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Message(#)Invest in people who invest in you → Nina EmptyMer 19 Juil 2017 - 21:58

Nina ∞ Cole
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Les mains fripées et ridées j'ai l'impression d'avoir déjà 80 ans. C'est d'avoir gardé les mains dans l'eau toute la mâtinée qui les rend comme ça. Putain de dégât des eaux. Il fallait que la piscine s'invite chez moi bien sûr et bien évidemment ça pouvait pas arriver en plein été non bah non, il fallait que ça arrive au moment où il fait 14°C vraiment un pur plaisir. Je m'en veux d'être un tel bordélique, parce que du coup toutes mes affaires étaient sur le sol, alors je vous laisse imaginer ce qu'il en reste. Comme si je ne prenais pas déjà assez l'eau tout seul il fallait que mon appartement coule avec moi, merci le titanic des temps modernes. Du coup j'ai l'air bien avec mes vêtements qui gouttent et mon sac trempé qui pèse deux tonnes à attendre sur le trottoir, on dirait une girafe à la sortie de l'Arche de Noé. Bien sûr quand j'ai vu l'océan pacifique dans mon appart' ce matin, je me suis dit que j'allais appeler Nina. Tout simplement parce que je sais qu'elle habite dans le même coin que moi et qu'elle ne va pas poser de question et simplement venir me chercher. Oui, parce que pour l'instant je lui ai simplement dit que j'avais besoin d'elle pour venir me chercher. Je ne lui ai pas encore dit que je n'avais plus d'appart' disponible et que retourner toquer à la porte de mes parents pour qu'ils me prêtent une de leurs résidences n'était même pas une solution envisageable. Je ne lui ai pas encore dit non plus que du coup si je pouvais rester un peu chez elle ça serait cool. Donc oui je me sens un peu comme un déchet actuellement. Surtout que je peux voir toutes les têtes de mes voisins qui regardent à travers leurs fenêtres, sûrement en se demandant ce qu'il a encore bien pu arriver au mec bizarre du 77. La plupart me considèrent juste comme un gars bizarre et évitent simplement de sympathiser avec moi et ça me convient très bien comme ça. Vaut mieux se faire petit et rester seul plutôt que de commencer à devenir trop important dans le quartier, si les gens commençait à poser des questions ça pourrait devenir un peu chaud pour moi. Du coup en attendant Nina je m'assois simplement sur le bord du trottoir, mon téléphone dans une main, et je m'allume une clope dans l'autre. Qui sait peut-être que ça permettra de faire sécher mes vêtements.
J'entends des bruits de pneus qui se rapprochent et je comprends assez vite que ma sauveuse est arrivée. Je me lève, écrase ma clope, et ouvre la portière de sa voiture qui s'arrête pile devant moi. Je baisse ma tête afin que Nina puisse me voir, avant de lui décocher un petit sourire gêné : « J'espère que ça dérange pas que je sois un peu mouillé ? » Je sors un torchon qui a survécu au naufrage de ma poche, il est un peu humide mais fera l'affaire pour au moins protéger le siège de la voiture de Nina. Je dépose donc le tissu sur le siège avant de m'asseoir dessus. « Je pense à l'état de ta caisse, tu vois que je suis quelqu'un avec des préoccupations de bons samaritain! » Je lui décoche cette fois ce petit sourire taquin qu'elle connaît bien et dont j'aime user avec elle.  
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Message(#)Invest in people who invest in you → Nina EmptyJeu 20 Juil 2017 - 2:26

Nina commençait à s’inventer des théories du complot, refusant de croire que tous ses appels à l’aide en l’espace de si peu de temps n’étaient que des coïncidences. On était peut-être en train de la tester, la personne qui cherchait sa rédemption mettait encore quelques étapes pour qu’elle puisse amasser quelques points bonus sur son début de route vers le paradis. Elle avait fait plus de bonnes actions en trois semaines que durant ces dernières vingt années… mais Cole, Cole, ça n’en faisait pas partie. Elle n’avait jamais compté avec lui. Rien qu’au bout de quarante secondes de conversation, il lui avait énoncé son besoin et elle s’était contentée d’accepter, en lui disant d’attendre, cela n’allait être qu’une question de minutes puisqu’il était chez lui. Personne ne savait vraiment que Cole et elle se connaissaient plus que ça, ils se seraient sûrement demandé la nature de leur relation mais il fallait se rendre à l’évidence, ils n’étaient rien de plus que des potes. Alors pour justifier qu’elle veillait ainsi sur lui, elle était prête à évoquer une charte des bons copains de soirées, à force de le côtoyer, elle avait déjà une bonne dizaine de commandements en tête. Dès qu’elle l’aperçoit, elle se souvient pourquoi elle l’aime bien ; c’est sûrement le seul type du quartier qui se fichait d’avoir l’air d’un clodo, assis comme ça, sur le trottoir avec tout son bordel. Est-ce qu’il partait ? A voir son gros sac, il se préparait peut-être à faire une randonnée ou un truc dans le genre, peut-être qu’il s’était trouvé un copain sportif et qu’ils allaient faire un week-end nature en amoureux. Sa théorie tomba à l’eau quand elle le vit jeter sa cigarette par terre avant de monter. Elle ne remarqua qu’il était effectivement trempé seulement quand il fit sa remarque, d’un air faussement innocent. Elle fit une grimace alors qu’il montait. Instinctivement, elle détailla son visage… non, il n’avait pas l’air déchiré… alors dans quoi s’était-il encore fourré ?! Elle leva les yeux au ciel devant ses plaisanteries. « Ne te donne pas cette peine, explique-moi plutôt comment tu es venu à penser que prendre une douche tout habillé était une bonne idée… et puis sortir comme ça en plein hiver, tu veux crever avant l’heure ? » Elle n’était pas médecin donc elle ignorait si cela sentait la pneumonie mais elle pouvait dire qu’il venait d’augmenter ses chances de choper un rhume. « Où est-ce qu’il faut conduire la marquise ? » Il voulait qu’elle vienne le chercher mais ensuite, il n’avait pas été très coopératif en matière d’échanges d’informations. Elle avait l’habitude, ils se parlent très peu la plupart du temps, car quand elle jouait le taxi pour lui, il était toujours loin d’être en état de parler.

Sans poser de questions, elle se contenta de le conduire chez elle dès qu’il l’avait commandé mais se sentit un peu plus concernée quand elle le vit monter dans son appartement avec son gros sac. Elle l’interdit de franchir le pas de sa porte envoyant qu’au fil de ses pas, il laissait une traînée de gouttelettes d’eau par terre. « Ok, reste-là deux secondes. » Elle se dépêcha de lui faire un petit endroit sur le canapé où il pourrait se poser, avec en dessous de lui multitudes de serviettes et de serpillières, elle lui donna ensuite le feu vert pour entrer. Comme à son habitude, avec Cole, elle ne lui posait aucune question, considérant qu’il n’avait aucun compte à lui rendre. Pourtant, elle le fixait clairement avec une expression l’air de dire ‘Regarde-toi. T'as clairement intérêt à me donner une explication plausible pour que je puisse encore défendre ta cause.
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Message(#)Invest in people who invest in you → Nina EmptyJeu 20 Juil 2017 - 10:28

Je ne peux m'empêcher de rire quand Nina me demande d'où m'est venue l'idée de prendre une douche habillé, simplement parce que je me rappelle que je ne lui ai pas vraiment expliqué l'état dans lequel j'étais avant qu'elle vienne me chercher, et qu'elle doit sûrement se demander ce que j'ai bien pu faire, encore une fois. Oui, encore, parce qu'il faut dire que je lui en fais baver parfois, je lui ai souvent demandé de venir me chercher quand j'étais trop déchiré pour me rappeler de mon propre prénom, simplement parce qu'elle me comprend. Elle sait comment je fonctionne, elle ne me pose jamais trop de questions, bien sûr elle essaye de m'aider, et je sais que je dois être comme un boulet pour elle quand je ne suis pas ses conseils, mais elle reste avec moi quand même. Et le pire c'est qu'elle ne compte pas ses heures. Je commence à me sentir de plus en plus mal quand je pense à ce que je vais lui demander une fois que je serai chez elle. « Tu me connais voyons, si je voulais pas crever avant l'heure je serai clean depuis longtemps! », dis-je, encore une fois avec ce petit sourire rien qu'à moi. C'est un peu un mécanisme de protection, d'utiliser l'ironie comme ça, et je sais que Nina est consciente que je suis comme ça et que c'est juste une façon bizarre de plus de me préserver. Elle me demande où elle est censée m'emmener, c'est vrai qu'encore une fois je n'ai pas été vraiment clair. Je n'ai même pas le temps de répondre que déjà elle remet la voiture en marche, sûrement parce qu'elle sait bien qu'elle n'a qu'à m'emmener chez elle. C'est ça qui est bien quand quelqu'un vous connaît du bout des doigts. La plupart des gens verrait ma relation avec Nina comme plutôt atypique, mais pour moi c'est une des seules relations stables que j'ai possède, et surtout une des seules que je tiens à garder.

Le reste du trajet se passe dans le silence, sûrement parce que le trajet est trop court pour entamer un nouveau sujet de discussion, et puis aussi parce que je sais que si je parle je vais devoir tout déballer à Nina, et je ne tiens pas à le faire dans une voiture en train de rouler, ça serai beaucoup trop dangereux pour nous tous. Une fois arrivé, je descend de la voiture, et commence à monter dans l'appartement de Nina. Je ne me rends même pas compte que je laisse une traînée de gouttes derrière moi, actuellement la seule chose qui me préoccupe c'est le bruit atroce que font mes chaussures à cause de toute l'eau qu'elles retiennent. Une fois à l'intérieur, comme Nina me demande de patienter un peu, j'entreprends donc d'enlever mes chaussures et les laisse sécher dans l'entrée. Nina me fait signe que je peux entrer, et je me pose sur le canapé où elle a déposé un nuage de serviettes pour protéger son intérieur, et aussi pour me permettre de sécher. « Merci pour les serviettes. » Encore une fois ma pudeur sociale m'empêche de la remercier pour tout ce qu'elle a fait pour moi déjà, mais je pense qu'elle me connaît assez bien pour savoir que ce merci veut déjà dire beaucoup venant de moi. Je vois son regard et je sais qu'elle attend une explication pour justifier mon état, et de préférence une explication qui n'inclut ni seringue, ni poudre, ni quoi que ce soit. Ça tombe bien parce que pour une fois, c'est ce que je peux lui donner. « Alors, euh ... » Je me suis lancé sans vraiment savoir par où commencer, du coup je me sens obligé de me couper afin de remettre mes idées en ordre avant de poursuivre : « Déjà premièrement c'est pas vraiment ma faute cette fois. » Juste histoire de la rassurer un petit peu. « J'étais chez moi, et je dormais la nuit comme une personne normale, et ce matin je me réveille tu vois normal je me lève, et là je sens que le premier pied que je pose sur mon parquet devient instantanément trempé. » Et le pire c'est que c'est vraiment comme ça que ça s'est passé. « Donc comme tu as sûrement deviné, y'a un putain d'océan qui s'est invité chez moi, et tu connais ma conception du rangement, du coup toutes mes affaires sont dans le même état que celles que j'ai sur moi actuellement... » Je prends une pause simplement pour lui laisser le temps de réfléchir un peu à ce que je viens de lui dire, peut-être de me sonder pour être sûre que je dis la vérité. Après tout je ne vais pas nier que certaines fois je lui ai menti pour ne pas la décevoir, ou simplement pour ne pas l'énerver ou lui faire du mal, ce n'est pas toujours facile de voir ce regard chez les gens, celui qui montre qu'on les a déçu. Mais cette fois pas de raison d'avoir peur, il n'y  que la vérité qui sort de ma bouche. Encore un pas vers le chemin de la rédemption, paraît-il. « Du coup j'ai essayé de sauver ce que j'ai pu pendant toute la matinée et après je t'ai appelé... » Je me mord la lèvre parce que je sais très bien que le pire est encore à venir et que je n'ai pas encore tout déballé. Je préfère y aller progressivement et finit simplement par dire : « Donc comme tu me vois là, bah, je suis un peu à la rue pour une durée indéterminée... » Je relève la tête une fois que cette phrase est sortie de ma bouche afin de regarder Nina, dans l'attente de la tempête qui va peut-être s'abattre sur moi.
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Message(#)Invest in people who invest in you → Nina EmptyJeu 20 Juil 2017 - 14:23

Elle se demandait si le charme de Cole, qui lui permettait de s’en tirer avec presque tout et n’importe quoi, n’agissait que sur elle ou bien, tous les gens qu’il croisait l’aimait automatiquement en posant les yeux sur sa bouille. Elle l’aimait bien, elle lui reconnaissait un bon fond et il avait toujours été gentil avec elle, même avant qu’elle ne joue les preux chevaliers pour sauver une princesse dans une tour haute, bien trop haute, puisqu’elle planait carrément à mille lieues au-dessus des cieux. De même pour son humour qui lui arrache des sourires malgré elle, son auto-dérision et la simplicité dont fait preuve le bonhomme l’inspire, Cole, c’est comme un vent de fraîcheur qui calme momentanément les braises en elle. Et puis, lui aussi c’était un ange déchu, ils venaient du même milieu, après tout. Il ne lui avait jamais donné les raisons de sa descente aux enfers mais peu importe, ça le rendait encore plus sympathique à ses yeux et elle ne l’avait jamais jugé.

Une fois arrivés chez elle, après qu’elle ait fait le nécessaire pour limiter les dégâts d’une masse mouillée sur son canapé en daim, elle l’invite enfin à entrer. Une bonne hôtesse lui aurait sûrement proposé à boire ou à manger, il devait avoir eu une matinée mouvementée, mais elle oublia ces bonnes manières et se posta en face de lui, bras croisés, en attendant qu’il parle. Elle l’écoute attentivement, elle s’attend déjà à ce que ce soit une histoire de ouf, digne d’autres aventures rocambolesques qu’il lui avait déjà racontées mais finalement, il jouait juste de malchance. Le pauvre. Elle ne parvient pas à cacher son petit sourire moqueur. Nina n’était pas la personne à aller voir si on espérait ne serait-ce qu’un chouïa de compassion. Elle assimilait tout ce qu’il disait et la façon dont il racontait tout ça, aidait son imagination à se dérouler le fil des événements, la rendant encore plus amusée par ses déboires. Sa tête bougeait à intervalles à régulier, faisant comprendre à Cole qu’elle suivait toujours ses paroles jusqu’à ce qu’il arrive à la conclusion de son histoire. Sûrement contre toute attente, elle éclata de rire alors qu’il relevait les yeux vers elle. « C’est toujours un plaisir de traîner avec toi, je me sens mieux maintenant que je sais que même en enchaînant les emmerdes, je suis reste carrément mille fois plus chanceuse comparée à toi. » Non, elle n’avait pas saisi la suggestion dans la phrase et le ton de Cole, non, elle n’avait pas compris qu’il formulait une demande. Comme d’habitude, elle s’imaginait qu’il venait s’épancher un peu auprès d’elle car c’était son rôle attitré et elle se plaisait à veiller sur lui, puis il irait vers ses autres copains, il se débrouillerait bien pour trouver un toit. Elle ne se doutait pas une seule seconde qu’il se tournait vers elle en espérant qu’elle accepte de l’héberger pour un peu plus qu’une nuit, c’est pourquoi elle enchaîna. « Ils en ont pour combien de temps pour remettre ton appartement en état ? Tu pourras me passer les clés si tu veux, je pourrai aller vérifier tout ça, si tu squattes loin du quartier pendant quelques temps. » Elle sentit comme un malaise, une gêne passer sur le visage de Cole, elle l’interpréta à sa manière. « Oh ! T’as raison, je vois que tu n’as pas l’air bien, on règlera ça plus tard. » Elle interrompit leur échange en bougeant de sa place. Nina donnait l’air d’être hyperactive car rien qu’en quelques secondes, elle s’était éclipsée pour revenir avec des vêtements soigneusement pliés entre les mains. « C’est des vêtements de mon copain, je te les prête en attendant. File sous la douche, tu connais la maison. Je m’occupe de faire sécher tes affaires. » Elle ne lui laissa pas le temps de répliquer et lui mit les habits entre les mains. Voyant son air hésitant, elle s’arrêta en plein élan de ramassage d’affaires mouillées. « Bah alors, Harvey, qu’est-ce que t’attends ? » demanda-t-elle, surprise de son manque de réaction.
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Message(#)Invest in people who invest in you → Nina EmptyJeu 20 Juil 2017 - 19:24

Je me mord la lèvre une nouvelle fois quand je me rend compte au vu de la réponse de Nina qu'elle n'a pas compris que j'essayais subtilement de formuler une demande. Je décide de repousser ma demande à un peu plus tard, quand l'occasion se représentera, après tout on est pas pressé non ? Procrastinateur va, ça me perdra. En même temps le fait qu'elle n'ait pas compris et la réponse qu'elle me sert me donnent presque envie de rire, et me rappellent pourquoi je l'apprécie tant : parce que Nina est profondément elle-même. Quand elle pense quelque chose, elle n'hésitera pas à le dire même si certains, un peu susceptibles, pourraient y voir des raisons de se vexer. « Je suis heureux de savoir que mes mésaventures servent au moins à ton divertissement, et à remonter ton moral je me sens direct beaucoup mieux c'est fou ! » Là aussi, je suis heureux d'être avec elle et de savoir que je peux simplement être moi-même et user de cet humour un peu particulier que là aussi certains susceptibles pourraient mal prendre.
Un sourire fleurit sur mon visage quand elle propose de m'aider avec mon appartement, même si elle n'a pas saisi ma première tentative de requête. Là encore cela revèle son caractère bienveillant à mon égard, j'avoue que je ne comprend pas toujours d'où il sort, sûrement parce que je n'ai pas l'impression de le mériter, mais dans tous les cas elle est là et ça me fait du bien. « Pour l'appart ils m'ont dit qu'ils savaient pas vraiment pour combien de temps ils en auraient, ils ont pris mon numéro et vont me recontacter normalement mais bon tu les connais, je pense pas vraiment qu'ils vont se presser hein... » Une gêne s'installe un peu sur mon visage alors que je réfléchis à comment répondre à la deuxième partie de sa phrase en essayant de lui demander si je peux rester chez elle. Toutefois elle semble interpreté mon air un peu étrange avec mon état, c'est-à-dire trempé de la tête aux pieds depuis un moment. Elle commença à bouger dans tous les sens, elle est comme ça Nina un côté un peu frénétique, elle aime être en action, surtout quand c'est pour s'occuper de moi j'ai l'impression. Je souris alors qu'elle me met les habits de son copain entre les mains en m'ordonnant presque d'aller prendre une douche. Seulement je me rend compte que je me dois de lui demander ce qui me torture l'esprit depuis que je suis monté dans sa voiture. Après tout, attendre ne changera pas l'issue de sa réponse, et puis j'espère qu'elle arrivera à comprendre que je suis en galère et que je ne lui aurait jamais demandé ça en temps normal. Après il serait normal qu'elle ne veuille pas m'accueillir après tout elle a sûrement des trucs à faire, et puis bon accueillir un camé chez soi n'est sûrement pas dans la to do list des gens normaux. Je me mords une dernière fois à la lèvre alors qu'elle me demande ce que j'attends, allez quand il faut y aller, il faut y aller. « En fait euh... » Une fois encore je cherche mes mots pour choisir ceux qui conviennent le mieux, « Je me demandais si je pouvais rester chez toi, en attendant que les affaires s'arrangent? Je sais que c'est beaucoup te demander et je ne veux pas m'imposer c'est juste que... C'est vraiment la dèche. » Je préfère être franc avec elle en lui avouant un peu à ma manière que j'ai pas vraiment une autre solution. Un silence s'installe et je ne sais pas vraiment quoi dire, alors comme à mon habitude j'essaye simplement de détendre l'atmosphère qui semble s'être tendue en même pas 30 secondes, « S'il te plaît si tu me frappes, pas dans les chevilles ».
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Message(#)Invest in people who invest in you → Nina EmptyVen 21 Juil 2017 - 0:33

Leur duo pouvait survivre à toutes les épreuves, elle en était persuadée. Elle avait grandi seule, sans frères et sœurs, mais il faisait office de grand frère pour elle. Un type, un peu boulet, un peu paumé et ce n’était pas un pokémon de type gendre idéal – surtout avec sa dégaine actuelle, mouillé de la tête aux pieds, l’air exténué – mais il savait la faire rire. Il réapparaissait maintenant, comme une fleur, sans savoir à quel point elle n’avait pas ri spontanément depuis longtemps, alors qu’elle en avait réellement besoin. Elle lui lança un regard complice tout en gloussant avant d’afficher une mine plus sérieuse quand il évoqua ses futurs travaux. Elle comprit qu’il se retrouvait à la rue pour une durée indéterminée. « Je suis sûre qu’on pourrait régler tout ça très vite, en deux-trois coups de fil. Il suffit simplement d’avoir les bons arguments. » lâche-t-elle, la voix qui s’élève, guillerette, sous-entendant qu’il ne suffisait qu’un mot de Cole pour qu’elle s’en charge. Elle faisait référence à l’argent, évidemment, Nina réglait les trois-quarts de ses soucis avec des chèques. Son sourire encore plus brillant dévoile clairement comme elle a été impactée par son éducation et le milieu privilégié dans lequel elle a toujours grandi. Elle le garda pendant qu’elle lui proposait de prendre une douche, pour qu’il se sente mieux. Nina avait cette manie de vouloir s’occuper les mains et l’esprit dès qu’elle était tourmentée par des pensées indésirables. Tout avait toujours été si facile jusque-là… car maintenant, sa vie était complètement bouleversée parce qu’elle se retrouvait capable de ressentir des sentiments. Si elle avait su toutes les galères dans laquelle elle allait être empêtrée, elle aurait continué sur le même chemin que celui de ces dernières vingt années. Nina devait payer les conséquences de ses faiblesses d’âme, elle voulait tout réparer, oublier le virage qu’elle avait fait et revenir à l’ancienne Nina. Et c’est exactement à cause de tout ce merdier qui lui tombait dessus qu’elle fut tranchante. En un clin d’œil, le soleil sur son visage fut recouvert par d’épais nuages ; l’orage menaçait. Un froid s’installa. Elle ne le ménagea pas. « Non, tu ne peux pas. » Elle leva les yeux vers lui, l’air sévère, la dureté de son regard témoignant de sa fermeté. « C’est pas une histoire de place et ça n’a rien à voir avec toi mais je ne peux pas t’accueillir, pas maintenant. » Elle fit volte-face, fixant la fenêtre de son appartement qui laissait passer un faible rayon doré. Elle comprenait, maintenant, son air gêné, il voulait lui demander ce service et un autre jour, elle le lui aurait proposé avant même qu’il n’ait ouvert la bouche mais pas aujourd’hui. Elle se tourna légèrement, lui apparaissant de profil, cette fois, l’air en pleine réflexion. « C’est que… » Nina soupira avant de revenir faire face à Cole. Cet idiot trouva bon de caler une plaisanterie, toute les traces de son air grave s’évanouirent d’un seul coup, elle laissa échapper un petit rire. « Frappe-toi tout seul pour moi, où tu voudras, vas-y, je te regarde. » Un air de défi dans le regard, elle ne se doute pas une seule seconde qu’il fera le clown devant elle. « C’est pour te punir de me mettre dans l’embarras comme ça. ( Elle redevint sérieuse. - Cole, t’as vraiment mal choisi ton moment. Si tu savais comme je fais n’importe quoi avec ma vie... j’ai l’impression d’être dans une voiture magnifique, de m'être élancée avec sur l’autoroute à toute allure, en oubliant qu’en fait… je ne sais même pas conduire. » D’où lui venaient ces métaphores automobiles d’un coup ? Elle-même l’ignorait, se trouvant ridicule d’utiliser pareille analogie mais cela avait le mérite d’être pertinent. Elle nageait en plein cauchemar. Même en essayant d’éviter le regard de son ami, elle n’échappait pas à l’ambiance pesante qu’elle avait installé. Cela ne faisait qu’ajouter une autre préoccupation à son visage déjà déformé par la confusion.
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Message(#)Invest in people who invest in you → Nina EmptyLun 24 Juil 2017 - 17:39

Mon visage s’agrémente d'un sourire quand je la vois glousser à ma plaisanterie. La présence à toute épreuve de Nina me fait du bien et me rassure vis à vis du fait que certaines choses ne changent vraiment pas. Alors qu'elle évoque le fait qu'"on" pourrait régler mon problème plus rapidement avec les bons arguments, je sais qu'elle parle d'argent et je me rappelle alors qu'elle vient du même milieu que moi, enfant de riche, prêt à donner son argent à droite à gauche à qui en a besoin parce qu'après tout, on en a toujours trop eu. Toutefois, mon rapport à l'argent est un peu différent du rapport de la plupart des autres riches à l'argent. Utiliser l'argent de mon père me dégoûte, parce que je sais d'où il vient, je sais ce qu'il a causé, l'effet qu'il a eu sur moi. Je ne cesserai jamais de prôner le fait que l'agent a bel et bien une odeur, et je ne peux alors m'empêcher de lui répondre sur un ton quelque peu mélancolique que « Parfois les bons arguments créent plus de problèmes qu'ils n'en résolvent. »

J'ai bien vu son visage changer dès que j'ai eu posé la question fatidique, je savais ce qu'il allait me tomber dessus, et pourtant, la peur n'évitant pas le danger, ce que je craignais le plus était en train d'arriver : elle me refoulait et le faisait dans les règles de l'art, sa réponse me faisait presque plus d'effet que de se prendre un râteau quand on est au collège. Je ne sais que dire alors que je vois son regard comme je ne l'ai jamais vu, empli de d'une dureté que je ne lui connais pas mais qui fait parti de son caractère, simplement pas avec moi en tant normal. Je sais alors que j'ai peut-être fait une erreur, et ma seule peur désormais est d'avoir changé quelque chose et surtout abîmé quelque chose à une relation beaucoup trop importante pour moi. Le froid désormais installé ne fait qu'empirer ma situation. Toutefois, je ne peux m'empêcher de pousser un soupire de soulagement quand Nina esquisse un sourire et lâche même un léger rire à ma bêtise. J'ai l'impression qu'une partie de ma pression est alors retombée, et comme elle m'a demandé de le faire, je me donne moi-même un petit coup de poing ridicule sur l'épaule, avant de la regarder d'un air mi-rieur mi-désolé, « C'était pour que ce soit comme si c'était toi qui m'avait frappé. » Bien sûr je dis ça sur le ton de la rigolade, car je ne doute pas une seconde que si nous devions nous battre pour une quelconque raison, elle me mettrait certainement la misère. Elle se lance ensuite dans une sorte de métaphore automobile très imagée, sortie de ce contexte cela pourrait sembler incompréhensible mais je sais ce qu'elle ressent. D'un coup un nouveau poids s'abat sur mes épaules : la culpabilité. Je me sens bête de n'avoir pas remarqué que peut-être pour une fois c'était elle qui avait besoin de moi, je me sens égoïste de n'avoir pensé qu'à moi. Je finis par chercher Nina du regard, pour voir ses yeux pleins de pudeur qui viennent pourtant de se confier un peu à moi. Je lui réponds enfin en prenant, pour une des rares fois, un ton sérieux, je sens que ma voix est quelque peu tremblante, simplement parce que je m'en veux : « Pardon Nina. Je suis désolé, je suis con tu sais et je n'ai pensé qu'à ma gueule sur ce coup là. Je suis vraiment désolé. Et tu sais, je sais que je peux être un abruti mais je suis là pour toi, je pourrai peut-être pas t'aider correctement mais j'essayerai toujours... » Je réalise toutes les fois où elle m'a aidé alors qu'elle même n'était peut-être pas au mieux de sa forme, je réalise que je ne lui demande jamais comment elle va, et que ça ne me frôle même jamais l'esprit qu'elle aussi doit avoir des problèmes et des jours sans. Je me sens vraiment con, après tout c'est vrai qu'on ne se voit pas souvent mais à ce moment précis, j'ai l'impression que je n'ai jamais vraiment été là pour elle. « Pour toutes les fois où tu m'as aidé, il est peut-être temps que les rôles changent un peu non ? » Je laisse ma question en suspens, parce qu'elle n'attend pas vraiment de réponse car de toute façon je vais essayer de m'occuper d'elle désormais. M'occuper d'elle, du mieux que je peux du moins, pas sûr que ce soit suffisant mais je lui dois d'essayer. « Par contre il va falloir que tu m'en dises un peu plus sur l'autoroute sur laquelle tu conduis pour qu'on puisse essayer d'améliorer ce problème de voiture. » Je lâche en sourire en reprenant son métaphore automobile, simplement pour amener de la légèreté tout en lui demandant de me parler un peu de ses problèmes.  
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Message(#)Invest in people who invest in you → Nina EmptyVen 28 Juil 2017 - 14:43

Parfois les bons arguments créent plus de problèmes qu'ils n'en résolvent.  Sa réflexion n'est pas une critique mais elle laisse Nina pensive. Elle sait profondément qu'il a raison. Il n'y avait qu'à les voir, eux, ces enfants élevés dans l'opulence. S'ils n'avaient jamais manqués de rien, ils ne pouvaient pas non plus se sentir heureux. À force de voir défiler tous les objets désirés défiler sans même peinée pour les obtenir, elle s'était retrouvée blasée. Les billets avaient effacé les vrais sentiments, la rendant incapable de ressentir quelconque émotion. Tout était fade, vide de sens et elle, comme Cole, s'étaient réfugiés dans les paradis artificiels. Refuges éphémères, ils vous finissaient par vous entraver puis vous emprisonner, sans même que vous vous en rendiez compte, c'était devenu l'enfer. Elle avait réussi à s'en sortir car elle n'avait jamais plongé trop profondément dedans. Non, tous les problèmes de Nina venaient d'elle-même, elle s'en créait des tas, volontairement ou non, et vu qu'ils naissaient bien plus vite qu'elle ne les résolvaient, elle ne voyait plus le bout du tunnel. Ce n'était pas la faute de Cole mais par conséquent, elle ne pouvait pas l'accueillir chez elle, pas tant que sa vie ressemblerait à un immense bordel. Son appartement, maintenant impeccablement rangé depuis son altercation avec Azur, était son havre de paix, son cocon. Le seul endroit où elle pouvait s'isoler seule, ne plus penser à rien et profiter des propre compagnie, se soignant avec de la musique et des livres. Son expression lui fait de la peine après son refus, comment lui faire voir qu'elle était sûrement la plus désolée des deux, impuissante, incapable de remplir sa mission secrète, celle de veiller sur lui coûte que coûte. Il n'y est pour rien. Elle l'aurait fait avec grand plaisir parce qu'il était gentil comme un cœur et qu'il était rare déjà pour elle de tolérer quelqu'un mais en plus, là, elle adorait largement la compagnie du bonhomme. Il lui rappela à quel point elle l'appréciait en faisant le clown devant elle. Son visage s'illumine, en un rien de temps quand il est là, quand ils s'échangent des plaisanteries enfantines, elle rit sans se faire prier. « T'es bête. » lui lance-t-elle, son air et son ton font largement comprendre que c'est moins un reproche qu'une marque d'affection. Mais très vite, elle doit revenir à la réalité, il faut qu'elle soit diplomate, qu'elle use des paroles nécessaires pour se dégager de cette situation. Cole fait de la résistance, sa réaction surprend Nina et elle ne cache pas sa confusion au fur et à mesure de ses paroles. «Pourquoi tu... ?» bafouille-t-elle. Il poursuit, visiblement déterminé à lui prouver quelque chose. Cole ne cesse de la surprendre, il tient un discours si touchant, avec un tel sérieux qu'il ne lui avait jamais révélé, la gamine ne sait plus où se mettre. En si peu de mots, il répétait qu'il était désolé, sans oublier de se traiter de con et d'abruti... elle savait qu'il n'était pas du genre à vouloir l'attendrir pour la convaincre. Sans le connaître vraiment, elle ne doutait pas de la sincérité de ses paroles. Elle a usé son quota de larmes pour le mois mais elle n'a pas besoin de pleuré, on peut lire sur son visage comme elle est touchée. Encore plus quand il glisse sa petite question, innocente aux premiers abords, mais remplie de bienveillance et de bonnes intentions. Elle sourit, c'est plus fort qu'elle. Elle ne s'était jamais imaginé qu'un jour on puisse lui parler ainsi, l'idée même qu'on puisse lui vouloir du bien lui semblait incongrue. Elle n'avait jamais eu d'amis dans sa vie. Sa relation avec Cole la forçait à réfléchir. On ne récolte que ce que l'on sème, or elle avait toujours été gentille avec lui et avant, elle était profondément convaincue de la nature mauvaise des Hommes. Il venait de lui prouver le contraire. Un silence plane. Il la fixe. Elle détourne le regard avant d'oser faire de même. Une part d'elle voudrait s'opposer encore, ériger d'autres barrières pour se protéger mais ce regard fait fondre les dernières résistances. « Cole, tu ne devrais pas ressentir le besoin de faire ça pour moi. Tu ne me dois absolument rien. » Elle sourit, résignée. Sa main trouve l'épaule de son acolyte, qu'elle tapote doucement avant de la retirer. Elle garde un air pensif. « À défaut de pouvoir gagner un Oscar pour cette formidable déclaration, tu me fais reconsidérer mon 'non'. » Nina et son goût de la mise-en-scène, Nina et ses énigmes. Elle le laissa méditer sur sa phrase en ne voulant pas préciser si cela signifiait un oui définitif, temporaire? S'il pouvait rester cette nuit ou le temps qu'il lui fallait ? Bref, pour l'instant, cela signifiait simplement que Cole pouvait rester et que pour  le reste, ils aviseraient. Amicale oui, cela ne l'empechait pas d'être franche. « Je ne doute pas que tu sauras faire preuve de savoir-vivre mais j'ai juste une seule condition... tu ne te cames pas ici. » Ses yeux font 'Compris?' alors qu'elle le fixe avec gravité. Au risque de le blesser, elle se sent obligée de préciser. Ce n'est pas pour être méchante, il comprendra sûrement les raisons de sa clarification. Elle se radoucit ensuite. « File sous la douche, pendant que je nous prépare le déjeuner. On a toute la soirée pour faire la vidange. Et toi aussi, tu devras passer au contrôle technique, depuis le temps qu'on ne s'est pas vus. » Nina redevient joyeuse, taquine, comme toujours quand elle est avec Cole. Elle lui lance un regard complice avant de passer derrière les fourneaux. Le menu était déjà fixé dans sa tête mais il lui faudra simplement tripler la ration de pâtes et de sauce, se disant qu'un grand gaillard comme lui, après tout ce qu'il venait de traverser ce matin, aurait pu dévorer un bœuf entier. Fredonnant doucement, elle s'affaire à la préparation, laissant les assiettes et les couverts de côté pour qu'il mette la table à son retour.
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Message(#)Invest in people who invest in you → Nina EmptyVen 28 Juil 2017 - 18:55

Je sens que ma remarque sur l'argent ne la laisse pas indifférente, elle sait ce que c'est, tout comme moi, c'est ce qu'il fait que nous avons tant en commun, elle me comprend tout comme parfois j'arrive à la comprendre car nous sommes passés par les mêmes endroits, connaissons les mêmes recoins sombres où peu d'âmes se sont aventurés comme nous l'avons fait. Je n'ai jamais connu Nina en tant que camée, mais n'empêche que je vois bien ce à quoi elle devait ressembler, simplement une fille comme moi, qui est désormais devenue une bien meilleure personne que moi. Malgré le sérieux de la conversation, mes bêtises continuent de la faire rire, mais maintenant son rire prend une autre dimension pour moi, je n'ai plus envie de la faire rire pour qu'elle m'accueille chez elle, mon but est désormais beaucoup plus lointain. Je veux la faire rire car ça me prouve qu'elle est encore là, que je peux l'aider à ma façon, qu'il y a encore quelque chose à faire. S'il y a bien une chose que la vie avec mon père m'a apprise c'est ça, avant de tremper dans ses affaires louches, avant mon coming out, et tout ce qui en a coulé, mon père riait beaucoup. Puis le temps a passé, il riait de moins en moins. Et le jour où je suis revenu de ma première cure, toujours moi-même, il a cessé de rire. Donc un bon point pour moi, qu'elle soit encore assez bon public pour rire à mes sottises.
Je sens que mes paroles réussissent à la toucher malgré tout, qu'elle ressent ma sincérité qui est bien réelle et présente, j'ai toujours eu du mal à exprimer mes sentiments et ce que je pense réellement, sûrement parce que ce n'était pas vraiment quelque chose qui se faisait dans ma famille et dans le milieu dans lequel j'ai évolué ensuite, mais parfois pendant des moments comme ceux là, en sentant que j'ai vraiment merdé ou quelqu'un à qui je tiens a vraiment besoin de moi il m'arrive de savoir trouver des mots un peu plus justes qu'à l'accoutumée on va dire. Elle détourne le regard du mien, comme si il était un peu trop difficile de le soutenir, j'ai juste le temps de voir dans ses yeux une lueur inédite, que je n'ai encore jamais aperçue. Je ne saurai mettre un nom dessus, mais en tout cas, je sens que quelque chose se créé à ce moment précis, alors qu'en fin de compte il ne s'est pas passé grand chose. Tout en me tapant l'épaule, elle m'explique que je ne lui dois rien, et je lâche en sourire « C'est pas une question de devoir tu sais, c'est simplement que j'ai envie de te soutenir, si tu en as besoin. » Je tiens à ma précision quant à son besoin, je sais, même si dans le fond on ne se connaît pas tant que ça, qu'elle est assez fort pour se soutenir toute seule, mais le fait qu'elle m'ait mentionné le fait que sa vie part dans tous les sens me fait sentir que peut-être, elle pourrait avoir besoin de quelqu'un. Alors je ne suis peut-être pas la meilleure personne, mais après tout je suis là. « Quoi ? J'aurai même pas d'Oscar ? Bordel c'était ma seule motivation pour mon futur j'y croyais vraiment là tu brises mes rêves... » Je ne sais pas trop ce que la deuxième partie de sa phrase peut bien vouloir dire, mais je ne veux pas qu'elle pense que j'ai dit tout ça simplement pour gagner mon toit. « Plus sérieusement, ne te sens pas obligée, je... » Je n'ai pas le temps de finir qu'elle me coupe, et je comprend alors qu'elle accepte de m'accueillir gracieusement, et je dois bien dire que je ne comprend pas trop sa décision bien que j'en sois très reconnaissant. Elle me précise alors que si je reste, je ne me came pas ici, ce que je comprend tout à fait, de toute façon je compte bien lui laisser son intimité, je ne veux pas m'imposer dans sa vie. « Merci, vraiment. » Je ne vois pas ce que je pourrai dire de plus, et en même temps je ne veux pas non plus en faire des caisses, déjà parce que ce n'est pas franchement mon genre et en plus ça a le don de m'énerver les gens qui en font trop donc je me contente de ça. Elle se radoucit et je retrouve la Nina que je connais, qui semblait être partie un peu plus loin le temps d'un moment, qui m'incite à aller me doucher. Je file donc vers sa salle de bain, tout en lui lançant « Ah bah on est pas couchés alors avec toutes ces histoires ! » Sur le même ton taquin qu'à l'accoutumée. Je retrouve vite mes marques dans la salle de bain de Nina qui est loin d'être inconnue, j'y suis déjà passé dans des états de fraîcheurs variés, mais je pense que la douche que je m'apprête à prendre sera sûrement la plus appréciable et appréciée de toutes les douches prises ici.

Je ressors au bout d'un moment, avec les vêtements qu'elle m'a prêté, un t-shirt noir et un short beige un peu grands pour moi mais qui font largement l'affaire. Je sens et je finis par regarder par dessus son épaule dans la casserole pour voir d'où provient cette odeur divine. Quand je vois la quantité de pâtes qu'elle a préparé, mes yeux se font ronds comme des billes. « Waw bah heureusement que j'ai des vêtements un poil trop grands comme ça j'aurai le temps de les remplir avec de partir d'ici ! » Ma façon personnelle de la remercier pour le bon repas qu'elle m'a préparé je suppose. Je me retourne et vois les assiettes et met spontanément la table, les habitudes de la vie de famille reviennent vite je suppose. Tout ça semble un peu inédit pour moi, ça doit faire un petit moment que je n'ai pas eu un repas à peu près normal avec d'autres gens en étant complètement clean et sobre. Pour l'instant je ne ressens pas trop de manque, en même temps on ne peut pas dire que ça fasse bien longtemps, mais tout est bon à prendre quand on est dans mon état. Une fois la table dressée, je me dirige à nouveau vers Nina, « Tu veux de l'aide pour quelque chose peut-être ? » Et dire que ma mère me reprochait toujours de ne pas être assez serviable.
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Message(#)Invest in people who invest in you → Nina EmptyDim 30 Juil 2017 - 11:10

Ils n'avaient jamais eu ce genre de conversation, aussi sérieuse non, plutôt aussi personnelle. Cela faisait adulte, façon feux de l'amour, d'exposer ainsi ses sentiments. Du moins, elle le voyait de cette  à manière car elle n'était  pas une habituée  des démonstrations d'affection, que ça vienne d'elle ou encore pire (car beaucoup plus rare) quand elles lui étaient adressées. De plus, les situations où ils se retrouvaient ne leur donnaient pas l'occasion de se parler ainsi, ils n'en avaient jamais ressenti le besoin . C'était inné entre eux, ça dépassait les mots, ils se comprenaient. Sans se capter, parce que pas forcément branchés sur la même fréquence, ils possédaient le décodeur pour comprendre l'autre. Avec Cole, tout était facile, ils avaient toujours parle de tout,  avec légèreté. Elle repensait notamment à elle, roulant dans la nuit, lui demandant son avis sur les aliens, l'écologie ou des nouvelles du petit épicier indien du quartier pour s'assurer qu'il était toujours conscient. Elle le taquinait quand il se lançait dans de longs monologues surprenemment cohérents pour son état, e lui disant qu'il sonnait presque comme quelqu'un d'intelligent. Certaines de ses réponses étaient hilarantes, effets de la drogue ou non, il l'emmenait loin dans ses propres réflexions et c'était drôle, ça les rapprochaient encore plus d'une certaine manière. Et même les silences n'avaient jamais été gênants, ils etaient juste ensemble, l'un avec l'autre et ça suffisait. Ils s'étaient bien trouvés. Elle a en mémoire tous ces moments passés en sa compagnie, ils se connaissent depuis un moment maintenant sans jamais en savoir vraiment l'un sur l'autre.  Il était une figure familière qu'elle retrouvait régulièrement, pas comme un boulet à traîner, plus comme une étoile, brillante, à laquelle elle pouvait se fier pour être certaine qu'elle gardait toujours les pieds sur terre.  Elle se montre indulgente, ça ne lui ressemble pas mais Cole, devant elle, ses bonnes intenions suffisent à lui ôter les derniers doutes. Elle sait aussi, au plus profond d'elle-même, qu'elle ne regrettera pas cette décision. D'ailleurs, leur colocation temporaire n'était pas tout à fait une malédiction, elle était certaine qu'il aurait fait partie de son top 1 des personnes qu'elle pourrait tolérer avec elle sur une île déserte. Elle n'était pas certaine qu'ils aient beaucoup de chance de survivre mais ils finiraient au moins leur existence heureux, à boire du jus de coco et à faire des cabanes. Elle ne peut s'empêcher de sourire en s'imaginant la scène et même un peu plus quand il insiste. Elle sait maintenant, ça lui fait d'autant plus plaisir qu'il est sincère. Elle n'est pas du genre à rougir, encore moins de gêne mais c'est bien du sang qu'elle sent affluer vers ses joues. Elle garde en mémoire ses paroles mais ne de fait pas prier quand il faut changer de sujet. D'un ton faussement condescendant, elle le rassure. « Leonardo DiCaprio à attendu une éternité avant de recevoir son Oscar, tu n'auras pas besoin d'une statuette pour prouver que tu es un grand acteur. La preuve... tu as réussi à me convaincre. » Sa mesquinerie est prononcée dans la plaisanterie mais il semble hésiter encore. Décidément, cela la mettrait presque aussi mal que lui, qu'il se montre ainsi gêné devant elle. Après tout ce qu'ils avaient traversé, ils avaient dépassé ce stade de réserve. Mais c'était sa faute sûrement, elle avait été plus que sèche en refusant d'abord. Et en plus, elle avait osé précisé qu'elle ne voulait pas qu'il se drogue sous son toit, comme si elle ne lui faisait pas confiance. Il n'eut pas l'air indigné, elle fut apaisée car derrière ses mots, c'était surtout de l'égoïsme qui se cachait. Nina ne voulait pas être spectatrice du malheur de son ami si jamais il lui arrivait quelque chose de grave. Elle était bien trop fragile pour porter toute la culpabilité qu'il lui faudrait endurer, elle n'avait pas d'autres choix que de se protéger.  Elle sourit quand il la remercie, ses yeux crient "ce n'est rien", la sincérité de Cole et son amitié lui suffisaient amplement. Ils reprennent alors leur dynamique habituelle et il parvient encore à la faire éclater de rire alors que leurs chemins se séparent, lui se dirigeant dans la salle de bain et elle, dans la cuisine.

Un inconnu les observant de l'extérieur penserait sûrement à une scène familiale chaleureuse et même Nina le ressent ainsi. La cuisine, ses commentaires appréciateurs, la joie de vivre qu'elle retrouve en sa présence laissent  présager une bonne entente. « Je serai vexée si tu ne fais pas honneur à ma cuisine en sortant avec des kilos en plus de ton séjour ici. » Nina pouffe, toujours en remuant la sauce. Pendant qu'il met la table, elle s'occupe de faire la conversation. « Tu te fais à manger tout seul chez toi ? Je te jure que si tu es mal nourri je n'hésiterai pas à cuisiner plus et à venir te faire manger moi-même, s'il faut.» Elle jour de son autorité maternelle, comme on reprendrait un grand frère trop distrait qui ne ferait pas attention à sa santé. « C'est tout bon, merci d'avoir mis la table. Tu peux maintenant gracieusement aller t'asseoir.» Les pâtes, ensuite la sauce par-dessus, même après avoir rempli les assiettes, il en reste encore beaucoup. Elle avisera plus tard, pour l'instant, elle a surtout hâte de faire taire son ventre qui gargouille. Une fois installée en face de Cole, elle le fixe, d'un air joyeux. « Ça faisait une éternité que j'avais pas invité quelqu'un à manger chez moi. » Elle commença à préparer sa première bouchée. « Je suis contente de te revoir, tu sais, ça faisait longtemps. » Ils ne se donnaient pas de leur nouvelle mais ça ne l'empêchait pas de penser à lui. « Tu ne l'as peut-être pas remarqué mais j'ai fait encadrer un dessin que tu as fais. » articula-t-elle, la bouche pleine, en pointant en plus le pan de mur où on voyait un cadre accroché, au dessus d'une petite commode (au diable les bonnes manières). Il ne s'en souvenait peut-être pas et elle ne savait même pas elle-même où elle voulait en venir. C'était juste que des tas de souvenirs lui revenaient. Ce dessin datait d'un retour de soirée, dans un moment de lucidité, il avait réclamé des feuilles et des crayons. Le matin, vu le nombre de feuilles noircies, il lui avait semblé qu'il n'avait fait que ça tout la nuit, dessiner. Sauf qu'au matin, il s'était dépêché de les regrouper pour les cacher mais elle en avait récupéré une qui avait glissé sous le canapé. « C'est ton échappatoire, le dessin ? »
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Message(#)Invest in people who invest in you → Nina EmptyDim 30 Juil 2017 - 21:26

La remarque sur DiCaprio ne fait que confirmer le fait qu'elle n'a pas perdu son sens de l'humour, qui est très rapproché du mien, ce qui fait bien mon affaire. Ce n'est pas toujours facile de faire rire dans ce genre de moments qui avec n'importe qui d'autres auraient simplement été un moment gênant. J'aime me dire qu'avec Nina je peux plaisanter sans même y réfléchir et sans même tourner sept fois ma langue dans ma bouche en me souciant de l'image que je peux donner, déjà assez difficile à porter quand parfois je n'ai pas encore ouvert la bouche. En fait j'aime simplement me dire qu'avec Nina je peux être... Moi ?

Comme avec une sœur, chaque réplique, chaque geste, chaque attention est naturelle, comme si les choses avaient toujours été ainsi. Peut-être qu'elles l'ont toujours été dans le fond, peut-être que sans m'en rendre vraiment compte, les choses ont toujours été simple entre elle et moi. Je la sens heureuse, avec ce sourire et ses pommettes qui se relèvent pour laisser apparaître un regard rieur. Toutefois je n'oublie rien, et surtout pas le mal-être qu'elle m'a laissé entrevoir un moment avant, je préfère garder ça pour un peu plus tard, comme pour profiter un maximum de l'instant que nous sommes en train de vivre, ce repas juste tous les deux, pour qu'il reste gravé dans le temps, qu'il dure toujours. « J'espère quand même ne pas rentrer dans mon neuvième mois de grossesse quand je m'en irai ! » Un sourire un peu imbécile est imprimé sur mon visage tandis qu'elle s'inquiète de ma mal-nutrition. Le fait qu'elle s'inquiète pour moi me fait du bien, à moi aussi, c'est rare que les gens s'intéressent simplement comme elle fait, sans en attendre vraiment quelque chose de personnel. C'est une façon un peu particulière de dire à quelqu'un qu'on tient à lui, en tout cas ça l'est pour moi dans le langage boulet des relations sociales. « Ne t'inquiètes pas mère, je sais moi aussi me faire des pâtes comme un grand ! Et j'espère que ma musculature témoigne de mon alimentation de sportif ! » J'entame de faire ces mouvements un peu ridicules que font les bodybuilders sur les podiums de compétition. De toute façon ce n'est pas comme si j'avais encore une dignité à sauver ou je ne sais quoi, pas de ça ici. Elle m'indique qu'elle n'a pas besoin d'aide et je suis donc ses instructions en prenant place, glissant simplement mes pieds sous la table avant de savourer un bon repas en perspective. Je prends une première bouchée qui me semble divine, tout en laissant échapper un petit grognement de satisfaction, j'écoute en même temps Nina et je n'ai qu'une chose à répondre sur le fait qu'elle n'a pas reçu quelqu'un depuis longtemps, « Ce qui est sûr c'est que les simples mortels ne méritent pas tes bons petits plats... » Je lui lance alors un regard entendu avant d'ajouter avec un sourire malicieux en bombant le torse pour me donner un peu plus de contenance « ... Heureusement que je suis un peu comme un dieu pour toi. » Je redeviens sérieux et me sens une nouvelle fois entouré par une chaleur particulière qui s'appelle la chaleur humaine, celle de l'amitié, celle qui fait du bien quand on se sent seul depuis trop longtemps. Je m'apprête à répondre mais encore une fois Nina est plus rapide que moi, et ce qu'elle me pointe du doigt ne fait qu'augmenter cette sensation de chaleur autour de moi. Je peux presque sentir le rouge me monter aux joues et je ne suis plus qu'un mélange de gêne et de gratitude vis à vis d'elle. « Oh, je ne savais même pas que j'en avais laissé un là... T'es sûre de vouloir laisser cette horreur sur ton mur ? Moi je dis ça pour le bien de ta déco hein... » Encore une fois le sourire un peu taquin fait irruption sur mon visage, mais je redeviens assez vite sérieux, car je tiens quand même à lui faire savoir que cette petite exposition d'un de mes gribouillis me fait vraiment plaisir. « Plus sérieusement, merci, ça me fait plaisir. » Je crois me rappeler de la fois où j'ai fait ce dessin, encore une nuit agitée où Nina était venue me sauver des griffes du démon qui est le mien, celui qui un jour sûrement m'apporterait les pires problèmes, qui peut-être un jour causerait ma perte. Toutefois ce n'était pas arrivé cette nuit là parce qu'elle était là, un peu dans son rôle de sauveuse qu'elle a souvent endossé pour moi. Je me rappelle aussi que je n'étais vraiment pas bien cette nuit-là, par contre je ne me rappelle plus pourquoi mais bon on peut pas se souvenir de tout non plus. « Ouais c'est vraiment un truc qui me perment de partir loin tu vois ? Genre l'impression un peu comme quand t'es vraiment en train de planer, tu peux presque voir ton corps, mais t'es plus dedans t'es là dans l'air et t'es juste... Libre. Je sais pas. Ça me soulage quand c'est juste too much dans ma tête. Je m'imagine qu'un peu tout le monde a besoin de ça. » Je pense à mes dessins, à leur évolution au fil du temps, à mon évolution à moi. Je remue ma fourchette dans mes nouilles comme si je pouvais lire l'avenir ou revenir dans le passé grâce à la sauce magique de Nina. Mais ce n'est pas le cas, la réalité semble s'accrocher à moi, ou moi à elle, et une petite voix me rappelle de lever la tête, regarder mon amie avant de lui demander « Et toi ? T'as un truc comme ça ? Un exutoire ou je sais pas ? » Je prends une bouchée de pâtes avant même d'avoir complètement fini ma phrase, après tout pas besoin de faire des manières, on est entre nous.
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Message(#)Invest in people who invest in you → Nina EmptyMer 2 Aoû 2017 - 23:18

Soient ils se marrent, soit ils papotent joyeusement. Ça marche comme un remède, encore plus efficace que la morphine pour anesthésier la douleur dans son être et le bourdonnements des idées noires qui grouillent de partout dans son crâne, comme une horde de cafards déchaînés. C'était des coups à se rendre dingue et elle n'était pas passée loin. Elle entrapercevait le bout du tunnel mais il était temps de trouver comment sortir pour parvenir à la lumière. Retrouver Cole, c'était un bon pas. Juste sa présence laissait sur son visage un sourire, teinté de mélancolie quand on y regardait de plus près, mais il gardait la chaleur que seul lui pouvait lui communiquer. Elle rit volontiers à ses blagues innocentes. « Crois-moi, quelques jours ici et on te demandera si tu vas accoucher de triplés. » Elle grinça des dents, toujours avec amusement quand il l'appella 'mère' ; c'était de bonne guerre. Nina ne rit pas quand il expose fièrement ses muscles dans des mouvements ringards mais le fixe plutôt avec une mine dépitée avant de replonger le nez dans sa casserole. Elle demeurait inquiète, quand on jouait avec la poudre et les seringues, on n'était plus du tout intéressé par la nourriture. Elle n'osa pas amener ce sujet sur la table, à quoi bon ? C'était Cole, elle n'était pas obligée de le rabaisser, il n'était pas n'importe qui pour elle. « Pf.. sportif, tu parles...  » Elle gloussa. Cela lui donnait envie de le défier. « Même au collège je t'aurais battu au bras de fer. »  Elle émit encore un petit rire puis l'invitait à se mettre à table.

Les réactions de Nina sont enfantines, à l'image des boutades de Cole. Son pied, vif, donne un coup sous la table. Elle n'y va pas fort mais c'est sa manière de sale gosse de le rappeler sur terre. «Monsieur le dieu résistera sûrement au poison que j'ai glissé dans son assiette. » réplique-t-elle, l'air malicieux. L'humour pince-sans-rire de Nina la fait souvent passer pour une rabat-joie mais ça révèle aussi un pan de sa personnalité quand elle s'efforce de le reprendre ainsi. Elle est effrayée qu'il puisse avoir raison, qu'elle soit bien trop attachée à cet ami et finir par baisser la garde. Elle n'est toujours pas guérie de sa méfiance envers les autres, pour elle, c'était toujours dominer ou se laisser manger. L'amitié ? Une énigme ? Comment pouvait-on faire confiance en quelqu'un ? C'était juste une illusion jusqu'à la trahison. Pourtant, elle est pleine de bons sentiments, la preuve quand elle évoque son geste. Elle hoche la tête, silencieuse devant un Cole qui semble touché (elle est ravie, intérieurement, c'est ce qu'elle voulait). Elle l'écoute attentivement répondre à sa question, elle fait même des petits bruits pour lui signifier qu'elle capte bien tout ce qu'il dit. Il la fascine quand il se met à parler comme ça, ça vient du coeur, Cole ne triche pas, ne mens pas, ne cache pas. Il est entier, authentique, c'est une belle personne sans qu'il n'ait à se forcer. « Je comprends très bien. » murmure-t-elle à sa suite. Sa réponse les laisse tous les deux pensifs, vu le silence qui plane ensuite. En tous cas, c'est ce qu'elle fait, elle médite ses paroles pendant que sa mâchoire travaille. Il la sort de ses rêveries quand il lui retourne la question. Elle le fixe d'un air surpris, elle n'y a jamais vraiment réfléchi mais ça ne tarde pas à venir, assez spontanément. Ses lippes s'étirent. « Je n'ai jamais eu de talent artistique ni musical, je me contente d'admirer tous ceux qui créent de leurs dix doigts. Mais moi, mon défouloir, ça a toujours été le basket. » Étrange, paradoxal même, pour quelqu'un comme elle d'aimer un sport d'équipe... mais c'était ainsi, elle n'était jamais lassée de faire des allers-retours sur un terrain quand elle enchaînait les parties. « J'aime aussi le cricket, ça, c'est à cause de mon grand-père, pareil pour le soccer... en fait j'aime tout, tous les sports. Sauf l'athlétisme. Enfin si... mais tu sais, pas le jogging, je déteste courir... pour courir. » C'était le genre d'information basique sur elle qu'elle partageait pour la première fois à Cole.  Comme cette émission où on testait les couples sur leur connaissance, l'un de l'autre. Ils auraient été les plus complices du monde mais se seraient sûrement retrouvés bredouille si on leur posait des questions sur l'autre. Elle ne savait même pas s'il avait des frères et sœurs! Leur relation n'était pas banale, elle leur correspondait bien, eux, les deux compères de galère. Elle n'avait pas à peiner pour trouver un sujet de conversation parce qu'elle voulait qu'il parle de lui, elle voulait le connaître mieux, elle était totalement curieuse de sa personne. Elle sourit largement, son assiette est presque finie, elle commence à être remplie même si la gourmandise la pousserait à en dévorer encore mais peu à peu, son sourire se rétracte, son expression est plus timide parce qu'elle hésite à poser cette question. « Tu dessines beaucoup... en ce moment ?  » Elle plonge son regard dans le sien pour guetter sa réaction. C'est un 'comment tu vas en ce moment?' dissimulé derrière sa pudeur. Elle espère aussi qu'il parlera de sa vie en général, de son état d'esprit en lui disant s'il avait ressenti le besoin de se réfugier dans le dessin ces derniers temps. Voulant jouer les intouchables, elle masque sa bienveillance en se détournant, elle n'aurait jamais exprimé ses vrais sentiments, dont son inquiétude à son égard.
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Message(#)Invest in people who invest in you → Nina EmptyJeu 3 Aoû 2017 - 21:04

J'aime le ton de défi qu'elle ajoute quand elle parle de ce fameux bras de fer. Je lui renvoie la balle dans son camp avec plaisir, « Challenge accepted si tu veux te frotter à mes muscles sur-humains pour un bras de fer, je t'attends ! »

Par contre son coup de pied sous la table me fait grimacer, mais je tente de garder le visage impassible simplement parce que je veux jouer aux gros durs, un peu comme un grand frère qui ne doit pas montrer à sa petite sœur qu'elle pourrait le battre si elle le voulait vraiment. C'est dans ces moments là que je me rappelle que nous avons 6 ans d'écart, et pourtant c'est quand même elle qui semble veiller sur moi dès qu'elle le peut. Mais dans les moments simples comme celui-là les questions de came ou autres mauvaises choses ne se posent pas, on passe simplement un moment pur ensemble, ce qui me fait plaisir parce que pour une fois la came sort de mon esprit, les images d'enfance reviennent devant mes yeux, et j'ai l'impression que l'espace d'un instant je suis quelqu'un avec une vie normale, simple, joyeuse. Je parle du dessin, et je me sens habité presque comme quand j'ai le crayon à la main, les phrases sortent avec fluidité et semblent laisser une trace dans l'air comme l'encre sur le papier. J'aime parler de ça, faire sortir un peu ma passion, je fais largement assez confiance à Nina pour me dévoiler sur ces passions personnelles, et je laisse sortir toutes les pensées qui me viennent par rapport aux dessins, simplement parce que parfois j'ai peur. Peur de ce qui reste des pensées que j'oublie, des passions dont je n'ai pas parlé, de ce que je n'ai jamais partagé, que reste-t-il à la fin de toutes ces petites choses non évoquées ? C'est donc une des premières fois que je me laisse aller simplement à parler du dessin sans y réfléchir et je sens que Nina est quelque peu absorbée par ce que je dis, peut-être parce que c'est sincère. Je sens également qu'elle réfléchit à ce qu'elle va répondre à ma question, qu'elle veut mettre le doigt sur la réponse qui est correcte pour elle, sur ce qui lui fait du bien. Elle me parle de son amour pour les sports, surtout les sports collectifs, elle me parle de son grand père, et ça aussi ça me fascine. On sent une certaine admiration mystique pour cet homme, l'importance de la famille quand elle en parle et c'est vrai que c'est quelque chose qui m'intéresse, qui m'impressionne parce que c'est une des nombreuses que je n'ai jamais connu. « C'est quelqu'un d'important, pour toi, ton grand-père ? » Je préfère parler de lui au présent parce qu'après tout, l'importance ou l'amour qu'on a pour une personne ne diminue jamais, peu importe où elle se trouve au moment où on en parle. Je suis content qu'elle partage ces informations toutes bêtes, toutes simples, parce que ça veut dire qu'elle me fait confiance comme je lui fais confiance, qu'elle veut bien que je découvre ce qui se cache derrière la fameuse façade Nina. « Et les sports collectifs, enfin même le sport en général, t'en fais toujours aujourd'hui ? » Si c'est important pour elle alors c'est important qu'elle en fasse toujours aujourd'hui, même si une fois qu'on est adultes c'est plus compliqué d'exercer ses passions, de continuer à les entretenir régulièrement comme on a pu le faire quand on était plus jeune. J'ajoute ensuite sur un ton plus léger, « Moi j'aime bien courir parfois sans but, comme ça j'ai le temps de profiter du silence, la nature les trucs comme ça. Et puis ça me permet de m'entendre penser aussi, c'est sympa parfois. » Je lui lance un petit sourire avant de reprendre une bouchée de pâtes.

Je sens le sous entendu qu'elle fait lorsqu'elle me demande si je dessine beaucoup en ce moment. C'est sa façon à elle de me demander comment je vais. Je laisse mes yeux plonger dans les siens tandis que je réfléchis, j'essaye de me rappeler un peu de ce que j'ai fait ces derniers temps. J'ai comme l'impression que je dessine moins, ou tout au plus que je suis moins torturé. « Je dessine moins que pendant un moment en tout cas. » Ça serait mentir de dire que je ne décide plus, que tout va bien, que par miracle j'ai réussi à coopérer avec les choses qui me hantent. Mais il est vrai que pendant un temps j'aurai pu passer mes nuits entières, sans dormir, sans manger, simplement le crayon dans la main, les mains presque en sang à cause des cloques et des frottements des pinceaux, l’appartement rempli de boules de papiers partout sauf dans la poubelle, et moi, soit je ne ressentais rien soit je ressentais tout à la fois. Et je ne sais pas ce qui était le pire. Mais maintenant j'ai l'impression que je suis de meilleure humeur, sans vraiment savoir pourquoi d'ailleurs. « C'est par moments, tu sais, comme des passages, y'a des moments où je dessine à toute heure du jour et de la nuit et des fois où je dessine moins, des paysages, que je prend le temps de peaufiner. C'est par moments... » Bien sûr tout ça c'est lié à la came, à ce qui se passe dans ma vie, aux gens que je rencontre. Peut-être que ces temps-ci j'ai fait des rencontres qui m'ont fait du bien. Je ne sais pas, je ne sais pas si je suis prêt à l'admettre, ni même à en parler.  
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Message(#)Invest in people who invest in you → Nina EmptyMar 8 Aoû 2017 - 0:00

« Bien, je te laisse reprendre des forces avant ce duel... et aussi te préparer mentalement à ta défaite certaine. » Elle pouffe, quand il rentre dans son jeu et que cela promet encore de l'amusement. Elle redevient gamine avec Cole, elle rit, elle plaisante, elle rêve et sa présence lui permet de faire oublier ses faiblesses et ses inquiétudes. Loin d'elle l'angoisse immense suite à l'annonce du cancer du patriarche de sa famille d'accueil. Son stress s'était répercuté sur son mode de vie, sur son apparence et même sur sa physiologie, elle se souvient encore de la semaine de panique quand elle pensait être enceinte à cause de l'absence de règles causés par tous ses soucis. D'autres événements notables avaient aussi intensifié ses crises, elle passait en une fraction de la rage aux larmes, se sentant impuissante devant son incapacité à contrôler son corps et ses émotions... Le souvenir d'elle, en train d'étrangler Angelina lui revenait encore, rongée par l'incompréhension et la culpabilité, elle avait envie de s'ébouillanter pour ôter cette peau qui délimitait son corps. Elle se sentait sale mais cela n'y changerait rien, elle le savait, son mal était plus pernicieux parce que dans son cas, c'était son âme qui était chargée d'immondices. Elle se serait fuie si elle se connaissait et pourtant, lui était là, en face d'elle, à sa table, si adorable. Cole se souciait réellement d'elle et quelque part, elle se demandait si elle méritait vraiment qu'il soit aussi gentil avec elle. Elle ne voyait rien susceptible d'être apprécié ou aimé chez elle... rien de naturel en tous cas. Elle remercie intérieurement l'ange qui a envoyé Cole sur son chemin d'un sourire, le genre de sourire qui s'affiche sans qu'on ne lui demande, insufflé par le cœur, expression de sa joie béate. « C'était une personnalité. Un rêveur, un travailleur, quelqu'un qui aimait les choses simples et qui était curieux de tout. Je regrette de ne pas l'avoir plus côtoyé, il est décédé il y a quatre ans mais jusqu'au bout il était toujours dans les airs ou entre deux continents avant de retourner dans son Amérique natale. » Il ne l'avait pas influencé en tant que modèle parce qu'elle n'avait pas grandi avec lui, alors elle honorait son nom et sa mémoire... à sa façon. « Il à surtout transmis ses passions à son fils et moi-même, Andrina Farrell, je suis la fille de mon père. C'était sympa nos escapades à trois. Et toi, ton enfance ?» Elle savait que les rapports entre le jeune homme et sa famille n'étaient pas au beau fixe, c'est pourquoi sa question était aussi générale. En y réfléchissant, elle craignait de l'avoir brusqué s'il pensait qu'elle voulait qu'il lui parle de ses parents ou autre. En filigrane se poursuivait leur conversation sur le sport. « Non, être adulte, c'est être confronté à soi-même. Elle est loin l'époque où on appelle les copains pour aller jouer au ballon dehors. Je me suis tournée vers le tennis ou la natation... » souffla-t-elle, affichant un air contrit pendant un instant. Elle finit par baisser les épaules. « C'est comme ça. » Quand il évoque la course, le calme, elle ne peut qu'acquiescer. « Tu es plutôt nature forêt ou nature bord de mer ? J'ai une passion infinie pour l'océan pour ma part. Peu importe où, plus tard, je voudrais une maison au bord de mer. » Elle voulait entendre son avis et aussi l'entendre décrire sa maison idéale. « Je t'y inviterai dès que tu voudras. » lui promit-elle. Elle rêvait d'isolement, de calme et de longs silences ponctués d'une présence canine et du bruit du vent. Loin, loin de sa vie actuelle. Elle lui installerait une pièce s'il le fallait, un atelier où il pourrait se ressourcer et d'où il peindrait la vue sur la mer, un tableau qu'elle accrocherait ensuite dans son salon, quand sa vie serait trop dure, elle serait toujours là pour lui. L'idée lui semblait douce mais elle ne pouvait pas lui formuler à haute voix, elle savait très bien qu'elle ne tiendrait pas cette promesse. Pour l'instant, la seule chose à sa portée, c'est de s'enquérir de sa santé de façon dissimulée pour apaiser ses maux, si Cole lui en faisait part. Il était plus grand, majeur et vacciné depuis plus longtemps mais tant qu'elle pouvait lui être utile, elle continuerait de veiller. Ses paroles la rassurent, elle comprend qu'il connait une période d'accalmie mais qu'il est aussi touché par la vie. Elle-même ignorait pourquoi on vivait comme sur des montagnes russes, une fois en haut, longtemps en bas avant de se hisser lentement de nouveau au sommet... Elle n'est pas à l'aise avec les sentiments mais quand d'autres en parlent, elle s'accorde à leurs dires, utilisent des mots pour définir ce qu'elle a déjà ressenti. C'est pour ça qu'elle était si avide de livres, un lien particulier la liait à chaque personnage qu'elle y rencontrait, elle se sentait comprise en leur compagnie. « C'est étrange d'essayer de se comprendre. » Son assiette vide est abandonnée depuis longtemps, son ventre est bien rempli, à croire qu'être rassasié vous donnait l'envie de faire un peu d'introspection. « Pourquoi on ressent ci ou ça, pourquoi à ce moment-là... j'aimerais bien ne pas être complètement sous l'emprise de quelque chose d'aussi imprévisible, incontrôlable. » Elle parlait d'un sujet qui lui tenait à cœur sans aucune gravité mais elle s'était tout de même perdue dans ses pensées, un instant. « C'est drôle parce qu'à une époque, c'était ce que je voulais, enfin ressentir autre chose qu'un grand vide. » Elle savait qu'il comprendrait. Elle s'accorda le temps de suivre le fil de sa réflexion avant de revenir brusquement dans la réalité. « Je cale, – elle tapa le bord de la table avec sa main – je me garde de la place pour un dessert mais il reste encore des pâtes si tu te sens d'attaque ! » s'exclama-t-elle, consciente d'avoir instauré une atmosphère plus lourde à ce repas entre amis. « C'est gâteau au miel et aux amandes, ensuite, fait par le cuisinier des Gilmore. Tu dois y avoir goûté au moins un jour dans ta vie. » glissa-t-elle, faisant entendre qu'ils allaient encore faire vibrer leurs papilles. Ils n'étaient pas encore assez intimes pour savoir s'il ne couvait pas des allergies aux amandes mais elle espérait qu'il se manifeste avant de devoir lui porter les gestes de premiers secours. Elle priait pour que Cole ne soit pas distrait à ce point. Elle laissa ses couverts dans son assiette et le fixait, l'air joyeux, contente de passer un aussi bon moment.
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Message(#)Invest in people who invest in you → Nina EmptyMer 9 Aoû 2017 - 19:15

Je ne peux m'empêcher moi aussi de rire avec elle tandis qu'elle pouffe à l'idée d'un bras de fer contre moi. Je sais très bien que si elle en avait vraiment envie elle pourrait me mettre au tapis les yeux fermés. Toutes mes forces passent dans la même activité, un peu régulée en ce moment, sans vraiment que sache pourquoi ni comment, mais j'ai ralenti le rythme, peut-être parce que je vois justement mes forces décliner, le besoin d'augmenter les doser, ma mémoire s'effacer parfois.  Mais pour l'instant je n'ai pas besoin de penser à ça, je me laisse porter par le moment, par les histoires, les sourires et les yeux rieurs de Nina. Je l'écoute me parler de son grand père, qui jusqu'à la fin a fait ce qu'il aimait. Peut-être que c'est ça, qui me pousse aussi à me calmer, à avoir envie d'arrêter, parce que j'ai envie de crever vieux, heureux, en train de faire ce que j'aime. Pas dans une soirée chez un inconnu une seringue encore dans le bras. Plus facile à dire qu'à faire bien sûr, mais au moins j'ai déjà ralenti un peu, c'est toujours ça de gagner. Je manque de m'étouffer avec mes nouilles quand elle me révèle qu'elle s'appelle Andrina. Elle s'est toujours présentée comme Nina pour moi, et puis à vrai dire je n'ai jamais vraiment cherché plus loin, c'est bien la première fois que nous avons une discussion si personnelle, d'habitude ça ne tourne pas vraiment autour ça. « Pas possible, alors ton vrai prénom c'est Andrina ? J'adore ! » Etonné dans le bon sens du terme, je me réjouis de me dire que j'ai encore tant à découvrir à propos de cet jeune femme qui ne cesse de me surprendre. Elle me demande comment était mon enfance, à moi. Je suis toujours assez discret sur ça, peut-être parce que ce n'est pas vraiment un sujet que j'aime aborder. Je repense à ce qu'elle vient de me raconter sur son grand-père, son père, leurs escapades à trois, et le petit garçon en moi aurait rêvé de ça. Mais la vie de famille pour moi ça n'a jamais ressemblé à ça. « On va dire que c'est pas vraiment mes meilleurs souvenirs, mon père n'a jamais vraiment été un homme bien, j'ai plus de souvenir de lui en train de bosser pour son business et de se disputer avec ma mère qu'autre chose. Et puis après quand j'ai grandi c'est moi qui ai commencé à me disputer avec lui... » Les désaccords avec mon père sont fondamentaux. Irréparables si aucun de nous deux ne change. Et si c'est seulement la came le problème, bien sûr que j'aurai arrêté pour une famille aimante. Mais la came n'était pas le principal point d'engueulades ça mon père l'utilisait uniquement pour infliger des dommages colatéraux. « Après, il m'a forcé à prendre des cours de piano quand j'étais petit, et c'est sûrement de là que vient mon amour pour la musique. Alors je peux au moins lui donner ça. » La seule bonne chose que je veux retenir de lui c'est le piano, la seule chose qu'il m'a donné sans vraiment avoir une idée derrière la tête. Simplement parce qu'il voulait que je découvre un peu. Je ne sais pas vraiment quelle mouche l'avait piqué pour avoir eu cette envie, mais en tout cas je lui en serai toujours reconnaissant, à cette mouche.
Quand elle évoque le sport, et surtout le fait d'être adulte, je ne vois pas ce que je pourrai ajouter, parce que comme elle l'a dit c'est comme ça. Les choses changent, on comprend pas toujours pourquoi, mais c'est comme ça. Sa maison au bord de la mer semble la faire rêver, pendant l'espace d'un instant je l'y vois presque, son chapeau sur la tête, ses lunettes sur le nez, le sable chaud sur ses pieds, le regard perdu au loin. Le calme. Apaisée. Oui je peux presque l'y voir. « Moi aussi plutôt océan, le bruit des vagues, l'ambiance, la vue, c'est... Relaxant. Mais je préférai avoir ma maison en forêt, au milieu des arbres, entendre le bruit des feuilles, et garder la mer comme quelque chose d'exceptionnel, un peu. » La suite de ses propos me font sourire, comme une promesse entre enfants, ce qui compte le plus ce n'est presque pas de la tenir, parce qu'on sait tous les deux que nul ne peut savoir ce qu'il adviendra de nous à l'avenir, mais ce qui compte c'est que là, maintenant, si elle pouvait, elle le ferait. Elle le fait déjà un petit peu en quelque sorte. « Ça sera avec plaisir, toujours. Et il y aura toujours de la place pour deux dans ma cabane forestière. » Cette pensée est douce, dans le tourbillon de tout ce qui peut passer dans mon esprit par moment, j'aurai toujours cette pensée qui sera là pour me réconforter. J'aurai toujours ce moment précis à chérir. Et si j'ai assez de chance pour que ma bonne étoile reste encore un peu avec moi, j'aurai peut-être même Nina. Cette pensée est douce, en tout cas.

J'écoute Nina parler, je me perd avec elle dans ses pensées parce que je vois exactement ce qu'elle veut dire, il y a toujours eu ce truc, qui fait qu'on se comprend sans même arriver à mettre les mots justes sur ce qui, en fin de compte, n'a pas vraiment besoin de mots. « C'est à la fois une chance et une malédiction de ressentir les choses. » Le vide, quand on ne ressent rien il y a une sorte de sécurité, mais en même temps à ne rien sentir, on fait même l'impasse sur les bonnes choses. Parce que oui, il y a toujours des bonnes choses. « Après, je sais pas toi, mais perso, je préfère tout sentir trop fort plutôt que de ne rien sentir du tout. Au moins quand t'as des sentiments tu te sens en vie. » Nina semble brusquement heurter un mur de réalité en me reproposant des pâtes, avec un air qui me laisse comprendre que si elle pouvait me donner n'importe quoi du moment que ça me ferait plaisir, elle le ferait. Je ne comprend pas bien ce qui fait qu'elle me supporte, et qu'elle le fait avec plaisir, je ressemble pourtant parfois à une cause perdue, mais apparement, je suis sa cause perdue à elle. Je n'ai pas l'habitude mais ça amène une chaleur en moi, dans ma poitrine, la chaleur du réconfort, celle que seule une amie bienveillante peut apporter. « Ça va aller merci, et puis si il y a un dessert compte sur moi parce que je suis vraiment un bec sucré. » Elle m'évoque un gâteau en miel et aux amandes et déjà mes papilles sont en émulation, trépignantes d'impatience, à deux doigts de s'échapper pour aller goûter elles-mêmes ce gâteau. « Alors là, un gâteau miel/amandes, tu m'apportes vraiment le paradis ça fait tellement longtemps que j'ai pas mangé un vrai bon gâteau ! » Pas le temps de m'en faire, et je ne pense jamais à aller en acheter, peut-être parce que je ne suis pas vraiment souvent chez moi, un peu paradoxal pour un mec qui a pas de boulot me direz-vous, mais bon.  Je me rend également compte que nous sommes deux gosses de riche car le fait que les Gilmore aient un cuisiner ne me choque pas et ne semble pas choquer Nina le moins du monde. Tellement né avec la cuillière d'argent dans la bouche, que la situation me rappelle même des anecdotes de l'époque où j'étais encore chez mes parents. « La seule chose qui me manque de chez mes parents c'est ça, la bonne cuisine de notre cuisinière c'était une vraie chef elle nous faisait des tiramisus : tu tuerai pour en manger un comme ça je te jure. » Je souris en repensant à ces souvenirs, je peux presque sentir le goût sucré du passé posé sur ma langue.
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