| tomorrow when the war begins (lenatt) (-18) |
| | (#)Ven 13 Oct 2017 - 17:14 | |
| Une semaine. Cela faisait sept jours qu’elle arpentait les rues seules, à la recherche de quoi survivre. Elle avait rencontré un bout de civilisation restante auprès de laquelle elle se réfugiait la nuit, mais Lene n’était pas intéressée par l’idée de construire un monde nouveau, de participer à des débats sur la façon de se protéger et de grandir, ou même d’essayer de trouver un quelconque remède à quoi que ce soit. Elle n’avait plus de famille (à sa connaissance du moins) et plus d’entourage. N’ayant jamais été d’une grande sociabilité ce dernier point ne devrait pas pour autant la déranger mais, c’était sans compter la peur au ventre qui l’habite depuis qu’elle se retrouve livrée à elle-même dans un monde où elle peut finir bouffée au premier coin de rue. Avoir quelqu’un, c’est essentiel. Jusqu’à il y’a quelques jours, ce quelqu’un, c’était Matt. Le garçon avait disparu lors d’une attaque où ils s’étaient laissé surprendre. En retrouvant un autre groupe de survivant, elle avait nourri l’espoir que lui aussi avait réussi à rejoindre les restes de civilisation mais, personne n’avait répondu à sa recherche. Cela fait très exactement sept jours qu’elle s’était faite une raison. Elle serait seule. Lou était bien en vie, mais il ne prenait pas à Lene l’envie de s’amuser de la situation comme elle le faisait. Bougonner dans son coin en attendant que ça passe était la solution. Elle passait ses journées à vagabonder, à se faire discrète en fouillant les endroits qu’elle savait pouvant regorger de trésor. C’est ainsi qu’elle était retournée chez elle. Sa hache était un équipement plutôt utile, mais elle n’était rien comparé à sa batte de baseball et après plusieurs échange, l’idée d’en faire une arme mortelle façon Negan était vraiment tentante et totalement accurate. Seul hic, c’était la distance séparant sa maison du campement de fortune où elle se réfugiait tous les soirs. Elle était parvenue à rejoindre sa rue sans trop de mal. N’étant pas sensible, elle n’avait pas flanché en observant combien le lieu avait changé, elle avait juste eu un pincement au cœur en se souvenant de Patacroute et de la façon dont il courrait après le facteur dans cette même rue. La maison n’avait pas changé. Certes, un peu vétuste, mais elle avait toujours eu l’air d’être en bordel et cette impression n’avait pas changé. Elle s’avance dans l’allée, plutôt rapidement car à découvert avant de s’aventurer à l’intérieur. Hache en main, elle ne se décourage pas quand il s’agit de sécuriser les lieux. Elle s’avance, avant que l’impression de ne pas être seule s’empare d’elle. Les volets sont déjà fermé (c’est pas comme si en partant elle y avait pensé, signe que quelqu’un l’a fait) et la maison gardait tout d’même un aspect rangé. Quelqu’un est là. C’est l’impression qu’elle a et elle avance en conséquence, hache bien en vue, prête à frapper la première personne qui apparait. Ce qui ne tarde pas, au détour d’une porte, alors qu’elle vérifie si aucun zombie n’est entrer, elle attaque en hurlant l’occupant qui fait de même de son côté, avant de raviser, ce dernier étant connu. « Matt ? » C’est lui, devant elle, bien vivant, prêt à se défendre avec la batte qu’elle était venue chercher. « Je te croyais mort. » admet t-elle, en baissant les bras, émue par ces retrouvailles, la hache frappe le sol alors qu’elle se précipite dans ses bras pour l’étreindre, puis le frapper. « Merde ! C’est la deuxième fois que tu me laisses tomber, je te cherchais partout, et j’étais inquiète, j'avais pas de nouvelles de toi, je t'ai pas vu revenir, et merde, t’étais passé où, et pourquoi tu souris comme un con, tu crois vraiment que c’est le moment, j’étais prête à te couper morceau, t’es vraiment con McGrath ! » hurle t-elle à toute vitesse en passant par toutes les émotions possibles.
Dernière édition par Lene Adams le Ven 12 Jan 2018 - 2:47, édité 1 fois |
| | | | (#)Dim 15 Oct 2017 - 20:46 | |
| Aucune surprise ici, j’étais passé très, très prêt de finir servi en guacamole au premier zombie du coin. La mission suicide au supermarché qui m’avait laissé en très mauvaise posture, qui avait bousillé tout espoir de faire partie du gang de ceux qui survivent, dans ce putain de film d’horreur qu’était devenu Brisbane depuis les derniers mois. Et je m’étais barré, avec d’autres au début, me cacher derrière des bennes à ordures, dans des planques humides et infestées de bestioles mutantes, dans la forêt, dans un truck abandonné en bordure de l’autoroute. On changeait de cachette à chaque jour, on puait la sueur, le sang séché, la terre, la pluie, la trouille, la vraie de vrai. Celle que ce soit la fin, et qu’on l’étire juste un peu trop, qu’on abuse, qu’on ne fasse qu’ajouter une poignée d’heures à notre survie quand la fin était proche, quand il ne nous restait plus rien à espérer de toute façon. Ginny était partie, j’ignorais si elle vivait encore. Plus aucun contact avec ma famille, et l’épidémie qui s’étirait à beaucoup plus que seulement la côte australienne selon les rumeurs. Mes amis envolés, plus aucun visage connu, plus aucune impression familière, quand je slalome entre les ruelles, quand j’entre dans un bâtiment désaffecté pour la nuit. Après quelques jours, on avait fini par faire cavaliers seuls. Les uns qui partent d’un sens, les autres dans la direction opposée. Certains retournent au campement, d’autres partaient à la recherche d’un être cher dans un endroit qui leur signifiait quelque chose. Et c’était probablement ce qui m’avait donné l’idée de remettre le pied dans la maison, for old time’s sake. De voir à quel point la vieille piaule qui nous avait abrités avait mangé un dur coup depuis les attaques. Tous ces souvenirs à la poubelle, toutes ces conneries sans importance qui avaient pu se dire là-bas, qu’on avait pu y vivre. Et elle y serait pas, absolument impossible. Parce que Lene était la plus brillante de nous deux, et parce qu’elle savait que la première personne à se faire tuer était toujours celle qui allait vers l’arrière, qui régressait, qui reculait plutôt que d’avancer. Classique scénario du bon vieux slasher du vendredi soir. Mais le truc, c’est que, comme vous le savez sûrement, je suis pas le mec le plus logique, le plus pragmatique, le plus censé que vous connaissez. Alors ça ne devrait pas vous étonner, que la veille, j’ai posé mes affaires à la porte 15, Toowong. Maison complètement vide. J’ai profité de la ration restante dans le chauffe-eau pour une douche rapide, glacée. J’ai pioché ce qui restait dans nos placards, à savoir une vieille conserve d’haricots qui dataient sûrement d’avant mon départ à Londres, pour calmer mon estomac qui gueulait sa vie. Je me suis installé dans mon ancienne chambre, à faire comme si mon lit n'avait pas été déchiré, abîmé, dégommé par une abominable créature de plus - où Lene, dans un de ses classiques excès de rage de la vie d’avant. Elle me manquait. Le whisky qui avait mal tourné et que j’avais pu piquer dans les affaires d’un de mes partenaires de route avait suffi à calmer la paranoïa au petit matin, quand les ombrages me semblaient se rapprocher un peu trop vite. Mais des pas distincts dans la maison ont eu vite raison de mon sang-froid. J’agrippe la batte de baseball officielle de la demeure, prêt à répliquer, à défendre ce territoire qui ne m’a jamais vraiment appartenu, même si mon nom était bien sur le bail et… et elle s’exclame, elle m’insulte, elle me menace, elle me déteste. Et je souris, merde que je souris. « T’aurais trop aimé ça. » elle me crie dessus, la hache bien haute, bien évidente, qu’elle lance au sol dans un vacarme tout sauf subtil avant de s’avancer dans ma direction. Pas de retenue, pas de recul, pas de conneries où j’attends son signal pour entrer un peu plus dans sa bulle. J’accuse l’accolade en l’enlaçant solidement, mes bras qui la gardent de dégager pour la moindre raison. « J’suis là, j’bouge pas. » que je souffle, dans ses cheveux qui puent la fumée, qui sont gras, collants, dégeulasses, mais dans lesquels je perds mon visage sans réfléchir une seule seconde. Elle finira à un moment par arrêter de grommeler, d’être mauvaise, de maugréer, et c’est là où j’exhibe tout fier de ma poche le sachet qui jadis me faisait toujours gagner quelques minutes de répit de sa part. « Je t’ai pris tes préférés. » les pires bonbons de toute l’histoire de l’humanité, un mélange de sucré et d’acide, qui prennent des heures à mâcher, et qui restent gommés entre les dents pour à peu près la même période de temps. Elle en raffolait. « Ça a dégénéré au supermarché, y’a fallu que je me barre parce que sinon j’aurais pas gardé intacte ma belle gueule. » que j’explique, que je justifie, toujours aussi con, Lene tout contre moi. « Et toi, qu’est-ce qui s’est passé? » parce qu’elle était partie elle aussi, de son côté. Chercher des armes, défoncer le poste de police, risquer sa vie sans que j’ai eu quoi que ce soit à dire, à avancer pour l’en empêcher. Elle râle, elle gigote, elle est fidèle à la chieuse qu’elle a toujours été et je ressers mon étreinte. « Roh, arrête un peu. Je suis là j’t’ai dit. J’te quitte plus. Deal with it. » |
| | | | (#)Mar 24 Oct 2017 - 22:22 | |
| Les mots fusent à toute vitesse. Lene manque de s’étrangler tout en débitant parce qu’elle ne songe pas à reprendre sa respiration. Elle l’engueule, et en même temps, elle se précipite vers lui. Elle a eu peur. Elle pleure presque. Elle est heureuse et tellement fâchée aussi. Elle n’arrive pas à démêler ce qu’elle ressent, et cet idiot de Matt lui ne fait que sourire en la regardant, comme s’il ne savait pas que ça lui tapait sur le système qu’il fasse toujours ça. Elle l’avait cru mort, finalement il ne l’est pas. Ça devrait sonner la fin de l’histoire mais il y’a tout de même un cocktail d’émotion qui se fait en elle, et elle ne peut pas l’empêcher. « T’aurais trop aimé ça. » Si ça avait pu lui empêcher d’avoir sa sale face devant elle, ouais, elle aurait aimé ça. Mais Lene ne pouvait pas nier que quelques jours livrée à elle-même, sans famille, ni ami, même sans Matt, ça avait été difficile et que toutes les personnes qui aurait pu la rattacher à sa vie d’avant, elle était surtout contente que ce soit lui qui recroise sa route. Cependant ça, elle ne comptait pas lui dire. « J’suis là, j’bouge pas. » dit-il en resserrant son étreinte alors qu’elle ne fait que penser que c’est reposant de plus avoir à compter que sur elle-même. Elle a le cœur qui bat la chamade et l’égo qui intervient quand elle a un geste de refus au moment où Matt se détache d’elle pour attraper quelque chose dans sa poche pour le laisser faire. « Je t’ai pris tes préférés. » dit-il, tout content. Certainement qu’il les avait eu au supermarché. Certainement que cet idiot avait encore plus failli perdre la vie pour lui ramener ça. Certainement que ça serait aussi la dernière fois qu’elle pourrait en manger. Elle attrappe le paquet, ne sachant trop quoi dire à part le traiter de crétin. « J’espère que tu t’es pas mis en danger pour me ramener ça. » dit-elle, un peu grondeuse et en même temps elle estime avoir tous les droits de l’être. « Ça a dégénéré au supermarché, y’a fallu que je me barre parce que sinon j’aurais pas gardé intacte ma belle gueule. » Peut-être pour ça qu’il n’est pas rentré avec les autres. Sûrement pour ça que personne ne savait s’il en avait réchappé. Si une apocalypse ne leur était pas tombé dessus, elle l’aurait probablement déjà tué pour avoir osé prendre des initiatives personnelles. « Et toi, qu’est-ce qui s’est passé? » « Je suis tombée sur un tas de gens qui voulait aussi prendre des armes. J’ai juste gardé un fusil et des cartouches. » Elle hausse les épaules avant d’ajouter. « Y’avait Heidi là bas, je suis presque sûre qu’elle est encore en vie. Je ne suis pas restée avec eux longtemps. » Mais assez parlé d’elle. Elle sait qu’il détourne la conversation pour pas qu’elle s’énerve de ne pas être revenu. « Mais ça ne dit pas pourquoi je te retrouve là et pas au campement. Je t’ai cherché moi ! » dit-elle, mauvaise toujours. « Roh, arrête un peu. Je suis là j’t’ai dit. J’te quitte plus. Deal with it. » Il a les gestes pour la calmer. Ou plutôt, pour calmer la Lene qui n’a pas eu une nuit correcte de sommeil depuis des mois. Elle râle. Elle est contente qu’il soit là, et en même temps que ça soit ça le principal plutôt que le fait qu’elle l’ait cru mort. Ça l’énerve. « T’as intérêt à plus bouger et surtout, à ne pas oublier, c’est moi qui ai droit de vie et de mort sur toi McGrath, si tu meurs c’est que je l’ai décidé. » insiste avant de revenir se nicher contre lui, silencieuse. Elle profite de ce moment de retrouvaille pour avoir ce petit moment de faiblesse où elle a besoin de se reposer sur lui, de laisser tomber toute la peur qui s’est emparé d’elle pendant ces trois jours à vivre en survivor. Elle avait les nerfs accroché pourtant, mais pas pour ce genre d’épreuve. Ce temps calme prend approximativement cinq minutes après lesquelles, elle redevient plus elle-même, ou elle relève la tête. « On ne se quitte plus maintenant. » |
| | | | (#)Ven 27 Oct 2017 - 5:36 | |
| Évidemment que je me suis mis en danger en allant lui prendre ce sac de conneries trop sucrées. Je revois encore la ribambelle de zombies qui nous avait encerclés, qui avait presque réussi à me bloquer dans ma fuite. Ça avait senti mauvais sur toute la ligne, mais idiot comme je suis, j’avais pas envie de partir sans ces foutus bonbons. C’était stupide et ça aurait facilement pu me tuer, mais j’avais jamais été aussi borné qu’à ce moment-là, depuis des jours, des semaines. « Ç’aurait pas été fun si y’avait pas eu le film de ma vie qui défile devant mes yeux le temps que je les prenne avant de me barrer. » j’aurais bombé le torse si elle n’avait pas été si proche, si je n’avais pas eu de la difficulté à faire le mouvement dans son ensemble pour une belle attitude de con de première. Mes bras ne sont pas du tout intéressés à la laisser s’échapper, et une fois la connerie assumée, je la rapproche un peu plus, prenant des nouvelles. Elle parle et je l’écoute attentivement, non sans laisser mon regard dériver sur elle, sur sa silhouette, son visage, ses vêtements. M’assurer qu’elle n’a pas de blessures apparentes, qu’elle est en bon état, que rien n’est brisé, douloureux, en danger. « C’est déjà pas mal, ça. T’as eu à t’en servir depuis, ou? » mon sous-entendu est plus qu’évident - est-ce que t’as été dans la merde, toute seule? Est-ce que t’as failli y passer? Ouais, les paroles sont lancées façon détachée, ouais, on dirait presque que je m’intéresse juste à son pistolet et aux recharges, mais même si je ne doute pas une seule seconde de son pouvoir de survie, l’inquiétude est quand même là. Un peu moins prenante que pendant ces quelques jours où j’ai été missing in action, mais toujours perceptible. Le stress qui s’y associe, l’angoisse à la mention d’Heidi. En temps de crise, tout le monde avait juste réagi au quart de tour, partir dans un sens et dans l’autre. Lene était avec moi quand tout a dégénéré - c’est donc tout naturel que je ne l’aie pas lâchée d’une semelle ou presque depuis le début de l’apocalypse. Mais Heidi, tout comme Ginny, Azur, Edward… même Ezra, merde, tout ce beau monde s’était tellement volatilisé de tous les côtés qu’on avait appris avec les mois à faire la part des choses, à leur souhaiter le mieux en sauvant avec priorité nos arrières. « Elle t’a dit si elle était au campement depuis longtemps? Elle va bien, elle est pas seule? » et je questionne, mettant totalement de côté le p’tit malaise bien con que j’aurais eu jadis de parler d’elle avec Lene - ou l’inverse, allez savoir. Là, c’est purement désintéressé, là, c’est uniquement pour ma paix d’esprit. Pas le temps d’approfondir sur le sujet qu’Adams revient à la charge, et pas des plus doucement. « On a pas pensé, on a juste essayé d’éviter au mieux. » parce que le campement était trop loin, parce que dans ces cas-là, la seule solution viable est de bouger, toujours bouger, jamais reculer, avancer. J’aurais dû passer par le campement avant, j’aurais dû y retourner, mais il y avait toujours cette crainte, cette peur de merde quand on perd de vue quelqu’un de cher. Et si on retourne au camp pour voir son nom affiché noir sur blanc sur les listes des disparus, des décédés? Je ressers mon étreinte en me fichant de si elle gémit ou non, et ça passe un peu mieux. Un peu. « Et on se retrouve là, c’est ce qui compte non? Honnêtement, je pensais que tu serais ici aussi, j’sais pas, j’avais l’impression qu’après votre mission t’aurais besoin d’un peu d’air. » ma voix est calme, presque comme si je la rassurais, je nous rassurais tous les deux. Le pire était derrière pourtant, du moins, pour le moment. J’pouvais pas dire pour demain, encore moins pour dans un mois, mais pour l’heure, ça allait. Autant capitaliser. Elle rigole, menace ma vie, j’ai le regard qui lorgne vers la batte de baseball en souvenir. « Oh ça je sais. Dans cette vie et dans les prochaines. » il y avait fort à parier que Lene viendrait me hanter dans toutes mes réincarnations - elle avait cette aura bien collante dont je ne me débarrasserais jamais, et j’étais pas pour m’en plaindre. Un silence posé qui embarque, qui nous englobe, et sa tête qui se relève dans ma direction. La sentence est lancée, on ne fait plus jamais les cons dans le genre, on ne se barre plus du tout chacun de son côté. C’est entendu, et accepté. « Y’a pas intérêt. Personne a des punchlines aussi marrantes que toi quand ils dégomment du zombie. » et je ris, de bon coeur. Sa verve était priceless depuis qu’on lui avait foutu une arme entre les mains y’avait pas à dire, et malgré tout le capital dramatique de la chose, elle me faisait l’effet d’une Buffy quand on la lançait sur un champ de bataille. « T’as mangé sinon? Tu veux prendre une douche? Par miracle il reste de l’eau dans le réservoir. » mine de rien, elle doit être affamée, elle doit se sentir dégueulasse. Le campement était sympa pour la nuit, pour vaincre l’isolement aussi. Mais côté repas et douche, c’était pas le top qualité. « C’est bizarre de revenir ici, pendant que tout ça se passe dehors... » j’ai les prunelles qui errent vers la fenêtre barricadée, d’où on peut tout de même voir un peu à l’extérieur, discerner du moins. C’est pas comme avant, c’est pire, c’est différent, c’est irréel, et le peu de repères qui nous restent sont flous, tellement flous. « Et malgré tout, j’me sens quand même à la maison. » aussi ridicule, aussi larmoyant, aussi nostalgique ça peut être. Je roule des yeux, et je prévois le coup au passage. « Tu peux rire. » |
| | | | (#)Jeu 9 Nov 2017 - 23:13 | |
| C’est drôle la façon dont la fin du monde change les réactions des gens. Sans l’arrivée de zombie, Lene ne serait sûrement pas là à traiter Matt d’idiot parce qu’il a risqué sa vie pour quelques bonbons. Elle serait plus en train de l’engueuler s’il oublie d’en acheter. Mais, tout ce qui était arrivé avait remis pas mal de chose en perspective et notamment sa relation au jeune homme. Maintenant, ils étaient collés l’un à l’autre jusqu’à ce que la mort les sépare. « Ç’aurait pas été fun si y’avait pas eu le film de ma vie qui défile devant mes yeux le temps que je les prenne avant de me barrer. » « Est-ce que la prochaine fois, tu pourrais faire comme avant et être lâche ? Merci. » réplique t-elle, tout en serrant dans sa main le premier de bonbon pour lequel il a pris tant de risque. Elle enchaine en lui exposant son propre périple sans se détacher de lui. De toute manière, elle n’a pas non plus une si longue histoire à raconter. Lene n’a pas envie d’être spécifique autant qu’elle ne cherche pas à connaitre les détails de la mission de Matt. « C’est déjà pas mal, ça. T’as eu à t’en servir depuis, ou? » demande t-il, provoquant par sa question un glaçage entier de l’intégralité de son corps. Si elle avait du se servir du fusil ? « Oui. » répond t-elle, les larmes au bord des yeux en se revoyant tirer une balle dans la tête d’un Patacroute déchiré par des zombies. Son cœur s’arrête net alors qu’elle sent que Matt va chercher à en savoir plus, alors elle mentionne avoir vu Heidi, sa pote. Elle pourrait être morte depuis, mais connaissant Matt, ça le rassurera au moins un peu de savoir qu’elle est en vie et puis dans une situation comme celle-ci, on partage les nouvelles. « Elle t’a dit si elle était au campement depuis longtemps? Elle va bien, elle est pas seule? » « On a pas eu le temps de parler longtemps. Mais oui, elle va bien. Je ne fais pas de soucis pour elle, elle a intégré un groupe de gens bien. » explique Lene en s’disant que maintenant que Matt est là, ils pourraient revenir là-bas, où le reste de civilisation vit pour ne pas être seul. Être seul, c’est être exposé. « On a pas pensé, on a juste essayé d’éviter au mieux. »répond t-il quand elle lui demande pourquoi elle ne l’a pas retrouvé au campement. Elle ne peut pas lui reprocher sa réaction. Elle se laisse faire, alors qu’il resserre son étreinte. « Et on se retrouve là, c’est ce qui compte non? Honnêtement, je pensais que tu serais ici aussi, j’sais pas, j’avais l’impression qu’après votre mission t’aurais besoin d’un peu d’air. » « Je suis revenue chercher ma batte. C’est un coup de chance que je tombe sur toi, mais on devrait élire des endroits où se retrouver comme ça, tu sais si jamais on est à nouveau séparés toi et moi. » Parce qu’au final, ils auraient pu ne pas se revoir et que l’idée ne semble pas mauvaise. Juste comme ça, elle aura un coin où se ronger les sangs s’il n’est pas revenu à l’heure. Elle n’aurait jamais cru finir en nana pendue à une horloge pour s’assurer que son mec revienne à l’heure. Elle saisit l’occasion pour le menacer de mort si une telle situation se reproduisait. « Oh ça je sais. Dans cette vie et dans les prochaines. » « Et même si tu finis en zombie, tu m’auras sur le dos pour dicter ta conduite ! » ajoute t-elle, avec une petite mine, juste pour bien faire rentrer le message. L’important est qu’ils ne se quittent plus. « Y’a pas intérêt. Personne a des punchlines aussi marrantes que toi quand ils dégomment du zombie. » Elle esquisse un sourire. Dégommer du zombie était drôle au début. Matt a en effet pu la voir s’amuser et rire du carnage qu’elle pouvait produire. Cela avait arrêter d’être drôle. Aujourd’hui, Lene est fatiguée et affamée. « T’as mangé sinon? Tu veux prendre une douche? Par miracle il reste de l’eau dans le réservoir. » « C’est vrai ? Jor, une vrai douche » demande t-elle, en s’disant que ce serait un gachis d’eau potable, et qu’en même temps, une douche tous les six mois, ça se mérite non ? « Mais, je te cache pas que je comptais aussi sur une vielle boite de ravioli en venant ici. » « C’est bizarre de revenir ici, pendant que tout ça se passe dehors... » « Oui. » Elle n’était pas rassurée. La nuit, les zombies trainainet à l’affut du moindre être vivant. « Et malgré tout, j’me sens quand même à la maison. Tu peux rire. » Mais elle ne rit pas. Elle comprend ce qu’il veut dire. Si elle n’avait pas peur de finir en carpacio demain, elle se réjouirait aussi de pouvoir retrouver sa chambre, son lit, son chez-elle « Tu crois que c’est safe pour la nuit ? Ou faudrait qu’on consolide un peu ? » Il avait déjà passé la nuit là, la logique voudrait que ça ne soit pas un spot trop vu. Peut-être que chez un des voisins, ils seraient mieux, un de ceux dont la maison doit encore marcher grace à cette brillante invention qu’est le panneau solaire. « Je vais me doucher. On règlera les détails de la nuit après. » Elle en profite pour poser son sac à dos au sol et se débarrasse de ce qui est débarrassable niveau affaire. « Je.. Matt ? » dit-elle pour attirer son attention alors qu’il part s’affairer. « Je suis contente que tu sois revenu à Brisbane avant que tout ça arrive. Je … J’étais bête quand t’es revenu mais j’aurais pas voulu affronter des zombies avec quelqu’un d’autre. »confie t-elle, avant de filer dans la salle de bain. |
| | | | (#)Mar 14 Nov 2017 - 3:43 | |
| J’ai la tête ailleurs, je prends une bonne poignée de secondes pour me remémorer chaque détail qui personnifie Heidi à mes yeux, son sourire, ses mèches courtes, sa voix. Plus aucun repère pour pas grand monde, et la nouvelle qu’elle se porte bien, qu’elle est en sécurité. Ça me suffit, parce que je ne pouvais pas avoir plus, avoir mieux de toute façon. « C’est cool, c’est bon. » ma voix est enrouée, un peu perdue, un peu aérienne, mais Lene s’y attarde à peine ; elle sait aussi bien que moi que peu importe les nouvelles au sujet d’une personne ou d’une autre qu’on a pu connaître de jadis, tout le monde tâche de se le partager, de rassurer son interlocuteur, de lui donner un peu de contenu, de concret. « On y retournera, si tu veux. Au campement. » parler de l’endroit où on a pu s’établir pendant les dernières semaines me rappelle à quel point on y avait presque un genre de sentiment de sécurité. Bien sûr, l’urgence de la situation était à la base du pire stress que pouvait ressentir une bande d’humains contraints à ne pas trop bouger, ne pas trop parler, ne pas trop manger, mais au final, se sentir entouré venait aider à la panique. L’effet de groupe, l’appartenance, le résultat d’une bande prise au piège sans issue qui faisait au mieux. Bien sûr, à choisir je resterais ici avec Lene jusqu’à ce qu’on nous attrape et qu’on en finisse, profiter des derniers moments de l’humanité à me faire chier face à son caractère de merde, mais les faits étaient clairs et simples. Plus longtemps on restait isolés, plus facilement on devenait des appâts. Je le reconnais même, au froncement de sourcils qu’elle maintient, malgré mon effort de la faire sortir de ses gonds avec mes blagues ridicules. Lene sait que chaque seconde peut être ponctuée d'un mauvais choix, et rester ici trop longtemps pourrait en être un. « Je suis passé devant le café, j’aurais dit là-bas aussi, mais c’est un vrai mess… c’est crève-coeur de voir ça, avec tout le fric et le temps que j’ai pu y investir, je... » elle parle d’endroits phares, de futurs cachettes, et le premier qui me vient en tête reste le coffee shop où je passais le plus clair de ma vie, avant. Comment un lieu aussi familier avait perdu du leste, comment mon quotidien me semblait à des années lumières de ce qui pouvait bien se passer ici, même si l’Apocalypse ne se comptait qu’en vulgaires mois. « C’est que du matériel. On s’en balance. » j’hausse les épaules, je me corrige, m’en foutant limite. Bien sûr que ça me crevait le coeur de voir DBD dans cet état, bien sûr que c’était source de frustration, de déception. Mais qu’est-ce que je pouvais bien y faire, logiquement? Rien ici ne valait mieux qu’autre chose, et encore moins un pseudo commerce. Des gens perdaient des êtres chers à chaque jour. Des enfants, des parents, des amis, des amours, et on finissait par retrouver leurs dépouilles en bord de route. C’était pas la peine de m’apitoyer sur mon sort, j’étais loin de vouloir la moindre goutte de pitié. Mon étreinte se resserre autour de Lene et elle menace de me hanter aujourd’hui et demain, et dans 1000 ans. Je souris à travers ses protestations. « J’en demande pas mieux. » autant accueillir positivement la possibilité qu’elle continue de faire de ma vie un enfer même d’outre-tombe, ainsi sa malédiction en serait peut-être un peu plus douce. Quoi?! Ça vaut la peine d’espérer. « Vrai de vrai. J’ai même trouvé un reste de vieux savon dégueulasse au patchouli que Lou a laissé ici depuis le temps... » parlant d’espoir, je finis par la laisser respirer un brin, l’intimant à aller profiter du maigre litre d’eau restant pour prendre une douche. Logiquement, c’était bien le dernier de nos soucis, l’odeur, la peau propre, les vêtements nets. Entre le sang qui éclate et les membres qui s’envolent, tout le monde ici avait laissé de côté la superficialité dès les premières semaines bordant les attaques. On puait, on était recouverts de liquides visqueux non identifiés, on avait perdu tout sens esthétique, et ce n’était pas plus mal. Les zombies adoraient l’odeur du parfum, adoraient les couleurs voyantes, et on avait bien vu devant les quelques minettes et playboys qui avaient poursuivi leur routine beauté que le rouge à lèvres et le gel pour cheveux faisaient d’excellents appâts. « Va profiter de l’eau presque chaude, je me charge du dîner de mademoiselle. Et de rassembler les gros meubles pour bloquer ce que je peux. » elle mentionne un bon point lorsqu’elle demande si la maison est le moindrement sécuritaire. En soit, je n’avais pas ressenti de gros stress la nuit dernière, mais ce n’était pas dit que ce soir serait tout aussi calme. J’avais bien vite appris à ne rien prendre pour acquis dans ce monde-là, et surtout à anticiper le pire en tout temps. Le regard qui parcourt la pièce à la recherche de ce qui pourrait aider dans ma manoeuvre, j’entends tout de même Lene et sa confession, qui, d’un coup, passe tout droit comme si j’avais halluciné, comme si j’avais imaginé. Pourtant, je connais assez cette voix-là, ce regard-là, pour savoir qu’elle est honnête, qu’elle fait amende honorable. Mais je suis trop lent, trop sonné, trop incertain pour poursuivre tout de suite, pour mentionner si vite quoi que ce soit de moins banal que « Je suis content aussi. ». un maigre sourire se dessine sur mes lèvres et sa silhouette déjà n’est plus. C’était quoi, ça? Et pourquoi ça me retourne comme ça? Pourquoi j’y pense encore, alors que je traîne le canapé tout déchiqueté devant la porte principale? Qu’est-ce qui fait que je souris comme un vulgaire idiot maintenant que je cloue à la va vite des planches aux fissures longeant les fenêtres? Elle n’avait pas rien dit de bien nouveau, elle n’avait pas révolutionné le monde, elle n’avait pas déballé tout son ressenti en quelques alexandrins, mais j’arrête plus d’y penser et de me dire qu’il est temps, qu’il est plus que temps. Maintenant ou jamais, on ne le sait plus. Elle reviendra au salon, ou ce qu’il en reste, de longues minutes plus tard, et je ne prends même pas la peine de m’annoncer avant de parcourir le mètre et demi qui nous sépare pour l’enlacer à nouveau, un peu plus fermement. Elle pouvait pas croire que ça coulerait aussi facilement, que sa remarque ferait mouche, que ça ne viendrait pas chercher ce truc, là, enfoui profond, qu’on avait laissé en berne quand je m’étais barré à Londres. « J’ai caché la batte, tu pourras pas la trouver pour m'émasculer d’un coup. » et mes lèvres trouvent les siennes sans lui laisser le temps de répliquer. C’est beaucoup plus prenant que ce que je pensais, plus violent que ce que j’ai pu imaginer. C’est un baiser qui brûle tout sur son passage, qui oppresse, qui la retient de faire quoi que ce soit d’autre que de recevoir, de se taire juste une seconde, une seule, de me laisser lui dire, lui montrer. C’est haletant, c’est intense, c’est tout et rien, et c’est moi qui me détache, le souffle rapide. « Juste… avec tout ça, y’a ce sentiment d’urgence qui fait chier et qui remet les trucs en perspective et... » ses prunelles attrapent les miennes, j’hésite entre avoir la trouille de ma vie ou vouloir recommencer. « C’est mieux quand j’me la ferme, right? » |
| | | | (#)Jeu 16 Nov 2017 - 1:15 | |
| Elle l’entend derrière elle lui répondre qu’il partage sa joie de ne pas avoir été séparée d’elle mais, Lene a d’autres plans que de partager plus d’émotions et après lui avoir glissé un mince sourire en réponse, elle referme la porte de la salle de bain derrière elle. En observant la pièce, elle a l’impression d’avoir laissé l’endroit à l’abandon pendant des années. Difficile à croire que seulement six mois se sont écoulés depuis que c’est arrivé. Elle observe les étagères emplies de produits comme si elles étaient d’une autre époque (ce qu’elles sont en un sens), l’hygiène n’était plus une obligation depuis longtemps. Prendre un bain dans le fleuve avait été la solution de tous et la sienne. De savoir que Matt est à côté, prêt à accourir au moindre cris qu’elle pousserait la pousse à se défaire de ses réflexes d’autodéfense qui ont permis sa survie ces derniers mois. Elle décide de prendre son temps, en défaisant ses vêtements, elle fait le point sur elle, son corps, ses bleu. Elle fait la liste de ce qu’ils auront à faire une fois partis d’ici, retourner au campement ou bien tenter de se trouver un bon coin à l’ombre, pendant que l’horreur se joue. Elle réfléchit aux maisons voisines, qui pourront offrir plus de confort que la leur. Elle fait des plans. Elle attrape la boite à pharmacie et prépare tout ce dont elle aura besoin de pour se soigner après, puis vient l’eau – froide bien sûr – le savon et le bonheur de retrouver quelques minutes de normalitude avant que le réservoir ne se coupe et ne veuille plus rien dire. Matt l’avait prévenu, il ne reste plus grand-chose. Il ne lui reste qu’à panser ses plaies et revenir dans la pièce d’à côté. « Je me dis quand même que c’était une bonne idée de repasser par-là, mes vêtements n’auraient pas tenus une semaines de plus. » Elle revient dans le salon, qu’il a sécurisé en son absence. Elle lève les yeux vers lui alors qu’il fond sur elle sans qu’elle ne comprenne et la saisit dans un geste qui lui coupe le souffle un instant, elle est surprise, elle n’a même pas le temps de comprendre le sens de ce qu’il dit. « J’ai caché la batte, tu pourras pas la trouver pour m'émasculer d’un coup. » « Quoi ? » qu’elle parvient à prononcer avant que les lèvres de Matt ne viennent s’emparer des siennes avec une fougue qu’elle ne lui avait pas connu depuis des années. Sa main vient s’attacher au col de son tee-shirt alors qu’elle répond positivement à ce pas vers elle, elle a le cœur qui s’emballe, et chaud soudainement alors son poing sert un peu plus fort le tee-shirt du jeune homme. « Juste… avec tout ça, y’a ce sentiment d’urgence qui fait chier et qui remet les trucs en perspective et... » qu’il balbutie, elle sent son souffle sur son visage, son cœur bat toujours aussi vite et son regard croise le siens. « C’est mieux quand j’me la ferme, right? » »« On peut reprendre cette conversation dans deux minutes, oui. dit-elle en acquiesçant avant de l’attirer à nouveau vers elle, de basculer son deuxième bras par-dessus son épaule pour qu’il l’embrasse à nouveau, qu’il lui fasse cet effet qui ne lui permet plus de s’entendre penser pendant encore quelques minutes avant que la réalité ne les rattrape, avant qu’elle ne soit frappé que de rester là dans un périmètre non sécurisé à se bécoter n’est clairement pas le move à faire quand des zombie peuvent menacer à tout moment d’enfoncer la porte. Elle en profite encore un peu avant d’y mettre fin, de reprendre son souffle. Et après ? Elle reste là, à le regarder, à ne pas savoir quoi faire, remettre sa casquette de survivante ou rester encore un peu. « Je le pensais tout ce que je t’ai dit tu sais, et même, j’étais déjà contente que tu reviennes à l’époque, y’a juste mon égo qui s’est mis en chemin et je crois qu’il a fallu que les morts reviennent à la vie pour qu’il disparaisse. » C’était pas simple à dire, mais là, prise entre quatre yeux, dans ses bras, elle pourrait tout lui dire. |
| | | | (#)Mar 21 Nov 2017 - 5:20 | |
| C’était clairement causé par la situation, par les derniers jours éloignés l’un de l’autre, par la crainte que demain, ça pourrait être fini. C’était assurément déclenché par les quelques mots qu’elle avait prononcés avant de filer sous la douche, et qui m’avaient fait ramer le cerveau pendant presque une demie-heure. Mais c’était là, présent au fond, depuis bien plus longtemps que ce que je pourrais me l’avouer, et c’est probablement ce qui motive le geste quand elle repasse au salon, plus propre, plus posée que tout à l’heure. Elle déteste quand elle n’a pas le contrôle, elle rugit quand elle sent qu’elle n’a pas le beau jeu, toutes les cartes, que des As. Mais j’ai pas de temps à perdre à être romantique, à tourner mes sentiments dans tous les sens pour la convaincre qu’ils sont bien réels. Je juge donc que ce baiser, là, qui presse, qui urge, suffira pour lui faire l’introduction de ce qui me pousse à la tenir plus près, presque sauvage. Elle émerge en même temps que moi pour reprendre un peu son souffle, pour murmurer une réponse à mes conneries, pour constater comme moi, qu’on peut garder la discussion pour plus tard. « Cool. » et j’hoche de la tête, quel con, sourire en coin, avant de presser ma main contre sa nuque pour la ramener direct là où ça compte, ses lèvres retrouvant les miennes avec empressement. Ses doigts glacés s’accrochent à mon t-shirt et je passe même ma main libre sous son pull, contact avec sa peau encore un peu humide de la douche, frissonnante. C’est un seconde baiser encore plus déstabilisant pour moi, parce que c’est elle qui le guide, c’est elle qui l’initie, c'est elle qui le veut aussi, et qui y met fin, beaucoup trop tôt. J’ai encore le goût de sa bouche sur la mienne, j’ai encore la respiration haletante, le souvenir de son front déposé sur moi. Elle ne bouge pas, mais elle parle. Assez, suffisamment. Une question d'orgueil et d’ego, ça avait probablement été notre problème depuis bien avant que je me barre à Londres, et elle le sait autant que moi. C’est sûrement même pour ça qu’on n’a jamais été assez courageux pour se qualifier de couple tout court. On était tellement bien mieux que ça. « J’ai tellement été con de partir sans rien dire, et de revenir comme une fleur en pensant que tout serait pareil, en te prenant pour acquise. Tu méritais pas que je te laisse derrière, et t’avais raison sur toute la ligne quand tu disais que j’étais qu’un idiot qui n’avait rien à faire là-bas. » j’ai le coeur qui bat un peu plus fort, et ses accusations qui me reviennent toujours en tête, quand elle avait fini par exploser, par m’exposer mes vérités, par me mettre au pied du mur. Tellement solide, et moi à côté qui n’avait jamais été assez fort pour elle, assez bon pour elle. Et elle est belle Lene, avec ses cheveux humides qui collent à son front, avec ses traits fatigués, avec son sourire moqueur, ses prunelles acérées. Elle est belle et elle est là, et c’est l’évidence. « Ma vie était ici. » sortez les violons, qu’elle me giffle pour me ramener à ce mâle alpha que j’ai été quelques minutes plus tôt quand je lui ai sauté dessus comme un animal. « Et c’est quand je le dis que ça a l’air plus gros et plus sérieux encore, mais c’est vrai et... » et merde, je parle alors que j’en ai pas besoin, je gaspille de précieuses secondes alors que je pourrais être plus près d’elle, l’embrasser à nouveau, la serrer encore, profiter de chaque maigre seconde qui nous restent, parce que la date d’expiration incertaine nous laisse peut-être quelques années, ou à peine quelques mois. Pour une troisième fois, mes lèvres retrouvent les siennes dans un baiser un peu plus doux, rassurant presque. Je bouge pas, je reste là, j’ai rien à faire du reste, je te veux toi et c’est tout. Et évidemment, c’est ce moment qui précède les coups qu’on entend déferler sur la porte d’entrée, coups qui nous font sursauter dans notre éteinte. « Et sérieux, guys, le timing?! » que je lance en direction du bruit. Mais l’heure n’est pas à la blague, et il faudra bien vite s’emparer d’armes pour prévenir d'une possible attaque. On ne sait jamais ce qui se cache dehors, à cette heure... |
| | | | (#)Jeu 23 Nov 2017 - 14:39 | |
| Y’a son corps qui essaie de temporiser ce que ça veut dire mais, elle a le cœur qui bat la chamade et l’envie de plus, de rester là sans bouger à rattraper des années perdues à écouter son égo plutôt qu’à faire les choses intelligemment. Evidemment que de risquer de mourir à chaque instant avait remis les choses en perspective, les futilités qu’elle avait érigé en mur entre elle et lui s’étaient effondrés pour laisser place à un peu de sincérité. Il était revenu avant que tout cela n’arrive et d’une façon qui n’a pas les bons mots pour être expliquée, cela avait un sens, une raison qui était claire pour elle à cet instant précis. Elle interrompt leur baiser pour lui dire les choses, là, maintenant que ça ne demande qu’à sortir, maintenant qu’elle est prête à le faire, qu’elle a les mots, elle lui raconte, elle pointe son vilain égo en espérant qu’il comprendra, elle crève l’abcès en essayant de ne pas céder à la hâte d’un nouveau rapprochement. « J’ai tellement été con de partir sans rien dire, et de revenir comme une fleur en pensant que tout serait pareil, en te prenant pour acquise. Tu méritais pas que je te laisse derrière, et t’avais raison sur toute la ligne quand tu disais que j’étais qu’un idiot qui n’avait rien à faire là-bas. » Le sourire contre lequel elle ne peut rien contre quand elle il lui dit qu’elle avait raison. C’est pourtant là que l’on aperçoit le changement de situation parce qu’à un autre moment, dans une autre dimension, elle n’aurait pas hésité à l’achever après la formulation de cette aveux et là, ce n’est plus ce qui compte. Ce qui compte, c’est d’être bien, d’effacer la rancœur parce que c’est un poids, un luxe qu’ils ne peuvent plus se permettre de traîner avec eux. « Ma vie était ici. » Qu’il ajoute. Elle l’écoute, sans même penser qu’elle avait raison. Juste parce qu’ils sont en train d’avoir une conversation très importante et que là, y’a pas de vainqueurs. Ce jeu là est terminé. « Et c’est quand je le dis que ça a l’air plus gros et plus sérieux encore, mais c’est vrai et... » Et … il s’interrompt, sûrement parce qu’il se rend compte qu’il gaspille de la salive ou parce qu’il a vu dans les yeux de Lene qu’elle n’avait plus à entendre ses excuses. Moins de paroles, plus de geste. Elle se laisse entièrement faire, ce qui est déstabilisant pour elle qui n’en a pas l’habitude mais tellement exaltant alors que son rythme cardiaque s’accélère à nouveau de façon significative. Une envolée bien vite interrompu, ou du moins remplacée par ce sentiment d’alerte qui reprend très vite possession d’elle quand on frappe à la porte. « Et sérieux, guys, le timing?! » balance Matt alors que Lene reprend très vite ses réflexes et quitte les bras de Matt pour sauter sur sa hache. « Prend mon fusil ! Il est chargé. » qu’elle crie à son attention alors qu’elle s’avance vers la porte que ne va pas tarder à craquer. Elle râle intérieurement, parce qu’après ça, la porte sera foutue et qu’ils ne pourront pas rester là. Pourquoi faut-il qu’on lui prenne les quelques trucs qui l’apaisent ? Un regard à Matt avant que l’invasion ne recommence. « La maison des Jefferson sur le block derrière le jardin. Si on est dépassé, on file là-bas. Ils ont des volets contre le cambriolage. » qu’elle énonce comme plan de replis, elle y avait pensé dans la salle de bain, elle félicite sa bonne connaissance du voisinage et la seconde d’après, c’est l’invasion. En soi, les zombies ne sont qu’à quatre ou cinq, mais vu que le bruit risque d’en attirer d’autre. Elle se dit que le repli sera vite une solution au moment où elle assène le premier coup, ou elle redevient cette survivante dont elle n’avait pu quitter le costume que très peu de temps. |
| | | | (#)Ven 24 Nov 2017 - 20:48 | |
| Si le moment me donnait l’impression de s’être arrêté le temps qu’on soit bien dégoulinants de sentimentalisme, c’était avant que le retour à la réalité soit abrupte, et particulièrement chiant. On cogne à la porte, on cogne aux fenêtres, on cogne aux murs et bien vite, on démolit les quelques barricade que j’ai pu savamment mettre en place quelques minutes plus tôt. Lene réagit en même temps que moi, se propulsant vers l’arrière pendant que je perds quelques précieuses secondes à râler, mais c’est d’un commun accord qu’on se balance du reste avec la seule motivation de rester en vie. « Y semble pas avoir de coups ailleurs, ils vont rentrer que par ici. » en me jetant sur l’arme d’Adams, j’ai pris la peine de vérifier que la cuisine et les chambres ne semblaient pas avoir été envahies. Le petit groupe de morts-vivants a gardé un semblant de politesse en pénétrant dans la maison par la porte d’entrée et dans un autre monde, dans un univers où Lene et moi serions écrasés sur le canapé à mater des films d’horreur, j’aurais souligné le truc comme un con. Pas maintenant. Je charge le fusil, vise le plus proche, l’immobilise un sol le temps que Lene lui arrache la tête d’un coup de hache. S’en suit d’une chorégraphie qu’on a fini par maîtriser avec le temps, où on enchaîne chacun les coups, où on évite, où on relance. Ça avait du bon de se connaître depuis si longtemps, de se côtoyer quasi 24 heures sur 24 depuis l'apocalypse. J’arrivais à prédire ses gestes avant même qu’elle les pose, j’anticipais qu’elle irait vers ce zombie-là, celui qui boîte, celui qui s’apprête à me charger. Autant qu’elle sait que je vais tirer par-dessus sa tête pour attraper l’autre paquet de chair pourrie qui peek à travers la fenêtre du salon. Elle se baisse pour cogner, et gueule au passage que c’est chez les Jefferson qu’on devrait se retirer en temps et lieux. J’hoche de la tête, lui confirme d’un « Je pars quand tu pars. » bien senti. C’est pas vrai qu’ils démolieraient notre maison aussi facilement, on allait donner tout ce qu’on avait pour leur faire payer, ça je savais. Mais dans les faits, si on avait pu être tranquilles un moment, c’était bien parce qu’on avait fait attention à se la fermer le plus possible. Là, c’est un peu plus délicat, alors que les gémissements des zombies se font enterrer par les coups sauvages de la brune, et la détonation du pistolet. La théorie semble se confirmer alors que je compte 5 zombies au tapis, et une petite dizaine à travers les débris qui semblent se diriger un peu trop vite vers nous. Les balles ne sont pas éternelles, et je dois en venir à la batte de baseball pour garder le rythme, alors qu’un nouveau coup d’oeil par-dessus mon épaule me confirme que si l’attaque s'était centralisée au living au début, c’est plus du tout le cas. « Ça serait pas mal le temps de se barrer, là. » qu’elle m’entendra gueuler, juste après avoir haché 2 bras et 3 jambes dans une suite de mouvements qui m’impressionnent autant qu’ils m’effraient. Je m’assure d’ouvrir le chemin vers la cuisine en passant devant, tapant ce qui s’approche trop de nous, et c’est moins une lorsque je lui prends la main pour la presser, voyant trop de cadavres disloqués lui tourner autour. « Si tu veux bien pas crever avant que j’ai pu conclure ça serait cool. » et je rigole, j’éclate, le pas de course qui nous presse, la main de Lene dans la mienne qui me rassure. C’est pas facile dehors non plus, et les zombies sont toujours plus nombreux à chaque fois que j’en cogne un, mais être à l’extérieur nous donne au moins la latitude de courir, de voir au loin, de remarquer nos adversaires et de parer les coups s’ils sont trop nombreux. Notre cachette se dresse droit devant, plus que quelques pas de course avant d’y être. Je défonce la porte d’un coup de pied, pas de temps à perdre à travailler la serrure, avant d’attirer Lene à l’intérieur et de barricader la porte. « Comment ça marche ce truc?! » aucune réflexion à savoir si on est seuls ; ma seule priorité est de trouver comment actionner les fameux volets dont Lene a parlés plus tôt. |
| | | | (#)Dim 26 Nov 2017 - 3:47 | |
| Il ne lui faut qu’un quart de seconde pour qu’elle reprenne la casquette de la survivante. La fille qui pense à tout ce qui peut être utile pour ne pas mourir, qui avant même de foncer dans le tas a déjà un ou deux plans de repli pour s’en sortir. Elle se félicite presque d’y avoir pensé, d’avoir perdu du temps à connaitre un minimum les voisins dans sa vie d’avant, parce qu’immédiatement, elle pense que s’ils ne seront pas safe là, ils le seront là-bas. Ces zombies qui frappent à la porte, c’est comme s’ils avaient appuyé sur un bouton pour qu’elle passe de l’amoureuse à la stratège et sans attendre après Matt, elle part se battre, parce qu’elle le fait bien et qu’elle n’a pas peur. « Y semble pas avoir de coups ailleurs, ils vont rentrer que par ici. » Ce qui rend l’option de s’enfuir par le jardin possible. C’est bon ça, c’est une bonne nouvelle. Maintenant, il ne reste plus qu’à faire en sorte de réduire leur nombre pour qu’ils puissent s’enfuir sans avoir trop chaud aux fesses. Les coups retentissent. Le petit regret que Matt ait sa batte se fait sentir car à force de démolir des crânes la hache de Lene commence à annoncer quelques faiblesses qui font qu’elle doit s’y prendre à plusieurs fois pour certain. Cela reste tout de même pas assez pour l’effrayer puisqu’elle continue d’y aller en hurlant, presque comme si elle voulait en amener plus. Un pas vers la droite, un autre vers la gauche. Du sang qui giclent de tous les côtés et les cartouches du fusil qui ne passent pas très loin d’elle. Un coup d’œil vers la porte du jardin qui n’est pas encore prise d’assaut et qu’ils devraient s’empresser de traverser parce qu’il n’y a rien de bon qui les attend là. « Je pars quand tu pars. » Oui, juste quand elle aura fini avec ceux qui sont encore trop proche d’elle. Elle sent Matt qui s’impatiente, qui urge pour sa vie mais Lene est vraiment pas décidée à laisser cet endroit à leur merci. C’est chez elle, elle venait tout juste de retrouver la sensation de maison et pour la deuxième fois, elle doit partir à cause de ses trucs. Ça la fou assez en rogne pour qu’elle évacue sur eux. « Ça serait pas mal le temps de se barrer, là. » Elle ne l’écoute pas. Il doit lui prendre la main, la forcer à le suivre pour qu’elle obéisse, ce qu’elle fait sans opposer de résistance. Il a raison, il est temps de partir. « Si tu veux bien pas crever avant que j’ai pu conclure ça serait cool. » qu’il balance, elle sait qu’elle aurait ri si elle ne s’apprêtait pas à faire un putain de sprint. « Je vois que tu as déjà fait des projets. » Et la porte du jardin s’ouvre, tous les deux ils filent à travers, se faufile entre les planches de la palissades qui sont tombées et qui leur permettre de passer dans le jardin du voisin, de rejoindre ensuite la rue de l’autre côté. Beaucoup de mort sont encore coincé dans leur jardin, mais beaucoup arrivent vers eux parce que de ce côté-là, les coups de feu devait sûrement se faire entendre. « Attends ! » qu’elle crie à Matt, interrompant la course, s’emparant du fusil après avoir jeter la hache au sol, l’autre main qui cherche une cartouche qui aussitôt chargée s’en va percer une vitre de l’énorme range rover du voisin de derrière. Elle l’avait entendu se vanter de sa voiture, maintenant il ne restait plus qu’à la providence de faire en sorte que le système d’alarme fonctionne encore et s’active aussitôt qu’elle aurait tiré dedans. La réponse arrive dans la demi-seconde et aussitôt que Matt comprend ce qu’elle faisait, ils reprennent la course pour fuir les morts qui préfèrent bien sûr de la chair fraiche au bruit d’une stupide voiture. La porte de la maison tombe. Matt barricade tandis que Lene ouvre le petit volet qui règle les volets et l’alarme de la maison. Le temps pressant, plus que d’éviter à chercher un code. Elle s’empare de la batte de baseball, assène un gros coup dans l’appareil ce qui a pour résultat de faire tomber les fameux volets sur chaque ouverture de la maison. Ils tombent lourdement. De l’autre côté, on peut entendre certains morts taper dessus mais, elle sait que c’est solide. Il n’y a pas un rayon de soleil qui passe à travers la maison. Ils ont dans le noir et pour briser le silence – ou le son de fond composé de gémissement zombiesque – elle intervient. « Ces trucs là sont conçu pour tomber à la moindre agression. Dieu merci que ces gens là étaient adepte de la théorie du complot. » Elle souffle. Elle laisse tomber au sol dans un grand fracas au sol son sac, ses armes. Tout. « Du coup, la mauvaise nouvelle, c’est qu’on est coincé là jusqu’à ce qu’ils se lassent. » Est-ce que c’est si mauvais ? La maison est étrangement dans un bien meilleur que celui dont ils ont laissé la leur. Sûrement à voir avec le fait qu’ils n’ont jamais eu soin de rien. Matt est là, à côté, aussi essoufflé qu’elle est par cette course qui n’était pas prévu. Elle sentirait presque son souffle chaud dans son coup, et toujours autant porté par le moment et parce que c’était encore moins une d’y passer. Elle s’empare de ce qui dans le noir semble être sa nuque pour l’embrasser à nouveau, avec une intensité décuplé par l’adrénaline qui parcoure ses sens. Elle se colle contre le mur, l’attire à lui. Cela ne les aide pas à reprendre leur souffle, mais elle s’en moque. Les bruits contre le volet de la porte ne sont pas rassurant, mais elle garde la certitude que cela va tenir. Elle finit par se détacher de lui pour lui demander « Tu crois que ce serait le moment de voir s’ils ont quelque chose pour qu’on s’éclaire ? » |
| | | | (#)Jeu 30 Nov 2017 - 5:26 | |
| L’adrénaline, pure et dure. La course qui n’en finit plus, la distraction de Lene pour attirer les zombies un peu plus loin, nous gagner quelques minutes tout au plus, mais c’est ce qui fera toute la différence. Les troupes diminuent, les attaques sont agressives mais moins répétées, on respire un peu plus, on y est presque. Je sens sa main qui glisse à un moment, suffisamment stressant pour que mon coeur fasse un tour, pour que je renchérisse en donnant un coup de batte à l’autre mort-vivant qui l’attire trop fort vers lui à mon goût, et c’est le sprint final vers la maison, vers notre nouveau repère. Chacun ses tâches, je m’affaire à tout refermer derrière nous, à sécuriser ce que je peux, avant que Lene n’actionne le bouton qui nous permette d’avoir la paix, le bruit grinçant du mécanisme de défense de la maison ne pouvant pas faire plus de bien à mon oreille. Les volets se referment, et je m’en balance des coups qu’on entend de dehors, du métal qui tape, des grognements qui font écho sur l’aluminium. On est scellés, on est embarrés, on pourrait se la jouer bunker ici pour les prochaines années que je trouverais le plan solide - aucune issue ne semble être pénétrable. « Et moi qui riait d’eux parce qu’ils avaient lu et relu le Secret. » la brune qui avance que nos anciens voisins avaient jadis un penchant pour tout ce qui foutait la trouille, pour quelques mystères indéchiffrables. Je rigole, étudie les lieux, remarque le saccage qui est nettement moins pire qu’à la maison, même avant notre attaque. Ici, on avait dû venir piller les placards et le frigo, la normale, avant de se barrer sans savoir qu’il y avait quoi que ce soit pouvant protéger de l’extérieur et de son apocalypse particulièrement assumé. « On est pas si mal, y’a un écran plasma, un minibar... » j’énumère, les prunelles plissées qui passent d’un item à l’autre, superficiel, malin. Je la vois bien dans la pénombre, Lene, qui réduit la distance entre nous deux, qui reprend là où on l’avait laissé, lèvres invitantes, souffle manquant. Incapable de la lâcher, pas du tout envie, je passe mes bras autour de sa taille, la soulève dans le mouvement. Elle s’accroche à ma nuque et le mur se dresse derrière nous, elle manque une inspiration et je resserre mon étreinte, prolongeant le baiser, lâchant un gémissement de gamin bourru, d’enfant à qui on pique ce qui l’intéresse lorsqu’elle se détache trop vite, le fantôme de son baiser sur mes lèvres encore trop présent pour que je laisse aller l’affaire. « C’est vraiment ta priorité, trouver de la lumière? » et je bats des cils, chiant au possible, le soudain regain d’avoir retrouvé Lene, la Lene d’avant, ma partner in crime, la personne que j’estimais le plus, celle qui me faisait marrer, celle avec qui j’avais échafaudé des plans foireux, celle qui partageait ma vie 24 heures sur 24 ou presque, avant Londres. Pas question qu’elle s’échappe vers un pseudo interrupteur et je la ramène avec empressement contre moi, m’attardant maintenant à la courbe de sa mâchoire, sa nuque, y déposant des baisers furtifs qui sont à même de la chatouiller, de la faire râler, de tiquer sur le moment et non sur ce qui peut bien se passer dehors, ailleurs. Et vient un temps où j’en peux plus d’être un con qui profite, vient un temps où j’ai plus envie de perdre la moindre seconde, où la seule idée qu’elle se barre, qu’elle ait autre chose à faire, qu’on finisse par démolir les barricades montées de l’extérieur pour venir nous interrompre motive le reste, alors que je reprends de plus belle les baisers, entreprenant, probablement trop. C’est une table qui est poussée bruyamment sur le côté alors qu’on dérive vers la gauche, ce sont des chaises que j’entends foutre le camp au sol, juste derrière. Y’a une tornade qui se charge de passer dans notre sillage, et je cherche un endroit nous ancrer, je cherche un endroit où je pourrai être plus près encore d’elle, pressé, empressé. Je reviens à la surface pour une respiration et une autre, oubliant de faire. Mes caresses deviennent plus insistantes, la taille de Lene que je finis par soulever pour la déposer sur le comptoir de la cuisine, me pressant moi-même contre le meuble, sans la moindre intention de la lâcher du moindre centimètre. |
| | | | (#)Ven 15 Déc 2017 - 3:34 | |
| Les volets pouvait grincer derrière, les discours du voisin soutenant qu’ils résisteraient à un char d’assaut se répètent en boucle dans la tête de Lene dès que la peur que ça ne tienne pas lui prend. C’est le moment de vérifier si cet idiot d’illuminati a bien fait de dépenser autant d’argent dans ce système qui ne lui aura au final pas sauvé la vie. Les émotions bouillonnent au fond d’elle : la peur que ça ne tienne pas, mais également une excitation certaine provoquée par l’adrénaline d’avoir encore réussi à sauver sa peau. « Et moi qui riait d’eux parce qu’ils avaient lu et relu le Secret. » « Tu vois, on a vraiment été mauvais avec eux. » qu’elle avance entre deux souffles coupés. Si elle avait toujours été sportive, depuis que les morts étaient revenus à la vie, elle pouvait être certaine d’avoir atteint le niveau d’une championne olympique de course. « On est pas si mal, y’a un écran plasma, un minibar... » Et Matt énumère. Il essaie d’être drôle, sûrement. Sa façon à lui d’essayer de lui changer les idées, mais Lene a autre chose en tête, comme reprendre leur précédente conversation et c’est sans lui laisser le temps de finir sa phrase qu’elle l’attire à elle et reprend là où ils en étaient. Leurs bras respectifs retrouvent leurs positions initiales sur leur corps. Lene l’entraîne vers elle pour qu’il se rapproche, qu’il nourrisse son besoin de proximité et leurs lèvres se font plus passionnées, pressantes jusqu’à ce qu’elle se sente obligée d’y imposer une brève coupure pour aborder un sujet en lien avec leur sécurité, à savoir : trouver de quoi y voir quelque chose dans la maison. « C’est vraiment ta priorité, trouver de la lumière? » qu’il demande, sa voix traduisant combien sa question n’est peut-être pas la plus accurate à ce moment précis. Elle a la tête qui veut jouer la sécurité et en même temps, son corps refuse d’obéir et de quitter cette position entre le mur et lui. Le corps l’emporte et sans répondre, les baisers reprennent de plus belle. L’étreinte de Matt se renforce sur elle et elle n’y oppose aucune résistance. Elle a envie de lui à ce moment précis et sa survie vient tout juste de passer au second plan. Ne reste qu’à continuer d’avoir confiance en l’infaillibilité de leur refuge. Pendant ce temps, le visage de Matt qui se perd dans son cou amène des frissons qui lui parcourent l’échine, ses mains sur son dos serrent le tissu de son maillot tandis que ses lèvres laissent échapper un gémissement. Et c’est là qu’il l’emporte avec lui, on peut entendre son rire à travers leurs baisers lorsque les chaises tombent, lorsque leur corps cognent les meubles à la recherche de leur point d’ancrage, la tempête qu'ils représentent l'amuse. La vanne de lui dire qu’ils auraient dû chercher de l’éclairage avant que l’un deux ne perdent un orteil contre la première chose trop dure dans un coin est là, mais Matt l’installe en hauteur sur élément avant qu’elle ne la sorte, et de toute, ce n’est pas le moment de se moquer. Finalement assise, ses bras viennent le chercher pour qu’il se colle à elle, ses mains emmènent les siennes sur des parties stratégiques pour que son toucher augmente cette envie de proximité et les frissons qu’elle ressent dès qu’il s’approche. Sa respiration accélérée commence par se faire entendre et à l’intérieur, le sang cogne ses tempes. Elle ne perd pas de temps pour commencer à le débarrasser de son tee-shirt, la pénombre ne laissant pas deviner grand-chose de son anatomie, son visage vient se noyer dans son cou où elle dépose de multiples baisers tandis que ses mains viennent trouver la fermeture de son jean pour voir s’il est vraiment sur la même longueur d’onde qu’elle. Ses lèvres qui s’aventurent sur son torse parviennent à sentir son cœur qui bat la chamade et après qu’elle eut décidé qu’elle voulait plus, ses mains accompagnent les siennes alors qu’à leur tour, elles lui retirent son maillot. Celui-ci tombé au sol (enfin, c’est ce qu’elle suppose) ses bras reviennent entourer ses épaules pour qu’il s’approche encore et lui fasse goûter le plaisir du contact entre leurs peaux nues. |
| | | | (#)Mar 19 Déc 2017 - 4:31 | |
| Le moment présent, et rien d’autre. Les mains qui se perdent, les lèvres qui s’accrochent, les vêtements qui pèsent, trop, trop fort. Une minute et je la soulève de terre, une seconde et on s’étale ailleurs, avec excès de zèle, le mien surtout. Ces mois à retenir l’instinct qui remonte, les envies qui ne m’ont pas laissé de répit, et les souvenirs d’avant du bout de son souffle qui caresse ma joue, rendent fou le reste. Lene se cambre et gémit, je resserre mon étreinte et la presse plus fort encore, sentant presque ses os craquer sous le contact trop solide. Si les baisers se font plus langoureux, plus entreprenants, elle ne perd pas de temps avant de faire fi des tissus qui la couvrent, de s’appliquer à faire de même pour mes propres fringues déchirées, mal entretenues. Évidemment que je la laisse faire, évidemment que je souris entre ses gestes, le regard qui suit avidement ses doigts agiles avant de remonter s’accrocher à ses propres prunelles. Et mes mains encadrent son visage, et le râle qui suit fait du bien, soulage, plaisir décuplé par le contact insistant, et par enfin l’union de nos deux corps que j’attendais depuis des semaines, des mois, des années. C’est sûrement ce qui accentue mes mouvements de base, ce qui me rend un peu trop empressé, un peu trop à vif. Lene se prête au jeu comme elle peut, sa respiration s’accélère sans ménagement, et c’est rapide, trop, violent, sûrement. C’est la pression des jours qui se charge du reste, c’est le stress d’en être peut-être à notre dernier moment où l’esprit, où la tête sont ailleurs, avant de se retrouver à nouveau entre la vie et la mort. C’est ce qui rythme les chocs, ce qui agresse sûrement, ce qui urge, alors que je m’emporte, que je vais trop vite, trop fort, je le sais, je le sens. Et un baiser qui glisse, qui me calme, qui me remet les idées en place. Un baiser déposé du bout des lèvres le long de sa mâchoire, qui me donne envie d’arrêter de voir la fin avant même de voir le début, de profiter de chaque seconde, fraction de, parce que c’est ça qui sera mieux, c’est ça qu’on savoure, le fait d’être pris tous les deux dans une faille spatio temporelle, dans un cocon qu'on a inventé de toute pièce loin des paquets de chairs dehors, dans un monde parallèle où l’apocalypse ne nous atteint pas, moins. Aucun intérêt envers les bruits à l'extérieur qui persistent, et un stress de moins alors que je lâche prise, et que je me fais plus langoureux, plus doux, plus avenant. Lene verra surement la différence entre mon ardeur quelques secondes plus tôt et mes mouvements plus avisés, plus calculés maintenant. Et à en juger par sa réponse, par ses hanches qui épousent, son bassin qui suit, je peux m’avancer à dire qu’elle ne s’en plaint pas trop. Les sens décuplés, et sa peau, chaude, que je sens se mouvoir sous mes mains. Son odeur que je reconnais parmi tout le reste, ses cheveux qui glissent, le goût de ses lèvres. Je savoure tout, la totalité, sans rien laisser au hasard, sans rien oublier. Ici, ce n'est plus la guerre et l'implosion de celui qui en sortira vainqueur, ce n'est plus l'attaque, ce ne sont plus les remontrances. Ils sont loin derrière les reproches, les piques, et je ne m'en plains pas. Retrouver Lene ainsi me rendrait presque nostalgique si je n'étais pas occupé à reconnaître chaque parcelle d'elle, à m'en souvenir, à me rappeler que lorsque j'embrasse ici elle frissonne, et lorsque je caresse là, elle se dérobe parce que ça la chatouille. Comme un vieux souvenir emballé sous divers éclats de mémoire, comme une impression de déjà-vu qui s'accompagne de vas et de viens de plus en plus agiles, de mieux en mieux contrôlés. Et je me noie dans son cou, parce que je voudrais pas être ailleurs.
Dernière édition par Matt McGrath le Ven 5 Jan 2018 - 23:27, édité 1 fois |
| | | | (#)Ven 22 Déc 2017 - 3:10 | |
| L’étreinte se resserre. La chair de poule la gagne alors qu’ils se rapprochent, ce sont des milliers de frissons qui la parcourent à ce moment, une sensation qui ne la pousse qu’à augmenter l’ardeur de ses baisers, une invitation pour lui à poursuivre, à aller plus loin, à la prendre tout entière, elle s’accroche à Matt de toute ses forces, n’est aucunement perturbée lorsque ce dernier décide de changer de place et qu’il l’emmène ailleurs. Elle ne se laisse pas surprendre, profite de l’occasion pour sans attendre envoyer au sol le reste de tissus qui la couvre, pour faire de même de ses vêtements à lui qui sont désormais en trop dans l’équation. Le son de la pièce est rythmé par leur respiration accélérée et les soupirs d’aises qui s’échappent d’eux alors que leurs ébats se poursuivent. L’instant suivant n’attend pas, la réunion de leur deux corps s’inscrit dans l’action non sans qu’une réaction sonore à ses gestes brusques s’échappe d’elle, puis une autre, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’un rythme se forme. Le sexe avait arrêté d’être une priorité dès le moment où les morts étaient revenus à la vie, survivre avait été son leitmotiv pendant des mois et jusqu’au moment où elle s’est retrouvée avec lui dans cette pièce, l’idée n’était plus qu’un vague souvenir qu’elle pouvait toujours caresser du doigt lors de ses nuits trop seules. Ce qui justifie sûrement l’empressement dans leur démonstration, la hâte qui s’empare du moment présent comme s’il allait s’échapper, ce qui motive probablement les assauts de Matt alors qu’elle cherche à retrouver ses repères, qu’elle est en pleine redécouverte de son corps et de la façon dont il s’anime au contact du siens. Alors Lene ralentit son action, ses mains qui s’était emparée de la chair de Matt sous l’effet du moment lâche prise, se font plus tendre avec lui, ses baisers sont plus doux, ses mouvements plus lent, pour lui faire comprendre que y’a pas d’empressement, qu’il faut profiter du moment présent, que là, la peur de ne plus voir demain doit rester au vestiaire et les laisser seuls, qu’elle ne va nulle part sans lui. Ses gestes ne sont pas sans réponse sur leur rapport, Matt semble s’adoucir, être plus attentif à ses messages, à ses besoins et une nouvelle plainte s’échappe d’elle, cette fois-ci plus démonstrative quant à l’effet que lui procure la tournure des choses. Sa main se retrouve nichée dans la chevelure du jeune homme tandis que son corps parvient à épouser un peu mieux ses impulsions, qu’elle commence à adopter son rythme et aimer ça. Elle tressaille sous son poids, resserre sa prise entre ses doigts, communique ses envies. Les sensations à son contact qu’elle avait oublié depuis des années reviennent à la charge, le fait qu’il connaisse aussi bien sa façon de réagir ne fait que l’amener à l’encourager, son rire parvient toujours à trouver son chemin dans leur jeu quand il s’approche des zones trop sensibles, cela ne fait que rendre le moment encore plus délectable. Un retour sonore commence à franchir de plus en plus les lèvres de la brune, le contact l’électrise de plus en plus, ne faisant que faire grimper le niveau résonnant de ses tumultes au fur et à mesures que les émotions se répandent en elle, un mot seul s’échappe d’elle entre deux gémissements : son prénom, qu’elle répète comme un encouragement à ne pas arrêter ses efforts. Ses jambes trouvent leur place autour de lui, elles s’enroulent afin de mieux suivre la cadence, afin d’accroitre l’effet du choc. Ses mains changent de repère, plantent leurs doigts dans son dos d’une façon très peu délicate, qui ne semblent pourtant pas déplaisante. Et la respiration de Lene se précipite encore plus, monte dans les aigu au rythme de leurs ébats qui ne cesse de bouleverser chacun de ses réactions intérieures. |
| | | | | | | | tomorrow when the war begins (lenatt) (-18) |
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