Clément se confond en excuse. Des excuses de merdes, nulles, triviales. Il est vraiment à chier, et n'y croit pas une seconde lui-même, à ces excuses, tant il ne sait pas ce qu'il a fait de mal. Ambrasse-t-il aussi mal ? Ou a-t-il dit quelque chose qui ne lui a pas plut, à Véga ? A-t-il eu un geste déplacé à son encontre ? Il a beau se creuser la tête, il ne sait vraiment pas ce qu'il a put dire ou faire de mal. Soupirant, se passant une main dans les cheveux, un peu mal à l'aise, il est très franchement surprit par le ton cynique qu'emploie Véga lorsqu'elle lui répond. Elle change du tout au tout, alors que son sourire adorable se transforme en sourire détestable, le genre de sourire que les mec arbore et qui donne envie à Clément de leur mettre le poing dans leur gueule.
Et c'est alors que tout vole en éclat. Véga révèle sa véritable identité, les rêves de Clément se brisent «Ambroise ... » souffle-t-il en se reculant, n'en croyant pas ses yeux. Il pense un instant que c'est à nouveau son cerveau qui lui joue des tours, mais en fait, non. C'est bel et bien son meilleur ami qui se trouve là, devant lui. Ce sont ses yeux, son nez, ses traits de mâchoire, ses pommettes. Et ses putains de lèvres qui ont toucher celles de Clément. Celui-ci frissonne, de dégoût. Il a embrassé Ambroise. Il a embrassé son putain de meilleur ami !
Le poing de Clément part sans qu'il ne puisse le retenir. Sous ses phalanges, il sent le nez de son meilleur ami. Il ne fait, pourtant, pas attention s'il sent l'os se briser ou non, car il l'empoigne directement par le col et le plaque avec une certaine violence contre le mur. «T'es qu'un sale con putain ! » hurle-t-il alors qu'il le maintient bien fermement contre le mur avec un bras sur sa gorge et lui arrache la perruque de la tête «PUTAIN ! Te jouer de moi de cette façon ! T'es un connard, un sale enfoiré de merde. Tu ... » il le relâche finalement et se recule « J'espère que tu t'es bien amusé, histoire qu'il y en ait au moins un de nous qui ai passé un putain de bon moment » il lui envoie sa perruque avec violence dans la figure et se recule d'avantage «Va te faire foutre par un putain d'autre jouet » il serait de lui craché -littéralement- dessus, mais il se retient de ce geste des plus puérils et se recule d'avantage, secouant la tête. Dans son regard, on peut sans problème y lire la rage. Mais pas tant la rage portée sur Ambroise. Non cette rage le concerne, en premier lieu, lui-même. La rage de s'être fait piéger, de ne pas avoir remarquer que c'était son meilleur ami. Mais c'est surtout la déception qui le fait tourner ses talons et commencer à s'en aller.
Il ne lui faut pas beaucoup à Clément pour comprendre. Quelques secondes à peine, et les paroles d’Ambroise qui revêt son masque de pur connard. La tactique par laquelle il se protège en blessant encore davantage les autres. Son ami est parfaitement ahuri, voyant à présent parfaitement l’australien à travers le maquillage et la perruque. Il l’avoue, Bonnie est déçu que son plan a marché aussi bien, aussi longtemps. Malgré sa moue boudeuse, il est sincère au fond. N’empêche ça lui a permis tant de choses insoupçonnables. Clairement, il rejette la faute sur Clément, comme un réflexe, sans y penser plus que ça, parce qu’il a besoin de ça. Il cache aussi son émotion violente lorsqu’il voit le dégoût se peindre sur les traits du comédien ; il se serait vraiment passé de ça. Il garde son sourire de serpent, jusqu’à ce que le poing de son meilleur ami ne vienne heurter son visage.
Le coup asséner à son nez le fait se reculer, se pencher un peu, et c’est le choc qui le paralyse plus encore que la douleur. Il n’a pas le temps de se remettre que Clément l’empoigne par le col et le plaque contre le mur, tout douceur bel et bien enterrée. Ambroise grimace, et se force à garder les yeux sur son ami, bien que sa vision trouble l’empêche réellement de voir. Un liquide chaud coule sur ses lèvres, il n’a pas besoin d’y goûter pour savoir que c’est son sang qui colore le bas de son visage. Il a aussi bien du mal à respirer, ainsi bloqué par le bras de Wolf sur sa gorge et son nez est inutilisable. Il ne voit pas grand-chose, ne sent plus rien à par la douleur qui irradie du centre de son visage, mais il entend. Pas que les insultes le touchent réellement. Violent, sincère, peu importe les mots c’est le ton employé qui achève Bonnie. Pourtant il serre les dents, n’essaie même pas de se dégager. C’est à peine s’il attrape le bras de Clément pour l’empêcher d’appuyer sur sa trachée. Il l’a mérité, il ne lutte pas.
Lorsqu’il est enfin relâché, il tousse un peu, mais reste adossé au mur. Ses jambes sont devenues faibles. Il détourne la tête juste quand Clément lui balance sa perruque à la gueule, et il la rattrape dans ses bras. Il arrive à sourire, et aurait ri un peu si une quinte de toux ne l’en avait pas empêché. Il ne profite pour cracher du sang, avant de reporter son regard sur le néo-zélandais. « Ouais c’est ça, fait genre t’as pas kiffé toi aussi », rétorque-t-il, railleur. C’est tout ce qu’il dira, tout ce qu’il a la force de formuler. Ensuite Clément tourne les talons après une dernière insulte, et Bonnie ne fait rien pour le retenir. Il savait que ça se terminerait mal, qu’il prendrait sûrement un coup, mais pas d’une telle violence ou puissance. Surtout en plein dans le nez, rien de plus douloureux à son avis. Il sent déjà un mal de crâne du tonnerre de dieu derrière son front. Oh il ne sera pas beau à voir de main. Soupirant, tremblant légèrement contre son mur, il ne sait combien de minutes il laisse filer avant de se redresser.
Machinalement, il remet sa perruque, dont il note que certaines mèches sont poisseuses. Steph va le tuer, c’est certain. Il grogne légèrement après avoir fait une grimace, et se dit que les prochains jours vont être difficiles. Il fait quelques pas sur le trottoir, avant de se rappeler l’idée du taxi. Il s’essuie le visage comme il peut dans sa manche. Sybbie va aussi le tuer pour avoir agi ainsi avec Clément, et pour avoir autant salopé sa chemise. Son décolleté est tout taché de sang. Ensuite s’avance jusqu’à l’avenue juste au coin, hèle un taxi et demande la direction de l’hôpital. L’homme est très compatissant, il s’inquiète beaucoup de l’état de Véga, et va aussi vite qu’il le peut. En attendant, Bonnie envoie un message à sa sœur, en lui disant simplement de ne pas s’inquiéter. Les explications seront pour plus tard.