C’était un pari stupide, qu’Ambroise était pourtant certain de remporter, qui l’avait amené ici. Ici, à l’entrée du campus, habillé comme une femme. De la tête au pied. Il a trop d’orgueil pour ne pas faire le gage prévu, celui de se travestir pendant toute une journée, 24h. Mitch avait été vraiment emballé et mort de rire hier soir en trouvant le gage du perdant, il n’était cependant pas dupe que cela gênerait moins Bonnie que lui. C’est pour cela aussi que le scientifique avait tant voulu gagner, pour voir la tête déconfite de son pote et le suivre demain armé d’un appareil photo. Mais les choses n’avaient pas pris le chemin prévu et en se réveillant ce matin, la tête encore dans le brouillard à cause de la soirée alcoolisée – mère de ce pari débile –, plusieurs sms de Mitch lui rappelaient son devoir. Cependant, question de praticité, Ambroise décala sa peine au lendemain. Rien n’interdisait de jouer le jeu à fond et de vraiment paraître comme une femme, incognito. Il n’était pas fou et ne pouvait se passer de ses cours prochains, alors si on le reconnaissait, il prendrait ultra cher. Et il ne pouvait pas se permettre ça.
Donc le jour venu, aujourd’hui quoi, Sybbie s’amusa beaucoup à métamorphoser son frère. Des souvenirs de leurs jeux d’enfants où ils se déguisaient revinrent inévitablement. Malgré les vingt centimètres de plus d’Ambroise (surtout dans les jambes), ils purent trouver dans le dressing de Sybille de quoi l’habiller convenablement. Le choix se porta donc sur une chemise en jean, glissée à la taille dans une jupe noire qui resta correcte, le tout accompagné de collants noirs bien opaques. Il n’avait pas masse de poils à cause de sa pilosité de gamin prépubère mais assez pour devoir les cacher. Pour les chaussures, obligé de de prendre ses converses, question de taille. Et un putain de soutien-gorge, qu’il rembourra comme il le pût. Le jour d’avant, il avait appelé quelques potes trans pour des tuyaux, et avait pu récupérer une perruque. Et alors qu’il marche d’un pas déterminé jusqu’à son premier cours, il doit lutter pour ne pas replacer derrière ses oreilles les mèches brunes et bouclées qui lui encadre le visage. Dans un coin de sa tête, il note de ne plus écouter Steph ; non, le carré long ça ne lui va pas. Enfin, il a fait avec ce qu’il a pu aussi.
Globalement, ce ne fût pas une journée facile qu’il vécut. Seul point qu’il pouvait plus ou moins gérer, c’était le regard des mecs, très peu discret, ou les commentaires. Après le harcèlement qu’il a subit plus jeune, il est armé. Et puis, au détour d’un couloir, leurs regards se sont croisés. Clément. Ambroise a immédiatement blêmi derrière le maquillage, souhaitant que celui-ci change assez ses traits pour qu’il ne le reconnaisse pas. Le néo-zélandais continua son chemin, visiblement inconscient. Sybille ne l’avait pas prévenu, et son frère l’en remercierait demain. Il ne savait pas trop comment son ami allait réagir, ni s’il devait le lui dire, ça ne lui avait même pas traversé l’esprit tant qu’il n’avait pas été devant le fait accompli. Du coup, sans doute ce soir, il lui dira ; ça pourrait être marrant de voir la tête de son meilleur ami. Il irait le rejoindre après avoir pris sa décision, mais il sait le comédien occupé, alors ça attendra.
Cela aurait pu s’arrêter là, s’il n’avait pas reçu un sms de Mitch lui demandant d’aller boire un verre pour admirer le résultat. Ambroise fit un détour par chez lui, sachant que Clément était en ce moment encore au théâtre, pour que Sybille retouche son maquillage. C’était beau, il avait l’impression d’être une toile magnifiée, mais c’était relou. Il fallait faire attention à chacun de ses mouvements, comme se frotter les yeux ou s’humidifier les lèvres.
En tout cas, à 19h il rejoint ce crétin de Mitch et plusieurs autres. Malgré le fait qu’il n’avait pas changé de vêtements car ça avait été déjà bien galère d’en trouver, il fait fureur. Peut-être le collier, ou le bracelet, des détails que Sybille a jugé bon de rajouter. Le bar dans lequel ils se sont retrouvés tous les quatre, les mêmes qu’hier, est assez open, et il ne note aucune remarque ou regard déplacé quand son rire ou sa voix ne le trahissent. C’est assez cool. Ambroise pensait finir la soirée tranquillement, rentrer chez lui pas trop tard, virer ce soutien-gorge qui le gêne, enlever tout ce maquillage... Non vraiment, avoir un corps masculin n’est vraiment pas si mal. En tout cas ces amis sont clairs, même en ayant perdu le pari, il a largement gagné au final, car il n’a pas subi le gage, il se l’est approprié. Maintenant qu’il a fait mumuse en ayant réellement l’apparence d’une femme, il a hâte de revenir à ses jeans qui lui permettent de ne pas réfléchir à chaque changement de position en étant assis.
Seulement, vers 20 heures, c’est Clément qui passe la porte du bar. Malgré l’ambiance un peu tamisé et aux lumières chaudes, aucun souci pour le reconnaître. Et Bonnie a la pire idée de sa vie. Assurance différente à cause de ses habits féminins ? Non, il est toujours sûr de lui en s’approchant de quelqu’un qu’il convoite. Ce n’est pas ce qui le décide à se lever de sa chaise pour rejoindre le bar. D’abord, c’est l’amusement. Il veut jouer un peu avec son meilleur ami – à ses dépens, certes, mais ça restera bon enfant. Replaçant un peu ses boucles, il s’approche du néo-zélandais accoudé au bar, sans se soucier de s’il est accompagné ou non.
« Alors, tu m’offres un verre ? » lance-t-il (elle), avec un clin d’œil aux cils allongées de mascara, avec un aplomb effronté. Il prend soin de changer un peu sa voix, qu’elle soit un peu plus aigüe. Il sourit légèrement à Clément, croisant son regard. Il n’a pas à se forcer beaucoup pour adopter une posture séduisante, d’aucun dirait féminine. Il n’a jamais eu de mal avec son côté féminin, vraiment jamais, et aujourd’hui il n’a qu’à forcer un peu le trait et le tour est joué. Trop facile. « J’prendrais un martini s’il-te-plaît. » Il est très sérieux quand il dit ça, il va l’avoir son verre. Il ajoute un petit rire amusé. Franchement, il en a vu des nanas tourner autour de Clément, il sait à peu près ce qui l’attrape, et l’assurance en fait parti. « Sinon j’m’appelle Véga, et toi ? » Le nom d’une étoile, il n’a réellement pas pu s’en empêcher.
Et dire que Sybille le tuerait pour oser jouer un tel tour de malice à son meilleur ami. Mais encore une fois, c’est bien plus fort que lui.
Voilà maintenant 2 bonnes semaines que Clément habite chez les jumeaux Macleod. Et même si les premiers jours -ou premières nuits plutôt- ne fûrent pas ce qu'il y a de plus agréables, il est maintenant parfaitement heureux. Il a très rapidement appris à apprécier le calme relatif qui règne dans l'appartement et ne plus avoir à répondre à des questions de jugement. Clément, Ambroise et Sybbie sont très rapidement tombés dans une routine qui s'est mise en place toute seule. Personne ne commande personne, chacun connaît sa position dans l'appartement et tout se passe merveilleusement bien.
Aujourd'hui, Clément est parti très tôt à l'université dans le but de réviser son texte dans un coin, sans déranger personne. Et il sait qu'il ne rentrera pas très tôt. Grosse journée. Grosse mais intéressante et à vrai dire il ne la voit pas passée. De l'université il va directement à l'entraînement avec la compagnie. Et c'est là qu'il décide, avec Elias et d'autre gens aussi, d'aller boire un coup afin de fêter l'approche de la représentation car oui, toutes les raisons sont bonnes pour faire la fête ! Demain, de toute manière, Clément n'a cours qu'en fin d'après midi et encore, pas sûr qu'il y ira tant ce cours optionnel est chiant. Mais il verra ça en temps et en heure.
Actuellement, il est accoudé au comptoir, attendant son tour pour commander quelques bières pour son équipe. Sa main se plonge presque automatiquement dans la poche de son pantalon et il en sort son portable. Il le déverrouille et remarque avec une certaine tristesse mélangée à un léger sentiment de trahison qu'Ambroise ne lui a pas écrit de la journée. Il aurait pu le faire lui-même, certes, mais il était bien trop occupé par autre chose. Enfin, peut-être que c'était aussi le cas pour le plus jeune ? Clément soupire doucement et sélectionne le contact de son meilleur ami dans le but de lui envoyer un message …
...lorsqu'une vois féminine retenti à ses côtés. Surprit, le jeune comédien relève le visage et son regard tombe sur une jeune fille aux cheveux noirs et bouclés. Chemise en jeans, jupe et collants noirs, plusieurs accessoires pour agrémenté le tout mais surtout un sourire ravageur. Les lèvres de Clément s'étirent dans un large sourire alors qu'il remet son portable dans sa poche -Ambroise attendra bien encore quelques heures. Il avait cas faire le premier pas aujourd'hui, merde- et que la jeune femme commande un martini. «Un double whisky pour moi, s'il te plait » commande-t-il au barman qui s'occupe déjà de la commande de celle qui se présente comme étant Véga. « Tu es donc réellement une étoile tombée du ciel» dit-il avec un léger rire, amusé, montrant bien qu'il n'est pas sérieux dans sa technique de drague. Cela-dit, il est persuadé que son meilleur ami serait fière qu'il ait put faire ce genre de référence astrologique «Clément » se présente-t-il à son tour. Il se tourne vers le barman qui pose leur boisson devant eux et le paye. Il attend qu'il lui rende la monnaie avant de prendre les deux verres et tendre le martini à Véga « Attends ...» il incline la tête sur le côté «Je t'ai déjà croisé quelque part, non ? Je veux dire, ton visage m'est pas mal familier... »
Quelle idée merveilleusement stupide, débile, et parfaitement machiavélique. Et tout cela juste pour son propre amusement. Ambroise connaît assez son ami pour savoir que ça ne lui plaira guère d’avoir été ainsi roulé dans la farine, lorsqu’il comprendra, mais l’australien veut faire en sorte que cela n’aille pas trop loin. Que ça reste dans le domaine du pardonnable. Bonnie veut passer un peu de bon temps, profiter un peu de son meilleur qu’il remarque de plus en plus quand attirant. Il ne se l’est pas avoué, néanmoins c’est bien présent. Latent depuis toujours, ces sentiments tentent de se révéler un peu plus aux yeux aveugles d’Ambroise depuis l’emménagement de Clément il y a deux semaines. Sa présence est devenu encore plus nécessaire, rassurante... Cependant ce n’est pas dans ses cordes, de reconnaître ce genre de truc. Il est pareil à sa sœur, avec leurs murs infranchissables, leur forteresse où ils ne sont qu’à deux. Les jumeaux.
Mais ce soir Sybbie n’est pas là pour l’engueuler sur la connerie monumentale qu’il est en train de faire ; il plonge dedans à pieds joins, avec de l’audace et un sourire. Il vient déranger Clément au comptoir alors que ce dernier est sur son portable. Heureusement que celui d’Ambroise est en vibreur, car s’il venait à sonner si Wolf lui envoie un sms ou l’appelle... Ça aurait porté à confusion et potentiellement ruiner sa partie. D’ailleurs il aurait pu en envoyer un à son meilleur ami, car ils ne se sont pas vu de la journée... Ça aussi c’est un peu étrange quand on y pense. Soit. Avec aplomb, Bonnie demande un martini, offert par Clément. Le sourire de ce dernier est assez clair, et l’australien comprend avoir bien avancé ses pions. Ni trop, ni trop peu. Il se présente comme étant Véga, il l’a fait toute la journée, sauf à ses proches qui se comptent sur les doigts d’une main. Déjà les deux gars et la fille présents hier soir lors de sa défaite, et puis un pote de sa classe à l’université. Et sa jumelle.
Clément, après avoir commandé aussi au barman, sort une phrase de drague tellement nulle et appropriée à la fois qu’Ambroise ne peut s’empêcher de rire. Au fond, il est vraiment touché, et rougirait presque, alors rire le protège. « Et bien Clément, ils ne sont pas nombreux à savoir d’où vient mon prénom bravo. » Un clin d’œil. « En revanche je repasserais pour l’originalité de ta pick-up ligne hein. » Et il-elle rit encore, amusé, les yeux pétillants. Véga, de la constellation de la Lyre, est l’une des étoiles les plus brillantes du ciel. A vrai dire, rien que pour cette référence astronomique que son meilleur ami vient de faire, et ce compliment en prime, cette mascarade vaut le coup. Il a l’attention entière de son meilleur ami.
Le barman dépose leurs consommations devant eux avant de s’intéresser un autre client. Prenant son verre, gentiment amené par Clément, Ambroise est interrompu. Le néo-zélandais commence à avoir des doutes. Un brin surpris, Bonnie reprend très vite contenance en secouant la tête, l’air désolé. « Oh je ne pense pas non, je viens d’arriver à Brisbane. » Ce qui est vrai, en un sens. « Peut-être... Tu es à l’Université ? J’y suis allée ce matin, une amie m’a fait visiter tout le campus... Mais je suis certaine de ne pas t’avoir vu en tout cas, tu es trop mignon pour que je te t’oublis. » Il esquisse un sourire léger pour accompagner ce compliment sincère et qui balayera peut-être les interrogations de Clément. « Donc, je suis enchantée de faire ta connaissance, Clément », glisse Véga d’une voix charmante, faisant agréablement rouler les syllabes de son prénom sur sa langue.
C’est bien trop drôle de mener ainsi quelqu’un en bateau, et puis c’est assez agréable de ne pas être perçu comme ce que la société veut qu’un homme soit. Il n’est plus à ça près, ce rôle ultra masculin n’est pas sa place, mais inconsciemment on le juge. Dans ses habits féminins, on attend juste de lui qu’il soit joli. C’est con, et c’est sans aucun doute très pesant pour une femme d’en être réduit un tel rôle de potiche, mais ça fait du bien de changer. L’un et l’autre genre ont leurs avantages et leurs défauts, il n’y en a pas de meilleur pour Ambroise, qui ne se définit d’ailleurs pas exclusivement comme homme ou femme. On parle de bigenre, ou androgyne, ou agenre, mais bon dieu c’est tellement compliqué... Bref tout ça pour dire qu’il est content de paraître comme une vraie nana, pour voir ce que ça fait.
Il lève son verre, regardant Clément dans les yeux, et trinque avec lui. Il prend alors la première gorgée de son martini. « Alors Clément, comme ça tu t’y connais en étoiles ? C’est intéressant. » Il-elle arbore alors un fin sourire. Bonnie comptait partir sur des questions pour apprendre à connaître Clément, mais il s’est rendu compte que cela se retournerait contre lui. Il devrait s’inventer un personnage sur la minute, mentir encore plus à son meilleur ami, le faire marcher... Il pourrait aussi faire une erreur. Il reprend une gorgée de son martini, nonchalamment, et se rapproche un peu du comédien. « Alors j’imagine que tu sais aussi comment envoyer quelqu’un au septième ciel, hm ? » Ce n’est pas très subtile, mais son confiance en lui fait le reste. Son sourire délicat de tout à l’heure se transforme en quelque chose de plus coquin, petit serpent qui referme son piège. Petit serpent bien trop beau pour qu’on s’en offusque.
Une journée sans messages et, surtout, sans voir son meilleur ami est une journée de perdue. Voilà ce dont Clément est persuadé alors que son portable n'affiche aucun messages en attente. Ambroise aurait put lui envoyer un sms ! Ça prend trois secondes, un petit « hello ! ». A vraie dire, Clément attendait le moment où il recevrait le message « Canvas, ce soir, toi et moi. Non n'est pas une option, obviously ~ » mais il n'est jamais venu et ça le déçoit fortement. Il serait limite tenté de lui envoyer un message pour savoir s'il est à l'appartement. Si la réponse est positive, il est clair et net qu'il laisserait tous ses potes en plan juste pour passer la soirée avec Ambroise. Quitte à ce qu'il s'enferme dans sa chambre après avoir discuter 5 minutes avec lui.
Tout cela lui passe par la tête mais est très vite oublié lorsque cette dénommée Véga fait son apparition. Elle a juste besoin de lui sourire pour qu'il lui offre un verre. Quel faible homme il est. Il se moque de lui-même et se joint même au joyeux rire de la jeune femme lorsqu'elle lui dit que sa pick up line craint et hausse les épaules «Le but, en vrai, c'était de te faire rire. Et ça a fonctionné » dit-il en arquant un sourcil, mystérieux, portant son verre à ses lèvres. Femme qui rit se retrouve dans ton lit. N'est-ce là pas un adage des gros beaufs ? Sans doute. Mais peu importe.
Reportant son attention sur la jeune femme, Clément incline la tête sur le côté et fronce légèrement les sourcils, persuadé de l'avoir déjà vu quelque part. Son visage lui est très fortement familier, mais elle démonte ses hypothèse en avouant qu'elle vient tout juste d'arriver à Brisbane ; Toutefois elle est allé à l'université mais ils ne sont sans doute pas croisé car 'il est trop mignon pour qu'elle l'oublie'. Sans le vouloir et surtout sans pouvoir le contrôler, les joues de Clément prennent une teinte légèrement rouge alors qu'il baisse le regard avec un petit sourire presque nerveux. Le néo Zélandais n'a jamais été à l'aise avec les compliments. Sauf si ça concerne son jeu de comédien, là c'est un sentiment de fierté qui lui fait bomber le torse et gagner plusieurs centimètres. Mais quand ça vient comme ça, de la bouche d'une jeune femme, sur un ton un peu trop sincère au goût du jeune homme, il se retrouve dans une situation qui le rend mal à l'aise « Je ...hum … merci... je suppose ?» dit-il, finissant par reprendre contenance et relever la tête pour poser à nouveau son regard sur Véga qui lui dit être enchanté de faire sa connaissance.
Elle reprends ensuite la parole, lui demandant s'il s'y connaît réellement en étoile. «pas mal, ouais » dit-il, haussant les épaules «En même temps avec un coloc qui a une bibliothèque qui déborde de livres sur l'astrologie, hein» il sourit puis roule des yeux «Enfin Astronomie plutôt, pardon » il hausse les épaules « A vrai dire, il a tellement de livre que tu peines à trouver un livre normal de science fiction entre tous ses bouquins de Hawkins ou Einstein et tout ça » il rigole doucement en reprenant son verre en main «Mais bon ...enfin ouais. Véga c'est, si je me trompe pas, l'étoile la plus brillante de la constellation de … Orion ?. il fronce les sourcils puis secoue la tête «Non c'est pas ça. Ce ...c'est … Bref, une constellation quoi » il rigole et se passe nerveusement une main dans les cheveux, préférant se taire plutôt que de s'enfoncer d'avantage.
Pourtant, ce n'est pas fini car il s'étouffe -littéralement- avec son whisky, lorsque Véga lui pose la question suivante : s'il sait comment l'envoyer au septième ciel. Posant son verre, prit d'une quinte de toux, il se détourne et se maudit d'être aussi sensible quand ça concerne ce sujet. Le sex, c'est un thème avec lequel il n'est franchement pas à l'aise. Nous tairons que c'est surtout dû au fait qu'à 23 ans il est toujours puceau hein. Enfin, bref. Reprenant contenance après avoir soupirer et prit plusieurs profondes inspirations, il se tourne à nouveau vers la jeune femme qui l'observe d'un drôle air. Amusée ? Moqueuse ? Attendrie ? Ou a-t-elle tout simplement pitié de lui ? Il ne saura le dire avec exactitude. «Je ...désolé » s'excuse-t-il en prenant une gorgé de son whisky « Enfin, n'allons pas trop vite hein. Ce ...on n'y est pas encore à ...ce stade» souffle-t-il en posant son regard sur son verre. Il déglutit légèrement, persuadé d'avoir absolument gâcher toutes ses chances avec cette jolie jeune femme.
Ambroise est plutôt bien content de la façon dont les choses se déroulent. Cependant il sent approcher le moment où reculer ne sera plus une option, où il ne pourra plus rire à la face de Clément en lui disant ‘‘coucou c’est moi !’’ après une phrase bien niaise. En a-t-il vraiment envie, cependant ? Ça le perturbe plus que prévu, cette histoire. Ça commencerai presque à le déstabiliser, son inconscient commence à gueuler sévère. Il aime bien trop le regard de Clément, ses compliments, sa proximité. Et ça n’existe que parce que son ami le considère comme une vraie nana. Il n’a pas idée que là-dessous se cache un mec, ça changerait tout. Wolf n’est pas de ce bord-là, Ambroise l’a bien compris. La situation serait impossible s’il était habillé en mec. C’est con, vraiment, mais il apprécie ce moment pourtant basé sur un mensonge. Il peut draguer Clément sans aucune crainte !
Et il ne s’en prive pas, misant ces torsions délicieuses dans son ventre pour de la jubilation, celle de voir son plan fonctionner et le néo-zélandais tomber dans le panneau. Il lui offre un verre sans même poser de question, fait rire cette Véga, trinque avec elle... Bonnie profite. Lorsque son ami croit entrevoir des traits connus sur le visage de cette personne, l’australien a tôt fait de s’expliquer. Plus ou moins véridiquement, il raconte n’avoir jamais mis les pieds à Brisbane mais que comme elle a visité l’Université, ils se sont peut-être croisés là-bas si Clément y est aussi. Que de suppositions. En tout cas, il achève ses questionnements en lui affirmant que s’il l’avait déjà croisé, il s’en souviendrait ; un visage aussi adorable ne s’oubli pas. Et quand, avec un petit rire nerveux, Clément rougit sous le compliment, Ambroise a brusquement envie de le prendre contre lui en le serrant fort, lui embrasser la joue franchement, puis la- Non. C’est Véga qui parle, c’est tout. Ses pensées s’ordonnent, refreinent tout sentiment impromptu, et Bonnie prend une gorgée de martini pour se donner contenance.
Lorsque Clément reprend la parole pour le remercier, en quelque sorte, Ambroise lui glisse être enchanté de faire sa connaissance. Mais passant à autre chose, il revient sur la réflexion à propos de l’étoile. Voilà une piste de discussion assez intéressante. Le néo-zélandais explique avoir un colocataire muni d’une bibliothèque regorgeant d’ouvrages scientifiques. Acquiesçant, le sourire de Bonnie se fige une microseconde avant que son meilleur ami ne se reprenne de lui-même sur le terme astrologie. Bien, au moins il a compris la leçon. Véga affiche un joli petit sourire amusé à la description de ladite bibliothèque, où il est impossible de dénicher un bouquin, disons, normal. « Il doit en savoir des choses ton coloc’ du coup », suppose le principal concerné. Cette inception le fait intérieurement mourir de rire, sérieusement. « C’est la constellation de la Lyre, en fait. » Petite précision, sur un ton léger et amusé par le trouble de Clément qui doit sûrement penser qu’il vaut mieux se taire à présent.
Dommage pour lui, à la place il s’étouffe quand Bonnie lui murmure qu’il doit donc savoir comment faire monter une femme au septième ciel. Astronomie, tout ça, jeux de mots. Il ne pensait pas voir son ami dans un tel désarroi après une phrase comme ça. Un sous-entendu peut-être trop corsé, du coup. Mais Ambroise ne s’en veut pas le moins du monde, bien qu’il compatisse. Et dire qu’il s’offusque comme un gamin dont on emprunte le jouet quand une nana a l’audace de flirter avec Clément. En fait il n’en a pas besoin si le comédien réagit ainsi dès qu’on parle de sexe. Presque normal qu’il soit toujours puceau. Cela ne change pas beaucoup ça, que ce soit Bonnie ou Véga. Il va poser doucement une main sur l’épaule de son ami, tapotant légèrement. La quinte de toux lui passe et il s’excuse, ajoutant qu’ils n’en sont pas encore là. Il laisse sa main glisser de son omoplate pour se poser sur son biceps. Délicatesse.
« Non c’est moi qui m’excuse, désolée. » Il sourit légèrement, gêné, en retirant sa main. Et en vrai il se dit qu’il devrait être acteur. « Je pensais que tu.. Enfin tu es loin d’être moche, j’ai juste assumé que tu étais comme la plupart des autres à réagir au quart de tour. » Il hausse les épaules, penaud, puis plonge son regard dans celui de Clément. « C’est mieux quand on ne se presse pas. » Il esquisse ensuite un sourire, puis termine son verre et reprend d’un ton plus joyeux. « Allez ne perdons pas les bonnes habitudes, un autre verre ! Barman, la même chose ! » lance-t-il avec une petite tape sur le comptoir. Puis il reporte à nouveau son attention que Clément. « Bois vas-y, ça te détendra un peu. Les mecs trop coincés c’est pas marrant, mais toi tu m’as l’air juste ce qu’il faut. Je veux juste passer un bon moment avec un mec qui me plaît d’accord ? Ça n’engage à rien, ne te prends pas la tête Clément, ok ? » Il sourit alors plus franchement ; carpe diem comme on dit, ça sera la devise de la soirée.
Clément hoche la tête d'un air très entendu lorsque Véga assume que son coloc doit en savoir des choses. « T'as pas envie de savoir à quel point il sait tout ce mec» sourit-il «Il a une connaissance incroyable, il sait beaucoup de chose, a un avis sur tout ...le problème c'est, justement, qu'il sait qu'il a énormément de connaissances et il n'hésite pas à te le faire comprendre. Et pas toujours d'une façon très ...sympathique. En vrai, il m'insupporte souvent parce qu'il veut toujours avoir le dernier mot et quand il l'a pas il est frustré comme un gamin et ...bref, je l'aime mon coloc hein. Mais par moment j'ai juste envie de l'étrangler et lui faire bouffer ses livres de physique quantique » dit-il, avant d'hausser les épaules «Mais bon, je peux pas, parce que c'est mon meilleur ami et que ça se fait entre ami, de faire bouffer un livre ou un classeur à l'autre » il soupire doucement, souriant en coin
« Enfin, il a quand même beaucoup plus de qualités hein » reprend-t-il, se sentant un peu mal de parler ainsi d'Ambroise. Même si ce dernier n'est pas là, Clément aurait beaucoup trop mauvaise conscience quand il lui fera de nouveau face. « Malgré tout, c'est le gars le plus adorable que je connaisse. J'aurais pas pu rêver avoir un meilleur ami que lui» explique-t-il, souriant avec une certaine douceur. «Donc voilà, ses qualités sont tellement plus grandes et importantes qu'on passe très facilement outre ses habitudes d'intello chiant » Il reprend une gorgé de son whisky «Et ... » il se fige brusquement alors qu'un rictus nerveux étire brusquement ses lèvres «...et je sais pas pourquoi je te raconte tout ça. Désolé » s'excuse-t-il avec un petit sourire désolé. Elle va encore croire, avec ce genre de parole, qu'il est amoureux de son meilleur ami.
A vrai dire, Clément ne sait pas trop ce qu'il ressent lorsqu'il est avec Ambroise. Un profond bien être, dans tous les cas. Avec Ambroise, il est totalement et serein. Il a bien remarqué qu'ils s'étaient d'avantage rapprochés depuis qu'ils vivent ensemble. Non seulement en tant que pote, mais aussi physiquement. Bien plus tactiles, à s'embêter l'un l'autre, Clément a aussi remarqué que son meilleur ami est un peu plus enclin aux câlins. Et ça ne lui déplaît absolument pas. Bien au contraire.
La question de Véga le fait revenir à la réalité. Ou plutôt est-ce le fait qu'il s'étouffe qui le sort de ses pensées. Après avoir vu sa vie défiler devant ses yeux alors qu'il était en manque respiratoire suite à une horrible quinte de toux, il finit par s'excuser, montrant clairement qu'elle est allée un peu trop vite là. Posant une main sur son épaule, Véga lui dit qu'il n'a pas à s'excuser et continue de parler. Mais Clément ne l'écoute plus, bien trop surprit par la main sur son articulation. La façon dont elle se pose et comment les doigts entoure son épaule, lui est bien trop connu. Une seule personne sur terre le fait comme ça et c'est Ambroise.
Mais Véga retire sa main un peu trop rapidement et l'idée, que son meilleur ami vient de poser sa main sur son épaule, s'envole. Il attrape le verre qui se pose devant lui et gratifie le serveur d'un sourire avant d'en prendre une gorgé. Véga veut juste passer un bon moment avec un mec qui lui plait et ça n'engage personne en rien. «Je ... » il pince les lèvres puis soupire et se tourne vers la jeune femme « Ne crois surtout pas que tu ne me plais pas hein» explique-t-il « je veux dire tu ...t'es magnifique. J'aime particulièrement tes cheveux et ...enfin je ne suis juste pas ce genre de mec qui pensent qu'une soirée n'est bonne que s'ils partent avec une nana sous le bras » pas comme Ambroise, qui part plus souvent avec des mec, cela dit, continue-t-il dans sa tête. D'ailleurs si son meilleur ami était là, il aurait déjà mit fin à l'échange qu'il a avec Véga.
« Bon et sinon » toussote-t-il « Tu viens d'où ?» il l'interroge du regard «Tu as dit avant qu'tu venais de débarquer en Australie et je suis curieux de nature, donc ...» il hausse les épaules et affiche un sourire innocent, reprenant peu à peu contenance, essayant de mettre tout ce qui s'est passé avant, derrière lui.
Ambroise est un peu décontenancé en entendant parlé de lui. Il ne prévoyait pas du tout que Clément parte sur ce sujet-là après une si petite phrase ! Très vite, il se dit qu’il n’aurait pas dû. Il doit lutter de toutes ses forces pour garder un visage souriant, hocher la tête, et rire parfois. D’ordinaire il ne se fatigue pas quand un sujet l’ennui, l’énerve, ou le dérange : il se barre. Mais là il est coincé, et se retrouve obligé d’écouter son meilleur ami expliquer à quel point il est chiant. Lui, Bonnie, assit juste à côté de lui. Le comédien n’en a aucune idée et ça lui délie bien la langue. A vrai dire, Ambroise savait que Clément pensait ça, dans une moindre mesure. Son côté intello, ses habitudes de corriger les autres, tout simplement d’être intelligent et de le savoir... Mais il apprend qu’il insupporte beaucoup Wolf qui, malgré son affection, a souvent envie de lui faire avaler ses bouquins. Dur de garder un air sympathique, après ça. Il n’était pas prêt à ce genre de violence par son propre meilleur ami.
Ce dernier, pourtant, gêné, explique ensuite avec beaucoup de sincérité que les qualités de son coloc’ compensent très largement ses défauts. Le malaise qui s’était un peu installé (Ambroise avait failli lui faire remarquer acidement qu’il ne devait pas l’aimer tant que ça son meilleur ami, et ça aurait mis un terme sec à cette mascarade) se lève. Ses entrailles auparavant tordues de douleur, la douleur de la déception, sont à présent contractées de bonheur. Finalement Clément s’est bien rattrapé, et Bonnie est rassuré de savoir que son meilleur ami l’apprécie bel et bien, malgré tout. Il rigole légèrement quand le comédien redevient un peu nerveux, en se demandant pourquoi il explique tout ça à Véga. « Non ce n’est pas grave, tu tiens à ton meilleur ami même s’il est chiant, c’est un peu pour tout le monde pareil je pense. T’es un mec sensible, c’est bien je trouve... » Il hausse les épaules, toujours amusé, puis passe à autre chose. Réflexe.
On revient un peu sur les étoiles, et Bonnie sort un sous-entendu qui envoie Clément sur les roses. Le pauvre s’étouffe avec son whisky. Il s’excuse, et l’australien comprend bien être allé trop vite. Sa main est venue – trop – naturellement se placer dans le dos du jeune homme lors de sa quinte de toux, puis sur son bras, pour finalement s’enlever. Il a eu un léger flash, se rappelant des fois où il a déjà eu ce réflexe. La proximité venue du fait de vivre ensemble les a rapprochés physiquement, en plus de renforcer leurs liens. Ambroise se surprend souvent à être davantage tactile qu’autrefois et s’étonne tout autant que son meilleur ami réponde et en fasse de même. Déjà qu’avec Clément, il était plus tactile qu’avec les autres, ça grimpe encore quelques échelons, tout naturellement. Il reste évidemment très proche de Sybbie, et ne grogne jamais (ou juste pour rire) face à un de ses bisous, câlins, caresses, ébouriffages de cheveux. Cependant, le néo-zélandais se fait petit à petit une réelle place dans la bulle et l’espace personnel d’Ambroise, sans que celui-ci ne puisse y faire quoique ce soit ou ne s’en rende compte.
Mais Clément ne montre rien à la suite de ce contact physique. Sûrement le nouveau verre de whisky détourne un peu son attention. Ambroise explique alors vouloir juste passer un bon moment, sans se prendre la tête, sans devoir quoique ce soit à quelqu’un. Il arque un sourcil et s’inquiète un peu de la façon dont Wolf commence à lui répondre, mais un sourire serein fini par prendre place sur ses lèvres maquillées. « Merci », glisse-t-il en baissant un peu les yeux en rougissant, et en allant machinalement passer une main sur ses boucles. C’est qu’il a pris l’habitude. Et il lui faudra remercier Stpeh pour la perruque... En tout cas le compliment fait plaisir, et la suite fait sourire. « Mais c’est bien que tu ne sois pas ce genre de mec ! Mon dieu tu crois que je suis ce genre de fille qui veut juste pécho ? » Véga lâche un petit rire. « Rassure-toi, je crois aussi qu’on peut passer une bonne soirée sans finir dans le lit d’un type. » Et il le pense réellement, simplement quand une occasion se présente pour Bonnie, s’il n’a aucune raison de refuser, et ben il ne refuse pas. « J’voulais juste faire ta connaissance, tu me plais, c’est tout. Et je me sentais un peu seule, ma pote m’a laissée tomber. Mais c’est trop tôt pour rentrer... Du coup dis-toi que t’es un peu mon sauveur, ok ? » Il conclu le tout par un amical clin d’œil, toujours déridé.
Il boit ensuite de son nouveau martini, jusqu’à la question de Clément. Il passe sa langue sur ses lèvres humidifiées par l’alcool pour les essuyer, en pleine réflexion car il avait prévu ce genre de question sans les prévoir. Il espérait encore passer à côté, même si c’est un peu stupide en connaissant son ami. « Non je suis australienne, mais de Sydney. C’est mon premier séjour à Brisbane, je suis venue rendre visite à une amie que j’ai connue au lycée. Ça faisait des mois que je l’avais pas vue, Natasha elle s’appelle, et comme elle ne pouvait pas revenir à Sydney, c’est moi qui suis venue. » Il sourit légèrement. Se forcer à parler pour ne rien dire... Arf. Ça va que c’est ‘‘Véga’’ qui parle, et ça aide de s’inventer une vie, de broder au fur et à mesure. Cependant il espère, reprenant une gorgée de martini, que ça ne durera pas trop longtemps. « Oh ça m’fait penser, j’t’ai presque sauté dessus et je t’accapare, mais peut-être que tu es venu avec quelqu’un ? Des gens ? » Il regarde Clément, la tête légèrement penchée et ses grands yeux interrogateurs. Puis il laisse son regard glisser sur le côté, en plaçant une mèche de cheveux derrière son oreille. « Je t’avoue que j’serais triste qu’tu me laisses, mais je veux pas t’obliger à quoique ce soit. Tu avais peut-être prévu quelque chose... » Là, ce n’est plus Véga ou Ambroise qui parlent. C’est Bonnie, c’est son cœur, assez simplement.
Un peu qu'il tient à son meilleur ami ! Il n'a pas hérité de cette dénomination pour rien après tout. Parce qu'Ambroise et lui sont aussi différents que complémentaires et c'est ça qui est beau. Clément, il l'aime vraiment beaucoup, encore plus depuis qu'ils sont colocataire. Emménager ensemble était sans doute la meilleure des idées de sa vie. Le comédien se sent bien avec les jumeaux. Avec eux ils peut oublier toute l'histoire avec sa mère et Billy et ça c'est réellement parfait. Mais ça ne fait que d'avantage grandir le sentiment de trahison quand Clément se rappelle qu'il ne lui a jamais envoyé de message aujourd'hui. Sans doute était-il trop occupé et trop fatigué en rentrant aujourd'hui. Enfin peu importe.
Il s'étouffe un peu à cause de Véga qui lui demande s'il sait comment envoyer les filles au septième ciel. Il s'excuse, elle lui dit que ce n'est rien, qu'elle a juste assumé qu'il était comme les autres mec, mais en vrai pas du tout. Clément il n'est pas à l'aise avec ce thème. L'acte sexuel est quelque chose de normal, de naturel et fait carrément parti des besoins fondamentaux de l'être vivant. Toutefois, ce sujet reste tabou chez les Winchester pour une raison plutôt obscure. A 23 ans, il n'a jamais couché avec une fille et il se demande de plus en plus si ça va réellement se faire. Cela dit, Véga semble être réellement intéressée, donc pourquoi ne pas finir la soirée avec elle ? Clément y songe de plus en plus. Elle ne lui donne pas l'impression d'être le genre de fille qui irait le juger et parler de la virginité à tout le monde. De plus elle ne connaît personne ici, donc c'est tout bénef, elle ne risque pas encore de tomber dans les mailles des gens avec qui ne fait pas bon vivre.
Lorsqu'elle lui répond, Clément se rend compte qu'ils sont réellement sur la même longueur d'onde car elle-même pense qu'ils peuvent passer une bonne soirée sans finir dans le lit de l'un ou de l'autre. Elle voulait vraiment juste faire connaissance. En vrai elle se sentait un peu seule car sa pote l'a laissé tomber ce qui étonne réellement notre jeune comédien. «Tu ...sérieux ? Elle t'as laissé en plan alors que tu viens tout juste d'arriver ici ? Seule dans une ville que tu connais pas ? » ça le révolte, les gens qui osent faire ça. « ça fait 3 ans que j'habite ici, donc si t'as besoin d'aide pour n'importe quoi, que ce soit le tourisme ou simplement comment rentrer chez toi, n'hésite pas à me le dire » dit-il. Et il le pense sincèrement. Même si elle lui répondra peut-être qu'elle sait où elle habite, il la raccompagnera, peu importe si elle habite dans un quartier safe ou non. Car prendre le métro, seule, à cette heure-ci, c'est un peu risqué, peu importe pour qui. Bien que lui-même le fasse très régulièrement.
Elle finit pas lui demander s'il n'est pas venu avec des gens et ce n'est qu'à cette question que Clément se rend compte que ben merde, ouais, il n'est pas venu seul ici ! Il hoche doucement la tête et désigne une table où sont assis Elias et les autres «J'suis venu avec des potes de ma troupe de théâtre » explique-t-il avant d'hausser les épaules « Mais peu importe, je les vois tellement souvent qu'ils peuvent bien se passer de moi et moi d'eux, pour la soirée hein » sourit-il. Bon, il leur expliquera sans doute bientôt la situation, ne serait-ce que pour leur dire de ne pas l'attendre s'ils veulent s'en aller. Se passant une main sur la nuque en se tournant à nouveau vers la jeune femme qui s'inquiète qu'il pourrait la laisser «T'inquiète pas, j'comptes pas t'abandonner, moi » dit-il en reprenant son verre en main «Ce serait idiot de le faire de toute façon, parce que c'est pas tous les jours qu'on fait la connaissance avec une fille comme toi » dit-il, sincère.
Son regard est inexorablement attiré par les hauts parleur où la musique change de registre, passant des musiques clubbing actuelles à celles d'il y a plusieurs années, le genre qu'on entendait dans les disco dans les années 80. Un sourire étire ses lèvres, alors qu'il pense à nouveau à Ambroise. Il se dit que s'il avait été là il l'entraînerait tout de suite sur la piste de danse. Mais il n'est pas là et il ne sait pas si Véga aime danser. Dans le doute, il préfère rester sur place mais ne peut, malheureusement, pas empêcher son corps de commencer à bouger légèrement sur la rythme de la musique.
Ambroise ment effrontément à son meilleur ami, et sait qu’il va le payer cher par la suite. Est-ce que cela vaut le coup ? Oui. Non. Peut-être. Rien que pour les compliments, les sourires, les regards, le fait d’avoir entendu ce qu’il pensait de lui Ambroise, ou encore le fait même qu’il ait tout simplement une chance. En nana, il a ses chances, ce qu’il n’aurait pas en homme. Il veut en profiter, le savourer. Et puis il aurait peur de complètement détruire leur amitié – ce qu’il fait peut-être en ce moment même, sans en avoir conscience, pour lui ça n’ira pas jusque-là, c’est impossible – en tentant quelque chose. Alors oui, il profite de son apparence, de cette métamorphose réussie, pour draguer Clément. Il y va certes un peu fort, mais arrive néanmoins à se rattraper joliment en assurant au néo-zélandais ne pas avoir pour but de l’amener dans son lit, ou quoique ce soit. Il veut juste passer du bon temps et profiter, ce qui n’est que la pure vérité. S’il savait les pensées de son ami, son cœur se déchirerait à l’idée qu’il pourrait obtenir ce que son cœur désire en étant né femme. Mais il ne se doute même pas de tout ça, à peine est-il en conflit interne. Dans un autre monde, peut-être, ils auraient pu être si bien ensemble.
Bonnie rajoute quand même que sa soi-disant pote l’a laissé tomber, pour expliquer sa solitude, ce qui offusque beaucoup Clément. Celui-ci va même jusqu’à lui proposer de le raccompagner ensuite, et plus tard s’il a besoin d’aide ou a envie de faire un peu de tourisme, il sera ravi de l’aider. Véga rigole légèrement. Les joues un peu rouges, encore, alors qu’Ambroise sait contrôler ses émotions d’ordinaire ; il a l’impression de vivre un dédoublement de personnalité, ou bien est-ce simplement d’autres côtés de lui-même qui se révèlent sous ce masque féminin. « Non elle avait une bonne raison, j’lui en veux pas, et puis elle sait que je peux me débrouiller. Et aussi que j’aime sortir, alors elle m’a pas obligée à la suivre. » Il continue bien vite sur la proposition de Clément, pour noyer un peu le poisson. « Mais c’est très gentil à toi en tout cas, merci beaucoup. On verra pour.. plus tard, j’appellerais sûrement un taxi. » Disant cela, il hausse les épaules en portant son regard ailleurs, réfléchissant un peu. Il boit une gorgée de sa boisson, se félicitant quelque part de ne pas avoir totalement accepté, sans pour autant refuser. Car s’il n’avoue rien, au final, il se voit mal rentrer dans un chez-lui qui n’existe pas.
Finalement il change de sujet et demande si Clément est venu seul. Ambroise a bien reconnu Elias, et d’autres de la troupe de théâtre qu’il a déjà croisé, donc il sait que son ami est venu accompagner. Une raison supplémentaire de l’approcher et de se l’accaparer. Comme toujours, le même schéma, Bonnie le veut pour lui seul. Surtout à cause d’Elias, qu’il n’aime guère, sans savoir pourquoi. Il ne l’aime pas c’est tout. Cependant, tout ça, Véga ne le sait pas, et elle l’apprend de la bouche même de l’intéressé, feignant la sensiblerie en lui demandant de manière détournée de ne pas l’abandonner. Le comédien explique qu’il voit assez ses potes comme ça, et qu’il ne compte pas passer à côté d’une telle personne. L’australien, sourit, encore, plus timidement cette fois. S’il était une fille il serait totalement sous le charme de ce jeune homme, et il comprend comment ce dernier arrive à attirer des nanas. Mais il reste lui, Ambroise, et... Il est aussi sous le charme de son meilleur ami. Avec des phrases pareilles, en même temps, même son cœur de glace fond. Il préfère les histoires sans lendemain, car les vraies relations demandent un travail qu’il n’a pas envie de fournir. Il en a eu, merci, elles étaient agréables, mais personne depuis ne lui a donné l’envie. Malgré son apparente insensibilité, et son but premier de se défouler, il reste réceptif à ce genre de phrases et à cette sincérité.
« Parfait, tu m’en vois ravie ! Merci, aussi », souffle Véga sans se départir de son léger sourire. Puis il reprend de l’énergie, et saute sur l’ouverture. « Alors comme ça tu fais du théâtre ? C’est génial ça, ça fait longtemps que t’en fais ? Tu rêves d’être acteur ? Pardon, ça fait un peu trop de questions j’pense. » Il rit avec ce petit son cristallin. Il sait comment faire parler Clément, le théâtre, ça marche à tous. Les. Putains. De. Coups. C’est même d’une précision d’horloger.
La musique commence alors à changer, passant à un registre plus eighties qui attire l’oreille d’Ambroise. On ne se refait pas. Il remarque bien facilement comment son meilleur ami réagit au rythme, et réprime un sourire en coin. S’il devait demander une dernière chose à l’univers ce soir, ce serait de pouvoir danser. Rien de tel qu’un flirt en se déhanchant au rythme de la musique. D’autant qu’il pourrait être proche de Clément sans se faire repousser, ou quoique ce soit... Il souffle doucement, calmant les battements de son cœur. Il se force à se rappeler qu’il ne fait ça que pour s’amuser, parce que c’est drôle de mener Clément en bateau, surtout qu’il s’agit de séduction. Il est bien mal à l’aise quand Bonnie montre à quel point il est ouvert, sans filtres, aimant hommes femmes et tous les autres. Aujourd’hui il ne s’en rend même pas compte. Ce n’est rien de méchant, vraiment. L’australien ne cherche pas à le blesser, tout en sachant au fond de lui que ça arrivera quand même, lorsqu’il lui révélera la supercherie. Seule façon d’atténuer un peu le truc, car si Clément le découvre de lui-même, il va lui faire la gueule pendant très longtemps. Reprenant une gorgée de son verre (l’alcool va aider, oui), il regarde ensuite son ami de manière déterminée. Et un peu interrogative, aussi. « Tu danses un peu ? Ça te dirait après, de trouver un endroit où on peut danser ? Je ne sais pas trop comment ça se passe dans ce bar », précise-t-il en regardant autour d’eux. « On peut danser ici ? » demande-t-il, en se penchant vers Clément pour parler plus bas, presque au niveau de la confidence. « J’aime bien la musique en tout cas, ça change de ce qu’on entend d’habitude ! »
Même si Véga lui dit qu'elle est débrouillarde, Clément en veut quand même à sa pote de l'avoir laissé ici. Ce n'est vraiment pas quelque chose qu'il ferait et encore moins qu'il comprendra. Mais la jeune femme ne semble pas vraiment troublé donc ça le rassure quand même, quelque part. Cela dit, il est certain qu'il l'accompagnera. Au moins jusqu'au Taxi. Et pour le reste ici verra. D'ailleurs, Clément note dans un coin de sa tête de lui demander son numéro de téléphone, histoire de ne pas laisser cette rencontre inachevé. Il profite clairement du fait que son meilleur ami ne soit pas dans les parages parce qu'il serait déjà entrain de rabaissé cette pauvre Véga et l'aurais sans doute déjà faite fuir comme l'enfoiré qu'il est.
« Ouais, le taxi me semble pas mal» dit-il, souriant doucement «Au moins t'es sûre et certaine d'arriver facilement à destination » il hausse les épaules, prenant une gorgé de son whisky et garde le verre en main, alors qu'un léger silence s'installe entre eux. Silence qui est toutefois brisé par la jeune femme lorsqu'elle lui demande s'il est seul. Clément lui répond avec sincérité qu'il est venu accompagné mais qu'il voit les gens tellement souvent qu'ils vont bien pouvoir se passer l'un de l'autre pendant une soirée. Cette réponse ravis fortement la jeune femme qui lui sourit gentiment avant de rebondir sur le théâtre. Le genre de sujet duquel Clément peut parler toute une soirée.
«oui et oui » répond-t-il à ses questions, amusé «j'ai commencé le théâtre quand j'avais 6 ans. J'en ai 23 maintenant donc ça fait ...17 ans que j'en fais, ouais » il sourit doucement «Et mon plus grand rêve c'est de me produire à Broadway. En fait, je suis de plus en plus attiré par la comédie musicale » il hausse les épaules « C'est juste le chant qu'il faut que je bosse encore un peu plus sérieusement. Mais ouais, Broadway c'est mon rêve et le but de ma vie. Je crois que quand je serais sur scène là-bas, j'pourrais mourir heureux» il rigole doucement, absolument pas sérieux. Il compte bien rester en vie encore longtemps. Mais pourquoi ne pas mourir sur scène comme Molière, cet auteur Français ? Enfin, ce n'est pas non plus le thème de notre histoire !
Au moment où Clément fini son verre, le registre musical change, passant de musique clubbing actuelles et un registre plus rock'n'roll et eighties. Un genre qu'il affectionne tout particulièrement et qui lui donne bien plus envie de se bouger que ce qui passait avant. Véga semble aussi pas mal réceptive à ce changement et elle finit par se pencher vers lui, pour lui demander s'il danse un peu et si ça lui dirait de trouver un autre endroit, mais qu'en tout cas elle aime beaucoup la musique ici. Clément sourit doucement et hoche la tête « Je connais pas mal d'endroits sympathique pour danser» dit-il, jouant un peu avec son verre vide «En fait, ça dépend ce que tu aimes toi et ... » il penche un peu la tête sur le côté et pose son regard sur l'australienne, l'observe quelques instants, son visage puis sa tenue, la juge rapidement puis hoche la tête «J'ai une idée » dit-il en sautant de sa chaise haute «Vient, suis moi » la presse-t-il en posant son verre sur le comptoir.
Véga finie son verre d'une traite puis lui emboîte le pas alors qu'ils sortent du bar. Mais avant de passer la porte, Clément se fige brusquement « J'reviens» souffle-t-il en se détournant. Il va à la table à laquelle sont assit ses potes, leur explique rapidement la situation puis fuit avant qu'ils ne puissent dire quoique ce soit sur sa conquête du soir. Rapidement, il retrouve sa place à côté de Véga et ils se mettent en route « Je ne sais pas si ça va te plaire mais en tout cas c'est un endroit que j'adore moi. C'est pas très grand, mais t'as une ambiance un peu ...particulière, diront-nous » explique-t-il.
Au bout d'une petite dizaine de minutes de marches, Clément pousse les portes d'un immeuble et laisse entrer la jeune femme. Ils traversent le couloir puis arrivent dans l'arrière cours et le néo zélandais se dirige en diagonale vers la droite « Et voilà» dit-il en poussant la porte. Ils se retrouvent dans ce qui ressemble à un bar, avec un comptoir pour passer des commandes mais sans aucune table ni chaises. Juste une grande piste de danse. Sauf que tout es silencieux. Il n'y a pas un seul son, si ce n'est les bruits des chaussures qui claquent sur le parquet. Tous les gens présent dans la lumière ambiance disco portent un casque sur leur oreilles. C'est de là que leur parvient leur musique.
Avec un large sourire, Clément se tourne vers Véga « J'te présente insono'disco » il rigole doucement et s'avance vers le vestiaire pour déposer sa veste et paye l'entrée. Il récupère son casque, laisse Véga payer sa place puis se dirige vers la salle. «En vrai, c'est une fête silencieuse. Chacun entends la même musique dans ce casque » explique-t-il « C'est un concept assez nouveau mais vraiment très cool ! J'ai découvert ça y a pas très longtemps et je suis déjà venu ici deux fois» continue-t-il. Deux fois et jamais il n'y a emmené Ambroise. Mais c'était toujours parce que son meilleur ami n'avait pas le temps. Bref « Attend, je vais t'aider» dit-il en attrapant le casque des mains de Véga. Il s'approche d'elle et pose délicatement le casque sur ses oreilles. «Voilà » dit-il « ça va ?» demande-t-il avant de se rendre compte qu'en vrai elle ne l'entend sans doute pas et lève simplement le pouce en l'interrogeant du regard. A son hochement de tête, Clément met son casque à lui en place puis lui attrape la main et l'entraîne au centre de la piste de danse. Fermant les yeux, il laisse son corps se caler sur le rythme de la musique, commençant à bouger doucement.
Ambroise arrive à rassurer Clément sur le fait d’être seul. Il parle aussi d’un taxi, moyen aussi sûr que rapide pour rentrer, et ça lui évitera bien des emmerdes pour se sortir de là. Encore faut-il que ça se passe ainsi, car il n’a absolument aucune idée de la façon dont va se terminer cette soirée. Changeant de sujet, il lui demande s’il est seul, ce qui abouti sur le comédien qui lui assure qu’il ne le laissera pas tomber, ne ‘‘pouvant passer à côté d’une fille comme ça’’. Adorable. L’australien ne peut faire autrement que de fondre un petit peu. Il fait en sorte de bien vite oublier Elias et compagnie pour poser plus de questions sur le théâtre à peine évoqué par Clément. De quoi l’occuper un petit peu... Et comme prévu, il lui explique tout. Tout ce qu’Ambroise sait déjà, mais écoute tout de même avec attention, sirotant son verre. Il hoche la tête, souriant, et esquisse même un léger rire à la fin. « Je vois, tu sembles vraiment passionné, c’est génial j’trouve. J’espère que tu réussiras en tout cas, mais j’en doute pas. » Véga lui lance un regard appuyé, et un sourire assuré. Même si ça l’amènera au bout du monde et qu’Ambroise n’est absolument pas fan de cette idée, il souhaite quand même que son ami réalise ses rêves, il en a les capacités. Après, son jugement est peut-être biaisé, vu qu’il s’agit de son meilleur ami et qu’il n’y connait pas grand-chose en théâtre, mais il a confiance. Ça se fera.
La musique change, et leur conversation suit ce chemin. Remarquant l’envie de se dégourdir les jambes qu’a le jeune homme, Ambroise décide de lancer le sujet de la danse. La tendance désormais des 80s donne aussi à l’australien envie de se lever de son siège et d’embarquer Clément sans la moindre parole. Or, Véga n’est pas ainsi, et ça serait sans doute trop louche que, comme par hasard, elle adore elle aussi ce genre de musique. En tout cas, il glisse doucement que ce changement de registre ne lui déplaît absolument pas, après toute cette musique moderne de boîte de nuit. Il propose aussi, il ne sait trop pourquoi, de bouger d’ici. Sous-entendu pour se trouver un meilleur endroit pour danser, car ce bar reste un bar avant tout. Le néo-zélandais comme à y réfléchir, expliquant connaître quelques coins mais que cela dépend des goûts de la jeune femme en face de lui. Ambroise arque alors un sourcil quand son ami paraît trouver une idée après l’avoir observé de haut en bas. Un instant il a cru sa couverture grillée, avant que Clément ne lui demande de le suivre. Terminant ce qu’il reste de son cocktail, Bonnie descend à son tour de sa chaise.
Ils prennent alors la direction de la sortie. Passant proche de la table de Mitch, qui ne loupe pas une miette de la scène avec un sourire en coin – c’est le seul à cette table à connaître assez bien Clément –, Ambroise lui donne une tape sur la tête en récupérant son sac à main. Emprunté à Sybille, évidemment, qu’elle n’a plus utilisé depuis bien longtemps. Tout cela en marchant derrière Wolf, dans son dos. Une machine bien huilée qu’est cette sortie, pourtant imprévue. Arrivé près de la porte, son ami lui demande pourtant de l’attendre et il file à l’intérieur. Bonnie le suit un instant du regard pour le voir se diriger vers ses amis du théâtre, puis se détourne pour l’attendre. A l’extérieur, il a le temps de taxer une cigarette avant que Clément ne réapparaisse à ses côtés. Sérieusement, il ne sait pas comment ses nerfs font pour tenir, en tout cas cette clope ne peut qu’aider. Ils se mettent en route, et il prévient alors Véga que l'endroit où il l'emmène ne lui plaira peut-être à cause de son ambiance particulière, mais c'est un lieu qu'il adore. « Je ne suis pas contre les nouvelles expériences », lâche alors Ambroise, soufflant sans fumée ailleurs que sur Clément, avec un sourire sur les lèvres. « J’te fais confiance. »
Alors qu’ils marchent tranquillement, et dans un silence confortable, Ambroise a le temps de finir sa cigarette et de sentir l’alcool commencer à faire effet. L’envie irrépressible de danser lui donne une bonne indication de son taux d’alcool. Là, il est au début de la phase bien. Normalement, cela ne devrait pas changer énormément, ce n’était que deux martinis il va garder le contrôle et c’est le principal. En revanche les deux whiskys de Clément doivent l’attaquer un peu plus. En tout cas, Bonnie n’a aucune idée d’où il l’emmène. S’il n’était pas en compagnie de quelqu’un qu’il connait, il se méfierait assez à la vue de cet immeuble puis de sa cour intérieure. L’endroit ne paye pas de mine, et il se demande comment il peut y avoir un lieu pour danser ici avant d’entrer. Aucune musique. Et les articles sur les discothèques utilisant des casques individuels pour diffuser de la musique lui reviennent en tête et il fait le lien. D’autant que Clément lui en a déjà parlé une fois, mais il n’a jamais pu l’accompagner, étant trop occupé lors de cette occasion.
Bonnie note la présence du bar, qui pourrait s’avérer utile, et regarde avec un certain étonnement les gens danser sur la piste, sous les rayons colorés agités et stroboscopiques. L’image est assez amusante, et il a plutôt hâte d’essayer. Il suit Clément qui lui explique le principe et dépose à son tour son sac et son portable au vestiaire, en lieu sûr. Il a en tout cas bien compris pourquoi les femmes achetaient des sacs à mains, aucune poche n’est fonctionnelle sur une tenue féminine. « J’en ai déjà entendu parler, y’a pas longtemps en plus ! Mais j’en avais jamais vu en vrai, ça a l’air trop cool. » Il est assez enthousiaste, et paye son entrée après Clément. Il récupère alors un casque. Il commence à peine à le mettre que son ami lui vient en aide. La délicatesse dont il fait preuve laisse l’australien bouche-bée, alors il le laisse faire.
Une fois le casque sur les oreilles, il n’entend plus que la musique. Il fronce les sourcils puis rigole lorsque Clément essaie de lui parler puis se rend compte que cela ne marche pas. Il hoche ensuite la tête avec un large sourire pour lui faire comprendre que tout va bien pour lui. Le comédien met son propre casque puis attrape la main d’Ambroise pour le guider jusqu’au centre de la piste de danse. Bonnie commence déjà à danser, à bouger au rythme de la musique, et apprécie largement le fait que la musique diffusée soient des tubes des années 70-80. Sûrement une soirée à thème, il ne sait pas, en tout cas ça tombe bien. Les yeux fermés, il s’oublie presque, il danse sans cesser de penser qu’il ne doit pas faire la même chose que d’habitude. Mais bientôt en ouvrant les yeux, son regard croise celui de Clément, et la musique change. Au son de Sweet Dreams, il se rapproche du néo-zélandais. Il s’avère que Véga danse bien aussi, elle a le sens du rythme, elle sait bouger ses hanches, son corps. Comme Bonnie le fait lorsqu’il veut séduire un mec sur la piste de danse, l’envoûter par ses gestes, c’est primaire et ça marche très bien. Il fini bien proche de Clément, dansant vraiment avec lui, hypnotisé en premier lieu par la musique puis par ses yeux noirs.
Pour être passionné, il l'est réellement cela va de soit. Surtout lorsqu'il s'agit de théâtre. Quand il parle de cette passion, ça peut durer des heures et des heures. S'il le voulait vraiment, il en aurait sans doute parler encore jusque tard dans la nuit. Mais le changement de musique l'en empêche et en plus il ne veut pas embêter Véga plus que de raison. Celle-ci change d'ailleurs de sujet, lui demandant s'il danse un peu et s'il connaît pas un endroit pour aller s'amuser un peu. Clément réfléchit quelques instants et finit par se rappeler de cette boîte de nuit plutôt atypique. Jugeant rapidement la jeune femme, il décide que ça vaut le coup de lui faire découvrir cet endroit.
Alors, sans plus attendre, il l'accompagne hors du bar et prends la direction vers la boîte de nuit dans laquelle il compte emmener la jeune femme. Ils traversent quelques ruelles, puis un couloir et enfin une petite cours intérieure pour finalement entrer dans cette fameuse boîte. Une seule grande salle, sans bruit et pourtant des gens qui dansent, ris, chantent même. C'est fun à voir et encore plus fun à vivre ! Clément explique rapidement de quoi il retourne et Véga semble être totalement enchanté par cette idée. Souriant, il paye son entrée, dépose sa veste au vestiaire puis aide Véga à mettre son casque en place, lui offrant un large sourire lorsqu'elle lui confirme que c'est tout bon.
Rapidement, il en fait de même et se retrouve plongé dans une bull de musique. Un très bon son et des musiques incroyable les plongent dans cette ambiance toute particulière. Alors que Clément laisse le temps à son corps pour se caler sur le rythme des musiques qui passent, il observe Véga qui se débrouille pas mal. Par moment, toutefois, ses geste et ses pas de danses lui semblent familier. En vrai, tout en elle lui semble familier. C'est assez perturbant. Mais tout ça s'envole lorsqu'il croise son regard joyeux et son énorme sourire. Elle est belle et elle bouge extrêmement bien. Et elle semble prendre son pied.
Répondant à son sourire, se détendant finalement, Clément se laisse aller sur la musique. Fermant les yeux, il bouge, apprécie entièrement les changements de rythmes procurés par les différentes musiques et prends, lui aussi son pied. Toutefois, il a régulièrement quelques petits pincement au cœur, car toutes ces musiques ce sont celles sur lesquelles il se déchaîne en général avec son meilleur ami et il vient à être un peu déçu qu'il ne soit pas là. Mais encore une fois, tout cela est bien oublié et Ambroise est relégué au second plan lorsque son regard se pose à nouveau sur Véga qui, souriant toujours de ce sourire aguicheur, s'approche de plus en plus de lui. La musique est parfaite pour ce moment en plus. « Sweet dreams are made of this » oh oui, Véga est vraiment un « sweet dream ».
Se mordillant légèrement la lèvre inférieure, Clément s'approche à son tour et se retrouve très proche d'elle. Sans trop hésité, il va poser une main sur sa taille puis dans son dos et engage une danse avec elle. Très rapidement, il prend la place du meneur et leur danse passe de 'coller/serrer' à des mouvements de rock'n'roll. Des mouvements justes, presque calculés. Concentré sur ce visage souriant qu'il fait virevolter autour de lui, Clément ne voit même plus les autres qui dansent autour d'eux. Non. En ce moment même, il n'y a plus que Véga et lui. Le monde pourrait s'arrêter de tourner et une apocalypse pourrait se déclarer, qu'il ne prendrait rien en compte tant il est hypnotisé par ce regard émeraude.
C'est donc, tout naturellement que Clément l'attrape par les hanches et la serre contre lui lorsque la musique change et que les paroles de « careless whisper » résonne dans leur oreilles. Le rythme ralenti facilement et Clément plonge son regard dans celui de la jeune femme, s'y noierait presque et repousse cette petite voix qui dit que ces yeux appartiennent à une autre personne. Il débloque. C'est l'alcool. Voilà. Les deux verres de whisky et la bière qu'il a but juste avant d'arriver au bar. Un doux sourire sur les lèvres, sa main droite monte doucement le long du dos de l'australienne, passe au devant sur son épaule pour finalement se poser sur son cou. Sans la quitter des yeux, Clément lui caresse la joue de son pouce, hésite quelques instants, a le temps de se foutre deux claques mentales car il serait carrément idiot de ne pas en profiter.
Alors, se stoppant, il approche son visage de la jeune femme et dépose un baiser sur ses lèvres. Très léger, comme s'il lui demandait l'autorisation d'aller plus loin. Et comme elle ne semble pas réticente, Clément prend la confiance et reprend le baiser, l'accentuant d'avantage. Fermant les yeux, il l’approfondie encore plus en essayant de passer sa langue entre les lèvres de la jeune australienne.
Quelle idée de chercher un endroit où danser, franchement Ambroise ne sait vraiment plus où il va. Ce qui avait commencé comme un jeu, destiné juste à s’amuser et à faire marcher Clément lui a échappé. Il ne sait pas pourquoi. Mais il a envie de continuer, ça lui plaît d’être proche de son meilleur ami de cette façon, autre qu’amicale en somme. Et il découvre en plus un lieu dont il lui a déjà parlé, sans jamais pouvoir l’emmener. Sous l’apparence de Véga, Bonnie découvre la boîte de nuit silencieuse, nouveau concept assez fun. Sûrement autant fun à vivre qu’à regarder ; c’est drôle de voir les gens danser, rire, chanter alors qu’aucune musique ne se fait entendre pour un observateur extérieur. Toute passe par les casques. Il est très emballé par l’idée et l’opportunité d’essayer, et il le fait savoir à Clément qui est heureux de son petit effet. Après avoir payés leur entrée, ils mettent leurs casques. Ambroise reçoit un peu d’aide, puis sourit et hoche la tête pour affirmer que tout est bon. Clément met ensuite son casque sur sa tête, entrant à son tour dans la musique, et ils se dirigent vers la piste de danse.
Se créant une place vers le centre, ils se mettent immédiatement à danser. Ambroise n’a aucun problème à trouver le rythme, les pas de danse, qu’il tente de rendre différents que d’habitude. Il essaye de changer son style, sa manière de se mouvoir. Il ne voudrait pas que Clément le reconnaisse grâce à ça. D’ailleurs il n’a encore rien capté, c’est qui est avantageux. Et un peu douloureux, aussi ; maquillé, habillé d’une jupe, Ambroise est certes peu reconnaissable, mais il pensait que son meilleur ami verrait mieux que ça. Il croyait pouvoir à peine lui balancer quelques phrases de drague avant d’être percé à jour. Mais non. Clément est dupe, n’a rien vu à travers sa comédie, et s’est laissé totalement happé par Véga. Son pouvoir de séduction est efficace, ce n’est plus à prouver, même face à son meilleur ami il est arrivé à l’attirer dans ses filets. Encore une fois, c’est à double tranchant.
Lorsque la musique change pour passer à Sweet Dreams, son attitude change aussi. Se laisser aller aux notes de musiques, ne suivant plus sa tête mais son cœur, Ambroise se rapproche de Clément, guidé par ce regard noir qu’il adore avoir posé sur lui. Son sourire n’a pas quitté ses lèvres, tantôt de contentement, de plaisir, d’amusement, ou séducteur, et il se fait plus large en croisant le regard de son ami. Il en oubli beaucoup de choses, dont les gens autour. Mais reste ce sentiment compliqué, coincé entre le bonheur et la douleur. Toute proximité a un goût amer. Chaque geste, chaque compliment, laissent une infime pression sur le cœur d’Ambroise, car ils ne lui sont pas destinés. Ils sont pour Véga, Clément ne voit qu’elle après tout. Bonnie s’est fait prendre à son propre jeu, c’est fort désagréable, mais moins que les émotions contradictoires qui le traversent. Il déteste ça. Pourtant il frémit délicieusement lorsque la main du néo-zélandais se pose sur sa hanche puis remonte le long de son dos. Il se mord l’intérieur de la joue pour retenir un soupir, électrisé.
Ils entament alors une danse sans se séparer de plus de quelques centimètres. S’il s’écoutait, Bonnie l’aurait déjà embrassé, passerait ses mains sur le corps du comédien, le garderait contre lui à jamais. Son contrôle est mis à rude épreuve, mais il tient bon. Rien que le fait de se souvenir que tout ceci ne lui est pas réellement adressé le refroidit assez. Mais cela reste merveilleux. Telle Cendrillon au bal, il vit ces moments à fond, les grave dans sa mémoire, que ce soit la musique, les gestes qu’il partagent avec Clément, les sensations... Il a l’impression qu’il ne lui restera plus que ça ensuite, plus que des souvenirs. Il laisse naturellement son meilleur ami prendre les commandes pour les engager dans un rock’n’roll maîtrisé, sans fausses notes. Extérieurement, Bonnie a le sourire le plus léger et heureux du monde. Intérieurement, il commence à prendre conscience que le réveil sera très douloureux.
Le moment qu’ils partagent est beaucoup trop parfait, mais Careless Whisper qui fait suite à la dernière chanson brouille les pensées d’Ambroise. Il se retrouve sans y faire gaffe à nouveau contre Clément, les mouvements d’un slow imprimé dans ses jambes. Ses bras passent autour du cou de son ami, le regard de l’un et de l’autre se sont accrochés pour ne plus se quitter. Le cœur de l’australien bat la chamade, et non seulement à cause de l’exercice physique. Il n’a pas la force de détourner les yeux, de quitter ses bras, il s’y sent trop bien. Mais son sourire le quitte, il l’a lâché dès le début des paroles qu’il connaît par cœur et qui s’appliquent étonnement à leur situation présente. Le moment ne paraît que plus suspendu dans le temps. Ephémère, délicat, fragile. Incapable de réagir quand la main de Clément vient se poser sur sa joue, Bonnie devine sans problème la suite, et se surprend à l’attendre désespérément. Cependant, même en se rendant compte de l’erreur, il ne fait rien pour empêcher le baiser.
D’abord doux, Clément ne se confronte à aucune réticence et approfondit le baiser. Ambroise, les yeux fermés, ne s’attendait pas vraiment à ce qu’il continu, néanmoins encore une fois, il ne fait rien, il ne refuse pas le rapprochement. Beaucoup trop incertain face à ce déferlement de sentiments, il laisse le champ complètement libre à son ami qui tente de glisser sa langue à travers la barrière des lèvres. Et il cède. Ce crétin fini cède à la demande et commence à répondre réellement au baiser, jouant de sa bouche et plaquant ses mains contre la nuque de Clément. Cela n’a rien d’innocent. Ils ont arrêté de danser pour partager et continuer ce baiser. Ambroise ne veut pas laisser passer cette opportunité, cette chance. Jamais elle n’aurait pu se produire dans d’autres circonstances, et jamais elle ne se produira à nouveau. Il ne peut que s’y plonger à corps perdu, découvrir ses lèvres et cette bouche pour s’en rappeler pour toujours. Il n’a jamais connu ça, mais n’analyse pas le pourquoi du comment. Son esprit sait que cela sera compliqué et désagréable, alors il n’y fait pas attention pour se protéger.
Mais voilà, c’est étonnement délicieux, beaucoup plus que prévu, et il n’en est pas rassasié. Cette pensée le bloque alors. Bonnie se recule vivement, les mains posées sur le torse de Clément. Les yeux écarquillés, il fixe son ami après cette brusque réalisation. Il le désire, vraiment, réellement, concrètement. Et c’est physiquement impossible. Irréalisable. Ambroise ne peut plus continuer. C’est trop. Trop d’émotions. Alors il fait encore quelques pas en arrière, puis tourne vivement les talons et s’enfui en direction de la sortie. Il retire vivement son casque et le fourre dans les mains du premier gars travaillant ici. Le souffle court, les joues rouges, et le cœur battant beaucoup trop vite, il urge la personne du vestiaire de lui ramener son sac qu’il lui arrache littéralement des mains pour se retrouver dehors le plus vite possible. Il ne peut plus faire face à Clément, et il n’est pas sûr d’y arriver à nouveau. L’air frais et la porte qui claque derrière lui ne lui procurent aucun sentiment de sécurité, et il se met à marcher vite, les bras croisés contre sa fausse poitrine pour lutter contre le froid imaginaire. Un froid qui vient de l’intérieur.
Tout est parfait. Trop parfait. Cette bulle de bonheur dans laquelle ils se trouvent en ce moment même lui semble un peu trop idéale pour qu'elle soit réelle. Mais Clément a cessé d'analyser les moindres faits et gestes de Véga, se délectant simplement de ce moment présent. Ces lèvres si douces, si sucrées, si délicieuses. Il s'est arrêté de danser afin de pleinement savourer cet instant. Autour de lui les gens sont toujours en mouvement, mais lui, tout ce qu'il voit, c'est Véga, la lumineuse, la parfaite. Celle qui, répond à son baiser sans se poser de questions, qui le laisse gérer ce baiser, qui y répond en l'approfondissant à son tour, y insufflant une certaine passion à laquelle Clément répond sans plus tarder. Les yeux fermés, resserrant légèrement ses doigts sur la fine nuque de la jeune femme, il approche d'avantage son corps de celui de l'australienne, sentant les battements de son cœur contre sa propre poitrine.
Mais voilà. Cette bulle de bonheur est très brusquement brisé par Véga qui rompt le baiser, pose ses mains sur son torse puis se recule. Les yeux écarquillés, montrant clairement de la peur et une panique naissante, elle se recule encore puis tourne les talons et s'en va en courant, laissant Clément tout seul dans l'incompréhension la plus totale. Il la suit du regard, figé sur place, l'observe fourrer son casque dans les mains d'un mec qui travail ici puis se diriger vers le vestiaire. Ce n'est que lorsque la jeune femme sort de la boîte de nuit que Clément réagit. Il traverse la piste de danse à grands pas, fourre à son tour le casque dans les mains de l'employé puis récupère sa veste et sort.
Il s'avance sur le trottoir, regarde autour de lui et aperçoit le chevelure noire et bouclée de Véga un peu plus loin sur la gauche. «Hey Véga ! Attend ! » l'interpelle-t-il sans plus attendre, il s'avançant vers elle. Clément court sur les derniers mètre puis la rattrape par le poignet «Attend ! Tu peux pas partir comme ça, je … je suis ... » il soupire et secoue la tête Tout est parfait. Trop parfait. Cette bulle de bonheur dans laquelle ils se trouvent en ce moment même lui semble un peu trop idéale pour qu'elle soit réelle. Mais Clément a cessé d'analyser les moindres fait et geste de Véga, se délectant simplement de ce moment présent. Ces lèvres si douces, si sucrées, si délicieuses. Il s'est arrêté de danser afin de pleinement savourer cet instant. Autour de lui les gens sont toujours en mouvement, mais lui, tout ce qu'il voit, c'est Véga, la lumineuse, la parfaite. Celle qui, répond à son baiser sans se poser de questions, qui le laisse gérer ce baiser, qui y répond en l'approfondissant à son tour, y insufflant une certaine passion à laquelle Clément répond sans plus tarder. Les yeux fermés, resserrant légèrement ses doigts sur la fine nuque de la jeune femme, il approche d'avantage son corps de celui de l'australienne, sentant les battements de son cœur contre sa propre poitrine.
Mais voilà. Cette bulle de bonheur est très brusquement brisé par Véga qui rompt le baiser, pose ses mains sur son torse puis se recule. Les yeux écarquillés, montrant clairement de la peur et une panique naissante, elle se recule encore puis tourne les talons et s'en va en courant, laissant Clément tout seul dans l'incompréhension la plus totale. Il la suit du regard, figé sur place, l'observe fourrer son casque dans les mains d'un mec qui travail ici puis se diriger vers le vestiaire. Ce n'est que lorsque la jeune femme sort de la boîte de nuit que Clément réagit. Il traverse la piste de danse à grands pas, fourre à son tour le casque dans les mains de l'employé puis récupère sa veste et sort.
Il s'avance sur le trottoir, regarde autour de lui et aperçoit le chevelure noire et bouclée de Véga un peu plus loin sur la gauche. «Hey Véga ! Attend ! » l'interpelle-t-il sans plus attendre, il s'avançant vers elle. Clément court sur les derniers mètre puis la rattrape par le poignet «Attend ! Tu peux pas partir comme ça, je … je suis ... » il soupire, secouant la tête « Je suis désolé. Si c'est le baiser qui t'as gêné je ...je voulais pas. Enfin si je voulais mais ...merde Véga, tu m'as donné tous les signaux comme quoi tu avais aussi envie de moi et je ...j'ai pas pu résister » se confond-t-il en excuse, se trouvant de plus en minable au fur et à mesure qu'il parle.
Il n’aurait jamais cru aimer autant ce baiser. Un simple baiser, chaste, qui n’a pas suffi. Oh, Ambroise sait que Clément est attirant. Beau, intelligent, au caractère bien trempé certes mais un ami infaillible, passionné et passionnant. Quiconque passe outre son côté colérique et impulsif ne peut que tomber sous le charme. Bonnie l’a considéré assez vite comme son meilleur ami, mais n’a jamais pensé voir autre chose en lui. Le meilleur ami qu’il ait jamais eu, voilà tout. Il ne se pose pas de questions, n’a en aucun douté que leur amitié puisse avoir fait naître autre chose chez lui, bien incapable de reconnaître ce sentiment. Même là, alors qu’il rompt brusquement le baiser, ce n’est pas le mot amour qui lui vient en premier à l’esprit.
Déjà, il regrette fortement et férocement de ne pas avoir mis à fin à cette mascarade plus tôt, pourtant tout a été parfait. Profiter ainsi de son apparence féminine pour approcher Clément d’une manière inenvisageable auparavant a satisfait une part de son âme, tout en enterrant un peu plus son cœur. C’est incroyable confus dans sa tête, bon et mal, joyeux et douloureux à la fois. Une chose est sûre, il tourne les talons et part, fuit devant la sombre réalisation qu’il n’aurait pas du toucher à ce fruit défendu qu’est son hétéro de meilleur ami. Il ne peut s’en sortir qu’en fuyant, faire comme si tout ceci n’avait jamais existé, et laisser Clément penser qu’il est tombé sur Cendrillon qui décampe aux douze coups de minuit. Le laisser oublier cette soirée. Pour sa part, ce sera impossible, une voix au fond de lui le lui répète constamment. On n’oubli pas le paradis lorsqu’on y a goûté. Et pour une fois, pour la première fois de sa vie, alors qu’il serre ses bras contre son corps en retenant leurs agitations, il se maudit de ne pas être né femme. C’aurait été tellement plus simple bordel de merde.
Cela dure à peine quelques secondes, avant que la voix de Clément ne vienne arracher son cœur. Bonnie sert fortement les dents, se haïssant pour ne pas être cette Véga qui déclenche tant de choses chez son ami, continuant de marcher d’un pas déterminé. Le néo-zélandais le rattrape en courant et, alors qu’il attrape son poignet pour le faire s’arrêter, l’implore de ne pas partir ainsi. C’est une armure qui entoure soudainement Ambroise. Son cœur ne bat plus pour les excuses de Clément ; le pauvre ne comprend pas ce qu’il a fait de mal, et demande pardon pour le baiser, tout en soulignant avoir vu des signes encourageants... Ah ça, ils l’étaient, inconsciemment le scientifique n’avait voulu que ça, en effet. Sa sensibilité de tout à l’heure a été fortement mise à mal. En fait, les yeux baissés et le visage encore ailleurs, il prend une nouvelle fois une décision stupide. Mais il ne peut s’échapper ainsi de la prise de Clément sans explications, Véga ne peut disparaître ainsi dans la nature. Au fond, il est certes désolé de devoir conclure ainsi et certainement planter un poignard dans le cœur de son meilleur ami, mais il n’est pas désolé de ce qu’il a fait. Pas vraiment. Il est faible face à la tentation.
Un sourire vient fendre son visage, un sourire de salaud, de vainqueur, de vipère. Un regard vert qui s’accorde, et pourtant aucune lueur de vient plus se refléter dans ses iris. L’armure est là pour le protéger des éclats, et pour que ses propres blessures restent internes. L’armure est là pour lui permettre de sortir ce rire nerveux, un peu amusé, comme si de rien n’était. S’il était un personnage de comics il serait Loki, le traître. Sans aucun putain de doute, et même Sybille ne pourrait trouver à y redire. « T’es vraiment adorable pour croire qu’un baiser puisse me gêner Clément », lâche-t-il d’une voix cynique. De sa voix cynique. Il se ferait presque peur, mais il ne se rend plus vraiment compte de ce qu’il fait. Et puis, il n’est plus à ça près. « En revanche t’as rien capté du tout, j’suis déçu, tu m’as même pas reconnu. » C’est à présent une moue boudeuse insatisfaite qui apparaît sur ses traits. Il cherche vraiment les emmerdes, et il sait justement quoi faire face à Clément. Inconsciemment, il les veut ces coups, il les mérite, et il y œuvre autant qu’il a œuvré pour avoir ce baiser si parfait qu’il est une définition de paradis. « Mais t’embrasses bien mieux que ce que je pensais », ajoute-t-il, sourire narquois sur les lèvres. Et cerise empoisonnée sur le gâteau.
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