je l’espère car malgré toute mon aversion pour ma sœur, la moindre information circulant sur sa famille, peut valoir un petit paquet d’argent. Même si Nina n’est pas dans le besoin, elle pourrait être capable de simplement vouloir détruire quelqu’un pour le plaisir. Seulement, mes lèvres se délient et je lui raconte, mon enfance, mon aversion pour ma mère et mon amour inconditionnel pour mon frère. Pas dans ce genre de détail, mais mon visage doit le transcrire ainsi car toute mon âme le crie. Pourtant quand j’ouvre les yeux sur elle, je vois son sourire, et je ne comprends pas tout. Je ne dis rien, la laissant dans ses pensées, emportées par mes souvenirs. Peut-être comprend-t-elle donc ? Est-ce seulement possible ? « Je pensais que j’étais la seule à appeler ma… mère… par son prénom. » A mon tour d’esquisser un sourire. Si seulement nous étions que deux. Je pense que nous sommes nombreux à avoir été déçu par nos parents d’où le club formait avec Simon des années auparavant. « Je crois qu’elle a été inspirée par la tienne, à faire sa momager avec moi… mais j’étais trop turbulente alors elle a du abandonner l’idée à ce que je fasse comme ta soeur. Et depuis, je ne l’intéresse plus tellement…» Je ris. Si maintenant Danielle se met à la formation des mères, nous sommes mal barrés ! Enfants du monde, courrez ! « C’est tout un savoir-faire mais soit heureuse qu’elle ne l’ait pas eu. Je crois que l’on finit mieux en étant ignoré par eux qu’en étant bien trop au centre de leur intention. » C’est ce que j’en déduis quand je vois ma sœur et moi. Deux personnes totalement différentes partageant pourtant le même sang. Nous n’avons pas eu le même intérêt porté par notre mère. Alors que j’ai grandi avec ses regards de travers et son dédain permanent – quand j’avais son attention – ma sœur a grandi dans une surprotection maladive et destructrice ayant fait exploser notre famille mais également leur relation. « Tu ne feras pas la même chose à Simon junior, hein ? » Parce que oui, ce sera un petit garçon. Je ris et préfère changer d’intérêt, ne souhaitant pas revenir sur ma vie et encore moins sur ma mère qui y revient petit à petit… « Et tu gardes le sourire malgré tout ça…» J’hausse les épaules. Que faire d’autre ? « Bien sûr ! Sinon, elle gagne. » Je souris, mes yeux démontrant parfaitement ce sourire et cette envie que j’ai de vaincre la vie. Je n’ai jamais cru au destin, je refuse de croire que ma vie était faite pour être misérable. Je suis née, Finn m’a élevé et je me suis construite grâce à tout cela. C’est à nous de prendre les choses en main et pas l’inverse, sinon, que sera notre vie ? Si je n’avais pas pris la décision d’en sourire et d’en rire, que serais-je devenue ? Une pauvre fille, probablement dans la rue à se droguer, ou probablement dans un centre où ma sœur m’y aurait collé de force après que mon frère est finalement demandé de l’aide et s’enfonçant un peu plus dans sa haine pour sa jumelle ? Non. Je le refuse. Ma mère ne gagnera pas. Elle a détruit la vie de mon frère, je refuse de perdre la mienne et je le dois à celui qui m’a fait grandir. Même si aujourd’hui, je la laisse entrer dans ma vie, je pense contrôler la chose. Elle a besoin de moi et moi d’elle, il n’y a rien de sentimentale dans notre relation, un point c’est tout. Et si je gagne un jour une grande compétition alors j’aurais réellement gagné et plus rien ne m’arrêtera car grâce à cela, je pourrais permettre à mon frère de se retrouver à son tour et de ne plus jamais avoir à s’inquiéter pour moi. « Je suis là, en bonne santé, je vais pouvoir vivre de mes passions et j’ai des amis géniaux, pourquoi je ne choisirais pas de sourire ? » Pourquoi tu as choisi l’autre option toi ? Mon regard la questionne, pourquoi a-t-elle pris la facilité en se fermant et se battant seule ? Ce n’est pas la bonne, c’est celle qui l’éloigne d’être elle-même et laisse sa mère la ronger toujours plus. Pourtant, je ne la laisse pas répondre, simplement y réfléchir. Je m’élance plutôt dans l’eau, la cherchant et bien heureusement la trouvant aussi facilement que je le pensais.

Un jeu qui dure et dont je ne peux me lasser bien vite. Nageant sans trop forcer, mes poumons se libèrent et avalent l’air comme s’ils n’en voyaient que rarement. L’alcool se dissipe peu à peu dans mon organisme mais l’euphorie que m’apporte l’air marin et l’instant présent renforce les effets de folies. Je ris, je la laisse même me rattraper et gagner en m’apportant sous les fonds marins aussi facilement que l’on plonge un crabe dans son eau bouillante. J’embrasse entièrement ma punition, me laissant faire et la laissant gagner tout en savourant ma propre victoire. En plus de l’avoir fait se tremper entièrement, j’ai réussi à faire rire, sourire et s’amuser Andrina Farrell. Qu’on m’attribue une médaille s’il vous plait ! Piquée à vif lorsqu’elle me parle de kangourou, je ne peux que répliquer en imitant son propre animal fétiche qu’elle me donne sur un plateau. Nous jouons et sa réplique me tue. « Tu donnerais presque envie de t'adopter. » Ok, ce sont peut-être les yeux du chat potté qui font cet effet là, mais je ne suis pas sûre d’accepter cette famille d’adoption, Nina et Simon en parent, mon dieu, s’il vous plait, éviter moi ça ! « Mais non, pas mignon!» Je me recule mais pas assez rapidement, l’eau m’atteignant mais ne m’abattant pas pour autant. Pourtant je reviens à la charge, l’attaquant de mon bec factice. « Nooooon ! » Morte de rire, je me laisse plonger quand elle me propulse et bois la tasse. Pas malin ça ! Alors qu’elle crie victoire, mon esprit de compétition revient et je ne peux la laisser prendre tant de plaisir pour m’avoir vaincue. Je saute et fini par l’enfoncer à son tour dans les profondeurs marines alors que mon corps s’évade avec elle avant de remonter à la surface. Trop de scrupules me prennent alors qu’elle remonte enfin de l’océan. Je m’en inquiète, si je l’abime, Simon va me tuer. Pourtant, je plisse les yeux en la voyant disparaitre à nouveau. Je sens que je vais me faire avoir.. Lorsqu’elle remonte et m’envoie son cracha en pleine figure, j’hurle. « C’est dégueu !! » Et très peu digne d’une jeune fille de bonne famille comme elle ! Décidément, j’ai une très mauvaise influence sur cette demoiselle. Je m’enfonce dans l’eau comme pour me laver avant de remonter et l’entendre clamer que maintenant sa vengeance faite, elle se sent mieux. « Là, ça va. » Arf. Difficilement pour mon orgueil, j’abandonne après une dernière bataille d’eau. Et convenablement, j’abandonne par la flatterie de mon adversaire, ne reflétant que la vérité. J’ai presque envie d’en rire, mais je passe réellement un bon moment avec elle et ce serait dommage de ne pas le pointer du doigt. Elle rit, sans que je comprenne pourquoi ? Peut-être qu’on ne lui dit pas souvent ? Probable. Peut-être qu’elle ne sait pas réellement prendre ce genre de révélation. « On dirait plus un compliment pour Simon mais… merci ?» C’est donc cela, elle ne sait accepter simplement un compliment. Je lève les yeux au ciel, mais ne bronche pas. Sinon, je sens que je vais la vexer. « Tu le penses vraiment ? » Son sourire m’attendrit, on dirait une enfant qui a enfin trouvé quelqu’un qui la voit réellement. C’est étrange, mais ça fait chaud au cœur de la voir ainsi. « Bien sûr que non, je le pense pas. J’ai toujours l’habitude de dire ça aux gens que je supporte pas. » Je reste sérieuse une demie seconde avant de fendre l’air de droite à gauche en riant. « Bien sûr que je le pense, j’ai pas pour habitude de dire ce que je ne pense pas. » J’ai toujours mis un point d’honneur à la franchise et même si ça ne me met pas toujours dans de bonne situation, j’aime bien. « C’est gentil… si tu savais le casting compliqué que Simon fait passer à toutes ses fausses copines. » je fronce les sourcils un instant, hésitant entre l’ironie et la réalité de ses propos. Je ne sais pas pourquoi, je doute puis décide, qu’elle raconte n’importe quoi en hochant la tête sur les côtés dans des petits coups rapides. Il serait incapable de faire ça. Sans moi. Avec bien entendu mais il m’aurait forcément convié à ce genre de casting. Il faut d’ailleurs que je pense à lui soumettre l’idée, promis, on donnera le crédit à Nina. « Entre être polyglotte, maîtriser les courants artistiques et savoir faire un parfait smoky eye, j’ai su me démarquer par mes nombreux autres talents… mes gâteaux peuvent te donner des orgasmes gustatifs, je suis incollable sur la discographie de Queen et puis… je peux te réparer un vélo même avec des faux-ongles… mais le plus impressionnant…» Je ris. Finalement, il faudrait peut-être qu’elle revoit sa carrière d’actrice, dans une comédie pas terrible, elle pourrait réellement faire l’affaire ! Pourtant, j’en profite pour noter toutes les informations qu’elle me donne. C’est un véritable CV qu’elle me livre. Pas grand-chose qui me fasse vibrer entre le smoky eye et les faux ongles mais j’accroche réellement aux gâteaux, vélo et polyglottage. Elle s’approche, les mains autour de ses lèvres, m’intriguant un peu. « … je sais imiter les chèvres aussi bien que tu fais l’émeu.» Là, je ne peux me retenir et mon rire s’échappe dans la nature, aussi cristallin qu’il sait l’être. « Mais, il faut mériter ce spectacle… je te garde ça pour une autre fois, si t’es sage.» Alors là, je saurais l’être si je gagne le droit à se spectacle. Jouant l’innocente, je me donne un petit d’air d’ange que j’ai du mal à tenir. « Je suis toujours sage. » Petite voix pour petit minois, quand je veux me rendre adorable, je sais parfaitement m’y prendre.

Afin qu’elle me croit un peu plus, je lui demande de me faire confiance, l’allongeant en planche, bien qu’elle ne soit au départ que peu partante. « Hm… hm…» Je sais que c’est difficile et je le sens à sa main qui se referme sur mon bras pourtant, je la force à me faire confiance, sachant parfaitement ce que je fais. Son sourire m’atteint et je sais que j’ai gagné. « Si on m’avait dit que c’était aussi facile… » Bien sûr que c’est aussi facile. Le bonheur n’est jamais bien loin, c’est bien ça qui fait que pour beaucoup de personne, il est si complexe à trouver. Les gens comme elle, ont tendance à l’imaginer comme inaccessible alors que le bonheur au final, ce n’est que les petites choses du quotidien qui finissent par tisser notre vie et à la rendre aussi belle que nos souvenirs. Pourtant, je laisse filer, installant un silence entre nous. Apaisant et serein, comme peut l’être l’eau qui va et viens autour de son visage. Sentant doucement ses muscles se décontracter, je m’apaise à mon tour tout en faisant très attention à mes gestes et à ne pas couler pour ne pas lui faire boire la tasse. Mes yeux brillant reflètent l’eau tandis que je suis incapable de défaire le sourire sur mes lèvres. Mon souffle doit se répercuter sur elle tellement nos visages sont proches et pourtant si loin. Elle ferme les yeux et je dois me forcer à ne pas faire de même. Pourtant, les miens s’aventurent sur ce corps étendu face à moi. Elle a l’air si paisible comme ça que s’en est presque troublant. Rompant le silence entre nous, je profite de ce moment de calme pour lui demander qu’elles sont les folies qu’elle souhaiterais faire. Une question simple qui pourtant amène une réaction inattendue de sa part. Sentant sa peau se tendre à nouveau sur mes doigts, je fronce les sourcils en apercevant un filament luisant se glisser sur sa joue. Mon cœur se pince, désolée. Je ne pensais pas lui faire ça… Je ne dis rien, restant là, alors qu’habituellement j’aurais mis les pieds dans le plat en lui faisant remarquer qu’elle pleure. Pas besoin de moi, sa main vient s’écraser sur son visage, la déstabilisant et moi par la même occasion. Je tente tout de même de la maintenir au cas où. Pourtant quand elle se redresse, je la laisse partir, ne retenant pas le contact, pas forcément à l’aise avec les sentiments de la demoiselle face à moi. « Je ne sais pas ce qui m’arrive. » Je souris. Je ne lui en veux pas vraiment. « Désolée, il n’y a rien qui me vient en tête. » Elle n’était donc pas assez détendue ? Où pas assez en confiance pour se livrer ? Je sais qu’elle doit en avoir pleins la tête, des rêves mais pas que. Je ne lui demande pas de me livrer son jardin secret, simplement des envies, même passagères, juste sur le moment, une idée folle qu’elle aurait pu assouvir. Elle s’est mise une barrière et refuse maintenant de me regarder, ce que je trouve presque mignon. Nina Farrell a donc des faiblesses ? « Dis-moi, toi, tes rêves les plus fous. Fais-moi rêver, Bryn Coverdale.» Son doigt sur mon front me fait lever les yeux pour le suivre, et un sourire en coin se dessine sur mon visage impassible. De nouveau le regard face à moi, son sourire est de nouveau là et le rose me monte aux joues, heureuse qu’il fasse assez sombre pour que les couleurs ne soient pas présentes. « L’Andrina rieuse n’est jamais loin… pour les bonnes personnes. » Un sourire en coin apparait sur mon visage. Intriguée et amusée, je cherche à savoir, mais connait également parfaitement la suite. « Mes rêves les plus fous, ils sont pas funs et basiques. » Rendre à mon frère ce qu’il a donné pour moi x10, être championne de surf et gagner au moins un World Cup, et former une véritable famille un jour avec la mienne, ce qui semble un peu impossible aujourd’hui… Après, être reconnu dans le combat sur l’environnement ou le droit des femmes est également important pour moi. Mais ce n’est pas ce qui m’importe actuellement. « Mais pour ce qui est des trucs à faire actuellement… Courir longtemps jusqu’à ne plus en pouvoir en arrivant sur une plage déserte et y danser jusqu’à la fin de la nuit. Continuer à trouver des subterfuges pour te faire rire, parce que c’est un vrai défi. » Enfin ça l’était au début de la soirée, il s’avère bien plus facile maintenant. « Et… » Je me mords la lèvre. Il va bien falloir que je lui dise à un moment ou à un autre… « En truc fun aussi, il faut vraiment que je te dise qu’il y a cinq, dix minutes, un mec a pris nos affaires sur la plage… J’espère que tu y tenais pas trop… On était trop loin, j’ai pas voulu te le dire, ça t’aurait stressé pour rien, on aurait rien pu faire… » Je suis désolée et en même temps je ne peux que m’en amuser. « Viens. » Je lui montre la plage d’un signe de tête et part en direction du sable en tentant de l’attendre. La fatigue se fait ressentir dans mes muscles, je n’imagine même pas les siens, même à moitié nues, il est temps de rejoindre la terre ferme…


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Message(#)homemade dynamite (bryn) - Page 2 EmptySam 27 Jan 2018 - 3:46

Alors comme ça ils avaient fondé un club des enfants aux parents nuls… L’idée lui paraissait rigolote, venant de deux enfants, qui n’avaient eu que l’un et l’autre pour se soutenir. Ils s’étaient bien trouvés, partageant le même poids sur les épaules, celui de l’incompétence flagrante des adultes. Elle comprenait comment ils étaient si fusionnels, en plus d’avoir grandi ensemble et de se connaître par coeur, ils étaient liés par les épreuves qu’ils avaient du traverser. Elle était presqu’autant surprise par le fait que Bryn se confie à elle que par la manière dont elle le faisait. Le détachement dans le ton, les sourires amusés même en évoquant sa mère qui n’avait pas l’air mieux que celle de Nina, elle donnait l’impression d’avoir déjà analysé tout ça, accepté et puis rangé tout ça, dans la case passé. Elle se doutait que certaines histoires l’affectaient encore mais pas aussi lourdement qu’elle-même ressentait le poids de son enfance étrange quand elle revoyait le visage impassible de sa mère, dénué de chaleur. Cailin Farrell avait espéré que son enfant ait le même destin que celui de Danielle Coverdale et qu’elle récolterait des honneurs au passage… Elle haussa faiblement les épaules. Peu convaincue par Bryn, parce que sa mère était tombée dans l’autre travers et qu’elle l’avait délaissée au profit de sa carrière, Nina avait été trop ignorée pour que sa santé mentale n’en soit pas impacté. Elle ne ressentit pas d’amertume quand cette pensée lui traversa l’esprit. Contrairement à ce qu’on pouvait attendre d’elle, elle ne détestait pas sa mère. Alors qu’elle aurait pu, elle était la fille d’une célébrité, qu’elle le veuille ou non, elle aurait pu la confronter à ses mauvais traitements et détruire sa carrière par vengeance mais non. Être au coeur d’un scandale ne l’intéressait pas, elle se refusait d’emmener son histoire sous les projecteurs. Les blessures étaient encore vives, trop vives. La question de Bryn la surprend, surtout sa formulation, elle s’imagine un Simon junior, un mélange d’eux deux. Mouais… pauvre gosse… Il fallait qu’il hérite plus d’elle que de Simon. « Je n’oserai pas, tu me tuerai de tes propres main, avant, pour le sauver. Et je ne veux pas mourir par ta main. Ma fierté en prendrait vraiment un coup… » lui répondit-elle, partant dans des divagations un peu étrange mais pas vraiment désaccordé avec la note de la soirée qui hurlait “libération” — des corps, des esprits, des mots, de la parole… Elles se dégageaient petit à petit de leurs préjugés l’une sur l’autre. Elle admirait sa force de caractère et sa simplicité ; elle semblait invincible, Bryn. — … sinon, elle gagne. Sa réplique la fit réfléchir. Alors c’était le moteur de ses actions ? Ce qui la poussait à ne pas s’apitoyer sur son sort. Le bonheur, la joie, c’était ça les armes de Bryn ? c’est avec ça qu’elle combattait ses démons ? L’idée lui semblait ridicule… mais ça avait l’air de marcher… Elle devait l’admettre, en voyant son sourire, elle pouvait s’imaginer qu’elle faisait des miracles avec ça. Bryn avait une autre philosophie de vie qu’elle, elle avait abordé différemment les difficultés sur son passage et par conséquent, elles avaient deux façons de penser très différentes. Elle menait leur vie d’une façon chaotique, là où Bryn cherchait les cercles vertueux pour toujours s’en sortir et ne retenir que le positif. Elle s’abandonnait allègrement à tout ce qui la rendait heureuse et si sur le moment, c’était de vouloir aller jouer dans l’eau, alors elle fonçait. Nina s’essaya à adopter cette façon de voir les choses pour un soir, se disant que si elle suivait ses pas, peut-être qu’elle ressentirait les choses autrement ?

Tentant de l’imiter, elle considérait avoir franchi une étape, rien que d’entrer dans l’eau mais Bryn Coverdale avait très vite fait de l’entraîner plus loin et à titiller les limites qu’elle se fixait elle-même. Il y a quelque chose de magique dans le fait de s’abandonner dans l’eau. Se sentir glisser entre les vagues, sentir son corps flotter, juste la caresse de l’eau, partout autour, c’était bien. Elle avait toujours adoré l’océan. Et en plus, il y a cette présence qui lui fait apprécier autrement cette vaste étendue d’eau, ça devient une aire de jeu pour elles. Elles devaient pas sembler plus matures que des gamines mais elles s’en foutaient, si c’était pour faire rire Bryn de plus belle, ça lui plaisait plutôt bien de continuer à débiter des idioties. Ce sourire n’avait pas de prix et il lui faisait un bien fou, sans qu’elle ne puisse expliquer comment. Alors elle était complètement entrée dans son jeu, oubliant que le ridicule existait, c’était fou, euphorisant, elle oubliait vraiment tout et continuait à jouer, plus insouciante que jamais, comme si demain avait été annulé.

En face de Bryn, les yeux ancrés dans les siens, elle n’aurait pas pu manquer le petit moment de gêne passant sur le visage de Nina. Elle l’avait formulé, spontanément, à son habitude, mais justement, il était sorti un peu de nulle part. Elle avait cru mal entendre puis étrangement, elle se dit qu’elle ne méritait pas vraiment ce sentiment, parvenant mal à saisir d’où lui était venue une pensée pareille. Est-ce que c’était ce que les gens normaux faisaient ? Ils s’amusaient dans la mer ensemble pour voir si le courant allait passer et s’ils s’appréciaient ? Si c’était le cas, c’était un drôle de rituel mais soit, elle n’était pas mécontente qu’elle trouve qu’elle ne soit pas si mal. Elle cachait pas son amusement, même quand elle remettait en cause les paroles de Bryn. Une réplique plein de sarcasme plus tard et elle est gentiment reprise à sa place, la rouquine soulevant la stupidité de sa question. Le plaisir ne se dissipe pas pour autant… Les compliments sincères faisaient leur effet. « J’ai toujours pensé que t’étais une fille cool, tu sais. Je te l’ai déjà dit mais bon, on n'aurait pas pu être copines. Je crois qu'on a des façons de penser et des centres d'intérêts trop divergents...» A son tour, elle lui renvoyait des paroles gentilles, sans en oublier d'être réaliste. « J’ai beau avoir été très influencée par Simon dans mon opinion te concernant, je le reconnais vraiment. » fit-elle, plein de douceur dans la voix. Mis il ne fallait pas trop lui en demander, c’était le maximum qu’elle puisse faire en matière de compliments pour l’instant. Elle préférait changer de sujet, zappant sûrement le moment plein d’émotion digne de quelconque comédie romantique, où sur un air d’orchestre, elles s’avoueraient s’être toujours aimé. A la place, ce fut plus divertissant pour elle de partir sur un long monologue, inventant à Simon une réputation d’être exigeant concernant sa parfaite fausse petite-amie, avec une conclusion digne d’une farce de Molière. Tada… on faisait tomber les masques et l’héritière de rêve se révèle n’être qu’une imitatrice de bovidé ! L’expression perplexe de Bryn évanouit et pour la énième fois, elle se rirent en choeur. Pas de démonstration pour cette fois, chaque plaisir en son temps, il fallait qu’elle le mérite. Quand elle répliqua qu’elle était toujours sage, elle eut un petit sourire en coin. « Ça, ma chérie, c’est à moi d’en juger. » conclut-elle avant de glousser. Un silence flotte pendant lequel elle la regarde intensément. Ses lèvres s’entrouvrent plusieurs fois, signifiant qu’elle tente de s’exprimer, avant de finalement se lancer : « Bryn, puisque tu sembles me voir sous un autre jour maintenant, c’est-à-dire, telle que je le suis réellement… » Elle battit des paupières, signe d'hésitation, mais conservait un air doux et sérieux à la fois, l’air qu’on prend quand on veut confesser quelque chose que l’on a sur le coeur. « … j’imagine que tu comprendrais si je t’annonçai que Simon et moi avons décidé de nous fiancer… afin de conserver son héritage. » Ses mimiques et son ton étaient à peine exagérés pour bien créer l’effet mais restaient bien maîtrisés afin de garder sa crédibilité. Elle aurait pu jouer dans épisode d’Amour, Gloire et Beauté, tant son jeu concordait avec l’ambiance de la série. D’ailleurs, elle devait sûrement mieux jouer la comédie que les actrices de ce feuilleton. Le regard verrouillé, elle guette sa réaction, parvenant tant bien que mal à se retenir de rire mais il ne lui faut pas longtemps pour exploser. « Gotcha ! » s’exclama-t-elle, entre deux éclats de rire, avant de se reprendre. « C’est une blague… » Nina et son humour qui ne faisait rire qu’elle… peut-être pas pour une fois, un spectateur extérieur aurait aussi bien ri s’il avait pu voir le visage de Bryn quelques secondes après son annonce.

Bryn avait-elle une emprise spéciale sur elle ou bien était-ce la quiétude de leur moment qui la faisait s’abandonner ainsi ? De la même façon que son corps se fondait dans l’eau, son regard lui ne pouvait se détacher des courbes gracieuses du visage de la sirène. Elle détend peu à peu ses muscles, un par eux, initialement crispés à cause de l’appréhension mais aussi à cause de l’excitation. L’instant avait quelque chose de spécial alors inévitablement, sa tête bouillonne de questions. Elle pense toujours à cent mille choses à la fois sans pouvoir faire le tri ou reléguer un peu ses pensées au fond de son crâne, dans un endroit où elle les abandonnerait quelques heures, le temps de profiter pleinement de ses sensations. Il y a de quoi avoir la tête qui tourne, le changement entre les deux était si vertigineux, mais ce basculement dans leur relation n’était pas si désagréable. Le contact de sa main n’était pas si désagréable. Ses sourires et sa douceur n’était pas si désagréable. Être agréable, aussi, n’était pas si désagréable. Flottant gentiment, un sourire apaisé sur les lèvres, elle a fermé les yeux et ne s’en remet plus qu’à Bryn, seulement distraite par les petits frissons de froid que créaient le souffle de la jeune femme sur sa peau. Le moment est si intime qu’elle est prête à faire un effort, suivant ses paroles, elle déroule dans son esprit un escalier imaginaire qui devait lui faire rejoindre l’étage des rêves… pour n’y trouver que du vide. Elle manque de perdre l’équilibre, à vouloir trop se pencher pour tenter de percer l’obscurité mais elle est forcée de constater de reculer. Ses rêves se cachaient-ils dans cette étendue de noir ou elle ne tombait que sur du rien ? Il aurait fallu faire le grand saut pour le découvrir mais elle n’osa pas, parce que même sans rien y voir du tout, elle sentait que ce serait tumultueux. Elle ne voulait pas voir ça, rien que la sensation était étrange et ce sentiment, elle ne pouvait pas le contenir en elle, le garder et l’étouffer, non, il avait besoin d’être extériorisé, en témoignent les sillons aqueux sous ses paupières. Incompréhension de leurs deux mondes. Elles s’éloignent un peu. Le silence perdure même après qu’elle ait repris sa position initiale, qu’elle rompt par quelques excuses et c’est avec soulagement qu’elle fixe Bryn, comprenant à son expression désolée, qu’elle la dispenserait de justifications. Le sourire timide qu’elle lui adresse est un remerciement silencieux et maintenant, leurs quatre prunelles se font face. Elle n’en n’est plus à détourner les yeux, par crainte qu’on puisse lire en elle. Elle ne jouait plus à ces jeux-là depuis longtemps parce que outre le fait qu’elle avait appris à voiler son regard, là, l’obscurité jouait en sa faveur. Elle regardait Bryn juste pour la regarder. La lune avait beau être toute aussi belle que le manteau d’étoiles, le spectacle ne lui semblait pas aussi intéressant que le regard de la rouquine, elle était captivée par cette lueur qui s’y trouvait. Pourquoi s’intéresser à ses rêves ? Ils lui auraient sembler bien fades à côté des siens, se disait Andrina, alors qu’elle lui renvoyait la question. Infime contact contre son front et automatiquement, elle sourit d’un air enfantin. Pas fun et basiques ? Cette réponse ne la surprit pas, son sourire s’élargit, même si elle éludait ses plus grandes aspirations, Bryn partagea tout de même l’envie qui la faisait pulser, en ce moment-même et ça sonnait comme une invitation dans l’oreille de Nina. Elles avaient tout… la plage, des jambes pour le porter, des rires à faire résonner… mais la fin de sa confession fut beaucoup moins drôle. Instinctivement, d’un mouvement brusque, elle s’est retournée pour vérifier qu’elle ne lui faisait pas une blague. Tic-tac, tic-tac, les dernières bafouilles de Bryn ne lui parviennent pas, elle avait tout sauf envie de l’écouter là. Elle la fixait avec des yeux fous, le regard noir, les sourcils froncés devant cette bouche qui continuait à remuer alors que la situation était grave ! L’explosion dévastatrice approche et la rouquine fait bien de bouger, pile à ce moment-là, car les coups de sang se lèvent comme des tempêtes. Prise dans un état second, elle ne contrôlait plus ni ses paroles ni ses gestes, elle aurait été capable, pour de vrai, de faire disparaître sa tête sous l’eau. Une décharge de stress se répand dans ses veines, lui fait oublier la fatigue, pour la propulser vers la plage dans un sprint épique. Elle n’avait toujours pas commenté la situation, se retenant de regarder Bryn, quand elle la dépassa pour revenir à l’endroit où elle pensait avoir laissé leurs vêtements. Elle constatait de ses propres yeux la disparition, un banc de sable vide, avec comme seul témoignage de leur passage, l’empreinte des semelles de leurs chaussures. Elle déglutit difficilement mais ça a le mérite de dénouer sa gorge, ça libère sa rage aussi. Elle pivote pour foncer droit sur la greluche plantée au milieu de la plage, la même qui semblait prendre ça à la légère, la même qui n’avait pas jugé nécessaire de la prévenir ? « TU VIS DANS QUELLE MONDE ???!!! » Ses hurlements firent même aboyer un chien, au loin, preuve qu’elle ne faisait preuve d’aucune retenue. « IL Y AVAIT MON PORTEFEUILLE, MON PORTABLE, MES CLÉS DE VOITURE DANS LES AFFAIRES QU’ON NOUS A PRIS ET TU TROUVES CA FUN ??? » Son manque de réaction contrastait avec le délire qui la prenait ; ça la rendait dingue. Les paumes de Nina se plaquent sur les épaules de la rouquine, une fois qu’elle est assez près, pour la repousser en arrière, avec toute l’énergie qu’il lui reste. Elle déteste son sourire. Elle déteste ses grands yeux, dont la force douce l’envoûtait quand ils s’étaient posés sur elle, maintenant. Elle déteste aussi ce contact, même bref, quand il a fallu la toucher pour la pousser en arrière. « T’ES COMPLÈTEMENT… — elle hésita entre tous les mots qui lui venaient pour l’insulter, elle choisit le plus simple et efficace — CONNE ! » Des paroles crachées, des méchancetés qu’elle plante entre elles. Si elles avaient fait un pas l’une vers l’autre, en début de soirée, là, elle ne cherchait qu’une chose : fuir loin de cette gamine inconsciente. Il lui en fallait peu pour qu’elle retourne dans sa coquille puis qu’elle érige de plus hautes murailles encore entre elle et autrui. Et, on pouvait penser qu’elle sur-réagissait mais elle s’en voulait, en fait, ressentant ça comme une punition pour être sortie des sentiers battus. Tout ce qu’elles avaient fait n’a pas de sens, se parler, jouer comme des gamines, se rapprocher d’un peu trop près… c’était contraire à l’ordre des choses — son ordre des choses. Maintenant, elle piétinait sur place, tournant en rond, déboussolée par ce coup du destin. Si elle l’avait prévenue, elles l’auraient peut-être poursuivi, au moins pour voir comment il était habillé ou s’il avait des signes distinctifs. Elle se doutait bien que de l’endroit où elles s’étaient aventurées, dans la nuit, Bryn n’avait vu qu’une silhouette anonyme. La colère se relançait rien que de repenser à la façon dont elle lui avait annoncé la nouvelle. Qu’est-ce qu’elle espérait ? Que la mettre devant le fait accompli rendrait la pilule plus facile à avaler ? Quelle raison avait-elle donné déjà ? Qu’elle craignait de la stresser pour rien ? Cela n’aurait pas été grand chose à côté de la crise d’angoisse qui s’annonçait. Nina pousse un long soupir las. Coincée dans cette situation, après que sa réaction immédiate, à chaud, soit passée, elle devait se résigner à l’accepter et à régler ce problème au plus vite. Inutile de préciser qu’elle ne lui ferait plus confiance après ça, aussi pétillante, divertissante… et séduisant soit-elle, elle ne se laisserait plus avoir. Andrina écouta son instinct qui la poussa à s’accroupir. Comme une tortue rentrant dans sa carapace, elle entoura ses bras autour de ses genoux et rentra le menton dans son cou, pour se mettre en boule. Fixant un point dans le vague, elle fit une retraite de quelques minutes pour se laisser le temps de réfléchir, en vain. Elle releva la tête vers Bryn. « Tu proposes qu’on fasse quoi maintenant pour m’éviter de stresser pour rien ? » Elle eut un petit rire moqueur, mais le coeur n’y était pas. Initialement, la soirée s’était annoncée être une corvée mais elle voulait faire plaisir à Simon qui revoyait sa meilleure amie après de longs mois… Puis c’était devenu un cauchemar quand elle avait rendu le contenu de ses tripes dans la cuvette des toilettes, aussi quand elles avaient frôlé l’altercation. Au final, les langues qui se délient avaient glissé une saveur plus agréable et elle serait même allée jusqu’à dire que le moment passé dans l’eau avec Bryn était mémorable. Pour elle, en tous cas, il le serait. Elle avait fait quelque chose complètement d’inédit à suivre Bryn, sans se poser aucune question. Ce n’était pas de sa faute qu’un idiot se soit cru malin mais tout de même… il fallait bien qu’elle en veuille à quelqu’un d’avoir gâché ça pour qu’elle puisse se défouler. Elle se sentit désolée mais les mots n’atteignirent pas ses lèvres et aucun mot d’excuse ne fut adressé à celle qu’elle avait si violemment bousculé.
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Message(#)homemade dynamite (bryn) - Page 2 EmptyJeu 15 Fév 2018 - 22:58

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« Je n’oserai pas, tu me tuerais de tes propres mains, avant, pour le sauver. Et je ne veux pas mourir par ta main. Ma fierté en prendrait vraiment un coup… » C’est une possibilité. Si je me fiche éperdument de son enfant à elle, celui de Simon est probablement le plus important du monde, ou plutôt, sera. Jamais elle ne pourrait faire quoi que ce soit de mal avec lui. Enfin, de toute manière, je refuse cette possibilité. Elle ne peut pas être enceinte de mon meilleur ami. Il ne peut avoir été aussi bête pour se retrouver avec un gnome sur les bras. Une chose est pourtant sûre. Si cela s’avère vrai, je ferais tout pour que cet enfant n’est pas une vie complexe. Jamais je ne laisserais Nina commettre les mêmes erreurs que nos mères ont faites avec nous. Jamais il n’aura des larmes de véritable chagrin car toujours je serais là, refusant qu’il puisse vivre ne serait-ce qu’un pourcent de nos malheurs. En attendant, nos idées se confrontent et étonnement, Nina ne tente pas de changer les miennes, les acceptant et les écoutant comme si je lui racontais la bible ou la recette miracle d’une potion résolvant tous les maux du monde. La soirée avance, les jeux se font et rien ne parait plus simple que d’être ici, au milieu de l’eau avec nous à jouer sans penser, à rire sans demander et à se confier sans contredire. Rien est normal et pourtant tout est simple. Simple comme je peux le vouloir à chaque instant de ma vie, simple comme si jamais nous n’avions été proche de nous étriper dans cette salle de bain quelques heures plus tôt. M’étonnant moi-même, je la complimente, lui donnant un adjectif positif, peut-être pour la première fois depuis que je la connais. Alors que je me suis toujours méfiée d’elle, c’est ici, plus fragile que jamais face à elle, que je découvre une jeune femme dont j’ignorais l’existence sous cette carapace et cette montagne de fausseté affreuse et imbuvable. « J’ai toujours pensé que t’étais une fille cool, tu sais. Je te l’ai déjà dit mais bon, on n'aurait pas pu être copines. Je crois qu'on a des façons de penser et des centres d'intérêts trop divergents... » Il va falloir qu’elle arrête les compliments, je vais finir par croire qu’elle est attirée par moi, ce qui finirait par être gênant. Elle est la copine de mon meilleur après tout ! « J’ai beau avoir été très influencée par Simon dans mon opinion te concernant, je le reconnais vraiment. » Je fais une mine faussement modeste, mais tout de même touchée par ses paroles. Je ne pourrais l’avouer franchement mais l’entendre me dire cela est réellement important pour moi et me prouve d’autant plus qu’elle n’est pas cette horrible personne que j’imaginais avant cette soirée. Je lui souris et lui envoie un baiser aériens tout aussi ironique que réel en l’écoutant déblatérer n’importe quoi sur un casting imaginaire et totalement fou. Pourtant, mon attention est entièrement captée lorsqu’elle m’avoue imiter la chèvre aussi bien que je peux faire l’émeu. Je paierais sincèrement pour voir ça mais malheureusement, ma tentative d’amadouement n’a pas l’air de fonctionner. « Ça, ma chérie, c’est à moi d’en juger. » Ok. Je vais devoir bouder, donc ? Je joins mes lèvres et m’installe presque en position de boudin alors qu’elle hésite. Je ne sais pas sûr quoi mais je plisse les yeux. Qu’a-t-elle ? « Bryn, puisque tu sembles me voir sous un autre jour maintenant, c’est-à-dire, telle que je le suis réellement… » Je l’écoute, attentive et pourtant légèrement stressée par sa soudaine ouverture. « … j’imagine que tu comprendrais si je t’annonçai que Simon et moi avons décidé de nous fiancer… afin de conserver son héritage. » Mon sang ne fait qu’un tour, je vois rouge d’un coup et ne me rend même pas compte de ce qu’elle me dit. Jamais Simon ne pourrait se fiancer sans m’en parler avant, même si c’est pour sauver son honneur. Jamais il ne le ferait au grand jamais. Pourtant, je cours dans sa connerie sans même y faire attention. Mon visage doit passer par toutes les couleurs possibles et je me retiens de la traiter de tous les noms quand je vois l’éclat dans son regard. « Gotcha ! » « Tu es débile ! C’est absolument pas drôle ! » Mais du genre, j’étais à deux doigts de lui claquer dans les bras. « C’est une blague… » Je lève les sourcils. « Celle-ci elle est pas drôle. » Je peux rire de tout et de rien, mais je crois que ce sujet, tout comme la grossesse ne font pas parti de mes territoires d’humour. Le monde adulte doit être bien trop obscure pour moi pour que je n’y trouve un intérêt que moyen à en faire des blagues. Jouer avec les sentiments, je n’ai jamais aimé ça et pour le coup, elle a visé parfaitement dans ce qui me rend dingue. « Tu me refais jamais ça, sinon ton retour à la maison va être long ! » Ma menace est en l’air et ne veut presque rien dire parce que je souris déjà. Gosh, je la déteste, jamais elle ne me le refait, mon cœur a encore du mal à s’en remettre. « Et puis si un jour ça arrivait, je ferais en sorte qu’il te choisisse la bague la plus laide du magasin, ce sera ta punition. » J’en suis capable et elle doit le savoir que si un jour cela arrivait réellement, bien entendu que Simon me demanderait de l’accompagner choisir cette bague. Tant pis pour elle, le gros diamant sale et d’une couleur douteuse sera pour elle. S’il peut en plus s’accrocher partout, ce serait un plus ! « Bon va falloir qu’on retravaille ton humour… » Et c’est devenu une priorité…

Pourtant, j’oublie rapidement cette blague de très mauvais goût et fini par la faire s’allonger sur ma main, au calme de l’eau et la douceur du moment nous englobe toutes les deux, nous amenant à parler de rêve et d’aventure. Elle n’est pas encore prête, ce n’est pas grave, peut-être un jour. Peut-être avec quelqu’un d’autre, mais un jour elle pourra le faire, se libérer de tous ces liens qui la bloquent à être elle-même et qui la transforme en un fantôme peu agréable. Je ne lui demanderais rien, ne la forcerais pas, comprenant ses réticences et n’allant pas plus loin. Elle a peur, d’être elle-même ou d’elle-même tout simplement, je ne le sais pas. Pourtant, plus je passe de temps à ses côtés, sans cache, plus je reste persuadée qu’elle est cette jeune femme merveilleuse qui cache bien des secrets et qui pourrait devenir une fleur splendide si elle se dévoilait à elle-même. Seulement, elle n’est pas prête et en a déjà fait beaucoup ce soir, alors je la laisse revenir à moi, revenir à une autre réalité et à me tendre de nouveau le relais pour mener la danse. Ses prunelles ancrées dans les miennes me perturbent, je ne sais pas ce qu’elle y cherche, pas ce qu’elle y lit et même si je sais cacher mes émotions, je n’en ai pas une envie particulière ce soir. Me laissant avoir, je lui laisse ouvert la porte de mon âme, sans pour autant lui livrer mes désirs réels. Doucement, je la ramène à une réalité tout autre et me rend compte qu’elle ne m’écoute probablement plus. Nos affaires ne sont plus là, et je pense que je viens de lui annoncer un point qu’elle n’était pas prête à vivre encore. Téméraire mais pas tant que cela, je vois parfaitement son teint pâlir et tente de la faire réagir en la tirant vers la berge. Rapidement, elle me dépasse pour atteindre le sable où je la vois agir comme un animal perdu. La Nina simple, libre et magnifique d’il y a quelques instants vient de s’envoler, laissant place à cette furie nocturne qui me fait presque froid dans le dos. Droite sur le sable, j’hausse les épaules. Bien sûr que nos affaires ne sont plus là, je l’ai parfaitement vu les ramasser en courant et à partir avec. Même en nageant à toute vitesse, nous n’aurions pu le rattraper alors pourquoi s’en inquiéter à ce moment-là ? D’un coup, elle se tourne et fonce sur moi, provoquant un léger pas en arrière de ma part. « TU VIS DANS QUELLE MONDE ???!!! » Merde, j’ai envie de rire. « IL Y AVAIT MON PORTEFEUILLE, MON PORTABLE, MES CLÉS DE VOITURE DANS LES AFFAIRES QU’ON NOUS A PRIS ET TU TROUVES CA FUN ??? » Je dois réellement pleurer pour ses affaires ? Comment une fille aussi riche et pouvant se racheter tout ça en un clin d’œil, peut-elle être aussi matérielle ? Il ne fallait pas amener son portefeuille, son portable et ses clés de voiture en vagabondage nocturne, c’est pourtant une règle bien connue. Il faut qu’elle apprenne à sortir plus souvent. Je n’y peux rien et son mal, ne m’atteint absolument pas. Et puis, avouons-le, rien est de ma faute dans cette histoire. Je ne réagis pas mais lorsque ses mains me poussent contre le sol, mes jambes ne tiennent pas longtemps avant que mon fessier se retrouve contre le sable. J’hésite entre rire ou crier, mais c’est mon sourire qui revient. Pourtant, je me mords la lèvre afin d’éviter un rire. Si je vais dans ce sens, elle va probablement me tuer sur place. Mes yeux s’écartent alors que je tente de voir une brèche à sa colère. Je décide de la laisser se lâcher, la laisser libérer cette colère qui à drôlement besoin de sortir. Sans un mot, j’accepte ses mots, jusqu’à ce que ceux qu’elle cherche réellement viennent à moi. « T’ES COMPLÈTEMENT… CONNE !» Et bien voilà ! Nous y sommes donc. Je lève les yeux au ciel, probablement sans qu’elle ne l’aperçoit et me relève en prenant soin de l’éviter pour ne pas chuter de nouveau. Une fois j’accepte, deux fois, je la noie. Pourtant, même debout, je ne pipe mot et ne bouge pas, sauf pour éviter un rapprochement trop précoce. Elle a besoin d’extérioriser sa colère, soite, qu’elle le fasse, mais je préfère que ce soit des mots plutôt que mon corps dont j’ai sacrément besoin pour les concours de cet été. Elle respire un grand coup, c’est bon, je suis saine et sauve, elle va probablement redescendre d’un niveau. Il faut juste que j’évite de remettre du bois dans le feu, ce qui me démange pourtant énormément… Sous mon regard, elle s’assied, se renfrogne sur elle-même et j’effectue des mouvements fatigués de droite à gauche avec ma tête qu’elle ne peut voir. Mon dieu, ça doit être fatiguant de réagir ainsi pour rien… J’hausse les épaules, la laisse être silencieuse, tout en fixant à mon tour les vagues, restant debout et jouant avec le sable du bout de mes pieds. D’un coup, sa tête pivote et se tourne vers moi. Je souris légèrement, tendrement et sans aucune ironie, simple et réel, presque attendrissant. « Tu proposes qu’on fasse quoi maintenant pour m’éviter de stresser pour rien ? » Elle rit jaune, pourtant mon sourire se fit encore plus sincère et j’hausse les épaules dans un léger rire enfantin. Merde j’ai mal au coccyx avec ses conneries. « Ca dépend… Je peux m’approcher sans risquer de me faire exploser contre le sable ? » Il n’y a pas de rancœur dans mes propos, ni dans ma voix, presque uniquement de l’ironie amicale. J’accepte sa colère mais ne la comprends pas pour autant. Je ne lui ferais pas de leçon de vie tout de suite, sinon, je sens que je vais me bouffer du crabe cru… Je m’assoie à ses côtés, me mettant dans la même position, le regard pointait vers l’horizon. « Je suis désolée. Mais on n’aurait rien pu faire, ils savent y faire. » Ce n’est pas la première fois que ça m’arrive, et franchement, rien de grave à chaque fois. En même temps, je sais qu’il ne faut rien emmener de valeur sur la plage… « J’ai donc deux solutions. » Je me tourne vers elle. J’espère qu’elle est calmée et lui souris. « Soit, tu assumes et on rentre comme ça à la maison, y aura de quoi nous changer. » Franchement, on a moins d’un mile à faire en sous-vêtement, c’est juste ce qu’il faut pour sécher, pas de quoi tuer un moine. « Ou sinon tu assumes un peu moins et on peut s’amuser un peu… » Je me mords la lèvre, la tête toujours tournée vers elle. J’hésite mais fini par me lever puis lui tendre les mains. Même si je doute qu’elle acceptera mon aide et même mon jeu. « C’est l’époque parfaite. Les gens étendent leur linge dehors… » Mon sourire devient espiègle, ce n’est pas bien ce que je lui propose je le sais, mais je suis certaine que ça peut-être drôle. Et puis, nous rendrons les vêtements le lendemain. « On peut simplement visiter les jardins du voisinage, tout en empruntant de quoi ne pas faire du nudisme sur le chemin du retour. » Car nous avons tout de même bien 20 minutes de marche pieds nus… « On trouvera peut-être des trampolines ou des piscines sur le chemin. » J’espère qu’elle va accepter et sinon, retour direct, les deux me vont. Je veux surtout qu’elle bouge ses fesses et que nous ne restions pas là vingt ans car vu l’heure possible, c’est un type différent de personnage qui va venir investir la plage et je préfère ne pas m’y trouver en sous-vêtement à ce moment… Je lui fais signe d’avancer dans une semie-révérence lui indiquant la destination à prendre. « Si madame le veut bien. »


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Message(#)homemade dynamite (bryn) - Page 2 EmptyVen 9 Mar 2018 - 23:18

Bryn est trop mignonne, ç’en était presque insupportable. Nina aurait pu la laisser se tirer avec n’importe quoi, même si elle l’avait noyé, rien qu’en voyant son sourire, ses yeux rieurs et rien que pour la revoir mimer un baiser lancé dans sa direction, encore. Les compliments pleuvent, ils glissent dans ses oreilles, agréables et de même, quand elle adresse quelques louanges à la surfeuse, ça laisse un goût sucré sur la langue. Les yeux ancrés dans les siens, les lèvres toujours étirées en un grand sourire, la brune en oublie les alentours. Elle est habituée à la température de l’eau et leur petite course l’a bien réchauffée, vraiment, il n’y aurait rien pour la détourner du moment. Elle se sentait bien. Assez pour continuer de jouer avec Bryn et ne pas se retenir d’envoyer un jet d’eau dans sa rédaction. Si elle voulait une raison de bouder, elle l’aurait. Le rire de Nina retentit ensuite, jamais ses éclats de rire n’avaient été aussi fréquents. Il éclate encore dans l’air après sa (mauvaise) blague pour une Bryn qui mord complètement à l’hameçon. En voyant ses deux yeux ronds et son air indigné, elle a presque vu ses neurones se déconnecter rien qu’en voyant sa tête, elle ne put pas s’empêcher de continuer la plaisanterie longtemps. Elle perdait vite son sérieux devant la rouquine mais rien n’aurait pu être moins grave, elle s’en fichait complètement. Qu’est-ce qui était le plus drôle entre les expressions de la meilleure ami de Simon et ses répliques cinglantes ? Elle n’aurait su dire, les deux déclenchaient le même effet chez elle et elle ne parvenait pas à s’arrêter ; elle commençait même à avoir mal aux abdos. « Ok,ok … » fini-elle par articuler alors que Bryn lui faisait savoir qu’elle n’avait pas vraiment apprécié son humour. Nina n’était pas impressionnée par ses menaces… quoique, elle préférait se méfier de ce petit brin de femme. Elle était pleine de surprises et s’il s’avérait qu’elle avait reçu son 10e dan de karaté, il ne valait mieux pas trop la provoquer. « Tu n’oserais pas ! » s’indigna Nina, cette menace-là, elle la prenait au sérieux. Simon était un homme de goût, elle lui faisait confiance sur ce point mais Bryn était très influente et elle savait qu’il prendrait son avis en compte. « On ne rigole pas avec ses choses-là… » dit-elle reprenant un air sérieux, toujours un brin moqueur, signifiant qu’elle s’en fichait, au fond. « T’es la seule à te plaindre… » Nina minaude, haussant les épaules, d’un air innocent. S’il fallait retravailler son humour, la brunette se portait volontaire pour apprendre à Bryn qu’il y avait des limites à ne pas dépasser. Certaines choses appartenaient au domaine du sacré et les bagues de fiançailles rentraient dans cette catégorie… au moins pour les apparences.

Nina retombait en enfance entre ses bras. A la façon d’un baptême, l’eau la soutenait tout comme les deux mains de Bryn et elle retrouvait une version plus légère, plus pure d’elle-même. Il était probable qu’elle soit une sirène avec quelques pouvoirs magiques très puissants, puisqu’il lui semblait qu’elle était bien trop cassée pour qu’on puisse la réparer d’un claquement de doigt. Elle faisait des miracles, ce soit, illuminant le petit coeur de Nina et l’enveloppant d’une douce chaleur. Malgré la beauté du moment, la magie s’estompe vite. Dommage. Elle a redressé prestement la tête vers la plage alors que Bryn rompait elle-même le charme qu’elle avait utilisé pour envoûter Nina. En moins de temps qu’il ne fallait pour le dire, elle s’était élancée vers l’endroit laissé vide par leurs affaires qu’on avait enlevées. Entre folie et folie, dès que l’information avait atteint son encéphale et qu’elle saisissait toutes les conséquences qui en découlaient, elle ne s’était plus contenue. A peine à l’aise avec ses émotions, ses colères explosaient et s’écrasaient sur les personnes qui avaient la malchance d’assister à ce malheureux spectacle. Les mots qu’elle crache et les reproches qui fusent, plus pour la forme que pour le fond, tout ça retombe sur Bryn. Mais ça n’avait pas l’air de l’atteindre avant que ce soit physique, avant que sa voix gronde quand la tornade brune, sans même une once d’hésitation, laisse sa colère parler pour elle et la bouscule. Elle est peut-être retombée en enfance aussi sur ce point parce qu’elle ne contrôle pas ses émotions, rien, elle ne voit que du noir et ça parvient à l’aveugler. Les sourires de Bryn, elle ne les voit plus. La tendresse subtile dans ses yeux, non plus. Son amusement lui échappe aussi parce que Nina n’a pas conscience d’être ridicule alors que Bryn, oui. Lasse, fatiguée et désespérée d’être ainsi ignorée, elle finit par s’éloigner un peu. Changement de niveau, l’une tombe assise tandis que l’autre se relève. Aucun mot n’est échangé mais Nina respire si fort qu’elle recouvre presque le bruit des vagues. Un taureau prêt à s’élancer dans l’arène ; Bryn a peut-être senti le danger, elle fait profil bas. C’était la bonne attitude à adopter quand Nina était comme ça. Une fois l’orage passé, elle retrouvait son calme. Impassible, elle ne réagit pas à ce qui sonnait comme une provocation et détourna le regard quand Bryn s’assit à côté d’elle. Elles regardaient les deux dans la même direction. Nina fixait la lune et y trouvait un certain réconfort. Il lui arrivait de s’imaginer être sur le satellite, d’expédier son âme tout là-haut pour s’éloigner de sa carcasse quand elle devenait trop lourde à supporter. Elle tourna la tête, la foudroyant du regard, en l’entendant dire qu’elle était désolée. Avec son petit air amusé ? Paies ta crédibilité ! Nina ne savait pas comment l’interpréter et préférait ne pas penser que c’était parce que Bryn ne prenait pas sa colère au sérieux… Loin des grosses colères et des grosses crises dont elle était capable, il n’avait tout même pas fallu grand chose pour qu’elle se montre violente. Le sang pulsait au niveau de sa tempe mais sa respiration avait fini par se calmer. Elle écoutait l’autre jeune femme lui exposer ses deux “solutions”, grimaçant de plus en plus devant ses propos. Les traits tout déformés, elle la laissait poursuivre mais avait du mal à réaliser qu’on puisse imaginer ce genre de plan. Qui était la folle entre elles deux ? Ou alors, elles étaient toutes les deux atteintes mais visiblement pas du même mal. « C’est quelle genre d’idées, ça ? Tu t’es crue dans un film ? » Un sourcil se hausse mais la question n’attend pas de réponse. « Tu en as déjà fait assez pour ce soir… alors ravale tes sarcasmes. » La faute était totalement rejetée sur Bryn, sans même y réfléchir à deux fois. Nina regrettait. Tout. Des confidences, aux mots sincères en passant par leurs jeux d’enfants, elle voudrait effacer tout cela de sa mémoire. La perte de ses biens matériels n’est qu’une parade vaine pour se cacher derrière ses grands airs. Elle peut être effrayante, quand elle veut, quand la violence pulse dans ses veines alors qu’elle mène une bataille antérieure. Jamais, quand elle s’est laissée à être elle-même, il n’y a eu de dénouement heureux. « On rentre. » Si elle se montrait assez odieuse, demain, Bryn pensera que tout ce qui a pu se dérouler sur cette plage n’était qu’un rêve. Avec la réputation qui la précédait, ce ne serait pas compliqué de laisser croire que même derrière ses rires et ses sourires, elle restait une personne avec un mauvais fond ? Au final, elle avait toujours été partagée, ignorant si ce serait bénéfique à long terme mais pour l’instant, cette façon de se protéger et d’éloigner le monde d’elle lui convenait. Les grains de sable restaient collés sur sa peau encore humide et elle ne chercha pas à les enlever, bien trop occupée par ses pensées pendant qu’elle se relevait pour emboîter le pas de Bryn. La plage était toujours vide ; elle n’avait aucune idée de l’heure qu’il était mais elle avait envie de rentrer à la maison et de se retrouver seule. Fou comme son humeur pouvait vriller en un rien de temps, d’un moment si doux, qu’elle n’aurait pas rechigner à voir s’éterniser, maintenant, elle n’avait qu’une seule envie : fuir. Comment aurait-elle pu se douter que cette frimousse pétillante était un piège ? Que ces grands yeux ambrés auraient eus une si grande emprise sur elle ? Si elle faisait le récit de tout ce qu’elles avaient, personne n’aurait rien relevé de dramatique mais c’était déjà trop pour Nina. Elle avait perdu le contrôle d’elle-même, en avait beaucoup trop dévoilé ce soir et détestait le sentiment de vulnérabilité qui en découlait. Elle quitta des yeux le chemin devant elles pour s’intéresser de nouveau à Bryn. « Tu vas dire quoi aux autres ? »  Aussi peu habillée qu’elle, la surfeuse ne semblait pas être spécialement gênée par son regard. Vu son aisance, il était possible qu’elle ne le soit pas non quand elles reviendraient vers la fête et que les autres verraient leur reine de la soirée revenir en sous-vêtements. Mais ce n’est pas à ça qu’elle fait allusion. C’est plutôt… Qu’est-ce que tu vas leur dire nous concernant ? « Je compte sur toi pour taire tout ce que je t’ai dit ce soir. » Un brin sèche et le regard dur, elle a retrouvé toute sa froideur et sa retenue. « Et, ne dis rien à Simon. Pas avant que j’ai fait le test. Je t’aurai bien proposé de t’envoyer un message pour te prévenir mais ça va être difficile sans portable. » Elle ricane. Ce n’est rien qu’un bout de ferraille — il restait l’icloud pour récupérer tous les fichiers importants —, des habits griffés et des baskets, des détails… mais elle ne peut pas s’empêcher d’enfoncer sa compagne, c’est plus fort qu’elle. Elle n’a jamais vraiment pardonné personne parce qu’elle connaît le poids des erreurs. Fermant les yeux devant ses propres fautes, elle gardait le rôle de victime se targuant de trop bien connaître l’impact qu’une seconde peut avoir sur toute une vie, tout un futur. Il n’y a que Dieu qui peut pardonner les fautes humaines, elle, elle ne pouvait que tenter d’oublier les offenses qu’on lui faisait.

La fraîcheur de la nuit qu’elles traversent laisse des frissons sur la peau de Nina. Elle a eu le temps de sécher. Il ne suffirait plus que d’un geste de la main pour la débarrasser des grains de sables qu’elle a emporté avec elle depuis la plage. Chaque petit grain pouvait témoigner de ce qui s’était passé entre les deux jeunes femmes, ce soir alors que plus personne n’en reparlerait jamais. Étrangement, elle considérait toujours la rouquine comme une personne de confiance, sur ce point. Si elles avaient continué sur leur lancée, Nina aurait confié que marcher pieds nus lui rappelaient son enfance. Bon souvenir mêlé à de mauvais moments, elle se faisait rouspéter et battre pour ça mais cela ne l’avait pas dissuadé de recommencer plusieurs fois. Le plaisir que lui procurait la sensation de sentir la terre sous ses pieds, quelque soit la forme qu’elle revêtait, surpassait les remontrances qu’elle avait pu subir. Elle n’avait pas été dérangée par leur longue marche, encore moins gênée par le silence qui s’était naturellement imposé mais maintenant qu’elles revenaient à leur point de départ, elle eut un mouvement d’hésitation. Il se traduit par un regard incertain, lancé à Bryn, l’air de guetter ce qu’elle ferait pour l’imiter. A moitié nues, les cheveux mouillés, il n’était pas difficile de deviner où elles étaient allées et personne ne les dévisagea, outre les regards mi-amusés, mi-lubriques… fin de soirée oblige. A peine le temps de passer le pas de la porte que Simon les trouve, il n’a pas l’air surpris et il sourit, grand, l’air de ne pas être tout à fait là. — Vos vêtements… genre, on les a mis à l’intérieur. C’est moi. Parce que je vous ai cherché et puis, bah je vous ai vues sur la plage… J’ai voulu vous rejoindre mais après on m’a appelé. Quelqu’un… pas bien… Hahaha… Mais je ne suis pas parti sans faire de blague… Je vais bien mieux depuis que vous êtes là, comme ça… Haha. Elle aurait préféré ne pas avoir un vivre un moment si gênant mais elle a à peine le temps de réagir que Simon la prend par la taille et l’attire contre lui. En détournant sa tête, le temps que ses lèvres s’écrasent contre sa joue, elle croisa le regard de Bryn. Les portes qu’elle lui avait dévoilé plus tôt, le monde secret qu’elle lui avait ouvert et qu’elle aurait aimé explorer plus longtemps, tout ça, avait disparu. Elle n’y avait plus accès et une petite voix lui soufflait à l’oreille que cela n’avait été la chance que d’un soir. Ce regard qu’elles échangeaient ne signifiait rien et tout à la fois mais confuse, elle ne sut pas si c’était la chaleur du corps de Simon, son contact qui la ramenait à la maison ou les yeux de Bryn, et ce qu’elle y lisait, qui l’apaisait. Puis la rouquine fait volte-face, après que le garçon lui ait révélé où il avait laissé leurs affaires soit pour leur laisser un peu d’intimité soit pour se dépêcher de se rhabiller. Elle était soulagée que ses affaires ne soient pas perdues. Un problème de moins à gérer et qui lui permettrait de rentrer chez elle en toute autonomie. Conduire lui éclaircirait l’esprit même si elle se forcerait de ne pas laisser ses pensées la noyer. Simon l’accompagna à l’intérieur mais ne resta pas avec elle, tandis qu’elle allait chercher ses affaires. Croisant Bryn, rhabillée, au passage, elle l’interpella. « Je vais rentrer. » prononce-t-elle, à voix basse. « Tu prendras soin de Simon ? » Ses yeux se plantèrent dans les siens, la réponse se fait attendre. Le silence est vide, comme si elle pensait que Nina allait dire autre chose. La brune en avait eu envie. Elle l’aurait fait si elle n’avait pas filtré ses paroles, son regard, ses émotions, ses envies. Elle était redevenue “elle-même”. Elle ne fit allusion à rien d’autre. Il n’y avait que Simon qui les liait. Simon et c’est tout.
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Message(#)homemade dynamite (bryn) - Page 2 EmptyMar 17 Avr 2018 - 22:32

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Alors que j’ai grandi dans les méandres d’une grande ville, ce n’est qu’à neuf ans que j’ai réellement découvert l’océan, sa grandeur et cette sensation qu’il amène en moi. Pleine de colère et emplie d’une tristesse intense, j’ai pu comprendre son pouvoir que plus tard alors que je me suis enfin laissée immerger loin des peurs de mon frère et sous le regard d’un professeur de surf. Ce jour-là, j’ai su qu’importe mes problèmes, cette étendue d’eau serait mon refuge et qu’elle me porterait dans mes rêves et ma vie. C’est toute cette sérénité que j’essaie d’étendre à Nina à cet instant. Si l’eau est mon domaine, j’aime le partager, le faire découvrir et le laisser aider les autres, même s’ils ne voient pas encore cette force. Nina est ce genre de personne qui ne se laisse jamais aller, qui ne voit pas l’intérêt d’une thérapie de rire et préfère passer leur vie à se dire sérieux et à se faire du souci d’un rien, remplissant leur vie de « et si » alors que je passe la mienne à tous les tenter. J’ai cru un instant pouvoir la faire sortir, la vraie Nina, celle qui sait rire, s’amuser et danser sous la pluie, seulement, cette nouvelle s’est abattue sur elle comme si je venais de lui annoncer la mort d’un proche. Je n’aurais peut-être pas dû mais je continue de garder mon silence, voir comment elle réagit jusqu’à la maison. Le retour à la dure réalité a été directe et sans détour. Alors que je me remets seulement de l’impact qu’elle m’a laissé en me poussant au sol, je lui propose des idées sympathiques pour notre retour. Elle aurait pu tout aussi bien les balayer de la main, ou me dire que je suis conne, sa réponse revient au même. « C’est quelle genre d’idées, ça ? Tu t’es crue dans un film ? » Alors que j’ai l’impression d’être avec ma mère, je sers les dents pour ne pas lui rentrer dedans. Elle a de la chance que nous ayons passer un bon moment juste avant, sinon elle aurait compris que tout sourire, ne veut pas dire gentil petit caniche. « Tu en as déjà fait assez pour ce soir… alors ravale tes sarcasmes. » Ta gueule. Je me taire dans un silence, qu’elle seule rompra avant que les murs de la bâtisse où la soirée bas encore son plein ne nous apparaisse. « On rentre. » Ok, j’ai perdu. « Oui, chef. » Je souris, pas elle, ça m’amuse, pas grave. Un regard en biais, j’enfonce mes mains dans des poches imaginaires, je la suis vaguement, un sourire au visage alors qu’elle doit chercher tous les moyens de me détruire. Pourtant, du coin de l’œil, je la vois me fixer, elle a dû trouver sa phrase. « Tu vas dire quoi aux autres ? » Haussement de sourcil de ma part cette fois-ci. Comment ça ? Je dois leur faire un rapport détaillé de ce que je fais maintenant ? « Ce sont mes amis pas mes parents. » Et vu les rapports que j’ai fait à mes parents dans ma vie de toute manière… Personne ne m’a jamais demandé de compte, ils ne sont pas ceux à qui j’en ferais. « Je compte sur toi pour taire tout ce que je t’ai dit ce soir. » Cette fois-ci, je ne peux retenir mon sourire, elle n’est pas sérieuse quand même ? « Et, ne dis rien à Simon. Pas avant que j’ai fait le test. Je t’aurai bien proposé de t’envoyer un message pour te prévenir mais ça va être difficile sans portable. » Je la fixe à mon tour, ne me gênant pas du tout pour en profiter un minimum alors que je sais parfaitement qu’elle est bien moins à l’aise que moi dans cet accoutrement. Elle a donc une si piètre opinion de moi ? Je lui ai promis, je garderais ma langue, quoi qu’il m’en coute. Je lève les yeux au ciel de manière à ce qu’elle le voit parfaitement. Lui faisant à la fois comprendre que ce qu’elle dit est absurde et qu’elle l’est par-dessus le marché. Mimant une fermeture éclair sur ma bouche, je lui prouve que je serais une tombe.

La maison enfin face à nous, Nina me lance un regard, presque apeuré. C’est mignon. Je l’encourage d’un geste de la tête et passe devant pour lui montrer que ce n’est pas sorcier du tout et qu’elle n’a pas de souci à se faire pour le regard des autres. Après tout, je suis persuadée qu’elle a des maillots de bain bien plus provocateurs que son petit ensemble. L’air lourd de la soirée nous enveloppe rapidement en même temps que Simon qui est l’un des premiers à nous tomber dessus. « Vos vêtements… genre, on les a mis à l’intérieur. C’est moi. Parce que je vous ai cherché et puis, bah je vous ai vues sur la plage… J’ai voulu vous rejoindre mais après on m’a appelé. Quelqu’un… pas bien… Hahaha… Mais je ne suis pas parti sans faire de blague… Je vais bien mieux depuis que vous êtes là, comme ça… Haha. » Entre ses paroles vagues et son regard lointain, je peux facilement déterminer le nombre de verres enfilés par mon meilleur ami. Il n’a jamais su être raisonnable… - Dit celle partie avec quelques grammes dans le sang nager dans l’océan… Je ne pipe mot, d’un coup bien plus fatiguée que je ne le pensais. Les gestes de Simon envers Nina me pincent délicatement le cœur, je fronce les sourcils mais sourit tendrement quand le regard de la brune croise le mien. Ses secrets sont bien gardés, elle peut en être sûre. Son regard me trouble, je ne sais pas ce qu’il se passe mais je préfère m’enfuir doucement vers la chambre où se situe nos affaires plutôt que de continuer à voir mon meilleur ami s’épandre de cette manière avec sa petite amie, peut-être enceinte. J’ai la nausée. En train de remettre correctement mon haut, je me tourne au raisonnement du gong de la porte. Ce n’est que Nina, venant faire la même chose que moi. « Je vais rentrer. » Sans qu’elle puisse vraiment me voir, j’acquiesce. « Tu prendras soin de Simon ? » Silencieuse, j’attends une suite qui ne vient pas. Attends qu’elle finisse de s’habiller. J’espère qu’elle a compris que je n’aurais pas laisser nos affaires entre les mains d’un piètre inconnu… Alors qu’elle se dirige vers la porte, je souris. « J’en prendrais soin mais… Prends soin de toi aussi Nina. » Ma voix est douce et prouve que l’alcool à fini par quitter doucement mes veines alors que rapidement je me retrouve seule dans cette pièce avec aucune envie d’y retourner. Elle m’aura remué bien plus qu’elle ne le pense… En attendant, on respire, inspire, expire, on sourit et on y retourne Bryn !


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