Toujours sous le choc de ce que j'avais vu le weekend dernier en ramenant Zoey chez sa mère, ma tête avait été ailleurs tout le début de la semaine. Ce n'était pas plus mal que ma fille allait mieux depuis la dernière fois où elle m'avait appelé en pleine nuit, parce que je n'arrive pas à regarder mon ex dans les yeux. D'abord parce qu'on avait couché ensemble, que ça avait été mémorable et puissant, et ensuite parce qu'elle avait embrassé une femme. Etait-ce de la jalousie ? De la frustration ? De l'incompréhension ? Certainement un mélange entre tout ça. Toujours est-il que j'en pouvais plus. J'avais de nouveau eu ces sentiments fort à son attention, et pour quoi au final, pour ne pas réussir à en parler et me faire doubler par une femme. Dire que je m'inquiétais pour un pauvre type. C'est des femmes que j'aurais du me méfier. Mais à quoi bon. On est loin d'être ensemble, et on ne le sera plus jamais, on avait eu notre chance, on avait tout foutu en l'air. Tout ce qu'il nous restait, c'était nos souvenirs et nos sentiments. C'était se mentir de se dire que c'était de nouveau possible entre nous. J'étais derrière mon minable écran, au commissariat, parce que nos locaux n'étaient plus sûrs à présent et qu'on devait prévoir un déménagement. Mais je laissais les supérieurs s'en occuper. Moi, tout ce dont je devais m'occuper, c'était de ce rapport, avec un ordi plus lent qu'une tortue. Mes pensées s'échappèrent de longues minutes, n'arrêtant pas de repenser à cette nuit passée avec Maxyn. Jusqu'à ce que je la vois apparaître, comme par magie, tel un ange, et je mis du temps avant de comprendre que ce n'était pas mon imagination. Comment arrivait-elle à rayonner autant ? Je ne me souvenais plus de la dernière fois où je l'avais vu aussi belle. Et je n'étais pas le seul à le penser. Elle attirait presque tous les regards sur elle, et pourtant, il n'y avait que moi qu'elle regardait. Je le sentais mal. Je ne bougeais pas d'un poil, tel un débile peureux. Alors qu'elle est si fine, surtout depuis peu.
La blonde est plus que rayonnante, elle était ravissante, classe et sexy à la fois. Et pour autant, malgré tous les regards de travers que pouvaient avoir la majorité des mecs du commissariat, j'avais envie de rester bien caché derrière mon ordi. Si aucun de nous n'avait eu la force de parler de cette nuit ensemble, il est évident que là j'ai envie d'aller me chercher une pelle et me creuser un trou. Non, la confrontation avec elle me ferait bien trop mal. Parce que oui, je tiens bien plus à elle que je ne veuille me l'avouer. Alors, je ne fais que l'observer de loin, se faire draguer par cet idiot d'Eric qui semblait l'inviter ici. Non, mais quel bouffon. Evidemment Maxyn est une belle femme, mais il drague tout ce qui bouge et d'un minimum canon. Ca me dégoûte. Surtout qu'elle ne me snobe pas du tout, elle me salue même, tout en le suivant. Allez lève toi Enzo, va l'enlever de ses griffes ! Mais non, je ne fais rien, je ne bouge pas, je reste coincé sur ma chaise, comme un véritable idiot. Que pouvais-je bien lui dire de toute façon ? C'est moi qui n'arrêtait pas de l'éviter, ce serait culotté de ma part d'aller lui demander des nouvelles, je ne suis pas prêt de toute façon. Ce baisé qu'elle a échangé avec cette gamine, ça m'a traumatisé, à vie. J'étais sûr qu'il l'avait emmené à la salle de pause, mais s'il se mettait à avoir de nouveau des gestes déplacés. Je ne me posais pas davantage de questions et me levais enfin, pour aller les rejoindre. Sauf que je vis Eric se dirigeait vers l'accueil. Manque de peau j'étais déjà engagé dans la salle de pause. Je posais alors mon regard sur mon ex, totalement paumé et l'écoutais me parler du commissariat. Je mis du temps avant de réellement comprendre qu'elle avait parlé des changements dans ce bâtiment. Elle aussi évitait le sujet qui chamboulera tout. Tant mieux. Je me dirigeais vers la machine à café pour me faire mon café Oui, il était temps. La déco des années 80 ça va quelques temps. Le ton de ma voix était bas, comme triste, comme timide à l'idée de parler à la plus belle femme que j'ai jamais rencontré. J'ai l'impression de redevenir cet adolescent qui se braque dès qu'une jolie fille lui parle. Tu veux un café ? Lui demandais-je, puisqu'elle ne semblait pas avoir été servi par le pervers d'à côté.
Que faisait-elle là ? J'étais sûr qu'elle venait pour me voir, mais pourquoi simplement me saluer et suivre l'autre idiot ? Et ce n'est pas un idiot simplement parce qu'il a des vues sur mon ex, lui aussi, non, c'en est vraiment un, et c'est loin d'être un ami, pas comme mon partenaire, qui est mon ancien beau-frère. Non, lui, c'est le stéréotype du flic alors qu'il est chez les stups et que je me demande encore comment il a réussi toutes les épreuves pour avoir le concours. Mais il avait réussi à attirer la blonde dans son piège. A moins que c'est moi qui suis totalement rentré dans celui de Maxyn. Trop tard, j'étais là, autant me faire un café et en faire un à mon ex. Mais j'étais tellement à l'ouest que je n'avais même pas remarqué la tasse devant elle. Je me sentais encore plus con. Mais je ne me retournais pas. Voilà que les rôles s'inversaient. Je me sentais encore plus pitoyable. Elle se mit alors à faire la discussion pour deux. Je me sentais mal à l'aise. On parlait comme si de rien n'était, comme si jamais rien de plus ne s'était passé entre nous il y a quelques nuits. C'était gamin, parce que j'en avais terriblement envie. Mais repenser à ce baisé me remontait, et j'avais envie de tout oublier. Non, elle ne tient plus à moi, c'est des conneries, une mascarade, une vengeance peut-être, mais je n'ai pas envie d'écouter encore une fois ses excuses pour me faire avoir une fois de plus. Autant éviter la discussion. Elle finit par me faire un compliment. Que dire ? Merci ? J'éteignais la machine à café, récupérais ma tasse et me retournais vers la blonde, m'appuyant contre le meuble, me mettant enfin à la regarder, simplement, cachant au maximum ce que je pouvais ressentir à cet instant même. Toujours des rapports à faire, à croire que je suis plus derrière un écran que sur le terrain. Râlais-je un bon coup. Parce que oui, je ne pouvais râler que sur ça. Ca me laisse du temps pour entendre la raison de ta venue ici. Ouais, j'étais pas très chaleureux, trop cash, mais autant en finir, qu'elle puisse partir rapidement, parce que non, je n'allais pas avoir une conversation sérieuse avec elle, ici et aujourd'hui. Même si malgré tout ça, je sentais que je serais incapable de lui résister.
J'espérais qu'elle soit venu pour moi, mais pour me dire quoi ? Pour me faire encore plus de mal ? Non merci, on avait assez souffert, et pourtant je voulais tellement l'aider à se sentir mieux. Sauf que je m'en brise les ailes, et c'est n'importe quoi, elle n'a pas besoin de moi, elle a sa jeunette qui semble bien assez attachée à elle, même si elle n'était pas au courant pour Zoey. Toute cette histoire m'agace. Et pourtant, je suis venu ici, pour voir encore plus Maxyn. Comme quoi, je suis attiré par elle malgré moi. Aussi parce que ce con d'Eric m'inquiète. J'ai pas envie qu'il la touche. Clairement pas ce pauvre type. Mon ex sentit mon animosité et forcément elle m'expliqua simplement qu'elle avait croisé mon collègue et qu'elle était venue. Elle voulait partir. C'était certainement une bonne idée. Mais la simple idée qu'elle soit venu pour ce type me fit bouillir de l'intérieur. Non c'est moi qui me casse, apparemment c'est lui qui t'intéresse. Et le fameux « lui » fit son apparition. Je lâchais ma tasse de café dans l'évier, j'en avais plus rien à faire de mon café, j'en avais même pas envie. Ca me dégoûtait cette histoire. Et pourtant, voir sa face de rat revenir pour me chercher sous mon nez avec mon ex, ça m'énervait trop. Je lui lançais le pire des regards, mais il me considéra encore en voulant me faire chier. Il me cherchait, ouais il allait me trouver. Certes, Maxyn essaya de lui calmer ses ardeurs mais ça ne suffisait pas à me calmer. Alors je m'interposais entre les deux et poussa assez fort ce connard pour qu'il recule et mette ses distances avec Maxyn Dégage maintenant. Mon rapport j'en avais rien à foutre, il pouvait attendre alors que ce type méritait une belle leçon. Mais je le poussais en dehors de la pièce. Il voulait riposter, mais il finit par se faire fermer la porte au nez. Je fermais à clé. Ouais, c'était risqué, mais il savait qu'il avait merdé. Et s'il me cherche encore des noises, il aura vraiment affaire à moi. Je me retournais ensuite vers Maxyn et lui disais Comment tu peux apprécier ce sale type ? Il n'a qu'une seule idée, t'avoir dans son lit et te jeter. Ouais, je la conseillais alors que j'étais pas franchement mieux, même si pour ma part, j'avais une bonne raison. Raison qu'elle ne devait pas connaître.
Bon débarras. Peu importe qu'il m'insulte de tous les noms, j'en avais rien à foutre. Le plus important c'est qu'il ne touche plus Maxyn et qu'il arrête de m'emmerder à travers elle. Certes, elle l'avait cherché en venant le voir ici, mais c'était pas une raison pour que je reste les bras croisés sans rien faire. C'est pourtant ce que j'aurais voulu faire quand je l'ai vu arrivé dans ce rayon de soleil resplendissant. Mais le baisé venait tout entacher. Oui, je lui en voulais et elle devait le sentir. Même si je ne serais jamais violent envers elle, elle le sait et c'est pour ça qu'elle n'avait pas peur d'être enfermée avec moi dans cette pièce. Je lui faisais alors ma morale quand elle explosa à son tour. Rien de plus normal. Je restais le plus stoic possible. Si elle n'appréciait pas le type pourquoi était-elle venue. Mais elle enchaîna toute seule, sans que je n'ai besoin de sortir un autre mot. Elle était donc venue me voir, et ça me serra le cœur. J'étais touché mais horriblement triste en même temps. Pourquoi fallait-il qu'elle me mette dans un tel état ? Ca m'énervait encore plus, et plus la tension montait, moins les choses s'arrangeaient. Parce qu'elle savait que je l'évitais et ne savais pas pourquoi. Il y avait eu une chance que sa minette lui ai dit, mais finalement, rien. D'un côté j'aurais préféré, ça aurait évité cette confrontation, et peut-être qu'on aurait continué de s'ignorer comme avant l'autre soir. Mais je sais bien que j'en serais devenu fou à un moment donné. Parce que non, je n'arrivais pas à la sortir de ma tête. Je ne lui répondais rien, je ne savais même pas si j'avais envie de lui dire, ou le comment. J'en bouillais rien qu'en pensant à ce qu'il s'était passé entre elles. Sauf que forcément, elle ressortit le fait que j'étais censé voir quelqu'un et qu'on avait quand même couché ensemble. Bien sûr qu'on ne s'appartenait pas, mais à cette idée aussi mon estomac se noua. Et il me semble que t'as aussi quelqu'un ! Et toi par contre t'es pas fichue de me le dire et encore moins que c'est une nana ! Tout le commissariat avait du entendre, mais à cet instant même je ne pensais plus à l'environnement où on était. Je ne voyais de nouveau que Maxyn.
La bombe était lâchée, et je n'aurais pas du. J'aurais voulu le garder pour moi, parce que je n'arrive toujours pas à me faire à l'idée. Et pourtant je n'ai jamais rien eu contre les personnes aimant le même sexe qu'elles. Mais là. Je ne m'y étais tellement pas attendu, ce n'était pas elle qui me l'avait dit, je l'avais découvert et cette image me hante. Mais c'est surtout parce que je me persuadais qu'elle les préférait. Et ça me foutait les boules. Ca me semblait encore plus dangereux. Alors que je n'attends rien de Maxyn. Même si dans mon fort intérieur, on me dit tout autre chose. Elle m'avouait donc voir des femmes depuis que j'étais parti. Ok, de mieux en mieux. Maintenant c'était de ma faute. Putain. J'aurais jamais du me barrer. J'étais encore tellement énervé. Mais je me contenais, elle venait déjà subir ma colère. Les collègues aussi, ça ira comme ça. Surtout que je n'ai pas un tempérament à chercher les disputes, j'en ai horreur. Je préfère me barrer plutôt que de les affronter. Mais là, je ne bougeais pas. J'encaissais les paroles de mon ex, difficilement, mais sûrement. Comme si quelque chose m'échappait. Les sourcils froncés, je la regardais toujours autant, perplexe et contenant l'explosion de mon étoile noire. Encore plus quand elle insinua, elle aussi, mon homophobie. C'est pas vrai ! Je soufflais de désespoir et lui répondais Mais j'en ai rien à faire d'avec qui tu prends ton pied, j'aurais juste préféré l'apprendre autrement ! C'était pas vrai. Je n'en avais pas rien à faire. Mais c'était ma colère qui parlait à ma place et je le regrettais à l'instant même. Je veux dire … Avais-je enchaîné, en soufflant une nouvelle fois, mais épuisé par ma propre personne, sans trouver d'excuses à ce que je venais de dire, sans trouver comment corriger ces paroles qui n'étaient pas tout à fait exact. Oui, j'étais jaloux, mais je respecte ses orientations. Mais tout ça, le fait de l'avoir vu après notre nuit, oui, j'ai eu mal.
Le lieu n’était clairement pas adapté à cette discussion. Mais elle était là, et c’était bien la première fois depuis qu’on se parlait vraiment depuis notre nuit ensemble. Et j’étais loin de m’imaginer que cela puisse se passer ainsi. J’étais aussi loin de m’imaginer la voir embrasser une autre femme. Je m’étais senti trahi de deux façons, alors qu’il n’y avait pas de réelle raison. Encore une fois, on n’était plus ensemble, et j’étais en train de lui faire une scène par rapport à ses fréquentations. Je n’avais aucun droit et pourtant je déballais tout. Alors oui, elle parut choquée au début, mais la colère l’envahit à son tour. On était royalement en train de se faire souffrir. A croire qu’une relation saine et normale entre nous ne pouvait pas exister. C’était clairement pas une erreur pour moi la nuit dernière, et pourtant je ne répondais rien, j’avais la gorge nouée. Et je voyais bien que les larmes n’étaient pas loin pour elle. Elle s’était même retournée. Et ça me faisait mal de lui faire du mal. Sauf que c’était réciproque toute cette histoire, et ce baisé m’avait fait mal. Ce n’était pas parce qu’elle fréquentait des femmes non, c’est qu’elle continuait de le faire alors que je nous croyais de nouveau liés. C’était stupide d’y croire. Elle pensait donc qu’elle me dégoûtait, et elle était bien loin de la vérité. Bien sûr j’ai été sur le cul de la voir avec une autre femme. Mais en d’autres circonstances, je me serais simplement interrogé et j’aurais souhaité son bonheur avec l’une d’elle, si c’était ce qu’elle voulait. Mais là, tout avait changé. Elle m’annoncé donc officiellement pour moi qu’elle était bi. Et non, clairement ça ne me dérangeait pas. Sauf qu’elle me surprenait en sortant de ses gongs pour venir m’expliquer du haut de son index le pourquoi de sa bisexualité. Quand elle eut fini, j’eus envie de me creuser un trou six pieds sous terre et ne plus jamais en ressortir tellement j’avais honte. Et je me sentais encore plus mal. J’aurais voulu tout effacer, tout recommencer avec elle. Je n’avais pas arrêté de merder. La coupable, c’est clairement moi dans toute cette histoire. Je la fixais, sentant mon cœur se serrait encore plus que jamais, l’émotion mauvaise qui remontait le long de ma gorge, que je contenais bien au chaud. Elle aurait pu me filer une baffe, je le sentais, et je n’aurais rien dit. Elle aurait pu partir, je n’aurais pas eu la force de la rattraper. Mais elle s’était de nouveau retournée. Je passais un bon coup mes mains sur mon visage et les secondes défilèrent. Je ne savais même plus quoi dire. Tu ne me dégoûtes pas Maxyn. J’aurais voulu m’approcher d’elle, la prendre dans mes bras, lui sécher les larmes qu’elle avait du laisser couler à présent. Peu importe. Je restais coincé dans le sol, sans bouger. J’ai eu mal, c’est tout. Ouais, ça c’est bien un euphémisme dis donc. Ca aurait été avec un homme, ça aurait été la même chose. Sauf que par-dessus le marché, j’apprends que t’aimes les femmes. Désolé que ça soit un choc pour moi. Lui répondais-je, d’une voix particulière fébrile. Je ne lui disais toujours pas comment j’avais appris sa bisexualité, ça ne me semblait pas nécessaire de toute façon.
Si moi j'étais frustré, jaloux, choqué, perdu, Maxyn l'était bien plus que moi. Elle semblait même confuse. C'est tout du moins ce que j'ai cru dans un premier temps avec ses paroles. Sauf qu'elle ne me laissa pas le temps de vraiment réagir et de trouver quoi lui répondre par rapport à ma jalousie insensée. J'étais bien au courant qu'elle était déplacée, que j'étais en train de jouer avec mon ex, alors qu'elle n'avait rien demandé. Si, de l'aide, mais j'ai pas été assez fort pour supporter sa souffrance, j'ai été faible et il était évident que ça allait me retomber dessus. Elle me parla donc de sa fameuse Billie qu'elle voyait juste pour coucher. Ca, je savais bien qu'elle n'était pas au courant pour Zoey, ou même mon nom. Mais cette jeune femme semblait elle aussi tenir à Maxyn. Sauf que je voyais bien que c'était moi qui faisait du mal à la blonde, que cette fille ne l'intéressait pas plus que ça. C'était facile pour moi de lui rejeter la faute, de faire en sorte que ça pète encore plus entre mon ex et moi. Pour éviter toute confrontation de notre relation à venir. Parce que ça me faisait peur. Je n'avais pas prévu passer cette nuit avec elle, ressentir de nouveau ces sentiments forts, et je réagissais comme un triple idiot. Je ne pouvais en déduire que cette histoire de meuf n'était qu'une excuse. Une bonne excuse en soit. Mais Maxyn me pointait du doigt avec ma relation avec Delilah. Je ne l'avais même pas revu au final depuis notre nuit ensemble. Je n'y pensais même pas tellement je n'arrêtais pas de penser à mon ex. C'est bien trop déstabilisant, moi qui ait toujours eu envie d'avancer et non reculer. Sauf qu'elle m'enchainait et qu'au bout d'un moment je me demandais comment j'allais bien pouvoir lui répondre, qu'est-ce qu'elle attendait vraiment de moi comme réponse. Au moins, elle avait le privilège de pouvoir tout sortir, de tout déballer. Elle semblait assez remontée pour que je n'en rajoute. Sauf que, je ne m'y attendais pas, mais elle se rapprocha de moi, en me perturbant encore plus, me perdant encore plus. Et elle s'excusait de me faire du mal. Mais celle qui souffrait, qui avait toujours souffert à cause de moi, c'est elle, pas moi. Je n'avais qu'une seule envie, l'embrasser en guise de réponse. Je n'ai jamais été doué pour la parole, je n'ai jamais aimé ça non plus. Je suis plus du genre à agir ou à prendre la fuite. Oui, et ça me hantera toujours. Parce que moi aussi j'aurais voulu que cela soit moi qu'elle redécouvre de nouveau avec ses nouveaux yeux. Une larme roulait sur sa joue et je ne trouvais toujours rien à répondre. Je ne faisais qu'essuyer sa larme de mon pouce. Mais je ne laissais pas ma main longtemps sur sa joue, de peur de l'énerver encore plus. Je ne voulais pas de ça. Je sais très bien que je suis à blâmer Maxyn. C'est pour ça que je t'ai évité. Pas seulement parce que je suis totalement paumé, mais que j'ai mes sentiments pour toi qui sont revenus et que tout ce que je veux éviter, c'est de te faire du mal. Mais quoi je fasse, j'ai l'impression que je suis fait pour ça.