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 Hell is not where we're going Hell's where we've been || Lou & Cole

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Message(#)Hell is not where we're going Hell's where we've been || Lou & Cole - Page 2 EmptyLun 7 Aoû 2017 - 8:24

Je ne peux m'empêcher de rire quand il me demande ce que Lou m'a raconté d'autres sur lui. J'ai presque envie de lui dire pas grand chose, parce que dans le fond c'est vrai, les seules choses que je savais d'avance était la gentillesse du garçon et j'ai appris en cours de route pour les films d'horreur, la Xbox et les chiens donc bon, on ne peut pas vraiment dire que j'avais vraiment été briefé. Mais en même temps je n'ai pas vraiment envie de brûler ma cartouche maintenant, je préfère simplement arquer un sourcil avec un air de tu verras bien par la suite, peut-être pour faire comme si j'en savais plus que ce que je sais réellement.

Il hoche la tête à ma question avec une petit sourire, qui me donne moi-même envie de sourire encore plus comme un imbécile. Je fronce un peu les sourcils quand il me sort Into The Wild, en m'expliquant que ça met en scène ce qu'il ne pourra jamais faire. Ce détail m'embête, je ne sais pas bien en quoi Into The Wild met en scène quelque chose qu'il ne pourra jamais faire, c'est une incitation au voyage et à la découverte pour tous ceux ayant regardé ce film et d'un côté je suis presque attristé qu'il pense que voyager n'est pas possible pour lui. Mais je ne dis rien, sûrement parce qu'on ne se connait pas assez, parce que j'ai beau être à l'aise désormais, je ne voudrai pas gâcher un moment simple. J'ai déjà tendance à trop compliquer les choses alors bon. The Impossible, qui confirme son côté émotif qui semble être une caractéristique largement proéminente chez lui et Logan, diamétralement opposé, peut-être pour le côté action et effets sympas.
Entretemps Lou nous rapporte nos boissons, je lève ma tête l'espace d'un instant pour lui donner un sourire en guise de remerciement, mais mon attention n'a même pas le temps de se porter sur elle que déjà je retourne mon regard vers Nathan qui semble m'attirer inexorablement, comme un aimant, impatient de venir se coller contre un frigo. Pour ce qui est de la musique il commence par me répondre Jason Mraz ce qui fait remonter ce petit sourire amusé sur mon visage, parce qu'encore une fois il ne se cache pas d'avoir un côté un peu fleur bleue. Il ne se cache pas, et c'est bien, il respire la sincérité et la bienveillance, et il semble dégager ce truc, qui se passe des mots, qui n'est pas vraiment définissable et qui me donne l'envie de sourire malgré moi quand je l'écoute. Quand il mentionne Linkin Park je suis à deux doigts de tomber, sûrement un de mes groupes préférés à moi aussi, qui possède cette aura qui m'englobe et m'emporte dès que les premières notes de leurs chansons arrivent à mes oreilles. Il se coupe pour poser une question à Lou, qui prévient qu'elle doit aller aux toilettes. Tu parles. Je la connais comme si je l'avais faîte, elle essaye de disparaître le plus possible jusqu'à ce qu'on l'oublie avant de s'évaporer complètement. Les yeux de Nathan la suivent alors qu'elle s'éloigne, j'en profite pour le détailler rapidement, ses cheveux, son cou, ses épaules. Il semble hésiter pour ce qui est d'Imagine Dragons, un groupe que j'adore également. Ses goûts musicaux me ravissent et me donnent le sourire jusqu'aux oreilles, si ce sourire pouvait encore s'agrandir il l'aurait sûrement fait quand Nathan me retourne la question en ajoutant mes instruments préférés et qu'il me conseille de le faire rêver. Il semble avoir déjà cerné mon intérêt pour la musique qui est difficile à cacher tellement il est envahissant, incrusté en moi, et ou moi incrusté en lui je ne sais pas trop. « Alors je vais être obligé de partager Linkin Park avec toi, ils arrivent à faire résonner tellement de trucs en moi, parfois j'ai même l'impression de les connaître ou qu'eux me connaissent, comme si y'avait un lien invisible mais présent et c'est... C'est fou. Après je vais dire Arctic Monkeys principalement pour leur univers et aussi parce que leurs chansons me parlent. Et je vais finir avec Queen, sûrement mon numéro 1, et ça se passe très largement de mots parce que je trouverai jamais quelque chose d'assez fort pour qualifier ce groupe et ce qu'il me fait. » Je peux presque sentir mes poils se dresser rien qu'à la mention de ces groupes mythiques, qui semblent presque parfois danser dans mes veines au rythme des battements de mon cœur, tambourinant contre mes tempes, remplissant à eux seuls mon esprit tout entier. « Et si j'avais dû en dire quatre, j'aurai dit Imagine Dragons parce que comme tu l'as dit ils sont excellents. » Je lui lance un sourire, tellement je suis content qu'on partage déjà ça. « Après pour les instruments, je suis obligé de dire la guitare, parce qu'elle peut tout faire, il y a jamais deux sons pareils en fonction de comment tu les joues, de la pression que tu mets sur le corde, de la façon dont tu grattes avec ta main droite, tout dépend du joueur qui peut faire ce qu'il veut, en fin de compte. » Je repense l'espace d'un instant à la première fois où j'ai touché une guitare, dans le salon de mes parents, mon père l'avait mise là plus pour décorer, parce que lui même n'en jouait pas, mais mes doigts m'avaient toujours démangé, à chaque fois que je la voyais j'avais envie de l'effleurer, de jouer, de faire sortir un son n'importe lequel. « Le piano aussi est définitivement dans mon top 3 parce quand on pose ses doigts dessus on a vraiment l'impression de ne faire qu'un avec l'instrument, tu ressens les cordes vibrer à l'intérieur et ça fait une émotion vraiment... Unique. Et puis le violon, parce que c'est beau, gracieux, fragile, comme si ça avait une âme ou quelque chose d'encore plus profond. » Je relâche mes épaules parce que sans même m'en rendre compte, mes muscles s'étaient tendus, à l'affut, habités par mes propos, comme si ce que je disais était tellement personnel que tous mon corps s'était serré pour garder le tout à l'intérieur. Je le regarde droit dans les yeux, ses yeux bleus, envoûtants, dans lequel je pourrai me noyer, me perdre, ou... Me trouver ?
Mais qu'est ce qu'il me prend de penser comme ça ? Je n'en reviens presque pas moi-même d'avoir partagé tout ça, naturellement, sans même y avoir réfléchi, c'est le genre de chose que j'aime garder pour moi et là je... J'avais envie de le partager. Avec lui. Que je ne connais même pas. Tout est flou dans ma tête l'espace d'un instant, je prends une gorgée de bière pour me remettre d'aplomb, ou pour me noyer définitivement, je n'arrive pas à choisir lequel est le mieux. « Comme tu t'en doutes je te pose la même question... » J'hésites un instant, parce que je ne suis pas vraiment sûr de ce que je vais ajouter, et aussi parce que j'hésite un peu à me lancer, mais après tout il faut savoir foncer, parfois. « Et, j'aimerai bien connaître le top 3 des meilleurs moments de ta vie. » Je lui souris doucement, presque tendrement, avant d'ajouter, un peu pour faire bonne figure, « Si ça te dérange pas, bien sûr... » Après tout on ne sait jamais, peut-être qu'il n'en a pas envie, que c'est trop personnel, ou qu'il ne veut juste pas le partager avec moi. Quel imbécile je fais, je n'aurai jamais dû demander ça, c'est beaucoup trop important, je ne sais même pas vraiment ce qui m'a pris, c'est comme si j'avais envie de vraiment le connaître. Mais pas un seul instant je ne me suis demandé si cette envie était réciproque. Et maintenant c'est la seule question qui prend tout la place dans ma tête, qui passe en boucle devant mes yeux, la seule chose à laquelle j'arrive à penser.
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Message(#)Hell is not where we're going Hell's where we've been || Lou & Cole - Page 2 EmptyLun 7 Aoû 2017 - 15:50

Le sourcil arqué, le regard malicieux, voilà qui ne me rassure pas des masses. Qu'est-ce que Lou a-t-elle put lui dire ? Lui aurait-elle parlé de mon acte manqué ? De mes nombreuses déceptions ? De cette année de merde qu'a été l'année dernière ? Voilà que je commence à perdre mon assurance gagné avec l'alcool. Je bois une gorgé de ma bière, espérant pouvoir maintenir cette assurance à flots et profite du fait que Cole réponde à ma question pour me concentrer sur ses réponses et penser à autre chose.

Un sourire s'invite sur mon visage alors qu'il m'avoue que nous partageons Linkin Park en groupe préféré. Lui aussi il a cette impression que Chester le connaissait personnellement, ou que lui le connaissait, dans tous les cas, comme moi, il se reconnaît dans leur chansons. Dans quel sens ? Pourquoi ? J'aimerais tellement qu'il approfondisse ce côté. Mais c'est peut-être un peu trop profond pour un premier rendez-vous, non ? Ça risque de nous emmener au point de départ où aucun de nous n'était à l'aise et ça m'embêterait fortement de retourner à ce stade. Enfin, peu importe. Je remarque donc très rapidement que nous avons pas mal de point communs. Autant au niveau des groupes de musiques que nous préférons que nos instruments fétiches. Je souris doucement, amusé, lorsqu'il me retourne la question.

 «J'ai rien à dire de plus. T'as déjà tout dit » souriais-je, haussant les épaules  « C'est beau tout ce que tu dis. » avouais-je finalement  « A t'entendre parler, on pourrait vraiment croire qu'un instrument est une personne à part entière et possède une âme» dis-je, inclinant légèrement la tête sur le côté, l'interrogeant du regard  «Tu joues d'un instrument ? » demandais-je  «Je … je t'imagine bien faire de guitare, j'dois avouer » précisais-je  «Ou … même la basse ça t'irait bien  » reprenais-je, l'observant d'un peu plus près.

Lorsque Cole me de demande de lui citer les trois meilleurs moments de ma vie, je pose mon regard sur lui  «Tu veux, dire à part cette soirée là, maintenant ? » demandais-je avec sérieux déconcertant, avant de rigoler doucement  «Non je rigole. Enfin pas totalement, non, crois pas que je passe une mauvaise soirée hein ! » me confondais-je en excuse  «Je.... » je reprends mon sérieux, prenant une profonde inspiration  « Enfin …. les trois plus beaux moments de ma vie ? Wow je ...» j'ai besoin de réfléchir. Un peu trop longtemps que pour ce soit normal, je penses. S'il m'avait demander les 3 pires moments de ma vie j'aurais pu répondre directement mais pas là  «Je … hm … je dirais la première fois que j'ai de nouveau senti mes jambes il y a deux ans, mais surtout la première fois que j'ai fait un pas. Bon, ça s'est fini par terre, mais c'était un pas en avant ...dans tous les sens du terme » je rigole doucement puis pince les lèvres  «Et puis … je dirais le jour où mon meilleur ami à débarqué à Brisbane parce que ... » je me tais subitement. En vrai, ce jour est aussi un des pires de ma vie parce que c'est le jour de la mort de Daniel.  « enfin je ...» je me passe une main sur le visage et soupire  «C'est dur putain » ma plaignis-je, rigolant doucement  «Demande moi plutôt les trois pires moments de ma vie, je mettrais pas trois heures avant de me décider » ce serait facile : incendie, fauteuil roulant, tentative de suicide. Voilà. Mais là n'est pas la question  «Toujours dans le même genre... la première fois où j'ai senti le sable chaud sous mes pieds » continuais-je  «Et quand j'ai battu mon meilleur ami à Mario Kart aussi  » finissais-je pour mettre un petit ton d'humour dans tout ce sentimental.

 « pareil pour toi, donc» retournais-je la question à Cole  «Et en plus tu vas me dire ton ...hm … ta phobie et ton pêché mignon » dis-je en prenant une gorgé de ma bière.
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Message(#)Hell is not where we're going Hell's where we've been || Lou & Cole - Page 2 EmptyMer 9 Aoû 2017 - 6:10

Je suis touché, qu'il pense que ce que je dis à propos des instruments est beau, qu'il pense que je suis capable de dire quelque chose de beau. Parce que pour moi ce n'est pas particulièrement beau, je ne pense vraiment être un maître dans l'art de manier les mots, je n'ai jamais pensé que ce que je déblatérais par moment pouvait être vu comme "beau". Mon sourire ne peut que s'agrandir quand il arrive à deviner que je joue de la guitare, comme si c'était un peu inscrit sur moi quelque part, qu'il avait réussi à lire entre mes lignes. « T'as l’œil, je suis impressionné, je fais de la guitare depuis une dizaine d'années, et j'ai un peu touché à la basse pendant un moment mais je sais pas, c'était pas vraiment un instrument qui me correspondait... » Tout était trop imposant, le son, l'instrument, les cordes. J'avais essayé mais je n'avais pas réussi à me sentir à l'aise, peut-être parce que la basse a toujours eu pour moi cette image d'un instrument pour les gens vraiment classes, ils donnent le rythme dans un groupe, le son est quasiment toujours présent, et c'est ce qui continue à faire battre les cœurs une fois le morceau fini. Je ne me sentais simplement pas à la hauteur, dans un certain sens. « Et je fais du piano aussi, au début c'est mes parents qui me forçaient et puis, avec le temps c'est resté. » Bien la seule chose qui reste d'eux en moi d'ailleurs. « Et toi, tu joues d'un instrument ? Je te verrai bien avec un violon ou un instrument à cordes dans le même genre... » Je suis à deux doigts d'ajouter que c'est son côté doux et délicat qui me fait penser à ça, mais je me retiens, parce que je ne veux pas le mettre mal à l'aise, et me mettre moi-même mal à l'aise par la même occasion.

Et pourtant, nous mettre tous les deux dans une situation un peu compliquée, c'est exactement ce que je fais en lui posant cette fameuse question de ses trois meilleurs moments. Un sourire amusé, et quelque part flatté s'insinue sur mon visage quand il pense en premier à parler de cette soirée comme un de ses meilleurs moments. Bien que ce soit pour rire, ou pour détendre un peu la question beaucoup trop sérieuse, je suis quand même flatté.  Je vois qu'il réfléchit, qu'il creuse dans son esprit pour trouver ce qui est assez beau pour lui pour arriver dans son top.  Dès qu'il se met à parler je suis pendu à ses lèvres, je l'écoute me parler de ses jambes, ce qui semble être ses seconds premiers pas, et qui me permet de déduire qu'il n'a pas toujours été en fauteuil, de son meilleur ami, qui de toute évidence prend un grande place dans sa vie, et soudain il se stoppe, peut-être parce que c'est trop d'un coup. Sûrement même. Je me sens coupable de lui avoir posé cette question, tellement ça a l'air dur pour lui, tellement j'ai l'impression de le regarder se torturer sous mes yeux pour trier parmi tous les moments qui lui viennent en tête qu'ils soient bons ou mauvais. Ce qu'il dit ensuite résonne en moi, il est vrai que c'est plus simple de trouver les pires moments, parce que ce sont eux qui nous hantent, chaque jour, plus que les bons moments qui ne repassent devant nos yeux que très rarement. D'un côté j'ai presque envie de lui demander quels sont ses pires moments, puisqu'il me dit que pour lui c'est plus simple, mais je ne voudrai pas retourner le couteau dans une plaie sûrement plus profonde que ce que je peux imaginer. Alors je me contente de pester intérieurement contre l'univers, qui donne des galères à un garçon comme lui, qui, pour le peu que j'ai pu découvrir est très loin de les mériter.  Tout le monde a des mauvais moments c'est sûr, mais ce que je veux dire c'est que certains en bavent plus que d'autres alors qu'ils ne l'ont pas mérité. Dans mon cas je considère que toutes les merdes qui me sont arrivées étaient quelque part de ma faute, dans une certaine mesure j'aurai pu les éviter, mais je n'ai rien fait. Alors que je ne pense pas qu'on puisse éviter de se retrouver en fauteuil roulant par exemple. Je sors de mes pensées et sa dernière réponse, plus légère que les autres, amène un sourire amusé sur son visage, et sur le mien par la même occasion. « J'espère que c'est pas arrivé qu'une seule fois, ta victoire à Mario Kart ! » Mes yeux sont rieurs, et je rebondis sur ce qu'il m'a répondu, je ne veux pas lui demander comment il a atterri en fauteuil, parce que c'est du passé, et que c'est sûrement trop personnel à raconter et que aussi, d'un certain côté, j'aime penser que ce qui compte le plus c'est l'avenir. « Et... Tu penses que tu pourras remarcher un jour ? » C'est ça, ma vraie question, celle qui pour moi, importe vraiment. Et j'espère que sa réponse sera positive. Ce qu'il vient de me raconter m'intéresse, sûrement parce que ça dévoile beaucoup de ses facettes, comme le fait que l'amitié semble plus qu'importante pour lui. « Vous vous connaissez depuis longtemps, ton meilleur ami et toi ? » Je pose largement plus de questions qu'au début du rendez vous, simplement parce que sa vie, ses amis, ce qu'il a vécu, me parle plus que quand on parlait de boulot, ce qui n'est pas vraiment un sujet sur lequel j'arrive à rebondir correctement.
Il me retourne la question et c'est là que les choses se corsent. Bien sûr, j'ai eu des bons moments, mais ils semblent perdus dans ma mémoire, des bulles miniscules au milieu de l'océan de mes pires moments. « T'as bien raison les pires moments c'est plus facile hein... » Je souffle un peu amusé, parce que d'un côté je me suis encore une fois mis tout seul dans cette galère, car il était évident qu'il allait me retourner la question à un moment ou un autre. « Alors, je dirai le jour de mes 18 ans, quand je suis parti de chez mes parents... » Assez paradoxal, je ne pense pas que beaucoup considèrent ce moment comme un des meilleurs de leur vie mais bon pour moi c'était sûrement le plus beau moment, comme une libération après des années d'emprisonnement dans un endroit où je n'aurai jamais trouvé ma place. « Ensuite la première fois où je me suis acheté ma guitare, à moi, la première fois que j'ai eu l'impression d'avoir vraiment quelque chose qui m'appartenait profondément. » Le dernier est le plus dur, je n'en ai pas, je ne sais pas quoi dire, j'ai l'impression de ce que j'ai vécu n'est assez bien pour arriver dans ce top 3. Puis je repense, à ce moment avec Nina, cette soirée qu'on a passé tous les deux chez elle, il n'y a pas si longtemps que ça, et je me dis que ça, c'est bien. C'est simple, c'est normal. « Et puis depuis peu de temps, j'ai eu un soucis avec mon appart, et je vis chez une amie le temps que ça rentre en ordre, et la dernière fois on a mangé ensemble et c'était... vraiment bien. Presque comme un moment en famille, je suppose. » Ce "je suppose" est sorti complètement malgré moi, si bien que j'essaye de faire comme si de rien n'était pour ne pas qu'il le relève. Je suppose que c'était comme un moment en famille, simplement parce que je n'ai pas vraiment connu ce genre de moments apaisés, simples, sans qu'il y ait une engueulade entre mes parents, ou avec moi, un "ami" de mon père qui l'appelle de toute urgence, et tout ce qui allait avec ma famille en fin de compte. Du coup j'ajoute simplement une note légère, en repensant au dîner avec Nina, « Et puis on a mangé des pâtes alors ça ne pouvait être qu'un bon moment en même temps ! ».

Il prend une gorgée de sa bière en me donnant une nouvelle question. Ma phobie, facile, je n'ai pas vraiment besoin d'y réfléchir, « Claustro. » Là encore ça sort machinalement, malgré moi, puis je me rappelle qu'il faut peut-être que j'en dise un peu plus. « Je suis claustrophobe, c'est sûrement ça ma pire phobie, les ascenseurs, les tunnels, la porte des toilettes fermée à fond, tout ça c'est pas possible pour moi. » Depuis tout petit, j'ai toujours été comme ça, je n'ai jamais pu faire ces toboggans en tubes qu'il y a dans les piscines, une fois j'étais même tombé dans les pommes quand mon père m'avait forcé à monter dans un ascenseur parce qu'il était trop pressé pour prendre les escaliers. Je grimace presque à ce souvenir, mais j'essaye de me retenir tant bien que mal. « Et mon péché mignon... » Ça me demande un peu plus de réflexion, je pense d'abord à de la nourriture mais je me dis que ce n'est même pas assez important pour le placer comme péché mignon ultime. C'est à cause de la drogue, elle enlève le goût des aliments aussi bien que l'envie de manger d'ailleurs. J'aurai bien dit la came, tiens, d'un certain côté, mais ce n'est pas vraiment politiquement correct. Soudain j'ai comme une illumination, et ça y est, je sais exactement ce que je vais lui répondre. « Mon péché mignon c'est un jogging, le matin, tôt, tout seul, dans le silence, juste assez pour pouvoir m'entendre penser, un petit peu. » Parce que parfois c'est difficile de s'entendre vraiment, avec tout ce qui se passe autour. Je le regarde et lui souris, je me rend compte que je passe un bon moment, que je suis... Bien ? « Comme d'habitude, je te pose la même question du coup... » Je laisse comme un petit suspense et je lui lance discrètement un petit regard un peu malicieux avant de lui lancer ma question, non sans un intérêt personnel, « Et j'aimerai bien savoir le pire tue-l'amour pour toi chez un mec, et aussi le meilleur atout charme. » Je rigole doucement avant d'ajouter, l'air de rien, « Je demande ça comme ça, bien sûr... » 
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Message(#)Hell is not where we're going Hell's where we've been || Lou & Cole - Page 2 EmptyMer 9 Aoû 2017 - 7:50

Cole pourrait me réciter un problème mathématique ou de physique, que je serais scotché à ses lèvres. Je pourrais l'écouter pendant des heures, peu importe de quoi il parlerait. Je l'écoute avec attention, histoire de ne pas louper ne serait-ce qu'un seul petit détail. Et plus je l'observe, plus je lui trouve du charme. J'ai envie de passer ma main dans ses cheveux et caresser cette petite barbe naissante. Mais surtout j'ai envie d'en connaître encore plus sur moi. Je veux connaître sa vie dans les moindres petits détails, savoir à quoi il pense en ce moment même. En fait, je ne veux pas que cette soirée se finisse.

Je lui souris doucement lorsqu'il me dit que j'ai vu juste : il joue de la guitare et il s'est essayé à la basse aussi. Mais la basse n'était pas son instrument de prédilection, donc il a préféré s'en tenir à la guitare. Il a aussi fait un peu de piano, d'abord parce que c'est parents l'y ont forcé puis parce qu'il aimait ça. Je me redresse, alors qu'il me retourne la question, mettant en avant le fait qu'il me verrait bien avec un violon. Je rigole doucement, un peu moqueur.  «Oh non, tu n'as pas envie de m'entendre jouer d'un quelconque instrument, clairement » dis-je en secouant la tête  «Je veux dire … je suis absolument pas doué avec un instrument en main. Mon frère a tenté de m'apprendre a gratté un peu, mais rien de concluant. Je préfère écouter et d'ailleurs, les musiciens n'existeraient pas sans publique donc j'ai un rôle assez important quand même » concluais-je, haussant les épaules et souriant.

Ce même sourire s'efface un peu lorsqu'il me demande de lui citer les trois plus beaux moments de ma vie. Je réfléchis longtemps, tellement longtemps que s'en est presqu'une torture. Je fini par lui parler des sensations dans mes jambes que j'ai de nouveau retrouvé, mes premiers pas et de l'arrivé de Myrddin à Brisbane. Et évidement les partie de Mario Kart que j'ai gagnées contre mon meilleur ami. Cole rebondit sur ce que j'ai dis et me demande si je pourrais remarché un jour. Un doux sourire vient étirer mes lèvres alors que j'hoche la tête  «je progresse pas mal en rééducation depuis quelques temps. Je marche pas mal, je gagne en force et équilibre, mais c'est l'endurance qui m'embête encore. Donc les longs trajets ou alors quand je sais que je serais longtemps debout, je préfère encore me déplacer en fauteuil. Je me sens plus en sécurité avec ça, finalement  » expliquais-je haussant les épaules.  «mais un jour ou l'autre j'vais bien devoir prendre sur moi et le mettre définitivement dans un coin de mon appartement » Et ce jour viendra, j'en suis certain. Tôt ou tard, peu importe. Il viendra.

Mon franc sourire reprends place sur mes lèvres alors qu'il embraye sur un nouveau sujet : l'amitié. Et surtout mon amitié avec Myrddin. Depuis quand je le connais ?  « Depuis, littéralement, ma naissance» dis-je, amusé, quelque part fière de cette anecdote qui nous caractérise, lui et moi  «On est né le même jour, à deux ou trois heures d'intervalle et nos mères ont partagé la même chambre à la maternité. Elles ont beaucoup accrochées, sont devenues très vites de très bonnes amies et … voilà. Ça fait donc 28 ans que je connais Myrddin et …  » j'hésite un instant puis reprends  «Il est parti à Londres à 20 ans et je ne l'ai plus revu pendant presque 6 ans, jusqu'à ce qu'il ne débarque à Brisbane. Mais c'était comme si on ne s'était jamais quitté finalement » concluais-je, prenant une gorgé de ma boisson avant de lui retourner la question, évidement.

Sa première réponse me surprends. Il est parti à 18 ans de chez ses parents, ce qui le rends heureux. Pourquoi être parti ? Ça me brûle d'envie de lui poser la question, mais je n'ose pas. Pas encore. Peut-être plus tard. Le deuxième moment heureux c'est l'achat de sa première guitare et je ne peux que le comprendre trop bien. Matériel, certes, mais cette guitare doit avoir une sacrée valeur sentimentale. Le troisième moment c'était la soirée qu'il a passé avec une amie chez qui il habite en attendant que son appartement soit réparé. J'hoche doucement la tête, rigolant lorsqu'il précise qu'ils ont mangé des pâtes, donc ça ne pouvait qu'être une soirée réussite.  « Je ne te comprends que trop bien. Une journée sans pâtes est une journée gâché» dis-je amusé  « Pourquoi t'es parti de chez tes parents ?» demandais-je soudainement, sans réellement m'en rendre compte. Et a peine ais-je posé la question, que je me prépare déjà mentalement d'essuyer un refus, ce qui ne pourrait qu'être logique.

Je fini par lui demander deux choses : sa phobie et son pêché mignon. J'apprends ainsi qu'il est claustrophobe. Que ce soit les ascenseurs, les tunnels ou même les toilettes fermées totalement, il ne supporte pas ça. Je ne peux que le comprendre trop bien, je dois avouer. Pour la deuxième information que je lui ai demandé, son choix se porte sur le jogging le matin qui lui fait un bien fou. Je remarque, du coup, qu'il est aussi du genre à aimer le silence. Un solitaire. C'est plutôt cool.

Évidemment, il me retourne la question.  « Le feu» dis-je en grimaçant légèrement  « Je supporte pas ça. Que ce soit une bougie, ou un simple feu de cheminé, je ...» je pince les lèvres puis soupire doucement  «Il y a 4 ans ma maison familiale de Cambridge a été ravagé par les flammes et du coup... enfin, voilà. C'est à cause de ça que je me suis retrouvé pendant 3 ans en fauteuil roulant. J'ai fait une chute de 10 m et … bref, longue histoire» concluais-je finalement avec un signe de la main. J'en dis déjà bien plus que je ne le ferais en temps normal. Inutile de préciser la mort de mon père et de mon chien pendant l'incendie.  « Mon pêché mignon, par contre ce les scones avec la confiture à l'orange de ma mère» dis-je, réaffichant mon sourire perdu dans l'explication de l'incendie

Au final, Cole me pose une nouvelle question, voulant connaître, pour moi, le pire tue l'amour chez un mec et surtout l'atout charme.  «Les drogues » dis-je sans hésitations aucune.  «Enfin, surtout les drogués qui ne font rien pour s'en sortir, qui se laissent aller et qui ne se bougent pas» je me passe une main sur le visage puis soupire doucement  « Lou c'est différent. Enfin, sûrement parce que c'est une fille et qu'il est claire et net que jamais rien ne se passera entre nous et puis elle s'en sort plutôt bien, je dois dire, mais un mec il faut qu'il soit clean à ce niveau. » je pince les lèvres puis lève mon regard sur Cole  « Et ce qui me fait craqué ce sont les cheveux, sans aucun doute ...» dis-je, laissant mon regard glissé sur les siens, retenant irrépressible envie de passer ma main dedans.
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Message(#)Hell is not where we're going Hell's where we've been || Lou & Cole - Page 2 EmptyMer 9 Aoû 2017 - 13:23

Sa conclusion sur la musique me fait sourire, je ne sais quoi répondre tellement il semble avoir conclu le sujet avec cette si belle phrase, redonnant enfin au public ses lettres d'or.
Il me raconte sa rééducation et un sourire étire son visage, doux, délicat, simple, on sent qu'il est fière de sa victoire sur ce qui l'a mis dans cette situation. Et il peut très largement l'être d'ailleurs. Je sens aussi qu'il a peur d'abandonner son fauteuil, comme il me l'a dit grâce à lui il se sent en sécurité, et Dieu sait que je ne peux qu'acquiescer, c'est pareil pour moi avec la came, j'ai commencé parce qu'elle me permettait de me cacher, de confronter encore plus mes parents, de les pousser à bout en me poussant à bout par la même occasion. Et puis plus le temps a passé, plus j'ai continué, toujours pour la même raison, parce que c'est plus facile. Mais je ne veux pas lui dire ça, je ne veux pas qu'il voit l'abandon de son fauteuil comme ça, pour lui ça doit être une vraie victoire. « Parfois sortir de sa zone de sécurité, c'est douloureux mais nécessaire... » Je lui rend son sourire, avant d'ajouter, mes yeux encore une fois plongés dans les siens, «... J'ai aucun doute que t'y arriveras. » Et je le pense, si il a déjà fait tous ces progrès avec sa rééducation alors il n'y a pas de raison qu'il n'arrive pas à aller jusqu'au bout.
Cette amitié qui dure depuis toujours, qui a survécu à la séparation, ainsi qu'à l'éloignement me rend admiratif et confirme mon idée que l'amitié est pour lui, un sujet important. Pas que ça ne l'est pas pour moi, j'ai juste jamais vraiment eu d'amis de longues dates, plutôt des connaissances, des "potes" mais très peu d'amis. Des vrais, s'entend, qui restent avec vous malgré tout, qui savent écouter sans juger, et aider sans compter. Je commence à connaître ça, mais petit à petit, avec des personnes qui sont arrivées dans ma vie assez récemment, il faut bien le dire. Mais c'est vrai que je comprend en quoi son meilleur ami est aussi important pour lui. « C'est beau, vraiment. Les amitiés qui durent comme ça, c'est... C'est vraiment une chance. »

Je ris quand il me dit qu'une journée sans pâtes est une journée gâchée mais mon rire s'envole dès l'instant où il me demande des précisions sur les raisons du départ de chez mes parents. Je m'en doutais, à vrai dire. C'est humain et puis, moi qui suis un curieux sans limite, je comprend tout à fait. En temps normal, avec quelqu'un d'autre j'aurai sûrement éjecté la question, fait semblant de ne pas avoir entendu ou je ne sais pas quoi. Mais là je lève mon regard vers le sien, je prend une inspiration et je lui répond, en évitant de trop réfléchir. « Ma famille n'a jamais vraiment été une famille... Normale, on va dire. Et après mon coming-out, ça s'est empiré. Mon père n'a pas supporté mon homosexualité. Il a vu ça comme une maladie. Et ma mère l'a suivi, j'ai jamais vraiment bien compris pourquoi. Et puis entre autre chose, nos relations se sont détériorées de plus en plus, au point que la seule que je voulais c'était m'en aller. » J'ai dit le tout d'une traite, presque sans reprendre mon souffle, comme si il fallait que je me dépêche, que ça ferait passer le moment plus vite.
Sa réponse pour ce qui est de la phobie me laisse complètement retourné. Je ne m'attendais sûrement pas à ça. D'un côté je suis étonné qu'il ait partagé ça avec moi, et de l'autre je suis flatté, quelque part, qu'il partage avec moi des blessures personnelles et profondes. Je ne sais pas quoi dire, je ne pense pas vraiment qu'il y ait des mots adéquats, en fait, dans ce genre de situation. Ou en tout cas si il y en a je ne les connais pas et j'aurai bien aimé que quelqu'un me les communique, mais en réalité ça ne se passe pas comme ça. Alors je laisse échapper ce qui vient. « Wow... Putain je... Je sais pas quoi dire, je... Je suis vraiment désolé, désolé que ce genre de chose arrive, et désolé que ça te soit arrivé... » Que dire de plus, aucune question ne me vient, aucun mot, rien. Toutefois il récupère son sourire, en me parlant des scones de sa mère, et je me dis qu'il est vraiment impressionnant. C'est comme si il avait, d'un mouvement de main, presque fait s'envoler ce qu'il venait de me dire. Je suis son exemple et rebondis sur son péché mignon, je ne veux pas lui faire du mal ou que quoi ce soit en m'attardant sur ce qui l'a marqué à vie. « Oh les scones, alors ça... Mais dis moi tout ça m'indique que t'es anglais ? Je me disais bien aussi que t'avais un petit accent ! » Je lui souris, amusé, léger.

Et là, d'un coup, en une seule phrase, un écran noir passe devant mes yeux. Putain. Quel abruti je fais. Mais qu'est ce qu'il m'a pris, d'avoir cru que tout pouvait vraiment bien se passer pour une fois. Tout se bouscule, j'ai presque comme un bourdon dans mes oreilles et je n'entend même plus ce qu'il me dit. Le temps semble s'être comme arrêté. Je ne sais pas quoi dire. Un silence doit sûrement être en train de s'installer mais à ce moment précis je ne m'en rend même pas compte, d'un coup je suis vide, je ne sais quoi dire, je ne sais que faire. Mon premier réflexe est de baisser les longues manches de mon haut, qui étaient jusque là un peu remontées. Comme si j'avais peur qu'il puisse voir les traces. Les traces des seringues. Tout jusque là s'était merveilleusement bien déroulé, j'avais tellement l'impression que rien ne pouvait venir se mettre en travers de l'alchimie que je ressens avec ce garçon. Et là d'un coup, je sais exactement comment ça va se finir. Je vais le regarder sortir du pub. Et ça sera tout. Ça en sera fini. J'aurai voulu que ce rendez vous dure pour toujours, que mes conneries ne viennent pas entacher ce beau tableau, je ne sais pas à quoi je pensais. Je sais même ce que j'attendais, non, je ne sais vraiment pas à quoi je pensais bordel. Mais d'un côté, ça se finit toujours comme ça. Je prend mon courage à deux mains, bien décidé à lui dire la vérité, je préfère qu'il s'en aille plutôt qu'il me prenne pour quelqu'un que je ne suis pas. J'aurai tellement aimé que Lou soit là pour rendre les choses plus faciles, qu'elle lui en ait parlé avant et qu'il ait simplement refusé de venir. J'aurai tellement aimé ne pas être moi. Ça aurait tellement plus simple. Mais ce n'est jamais simple. Et moi je suis toujours là pour compliquer ce qui l'est déjà trop. « Putain Nathan je... » Je cherche mes mots, la tête baissée, puis je relève mon regard, me disant que je lui dois au moins ça, de le regarder quand je lui parle, d'assumer. « La deuxième raison pour laquelle je suis parti de chez mes parents c'est parce qu'après leur rejet pour mon homosexualité, j'ai... J'ai commencé à me droguer. Sérieusement. Trop sérieusement. Ils m'envoyaient tout le temps en cure, et juste pour les faire chier j'en ai fait qu'à ma tête. J'étais un petit con. Et maintenant... Je suis un grand con, mais rien n'a changé... Je... Je suis... » Putain que c'est dur, que c'est dur de la faire sortir ce mot foutu mot, je l'ai cherché, je le sais, j'ai provoqué tout ça de moi-même mais ma gorge est tellement serrée, j'ai l'impression que les mots n'ont même plus de place pour passer. « Je suis un camé. Et le pire... Le pire c'est que j'arrive pas à m'en sortir. J'ai rien. J'ai rien qui m'attire dans le vrai monde, celui où y'a pas de seringues, pas de poudres, pas de cachets. Ma vie c'est juste moi. Moi le camé jusqu'à l'os. Moi qui me suis fait ça tout seul, comme un grand. Ça c'est moi. Alors voilà, maintenant, tu sais. » Je baisse les yeux dès que les derniers mots sont sortis de ma bouche, je fixe mes mains qui tiennent ma bouteille tellement fort que mes phalanges en sont blanches. Je déglutis alors que j'ai l'impression de peser une tonne, je sais comment ça va se finir, et je m'en veux. Qu'est ce que je m'en veux.
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Message(#)Hell is not where we're going Hell's where we've been || Lou & Cole - Page 2 EmptyMer 9 Aoû 2017 - 14:40

Sortir de ma zone de confiance. Combien de fois ne m'a-t-on pas déjà dit ça ? Cette phrase est tellement récurrente chez les gens qui m'accompagne qu'elle en devient banale. Et pourtant, dans la bouche de Cole elle a une toute autre signification. Pourquoi ? Je ne saurais le dire. Toujours est-il que je sens mon sourire qui s'agrandit alors que le jeune homme me dit être persuadé que j'y arriverais. Je ne sais pas trop s'il dit ça parce que la logique veut qu'on me le dise ou s'il est réellement sincère, en tout cas ça me fait chaud au cœur.  « Merci » dis-je doucement  «je suis persuadé aussi que j'y arriverais. Y a pas de raison, non ? »

Oh des raisons pour lesquelles je n'y parvienne pas, il y en a plein. Énormément. Mais je préfère éviter toute pensée pessimiste, ça ne m'aidera pas à aller de l'avant, au contraire. Je préfère croire aux paroles de Cole et ça me convient bien tout ça. Je lui parle ensuite de Myrddin, du fait que nous nous connaissons littéralement depuis la naissance et que rien n'a pu nous séparer réellement. Pas même les 6 années que Myrddin a passé à Londres. Oui, c'est beau et oui, cette amitié est sans doute la chose la plus précieuse que je possède et que je n'abandonnerais pour rien au monde. Mais je vois dans le regard de Cole que quelque chose ne va pas. Une sorte de tristesse, comme si lui n'avait jamais connu ça. J'ai juste envie de le prendre dans mes bras et de lui dire que s'il a besoin de construire une amitié qui dur et qui brave tout ce qu'on peut imaginer, alors je veux bien le faire avec lui.

Je regrette assez rapidement de m'être montrer un peu trop curieux, car le sourire du bel homme disparaît dès lors que je lui ai demandé pourquoi il était parti de la maison. Ses parents, homophobes, n'ont pas supportés son coming-out et l'ont tout simplement viré de chez lui. Je grimace et le regarde avec une profonde tristesse et une franche compassion.  « Merde … désolé ...» désolé, pour … ? De lui avoir poser la question à la base déjà ? Ou qu'il ait vécu ça ? Je n'ose même pas imaginer le calvaire que ça a dû être. Ce devait être horrible. Et dans le fond, je ne remercierais jamais assez ma mère de m'avoir accepter comme je suis et sans poser de questions.

Je ne dis rien de plus. Que puis-je bien dire dans ces conditions, franchement ? Je déglutis, touché par cet aveux. C'est peut-être ce qui me pousse à me confier un peu plus sur ma personne ? Peut-être est-ce le courage dont à fait preuve Cole pour me dire ça, qui fait que je lui avoue la vraie raison pour ma phobie des flammes. Lui aussi, il est désolé que ce soit arrivé. Il n'y peut rien et ça ne changera rien, mais savoir qu'il puisse me soutenir même s'il ne connaît pas toute la vérité est un baume pour mon cœur. Mais lui non plus n'insiste pas, préférant rebondir sur le fait que j'ai parlé de Scone et que du coup il se doute maintenant que je suis anglais, parlant en même temps de mon accent.  «Eh ouais, anglais pure souche » dis-je avec une certaine fierté, accentuant par la même occasion mon accent britannique.  « Je suis né et j'ai grandis à Cambridge. Et avant de partir pour Brisbane je n'ai jamais quitté la ville» expliquais-je

La suite de cette soirée, elle, aurait pû être éviter par pas mal de moyen. Déjà, Cole aurait put poser une autre question. Genre, il aurait pu me demander le titre de mon livre préféré ou quoique ce soit de ce genre. Et moi, j'aurais pu ne pas parler des drogues. Mais j'ai décidé d'être sincère et je remarque bien rapidement que lui aussi est sincère avec moi. Mais le genre de sincérité qui, sur le coup, nous font nous demander si on n'aurait pas préféré un mensonge.

Je suis peut-être naïf, mais je ne suis pas idiot. Le silence qui suit mon aveux en dit long. Et effectivement. Lorsque Cole m'avoue que la seconde raison pour laquelle ses parents l'ont viré de chez eux est le fait qu'il se drogue. Je lâche ma bière et me redresse lentement, alors que le monde semble s'écrouler autour de moi. Je m'efforce d'écouter Cole, mais mon cœur commence a s'emballer. Et non pas par amour ou parce qu'il m'excite, non. Par panique. Je remet brusquement toute la soirée en question, je commence a en vouloir à Lou de ne pas m'avoir prévenu, j'en veux à Cole pour sa sincérité, de gâcher un rêve qui aurait pu devenir réel. Et en même temps je m'en veux d'avoir encore une fois été naïf. Lou est une ancienne camé, les amis a elle sont tous le même cas pour la plupart, ou diable aurait-elle donc déniché un garçon clean ? J'aurais dû m'en douter.

Cole semble sincèrement mal à l'aise, vraiment. Il est désolé, il ne sait pas comment s'en sortir. Je vois bien qu'il a besoin d'aide, qu'il a justement besoin de cet ami dont je parlais juste avant. Mais en suis-je capable, psychologiquement ? Je sais que je m'attache trop vite et que je me donne toujours corps et âme quand il s'agit de mes amis ou des mes amours et voyez jusqu'où ça m'a poussé la dernière fois. Non, clairement, je suis faible, je ne peux pas être ce soutient pour Cole. C'est impossible.

Déviant le regard, je déglutis et hoche doucement la tête  « o...ok.» soufflais-je d'une petite voix  « Me ...merci de ta sincérité en tout cas. Je ...» je regarde vers la sortie puis me redresse, lâchant ma bière  « Je … on va arrêté là. Ce … c'est juste pas possible pour moi » dis-je, évitent tout contact visuel avec Cole  «demande a Lou, elle t'expliquera  » je prends une profonde inspiration puis pose mes mains sur les roues et me recule  « Je … je suis désolé » soufflais-je, alors que mon cœur se brise encore plus  «Bonne soirée » et sans un mot de plus, sans un regard en arrière vers Cole, je me détourne et sors du pub. Une fois à l'air libre, je me stoppe et me passe une main sur le visage.

Déglutissant, je sors mon portable et compose le numéro de Myrddin. Il m'a dit de toujours tout lui raconter, il saura trouver les mots directement maintenant et pas plus tard. En passant devant la vitre du pub pour me mettre de côté, je lance un coup d’œil à l'intérieur et sens mon cœur se serrer en voyant Cole seul à la table, immobile. J'hésite un instant à rentrer de nouveau, lui dire que je suis désolé pour ce que j'ai dit et que je serais là pour le soutenir, mais il est un inconnu. Pourquoi devrais-je soutenir quelqu'un que je ne connais pas ? Je détourne le regard et m'avance encore un peu pour me fondre dans la masse avant d'appuyer le bouton et appeler mon meilleur ami.
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