Lorsque je me réveillais chaque matin, j’avais pour habitude d’aller directement sur le balcon donnait sur la plage artificielle  de Brisbane. C'etait plutôt sympa comme vue mais c'est vrai que ça n'avait rien à voir avec l'océan... Si seulement tout ça n'était pas faux. Mais je me laissais facilement imaginer un bout d’océan juste devant nous, les vagues qui s’écrasent sur le sable. Nous n’étions qu’à quelques dizaines de mètre, à quelques pas de l’eau. Plus loin, le port et ses bateaux, les pêcheurs partaient à marée basses et revenaient plus tard quand leurs navires étaient chargés de poissons et coquillages en tout genre.  L’eau était d’un bleu azur, le paysage était toujours aussi époustouflant. On pouvait voir les nageurs et les surfeurs plus loin. L’envie d’aller piquer une tête était souvent présente, aller bronzer sur la plage, pourquoi pas. Plus loin, il y aurait ces grands paquebots, des bateaux de croisière, remplis de touristes qui avaient peut-être déjà vu la barrière de corail et les baleines.  J’avais à présent une peur bleue des bateaux, ça faisait bientôt un an qu’un fou furieux avait décidé de foutre en l’air la vie de plusieurs personnes… et dire qu’on était sur le point de faire naufrage… Il valait mieux penser à plus agréable : cette vue paradisiaque juste devant nous. Le son des clapotis sur les digues plus loin, le phare qui guidait chaque navire, ce bleu à perte de vue, laissant imaginer les plus belles pensées. Une île paradisiaque perdue au milieu de l’océan. Des fois, j’aimerai pouvoir m’y perdre, rejouer seul au monde, moins longtemps sans la folie qui allait avec et la saison des pluies interminable, mais être seule, avec soi-même et ne penser à plus rien d’autre.  Mais souvent la réalité nous rappelait, il fallait filer, au travail, se présenter à une œuvre de charité, un gala, aller voir sa famille ou encore : aller choisir son fait part pour son mariage. J’étais à la bourre ! J’avais rendez-vous dans une heure et je n’étais pas encore prête. Bien trop occupée à rêver.
Salle de bain, douche, serviette, petit déjeuner, chambre, vêtement, vite, dehors. Je me dépêchais, j’appelais un taxi en bas de la rue et lui demanda de me conduire dans ce studio dont je n’avais entendu que du bien. Il semblerait que ce ne soit pas de grands photographe reconnu mais les quelques modèles que j’avais pu voir m’avait tous plu. Antony n’était pas là, il ne rentrait du ranch que demain mais je n’avais pas réussi à avoir un rendez-vous plus tard, si non, c’était trop tard.  On s’était mis d’accord sur le genre de photo que nous voulions, nous irions dans le ara de sa famille, bien sûr nous prendrons en charge le déplacement du photographe, nous n’avions pas de limite budgétaire. J’arrivais en bas du studio avec dix minutes de retard, je détestais être en retard. En retard, en retard, J'ai rendez-vous quelque part, Je n'ai pas le temps de dire au revoir, Je suis en retard, en retard. J’avais juste pris le temps de payer le taxi et sortie précipitamment. Je n’avais pas envie de voir le rendez-vous me passer sous le nez pour quelques rêveries. J’entre dans le bâtiment et me présente a ce qui ressemble à un accueil, mais il n’y a personne.

Si t’avais la Batmobile, tu irais dans cette pâtisserie délicieuse qui est à l’autre bout de la ville. Un bon croissant ou un pain au chocolat fait maison pour commencer la journée, ce serait le pied. Mais non, tu n’as qu’un café de la machine à expresso. Tu songes à filer vite fait chez GQ à côté pour piquer un donuts ou deux. Mais non, tu n’aurais pas le temps, t’as un rendez vous ce matin. Une cliente pour des faire parts. On t’a mis au courant hier avant de partir, mais bon, pas comme si ça allait changer quelque chose pour toi. T’es au boulot de toute façon. Du coup, même si c’est clairement une de tes collègues qui se décharge sur toi, tu t’en fou, tu fais ton boulot.

Tu vas voir l’emploi du temps et tu regardes si y’a pas plus d’infos à propos du rendez vous. L’heure, 9h30, ouais ça tu le savais, juste assez pour que tu prennes ton petit déjeuner. Il n’y a rien de plus de noté. Tu ouvres facebook pour voir ce que t’as loupé depuis hier. C’est un des réseaux social que tu squattes quasiment qu’au boulot. Sinon tu regardes juste tes notifications sur ton écran de téléphone verrouillé et basta. Tu souris quand tu vois dans « People you may know » le nom de Danny King. Non tu ne vas pas l’ajouter dans tes amis, mais tu vas quand même faire un tour sur son profil pour voir ce qui est visible. Tu parcours un peu et tu perds vite l’intérêt alors tu retournes sur ton fil d’actualité. Tu bois ton café en surfant, tu prends le temps. C’est pas très busy ce matin alors t’en profites.

L’heure du rendez vous approche, alors tu te prépares pour la venue du client. Tu prépares l’iPad avec le formulaire. Y’a presque plus de batterie, bien évidemment. Alors tu le branches le temps que la personne arrive et… Bien sûr elle arrive à ce moment là. Ou pas. Non, c’est un mec qui veut des photos d’identité. Tu le rediriges vers ta collègue qui va s’en occuper. Un petit quart d’heure plus tard, c’est une jeune femme qui passe la porte du studio.

« Bonjour, c’est pour les faire parts c’est ça ? »

Tu lui fais un sourire et tu prends l’ipad qui a tout juste 17% de batterie, t’espères que ça suffira.

« Je suis Andy. Suivez moi. »

Et vous allez vous installer sur les fauteuils pour être tranquille dans votre coin, pas dérangé par les autres clients qui peuvent venir. Tu te mets sur la page des faire parts sur l’iPad et tu lui montres tous les modèles que vous avez en stock.

« Vous avez déjà une idée de ce que vous voulez faire ? »

Pour ce mariage, j’avais d’abord pensé à employer un Wedding Planer pour tout organiser et ne pas avoir cette charge de travail en plus mais en réalité, j’aurais été bien incapable de déléguer tout cela à quelqu’un d’autre. J’avais cette incontrôlable manie de vouloir m’occuper de tout, gérer, contrôler. Il fallait que ce soit parfait, qu’il n’y a aucune personne à accuser si quelques choses ne se passait pas comme prévu. Et puisque je m’en chargeais, ça n’arrivera pas. Tout sera parfait. J’avais déjà l’expérience de mon premier mariage, qui celui-ci, en effet avait été un vrai fiasco. Humiliation devant l’autel. Tout ça pour rien, un vrai gâchis. Je ne laisserai personne me ruiner ma journée à nouveau. C’était bien pour cette raison que Lene ne sera jamais au courant de la date de mon mariage et pour cela qu’elle n’y mettra pas les pieds. Elle était, souvent dans les parages quand ça tourne mal et ce n’est surement pas une coïncidence.
Préparer un mariage, c’était aussi envoyer des faire part et les envoyer à une liste d’inviter aussi longue que mon bras. Il fallait que je différencie ceux inviter au vin d’honneur et ceux qui auront la chance de rester pour le diner ensuite. J’étais dans cette pièce qui ressemblait à un accueil, des photos affichées un peu partout, sans doute pour montrer l’étendu des talents des photographes. « Bonjour, c’est pour les faire parts c’est ça ? » Je me retourne lorsque j’entends cette voix masculine. « Bonjour, oui, tout à fait. » Il se présente et je le suis alors dans ces fauteuils assez confortables, j’avoue. L’endroit se veut être moderne et accueillant, ambiance start-up où tout le monde doit se sentir bien sur son lieu de travail mais aussi et surtout les clients. Je n’étais pas forcément contre cette idée mais j’avoue que je préfère travailler dans un endroit qui semble bien plus sérieux et propice à travailler rigoureusement. Les babyfoots, les salons pour faire des siestes, les toboggans, pour moi, tout ça n’avait pas sa place en entreprise. Ce n’était pas poussé à ce point ici, mais c’était l’image que j’en retirais. « Vous avez déjà une idée de ce que vous voulez faire ? » je hoche la tête. « Oui, bien sûr. Je vous donnerai l’adresse du lieu où nous nous rendrons pour faire les photos. Il s’agit du domaine Brownson. Vous devez connaitre, tout le monde le connait par ici. C’est à quelques kilomètres de Brisbane. Nous y sommes en moins de quarante minutes. Nous paierons le déplacement, ce n’est pas un problème. Le mieux est encore que l’on s’y rendre ensemble une première fois, vous pouvez visiter le domaine et repérer les endroits les plus propices à faire de belles photos selon vous. Il y a des chevaux également et bien sûre, il serait impensable de ne pas faire de photo avec. » Surtout pour Antony à vrai dire. « Quant au faire part en lui-même, j’aurai d’abord aimé voir ce que vous proposez. » Je me penchais au dessus de sa tablette, sachant que c'est sur ce petit écran que ça allait se passer ensuite.

Apparemment elle veut faire des photos pour ses faire parts. Ce que le client désire, il l’a. Tu n’es pas là pour lui dire quoi faire. C’est plutôt l’inverse qui doit s’opérer. Alors tu l’écoutes parler du domaine Brownson. T’as déjà fait des shoots photos par là bas, pour un couple aussi. Mais ce n’était pas un mariage, c’était juste comme ça, parce qu’ils s’aimaient trop fort et qu’ils voulaient en mettre plein la vue à leurs amis en postant des shoots pro sur facebook et instagram. T’écoutes la jeune femme dont tu ne sais toujours pas le nom, parce que contrairement à toi, elle ne te l’a pas donné. En soit t’en as pas vraiment besoin, mais c’est toujours plus agréable de savoir à qui on s’adresse. Tu sauras au moment de régler la commande de toute façon. Tu hoches la tête à toutes ses indications à propos des photos. Elle parle direct d’argent, comme quoi elle financerait le déplacement. Heureusement. Tu bosses pas bénévolement. Même si techniquement ce n’est pas l’argent de la future mariée qui va dans ta poche directement. Ton salaire ne change pas tous les mois et c’est tant mieux, parce que y’a des périodes assez creuses quand même.

« Avec des chevaux. Il va sûrement falloir une autorisation du propriétaire. Vous les connaissez ? »

T’as surtout peur que ça parte en vrille cette histoire. Tu sais pas gérer des cheveux toi. C’est pas dit que ce sera toi qui t’occuperas du shoot, mais il y a quand même de grandes chances que ce soit le cas. Elle demande pour le faire part et tu allumes l’écran de l’iPad pour lui montrer votre site web.

« C’est assez simple de navigation. Y’a les options sur le côté. Le filtre en haut, pour trier par prix ou popularité. Et puis y’a qu’à parcourir les propositions. »

Tu lui fais un sourire alors que tu lui montres de quoi tu parles en même temps. Tu la laisses avec l’iPad le temps qu’elle voit ce qui l’intéresse.

« Vous voulez un café ? »

Parce que tu as bien envie de t’en faire un autre en ce qui te concerne, alors pourquoi pas lui en offrir un au passage. Après avoir eu sa réponse tu files dans l’arrière boutique pour le café. Tu reviens cinq minutes après et tu t’installes en face d’elle qui a toujours le nez dans l’iPad.

« Si vous avez d’autres idées, on peut tout à fait se baser sur vos propositions. Faire une maquette. C’est juste que le prix est beaucoup plus élevé quand c’est customisé entièrement. »

 Alors que j’aborde le sujet des chevaux, j’ai bien l’impression que ce jeune homme se pose pas mal de question. Et quant à moi, je me demandais s’il avait déjà fait ce genre de shooting. Ce n’était bien sûr pas donné à tout le monde mais si j’étais venue dans ce studio particulièrement, c’est bien parce que j’en avais entendu du bien et qu’on me l’avait recommandé. J’étais censée leur faire confiance, à cette amie qui me l’avait conseillé mais surtout à cet Andy. « Avec des chevaux. Il va sûrement falloir une autorisation du propriétaire. Vous les connaissez ? » un sourire étira mes lèvres, je répondis alors, assez fière. « Bien sûr que je connais les propriétaires, ce sont les Brownson en personne. Ma belle famille ! »  J’avais omis de le préciser mais comme ça, tout était clair. «Le fils est le fiancé en question. Donc, son domaine, ses chevaux. » Enfin, ceux de ses parents en réalité, mais ce n’était qu’un détail.  Je me retrouve  avec la tablette entre les mains et je jette un œil à ces faire-part impersonnels qui manquent de gout pour la plupart selon moi. « C’est assez simple de navigation. Y’a les options sur le côté. Le filtre en haut, pour trier par prix ou popularité. Et puis y’a qu’à parcourir les propositions. » J’execute les conseils donnés par Andy, choisi quelques filtres, sans me soucier du prix et navigue à travers le site pour voir les différents modèles proposés. « Vous voulez un café ? » je secoue la tête, réponse silencieuse mais un refus tout de même. Ce n’était pas l’heure pour moi de boire un café. J’avais pu prendre le temps avant d’arriver. Me voilà toujours penchée sur cette tablette et j’étais assez déçue du résultat. Même parmi les plus populaires, certains faisaient très cheap et c’était loin de l’idée que j’avais du mien.  Il revient vers moi et s’assoit avec sa tasse de café, je repose alors la tablette sur la table qui nous séparait. « Si vous avez d’autres idées, on peut tout à fait se baser sur vos propositions. Faire une maquette. C’est juste que le prix est beaucoup plus élevé quand c’est customisé entièrement. » J’avais pourtant eu l’impression de lui faire comprendre que le prix n’était en rien un frein à nos projets. « Ce n’est pas une question d’argent. Nous avons les moyens pour avoir quelques choses de très personnalisé. Dites moi, est ce que vous faites aussi des vidéos ? J’aurai aimé insérer dans chaque faire-part un QR code menant à un message vidéo de notre part. Et pour le faire part en lui-même, je veux quelques chose de raffiné, des couleurs pastelles, un peu de dorures, des lettres en reliefs, vous voyez ? »

Tu retiens de sourire quand elle t’annonce qu’elle connait effectivement les propriétaires. Elle dit ça un peu en te prenant de haut avec son air fière et tu la laisses faire, parce que t’es au boulot. C’est une cliente et vu ses demandes elle va vous laisser un joli petit nombre de billets. Et oui, si les Brownson sont sa belle famille, tu comprends mieux qu’elle les connaisse. Elle aurait peut être pu commencer par là au lieu de te faire son plan sorti de nul part ? Comme si tu la connaissais la meuf. N’importe quoi. Tu te retiens tellement de rouler les yeux quand elle fait sa précision à propos du fils, du fiancé. C’est bon t’as compris cette fois. T’es pas con comme mec.

Elle ne veut pas de café, elle est plongé dans son exploration des modèles. Tant mieux, ça ira plus vite si elle va dans le vif du sujet. Installé en face d’elle avec ton café, elle reprend, disant que le fric n’était pas un soucis. Une bourge quoi. T’as juste balancé tes infos comme tu le fais avec tous les clients, elle n’a pas besoin de monter sur ses grands chevaux. Tu ne fais pas de remarque à propos de son argent, t’as bien saisi le message. Elle demande à propos de vidéos, tu crois qu’elle n’a pas compris le principe d’un photographe.

« Je vois bien oui. Mais pour les vidéos vous n’avez pas frappé à la bonne porte. »

Tu pourrais lui faire en privé son truc. Si tu passes par tes compétences perso que tu proposes en freelance mais tu ne vas pas lui en faire part. Parce que ça sera beaucoup de boulot, que t’es pas spécialisé là dedans, mais surtout parce que cette bonne femme te tapes sur le système alors que ça fait pas dix minutes que vous êtes dans la même pièce. C’est pas bon pour une collaboration.

Tu récupères l’iPad pour ouvrir un notepad et noter ce qu’elle a dit à propos des faire parts.

« On peut vous faire quelques maquettes sous deux semaines. »

Tu tournes l’iPad vers elle.

« Il nous faudrait les détails du mariage. »

Tu pourrais le faire avec du faux texte mais autant le faire bien direct pour qu’il n’y ait pas de problème de cadrage. T’as bon espoir qu’elle commande quand même les faire parts chez vous, en tout cas tu fais comme si c’était le cas, même si tu ne peux pas lui donner tout ce qu’elle désire.

« Je vois bien oui. Mais pour les vidéos vous n’avez pas frappé à la bonne porte. » J’étais certaine qu’il pourrait trouver un collaborateur avec qui travailler pour faire ce dont j’avais envie. Je savais bien que lui allait s’occuper des photos mais j’avais aussi besoin de leurs faire part. Si non, j’irai voir ailleurs. « Vous vous contenterez de faire les photos alors. Si vous ne vous limitez qu’à ça. » j’aurai espéré qu’il puisse faire un effort. Après tout, avec un très bon appareil photo, je pensais qu’on pouvait aussi faire d’excellentes vidéos. « On peut vous faire quelques maquettes sous deux semaines. Il nous faudrait les détails du mariage. » J’hésitais. « hm… » j’avais regardé ce qu’il proposait à travers le site web et rien ne m’avait vraiment taper à l’œil. Et comme il m’avait dit qu’il ne pourrait pas s’occuper des vidéos… je ne savais pas vraiment quoi penser finalement. « Vous savez quoi ? On va se contenter de faire les photos ensemble… et je m’occuperai du rester. Je trouverai bien un professionnel digne de ce nom qui pourrait répondre à ma demande. » On allait se concentrer sur notre rendez vous au domaine Brownson et c’est tout. Une fois que les photos seront faites, je pourrais venir les récupérer et trouver un autre studio qui cette fois, fait également des vidéos et des faire part à la hauteur. « Je ne me souviens pas vous avoir donné mes coordonnées… nous en auront surement besoin pour nous joindre. » Je sors une petite carte de mon sac à main. C’est une carte professionnelle à vrai dire mais toutes les informations qui sont dessus sont au moins d’actualité et il ne perdrait pas mes coordonnées qu’il aurait noté sur le coin d’un cahier. « Eva Adams. C’est mon numéro professionnel mais vous pouvez me joindre dessus si besoin. » et au moins, je ne donnais pas mes coordonnées personnelles. Ce numéro de téléphone était un passe-partout qui m’était vraiment utile. « Quand êtes-vous disponible pour que l’on se retrouve au domaine ? Si possible un weekend. Il m’est très difficile de me libérer la semaine au travail. Bien sûr, comme je vous l’ai déjà dit, vous serez payé en conséquence. » J’ignorai s’il avait l’habitude de travailler les weekend. Les samedis, sans doute, dans ce genre de profession, il faut savoir se libérer à tout moment pour les clients. Mais les dimanches, je n’en étais pas si sûre. Mais de toutes façons, ce n’était pas grave, un samedi, c’était très bien. « si votre travaille nous satisfait pour cette fois, j’espère que vous serez libre le 7 juillet. Je recherche un photographe qui pourrait être présent toute la journée afin de faire des photos. » j’avais bien dit si le travail était satisfaisant, nous verrons ça d’ici quelques jours. « ce weekend ? ou le prochain ? » nous n’avions plus de temps à perdre.

Rester zen et poli même avec les pires clients. C’est dur. Comme ta… Non ? Bon ok. En tout cas t’es en train de prier pour que cet entrevue avec cette jeune femme dont tu ignores encore le nom parce que non, elle ne s’est pas présenté contrairement à toi. Tu t’en souviens bien de ce détail. C’était annonciateur pour la suite.

Elle se ravise pour sa commande de faire parts et t’en es presque soulagé. C’est ça qu’elle s’en aille sans traiter avec vous. Mais non. Elle parle de faire les photos en collaboration avec le studio malgré tout. T’essaies de voir le bon côté des choses. Ca fait une commande de plus pour l’entreprise. Tu tenteras de faire en sorte que ce n’est pas toi qui t’occupes des photos, posant un jour de congé ou prétextant quelque chose de crédible. « Professionnel digne de ce nom » tu te retiens de rouler des yeux. C’est pas évident.

« Très bien. »

Surtout garder ses commentaires pour soit. Tu iras bitcher avec Ariane à ta pause de midi. Elle parle de ses coordonnées, t’as envie de lui dire que tu te souviens pas non plus de son prénom. Mais non. Rester courtois. Elle te passe sa carte. Eva Adams. Adams ? Eva Adams ? Oh fuck. Tu fais tout de suite le lien avec Lene et c’est vrai que putain y’a un putain d’air de famille maintenant que t’as son identité. T’en as entendu parler de cette fille.

Tu hoches la tête en prenant la carte. Elle parle du photoshoot au domaine.

« Un weekend. Très bien. »

Bien sûr, tu seras pris tout tes weekend jusqu’à mai. Elle parle de bosser avec le studio pour les photos de son mariage le 7 juillet. Elle a l’air pressée pour le photoshoot, elle parle d’un truc ce weekend ou celui d’après. Elle pense que vous avez rien de prévu sur les deux prochaines semaines ?

« Va falloir que je vois avec mes collègues qui est disponible le plus tôt possible. »

Tu ne dis pas non d’emblée, parce que tu n’as pas le planning ni les disponibilités de tes collègues sous le nez. Tu récupères l’iPad et tu te lèves pour retourner derrière le comptoir et noter tout ça dans la to do list de la journée.

« On vous contactera dès qu’on a des jours à vous proposer. Sûrement dans la journée demain. »

Vous trainez pas non plus pour ce genre de truc. Vous savez que les mariages c’est time sensitive pour les préparations. Mais en même temps tu trouves qu’elle s’y prend pas franchement en avance.

Tu lui fais un sourire comme pour conclure cette entrevue avec elle.

« Merci d’être passé chez Action Studio. On va faire de notre mieux pour vous satisfaire. »