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 We are bound to each other's hearts + Gautelisa

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Message(#)We are bound to each other's hearts + Gautelisa - Page 2 EmptySam 26 Aoû 2017 - 9:31

We are bound to each other's hearts + Gautelisa - Page 2 266329Gautelisa
Un jour Daniel m’a regardé dans les yeux et m’a demandé de lui promettre qu’à jamais nous serons ensemble, que jamais nous ne pourrions-nous séparer. Ce jour, je me souviens avoir souri, l’avoir embrassé et être partie en riant presque. L’ironie la seule manière que j’avais de ne pas lui montrer mon incertitude. Aimer un homme ne fait pas tout, vivre avec lui et partager absolument tout est une épreuve que je redoutais. Il m’a appris à aimer, à rendre en retour, à penser à une autre personne que moi-même, Daniel m’a donné plus que jamais je ne lui rendrais. Seulement, je ne peux pas encore lui prendre quelques choses, juste lui rendre une liberté qu’il mérite depuis bientôt cinq ans… Je sais que je n’aurais pas dû dire oui à sa demande en mariage, je sais que j’ai enterré notre couple avant qu’il ne puisse revenir de sa lune de miel. Et la raison, la seule et l’unique, la seule personne pouvant faire en sorte que ce couple parfait que nous formions avec Daniel ne fonctionne pas est juste face à moi et me rend plus folle de minutes en minutes. Habituellement, ce n’est pas la même folie qu’il engendre en moi, mais à cet instant précis, j’ai juste envie de le faire taire, lui demander de ne plus parler, ne plus me regarder. Il ne comprend pas. Ou plutôt, il refuse de le faire. Je tremble entre la panique et l’énervement. Je ne sais pas ce que je ferais sans ces deux hommes, mais une chose est certaine : mon cœur serait bien plus calme. Son regard sur sa boisson, ses muscles contractés par je ne sais quel sentiment, il reste beau. Magnifique, mais je ne dois pas y faire attention. Fermant un instant les yeux, je dois me concentrer pour ne pas craquer, ne pas exploser face à ses répliques digne d’un enfant boudeur. « Je ne comprends pas pourquoi… » Je lève les yeux au ciel. De toute manière, il ne me regarde pas. Pourquoi ? Pourquoi, mon couple n’en est plus un et ne pourra plus jamais en être un ? Peut-être parce que je ne suis même plus capable de regarder dans les yeux de mon mari sans y voir mon reflet, celui de la véritable moi, celui qui me répugne et qui a menti à un homme admirable tant de temps. Peut-être également parce que je trouverais cela égoïste de lui chuchoter des mots doux alors qu’ils sont destinés à une autre personne. Parce que je l’aime mais que jamais plus je ne pourrais le laisser me toucher, sentir son souffle sur moi, imaginant alors ceux d’un autre homme ? Peut-être également parce que toute notre histoire est finie et que je préfère vivre seule, qu’il me déteste, plutôt que de ressembler à ces couples sans âmes plus longtemps. Mes épaules se lèvent et mes mains se soulèvent comme pour tout dire et rien à la fois. Il n’est pas si bête, il sait pourquoi. « Tu l’aime encore pourtant… » Je ris jaune. Simple, rapide. Il joue à quoi ? « Si c’était la seule condition, la vie serait plus simple Gauthier. » Si seulement aimer une personne suffisait, alors il ne croit pas que le monde serait plus beau, que ces parents lui auraient prêté bien plus d’attention, que bien des couples seraient toujours ensemble et que tout se ferait en un claquement de doigt ? « Oui. Je l’aime. Je ne suis pas sûre qu’un jour ce sentiment s’en ira, et c’est ce qui rend tout ça difficile. Mais c’est également ce qui fait que je lui dois la vérité. Et la vérité, c’est que je suis incapable d’être dans ses bras sans penser à quelqu’un d’autre, sans avoir envie de fuir, sans me sentir encore plus fautive. Je m’y sentais en sécurité avant, mais je n’ai plus ce sentiment. Je l’aime mais ça ne suffit pas, et ce n’est même plus le même amour… » Plus celui qui m’a fait tout accepter, celui qui lui a fait accepter mes heures de dingue au boulot, celui qui cache les défauts et améliore la réalité. Nous sommes passés au-delà de cet amour et celui qui nous lie aujourd’hui n’est plus aussi beau et n’est pas suffisant pour outre passer celui que je ressens pour toi…

Je ne peux rester face à lui sans le confronter. Sans cette fois-ci lui poser les questions qui peuvent blesser, les questions que j’ai tant de fois remise à plus tard pour ne pas le blesser, pour aussi me protéger. Les questions que j’aurais voulu ne jamais lui poser. Seulement, seuls entre ces murs blancs et la plaie ouverte, je ne peux m’empêcher d’appuyer là où cela peut faire mal. J’ignore même s’il réagira. Je ne sais plus. Je ne sais pas ce qu’il se passe dans sa tête et même si cela me convient à de nombreuses reprises, j’aimerais savoir. Savoir pourquoi il ne cesse d’agir ainsi, de repousser tout ce qui pourrait lui arriver. Pas seulement moi, mais surtout son fils. Je pourrais vivre en me disant qu’il n’a pas voulu essayer avec moi, sans aucun souci. Je ne pourrais pas me dire qu’il a refusé d’être le père de son fils alors qu’il le connait aujourd’hui… « Je… » Tu ? Parle Gauthier, s’il te plait, dis-moi ce que tu penses, ce que tu veux, tout pourrait être tellement plus simple de cette manière. Je pose l’ultime question, celle qui me brûle les lèvres depuis tout à l’heure, celle qui concerne le seul qui compte réellement, notre fils. Je me fige, brûlant et glaçant en même temps quand son regard se pose sur moi. Tout de suite, mon assurance en prend un coup et mon souffle se coupe. J’ai peur de sa réponse. « Je… n’aurais pas dû apprendre à le connaître. » Mon cœur se pince, et mes yeux se froncent. Que veut-il dire par là ? Il regrette donc à ce point d’avoir un fils ? Cet enfant le répugne à ce point ? Est-ce si dur pour lui ? Mes dents s’acharnent sur ma lèvre mais je le laisse continuer et alors qu’un sourire illumine son visage, l’incompréhension s’installe en moi. Qu’est-ce que cela veut dire ? Il… « Il est parfait… » La concentration qu’il me faut pour ne pas pleurer à cette révélation est intense mais je sais que mes yeux doivent briller à sa réplique. Je ne pourrais le contre dire sur ce point. Mon fils, l’amour de ma vie, la perfection à mes yeux… Mais en disant cela, que veut-il dire ? Est-ce que… Je ne sais pourquoi, aveuglée par mes pensées et par son envie de me remettre dans un avion, entourée des bras de mon mari, je ne me suis jamais dit qu’il s’était à ce point attaché à Gabriel… « Il a pris beaucoup de toi… » Je ris dans un souffle. Je ne sais pas si c’est un véritable atout pour lui. Mais qu’il ne le voit ou non, je sais au fond de moi que Gabriel ressemble à son père. Dans les gestes, la manière de voir les choses soit blanche ou noire mais jamais de gris, son envie de tout avoir sous contrôle, cette animation lorsqu’il est loin de la foule mais bien confortable dans un environnement naturel mais surtout… ce sourire. Ses yeux qui se plissent de cette manière si particulière, ayant creusée déjà des plissures parfaites prêt des yeux de son père, cette fossette qui se dessine sur sa joue et cette lueur dans son regard. Ce qui a pu mettre la puce à l’oreille à Milena, ce qui n’a pourtant pas perturbé le reste de nos proches et qui est pourtant si perturbant quand on le sait… Pourtant, j’ai peur de la suite, de ce Gauthier peut m’annoncer. Serait-il capable aujourd’hui de tourner le dos à cet enfant avec qui il a tant partagé ces derniers mois ? « Je sais que ce n’est pas une réponse mais… C’est trop tard… Il fait déjà parti de ma vie Elisabeth… Parce que même si lui ne sait rien… Je le sais moi… » Mes lèvres se serrent, mon cœur explose. Ce n’est peut-être pas une réponse pour toi, mais c’est le signe que tu veux au fond de toi cette place qui te revient Gauthier. Je souris et laisse cette larme rebelle s’écouler sur ma joue. « C’est suffisant. Je pense… » Je dois l’avouer, je ne m’attendais pas à cette réponse de sa part. Sans savoir comment et pourquoi, je me rapproche de lui alors que mon cœur se serre encore plus. « Il te ressemble bien plus que tu ne le penses… » Il ne sait, par exemple, pas prendre de décision lui non plus, pesant trop longtemps le pour et le contre, devant analyser toutes les possibilités avant de se décider pour quelque chose qui pourrait avoir un impact sur sa vie, et ça, il est loin de l’avoir de moi… Un léger sourire s’étend sur mon visage et délicatement, mes mains se posent sur ses épaules, glissant le long de ses bras jusqu’à ses mains brûlantes à cause du thé alors que je me baisse à son niveau. « Je sais que c’est beaucoup demander, mais… sans parler encore de le dire à Gabriel, tu serais prêt à l’avouer ? » Ce n’est surement pas de cette manière que j’aurais voulu le dire… « Je peux même être la seule à parler, mais serais tu prêts à ce que… Daniel soit au courant ? » Un peu plus faible, ma voix ne doit être audible que par lui. Je ne veux pas aller trop vite, mais j’espère que d’un instant à l’autre une infirmière viendra nous annoncer que son meilleur ami est hors de danger et je ne suis plus capable de lui mentir de la sorte, mais pour cela, il faut que nous soyons tous les deux prêts à faire face à la vérité. Si je sais que je suis prête à le lui dire depuis que j’ai recroisé le regard de Gauthier, je ne suis pas sûr que lui soit dans le même état. Je me tairais pour lui, mais je ne suis pas sûre d’accepter encore longtemps de cacher la vérité, à Daniel, à Gabriel et bloquer de cette manière l’identité réelle de mon fils, notre fils…

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Message(#)We are bound to each other's hearts + Gautelisa - Page 2 EmptyMer 30 Aoû 2017 - 17:43

We are bound to each other's hearts
Gautelisa

Il l’a regarde à peine et pourtant sent bien ce regard qu’elle pose sur lui… Cette impression qui se dégage d’elle qu’il ne comprendra jamais qu’il agit comme un enfant, un enfant qui ne connaît rien aux sentiments et à l'amour. Et quelque part elle a sans doute raison, il est mauvais pour ça, il n’a jamais aimé, pas comme il faut en tout cas, pas comme on aime quand on partage quelque chose de vrai. « Si c’était la seule condition, la vie serait plus simple Gauthier. » Il le sait pourtant, que ce n’est parfois pas assez, que parfois même c’est trop, trop de sentiments, trop fort pour être contrôlé. Mais Elisabeth et Daniel ils ont vécu l’amour ensemble, ils savent faire alors pourquoi cette épreuve est d’un coup insurmontable ? « Oui. Je l’aime. Je ne suis pas sûre qu’un jour ce sentiment s’en ira, et c’est ce qui rend tout ça difficile. Mais c’est également ce qui fait que je lui dois la vérité. Et la vérité, c’est que je suis incapable d’être dans ses bras sans penser à quelqu’un d’autre, sans avoir envie de fuir, sans me sentir encore plus fautive. Je m’y sentais en sécurité avant, mais je n’ai plus ce sentiment. Je l’aime mais ça ne suffit pas, et ce n’est même plus le même amour… » Il baisse le regard un fois de plus - parce que les mots ont enfin du sens pour lui - parce que cette rupture qu’il aurait voulu éviter à Daniel est si proche d’un coup, si réelle qu’elle en devient trop réaliste. Qu’il ne sait pas comment la gérer non plus. Est-ce qu’elle parle de lui ? Est ce qu’elle attend quelque chose ? Il ne posera pas les questions une fois de plus, parce que les réponses font peur - et peut-être même qu’elle n’en a pas plus que lui.

Pourtant les questions Elisabeth les posent, celles qu’elle garde sans doute depuis trop longtemps. Celles qui attendent réponse mais pourtant qu’il ne sait résoudre. Les réponses qui risquent de changer sa vie, la leur, celle de tout son entourage. Il le sait, cette révélation qu’elle lui a fait n'est pas anodine, elle n’est pas de celle que l’on planque sous la porte en attendant de voir si elle explosera un jour. Parce que l’explosion est imminente, et les mots semblent à peine désamorcer la bombe. Il voudrait lui dire plus - savoir ce qui est bon mais aujourd’hui face à elle plus rien ne semble avoir d'évidence. Pas plus ses mots que la larme qui coule maintenant sur la joue d’Elisabeth. « C’est suffisant. Je pense… » Il n’en est pas si sûr lui… Mais il la laisse penser à sa place pour aujourd’hui. Il y a trop de contradiction dans son esprit. « Il te ressemble bien plus que tu ne le penses… » Un léger sourire en coin alors qu’il relève le regard pour la voir plus proche de lui qu’il ne l’aurait pensé. « J’aimerais croire qu’il a pris un peu des Hazard-Perry… On a nos bons côtés aussi. » C’est étrange de parler de Gabriel en ses termes, d’admettre de cette façon qu’il est son fils, une partie de lui. Ca fait presque mal parce qu’il le sait, Daniel n’est pas loin, à quelque pas entrain peut-être de souffrir et c’est injuste de lui enlever ça… Parce qu’il est le père de Gabriel quoiqu'ils en disent aujourd’hui.

Les mains d’Elisabeth qui se posent sur ses épaules le font légèrement frisson alors qu’il vient chercher son regard, la blonde s’agenouillant face à lui comme si elle parlait à un enfant. Elle est douce Elisabeth, d’une douceur qui l'apaise parfois mais l'effraie aussi. « Je sais que c’est beaucoup demander, mais… sans parler encore de le dire à Gabriel, tu serais prêt à l’avouer ? » Le vent de panique qui le prend à nouveau, qu’il tente de maîtriser alors que tout son corps semble d’un coup se crisper à cette idée. Il y a a pensé souvent, mais à chaque fois le scénario tournait à la catastrophe. A chaque fois il blessait, il faisait du mal et il le sait… Il est impossible d’épargner toute le monde dans cette histoire. « Je peux même être la seule à parler, mais serais tu prêts à ce que… Daniel soit au courant ? » Un pincement dans le coeur, à nouveau son regard quitte celui de la blonde, quelques secondes, le silence qui reprend place entre eux. « Je crois oui… » Il le sent aujourd’hui c’est une nécessité, il ne peut plus vivre dans ce mensonge qui ronge la vie de tout le monde. « Mais pas aujourd’hui… Pas ici… » Il mérite mieux que ça, mieux que de se faire piquer par un serpent pour rabibocher sa femme et son meilleur ami et d’apprendre leur trahison le même jour. Ca il n’en est pas capable… « Tu ne lui retireras jamais Gabriel n’est-ce pas ? » Il en a douté parfois - souvent en voyant son comportement quand Daniel était abordé dans une conversation. « Peut-être qu’il n’a pas su le montrer mais… Il l’aime, Gabriel est tout pour lui… » Bien sur apprendre qu’il n’était pas son père avait été un choc, une trahison qui semblait impardonnable… Mais si il est là aujourd’hui c’est par amour - c’est parce qu’il peut passer au dessus de cette information et être l’homme de la vie de Gabriel… Parce que malgré tout pour Gauthier cette place revient à Daniel et ça sera toujours le cas.
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Message(#)We are bound to each other's hearts + Gautelisa - Page 2 EmptySam 9 Sep 2017 - 10:58

We are bound to each other's hearts + Gautelisa - Page 2 266329Gautelisa
De nombreuses fois, je me suis imaginée dans une réalité toute autre. Refaisant le monde grâce à et des « si », je tente de rêver, d’inventer toutes ses possibilités alternatives que nous aurions pu vivre si les choses se seraient passées autrement. Et si j’avais refusé cette sortie à Maïa, lui démontrant par tous les moyens un mal que je n’avais pas ? Ainsi, les deux hommes n’auraient jamais croisé ma route et aucun de nous n’auraient eu à souffrir. Dans cette même lignée de tous à l’abris, nous avons la version où les avances de Daniel ne m’auraient pas atteintes, me concentrant uniquement sur les yeux qui m’attiraient depuis l’autre côté de la pièce. Nous ne serions jamais tombés amoureux, et ainsi, jamais je ne lui aurais fait du mal. Il était également possible que mon cœur ne batte jamais pour ses yeux bleus et son regard de braise, j’ai tenté, bien des fois d’imaginer cette solution, celle où jamais la présence de Gauthier ne ferait monter ainsi le sang à mes joues, seulement, je ne vois pas comment cela est possible car mes faiblesses ressurgissent simplement lorsqu’il est dans la même pièce que moi. Si nous n’avions pas fauté, jamais je n’aurais eu mon fils, la personne la plus importante au monde à mes yeux et je serais aujourd’hui, à Londres, confortablement installée dans les bras de Daniel, seul et unique homme de ma vie pendant que Gauthier serait ici avec sa famille sans même plus penser à nous. Jamais nos sentiments mutuels auraient été dévoilés et le mal aurait alors était moindre. Régulièrement, je tente d’imaginer la solution où nous avions notre trahison à mon mari dès sa survenue, ou avant notre mariage, mais jamais je n’arrive à en voir une fin, troublant alors tous mes capteurs, ne sachant absolument pas comment pourrait réagir Daniel, alors même que je me vente de le connaître à la perfection… Seulement, c’est cette solution que je propose à Gauthier, celle de découvrir cette réaction, la réaction d’un homme trahi à la fois par son meilleur ami et sa femme, détruisant alors probablement toute la foi qu’il peut garder en l’humanité. Egoïstement, je ne peux me dire qu’avoir fauté est l’évènement qui n’aurait pas dû se produire. Cette journée, ce temps avec Gauthier m’a apporté mon fils et même si à cet instant, être enceinte était mon pire cauchemar, je ne peux me dire que mon mariage aurait tenu sans possibilité d’avoir un enfant, sans jamais pouvoir connaître Gabriel… Il est peut-être l’enfant du pêché, mais il reste mon enfant et le plus beau cadeau que j’ai pu avoir dans ma vie. Il n’est pas de l’homme qui aurait dû être son père, mais il est le fruit d’un instant où à l’abri de tout, j’ai laissé mon cœur penser sans répondre aux remontrances de mon cerveau. Quoi que je puisse dire, il est le fruit de l’amour que je peux avoir pour cet homme malgré le fait que je sois liée à un autre, malgré ses défauts et malgré toutes les folies que j’ai pu de nombreuses fois sortir à ma meilleure amie comme quoi, ce n’était qu’ « une simple partie de jambe en l’air pour se remettre d’aplomb »… « J’aimerais croire qu’il a pris un peu des Hazard-Perry… On a nos bons côtés aussi. » Son sourire me touche et je suis incapable de freiner la sensation de brûlure qui atteint mon cœur à ses mots. Je lui réponds par la même expression. Oui. Ils ont leurs bons côtés aussi, et de sacrés bons côtés, je dois l’avouer. Je ferme délicatement les paupières avant de le regarder à nouveau, émue face à son regard remplie d’émotions que j’ai dû mal à déchiffrer…

Je sais que je lui demande la lune. Je lui demande non seulement de faire ce qu’il a fui il y a cinq ans, mais également de chambouler le reste de sa vie. Devenir père est un processus, habituellement les hommes ont neuf mois pour s’y faire, s’y habituer. Comme Daniel avait eu plusieurs mois pour le faire, lui l’avait appris de but en blanc et se retrouvait même père d’un enfant de quatre ans. Ce secret, bien gardé entre nous, est aujourd’hui en danger et je préfère contrôler ce danger que me retrouver face à lui, sans savoir comment m’y prendre. Son regard s’éloigne, le mien s’accroche. J’aimerais que la situation soit simple, qu’elle ne lui demande pas autant d’effort, ne fasse souffrir personne, mais j’ai l’impression que pour cela, je m’y suis mal prise dès le départ… J’aimerais être dans sa tête, lire ses pensées avant qu’il ne me réponde, mais je reste là, attendant sa réponse, le cœur tambourinant dans ma poitrine. « Je crois oui… » Mon sang ne fait qu’un tour, mon cœur s’arrête alors que ma respiration se fait difficile. Il est prêt ? J’ai presque envie de sauter de joie et de l’embrasser mais l’endroit, la situation et les circonstances font que je ne peux me le permettre. « Mais pas aujourd’hui… Pas ici…» Je me mords la lèvre. Ce n’est pas ce que j’avais prévu, mais soit. Si je l’oblige à faire face à Daniel sur sa paternité, je peux au moins lui accorder quelques jours de répits, mais qu’il ne pense pas gagner ainsi des années. Je ferme les yeux, mes doigts s’entremêlant plus fermement aux siens comme pour le retenir de partir à nouveau. J’hoche doucement la tête, comme pour accepter sa requête. « D’accord, pas ici. » Ce n’est pas comme si attendre une journée de plus ou de moins aller nous mettre en retard sur l’annonce…  Difficilement je reprends mon rythme de respiration, tentant de savoir comment je pourrais à nouveau regarder mon mari en face ? Comment je pourrais aller dans sa chambre, à son chevet alors que je sais pertinemment que la sentence est si proche ? Mes jambes se font à nouveaux fragiles et ma tête me tourne. Me levant, je m’assoie à nouveau à ses côtés, sans pour autant lâcher ses mains chaudes et réconfortantes, seul lien que nous pouvons nous permettre…

« Tu ne lui retireras jamais Gabriel n’est-ce pas ?  Peut-être qu’il n’a pas su le montrer mais… Il l’aime, Gabriel est tout pour lui… » Je me pince les lèvres à nouveau et tourne le regard vers lui. Sans pouvoir le tenir plus longtemps, je fronce les sourcils et le repose sur le sol froid de l’hôpital. Jamais ? J’ai déjà promis un ‘pour toujours’, je ne suis pas sûre de pouvoir refaire de même à un ‘jamais’. Les temps éternels ne sont pas pour moi et je ne peux pas lui promettre une telle chose. « Je… » Comment dire cela ? Comment lui expliquer ce que je ressens ? Ce que j’envisage ? « Je ne lui retirerais pas Gabriel. Il a été son père pour les quatre premières années de sa vie. » J’ai l’impression que ma gorge est plus sèche que jamais. « Mais il ne peut plus être officiellement son père. » Je sais qu’il ne me comprendra pas, qu’il ne sera pas d’accord, mais sur ce point, il n’a pas son mot à dire, pas encore et pas tant que Daniel est le père officiel de Gabriel. « Je ne veux pas le priver de Gabriel, mais il ne pourra pas être son père non plus. Je l’ai pensé, envisagé, mais c’est utopique. » C’est lui qui me l’a gentiment fait remarqué, non ? Mes mains quittent les siennes pour se serrer entre elles, dans un geste, un tic, démontrant de mon stress, de l’angoisse qui m’habite à cet instant. « Avoir deux parents, c’est déjà complexe, trois c’est infaisable. Pour autant, s’il le souhaite, il peut rester dans la vie de Gabriel, je ne l’empêcherais pas de le voir, pas tant qu’il le peut, tant qu’il… » le mérite. Seulement, je me tais, je ne peux lui avouer cela, il le jugera, ne comprendra pas, à nouveau. Seulement, il n’a pas vu ce regard. Le regard que Daniel a porté envers Gabriel, celui qui m’a gelé jusqu’au sang, celui qui a hanté les nuits de mon fils jusqu’à encore très récemment. Encore un aspect de ce Daniel et plus jamais il ne s’approchera de mon fils, plus jamais il ne pourra être dans la même rue, il peut en être sûr. Je fronce les sourcils, m’en voulant presque de ces pensées alors que j’aime tout de même encore cet homme… « Je ne peux pas te dire que je ne lui retirerais jamais Gabriel. Mais aujourd’hui, ce n’est pas mon intention. Je ne veux simplement plus qu’il soit son père. Remplacé ou non. » Ce sujet est clair pour moi et même si je ne souhaite pas que mon fils grandisse sans père comme j’ai pu le faire, je refuse pour l’instant que ce soit Daniel qui garde ce rôle. Mes mains glissent, tendues sur mes jambes. Je n’aime pas cette discussion et si elle parait plus simple lorsque nous avons un contact entre nous, loin de lui, elle me semble emprisonnante. Je me lève, sans même le regarder, le souffle lourd et le cœur comme du plomb. Mes esprits s’échappant à nouveau vers Daniel. Qu’est-ce qu’ils font, pourquoi ne sont-ils toujours pas là ? Je me dirige vers la porte où ils l’ont amené, les grands signes rouge nous interdisant tout passage. Mes mains passent nerveusement dans mes cheveux et ma mâchoire se crispe. « De toute manière, il ne pourra pas être grand-chose, s’il ne nous revient pas... » Cette idée me donne envie de vomir et alors que je l’ai avoué à mi-voix, mon cœur se soulève en repérant l’infirmière qui m’avait demandé d’attendre dans le couloir. Son sourire s’étendant alors sur le mien. « Gauthier. » Ma main se dirige vers lui, oubliant presque notre conversation et souhaitant étrangement uniquement sa présence pour aller supporter mon mari dans sa guérison. Je m’écarte alors qu’elle ouvre les portes en grand dans son sourire si charmant. « Madame, votre mari se repose actuellement dans sa chambre, il devra avoir un peu de repos, mais il n’y aura normalement pas trop de séquelles. Le médecin souhaite tout de même le revoir bientôt, pour surveiller l’état des nerfs, il a subi un beau choc tout de même. Je vous accompagne dans sa chambre. » Je la suis, un pas et m’arrête. Je me tourne vers le brun et souris. « On peut y aller à deux, où il est trop fatigué ? » « Tant que vous ne lui faites rien de mal, je n’ai rien contre une deuxième personne. » Le regardant alors, je l’invite silencieusement, espérant qu’il acceptera de venir avec moi, incapable de m’y rendre seule à cet instant…

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Message(#)We are bound to each other's hearts + Gautelisa - Page 2 EmptyLun 9 Oct 2017 - 18:35

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Quand elle parle les choses semblent si simples. Tout avouer à Daniel, lui dire ce qu’ils ont caché pendant tant d’années. Ca semble l’évidence mais la sentence semble bien cruelle pourtant et Daniel a déjà eu son lot de souffrance pour la journée. Ils sont là à parler de leur secret sans savoir pourtant comment l’homme en question se remettra de ce qui vient de lui arriver. Si il ne s’en sort pas indemne, si cette  piqûre lui prend son indépendance ? Alors quel genre de courage leur faudra t’il pour lui avouer la vérité, pour rendre sa vie un peu plus dure encore ? Il préfère ne pas y penser, pas aujourd’hui… Pas maintenant il en a la certitude le moment n’est pas choisi. « D’accord, pas ici. » Elle se résigne Elisabeth il le sent bien, elle voudrait lui dire non, s'opposer à cette manie qui le prend de repousser les difficultés à plus tard, mais elle n’en fait rien. Peut-être qu’elle comprend, qu’elle sait elle aussi. Puis il y a tout ce que cette révélation va impliquer, les décisions qui seront peut-être prises là dessus.

Peut-être que c’est le plus effrayant au final…

Bien plus que la réaction de son ami, celle de la blonde. Ce qu’il lit dans son regard il ne l’aime pas. Il ne veut pas le croire, alors il pose la question, celle qui raisonne dans sa tête sans oser trouver de réponse. Et le regard de la blonde ne le rassure pas plus… « Je… Je ne lui retirerais pas Gabriel. Il a été son père pour les quatre premières années de sa vie. » Un début rassurant mais pourtant ce n’est pas ce sentiment qui le prend à la gorge, plutôt celui que le pire est encore à venir… que le « mais » qui va suivre ne va pas lui plaire. « Mais il ne peut plus être officiellement son père. » Froncement de sourcil, c’est l'incompréhension totale. « Qu’est ce que tu entends par là ? » Ca n’a pas de sens pour lui - il n’est même pas sûr qu’elle ait un réel pouvoir sur cette décision. « Je ne veux pas le priver de Gabriel, mais il ne pourra pas être son père non plus. Je l’ai pensé, envisagé, mais c’est utopique. » Il se lève cette fois… quelque pas comme pour s’éloigner d’elle. « Je ne suis pas sûr pourtant que cette décision soit la tienne. » Et son fils est-ce qu’elle y pense… Il ne la suit plus maintenant… Cette conversation est incompressible pour lui. « Avoir deux parents, c’est déjà complexe, trois c’est infaisable. Pour autant, s’il le souhaite, il peut rester dans la vie de Gabriel, je ne l’empêcherais pas de le voir, pas tant qu’il le peut, tant qu’il… » Il s’agace maintenant, et le simple resserrement de sa mâchoire peut le trahir. « Tu ne comprends donc pas… Il n’est pas le troisième parent Elisabeth. C’est moi… Et tu le sais… Dans ces conditions là je ne voudrais jamais de cette place. » Il ne peut pas être un père pour Gabriel… Il ne peut pas lui donner ce qu’elle attend, ce que le petit attend d’un père aussi… C’est à Daniel de le faire, ça a toujours été le cas.

« Je ne peux pas te dire que je ne lui retirerais jamais Gabriel. Mais aujourd’hui, ce n’est pas mon intention. Je ne veux simplement plus qu’il soit son père. Remplacé ou non. » La veine qui tape sur sa tempe lui fait presque mal, il le sait ce combat n’est pas le sien et pourtant les mots le choquent, ils le blessent aussi comme s'il était cet homme rejeté de la vie de son enfant… alors pourtant qu’il est sans doute bien plus le méchant de l’histoire. « C’est n’importe quoi… » Et encore c’est une bien fine partie de ce qu’il voudrait dire. « J’ai de la peine à croire tu sois aussi catégorique et inflexible. Il a commis une erreur parce qu’il était blessé… Par toi ! Par nous ! On en commet tous… Et je crois que nous sommes bien placé pour le savoir. » Et pourtant personne ne l’a sortie de la vie de son fils à l’époque, personne n’a remis son droit de mère en question. « Je ne sais pas ce qui c’est passé à Londre… Pendant toutes ces années… Mais je crois que toi aussi tu n’as pas toujours été une mère exemplaire. » Les mots sont à peine sortis qu’il les regrette. Il a cette impression de lui avoir donné une claque monumentale, qu’il n’a pas maîtrisé ces mots, lui pourtant qui est le maître pour se contrôler habituellement. « De toute manière, il ne pourra pas être grand-chose, s’il ne nous revient pas... » Encore de mots qu’il ne voudrait pas entendre… Il voit à nouveau l’inquiétude sur le visage de la blonde mais ne bouge pas… De l’autre côté de la pièce il reste statique pendant plusieurs secondes…


« Gauthier. » En levant les yeux il la voit, la jeune femme, l’infirmière sans doute. Son coeur qui bat un peu plus vite alors qu’il retrouve sa place près d’Elisabeth et sent la main de la jeune femme venir toucher son corps… Sans brusquerie pourtant il s’éloigne un peu. « Madame, votre mari se repose actuellement dans sa chambre, il devra avoir un peu de repos, mais il n’y aura normalement pas trop de séquelles. Le médecin souhaite tout de même le revoir bientôt, pour surveiller l’état des nerfs, il a subi un beau choc tout de même. Je vous accompagne dans sa chambre. » Elle bouge mais lui reste à sa place… sans trop savoir ce qu’il fait là maintenant.  « On peut y aller à deux, où il est trop fatigué ? » Il sourit faiblement quand l’infirmière lui dit qu’il peut y aller, suit les deux femmes comme un automate. Une fois dans la chambre il observe, pas un mot d’abord, il laisse Elisabeth parler, il la laisse retrouver son mari, le regard un peu fuyant l’impression d’avoir maintenant un double mensonge à cacher à Daniel, de savoir ce qu’il n’aurait pas du savoir. Il a l’air faible, mais il parle… Il rit aussi et c’est rassurant. Daniel et ce rire toujours aussi frais qui lui fait presque mal. « C’est le moment où tu es rassuré Gauthier ! Pas ou tu fais cette tête normalement ! » Il le taquine évidemment mais le sourire que le trader lui offre n’est pas convainquant. « Je te trouve toujours aussi mauvaise mine c’est pour ça. » Un demi sourire et le silence à nouveau, il n’écoute que d’une oreille. « Je vais y aller… Je suis content que tu ailles bien Daniel, on se refera une sortie sans serpent cette fois. Je t’appelle prochainement pour prendre des nouvelles. » Il se tourne vers Eli cette fois. Son regard qui capte le sien en essayant d’en soustraire toute forme d’émotion. « A bientôt Elisabeth. » Il part, peut-être un peu trop vite pour que ça ne soit pas suspect, mais il n’a plus de considération pour ça.
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Message(#)We are bound to each other's hearts + Gautelisa - Page 2 EmptyMer 11 Oct 2017 - 20:55

We are bound to each other's hearts + Gautelisa - Page 2 266329Gautelisa
Je ne sais pas ce qu’il veut de moi, s’il souhaite ou non être plus important dans la vie de notre fils, je sais simplement où j’en suis et même si cela ne lui convient pas, je lui dois de lui donner toute la vérité. Je n’arrive pas à comprendre, pas à savoir où il en est, où il veut en venir et ce n’est pas en cet instant que j’arriverais à être claire sur mes propres décisions. Nous avons déjà eu des brides de discussions au sujet de Daniel et Gabriel et j’ai l’impression que lui et moi ne seront jamais d’accord sur ce point. Nous changeons d’avis à chaque fois mais jamais en étant en accord, ensemble. « Qu’est ce que tu entends par là ?» Ce que j’entends par là ? Alors qu’il fronce les sourcils, je lève les miens. Je n’ai pas envie de me battre, pas là, pas ici dans cet hôpital et pourtant c’est dans cette direction que part notre discours. Je tente de lui expliquer, lui montrer que ce n’est pas possible et que même pour moi, il n’a plus sa place à ce ‘poste’. «  Je ne suis pas sûr pourtant que cette décision soit la tienne. » Je sais qu’il refuse de le comprendre et peut-être même a t’il raison, enlever la paternité de Daniel sera un combat compliqué dans lequel je ne suis pas certaine de souhaiter l’embarquer… Tout ça me fatigue et je n’ai pas envie de continuer, de le voir s’éloigner encore et pourtant, ses gestes frustrés et tirés trahissent totalement son énervement qui m’atteint de plus en plus. « Tu ne comprends donc pas… Il n’est pas le troisième parent Elisabeth. C’est moi… Et tu le sais… Dans ces conditions là je ne voudrais jamais de cette place. » Mes poings se serrent, ma tempe me fait mal et mon cœur ne demande qu’une chose : exploser. Je ferme les yeux, fronce les sourcils et tente de me calmer en pressant mes doigts sur le côté de mon crâne. Je n’en peux plus. Je sais que tout cela est de ma faute, mais je ne sais plus comment m’en sortir sans dispute à chaque fois. Il n’est pas le troisième parent, il n’y en a pas réellement. Il a simplement deux pères et une mère même si aujourd’hui, il a réellement que le fantôme d’une mère et aucun père…

« C’est n’importe quoi… » Je me mords les joues pour ne pas répliquer et lui en coller une à cet instant. Qu’il propose au lieu de critiquer à chaque fois. « J’ai de la peine à croire tu sois aussi catégorique et inflexible. Il a commis une erreur parce qu’il était blessé… Par toi ! Par nous ! On en commet tous… Et je crois que nous sommes bien placé pour le savoir. » Le regard que je lui adresse aurait pu le figer sur place si seulement il y aurait fait attention. Je déteste ses paroles, ses pensées, à cet instant, j’ai cette envie peu contrôlable de lui tourner le dos et d’agir comme un enfant en ignorant ses dires, ou bien de l’affronter totalement et d’exploser en plein milieu de ce couloir. Seulement, je me dois de me tenir et de ne pas craquer, même si je ne suis pas claire, il faut que je reste un minimum calme. « Je ne sais pas ce qui c’est passé à Londres… Pendant toutes ces années… Mais je crois que toi aussi tu n’as pas toujours été une mère exemplaire. » Mes yeux explosent, et mon sang ne fait qu’un tour, heureuse qu’il soit trop loin pour que ma main ne vienne pas s’écraser sur sa joue. Mes ongles s’enfoncent dans la paume de mes mains et mes dents me font mal à force de se serrer « C’est ça. Tu ne sais pas. Tu n’étais pas là. » Il n’a aucun droit de critiquer ma vie, le comment j’ai élevé mon fils, comment j’ai vécu, comment j’ai repris ma vie en main alors qu’il nous a laissé en partant à l’autre bout du monde. Froide, je le fixe, tentant de ne pas exploser. Je dois respirer profondément de nombreuses fois pour me reprendre. Je le maudis. Je le déteste et pourtant je suis incapable d’agir ou même de lui en vouloir assez pour que mes sentiments s’envolent. Je dois retenir ses larmes qui me hantent et tout ce qui est en moi pour ne pas rentrer en éruption… Je me pince les lèvres et lève les yeux, pesant toutes mes paroles afin de ne pas déraper et partir dans cette colère qui me titille gentiment les nerfs. « On va y aller étape par étape, s’il te plait. Je suis déjà incapable de te dire comment lui annoncer que tu es le père de Gabriel, alors ne me demande pas de savoir si oui ou non il restera son père. » Mes esprits reviennent, la surprise de sa question se dissipe et je peux enfin y voir un peu mieux. « Ce sont des conversations que nous devrons avoir, mais pas aujourd’hui, pas ici et pas de suite. » Il faudra du temps, de la patience et probablement beaucoup de retenue et actuellement je n’ai pas cela en réserve… Et de toute manière, nous ne pouvons rien prévoir, tant que nous ne connaissons pas l’état de Daniel, premier point qui me préoccupe à cet instant et auquel je ramène son meilleur ami.

L’apparition de l’infirmière est une libération, tant pour la nouvelle qu’elle apporte que pour le fait qu’elle nous éloigne de cette dispute que nous venons d’avoir. Ou plus que Gauthier a voulu lancer. Le trader suit, sans pour autant le vouloir, je le sens, je ne sais pas si sa présence est une bonne idée, mais je dois me concentrer sur Daniel pour l’instant. Etape par étape, point par point, sentiment par sentiment, sinon je vais exploser. La porte s’ouvre et le visage tiré mais heureux de mon mari s’affiche, étirant un sourire sur le mien. Sincère, je vais droit sur lui le prenant dans mes bras, mettant derrière moi cette année, sans pour autant l’oublier. « Tu ne me fais plus jamais ça. » « Il me fallait bien un moyen pour que tu me cours à nouveau dans les bras, plutôt réussi, non ? » Je plisse les yeux et lui lance une petite tape dans la nuque ce qui le fait rire. Un rire que je connais par cœur, que j’aime énormément, qui me rend habituellement plus légère mais qui m’inquiète à cet instant précis. Car si pour lui cet évènement peut améliorer les choses et me rapprocher de lui, je sais parfaitement que la suite ne lui plaira pas et je ne veux pas le blesser à nouveau, même si en même temps… « Faites pas cette tête, je ne suis pas mort, on a l’impression que vous revenez de mon enterrement. » Je fronce les sourcils, sourit légèrement et me redresse quittant en même temps son lit pour rejoindre un coin de la pièce, le laissant faire une grande partie de la conversation, répondant de temps en temps, voyant parfaitement que ce n’est pas Gauthier qui aiderait. « C’est le moment où tu es rassuré Gauthier ! Pas ou tu fais cette tête normalement ! » Son semblant de sourire me fait mal. Il gâche tout, encore. « Je te trouve toujours aussi mauvaise mine c’est pour ça. Je vais y aller… Je suis content que tu ailles bien Daniel, on se refera une sortie sans serpent cette fois. Je t’appelle prochainement pour prendre des nouvelles. » Le rire de l’anglais retenti à nouveau. Comment fait-il pour ne rien voir, pour ne pas prendre en considération cette atmosphère qui plane ? Ou comment fait-il pour qu’elle ne le ronge pas comme elle peut le faire avec moi ? Le regard de Gauthier s’attarde sur le mien. J’hésite, ne sait pas, partagé entre l’envie qu’il reste, la colère qui m’anime encore et une multitude d’autres sentiments. Les mettant toutes au fond de moi-même, je lui donne un regard sans expression, sans émotion, froid et distant comme il sait si parfaitement les faire. « A bientôt Elisabeth. » Soulèvement de sourcil indifférent. « A bientôt. » Son dos me fait face, la porte claque et le regard de Daniel se porte sur moi, pleins de questions. « Ça va ? » Honteuse, je ne peux le regarder, choisissant le sol comme victime. « Tu m’as fait peur. » « C’est une bonne chose, non ? » « Ne me refait plus jamais ça. » « Je suis désolé. » Il l’est et pourtant, il n’a pas à l’être, c’est à moi. C’est de ma faute s’il a voulu nous amener à cet endroit, de ma faute s’il s’est retrouvé seul à ce moment, si proche d’un serpent, de ma faute encore s’il se sent obligé de me rassurer alors que je lui demande simplement de me détester. « Viens là. » Il me tend la main, mais je suis incapable de m’approcher. « Je reviens. » Fuyant aux toilettes, je m’enferme, m’appuyant sur le lavabo. J’ai une mine affreuse, on dirait réellement que je reviens d’un enterrement. Mes bras tremblent, mon corps et toute la pression se relâche. Je suis seule, loin de tout regard et tout me retombe dessus. Le danger qu’a pu vivre Daniel, les mensonges, les tensions, l’inquiétude pour le futur de Gabriel, cette boule qui m’assaille le ventre et la gorge, les paroles de Gauthier, cette vérité. Je ne suis pas une bonne mère pour mon fils, je suis la pire des femmes pour Daniel, ne peut même pas être appelé maîtresse pour Gauthier, toute ma vie m’échappe et je ne sais pas comment la rattraper, comment faire pour que les choses s’améliorent. Pour la première fois de ma vie je n’ai le contrôle sur rien. J’ai besoin d’air, besoin de partir, de faire une pause, de faire le point et il n’y a qu’un endroit où je peux le faire. Seulement pour l’instant, je suis incapable de faire quoi que ce soit, recroquevillée dans la salle de bain d’une chambre d’hôpital avec mon mari malade qui s’inquiète vainement pour moi… « Ça va aller Elie, ne t’inquiète pas, je vais bien, je te le promets. » Peut-être mais pas moi et je ne peux plus faire semblant…


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