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 hong kong meeting (nina)

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Message(#)hong kong meeting (nina) EmptyJeu 27 Juil 2017 - 17:25

Brisbane, 18h48.
Carlisle s'arrêta à un feu rouge, releva la visière de son casque, et posa son regard sur sa montre. Il était en retard. Il soupira, et se maudit d'avoir voulu être trop gentil avec son père. Comme à chaque fois qu'il lui rendait visite, ce dernier s'appliquait à lui rappeler qu'il vieillissait. « Je ne suis plus tout jeune, un peu d'aide ne serait pas de trop », disait-il à son fils, le regard brillant d'espoir. Carlisle ne répondait jamais ; pire encore, il détournait le regard. Un aveu de faiblesse ? Non, c'était pire que ça encore – c'était une volonté de désertion. Il ne voulait pas être là. Il ne voudrait probablement jamais être là. Siéger sur le grand et majestueux fauteuil en cuir de son père ne lui disait vraiment rien. Diriger l'entreprise familiale ? Encore moins. « Combien de temps pars-tu, cette fois-ci ? » Le pilote releva la tête, ayant décelé une pointe d'agacement dans le ton employé par son père. Carlisle savait ce que son géniteur pensait : qu'il était temps pour lui d'arrêter de s'amuser, qu'il avait atteint l'âge de raison depuis bien longtemps, et qu'il ferait bien de se poser et de construire une famille. Il ne partageait pas ce point de vue, qui constituait l'essentiel de leurs discordes. Ni l'un ni l'autre n'était prêt à faire de concessions. Leur relation, déjà compliquée, n'allait pas en s'améliorant avec les années. « Quatre jours. » L'Australien s'était attendu à une réflexion de la part de son père, mais ce dernier n'en fit rien. À la place, il se contenta de se détourner de son fils unique en soupirant, et en secouant la tête. Quatre jours d'absence ? Inconcevable, pour le chef d'entreprise qu'il était. « D'ailleurs, je dois y aller. Je suis déjà en retard. » Constata le pilote en jetant un coup d’œil à sa montre. Par chance, il avait anticipé : ses vêtements et valises étaient déjà dans son casier, à l'aéroport. Il n'avait plus qu'à se changer avant de se rendre au classique débriefing avant un vol. Il s'avança vers son père pour l'embrasser sur la joue, avant de quitter les lieux d'un pas vif, le casque sous le bras.
Il arriva à l'aéroport à son heure de convocation, à savoir 19h tapante.
Il se pointa au débriefing avec une dizaine de minutes de retard – évidemment, on le houspilla et on lui rappela que les horaires étaient la clé du succès de Cathay Pacific. Il acquiesça, s'installa, et mit ses boutons de manchette. Sans perdre une miette de ce que son supérieur disait à propos de ce vol particulier. Vol d'affaires, avec une poignée de passagers triés sur le volet – ce qui expliquait l'équipe réduite des personnels de bord. Les conditions météorologiques annoncées étaient idéales ; il n'y avait aucun difficulté sur ce vol, qui durerait un peu moins de neuf heures. Décollage prévu à 22h ; Carlisle s'éclipsa, accompagné des deux autres pilotes. Le cockpit l'attendait, et il avait déjà hâte de s'installer dans son siège. Là où il se sentait vraiment à sa place.

Comme prévu, le vol se déroula sans encombre. Alors que l'avion recevait l'autorisation d'atterrir à l'aéroport d'Hong Kong, Carlisle annonça leur descente imminente, et rappela les consignes de sécurité élémentaires – s'attacher, et ne pas se lever pendant la période de descente. L'avion perdit de l'altitude progressivement, et bientôt, la piste d'atterrissage fût visible. Les spots colorés l'éclairait, et aidaient les pilotes à s'orienter. En tant que co-pilote, Carlisle laissa son collègue prendre les commandes de l'appareil, et se soumit à ses ordres. L'atterrissage se fit sans heurt ; bientôt, les quelques passagers furent libérés de l'appareil. Carlisle s'étira, serra la main tendue des deux autres pilotes, et se leva. Tous les passagers étaient sortis, et devaient probablement récupérer leurs affaires. Eux, par chance, évitaient cette longue attente. C'était là un de leurs privilèges. Leurs pas les menèrent ensuite vers la navette, qui les conduirait directement dans un hôtel en périphérie de la ville, afin qu'ils puissent se reposer et récupérer correctement, avant le vol retour. Carlisle s'installa, alluma son téléphone portable, et détourna le regard vers l'extérieur pour admirer la vue. Il allait régulièrement à Hong Kong, mais ne s'était jamais lassé des différents panoramas qui se succédaient.  Une demie-heure s'écoula, et l'ensemble des employés de Cathay Pacific sortirent pour se diriger vers leur hôtel. Le jour se levait à peine sur la ville, mais pour eux, l'heure du repos avait sonné.

Le pilote s'était accordé quelques heures de sommeil, puis était sorti se balader. Quand il était rentré à l'hôtel, il avait été surpris de croiser dans le hall un visage familier. « Mademoiselle Farrell. » Dit-il en inclinant légèrement la tête vers l'avant. Il savait que la famille Farrell avait l'habitude de se rendre à Hong Kong, afin de rencontrer les investisseurs. Cependant, ce qui le surprit davantage fut de croiser l'héritière dans cet hôtel ; d'ordinaire, ils se rendaient dans des hôtels du centre-ville, au plus proche du quartier d'affaires. « Quel bon vent vous amène ici ? » Demanda-t-il, alors qu'il demandait sa clé de chambre au réceptionniste.
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Message(#)hong kong meeting (nina) EmptySam 29 Juil 2017 - 16:49

- Si tu bouges ton fou, je te mets échec et mat en trois coup. Enfin... je dis ça, mais...   Oui, il pouvait gagner en trois coups minimum mais il pouvait aussi décider de la cuisiner, toujours en sachant qu'une victoire l'attend à la clé. Ses sourcils se rapprochent, dans une expression contrariée, résultat d'une longue période de concentration et de réflexion... sans grands résultats. Elle glisse, toujours aussi sérieuse. « Ce n'est pas comme si j'avais l'intention de gagner en jouant contre toi, Slim. » L'homme à qui elle s'adresse sourit, pour sa part, il a l'air tout à fait détendu. Dans un grand et lent mouvement, il tire ses deux bras vers le haut et vers l'arrière en soupirant d'aise. La gamine à toujours la tête plongée se l'échiquier mais elle est beaucoup moins douée dans ce jeu de projection mentale, il ne lui reste qu'un fou, une tour et deux pions en plus de la pièce maîtresse et tous les déplacements qu'elle envisage n'aboutissent qu'à la mort du roi. Le directeur financier de la Cathay Pacific sourit quand elle relève les yeux vers lui, l'éclat de ses dents toutes blanches lui fait penser à ses personnages de cartoon, au sourire complice scintillant. L'homme approche la soixantaine, sans les faire, comme on dit. Il connaît bien son grand-père et même son père même s'il a eu des différents avec ce dernier, son adversaire se trouve être l'un des piliers de la compagnie. Les chiens ne font pas des chats, il gagne vite le cœur de cœur de l'héritière Farrell – ils sont loin de leur première partie d'échecs à bord d'un vol d'affaires. Autour d'eux, les lumières s'éteignent peu à peu et les derniers stressés ont laisse de côté leurs dossiers et cherchent à s'endormir. Andrina n'a pas de documents sur lesquels plancher, elle a déjà pris de l'avance et a même analysé toutes les voies que pouvaient prendre les différentes affaires. C'est donc l'esprit tranquille qu'elle voyage, profitant d'être au-dessus des cieux pour s'oublier un peu. Ils finissent la partie, dont l'issue était déjà déterminée dès les premiers déplacements, et Slimane lui fait part de son envie de dormir. Elle se laisse convaincre d'en faire de même, après avoir soigneusement rangé les pièces. Son esprit vagabondait souvent vers un certain pilote, elle recréait mentalement son visage et se surprenait à rêver éveillée. Encore cette fois, elle arrivait à se retrouver avec Carlisle sans la présence gênante d'Amal, il ne fallait plus que de forcer un peu le destin en faisant croiser leurs chemins. Comme elle n'était pas une grande adepte du hasard, il lui semblait que les choses seraient plus simple si elle bookait dans le même hôtel que lui. Elle plonge dans les méandres de ses pensées après avoir éteint sa lumière et incliné son siège, finit par s'endormir, bercée par Radiohead dans son casque.

La journée ne fut pas être éprouvante pour Andrina. Son statut de représentante de la compagnie, ici, à Hong Kong n'avait duré que l'espace d'une réunion dans l'après-midi... à faire de la figuration, en plus. Le reste allait impliquer les directeurs, cadres et ingénieurs en tous genre. Elle fut donc rapidement libérée de ses fonctions. D'ailleurs, elle n'avait pas le cœur à s'éterniser dans cette ville, pourtant chère à son cœur. Elle songeait à repartir demain ou après-demain, non pas pour retourner à Brisbane mais pour s'arrêter à Sydney et ce, pour deux raisons qui se résumaient en deux noms propres : Farrell et Gilmore. Elle restait tourmentée par ces deux histoires parallèles, ces deux familles auxquelles elle appartenait – l'une par défaut, l'autre par adoption. Elle ne voulait pas se miner le moral à penser à ça maintenant, elle avait même éludé les questions de Slimane  qui s'inquiétait de son état. Cela faisait des semaines que ses pensées étaient parasitées par différents problèmes et elle trompait ses tourments en se plongeant corps et âme dans le travail. Il lui restait la soirée pour se changer les idées et il fallait peut-être qu'elle pense à mettre le principal intéressé au courant. Elle plonge dans le métro, pour être venue plusieurs fois ici et en maîtrisant les bases du mandarin, elle n'a aucun mal à se débrouiller pourtrouver le chemin. Elle s'éloigne du plein-centre, du quartier des affaires pour rejoindre l'hôtel. Ce n'est pas une coïncidence si elle ne se trouve pas avec Slimane et les autres mais plutôt avec le personnel de bord, en plus d'être dans son quartier préféré, c'était aussi l'hôtel où son grand-père avait ses habitudes, héritant même d'un menu à son nom. C'était la deuxième fois qu'elle venait, la première datant de plus d'un an, elle avait encore le souvenir d'un service impeccable. Son téléphone sonne alors qu'elle gravit les marches jusqu'à l'entrée, c'est pour la Cathay Pacific. Devant toutes les informations qui lui tombent dessus, elle coince le cellulaire entre son oreille et son épaule et mime l'action d'écrire pour que la jeune femme à l'accueil lui passe un papier et un stylo. Elle griffonne ensuite une liste selon ce qu'on lui dicte en approuvant d'un bruit court, à intervalles réguliers. Même après que son interlocuteur ait raccroché, elle ajoute quelques annotations. Tellement concentrée, elle n'avait pas relevé la présence près d'elle, sursaute quand elle entend son nom. La surprise passée, en voyant le visage rassurant de Carlisle, elle se radoucit et sa main vient se poser instinctivement sur sa poitrine, au dessus de son cœur. « Monsieur Bishop ! » dit-elle doucement, mais sur un ton de reproche comme si elle lui en voulait de l'avoir involontairement effrayée. Elle sourit, polie. « Le vent du travail, comme vous pouvez le voir, des détails à régler avec l'intendance  de la compagnie. – Elle désigna le bloc-notes du regard – J'aurai préféré hériter de complexes hôteliers, cela m'aurait rendu la vie plus facile, enchaîner fêtes après fêtes mais j'ai eu le goût des affaires.», ajoute-t-elle, guillerette. Elle avait le même pedigree que Paris Hilton mais sa vie était tout de même différente. Nina était travailleuse, personne ne la forçait à faire tout ça mais elle ne regrettait pas, c'était la seule chose qui pouvait la rapprocher de son père. « Vous tombez très bien. Venez, offrez-moi un cocktail. » Qui pourrait résister à l'héritière Farrell ? Lui peut-être mais sur l'instant, elle ne lui laisse pas d'autres choix et l'entraîne vers la partie restaurant de l'hôtel. Elle s'installe dans un coin tranquille, voire même isolé. Nina porte encore son costume, blazer et pantalon Saint Laurent, chemise Paco Rabanne et ses stilettos Manolo, la tenue est comme une seconde peau, elle n'a aucun mal à se glisser dans le rôle de la femme d'affaires. Elle croise les jambes et son coude s'appuie sur son genou. « Comment allez-vous Carlisle ? » Elle pose son menton sur sa main, l'air ingénue, son regard pétillant dardé sur le pilote. « J'espère que vous n'aviez rien prévu pour ce soir... je comptais sur votre compagnie.   » Que de mystère dans ses yeux, de l'amusement aussi, il lui tarde de connaître sa réaction. « Je nous ai réservé une table dans le meilleur restaurant de tout Hong Kong. »
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Message(#)hong kong meeting (nina) EmptyJeu 3 Aoû 2017 - 17:42

La journée de ses trente-neuf ans, Carlisle l'avait passée à flâner dans les rues bondées de la ville d'Hong Kong. Les mains dans les poches, il avait déambulé dans les rues qui lui étaient familières, avant de s'arrêter dans un parc de la ville, où des rassemblements pour faire du tai-chi avaient lieu le temps de midi. Il s'était assis dans l'herbe, et avait profité de ce spectacle aussi reposant que singulier. Sur le chemin du retour, il avait acheté quelques dim-sum – différentes bouchées cuites à la vapeur, une spécialité asiatique dont Carlisle raffolait – et en avait picorées sur le trajet. Le reste , qui se trouvait dans une petite boîte, constituerait probablement son repas du soir. « Navré, je ne voulais pas vous effrayer. » Dit-il après avoir constaté que l'héritière avait sursauté. Il remercia le réceptionniste, qui venait de déposer sa clé de chambre devant lui. Le pilote, d'ordinaire peu bavard, entama la discussion. « Vous ne semblez pas malheureuse pour autant. » Constata-t-il en remarquant son sourire et son ton enjoué. Son rôle d'héritière lui collait à la peau, et lui convenait parfaitement. Carlisle avait beau réfléchir, il ne voyait pas Andrina Farrell dans un autre rôle que celui de gérante de la compagnie Cathay Pacific. Elle avait été élevée pour cela, tout comme lui avait été élevé pour reprendre l'entreprise familiale. Malheureusement pour le père Bishop, son fils ne semblait pas prêt à rentrer dans les rangs. « Et voyez le bon côté des choses : votre foie vous remercie. » Plaisanta-t-il. Ou pas, d'ailleurs, puisqu'elle lui demandait de lui offrir un cocktail. Carlisle n'avait rien contre l'idée ; passer du temps avec l'héritière ne le dérangeait pas. Pour lui, elle restait un mystère : difficile à cerner, difficile à suivre. « Votre aplomb me fera toujours halluciner. » Fit-il remarquer en souriant. Il admirait cette capacité qu'elle avait à être à l'aise en toute circonstance, et en compagnie de n'importe qui. Ils firent quelques pas pour atteindre le bar de l'hôtel, et Carlisle laissa Nina choisir la place qui lui convenait le mieux. Cette dernière était quelque peu isolée, loin de l'agitation qui commençait à animer le lieu. Un endroit calme, dans lequel ils pourraient échanger sans avoir besoin de hurler pour s'entendre. « Qu'est-ce que vous voulez boire ? » Demanda-t-il en voyant le serveur s'approcher d'eux. Lui opta pour un double scotch, occultant complètement le fait qu'il était à peine dix-huit heures. Après tout, on n'avait pas trente-neuf ans tous les jours, si ? « Ça va. Je me suis remis de mon décalage horaire sans difficulté, et je repars après-demain, très tôt. » Répondit Carlisle en haussant les épaules. En gros, il n'avait pas grand chose à raconter. « Et vous ? » Si Andrina Farrell était là pour affaires, nul doute que ses journées devaient être plus passionnantes et palpitantes que les siennes. Le serveur revint avec leurs boissons ; Carlisle le remercia, et lui demanda de mettre la note sur le compte de sa chambre. Il reporta ensuite son attention sur l'héritière. « Vraiment ? » Demanda-t-il en fronçant les sourcils, surpris de voir que l'héritière avait connaissance de sa présence à Hong-Kong. Pendant un temps, il fût tenté de lui demander si cela n'était que le fruit du hasard – mais il s'abstint de le faire. Il était intimement convaincu qu'Andrina Farrell avait œuvré dans l'ombre pour se retrouver sur son chemin ; néanmoins, une autre partie de lui-même avait naïvement envie de croire que leur rencontre n'était qu'un heureux concours de circonstance. Cela rendrait les choses plus authentiques, moins calculées. Cependant, l'Australien décida de démêler le vrai du faux d'une autre manière. En effet, aujourd'hui était un jour particulier : celui de sa naissance. Trente-neuf ans. Une année de plus, et il en était toujours au même point. Il s'approchait grandement d'un nouveau cap – celui de la quarantaine – mais ne s'en formalisait guère. Sa vie lui plaisait telle quelle était, et c'était tout ce dont il rêvait. « En quel honneur ? Suis-je démasqué ? » Demanda-t-il en souriant légèrement. Il savait qu'elle savait, mais il avait envie de s'en assurer. Il passa une main dans ses cheveux, presque gêné. Il ne s'était pas attendu à ce que quelqu'un sache, et le mette devant le fait accompli. Et puis, sortir avec l'héritière Farrell était-il une bonne idée ? Le pilote en doutait. Tous deux n'avaient pas les mêmes envies, pas les mêmes attentes – et leur différence d'âge n'était probablement pas étrangère à leurs antagonismes. « C'est gentil, mais je ne suis pas sûr d'être habillé en conséquence. » Fit-il remarquer, baissant automatiquement les yeux sur sa tenue. Tee-shirt, shirt et petites baskets ; ce n'était sans doute pas le standing attendu dans le restaurant où Nina voulait l'amener. Il releva les yeux vers elle, et ne put s'empêcher de sourire en voyant la moue qu'elle faisait. « Ne me regardez pas comme ça, Andrina. » Dit-il en laissant échapper un petit rire. Elle devait penser qu'il se foutait de sa gueule, et qu'il cherchait une échappatoire – ce qui n'était peut-être pas tout à fait inexact, d'ailleurs. « J'ai de quoi me changer si nécessaire. » Ajouta-t-il. Il n'était pas fou ; il ne prendrait pas le risque de mettre sa patronne en colère pour si peu – surtout qu'il était convaincu que cette soirée ne serait pas désagréable.
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Message(#)hong kong meeting (nina) EmptyMar 8 Aoû 2017 - 0:03

Carlisle. Une joie innocente la gagne en posant ses yeux sur sa personne. C'est un bel homme, avec une stature élégante que sa réserve met en valeur. Il possède cette part de mystère et quand elle lève la tête pour rencontrer son regard, elle sent tout de même que leurs rapports ont changé. La preuve, il est venu spontanément vers elle et c'est bien plus qu'une attention cordiale, un employé de la Cathay Pacific se serait contenté d'un signe de tête poli, elle dirait même que c'est amical. Avoir forcé un peu le destin portait ses fruits, elle était certaine d'approcher du but. Elle voulait lui faire oublier Amal, au moins le temps d'une nuit. Mais il était un homme à prendre par les sentiments et c'est  pourquoi  elle avait tout planifié autour de cette observation. « Il va falloir vous racheter. » lance-t-elle doucement, d'un ton guilleret. Elle flirte gentiment, il le sait de toute façon, mais elle est sûrement assez subtile pour qu'il n'ait toujours pas fini. Même si ces dernières semaines, Carlisle n'avait pas été sa préoccupation première, cela ne signifiait pas qu'elle avait lâché l'affaire. Elle sourit à ses paroles, en fixant ses notes que son écriture rapide fait ressembler à des hiéroglyphes. Il soulignait, par son commentaire, l'un des aspects problématiques de son caractère. À force de manipuler son monde et à s'efforcer d'avoir une image parfaite, la surface restait opaque et ajouter les préjugés à ça, on n'aurait pas pu douter de son bonheur de vivre une telle vie. Elle était prise au piège de son propre stratagème, son sourire avait quelque chose de moqueur, elle se jugeait elle-même de sombre idiote. Pour relancer sa confiance en elle, elle avait besoin de changer de sujet et d'un peu d'alcool. Elle rit à sa remarque, sachant qu'elle s'apprêtait à l'inviter boire un verre avec elle. À sa remarque sur son impulsion, sa lubie qu'il pensait spontanée (elle l'était à moitié), elle se retourna vivement vers lui, avec un petit air de défi, toujours joueur. « Osez me dire que cela ne vous plaît pas. » Andrina eut alors une petite expression de satisfaction puis tournant les talons, ses cheveux volèrent derrière elle pour intensifier l'air royal qu'elle se donnait. Une fois installée, elle annonça, sans hésitation. sa commande à Carlisle, un cosmopolitan, un regard affectueux posé sur lui pendant qu'il s'adresse au serveur. Sa présence avait le don de l'apaiser. Elle l'écouta ensuite attentivement pendant leur conversation. « J'ai rempli tous mes devoirs pour cette fois-ci, je suis libre de faire ce que je veux! » dit-elle, en amenant ses mains l'une contre l'autre. Cela servit d'amorce pour sa future invitation (à peine) forcée. Elle fit un mouvement de tête, un grand sourire sur le visage. Elle était certaine de le surprendre mais si elle parvenait vraiment à mettre en place ses plans, à lui faire accepter cette soirée avec elle, il pouvait d'ores et déjà s'attendre à d'autres surprises. Son sourire s'élargit à sa question, c'était plutôt elle qui semblait démasquée vu son ton faussement innocent. Mais elle fit de même, joua subtilement les ignorantes. « Démasqué ? Qu'avez-vous fait ? » l'interrogea-t-elle. « Je voulais vous remercier pour la dernière fois. Vous n'avez pas été affecté sur mon vol par hasard, c'était un caprice personnel. Parce que sans ça, je n'aurai jamais pu vous croiser, n'est-ce pas ? » Elle prit un air contrit et posa une main sur la table, refermant leur cercle d'intimité, cette bulle imaginaire qui les isolait. « Vous ne vous reposez jamais... » Andrina feignait l'inquiétude, peu lui importait qu'il se tue ainsi à la tâche, au contraire, plus il était loin d'Amal, plus cela fragilisait leurs relations. Elle n'avait pas décortiqué tous les vols prévus par le pilote mais cela lui permettra de pister Amal et de découvrir son ou ses différents amants, une photo pouvant servir de parfaite preuve. Elle se redressa à l'arrivée du serveur avec leurs boissons, sans lui jeter un coup d'oeil ni le remercier, même pas d'un signe de tête. Carlisle en profita pour décliner, prétextant ne pas avoir la tenue adéquate... Son chagrin transparut sur son visage, comme une enfant à qui on refuse un cornet de glace promis. Peut-être même que ses yeux avaient cessés de briller. Elle réprimait intérieurement un gloussement, il pensait sûrement, venant de sa part, qu'elle l'emmènerait dans un endroit cossu. C'était cohérent... sans compter qu'elle s'était donné pour mission de le surprendre. « Il n'y a pas de dresscode, là-bas. » lui assura-t-elle. « Ne changez rien, vous êtes parfait, Carlisle... » Elle réplique, en secouant légèrement la tête de gauche à droite. Se rendant compte de son ton trop doux, donnant facilement à ses paroles un double sens, elle ajoute, amusée. « Vous êtes parfait... comme ça. » Un petit sourire illumine son visage tandis que ses joues se colorent en croisant son regard. « Alors, ça vous dit ? » Elle sent qu'il est sur le point de céder. Andrina lui laisse une temps de répit, lève son verre et plonge ses yeux dans les siens. « À quoi trinque-t-on ? Je vous laisse le choix. » Elle sourit toujours le verre en l'air, curieuse de voir ce qu'il va trouver. « Ce sera la première fois que vous me verrez sans tenue de soirée et je vous ferai découvrir mon endroit préféré...  » Elle relança la conversation sur leur programme de ce soir après avoir bu une grande gorgée de son cocktail parfaitement dosé. « Dans 40 minutes, dans le hall de l'hôtel, est-ce que cela vous convient ? »
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Message(#)hong kong meeting (nina) EmptyJeu 10 Aoû 2017 - 20:58

Pendant une fraction de seconde, Carlisle se demanda comment pouvait être nommé le talent si particulier d'Andrina – à savoir celui de tourner chaque situation à son avantage. Il lui faisait remarquer son audace et son assurance, et en quelques mots, elle le mettait face à ses préférences. Il ne chercha d'ailleurs pas à nier l'évidence : il aimait les femmes de caractère. Celles qui savaient se montrer fermes, piquantes, et, d'une certaine façon, passionnées. Amal l'était ; visiblement, Andrina aussi. « Je n'ai jamais dit cela. » Admit-il en souriant légèrement, baissant le regard pour éviter une confrontation visuelle qui profiterait invariablement à l'héritière Farrell. Il attendit qu'elle se détourne de lui pour s'autoriser un sourire plus large, plus franc. Il s'amusait de la situation, de leurs échanges aussi brefs qu'intenses. Ils s'éloignèrent pour s'installer au bar, et Carlisle profita de leur retrait pour prendre ses aises. Ses deux mains se posèrent sur les accoudoirs de son fauteuil en rotin et, complètement à son aise, il déplia ses jambes sous la table. « Vous voulez une médaille ? » Demanda-t-il, moqueur. Il n'avait pas pu s'en empêcher ; Nina semblait tellement fière d'elle. C'était sans doute sa jeunesse, qui la rendait si enthousiaste, si motivée, si appliquée. Secrètement, le pilote espéra qu'elle ne perdrait jamais son entrain pour les affaires. Qu'elle resterait cette femme engagée, passionnée, prête à déplacer des montagnes pour le bien de la compagnie. « Vous comptez faire un peu de tourisme dans la ville ? » Demanda-t-il, plus sérieusement. Elle lui avait déjà dit qu'elle connaissait bien la ville, mais sait-on jamais ; Hong Kong était une ville dynamique, où on ne pouvait pas s'ennuyer. Andrina ne devait pas être sans le savoir. « Beaucoup de choses. » Répondit-il en haussant les épaules, restant volontairement vague. Par chance, l'héritière semblait ignorer qu'il passait l'ultime cap avant la quarantaine, et cela lui convenait parfaitement. Si elle avait su, elle l'aurait probablement traîné dans le tout Hong Kong, lui faisant découvrir des endroits atypiques ou exotiques. Et le pire dans tout cela ? C'est qu'il s'imaginait parfaitement faire ça, en sa compagnie. Elle devait avoir bonne influence sur lui, tout simplement ; étrangement, il se sentait d'humeur légère et frivole. Elle le faisait rire, lui faisait oublier ses tracas et autres moments difficiles. « Vraiment ? » Il arqua un sourcil, surpris par les révélations de son interlocutrice. Il n'en était pas offusqué pour autant ; il commençait à s'habituer à ce tempérament bien trempé. « N’exagérez rien. Je ne suis pas insaisissable. » Déclara-t-il en haussant les épaules. Elle, mieux que quiconque, était en mesure de savoir où il était, à quel moment. « En tout cas, pas insaisissable pour vous. Et c'est d'ailleurs grâce à cela que vous êtes en train de fabriquer notre relation de toute pièce, n'est-ce pas ? » Cette question n'appelait aucune réponse ; elle n'était qu'un reflet de la réalité. Le peu de fois où ils s'étaient retrouvés ensemble, ça avait été orchestré. Tantôt par Cathay Pacific, tantôt par l'héritière elle-même. « Je n'ai pas besoin de beaucoup de sommeil. » Avoua-t-il en haussant les épaules, préférant ne pas s'étendre sur ses nuits courtes, et souvent agitées. Il n'aimait pas dormir, et encore moins seul, parce qu'il associait cela à ses années troubles. Il revoyait le corps décharné de sa mère, la difficulté qu'elle avait à rester éveillée alors que la mort l'emportait un peu plus à chaque seconde qui s'écoulait. Il repensait au moment où, à quatorze ans, il avait soigneusement plié ses affaires avant de s'allonger – normalement pour l'éternité. Échec cuisant, puisque vingt-cinq ans plus tard, il respirait toujours. « Vous faites bien de le préciser. Il ne faudrait pas que mon égo soit trop surdimensionné. » Commenta-t-il, amusé. Il ne fut aucunement offensé, habitué aux sorties de route et autres provocations de la part de l'héritière. « A vos affaires accomplies ? » Suggéra-t-il, avant de faire la moue. Il n'était pas particulièrement convaincu, puisque l'héritière avait déjà avoué être douée dans ce domaine. « Non, oubliez. Trinquons plutôt à la soirée qui s'annonce. » Rectifia-t-il en souriant. Nul doute que si Amal avait été présente, elle n'aurait pas apprécié la discussion qu'ils avaient. Elle avait toute confiance en Carlisle – et elle avait raison – mais elle n'approuverait probablement pas l'évidente alchimie qui le liait à Andrina. « C'est vrai. » Remarqua le pilote. Il était presque surpris ; habituellement, l'héritière n'était pas du genre à se révéler. Elle le lui avait fait comprendre lors de leur dernière entrevue, et il ne s'attendait pas à ce qu'elle se dévoile à nouveau en sa compagnie. « C'est quoi, la prochaine étape ? » Conscient que cette question, apparemment anodine, pourrait appeler une réponse qui le serait nettement moins, Carlisle prit les devants. « Une sortie sans maquillage ? » Suggéra-t-il, espérant presque qu'elle accepterait. C'était aussi pour lui une façon de lui faire comprendre qu'elle pouvait se montrer telle qu'elle était, sans artifice. Elle n'avait pas besoin de faire semblant, quand elle était avec lui. Pas besoin de jouer un rôle, ni même de dissimuler qui elle était réellement. « Je vous en laisse trente. » Annonça Carlisle en croisant ses mains derrière sa nuque, bousculant les plans de l'héritière avec un sourire qui en disait long. Il n'était pas peu fier de lui. En voyant qu'elle ouvrait la bouche, il ajouta : « Ne perdez pas de temps à discuter ; les secondes s'égrainent, et je ne reviendrai pas sur ma décision. » Il se leva en même temps que l'héritière, et l'accompagna jusque dans l'entrée de l'hôtel. Tandis qu'Andrina s'engouffrait dans un ascenseur, Carlisle porta une cigarette à ses lèvres.

Trente minutes plus tard, Carlisle retourna dans le hall de l'hôtel. Il était remonté dans sa chambre pour se passer un coup d'eau sur le visage, et prendre une petite veste – au cas où l'humidité laisserait place à la pluie. Il déposa sa clé de chambre au réceptionniste, et sourit en voyant les portes de l'ascenseur s'ouvrir sur l'héritière. « Vous avez une minute de retard. » Fit remarquer le pilote en jetant un coup d'oeil à sa montre, alors qu'elle s'avançait vers lui. Mais il ne lui en voulait pas une seule seconde. « Ne vous méprenez pas, mais... Les tenues de ville vous vont aussi bien que celles de soirée. » Commenta Carlisle en souriant timidement.
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Message(#)hong kong meeting (nina) EmptyDim 20 Aoû 2017 - 20:50

Elle prend une expression faussement choquée quand il ose se moquer de son enthousiasme avant de pouffer de rire. S'il savait de quoi elle tirait tant de fierté... Elle n'avait presque pas de mots à dire et avait autant d'utilité que n'importe qu'elle autre potiche. En effet, elle avait beau avoir un statut qui liait son sang à la Cathay Pacific, pour la plupart des cadres, elle n'était rien d'autre qu'un faire-valoir, un atout tradition pour donner un côté plus chaleureux et sympathique à l'entreprise. Il n'en restait pas moins que c'était le business qui comptait le plus et bien sûr, elle n'était jamais mêlée à ces histoires. De toute façon, elle n'était pas encore assez compétente pour négocier contre ses requins qui en plus d'avoir la tête pleine après leur séjour dans les plus grandes universités du monde, avaient des années d'expérience derrière eux. Nina savait où était sa place et faisait ce qu'elle avait à faire dans ce monde qui la fascinait beaucoup depuis ces dernières années, après qu'elle ait appris tout le vocabulaire des affaires. « Vous avez de la chance que je sois de bonne humeur ce soir... » s'amusa-t-elle, Nina se moquait volontiers d'elle-même en présence de personnes avec qui elle se sentait à l'aise. C'était le cas avec Carlisle. Même si elle sous-entendait qu'en parfaite diva elle n'aurait laissé personne glisser une moquerie sur elle, ce genre de plaisanterie laissait transparaître la vraie Nina, celle qui se cachait derrière son masque. Elle souriait beaucoup trop en sa compagnie, elle ne contrôlait même plus ses zygomatiques. « Pas cette fois, je n'ai pas le temps. J'ai tout misé sur notre soirée, Carlisle. » dit-elle sur le ton le plus naturel du monde alors que son plan avait été minutieusement préparé depuis des semaines. Pour lui, elle avait prévu quelque chose de simple mais qui n'en serait pas moins inoubliable, elle l'espérait. Elle était peut-être bonne actrice mais cela n'empêchait pas le pilote de voir clair en elle, il fait mouche. Un silence s'installe parce qu'elle s'efforce à rester impassible, feignant la désinvolture pour ne pas montrer à quel point sa remarque l'a tout de même touché même s'il n'y avait pas de méchanceté dans ses paroles. « Permettez-moi de prendre les devants. Même si passer du temps avec moi se trouvait être votre désir le plus cher, en tout bien tout honneur, votre réserve et vos manières de gentleman vous dissuaderaient de me proposer quoique ce soit. » La vérité sort toujours de la bouche des "enfants", n'est-ce pas ? Elle le met devant ses propres limites, celles qu'elle se permet de transgresser parce qu'elle est fougueuse, Andrina, puis elle prend un air peiné, là par goût de la mise-en-scène. « Je pensais avoir votre amitié. » lâche-t-elle en plongeant ses yeux dans les siens. Elle pense avoir installé un froid alors elle se rattrape en faisant preuve de plus de douceur à son égard. Son visage montre de la compassion, silencieuse, seul son regard parle pour elle, exprimant l'inquiétude sincère pour la santé du pilote. Les offenses semblent s'effacer quand leurs boissons arrivent, l'ambiance redevient plus légère, encore plus quand il faut trouver une raison de trinquer. Elle est rayonnante quand il évoque leur future soirée, elle en frémit d'excitation tellement elle meurt d'envie de le surprendre. Elle ferait tout pour cette petite lueur taquine dans son regard, pour que ses iris azurés pétillent de joie et que pour les quelques heures où ils seraient ensemble, qu'aucune fois Amal ne traverse son esprit. « A la soirée qui s'annonce. » dit-elle à sa suite. Elle lève son verre et ses lippes s'étirent quand le petit bruit de tintement qu'émet le contact parvient à ses oreilles. Dans son élan, elle vide presque la moitié de son verre dans cette première gorgée mais ne s'en formalise pas. C'est moins l'alcool qui lui monte à la tête que la suggestion de Carlisle qui la fait éclater de rire. « Vous voulez vraiment me priver de mes fards à paupières pailletés ? » l'interrogea-t-elle, faussement outrée, déjà qu'elle était assignée à se restreindre pour ce qui était du maquillage qui accompagnait sa tenue de travail. Cependant, elle comprenait le message qu'il tentait de lui faire passer et inconsciemment, cela la flatta. Il commençait à se dévoiler, se dit-elle et quand il réduisit le temps qu'il lui laissait pour se préparer, cela la conforta dans son idée. Elle n'y voyait aucun problème, c'était l'ambiance qu'elle voulait instaurer entre eux. Quelque chose de simple, sans prise de tête malgré tous les stratagèmes qu'elle avait imaginés pour se rapprocher du pilote. « Je ne vous promets rien. » concéda-t-elle, à mi-mots. Elle commençait à avoir des crampes aux joues à force de sourire autant et ce n'était que le début de leur escapade. Elle vida la fin de son cocktail, prête à répliquer pour s'offusquer de son ultimatum mais il la coupa dans son élan. Elle capitula. « Vous êtes trop cruel. » furent les derniers mots qu'elle souffla à son intention, sans cacher son amusement, avant de prendre la direction de sa chambre.

Il se jouait d'elle, elle le sentait. Elle restait partagée parce qu'une petite voix lui soufflait de jouer aussi tandis qu'une autre lui intimait de reprendre contrôle sur la situation. Elle restait pensive alors qu'elle faisait un premier pas pour sortir de l'ascenseur. Il l'attendait, malgré l'heure, hormis le personnel de l'hôtel, il n'y avait personne d'autre que lui dans le hall. Elle souriait déjà en l'approchant mais fut encore plus rayonnante en entendant sa remarque. Cette minute avait été utilisée à bon escient mais il l'ignorait encore, elle gardait son secret. « J'espère que cette minute d'attente supplémentaire en valait la peine. » répliqua-t-elle, en faisant un tour sur elle-même pour exposer sa tenue dans tous les angles. Elle laissa échapper un gloussement, son compliment lui fit plaisir. « Merci. » répondit-elle en riant devant son air gêné. Elle fit un pas vers lui avant de fermer les yeux et de tendre son visage pour l'éclairer. « Regardez. » Andrina était chanceuse, sa peau était rarement marquée de rougeurs ou de cernes, elle n'avait pas de mal à relever le défi de se montrer sans maquillage devant Carlisle. Il n'avait pas besoin de savoir que c'était le résultat d'une routine quotidienne très stricte pour prendre soin de son visage, qui incluait aussi des restrictions niveau alimentation. « J'ai simplement triché pour ça. » fit-elle en avançant les lèvres avant de sourire pour lui faire remarquer sa bouche brillante. Elle ouvrit les yeux pour découvrir si elle avait réussi à capter l'attention du pilote avec son gloss pêche et fut surprise de trouver son visage si près du sien. Loin de s'effaroucher, elle lui lança un regard brûlant avant de se diriger vers le comptoir. A peine sortie, elle fut enveloppée par la chaleur nocturne qui rendait Hong Kong si douce, elle jeta un regard vers son compagnon d'aventure. « Je suis contente d'être avec vous ce soir. » glissa-t-elle innocemment alors qu'ils commençaient à marcher vers la bouche de métro. « Puisque vous semblez avoir de l’intérêt pour la version non-officielle d’Andrina Farrell, je suis ouverte à toutes les questions. » lui annonce-t-elle, faiblement, en fixant droit devant elle. « Mais ne vous attendez pas à des réponses extraordinaires, je ne suis pas aussi spéciale que j’aimerai le faire croire. » confessa-t-elle, cette fois-ci en baissant la tête pour regarder ses pas, se disant que sa réflexion était encore plus accentuée par le fait qu’elle baignait dans la foule d’une métropole inconnue, où elle était juste une anonyme parmi d’autres.
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Message(#)hong kong meeting (nina) EmptyMer 30 Aoû 2017 - 21:32

« Sinon quoi ? » Carlisle, en confiance, se montrait joueur. Il mettait les deux pieds dans le plat, déclenchait volontairement des joutes verbales, s’amusait des mimiques d’Andrina. Loin de son Australie natale, et maintenant qu’il était en repos pour quarante-huit heures, le pilote se sentait plus léger. Son comportement trahissait même une certaine désinvolture, une forme de laxisme terriblement éloignée de ses habitudes. Ici, il n’y avait personne pour l’observer, pour le juger, pour lui rappeler ce qu’il avait à faire. Il parvenait à faire taire la voix rauque de son père. Il parvenait à oublier les absences répétées de sa fiancée. Une fois son costume de pilote au placard, Carlisle était même en mesure d’être libéré de toute obligation. Ici, il n’était rien de plus qu’un anonyme, un touriste parmi tant d’autres. Et Andrina Farrell semblait vivre l’expérience de la même façon – son air détaché, son sourire sincère et ses yeux rieurs témoignaient de son bien-être. « Tout, vraiment ? » Demanda-t-il en arquant un sourcil. Ils se retrouvaient ici par hasard, et elle misait tout sur leur soirée ? Le fils Bishop comprit qu’il y avait probablement anguille sous roche, mais il passa ses doutes sous silence. Que tout cela soit orchestré ou pas, qu’est-ce que cela pouvait bien faire ? Qu’est-ce que cela changeait ? L’important n’était-il pas qu’ils passent une bonne soirée ? « Vous me mettez la pression, là. » Plaisanta-t-il, rentrant volontiers dans le petit jeu de l’héritière. Carlisle était persuadé que beaucoup, jaloux ou méfiants, désapprouveraient son comportement. Certains se permettraient sans doute de le lui faire remarquer ; cette relation naissance, à la fois étrange et frôlant avec l’ambigu, pouvait lui rapporter plus de problèmes qu’il n’osait l’imaginer. Il laissa échapper un petit rire, alors qu’il lui fit remarquer son manque de spontanéité dû à ses bonnes manières. « C’est vrai. » Admit-il en haussant les épaules. Il frôlait la quarantaine. Il était de la vieille école. Inutile de le nier ; c’était à la fois visible et perceptible. « Ça vous change, n’est-ce pas ? » Question plus rhétorique qu’autre chose ; il suffisait d’observer l’évolution de la société pour s’apercevoir que l’éducation n’était plus la même. Que les comportements différaient. Que la poésie et le savoir-vivre avaient déserté le bon sens commun. « Vous l’avez. » Confirma-t-il en hochant la tête, plus sérieux qu’auparavant. Il avait du mal à réaliser qu’il venait de mettre un mot, une émotion sur leur relation si particulière. D’ailleurs, pour être tout à fait honnête, Carlisle avait même du mal à considérer que ses rapports avec l’héritière pouvaient s’apparenter à une relation, de n’importe quelle nature soit-elle. Etait-ce bien raisonnable ? Rien n’était moins sûr : tout, ou presque, semblait les séparer. Mais le temps des questions n’était pas encore venu ; Nina et Carlisle trinquèrent, visiblement plus prêts que jamais à profiter de leur soirée. Le pilote porta son verre à ses lèvres, et goûta au précieux liquide ambré. « Parfaitement. » Confirma-t-il en hochant la tête. Il ne connaissait encore pas suffisamment Andrina Farrell pour lui exposer clairement son point de vue sur le maquillage et tous les autres artifices possibles et imaginables. « Vous y voyez quelque chose à redire ? » Il était tellement en confiance qu’il se permettait quelques largesses, quelques provocations. Décidément, la soirée s’annonçait sous les meilleurs auspices – et ce n’était pas Carlisle qui allait s’en plaindre. Ses voyages et autres obligations ne lui permettaient pas toujours d’avoir une vie sociale active, à son plus grand regret. Ainsi, alors que l’héritière lui demandait de patienter pendant quarante minutes, le pilote lui en offrit seulement une trentaine. Il termina son scotch, et jeta un coup d’œil sur sa montre, mémorisant l’heure qu’il était. « On me le dit rarement. » Commenta-t-il, presque amusé par sa remarque. Non, définitivement, Carlisle n’était pas quelqu’un de cruel. Il était gentil. Doux. Discret. Timide. Sauvage. Attentif. Déterminé. Passionné. Il regarda la silhouette d’Andrina Farrell disparaître de son champ de vision, et ajouta un mot à sa liste le définissant : joueur.

Elle était en retard. Pas de beaucoup – une petite soixantaine de secondes. Elle avait relevé son défi et, bizarrement, il s’en trouva presque… Flatté. Il secoua la tête ; sa réaction était ridicule. Tous deux jouaient un rôle, sûrement dangereux, mais qui leur allait à ravir. Abandonnant ses principes le temps d’une soirée, Carlisle ne se priva pas de jouer. « Je sais être patient. » Amal lui couperait probablement la tête, si elle savait ce qui se tramait. L’Australien ne pensait pas à mal, il s’amusait simplement de la situation. Mais la différence pouvait paraître mince, et les regards extérieurs qui se posaient sur eux devaient douter de la nature exacte de leur relation. « Parfait. Défi relevé. » Admit le pilote, voyant que son visage ne portait aucune trace de maquillage. Enfin, presque aucune : un gloss mettait en valeur ses lèvres pulpeuses. Nina en profita d’ailleurs pour s’avancer vers lui – plus que de raison – pour exposer sa bouche tentatrice. Rectification : finalement, si Amal était présente, ce serait sans doute la tête de l’héritière qui roulerait sur le sol. « Je ne suis pas sûr que cet affront soit pardonnable. »  Andrina s’éloigna, remettant entre eux une distance plus raisonnable. Le personnel de l’hôtel leur souhaita une bonne soirée, et tous deux sortirent. L’Australien suivit sa nouvelle « amie » dans les rues de Hong Kong, curieux de voir où leurs pas allaient les mener. « Toutes les questions ? » Il fronça les sourcils, ne pouvant pas s’empêcher d’être suspicieux. Andrina était une personne futée, maligne même ; le pilote trouvait surprenant qu’elle accepte de se livrer, sans contrepartie. Ça ressemblait à un jeu trop simple, à un jeu auquel ils ne s’étaient jamais livrés. « Qu’est-ce que je vous dois, en échange ? » Demanda-t-il, laissant un petit sourire glisser sur ses lèvres. C’était une négociatrice dans l’âme, et elle avait été formée pour obtenir ce qu’elle désirait. « Vous me prenez au dépourvu. Je ne sais même pas par quoi commencer. » Et pourtant, la vie de l’héritière restait un mystère aux yeux du pilote. « Commençons par une question simple : où allons-nous ? »
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Message(#)hong kong meeting (nina) EmptyJeu 31 Aoû 2017 - 22:21

Son expression de figea alors qu'elle relevait les yeux vers lui. Elle resta interdite, incertaine de savoir si on n'avait pas remplacé son Carlisle par un autre modèle ce soir. Qui était cet inconnu si libre, qui se permettait de la provoquer, même gentiment ? Elle cligna des yeux plusieurs fois, nullement dérangée par le silence qu'elle leur imposait et parvint à se convaincre que cette réplique était parfaitement identique au pilote mais qu'on venait de désactiver le mode 'réserve'. Sa question déclenche une étincelle de curiosité en elle, leur dynamique à bel et bien changé, ils sont deux à danser sur ce terrain miné. Son détachement face à ses menaces – bien que fictives – révèle à Nina un visage du pilote qu'elle ne connaissait pas encore. Il entrait dans son jeu en y ajoutant une autre difficulté, il n'était plus tout à fait une marionnette entre ses mains mais bien un acteur à part entière de l'histoire. Il parvenait, rien qu'avec sa question, à la faire réagir au quart de tour. Heureusement, elle savait contrôler ses émotions et avait ravalé sa confusion mais il subsistait des doutes, on ne savait plus trop qui était le chat et qui était la souris dans leur binôme. Un sourire sans joie parvient à cacher son trouble devant la nouvelle facette du personnage. Ce n'est pas pour lui déplaire, au contraire, mais toujours de la suite des idées, cela lui ouvrait de nouvelles perspectives. Elle réfléchit à mille façons de répliquer mais préfère éluder. « Que diriez-vous de profiter du privilège de connaître la gentille Andrina au lieu de tenter le diable ? » suggère-t-elle, d'un ton léger, pour toute réponse. Oh, s'il le voulait, elle aurait du faire preuve de créativité pour le tourmenter. Rien que pour ces beaux yeux, elle était capable de beaucoup mais le pauvre ne se doutait de rien pour l'instant. On lit du mystère dans ses yeux, au même moment, elle fait briller ses canines quand elle lui sourit. Petit hochement de tête. Tout, pense-t-elle intérieurement. Elle se sent puissante, elle se sent en contrôle et elle a tellement hâte de lui montrer son restaurant préféré entre autres surprises qu'elle lui avait réservé.  « Il n'y a pas de quoi, détendez-vous. » le rassure-t-elle. C'était plutôt à elle d'avoir la pression, vu le défi qu'elle s'était lancé, elle se devait de le mettre à l'aise.  Pour l'instant, leur conversation n'avait rien d'ordinaire. Pensant avoir été trop brusque, elle se radoucit en entendant son ton plus doux. Elle posait un regard attentif sur lui, ses paroles la faisant réfléchir au fur et à mesure. Elle était habituée aux politesses et à la courtoisie mais ils ne lui avaient jamais été présentés avec autant d'élégance et de naturel qu'en Carlisle. S'il avait d'abord attiré son regard par sa stature et son physique avantageux, elle adorait ses yeux, bien plus expressifs que l'homme, ils étaient comme des pierres précieuses à l'état brut.   Nul besoin de préciser qu'il la charmait également avec ses manières simples. C'est cela qui la changeait, il était une invitation au voyage et il s'était souvent glissé dans ses rêves éveillés qu'elle avait l'impression qu'il était comme un ami. Quand il confirme, Nina fait preuve de réserve, sourit, en baissant les yeux. Elle sait que cette déclaration ne vaut rien mais sans savoir pourquoi, ce n'est pas désagréable à entendre.  « Alors tout est clair maintenant ? Que diriez-vous de célébrer, par la même occasion, cette nouvelle amitié ? » suggéra Andrina. Elle jouait avec le feu sans aucune retenue, elle ne craignait pas les dangers. Quels dangers, d'ailleurs ? Amal ? Hm... connais pas. Pendant qu'elle s'envoyait en l'air avant son amant du mercredi soir, son fiancé était à deux fuseaux horaires de Brisbane avec elle, l’héritière Farrell, bien décidée à profiter de l’humeur joueuse du pilote. Pour lui, elle était prête à faire quelques sacrifices parce qu’il ne lui en coûtait rien de se dévoiler sans artifices. Elle aimait le maquillage comme on aime mettre de beaux habits, les palettes colorées qu’elle collectionnait s’apparentaient à de la peinture de maître qui n’attendaient que d’être utilisés sur une toile. Pour elle qui n’avait jamais eu de fibre artistique, quand elle réhaussait son regard de violet ou de doré ou qu’elle soulignait les contours de sa bouche, c’était un jeu. Le résultat devait lui plaire, certes, mais elle se mettait aussi en valeur pour impressionner. Prétendument débordante de confiance en elle, sur le niveau apparence en tout cas, elle ne se plaignait pas de devoir faire une apparition sans maquillage. « Non, rien du tout. Préparez-vos mirettes, je suis tout aussi éblouissante au naturel. » plaisanta-t-elle. Sa requête l’amusait autant qu’elle l’intriguait elle ne l’interrogea pas sur ses raisons, après tout, il ne lui en coûtait rien. Elle lui envoya une dernière pique avant de le quitter. Un air amusé s’afficha sur son visage quand il répliqua. Carlisle ne pouvait le voir puisqu’elle s’en allait déjà mais son sourire ne la quitta pas jusqu’à ce qu’elle gagne sa chambre.

Jogging adidas oversize - dont elle avait fait sauter les boutons pressions sur le côté, dévoilant des bouts de peaux quand les pans volaient - et un top court, blanc, laissant ses épaules dénudées constituaient sa tenue décontractée. Elle sécha les dernières mèches de cheveux mouillés avant de s’observer une dernière fois dans la glace. L’éclairage désastreux la rendait jaune et creusait ses traits, cette dernière vision d’elle la paniqua alors que le temps qui lui était accordé était déjà écoulé. Elle avait beau avoir son propre style, elle avait toujours trouvé son visage affreusement banal et en une fraction de secondes, elle croula sous tous les défauts qu’elle déplorait sur son physique. Elle avait vécu tant de fois ce genre de situation et comme d’habitude, se força pour vider son esprit de toutes ces pensées parasites et fuit son reflet. Personne n’eut pu douter de ses inquiétudes quand elle s’affichait, ainsi, avec un grand sourire aux lèvres en le retrouvant. Elle restait d’humeur joviale mais elle souffrit de l’humeur égale du pilote, elle s’attendait à plus de compliments puis se remémora qu’il était Carlisle, l’homme d’une seule femme, l’homme d’Amal qui plus est. Même s’il ne flattait pas son égo fragile, Andrina était sincère, elle appréciait sa compagnie et son humour semblable au sien. Elle n’imaginait pas jusqu’où tout cela la mènerait, elle était bien trop insouciante pour ça, pas après pas pour rejoindre le métro, elle prenait la vie avec la même philosophie. « Toutes les questions. » confirma-t-elle, comme un écho. Elle ne comptait pas s’attacher à cet homme, qu’importe tout ce qu’elle dirait, une fois qu’elle disparaîtrait de sa vie, aussi éphémère qu’un songe, il pourrait faire ce qu’il désire de ces informations… s’il ne restait pas d’abord bloqué à tenter de démêler le vrai du faux. Elle sourit à sa question, hausse les épaules et secoue ses cheveux avec la même désinvolture. « Permettez-moi d’y réfléchir, Carlisle… Hmm… je vous demanderai une faveur plus tard dans la soirée. Cela vous convient ? » Elle lui lance un petit regard pour guetter son expression avant d’éclater de rire. « Rien de déplacé, arrêtez de vous méfier, je vais finir par être vexée. » fit-elle, affichant une moue. La première question la surprit mais finalement, elle reflétait bien le caractère du pilote, se dit-elle, il gardait les pieds sur terre quand il n’était pas au-dessus des nuages. « Dans le temple, non, le paradis de la cuisine cantonaise, je vous l’ai déjà dit, le meilleur restaurant de tout Hong Kong. » lui répond-elle. « Réfléchissez à votre prochaine question. » Quand ils s’engouffrent dans le réseau souterrain, ils sont obligés d’interrompre leur discussion tellement l’endroit est dense de monde et qu’ils sont sans cesse bousculés par les gens bien plus pressés. Elle descend par l’escalator, en même temps qu’une foule d’autres personnes et pendant qu’ils serpentent entre les personnes, elle se retourne à intervalles réguliers pour s’assurer de ne pas l’avoir perdu. Lassée de risquer un torticolis, elle finit par s’accrocher à son bras. Ils attrapent la ligne direction plein est, loin du centre et des endroits les plus animés. C’est un soulagement d’être enfin dans le métro, pas du tout désempli à cette heure-ci, elle se glisse entre deux hommes en costume et ne peut même pas atteindre une barre pour s’accrocher. Elle souffle entre ses lèvres à l’intention du pilote. « Ça va ? » Elle balaye les environs du regard avant que sa tête reprenne sa vision initiale, comme bercée par l’ambiance, elle ferme les yeux. Elle se protège de ces lumières si agressives et se ressource après la marée humaine qu’ils viennent de traverser. « Le voyage en vaut la peine, vous verrez. » lui dit-elle, comme une promesse.
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Message(#)hong kong meeting (nina) EmptySam 9 Sep 2017 - 13:34

« Profiter du privilège ? » Répéta-t-il en arquant un sourcil, faussement surpris. Il ne connaissait pas très bien l’héritière, mais devinait sans peine qu’elle ne s’abandonnait pas facilement. Elle ne se dévoilait pas, ou alors très peu. Et jamais suffisamment pour que la personne soit en mesure de la percer à jour. « Je veux bien laisser la diablesse de côté pour le moment. » Confessa-t-il en souriant, répondant favorablement à la question d’Andrina. Cependant, sa réflexion ne laissait pas de place au doute : tôt ou tard, l’Australien se confronterait pleinement à la partie sombre de l’héritière. Mais pas ce soir : ils avaient visiblement mieux à faire. « Je le suis. » Dit-il en hochant la tête, nouant ses bras derrière sa nuque. Il était non seulement détendu, mais aussi à l’aise : étrangement, il abordait avec plus de sérénité que prévu son trente-neuvième anniversaire. Ce bien-être, cette ambiance décontractée et agréable lui fit ensuite réaliser qu’il n’avait pas pris de vacances depuis des lustres, et que quelques jours à lézarder au soleil ne seraient pas de trop. Vivre pour lui, et uniquement pour lui ; c’était une philosophie de vie à laquelle Carlisle avait renoncé depuis bien longtemps. Il ne s’en plaignait pas ; voir les autres heureux lui suffisait. Il aimait voir le sourire apaisé et sincère d’Amal. Il aimait lire la fierté dans les yeux de son père – même si ce dernier lui rappelait sans cesse son devoir. On pouvait parfois lui reprocher de vivre par procuration… Mais les gens se méprenaient ; lui, ça lui convenait. Et c’était l’essentiel. « On célèbre ce que vous voulez, Andrina. » Il s’amusait volontiers de la situation, entretenait une ambiguïté certaine. Ils trinquèrent, et le pilote sirota avec délice son double scotch. Il profitait de son jour de congé d’une étrange façon ; lui qui pensait que sa soirée allait se résumer à une commande de nourriture et un film regardé en streaming sur son Ipad… Il était loin du compte. Pire ; il mettait même sa patronne au défi de se présenter face à lui sans maquillage. Cette familiarité n’avait pas été calculée, anticipée : elle résultait simplement de la légèreté du moment. Ils profitaient d’une bonne compagnie, s’amusaient de l’autre, se cherchaient sans vraiment se trouver, se tournaient autour sans risquer un quelconque dommage collatéral. « Comme moi. » Plaisanta-t-il, appuyant sa remarque d’un clin d’œil entendu. Carlisle n’était pas du genre à se préoccuper de son apparence ; pour lui, tout cela était éphémère, et ne dévoilait rien de la personne. Amal le maudissait souvent d’avoir un jugement aussi strict et aussi tranché ; ne pouvait-il donc pas faire un effort ? Il se contentait souvent d’hausser les épaules, loin d’être touché ou blessé par ses commentaires. Le pilote porta à nouveau son verre à ses lèvres en regardant l’héritière s’éloigner ; elle pouvait se montrer pleine de surprise. L’idée qu’elle soit pleine de contradictions lui effleura l’esprit, mais il préféra taire sa question. Pour le moment, en tout cas.

« Une faveur ? » Répéta-t-il en arquant un sourcil. Connaissant l’héritière, tout était envisageable – le meilleur comme le pire. Mais cette touche d’inconnu n’était pas pour lui déplaire ; il n’avait que trop rarement l’occasion de jouer, dans la vie. Il calculait tout, et ne se laissait jamais prendre au dépourvu. Il était l’incarnation de la raison, puisqu’on l’avait toujours forcé à l’être. Avancer à l’aveugle n’était pas dans ses habitudes ; mais se défiler, encore moins. « D’accord. » Fit-il par dire, non sans avoir pris le temps de peser le pour et le contre. Ça ne pouvait pas être quelque chose de fou, si ? Et si tel était le cas, la ville d’Hong-Kong ne serait-elle pas en mesure de protéger leur secret ? « Ne m’en voulez pas ; je m’attends toujours à tout, avec vous. » Et ce n’était pas surprenant : la situation atypique dans laquelle il était plongé n’était que le résultat des plans maléfiques de l’héritière. Et lui, conscient de tout cela mais complètement indifférent, la suivait d’un pas léger. Sans se soucier d’être aperçu par quiconque, sans s’inquiéter des absurdités de la situation. Ils allaient dîner, point barre. La prochaine question ? Elle lui brûlait déjà les lèvres. « Comptez-vous me mettre dans une position délicate ce soir ? » Ou, plus clairement, envisageait-elle de le traîner dans une boîte de nuit hype de Hong-Kong ? De lui demander une danse endiablée alors qu’il détestait cela ? Elle eut tout juste le temps de lui répondre avant qu’ils ne s’engouffrent dans la marée humaine qui s’entassait déjà dans le wagon du métro. « Ça va, je survivrai. » Plaisanta-t-il en souriant, amusé par la situation. Il n’avait plus pris les transports en commun depuis des lustres ; habituellement, il ne se déplaçait exclusivement qu’en moto. Il aimait la sensation que cela lui procurait ; il se sentait libre, et plus serein que jamais. Le vent venait lui remettre les idées au clair, et les grandes routes droites qui se trouvaient en périphérie de Brisbane étaient le terrain de jeu favori du pilote. « J’espère que vous dites vrai. Je suis affamé. » Dit-il en hochant légèrement la tête, alors qu’un arrêt permettait au wagon de se désengorger quelque peu. Il s’apprêtait à soupirer de soulagement, mais l’impression de vide ne dura pas : de nombreuses personnes s’engouffrèrent dans la rame de métro, les obligeant à adopter une posture inconfortable. Un coup de frein brutal manqua de faire chuter l’héritière, et Carlisle saisit son avant-bras avec fermeté. Il réalisa aussitôt que ce contact physique imposé, bien que partant d’une bonne intention, ne serait pas forcément le bienvenu. « Désolé. » S’excusa-t-il platement, en relâchant l’avant-bras de l’Australienne. « Vous avez l’habitude de ce genre de chose ? » Demanda-t-il, profitant de ce droit exceptionnel qu’il avait ce soir – à savoir lui poser toutes les questions possibles et imaginables. Il comptait bien en apprendre davantage sur l’héritière et sur sa routine ; cela lui permettrait de mieux cerner l’individu qui lui faisait face. « Je veux dire… De sortir avec un quasi inconnu, de l’amener dîner je-ne-sais-où ? » D’après ce qu’il savait, Andrina était en couple. Il avait cru comprendre que son couple n’était pas sa priorité, et qu’elle ne se souciait guère des conventions et autres règles imposées par une société soi-disant bien-pensante. « Vous n’avez pas peur que la situation vous échappe ? » Poursuivit-il, suggérant pour la première fois qu’elle n’était peut-être pas la seule à s’amuser, dans leur duo. Si Carlisle affectionnait tout particulièrement son rôle passif – il lui permettait de mieux observer et d’analyser les gens – il lui arrivait aussi parfois de prendre des risques. Il sortait rarement de sa zone de confort, mais quand il était décidé à le faire, il ne faisait pas semblant. « Ou que le grand méchant loup soit finalement la personne que l’on pensait être inoffensive ? »

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Message(#)hong kong meeting (nina) EmptyDim 1 Oct 2017 - 20:33

Un sourire satisfait éclaire sobrement son visage quand il capitule. L’héritière n’ajoute rien, son regard reste fixé sur le visage du pilote quand une vision peu innocente s’impose dans son esprit. La façon dont il avait prononcé ‘diablesse’ n’avait rien de lascive mais l’imagination d’Andrina avait terminé le travail. Diablesse. Il faisait bel et bien référence à elle et elle n’en était aucunement offusquée, à ses oreilles, ça sonnait comme un hymne à la joie. Elle mourrait d’envie de lui donner une réelle raison de la qualifier de diablesse. Que ce soit quand elle embrasserait son cou pendant leurs étreintes ou quand elle le ferait languir sous ses caresses. Mais aussi quand elle finirait par lui tordre le coeur après avoir mis sa tête à l’envers. Son fantasme se tenait à sa portée mais elle n’était pas encore autorisée à le concrétiser. Elle devait pour l’instant se contenter de ses chimères, simplement réconfortée par l’idée qu’elle elle progressait lentement… Peut-être trop lentement pour la gamine impatiente qu’elle avait toujours été, habituée à ce qu’on lui obéisse au doigt et à l’oeil, mais cela rendait encore plus passionnant le jeu… et sa récompense. « Bien. » répondit-elle, d’un ton guilleret alors que les deux verres se touchaient. Elle lui fit un sourire, il n’était pas difficile de contenter Andrina, il suffisait de lui dire ce qu’elle avait envie d’entendre. Si elle se plaisait à l’idée d’être l’instigatrice de toute cette intrigue, elle se rendait compte que le pilote n’avait plus un rôle passif dans cette histoire et elle était curieuse de savoir jusqu’où il l’emmènerait. L’homme l’intriguait assez pour qu’elle accepte de se laisser faire.  Son humeur changea, encore, elle hésitait entre l’envie de se moquer de lui pour ce genre de lubie et l’envie de s’opposer fermement sa requête mais elle céda. Elle pensait comprendre les raisons qu’il avait de lui lancer un tel défi. Seulement, s’il pensait que le masque de l’héritière résidait derrière ses fards et ses poudres, il était loin de pouvoir imaginer sa véritable nature.

Marchant ainsi à ses côtés, elle se dit qu’ils ne doivent pas être bien différents de n’importe quels touristes. Sauf que deux personnes passant une soirée ensemble dans une ville étrangère ne devaient pas avoir une conversation aussi étrange que la leur… si cela ressemblait à une discussion. Il reste une distance entre eux, ils se cherchent et Andrina n’aurait pas été aussi délicate si elle avait eu à marcher sur des oeufs. La nuit ne fait que commencer et il leur reste encore plusieurs heures pour s’apprivoiser. Elle esquisse un sourire, sort un semblant de rire, quand il fait l’écho. « Oui... », lâche-t-elle, prête à préciser ce qu’elle entend derrière le mot faveur mais le temps de son hésitation, il la devance en acceptant. Elle est agréablement surprise lorsque l’objet de son attention accepte. Nina surpasse vite son étonnement d’un petit sourire amusé. Il n’a pas l’air de plaisanter ou d’avoir quelque chose à redire à ça alors elle hausse un sourcil interrogateur, attendant qu’il dise quelque chose, certaine qu’il ne lui laisserait pas sa bénédiction aveuglément mais il ne revient pas sur sa décision. Elle aurait aimé pouvoir s’immiscer dans son esprit pour lire ses pensées à ce moment précis. « Je… Nous ne faisons rien de mal, Carlisle. » dit-elle. C’était vrai. Quand on ne prenait pas en compte les intentions d’Andrina. Son ton lui prêtait une certaine naïveté ; elle s’amusait à jouer les ingénues. Elle continua, toujours avec autant de douceur. « Promis, je vous ramènerai vivant de cette escapade. C’est une journée spéciale… non ? » plaisanta-t-elle, sa tournure de phrase assez vague pour être générale mais son sous-entendu trop peu subtil pour qu’il ne comprenne pas qu’elle savait. Elle lui fit un sourire rassurant avant de regarder droit devant elle et donner des coups d’épaules pour se frayer un passage dans les souterrains. Il y a tellement de monde, elle baisse la tête, fixe un l’espace entre leurs deux corps, à peine moins d’un demi-mètre mais c’est moins cette proximité forcée que les plaisanteries du pilote qui la font sourire. « Vous avez intérêt à aller bien, j’ai promis de vous ramener vivant. » ajoute-t-elle, d'un ton faussement autoritaire. Mais encore fallait-il qu’ils ne périssent pas tous les deux dans ces maudits souterrains, se dit-elle, déjà mal-à-l’aise rien que de voir autant de nouvelles personnes forcer pour entrer dans une rame déjà bondée. Elle se retint de soupirer ou de se plaindre, surtout parce qu’elle était dans l’incapacité de le faire, elle commençait à ne pas se sentir très bien ; l’air lui manquait. Pour couronner le tout, elle se sentit être propulsée en arrière quand ils redémarrèrent mais elle évita la chute grâce au pilote, il la retint fermement et la tira vers lui. Elle leva les yeux vers lui quand il relâcha sa poigne, ses traits se radoucirent et elle lui lança un regard reconnaissant. Elle secoua la tête, lui faisant comprendre qu’il ne lui avait pas fait mal et elle se remit sur pied comme si de rien était. « Encore deux stations… » souffla-t-elle. Elle se pensait familière avec les transports communs de Hong Kong mais il fallait croire qu’elle ne l’avait jamais connu aux heures de grand afflux. Elle se pencha en avant, pour se distraire ; au-même moment, il s’adressa à elle. Face à sa question, elle reste pensive mais relève la tête. Finalement, ses yeux ne quittent plus les sien. Les prunelles de l’héritière exaltent de sensualité, ce n’est pas la meilleure façon pour sonder son âme à travers son regard mais arrivera-t-elle au moins à l’intimider ? Andrina est curieuse, qu’est-ce qui a bien pu lui passer pour qu’il lui pose cette question maintenant, en lieu et dans une telle situation ? Elle médite ses paroles et elle n’ignore pas que venant du monsieur, les mots sont sagement choisis. Elle analyse tout, chaque tournure de phrases, chaque terme, presqu’incertaine de ce qu’il faudrait répondre à ça. Ça résonne en elle, ça pulse en même temps que les battements de son cœur mais elle tente de rester neutre, malgré tout, deux plis se creusent entre ses deux sourcils. « Je ne suis pas sûre de vous suivre. Pardonnez-moi si j'ai été trop insistante, en aucun cas, je ne vous forçai la main. Il est encore temps de faire demi-tour si cela vous dérange autant. » Si elle avait manqué de subtilité, il se pouvait qu’il ait percé à jour ses intentions mais pourquoi choisissait-il d’être aussi cryptique au lieu de la repousser ? Elle lui sourit simplement. « Vous êtes un peu déstabilisé, je comprends. La situation, comme vous l’appelez, peut sembler incongrue mais c’est simplement parce que nous cassons les codes, Carlisle. » Il pouvait bien s’imaginer des histoires pour justifier leur drôle de duo. Il pouvait même endosser le rôle du grand méchant loup, Andrina prendrait beaucoup de plaisir à réécrire l’histoire. Des yeux, elle lui fait comprendre que c’est leur station d’arrêt et innocemment, elle glisse ses doigts le long de son avant-bras et finit par attraper sa paume pour marcher sur ses pas dès que le pilote se fraye un chemin vers la sortie. A peine le pied posé hors du métro, elle rompt le contact. « C’est à gauche. » indique-t-elle. « Si le grand méchant loup pouvait m’entendre… je serais curieuse de savoir ce qu’il me réserve… » marmonna-t-elle entre ses lèvres, juste assez fort pour qu'il puisse l'entendre. Elle avait toujours adoré prendre des risques, elle ne craignait plus rien Andrina puisqu’elle s’amusait de tout. On peut le voir à sa légèreté habituelle. Encore quelques pas et ils retrouveront enfin à l’air libre.
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Message(#)hong kong meeting (nina) EmptyDim 8 Oct 2017 - 15:33

« Pour le moment. » Commenta le pilote, sans pour autant s’étendre sur le sujet. Volontairement, il préférait rester évasif ; il n’avait pas envie de s’étendre sur le sujet. La raison était simple : en compagnie de l’héritière, le fils Bishop marchait sur des œufs. Il avançait à l’aveuglette, sans réellement savoir où tout cela allait le mener. Il (re)découvrait avec joie les règles d’un jeu interdit auquel il n’avait plus joué depuis de nombreuses années maintenant – ou avec Amal, à l’occasion. Inutile de se voiler la face : Carlisle savait pertinemment que ses échanges actuels avec Nina pouvaient être apparentés à un flirt. Rien de bien méchant, au contraire : l’échange était plaisant, amusant, distrayant. Mais l’échange n’était pas légitime, et encore moins supposé avoir lieu : leurs statuts respectifs leur imposaient, en théorie, un devoir de bienséance – une bienséance qu’ils piétinaient avec allégresse. « C’est trop aimable. » Plaisanta le pilote, alors que Nina lui assurait qu’elle le ramènerait vivant. Il n’en doutait pas – il suffisait de comparer leurs gabarits respectifs pour comprendre que le pilote ne pourrait faire qu’une bouchée de l’héritière, s’il en avait l’envie. Par ailleurs, il n’était pas loin d’avoir vingt ans de plus qu’elle ; l’expérience était de son côté. Quant à son art de la maîtrise totale, il sommeillait toujours en lui. Il n’était jamais très loin, et prêt à resurgir à tout moment. « Spéciale, vous dites ? » Demanda-t-il, employant les mots de l’Australienne. Il arqua un sourcil, essayant vainement de sonder l’esprit de l’héritière. Savait-elle ? Avait-elle, jusqu’à maintenant, volontairement dissimulé l’étendue de sa connaissance ? Carlisle le croyait ; Andrina était suffisamment maligne, suffisamment roublarde pour user de tels subterfuges. « Il semblerait. » Répondit finalement Carlisle, un petit sourire en coin. Elle pensait se jouer de lui, pouvoir le manipuler comme une vulgaire marionnette ? Elle n’était pas au bout de ses surprises. Carlisle s’engagea avec amusement sur un terrain glissant, voire carrément miné. Mais il avait envie de jouer, et jouer signifiait forcément, à un moment ou à un autre, prendre des risques. « Après tout, c’est notre premier dîner loin des conventions habituelles, n’est-ce pas ? » Ajouta-t-il, suggérant presque qu’il s’agissait, en réalité, d’un rencard. Sauf que ce n’en était pas un – pas directement, en tout cas. Carlisle préférait considérer cette entrevue comme un joyeux hasard. Mais il n’était pas naïf : il y avait peu de chance pour que ce soit la réalité. La rame de métro démarra, et Nina se retrouva propulsée vers l’arrière. Carlisle retint l’héritière de justesse, ses doigts attrapant avec fermeté son avant-bras. Il s’excusa pour sa soudaine brutalité, relâcha son bras, et réalisa en l’observant qu’elle n’avait pas l’air dans son assiette. Ses impressions furent confirmées lorsqu’elle lui indiqua qu’il leur restait encore deux stations à faire avant de pouvoir s’extirper de cet environnement inhospitalier. « Ça va ? Vous n’avez pas l’air bien. » Les paupières de Nina étaient closes, et son teint, plus pâle que d’habitude. Il n’espérait qu’une chose : qu’elle ne vienne pas à tourner de l’œil, dans cette rame de métro bondée. L’attention de l’héritière fût néanmoins captée par leur conversation, et cela la fit quelque peu reprendre des couleurs. « Non merci. Après nos péripéties souterraines, je tiens impérativement à prendre l’air. » Restaurant ou pas, d’ailleurs : il était hors de question qu’il rentre à l’hôtel. Andrina Farrell avait éveillé sa curiosité, et il était prêt à la suivre jusqu’au bout de la nuit pour découvrir ce qu’elle lui avait réservé. Carlisle avait accepté de laisser son côté casanier de côté. D’oublier sa vie rangée et stable, le temps d’une soirée. Profiter, sans ne se soucier ni du lendemain, ni du qu’en dira-t-on : il touchait la liberté du bout des doigts, et adorait cette sensation. « Casser les codes, vous dites ? » Répéta-t-il en haussant les épaules. Casé depuis une dizaine d’années, le pilote ne s’était guère intéressé aux fameux codes ou autres règles qu’imposait la vie en société. Discret, toujours distant, il s’était accommodé de son rôle transparent. Il observait plus qu’il ne participait, et ça lui convenait merveilleusement bien. « Ils ne me sont plus familiers. Ça fait bien trop longtemps que je suis rentré dans le moule pour être au courant des éventuelles évolutions. » Et ça lui convenait. En tout cas, il le pensait. Il n’avait plus l’âge de faire la fête jusqu’au petit matin. Plus l’âge de se laisser porter par ses envies uniquement. On lui demandait du sérieux, de la rigueur, de la stabilité – et il possédait tout cela. Perdu dans ses pensées, il ne reprit contact avec la réalité que lorsque les doigts de Nina glissèrent le long de son avant-bras, jusqu’à trouver sa main. Il entrelaça ses doigts avec les siens, et se laissa guider dans les couloirs qui menaient vers la sortie. Dès que l’humidité ambiante d’Hong Kong les enveloppa, Nina se détacha du pilote. « Ne le provoquez pas de trop, il est en sommeil depuis longtemps. » Répondit Carlisle, s’amusant de cette joute verbale. Il ne mentait pas : depuis qu’il s’était mis en couple avec Amal, il n’avait plus ressenti le besoin de s’oublier – comme ce fût le cas lorsqu’il vivait aux Etats-Unis. Il s’était éloigné des bars, des clubs et des autres tentations auxquelles il avait goûté avec plaisir lors de ses années loin du territoire Australien. Jeune et insouciant, il avait mordu la vie à pleine dents – avant de s’engager dans l’armée, et de reprendre un chemin moins chahuté, plus conventionnel. « Vous aimez bien jouer avec les limites, n’est-ce pas ? » Demanda Carlisle. Elle lui avait dit qu’il pouvait lui demander tout et n’importe quoi ; il ne comptait donc pas s’en priver. L’occasion serait probablement unique – son cadeau d’anniversaire, peut-être ? « Quelle est la chose la plus folle que vous ayez faite ? » Poursuivit-il, alors que de nombreuses questions se bousculaient dans sa tête. L’héritière, malgré son exposition médiatique, restait un mystère entier pour Carlisle. « Et la plus idiote ? » Lui avoir proposé de répondre à toutes ses questions, peut-être. « Que regrettez-vous le plus ? Et, à l'inverse, qu'est-ce que vous avez fait et que vous ne regrettez absolument pas ? »
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Message(#)hong kong meeting (nina) EmptyLun 18 Déc 2017 - 17:56

Carlisle réplique, sa remarque est bien trop vague, elle tire une légère grimace sur le visage de l’héritière. Était-elle trop intrusive ? Elle s’était promise de se montrer subtile, certaine que le pilote était bien trop vertueux pour céder à des avances de front, elle avait déjà essuyé un premier rejet. Seulement, sa fougue impatiente prenait trop souvent le pas sur son stratagème de départ et même s’il commençait à avancer un pied hésitant dans son jeu, elle devait se contenir. Loin d’elle l’idée de le voir fuir à tout jamais, elle ne supporterait pas un tel échec. Elle avait déjà gagné quelques victoires mais elles n’étaient pas satisfaisantes, ces dernières lui semblaient trop minuscules par rapport au challenge entier que représentait l’énigme Carlisle Bishop. Elle jetait souvent des regards sur lui à la dérobée, elle se sentait aussi apaisée qu’agitée à ses côtés, c’était quelque chose, il la tourmentait sans le vouloir, lui faisait passer par des dizaines d’émotions différentes rien qu’en posant les yeux sur elle. Non, il ne la laissait pas indifférente. Son corps réagissait violemment à leur promiscuité et elle cherchait vainement des réponses qui ne venaient pas dans son regard. Ils avaient beau être dans une rame de métro bondée et si la foule ne lui faisait pas cet effet désagréable, elle aurait pu oublier le monde autour et réduire l’univers tout entier à leur deux corps et le peu d’espace qui les séparait. C’était spécial, répond un écho dans sa tête mais elle reste silencieuse, se contentant de lui jeter un regard malicieux en hochant la tête. Elle laissait son imagination s’occuper du reste et la confusion. Ce n’était pas la première fois depuis le début de la soirée qu’elle faisait allusion à son anniversaire, il avait sûrement deviné qu’elle savait mais c’était ce qu’il y avait de divertissant entre eux : tous ces non-dits. Elle ne put s’empêcher de pouffer en entendant sa question et surtout les mots qu’il avait utilisé, ‘loin des conventions habituelles’. Même s’il faisait allusion à leur tête-à-tête hors du cadre professionnel, elle eût l’image du lieu où elle comptait l’entraîner et le décalage la fit encore plus sourire. « Oui! Ce sera sûrement l’unique dîner dans le cadre de la Cathay Pacific où vous n’aurez pas à porter une tenue de soirée, où vous n’aurez pas besoin de forcer les gens à converser avec vous pour les divertir, pas besoin de courbettes ni de beaux discours. » La délivrance pour quelqu’un d’introverti comme lui, se dit Nina. « Ce soir, je ne suis ni votre patronne ni l’héritière de qui que ce soit. Ce sera juste Andrina, d’accord ? Ou Nina, si vous préférez. » Elle allait enchaîner, lui intimer de renoncer à la vouvoyer, au moins pour ce soir mais fut prise de court, quand elle finit par se faire surprendre par le métro qui redémarrait. Heureusement, les réflexes du pilote lui évitèrent de bousculer ou de faire tomber les gens derrière elle. Elle reprit contenance, ne voulant pas inquiéter le pilote plus que de raison. « Je vais bien, ne vous en faites pas. C’est la foule et… je vous avouerai que je n’ai rien avalé depuis le petit-déjeuner dans l’avion alors ça doit jouer sur mon état. Mais ça va. » tenta-t-elle de le rassurer. Il était inutile de s’alerter, bien qu’elle se sentait physiquement plus faible que d’ordinaire. Elle lui sourit quand il lui annonça qu’il restait près d’elle et tant mieux pour elle, puisqu’elle se sentait déjà mieux rien qu’en poursuivant leur échange, pendant qu’ils tentaient de trouver la sortie. Main dans la main, tantôt devant elle, tantôt derrière elle selon les fluctuations de la foule, il lui répondait avec sincérité à ses piques, là où un autre aurait tenté de l’impressionner en s’inventant des aventures ou une étincelle de folie. Il dévoilait sans honte l’homme qu’il était, son loup intérieur endormi, son mode de vie, ses opinions et positions et rien ne ravissait plus Nina que de l’écouter parler de lui. « Faut-il que quelqu’un le tire de son sommeil ? Sans rire, j'aimerais lui dire qu’il passe à côté de beaucoup de choses. » déclara-t-elle, d’un ton faussement innocent. Elle eut le droit à une autre question pour toute réponse et non pas des moindres. « Moi ? » Les yeux de l’héritière pétillent, elle marche d’un pas plus rapide et se tourne pour le fixer dans les yeux, évoluant en marche arrière. « Jouer avec les limites ? Vous voulez dire comme ça ? » Une seconde plus tard et elle se retrouve à marcher tout à fait au bord du trottoir, se penchant dangereusement du côté de la route, frôlant les voitures roulant à toute vitesse sur le grand axe, juste retenue par sa prise autour du poignet du pilote. Après une vingtaine de pas ainsi, tenant en équilibre sur le rebord, elle revient sagement aux côtés du pilote, gloussant encore de ses propres gamineries. Elle n’avait pas fait duré le spectacle, voulant éviter qu’il la pense atteinte mentalement ou suicidaire. Il semblait avoir sa réponse puisqu’elle eut le droit à la suite de l’interrogatoire. « Prendre de la cocaïne à quinze ans. » lâcha-t-elle, avec détachement, après un petit temps de réflexion. La plus idiote… « Prendre de la cocaïne à quinze ans pour attirer l’attention de mes parents. » S’il voulait des réponses, il allait être servi, en plus, ce serait sûrement un scoop pour lui car l’incident avait été très vite étouffé, à l’époque. D’abord à cause de son âge et aussi parce qu’on ne s’était surtout intéressée à elle qu’à partir de l’époque où elle postait des selfies et tous les moments de sa vie de rich girl sur Instagram. Elle entendit très bien les questions de Carlisle mais n’y répondit pas tout de suite parce qu’après l’avoir entraîné à travers de minuscules rues très vivantes et animées, ils arrivaient enfin à son restaurant préféré de tout Hong Kong. L’endroit était extrêmement petit et pittoresque, (oui, c’était le mot), elle aurait trouvé l’endroit carrément lugubre et repoussant si on ne l’y avait pas entraîné de force, elle y avait été introduire par son père et à part eux, la clientèle était surtout des locaux. Ils étaient loin des restaurants quatre étoiles ou même des attrapes-touristes basiques. Il y avait le strict minimum, quatre/cinq tables à tout casser et les clients étaient installés dans la rue, à la vue de tous. Elle prit place à une table de deux, il ne fallait pas s’attendre à un grand confort sur ses tabourets de métal. D’ailleurs, elle eût du mal à trouver une position confortable pour mettre ses grandes jambes sous la table et eût une pensée pour Carlisle dont la carrure était bien plus imposante que la sienne, mais tous leurs problèmes s’envoleront une fois qu’ils auront le ventre rempli. Finalement, après quelques essais, elle se trouva enfin bien installée et sourit à Carlisle. L’héritière Farrell ne lui demanda pas tout de suite sa première impression de l’endroit puisqu’il n’y avait rien d’extraordinaire mais ne manquerait pas de guetter ses réactions quand il porterait à ses lèvres une première bouchée. Elle savait exactement ce qu’elle voulait, sans même avoir à regarder la carte et laissa le temps à son compagnon de choisir ce qu’il voulait. Les noms des différents plats disponibles étaient écrits en cantonais et en-dessous, il y avait une traduction en anglais approximative, elle en pointa certains au pilote en pouffant doucement. Finalement, après avoir annoncé ce qu’ils voulaient (quatre plats de la carte, rien que pour Andrina), elle se décida à reprendre leur conversation où ils l’avaient laissée. « Vous m’aviez demandé mes regrets, c’est ça ? J’en ai peu, j’ai tendance à foncer et à dire tout ce qui me passe par la tête. Je suis hantée par les remords peut-être mais pas tellement par les regrets. » Elle garda les lèvres pincées pendant qu’elle se gardait un moment de réflexion, un moment d’introspective. « Vous ne m’avez pas autorisé à vous poser des questions mais il me semble qu’il serait équitable que j’apprenne aussi des choses sur vous, ce soir… » suggéra-t-elle. Elle leva les yeux vers lui, des pupilles pétillantes de malice et un sourire tout aussi espiègle, pendant que son menton se posait sur sa paume, indiquant à son interlocuteur qu’elle était prête à écouter.
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Message(#)hong kong meeting (nina) EmptyMer 27 Déc 2017 - 0:51

« Le seul ? Vous êtes sûre ? » Demanda l’Australien en faisant la moue. C’était mieux que rien, mais le pilote osait s’autoriser un maigre espoir. Peut-être qu’un jour, après des années de bons et loyaux services, il serait débarrassé des corvées mondaines. Peut-être que l’héritière le dispenserait des dîners interminables, des sourires forcés, des conversations inintéressantes. Peut-être aurait-il droit à un peu d’égard, s’il continuait à faire le job correctement. « Je risque d’avoir beaucoup de mal à m’y faire, mais j’essayerai. » Promit-il en souriant. Se permettre quelques largesses auprès de la patronne ? A sa connaissance, il était bien le seul à y avoir droit. Malgré son statut de figure publique, Andrina restait un mystère pour la quasi-totalité de la compagnie aérienne. Méconnue de tous, mais souvent jugée – à tort, comme pouvait désormais le voir Carlisle – pour son caractère hautain et désinvolte. Les bruits de couloirs avaient circulé depuis longtemps au sein des employés de Cathay Pacific, et chacun avait eu l’occasion de se faire une opinion biaisée de l’héritière Farrell. « Pourquoi Nina ? » Demanda le pilote, curieux d’entendre sa réponse. La rame de métro, désormais pleine à craquer, redémarra. Les réflexes du pilote s’activèrent avec vivacité, lorsqu’il vit l’Australienne chanceler. « Vous savez que c’est très imprudent de votre part ? » Il ne la jugeait pas, mais tenait néanmoins à lui dire ce qu’il en pensait. Combien de fois s’était-il confronté à Amal à ce sujet ? Combien de fois s’était-il assis face à elle, pour s’assurer qu’elle avalait quelque chose ? La société n’était pas tendre avec les femmes, dès qu’il s’agissait de leur apparence. Cependant, contrairement à la plupart de ses congénères, le pilote se fichait royalement des standards et autres canons de beauté. Il ne niait pas être insensible aux jolies courbes – cela aurait été mentir. Mais Carlisle était davantage séduit par le charme et la personnalité que par une beauté éphémère. « Simple oubli, ou mauvaise habitude ? » Questionna le pilote en fronçant les sourcils. Il ne lui en tint pas rigueur, et entrelaça leurs doigts pour qu’ils ne se perdent pas de vue dans la foule. S’ils étaient séparés maintenant, il n’y avait que peu de chance pour qu’ils parviennent à se retrouver. Leurs mains se séparèrent au moment où ils atteignirent l’extérieur. « Mademoiselle Farrell… Au cas où vous l’auriez oublié, j’ai passé l’âge de jouer comme un enfant. » Ne venait-il pas d’avoir trente-neuf ans, aujourd’hui même ? La moiteur de l’air ne l’empêcha pas de tressaillir ; l’année prochaine, il passerait un nouveau cap. Que lui réservait l’avenir ? Il ne se passait pas un jour sans qu’il ne s’interroge à ce sujet. Allait-il finalement épouser Amal ? Visiter Cuba ? Apprendre le Russe ? Reprendre les affaires de son père ? Devenir père ? « Et puis, imaginez-vous la galère à la maison : Amal me tuerait de ses propres mains, je crois. » Ou avec le plus grand couteau de cuisine qu’elle trouverait, au choix. Ils avancèrent le long d’une artère bondée, et l’héritière lui fit une démonstration de son agilité. « Vous savez que s’il vous arrive quelque chose, je vais avoir des problèmes ? » Fit remarquer Carlisle, un petit sourire au coin des lèvres. Il avait pleinement conscience que ce qu’était en train de faire Andrina Farrell n’avait aucun sens. Elle jouait avec le feu, elle jouait avec sa vie. L’héritière n’était-elle qu’une pauvre petite fille riche en quête d’attention et de reconnaissance ? Bien sûr que non. Elle était bien plus complexe que cela. « Félicitations. » Dit-il en faisant la moue, le pouce en l’air. « Est-ce que votre projet a fonctionné ? » Demanda-t-il, peu convaincu. Si les parents de l’héritière étaient aussi attentifs que son propre père, nul doute qu’ils avaient dû l’engueuler ou faire l’autruche, plutôt que de réagir convenablement. Le père Bishop n’avait jamais su, jamais pu se confronter à son fils après sa tentative de suicide. Il s’était réfugié dans le travail, et avait laissé son héritier faire ce que bon lui semblait. Mais jamais, ô grand jamais, il n’avait eu un mot pour évoquer cet… Incident. Le couple arriva finalement devant un petit restaurant pittoresque, bien loin des étoilés et autres lieux fantaisistes dans lesquels Cathay Pacific les conviaient habituellement. Carlisle ne s’en plaignait pas ; cela lui convenait parfaitement. Il aimait la simplicité. Il éplucha le menu avec attention, et porta son choix sur des rouleaux de printemps, et du porc au curry. Nina, elle, fût plus gourmande – ce qui n’était pas pour déplaire au pilote. Peut-être que son jeûne n’était dû qu’à une surcharge de travail. « Des remords ? Expliquez-vous, Andrina. Vous en avez trop dit, et en même temps, pas assez. » Déclara-t-il, sa curiosité éveillée par le discours de l’héritière. Il porta sur elle un regard neutre, mais qui se voulait pénétrant. Il avait envie d’en savoir plus. Il avait envie de la déchiffrer, de percer ce mystère à jour. « Qu’est-ce que vous voulez savoir ? » Demanda Carlisle, après avoir haussé les épaules. Si faire la conversation ne le dérangeait pas, en revanche, en dire davantage sur lui-même devenait tout de suite plus compliqué. Il ne savait jamais par où commencer, il ne savait jamais quoi dire : à ses yeux, sa petite personne ne méritait pas de susciter le moindre intérêt. Si sa meilleure amie savait tout de lui (et elle était probablement la seule), c’était uniquement parce qu’elle avait été là pour traverser le temps en sa compagnie. Elle avait été le témoin privilégié des événements qui avaient jalonné la vie du pilote – qu’ils soient positifs, ou dramatiques. « Je suis un pianiste hors pair. J’ai commencé quand j’avais cinq ans, et je n’ai jamais arrêté. » Commença Carlisle, ne sachant trop si cette information avait un quelconque attrait. Néanmoins, il poursuivit, acceptant de se dévoiler un peu plus. « J’essaye de jouer au tennis une fois par semaine avec David, un autre pilote de la compagnie. Et chaque matin sans exception, je fais un footing de quarante-cinq minutes. » Cette tradition avait débuté avec son engagement dans l’armée. Même s’il avait quitté ses fonctions depuis plus de quinze ans maintenant, Carlisle n’avait jamais renoncé à ce moment si particulier. Hors du temps. Il s’échappait, seul, loin des tourments et des tracas. Il courrait souvent à l’aube, et n’était jamais dérangé. Il pouvait pleinement profiter du lever du soleil, des premiers rayons qui réchauffaient les rues des différentes villes dans lesquelles il se réveillait. « Je suis en couple avec Amal depuis dix ans, fiancé depuis trois, mais on n’a pas encore eu le temps d’organiser un mariage digne de ce nom. » En cause : leurs emplois du temps hyper chargés. Les quelques moments de répit qu’ils avaient, ils préféraient les passer ensemble et profiter de la présence de l’autre plutôt que de s’atteler à la préparation fastidieuse d’une cérémonie – aussi importante et symbolique celle-ci puisse-t-elle être. « Et ces derniers temps, je rêve de vacances sur une île paradisiaque. Loin du brouhaha, de la pollution, des gens. J’ai envie de boire des cocktails jusqu’au petit matin si ça me chante, de faire de la plongée, de me vautrer sur une terrasse face à la mer pour admirer un magnifique coucher de soleil, de faire la grasse matinée dans des bras chaleureux. » En gros, il avait besoin de repos et de dépaysement. Le cadre qu’il décrivait lui faisait étrangement penser à une destination qu’il ne connaissait pas, mais qu’il avait pour projet de découvrir. « En fait, je crois que j’ai besoin de vacances à Bora Bora. »  Dit-il en souriant. Les plats qu’ils avaient commandés arrivèrent au même moment, et Carlisle dégagea leurs verres pour permettre au serveur de poser les différents mets. Aussitôt, une délicieuse odeur vint chatouiller ses narines ; les épices faisaient leur petit effet, et mirent l’appétit du pilote en éveil. Il prit ses baguettes, et prit une première bouchée du porc au curry qu’il avait commandé. Il ferma les yeux, et soupira de bien-être. Orgasme gustatif en cours. Il n’ouvrit les yeux qu’après avoir savouré sa première bouchée, et expliqua son comportement à l’héritière. « Je suis fan de curry. Et celui-là est juste… à tomber par terre. » Il sourit, et poursuivit : « Très bon choix de restaurant. » Si chacun des plats qu’ils avaient commandés était aussi bon que le premier, nul doute que la soirée promettait d’être longue. « Vous voulez goûter ? » Demanda le pilote, alors qu’il faisait se coincer un morceau de viande entre ses deux baguettes.
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Message(#)hong kong meeting (nina) EmptyLun 1 Jan 2018 - 14:10

Dans le monde des affaires, ce n'était qu'un simple jeu de transactions, avec de gros enjeux et de grosses sommes. Et pour se vendre, il fallait séduire et conquérir le cœur de l'intéressé et planter la graine dans son esprit, qui germerait et lui soufflerait qu'il serait plus heureux s'il achetait. D'où l'importance des fêtes, des galas, des dîners ; les actionnaires avaient tendance à être plus influençable une fois le ventre plein et les yeux pétillants après les coupes de champagne et les verres de vin. Elle avait bien compris que ce n'était pas le terrain de jeu favori du pilote. Elle hocha la tête d'un air contrit. « Désolée mais c'est une partie intégrante du business, les avions doivent voler et atterrir à destination, grâce à vous, les pilotes et tous les techniciens... mais cela a un coût, il faut prendre soin des gens qui nous donnent de l'argent et séduire de potentiels futurs financeurs. » Il n'était pas né de la dernière pluie et devait l'avoir compris depuis longtemps mais elle tenait à défendre l'importance de ces soirées. D'ailleurs, sans le vouloir, elle avait pris son ton très professionnel pour exposer sa position. Parfaite souveraine de son royaume qui défendait sa cause. Nina s'en rendit compte et tenta d'éviter ce ton trop sérieux. Un sourire adressé au pilote l'y aida, il y avait déjà plus de douceur et de chaleur dans sa voix. « Mais vous savez que je fais des miracles, non ? Si vous voulez échapper à cette corvée, un coup de téléphone et l'affaire est réglée. » Ses lèvres s'étirèrent. Carlisle n'accepterait pas un tel traitement de faveur, elle s'en doutait, mais elle espérait au moins qu'il apprécie le fait qu'elle soit prête à le lui accorder. Elle ne s'arrêta pas là et força une certaine familiarité entre eux puisqu'elle l'autorisa à utiliser son prénom et ainsi, juste la voir comme une personne, sa guide pour ce soir peut-être, mais ni sa patronne ni un quelconque statut qui l'empêcherait d'être tout à fait à l'aise à ses côtés. Elle se souvint du soir de leur accident et du moment précis où ils avaient parlé de leurs noms complets. Le pilote lui demandait maintenant l'origine de son surnom. « C'est une longue histoire... » répondit-elle avec un petit sourire, sur un ton qui laissait entendre qu'elle y reviendrait une autre fois. Elle eût raison car ses mots à peine prononcés, s'en suivit une vague humaine cherchant à forcer son passage dans leur rame déjà bondée. Fatiguée par la foule et par son ventre vide, sa vivacité était diminuée mais heureusement que le pilote avait d'excellents réflexes. Il eût l'air sincèrement concerné quand elle lui dévoila la raison possible de sa faiblesse. Elle resta silencieuse, pensant qu'il ferait un commentaire mais il n'en fut rien. Elle fut contente de pouvoir le rassurer. « Simple oubli. » Il lui semblait en plus se sentir un peu mieux quand ils évoluèrent main dans la main pour sortir du métro, elle se sentait en sécurité. Si elle était encore prise d'un malaise, elle savait qu'il aurait ses arrières. Cette pensée suffisait à laisser un sourire ancré à ses lèvres. Elle fit cependant la moue quand il mit fin à ses insinuations. Elle le corrigea. « Il y a un juste milieu entre se faire plaisir, profiter pleinement de la vie sans entraves et faire n'importe quoi, comme un enfant inconscient. » Elle gloussa avant de poursuivre. « Je ne vous parle pas de ces messieurs qui se forcent une autre jeunesse car ils s'ennuient et manquent d'adrénaline. Le résultat est souvent catastrophique. Je vous parle de sortir de votre zone de confort, peu importe ce qu'on pensera de vous. Votre compagne serait-elle contre le fait de vous voir vous épanouir ? Je sais à quel point vous aimez votre travail mais demain, si vous ne pouviez plus voler, est-ce que votre monde s'écroulerait ? Vous me donnez l'impression que ce boulot est une excuse, votre alibi confortable pour ne pas réfléchir à la façon dont vous menez votre vie. » Elle-même se surprit de sa franchise et de la dureté de jugement qui accompagnaient ses paroles. Elles étaient dénuées de méchanceté mais c'était difficile pour Andrina de faire preuve de tact. Elle n'était bonne qu'à prendre le taureau par les cornes et se précipiter droit au but. Peut-être qu'elle le ferait réfléchir, il lui semblait que sa questions sur les limites en découlait. Il n'avait pas tort, elle lui en fit la démonstration et se targua de pouvoir l'amuser. Elle revint près de lui après son petit numéro de funambule. « Oh, ils me détestent tous. Vous pourriez leur dire que c'est vous qui m'avez poussé sous les roues d'un bus. Ils payeraient cher pour vous faire éviter la prison, ce ne serait pas difficile d'évoquer à quel point j'étais assez cinglée pour sauter sous le véhicule toute seule. En plus, ils pourraient même vous offrir une belle promotion. » ironisa-t-elle. Elle parlait des employés évidemment et jouait dans la provocation. Une part d'elle croyait profondément que cela peinerait tout de même son père de perdre sa fille unique. Sa mère, elle, avait un autre enfant de secours. Elle demeurait à jamais marquée par cet enfance faite de vide, puisque rien ne comblerait jamais le manque d'amour. Rien. Et sûrement pas la drogue, elle l'avait appris à ses dépens. Il ne l'a jugeait pas, ne lui fit pas de leçon de morale et  elle eût l'impression qu'il comprenait son état d'esprit et plus encore, qu'il l'avait vécu. Se trompait-elle ? À vérifier. « Vous ne m'auriez pas connu si cela avait marché. » lâcha-t-elle pour toute conclusion alors qu'ils arrivaient dans ce coin de bonheur pour les papilles. Ô quelle jeune femme équilibrée et généreuse elle aurait pu être, se disait-elle souvent, mais le destin en avait été autrement et elle descendait la pente, toujours plus vers le bas, toujours plus proche des enfers. Heureusement, elle parvenait à garder la tête hors de l'eau en pensant à un seul mot d'ordre : plaisir. Elle n'écoutait que ses propres envies et en servant ses propres intérêts et seulement les siens, elle parvenait à vivre agréablement. Chaque matin elle se levait avec le sourire aux lèvres et cueillait le jour. Ils passèrent leur commande et elle en avait sûrement trop pris mais avec elle, il n'y aurait pas un grain de riz gâché. Il revint à l'assaut avec ses questions et même si elle restait impassible extérieurement, elle était réellement déstabilisée par son regard. Ses yeux la sondaient, elle en était persuadée. Dommage pour lui, elle était parée contre toute attaque et son expérience cachait, derrière des forteresses quasi-impénétrables, ses états-d'âmes. S'il était aussi curieux qu'il le montrait, c'était flatteur mais elle n'en gardait pas moins son objectif à l'esprit. Le but était de le faire tomber pour elle, comme tous les autres, sans trop se donner. Dès lors qu'elle se dévoilait trop, elle se sentait vulnérable et elle se refusait à courir le risque d'être blessée. « Pensez à moi si un jour une tempête porte mon prénom. » Elle fronça les sourcils. Ses talents de comédienne parvenaient à donner l'impression qu'elle se livrait alors qu'au fond elle en disait peu. Il suffisait de prendre un air peiné, une voix basse et l'effet d'avoir obtenu une confession importante d'elle s'effectuait. « J'ai des remords quand je dévaste tout ce qui entre en mon contact et cela ne suffit pas pour réparer les dégâts. Alors, on me verra toujours comme une personne mauvaise. » Elle le concevait volontiers. Loin d'elle l'envie de se faire passer pour une enfant de chœur, ce ne serait pas crédible mais elle était sincère. Ses intentions profondes étaient bonnes, elle était même bienveillante mais il y avait un décalage entre son coeur et ses mains. Quelque chose clochait chez elle et elle finissait par faire du mal, quoiqu'elle fasse. Cet air nostalgique la quitte quand elle change de sujet, suggérant au pilote qu'elle avait envie de le connaître aussi. Elle lui dit clairement qu'il pouvait lui exposer tout ce qui lui passait par là tête le concernant. Elle sourit, avec beaucoup de tendresse, quand il évoqua ses centres d'intérêts, contente d'apprendre qu'ils avaient des points communs. Elle sourit, un peu plus largement quand il parla de ses matchs avec David parce que ça, elle savait déja, après avoir mené ses petites recherches sur lui. « C'est drôle, nos petits points communs. Je fais aussi du piano et j'aime aussi le sport. J'admire votre rigueur et votre motivation pour aller courir tous les matins. C'est votre secret pour prendre de l'âge comme un bon vin ? » l'interrogea-t-elle sur un ton de plaisanterie. Elle ne lui avait jamais caché qu'elle le trouvait séduisant mais elle guettait sa réaction pour voir s'il serait surpris de ce petit compliment dissimulé. « Félicitations pour le couple que vous formez avec Amal. » dit-elle simplement, sa sobriété et son manque de commentaire en disant plus long qu'un discours. Cela les renvoyaient à ce qu'elle lui avait dit plus tôt dans le métro, sur sa façon de mettre en avant le travail. Ils étaient tous les deux fautifs mais il ne se doutait pas de ce qui se tramait quand il n'était pas chez lui et qu'il laissait sa fiancée seule... avec un autre. Elle n'eût pas envie de polémiquer aujourd'hui sur ce sujet, certaine qu'il pourrait gâcher leur moment ensemble. Elle fit profil bas et écouta le pilote partager ses envies de vacances dans un endroit de carte postale et de se la couler douce sans penser à rien. Le tableau qu'il peignait était agréable, rien qu'à imaginer, il lui donnait à elle aussi l'envie de s'envoler loin du quotidien. Un petit rire lui échappa quand il conclut sa phrase en évoquant Bora Bora. Quelques instants après, les plats arrivèrent sur la table et elle ne put s'empêcher d'applaudir, pour montrer son contentement au serveur. Elle le remercia avant de lui demander s'il pouvait leur apporter deux bières, sans même consulter le pilote. Au nom de la coutume. « Vous vous débrouillez très bien avec les baguettes. » dit-elle, en le regardant faire. En plus, elle fut heureuse, il avait vraiment l'air d'apprécier les mets qu'on lui avait servi. Il semblait avoir remarqué la façon qu'elle avait de le regarder, une pointe de curiosité pétillant dans le regard, puisqu'il eût l'air de se justifier. Elle rit et se contenta de hocher la tête quand il approuva son choix de restaurant. Leurs deux bières arrivèrent, elle avait déjà bien entamé des plats. Les mangeant religieusement, ils avaient encore meilleur goût constituant une sorte de récompense après la journée éreintante qu'elle avait passé. Il l'interrompit en lui proposant de goûter, l'attention la fit sourire et elle hocha la tête. Voyant le bout de viande entre ses deux baguettes, elle attendit. Allait-il le poser dans son assiette, tendre le bras et lui donner directement en bouche, lui proposer de se servir ? Elle le reconnaissait volontiers, ce qu'il avait pris donnait envie mais elle avait ses petites habitudes. Quatre plats dans des petites assiettes ou des petits bols pour qu'elle puisse avoir de la place dans son estomac pour le tout. Elle les lui présenta. « Là c'est du riz cantonais, avec l'oie grillée et sa petite sauce. Dans le petit bol, c'est une petite soupe de raviolis aux crevettes et là, c'est des boulettes de poisson. Allez-y, goûtez, n'hésitez  pas à piquer et vous servir. » Elle appréciait la légèreté du moment. Elle but une gorgée de bière avant de continuer à manger, sans que le sourire bordant ses lèvres ne la quitte.
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Message(#)hong kong meeting (nina) EmptyVen 5 Jan 2018 - 21:42

Carlisle laissa échapper un léger rire, alors que l’héritière Farrell lui parlait de séduire de nouveaux financiers. Il trouvait que la formule était belle, même si quelque peu naïve. Il secoua la tête ; malheureusement, la vérité était légèrement différente. Le ton sérieux et professionnel que Nina avait pris ne changeait rien aux faits. « Mademoiselle Farrell, vous savez tout aussi bien que moi que ce n’est pas notre conversation qui permet un deal intéressant. » Il avait déjà eu l’occasion de s’en rendre compte, les rares fois où son père avait réussi à le traîner dans des réunions de travail aussi harassantes qu’interminables. Les personnes présentes, d’un côté comme de l’autre, se divisaient en deux camps distincts : les professionnels, qui étaient là pour gérer et négocier le deal. Et les autres, plus éclectiques, dont la présence était requise pour divertir ceux que l’on souhaitait séduire. Une ou deux stars locales. De jolies filles, de préférence avec un décolleté qui laissait supposer des nuits endiablées, pendues aux bras de ceux qui négociaient. « J’aimerais, pourtant. Mais ça me semble compromis. » La société actuelle était bien trop portée sur l’apparence, le succès, la gloire. Personne ne voulait être laissé derrière ; tout le monde, ou presque, voulait briller. Et qu’elle le veuille ou non, Andrina Farrell s’inscrivait parfaitement dans cette ligne de conduite. « Lors de nos petites soirées, ma fiancée vous est bien plus utile que moi. Pour ma part, ne vous inquiétez pas, j’assure sur les décollages et atterrissages. » Plaisanta-t-il, ne cachant pas sa position sur le sujet. Il laissait les requins se battre entre eux, et n’entrerait dans l’arène que si cela s’avérait être nécessaire. « J’apprécie sincèrement votre offre. » Répondit Carlisle, courbant légèrement la nuque en direction de Nina pour lui signifier sa gratitude. Il savait qu’elle lui faisait une fleur, et que rien ne l’obligeait à lui faire bénéficier d’un quelconque traitement de faveur. Il n’était qu’un pilote parmi tant d’autres ; que se passerait-il, si tous venaient frapper à la porte de l’héritière, tour à tour, pour manifester leur refus d’exécuter des tâches qui ne les concernaient qu’indirectement ? L’héritier Bishop était quelqu’un de droit, d’honnête, de loyal ; par conséquent, il se devait de refuser cette proposition alléchante. « Néanmoins, ce ne serait pas juste, par rapport à mes collègues. » Fit-il remarquer, affichant un sourire en demi-teinte. La voix de la raison avait finalement pris le dessus. L’héritière le prendrait probablement pour un débile – comment pouvait-on refuser quelque chose que l’on désirait ? – mais il n’en avait cure. « Je suis donc obligé de décliner. » Ajouta-t-il, avant que leur conversation ne prenne un tournant plus léger. Il acquiesça lorsque Nina lui indiqua ne pas être coutumière du fait de sauter des repas. Il se sentait étrangement concerné ; il n’aurait pas aimé savoir que l’héritière jouait avec sa santé. Sa main solidement refermée autour de la sienne, ils se suivaient sans se lâcher. Ils évoluaient parmi la foule, indifférents au monde qui les entourait. « Ma compagne n’a rien à voir là-dedans. » Répondit Carlisle en haussant les épaules. « Elle ne détermine en rien la personne que je suis. » Expliqua le pilote. Alors oui, évidemment, elle le soutenait dans toutes les décisions qu’il prenait. Elle était à ses côtés, fière et droite. Elle était son roc, cette personne unique sur laquelle il pouvait se reposer s’il en ressentait le besoin. Elle ne le jugeait pas, et ne souhaitait que son épanouissement, à tout point de vue. « Une grande partie de mon monde s’écroulerait, oui. » Admit Carlisle, après avoir pris le temps de la réflexion. Le priver de son métier équivaudrait à le priver de sa passion. Il n’était pleinement heureux que lorsqu’il se trouvait en l’air, à une altitude qui donnait le vertige. Il se sentait étrangement plus serein, plus confiant. Il maîtrisait son univers, était apaisé et, indirectement, avait l’impression de se trouver au plus proche d’un être cher qui lui avait été arraché trop rapidement – sa mère, Mary Bishop. Au-dessus des nuages, personne ne lui demandait de comptes. Il s’échappait, s’évadait. « Et je pense que j’aurais du mal à m’en remettre. » Il reconnaissait, à voix basse, cette faiblesse. C’était là une preuve de confiance, même si l’héritière n’en avait pas forcément conscience. « Vivre de sa passion peut être un avantage. Mais ça peut aussi se retourner contre soi, si tout ne se déroule pas comme prévu. » Il fit la moue ; pour le moment, il avait été épargné. Pour le moment, il avait su se préserver. Mais jusque quand ? Son père, même s’il connaissait son dévouement et son amour pour son travail, ne comptait pas le laisser vivre sa vie comme il l’entendait. Il avait, de nombreuses fois, manifesté son envie de voir son fils reprendre le flambeau. Carlisle était régulièrement briefé sur l’avancée des dossiers les plus importants, sur les projets de son père pour l’entreprise – bien qu’il n’ait aucun pouvoir décisionnaire, pour le moment. Il était néanmoins évident pour tous que, tôt ou tard, il siégerait dans le grand fauteuil qu’avait si longtemps occupé son géniteur. Chacun semblait l’avoir accepté – sauf le pilote, en réalité. « Ne soyez pas trop dure dans vos jugements, Nina. Le monde n’est ni blanc, ni noir. Il est fait de nuances de gris. » Le pilote l’avait découvert très tôt, à ses dépens. Lorsqu’on lui avait arraché sa mère, par exemple. Un mal pour un bien – alors que les souffrances de Mary Bishop s’éteignaient, celles de son fils étaient exacerbées. Les ténèbres avaient englouti cet enfant, le réduisant à néant. Il avait grandi trop vite. Il laissa l’héritière s’échapper, et se soumettre à une démonstration de funambule. Le pilote eût envie de la retenir, mais se retint finalement de le faire : l’esprit libre et libéré qu’elle était n’aurait sans doute accepté aucune entrave, même si cette dernière était bienveillante. « Vous noircissez le tableau, j’en suis sûr. » S’amusa Carlisle. Elle n’était certainement pas facile à suivre, ou à comprendre ; pourtant, il était persuadé que son charme, son côté pétillant, et son grain de folie avaient su séduire de nombreuses personnes. « Votre père a les yeux qui brillent d’admiration quand vous œuvrez, lors des représentations données par la compagnie. » Fit remarquer le pilote. Il avait eu l’occasion de la voir rayonner, lors des différents galas et autres repas organisés par Cathay Pacific. Tous voulaient la voir, la saluer, échanger quelques mots avec elle. Elle était demandée, et elle excellait dans son rôle d’ambassadrice. « Votre petit-ami, même si vos relations ne sont pas exceptionnelles, est fier de vous avoir à son bras. » Andrina lui avait peut-être dit que cette relation n’était qu’une mascarade, mais ils étaient pourtant toujours ensemble. Ils avaient dû trouver une forme d’équilibre, au moins pour sauver les apparences. « Un mal pour un bien ? » Suggéra Carlisle, esquissant un léger sourire. Le pilote pensait que tout arrivait pour une bonne chose. Chaque événement qui venait jalonner sa vie avait ou aurait une répercussion. Sa rencontre avec l’héritière, et les moments qu’ils passaient ensemble n’étaient pas que le fruit du hasard. Ça ne pouvait pas être aussi… Aléatoire. « Devrais-je prendre mes distances ? » Plaisanta l’Australien, tandis que Nina se qualifiait elle-même de tempête. Ce n’était pas les premiers mots qui seraient venus à l’esprit du pilote pour évoquer sa future patronne ; tête brûlée, intrépide, fonceuse, désarmante, … mais tempête pouvait fonctionner. Ils évoquèrent ensuite leurs points communs, qui étaient plus nombreux que le pilote ne l’avait imaginé. « Je… » Commença-t-il, avant de relever la tête vers Nina. Il s’était brutalement arrêté, comprenant le compliment déguisé qu’elle venait de lui faire. Il était déstabilisé, et ne savait pas quoi dire. Un effet qu’elle lui faisait bien trop souvent, à chaque fois qu’ils avaient l’occasion de se croiser. « Je vous laisse en juger par vous-même. » Habile pirouette pour se défaire d’une situation complexe, alors que leurs plats venaient d’être déposés sur la table.  Le pilote s’amusa de la réflexion de l’héritière ; elle ne déméritait pas non plus. « Vous m’envoyez souvent en Asie. J’ai eu le temps de me perfectionner. » Déclara l’Australien en souriant. Il ne s’en plaignait pas : il adorait ce continent, qui avait mille richesses à offrir et à faire découvrir. La plupart du temps, les différentes populations étaient agréables et accueillantes. Les gens étaient patients, délicats, perfectionnistes. Il tendit ses baguettes en direction de l’héritière, l’invitant à découvrir ce met délicieux. « Pas de chichi entre nous, Nina. Allez-y. » Dit-il, l’invitant à prendre son morceau de viande directement sur ses baguettes. Il plaça son plat au milieu, rendant le repas plus convivial. Pour sa part, il tenta l’oie grillée avant de prendre une gorgée de bière. Il poursuivit son repas, goûtant au poulet aux cacahuètes qu’il avait commandé. « Poursuivons notre conversation. Quels sont vos hobbies, Mademoiselle Farrell ? Quand vous n’êtes pas à l’école, à quoi occupez-vous vos journées ? » Demanda-t-il, curieux d'en découvrir davantage. « A quoi aspirez-vous, d'un point de vue personnel ? »
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