Lene n’avait jamais été du genre à bounder avec des collègues. C’est probablement la raison principale qui avait fait qu’une carrière de taxi était parfaite pour elle. Le seul collègue qu’elle avait, c’était le client assis juste derrière, qui en plus de changer toutes les heures lui donnait des ronds donc, pouvait-elle imaginer meilleure relation de travail ? Seulement, le taxi, c’était fini et depuis quelques mois maintenant, elle s’était trouvé un autre domaine qui lui correspondait bien : celui des pompiers. S’intégrer dans la caserne avait été difficile. Premièrement parce qu’elle n’avait été du genre à chercher l’intégration et s’intéresser aux autres, deuxièmement parce qu’elle était une nana dans un univers masculin ce qui lui valait quelque fois des blagues bien lourde pour lesquelles elle aurait emplafonner l’artiste si le renvoi n’était pas le bout du chemin et enfin, parce qu’une vieille histoire d’un soir était venue entacher la façon dont on la percevait. Tout ça n’était pas résolu, mais cette vieille histoire d’un soir, dont le prénom est Kane, s’était transformé en bon pote, bon collègue qui l’aidait sans le savoir à ne pas revenir dans ses travers (à comprendre émasculer tout ce qui bouge) et c’était fun, quand elle parle de son travail à la caserne, c’est là l’adjectif qui revient le plus : fun. Fun, au point qu’elle avait proposé à Kane de sortir après leur shift qui finissait assez tard pour se dégourdir un peu, papoter, bounder en quelque sorte. Ce qu’elle ne lui avait pas dit, c’était où elle l’emmène et on peut d’ores et déjà voir sur son visage alors qu’elle conduit qu’elle est à l’affut de la réaction du garçon, celle qui apparaitra au moment où il comprendra qu’elle a décidé qu’ils iraient se détendre dans une boite de strip-tease. Le garçon reste un peu impassible, Lene sourit d’une façon qui laisse deviner qu’il y’a anguille sous roche et après quelques détours, ils arrivent sur le parking de la boite qui ne laisse pas voir aux premiers abords ce qu’elle abrite. Y’a juste une poignée de gars chelou devant, un videur. Rien qui ne paraisse trop lubrique. « T’étais déjà venu là ? » lui demande en défaisant sa ceinture. Il est vrai que l’endroit parait un peu coupe gorge. Il n’ap as besoin de répondre, jamais sesm èches blondes ne sont allées s’aventurer dans tel endroit. « Tu vas voir, c’est cool, puis c’est moi qui paye. » Ou Matt, mais ça, il a pas besoin de le savoir.

La vie a la caserne est bien plus tranquille depuis que j’ai eu « the talk » avec Lene. Faut que je chill qu’elle m’avait dit, et j’ai pris cette directive à la lettre. Je ne m’échappe plus quand j’arrive dans une pièce où elle est là. Non. Et même qu’on discute tous les deux. Beaucoup même. Je lui envoie même des SMS assez régulièrement. Un soir j’avais besoin d’un avis féminin sur ma situation avec Nina et elle a été la première personne à laquelle j’ai pensé. Elle ne m’a pas trop aidé pour dire la vérité, mais nos échanges étaient agréable. Drôle. Depuis on est devenu bons potes si je peux dire. On est un peu plus que simple collègues de boulot. Rien que du fait qu’on a déjà couché ensemble tous les deux, ça change tout. Oui j’ai largement tourné la page mais je n’oublierai jamais ce détail. D’ailleurs je suis sûr que certains collègues doivent penser qu’on a remis le couvert parce que justement on se parle maintenant. Les choses ne sont plus weird au boulot et c’est un vrai plaisir.

C’est pour ça que ce soir, après avoir pris une bonne douche à la caserne, j’ai accepté de sortir avec elle. Il est tard mais apparemment ça dérange pas pour l’endroit où elle veut nous amener. Je suis intrigué mais bon, je suis. Elle a un air malicieux sur son visage et je crois que ça ne présage rien de bon. J’essaie de ne pas trop y prêter attention. Peut être qu’elle est juste en train de se remémorer quelque chose d’epic et ça la fait sourire comme ça. J’aimerai mieux que ce soit ça, parce que je dois avouer que j’ai un peu peur. Elle se gare et je regarde où on est. Aucune idée d’où on se trouve. Ca doit se voir sur mon visage.

« Non ça me dit rien cet endroit. »

Elle dit que c’est cool, que c’est elle qui offre. Okay. Ca devrait être pas mal ouais. Mais pourquoi je le sens mal alors ? On sort de la voiture et s’approche de l’entrée et je regarde d’un peu plus près de quoi il s’agit et c’est là que je vois les mots « Strip tease » devant mes yeux. Oh non… Je suis pas encore complètement sûr, je me dis que c’est peut être juste pour attirer l’oeil et qu’il ne s’agit d’un simple bar ou club. On entre à l’intérieur et il n’y a plus de place au doute. Je me tourne vers Lene et je plisse les yeux.

« Ca c’est parce que j’ai toujours pas conclu avec ma copine hein ? »

Oui je qualifie Nina de copine parce qu’on est clairement plus que des amis vu qu’on s’embrasse beaucoup tous les deux. Je n’ai toujours pas réussi à aller plus loin que ça malheureusement. C’est pas faute de tenter de l’inviter chez moi, mais elle s’esquive subtilement à chaque fois. Du coup j’ai arrêté d’insister, je ne veux pas être relou. J’attendrais qu’elle soit prête. Mais il est clair que j’ai l’impression qu’elle n’a pas beaucoup d’expérience avec les hommes malgré ce qu’on pourrait penser d’elle.

« Je te préviens je couche avec personne ce soir ! »

Parce que je suis sûr que y’a moyen dans ce genre de club. Suffit de laisser un gros billet et on va dans une salle privé avec la danseuse. Enfin je suppose, j’ai vu ça que dans les films. On arrive à l’intérieur de la salle principale et il y a des filles très dévêtues en train de danser. Oh god…

« On restera pas longtemps, j’ai pas envie que tu t’ennuies. »

Je me cherche des excuses pour fuir a plus vite. Oui parce que je suppose qu’elle est hétéro et ça m’arrangerait même. Je ne sais pas si je vais tenir longtemps dans cet endroit. Je rougis pas encore, c’est déjà un exploit. Ca risque de ne pas durer. Les danseuses sont assez loin, donc ça va, je gère encore.

Elle avait préparé ça depuis quelques jours en imaginant ce moment où Kane comprendrait le guet-apens dans lequel elle l’a mené. Elle aurait pu inviter Andy, ou Lou, peut-être Matt si elle avait été en dèche de pote, mais Kane s’était présenté à lui-même avec ses confessions de puceau par texto et ça lui avait semblé être une bonne idée de le traîner là pour le sortir un peu de son étiquette de Hanson. « Non ça me dit rien cet endroit. » Encore mieux, il n’a pas la moindre de là où ils vont, le sourire de Lene s’étire encore plus et comme une lettre à la Poste, ils entrent tous les deux et il est déjà trop tard pour faire marche arrière quand Kane comprend ce qui lui arrive. « Ca c’est parce que j’ai toujours pas conclu avec ma copine hein ? » Y’a pas à dire, il a gagné en perspicacité depuis que la merdeuse est entrée dans sa vie. Lene éclate de rire sans attendre devant la mine blasé du pompier. « Oui, comme ça, ce soir, tu entres et tu la bang. J’ai fait de toi ma cause désespérée de l’année. » « Je te préviens je couche avec personne ce soir ! » Elle se contente d’un sourire lubrique en coin pour répondre à son avertissement. A moins que Kane ait l’essence d’un moine (ce dont on peut très souvent se poser la question et heureusement d’avoir déjà passé une nuit avec lui, elle en connait la réponse) il ne devrait pas ressortir de là indifférent. « On restera pas longtemps, j’ai pas envie que tu t’ennuies. » Elle le voit, il essaie très fort de se la jouer cool. Elle se retient de se moquer pour ne pas ruiner ses efforts à contrôler son émotivité, mais intèrieurement, elle s’amuse déjà. « Oh, je ne m’ennuierais pas. » dit-elle en donnant sa veste à la serveuse qui vient à leur rencontre pour les placer. « Mlle Adams, on vous a gardé la table en coin. Jennifer termine une prestation et elle est à vous dans vingt minutes. Si je peux vous proposer quelque chose, faites-moi signe. » récite la jeune femme tout en les guidant sur une table qui accorde tout de même une vue sur le spectacle principal. Les yeux de Lene se perdent déjà à observer. « Oui, je suis une habituée, je devais être un mâle-cis complètement pervers à une époque. »soupire t-elle en posant son coude sur la table. « Alors, tu as décidé ce que tu veux boire avant l’arrivée de Jennifer ? Histoire de te mettre en condition. »

Tu rentres et tu la bang. Mais je demande que ça moi ! Ca a l’air tellement simple vu comme elle dit ça. Déjà ce soir je rentre, mais elle ne sera pas chez moi. Non on a prévu de se voir samedi soir. On se voit les weekend pratiquement tout le temps. Et on va boire un coup ou manger quelque part. On est jamais dans l’intimité. Jamais dans un endroit privé. Il faudrait peut être que je lui demande à quoi elle joue avec moi mais j’ose pas. Je ne veux pas passer pour le type impatient. Alors à la place j’embête Lene avec cette histoire. Sûrement pour ça qu’elle m’a emmené dans un club de strip tease. Pour que je me défrustre et que je la ferme une fois pour toute. Ouais. C’est une idée, ça c’est sûr. Mais je ne sais pas si c’en est une bonne.

Je lève un sourcil quand elle dit qu’elle ne s’ennuiera pas. Ah bon ? Je la suis jusqu’à une table. Je ne suis pas difficile sur l’endroit. Je ne fais pas attention à l’angle de vue de la scène. La venue de la serveuse me fait comprendre qu’effectivement, Lene ne va pas s’ennuyer, elle est même carrément une habitué des lieux. What. The. Actual. Fuck. Je suis bouche bée. Je la regarde, trop surpris. Elle confirme avec ses propres mots cette vérité que j’ai du mal à réaliser. Elle me parle d’une certaine Jennifer et je me rends compte qu’on a une fille qui va venir rien que pour nous. Oh non pas ça. J’aurai préféré juste regarder le show de loin.

« Heu… Juste une bière ça ira. »

Je n’ai pas envie de me rendre ivre. Ou peut être que justement c’est ça qu’il me faut. Mais j’ai envie d’être maître de mes actes alors il vaut mieux éviter. Une cuite avec Lene, je ne veux pas imaginer comment ça pourrait tourner. Mal, certainement.

« Donc cette Jennifer… Tu la connais bien ? T’as… déjà couché avec elle ? »

Ouais je suis curieux quand même. L’image de deux femmes ensemble m’excite pas mal pour dire la vérité. Je vais souvent dans la section « Lesbian » de youporn. Je crois que si elles font des trucs juste à côté de moi ça risque de me réveiller carrément. Je vais être rouge pivoine en moins de deux aussi. Peut être qu’il me faut quelque chose de plus fort que de la bière pour mettre mes rougeurs sur le compte de l’alcool.

« Oh et puis non je vais prendre un cocktail. Je connais pas trop la carte, choisis pour moi. Je te fais confiance. »

J’ai conscience que c’est une grave erreur de lui faire confiance, mais sur le coup les mots me sont venus tout seul. Je regarde un peu le show d’un oeil distrait. Ok j’esquive pas mal pour dire la vérité. Je sors même mon téléphone pour regarder si j’ai des notifications pour faire autre chose que regarder. Aucune notification. Je range mon téléphone avant qu’il ne lui prenne l’idée de nous taguer sur facebook.

« Donc tu viens souvent ici… J’aurai pas cru. »

Le caractère de Lene la fait toujours voir les choses simplement, chaque problème une solution évidente et si foncer en était une alors, c’était là tout ce qu’il reste à faire. C’est ce qu’elle se tue à expliquer à Kane, qu’il faudrait qu’il arrête d’être aussi cérébral, de se prendre la tête sur sa façon de faire alors que se laisser prendre par le moment est la chose donc indiqué. Il faudrait, mais le garçon a toujours une objection et plutôt que de faire les choses en douceur, Lene est plutôt d’avis à le jeter dans le bain, quitte à ce que ce soit une erreur. Agir d’abord, penser après, tel est son modjo. Kane évidemment essaie de se défaire de ce plan en prônant l’excuse qu’elle n’aura aucun plaisir à être là. C’était bien évidemment sans compter sur tout ce qu’il ignore d’elle et à sa grande surprise à elle, l’idée qu’elle puisse avoir une sexualité si ouverte le surprend. Pourtant, c’est pas comme si elle se cachait. « Heu… Juste une bière ça ira. » ça, elle aurait pu le commander, qu’elle pense en écoutant sa réponse. Sans attendre, elle fait un signe pour que quelqu’un vienne prendre leur commande tandis que tous les deux s’installent et que Kane découvre la salle, les filles, l’environnement. « Donc cette Jennifer… Tu la connais bien ? T’as… déjà couché avec elle ? » Sur le moment, elle se demande s’il ne va pas juste se mettre à pleurer tellement elle le sent mal à l’aise, c’est presque délicieux et à la réflexion, elle aurait vraiment du traîner Andy là pour qu’il s’amuse autant qu’elle à perturber Kane, mais elle réagit autrement à la question de Kane. « What ? Noo, jamais de la vie. » presque offusquée, elle met la question sur le compte de sa non-expérience. « C’est une danseuse, pas une prostituée. On est là pour le plaisir des yeux. » explique t-elle avant de se moquer et poursuivre l’explication d’un ton plus pédagogue, plus doux. « Je te l’ai booké parce qu’elle a la plus belle paire de seins de la boite. C’est pas l’envie qui manque d’être en tête à tête, mais y’a des règles. » Notamment celle que, bien que travailleuse du sexe, ces jeunes femmes n’étaient pas payées au coït. La serveuse revient vers eux, Lene redemande. « Tu es sûr que tu veux une bière ? « Oh et puis non je vais prendre un cocktail. Je connais pas trop la carte, choisis pour moi. Je te fais confiance. » God. Ce garçon a vraiment pas peur de se retrouver avec du ghb dans son verre, mais parce qu’elle apprécie qu’il soit si confiant en elle là où personne n’oserait, elle ne va pas non plus le mettre trop mal ce soir. « Ce sera une bière sans alcool et un big bang pour lui. » Big Bang. Ou débouche tuyau comme on pourrait l’appeler, mais devant lui elle gardera l’appellation romantique. « Donc tu viens souvent ici… J’aurai pas cru. » annonce Kane une fois la serveuse repartie. Lene hausse les épaules, au final, quand on a pas de pudeur, cet endroit n’est pas plus différent qu’un autre. « Mon meilleur ami et moi, on aime ce type d’endroit. Tu sais, quand on ne rougit pas toutes les deux minutes, c’est vraiment une chouette place. »

Non elle n’a pas couché avec Jennifer. Je suis un peu déçu pour dire la vérité. Je voulais du croustillant. Je voulais des images mentales. Je crois que je les aurais de toute manière dès que j’aurai vu de quoi la Jennifer a l’air. Lene m’explique qu’elle n’est pas une prostitué. Un bon point. Je me sens un peu rassuré grâce à ça. Elle ne va pas essayer de me chevaucher dans un coin sombre. Si on est juste la pour le plaisir des yeux, elle ne va sûrement pas non plus chercher à se frotter à moi, right ? J’espère en tout cas. Apparemment Jennifer a une belle paire de seins et… je sais pas si elle l’a deviné ou si je lui ai dit pendant notre moment tous les deux, mais les seins c’est ce que je préfère. Pas forcément les plus gros. Ceux de Lene était pas mal du tout d’ailleurs, même plus que pas mal. Ca m’étonnerait pas d’avoir passé un temps un peu trop long dessus. Sur le moment on se rend pas compte de la longueur du moment. Ca m’a paru bien trop court d’ailleurs. En tout cas je m’en souviens bien parce que c’est la dernière paire de seins que j’ai vu. Ca remonte à mars. C’est beaucoup trop loin. Donc je vais voir les seins de Jennifer ce soir. Très bien. Je suis prêt.

Elle me commande un big bang. Vu le nom je sens que ça va être fort. Je prendrais certainement qu’un seul verre ce soir. Je vais le faire durer parce que je n’ai pas envie qu’elle me commande autre chose. Je la sens bien capable de ça. Et puis si je bois trop je vais avoir envie de toucher et non, c’est pas dans les règles. Enfin je ne les connais pas vraiment les règles. Je tourne la tête vers Lene quand elle dit venir souvent avec son meilleur ami. Je plisse les yeux quand elle fait une remarque sur mon habitude à rougir. J’aimerai bien ne pas rougir autant. Elle croit que c’est facile de vivre avec ça ? Non. C’est pas facile.

« Il fait chaud ici aussi. »

Excuse que je sors souvent quand je rougis. Ca ne doit certainement plus marcher avec elle. Elle commence à me connaître pas mal.

« Et c’est quoi les règles ? »

Changement de sujet, c’est bien mieux.

« Ne pas toucher. Ca je crois avoir compris. Mais elle, est-ce qu’elle a le droit de me toucher ? Genre elle va s’asseoir sur moi ou je sais pas trop ? C’est une lap dance ? »

Nos verres arrivent et toujours pas de trace de Jennifer. Je sais pas si je suis soulagé ou impatient. Soulagé oui. Je bois une gorgée de mon cocktail et il est assez chargé comme je l’avais deviné. Je ne sais pas quel est l’alcool qui est à l’intérieur, mais doit y en avoir plus qu’un.

« Faut mettre des billets dans ses sous vêtements ? T’as des billets ? »

Une chouette place. La meilleure place qui soit, en concurrence direct avec le McTavish mais, maintenant que Lene ne consomme plus d’alcool, les poitrines dégarnies ont un sacré avantage à ses yeux. « Il fait chaud ici aussi. » réplique-t-il alors qu’elle le taquine encore sur son habitude à rougir. C’est là sa meilleure excuse et parce qu’elle sait que c’est maladif chez lui, elle n’appuie pas là où ça fait mal en soulignant que c’est juste lui qui a un problème et que la température du club est très bien. Son geste, c’est de lui faire croire que l’excuse marche, elle n’a pas non plus besoin qu’il devienne écrevisse. « Et c’est quoi les règles ? » Au sujet du strip tease ? Elle hausse les épaules, il n’y a pas vraiment de règlement pré-écrit à signer avant qu’une danseuse n’arrive, juste ne pas se comporter comme un muffle est suffisant. Mais bon, si Kane a déjà du mal à toucher sa copine, ça devrait aller nan ? « Ne pas toucher. Ca je crois avoir compris. Mais elle, est-ce qu’elle a le droit de me toucher ? Genre elle va s’asseoir sur moi ou je sais pas trop ? C’est une lap dance ? » Il a l’air vraiment curieux. Heureusement qu’il n’a pas tenté de lui faire croire qu’il avait déjà vu ce genre de spectacle, elle ne l’aurait pas cru. « Dis dons, quand je t’entends, j’aimerais vraiment que tu me fasses la liste des vilaines choses que tu as faites. » dit-elle en écho à une de leur conversation en texto tandis que la serveuse s’approche pour déposer leur commande sur la table. Lene ramène à elle sa bière dont elle prend une rasade tandis que Kane ajoute « Faut mettre des billets dans ses sous-vêtements ? T’as des billets ? » Bien sûr qu’elle a des billets, ça fait deux semaines qu’elle ne dépense aucune de ses petites devises pour ce moment. « Règle principale, tu n’agis pas comme un muffle. Essaie de ne pas toucher. Elle ne va pas s’asseoir sur toi, parce que je n’ai pas commandé de lap dance. » récite t-elle en continuant de descendre son verre, elle fouille au fond de la poche de son jean pour en sortir une petite liasse. « Tu ne la touches que pour lui en donner, ça va aller très vite tu verras. » Elle lui assure, ce genre de spectacle vous vide les poches sans qu’on s’y attende. « Tiens, la voilà. » dit-elle en pointant du doigt la jeune femme qui adresse un sourire tout particuliers à Lene.

Elle remet sur le tapis cette fameuse liste des mauvaises chose que j’ai fait. Je sais pas ce que j’ai dit pour qu’elle y pense. Elle me prend trop pour un petit être inoffensif. Ok je le suis peut être un peu, mais cette liste et bel et bien réelle ! Je ne suis pas complètement un saint non mais oh ! Après ce que j’ai sur cette liste n’est peut être pas au niveau par rapport à ce qu’elle pourrait mettre elle, mais ce n’est qu’un détail. J’ai faillit lui faire part d’une chose que je trouve baaaaad, quand on s’échangeait les SMS, mais j’ai pas osé, parce que c’est beaucoup trop d’information à lui fournir. On est intime Lene et moi, mais je ne sais pas, j’ai pas envie de tout lui confier non plus. Et puis elle se ficherait de moi j’en suis sûr. Parce que j’en viens à douter du niveau de ma liste de choses mauvaises. Sûrement du pipi de chat pour elle. Je ne fais pas de remarque parce qu’on est pas venu pour parler de ma liste. Je suis sûr que le sujet reviendra sur le tapis un jour futur. Elle ne va pas l’oublier de si tôt.

Lene me dit enfin les règles. Ne pas agir comme un muffle en premier. Easy. C’est pas mon genre. Essayer de ne pas toucher. Ca veut dire qu’on peut toucher en cas d’extrême nécessité ça, non ? Oui je prends ça comme ça. Mais je vais faire de mon mieux pour pas toucher. Je sais me tenir quand même. Et puis j’aurai l’impression de tromper Nina si je me mettais à toucher la marchandise. Ce n’est donc pas une lap dance. Ca va être facile de pas la toucher pour le coup. Je me sens rassuré de ce côté là. J’ouvre de grands yeux quand je vois la petite liasse de billet que Lene sort. Elle a vraiment tout prévu. Et elle va vraiment tout payer. Je trouve ça cool de sa part. Elle veut que je vive la full expérience. Ca va aller très vite ? Quoi ? La danse ? Je n’ai pas le temps de poser ma question qu’elle me dit que Jennifer est là. Je regarde dans la direction et je vois une jolie blonde s’approcher de nous. Elle n’a pas l’air d’avoir froid vu le peu de vêtement qu’elle a sur elle. Une chose est sûr, on ne fait pas que deviner ses formes. Mes yeux restent sur sa poitrine un moment parce que Lene a dit que ses seins étaient exceptionnel et je veux voir ça. C’est vrai qu’elle a l’air d’avoir ce qu’il faut à ce niveau là. J’aurai bien aimer les voir nus. Mais je ne vais pas demander de se déshabiller. Quoi que… on est dans une boîte de strip tease après tout. Non en fait c’est une mauvaise idée, j’ai pas envie d’apprécier de manière trop forte cette vue. Ca pourrait me laisser dans un état embarrassant.

« Bonjour… Enchanté. »

Je pose mon verre et je tends la main à Jennifer. Je ne sais pas pourquoi je fais ça. C’est sûrement pas comme ça qu’on se présente à une strip teaseuse qui va vous faire une danse.

« Moi c’est… Kane. »

C’est aussi très con de préciser son prénom maintenant que j’y pense.

Et voici comment je me retrouve rouge pivoine en moins de deux et elle n’a même pas commencer la danse. Please send help.

Lene suit du regard la plantureuse blonde qui fait son chemin jusqu’eux. Elle ne parvient pas à détacher ses yeux d’elle et à arrêter de se dire qu’elle est décidément la plus belle femme de ce bar. Ses yeux ne se tournent que lorsqu’elle est proche d’eux pour se poser sur Kane, qui comme prévu, s’intimide tout seul. Il semble être dans un état de dilemme intérieur, ce qui la fait sourire bien qu’elle se garde tout de même de se moquer une énième fois de lui pour ça. Jennifer sourit, Lene la salue. Après tout, pour le nombre de fois où elle la voit, la danseuse pourrait presque passer pour une amie en approchant, cette impression se volatilisant au moment où elle monte sur la table. « Bonjour… Enchanté. » intervient Kane en tendant la main à la jeune femme, ce qui est cute mais Lene ayant la capacité à s’émouvoir d’une petite cuillère, sa réaction s’approche plus d’un pouf de rire qu’elle n’essaie pas de garder pour elle. A ce moment, elle se retient juste de lui demander s’il claquait la bise aux prostitués aussi. Mais, ce genre de commentaire étant vraiment diminuant pour la blonde qui se met en place, elle s’en garde. « Moi c’est… Kane. » Le visage de la blonde n’est fort heureusement pas aussi moqueur que celui de Lene. Elle adresse un sourire au jeune homme alors qu’il devient écarlate. Lene n’attend pas avant de lui demander. « Je t’en prie Jenn, vends nous du rêve. » Les billets sont sur la table. La fille aussi. Lene se détend bien au fond de son siège et retient une nouvelle blague dégueulasse qu’elle pourrait faire parce qu’elle n’est pas là avec Andy et que l’humour ne passe pas pareil et le spectacle commence. La blonde danse. La conversation se tait pour laisser place au plaisir des yeux. Lene détache parfois son regard de la plastique généreuse face à elle pour observer Kane, ou plutôt s’assurer qu’il n’ait pas besoin d’un massage cardiaque.

« Je t’en prie Jenn, vends nous du rêve. » Mais moi je sais pas où me mettre. Je me sens con par les interventions que j’ai fait. Je n’ai pas dit beaucoup de mots mais ça a suffit à m’embarrasser tout seul. Je suis vraiment le roi. Je sens mes joues me chauffer et je ne sais pas quoi faire pour changer ça. Je prendrais bien mon cocktail pour coller le verre frais sur mes joues mais non. Je vais pas oser faire ça. Pas quand la jolie Jennifer est en train de monter sur la table pour nous faire cette fameuse danse. J’ose pas regarder Lene, je me sens pas du tout à l’aise et ça se voit. Je mets le nez dans mon verre assez souvent, histoire de faire quelque chose de mes mains. Non pas que j’ai envie de la toucher, mais je sais pas, je me sens con de rester là à rien faire que de mater. Mes yeux se posent sur la plastique parfaite de Jennifer quand même de temps à autre. C’est genre sous mes yeux, je peux pas faire autrement. Surtout que je n’ose pas regarder les gens qui sont pas loin - dont Lene - j’ai l’impression que tout le monde me regarde alors que tout le monde doit s’en foutre en fait. Tout le monde ici présent est venu pour la même chose, mater des jolies filles. Je vois pas pourquoi je devrais être plus le centre de l’attention qu’un autre pervers. Oui, je trouve que ça fait pervers quand même cette ambiance. C’est pas du tout mon kiffe. J’aurai préféré un truc privé. Ah oui ça les strip tease fait par ma petite copine je dis pas non. Y’a pas beaucoup de filles qui m’ont fait ce plaisir dans ma vie. Juste deux pour dire la vérité. Ma plus longue relation, Diana, et puis y’a eu Angelina. Je crois que c’est son prénom qui revient le plus quand il s’agit de choses un peu foufou niveau sexe que j’ai fait.

La danse se termine enfin et mon cocktail est terminé. Il m’en faudrait un autre. Non. En fait je crois qu’il faudrait qu’on s’en aille. J’ai mis quelques petits billets dans les sous vêtements de Jennifer pour jouer le jeu, mais c’est Lene qui s’est occupé de la plupart de la monnaie. Je fais un petit sourire à Jennifer quand elle nous quitte et je me tourne vers Lene.

« On peut rentrer maintenant ? »

Une fois que j’ai dit ça je me rends compte que je sonne comme un gosse qui en a marre et qui veut juste s’en aller. Mais je m’en fou.

« Enfin, on peut rester encore un peu si… Si tu me paies plus de danse. »

De toute façon y’a plus de billets, donc je devrais être tranquille de ce côté là. Sans ces danses, l’endroit n’est qu’un bar avec un show dénudé. Le show ne me dérange pas, les filles sont loin.

Yup. Jennifer vaut son pesant d’or. Les doigts de Lene la démangent au moment même où la blonde commence à se déhancher. Insérer des billets partout où c’est possible, ça la rend fébrile. Un peu comme les gens à Vegas qui ressentent le besoin de mettre toute leur monnaie dans des machines à sous. Sauf que là, c’est des billets de cinq dollar et un string. Chacun son truc. Il arrive même à Kane d’en mettre parfois. Ce qui amuse tout particulièrement Lene parce qu’en le faisant, il donne l’impression de toucher une femme pour la première fois. Elle ose pas se moquer, parce que le pauvre semble déjà bien mal. Pourtant, c’est pas comme s’il y’avait quoi que ce soit de gênant dans ce qui se passe. Les médias sont pleins de femmes nues. C’est juste que là, elle est sous son nez. Spectacle terminé. Jennifer ramasse ses vêtements, ses dollars et Lene ne manque pas de lui souhaiter une bonne soirée d’une voix des plus chaleureuses. La blonde partie, Lene revient à son verre quand Kane rouvre la bouche. Ou la ferme pour la rouvrir. Elle ne saurait trop dire s’il n’est pas resté bouche bée trop longtemps. « On peut rentrer maintenant ? » Elle lève les yeux vers lui, ça n’avait pourtant pas l’air de lui déplaire. « Enfin, on peut rester encore un peu si… Si tu me paies plus de danse. » Il se ravise. Et Lene ne peut s’empêcher de rire à ses propos. « Oh mon Dieu ! Naughty boy ! » Et elle rit, fort avant de se moquer verbalement. « On dirait un enfant qui demande plus de tour de manège. » Oui, elle a conscience qu’elle n’arrange pas les choses en se moquant mais, c’est naturel et aussi bizarre que ça soit, c’est bon signe venant d’elle. « Désolée jolicoeur, j’ai plus rien. Tu vas devoir te contenter de la scène principal, ce qui n’est pas si mal. » ajoute t-elle en pointant du doigts l’endroit entre les tables principales. « Mais bon, si tu préfères, on peut juste rentrer. Je te dépose chez ta copine contre un compte rendu détaillé demain matin ! » Et là, elle est sérieuse. Elle avale le reste de sa boisson très rapidement avant de prendre ses clés dans sa veste.

J’ouvre de grands yeux quand je réalise que j’ai fait un lapsus dans ma phrase. J’ai dit l’opposé de ce que je voulais et ça a le don de me rendre encore plus rouge que je ne l’étais. Peut être que c’était la danse qui m’avait donné chaud ? Non. Pas vraiment non. Et je sais que ça ne passera pas inaperçu chez Lene. Elle va vraiment croire que je veux plus de danses alors que c’est tout le contraire.

« Non mais je voulais pas dire… Ouais la scène principale ça suffira… »

Je marmonne presque pour moi plus qu’autre chose. J’ai vraiment très envie de prendre mon verre et de le coller à mon visage pour me rafraîchir mais j’aurai l’air tellement con. En fait mon verre est presque vide, donc ça ne doit pas être le must pour me faire du bien. Un peu d’air frais c’est ça qu’il me faut et pour cela ça veut dire sortir, donc partir. Ou bien fumer. C’est vrai que je pourrais m’en griller une, mais je n’ai pas pris de clopes avec moi. Je fume de plus en plus rarement ces derniers mois. On pourrait même dire que j’ai complètement arrêté vu le niveau. Cette fois ça m’aurait arrangé de tirer sur une clope. Parlant de tirer, Lene me propose de me déposer chez ma copine.

« Non mais je vais pas aller chez elle comme ça ! »

Mais je me lève déjà. Prenant son invitation à partir. Je ne lui laisse pas le choix de changer d’avis.

« Rentrons… Il est assez tard comme ça. »

Tard n’est qu’un euphémisme, et puis on est habitué à vivre à des horaires impossible avec nos gardes à la caserne. Donc c’est pas très recevable comme excuse. Je le sais. Mais j’espère que ça va passer. Au fond j’avais même pas besoin de sortir une excuse. Je m’en rends compte trop tard. Alors qu’on marche dans la salle pour rejoindre la sortie, je reprends la parole.

« Je te promets que tu seras la première informée quand j’aurai enfin couché avec elle. »

Je m’imagine déjà en train de lui envoyer le smiley aubergine et abricot pour lui faire comprendre que la chose est faite. Enfin, si c’est fait un jour. J’espère. On se retrouve dehors, l'air me fait vraiment du bien, j'espère dérougir rapidement. Je marche en direction de sa voiture et je me tourne vers elle.

« Et toi ? »

Je penche la tête en la regardant.

« C’est quand la dernière fois que t’as couché avec quelqu’un ? »

Je suis sûr que contrairement à elle, je ne serai pas la dernière personne de la liste. Un peu mon tour d’être curieux sur sa sex life.

Elle pourrait rester des heures à juste cafouiller avec le cerveau de Kane. C’était si drôle de l’embrouiller, de le voir qui ne sait pas quoi répondre. De le voir gêné en somme. Elle pourrait passer sa vie à l’embarrasser. Elle en est certaine que jamais elle ne se passerait de ce spectacle. « Non mais je voulais pas dire… Ouais la scène principale ça suffira… » Il soupire, mais finalement, c’est plutôt sur le départ que les deux vont s’orienter. La scène principale ne vaut pas le show privé et puis, elle aurait l’impression de faire des infidélités à Andy d’aller mater le spectacle principal avec quelqu’un d’autre. Boisson terminée. Veste récupérée. Elle n’a plus qu’à savoir où elle le ramène. « Non mais je vais pas aller chez elle comme ça ! » « Pourquoi ? » demande t-elle, affichant une mine qui montre qu’elle ne comprend pas pourquoi il s’offusque autant. « Y’a rien de mieux qu’un bon hard sex après avoir été turned on par Jennifer. Cette meuf là répare des libidos j’te dis ! » Ouais, la danseuse devrait être une psychologue du sexe ou quelque chose du genre, parce que Lene ne sortait jamais indifférente de cet endroit après l’avoir vu. « Rentrons… Il est assez tard comme ça. » conclut Kane, visiblement, il n’avait pas envie de s’étendre sur le sujet, sans doute très privé pour lui. Lene, elle, n’avait aucune gêne à aborder le sujet. Bon, elle ne se vantait pas mais y’avait quand même plus honteux que d’avoir tout ce qui faut qui marche de ce côté-là. « Ooh, fais pas le timide, c’est bon. Tu crois que je fais quoi dès que je te dépose ? » qu’elle lui demande alors qu’il commence à refaire le timide avec elle, ce qui ne lui plait pas. Être aller au strip tease ensemble, ça créé des liens. « Je te promets que tu seras la première informée quand j’aurai enfin couché avec elle. » Aaah, le genre de réponse qu’elle voulait entendre, parce qu’elle espérait bien que maintenant, ils étaient liés. « Je vais vouloir le moindre détail. C’est presque encore plus long à attendre que Lana & Clark dans Smallville. » qu’elle soupire avant d’éclater de rire devant sa comparaison qui manque de pertinence depuis des années. « Et toi ? » « Quoi moi ? » « C’est quand la dernière fois que t’as couché avec quelqu’un ? » Ses yeux se tournent vers lui, où plutôt vers le siège passager où il est assis. « Y’a deux jours, juste là où tu te tiens. » Toujours sans complexe, elle se dit que c’est tout de même le genre de confession dont elle ne se vantera pas, vu la personne avec qui elle était. « J’étais à un mariage y’a quelques semaines et depuis, je revois un vieux pote. Ça passe le temps. » Jules, ou le plus gros crétin qu’elle connaisse. Mais, il y’avait un avantage et Lene n’était pas dans une période où se faire chier à faire des rencontres l’intéresse. « Bon, je te ramène chez toi, c’est ta décision finale ? » qu’elle lui demande alors qu’elle arrive à la croisée des chemins.

« Y’a rien de mieux qu’un bon hard sex après avoir été turned on par Jennifer. Cette meuf là répare des libidos j’te dis ! » Ca sent le vécu cette affirmation. Je n’oserai pas demander plus de précision à ce propos, mais je ne l’oublierai certainement pas. Surtout que je viens de découvrir que Lene a un penchant pour les filles et… Je dois dire que ça m’excite pas mal. Mon esprit divague un peu, mais en même temps vu comme je suis en manque, c’est très facile pour moi de partir dans cette direction. Je sens que je vais me mater un bon porno lesbien une fois rentré chez moi. J’ouvre de grands yeux quand elle avoue qu’elle va sûrement s’amuser après m’avoir déposé. Si je ne voyais pas Nina je pense que je lui aurai proposé de rentrer avec moi, mais non, ce serait pas correct. Même si c’est vraiment très tentant. Lene est vraiment une très jolie fille. En même temps avec n’importe quelle fille c’est tentant pour moi ces derniers mois. Lene me dit qu’elle va vouloir tous les détails.

« Tu veux peut être une vidéo aussi non ? »

Elle m’a déjà vu en action, ça ne serait pas tant un scoop que ça au fond. Elle fait une référence à Smallville que je ne comprends pas véritablement parce que je n’ai pas vu cette série, mais je vois à peu près où elle veut en venir. En tout cas ça m’a rendu curieux et je lui demande à propos de sa sex life. J’apprends qu’elle a couché avec quelqu’un dans sa voiture (oui je ne vais pas dire « un mec » parce que tout est possible maintenant) (oui j’en reviens pas, cette fille est vraiment pleine de surprises). J’hoche la tête quand elle parle d’un vieux pote, ça me fait penser à moi et Angelina, sauf qu’on a pas remis ça nous. Bien que je n’aurai pas dit non. Je vais pour poser une question mais elle prend les devants.

« Si tu peux me ramener à la caserne. Y’a ma voiture là bas. »

Je la regarde, un peu pensif et je lui pose la question qui me brûle les lèvres.

« T’as une préférences pour les mecs ou les filles ? T’as déjà fait des plans à trois ? »

Sûrement cliché de demander ça à quelqu’un de bisexuel mais ça m’intrigue. Je suis partie dans un petit interrogatoire sans vraiment m’en rendre compte. J’enchaîne, ne lui laissant pas le temps de répondre à mes questions d’avant. Comme si j’attendais qu’elle réponde aux questions les plus récentes plutôt que les autres. Parce que oui faut avouer qu’elles étaient pas très intelligentes.

« Tu coucherais avec moi si j’étais pas avec quelqu’un ? »

Oops. Je sais pas quelle mouche m’a piqué mais j’avais envie de savoir. J’ajoute vite.

« Si tu dis oui je crois que ça va me torturer… »

Parce que j’en peux plus, je veux du sexe. Je me mets à fond dans le sport ces derniers temps pour penser à autre chose mais ça marche pas vraiment. Je sais pas pourquoi je sens qu’elle va dire oui juste pour me voir souffrir. Je la sens comme ça.

« Non mais honnêtement. »

Au cas où. Je suis sérieux et je la regarde sûrement trop intensément. Cette Jennifer m’a bien mis des étoiles dans les yeux avec ses petits seins parfait… Je donnerai mon père et ma mère pour un pelotage de seins là maintenant tout de suite.

Et elle joue encore plus avec les méninges du garçon en admettant sans aucune honte qu’elle a déjà prévu la suite de la soirée en ce qui la concerne, et que ça risque d’être animée. Elle le voit dans son regard, qu’il a des questions à lui poser et la situation la fait sourire, l’innocence de Kane la fait sourire. Le sujet de sa copine revient sur le tapis. Le fait qu’elle espère qu’il conclut enfin aussi. « Tu veux peut être une vidéo aussi non ? » « Et pourquoi pas ! » Qu’elle rétorque, amusée de sa boutade même si elle était plus de l’ordre de la réthorique, ça al faisait rire. « Juste un récit complet m’ira. Je t’achèterais des petits autocollants pour te féliciter. » Et elle se moque, encore. Kane est tellement plaisant à embêter. Il ne se vexe pas, il est gêné. C’est tout. « Si tu peux me ramener à la caserne. Y’a ma voiture là-bas. » Qu’il indique, alors qu’elle ne masque pas sa déception d’apprendre que Kane ne fera rien ce soir. Tout ça l’amène à se tracasser, elle le voit et sorti de nulle part, il commence à lui poser des questions. Le sujet est privé, bien qu’avec Lene, il n’y a jamais vraiment de tabou. Si elle ne note pas dans un cahier tous ses instants crapuleux, elle n’a pas de problème à en parler. Sauf peut-être du fait que ce soit avec Jules, mais Kane n’étant pas Matt, il n’y a pas de honte. « T’as une préférences pour les mecs ou les filles ? T’as déjà fait des plans à trois ? » Elle ouvre grand les yeux, surprise qu’il se risque à poser ses questions-là et pourtant, pas mal à l’aise pour un sous. Elle imagine que c’est juste de la curiosité mal placée. « Pour ta première question, je dirais que je n’en ai pas mais, tout dépend de si j’ai envie de m’imposer du challenge. Choper un mec est tellement plus simple que choper une fille. » La preuve en est de lui. Elle n’avait rien eu à faire, alors que lui avait galéré pour son intérêt. « Et pour ta seconde question. Toi, ne me dis pas que t’en as jamais fait ? Tout le monde a fait au moins une fois dans sa vie ! » Elle s’insurge un peu, mais pour un garçon aussi complexe que Kane, ça doit être un acte difficile puisqu’il serait capable de passer tout le long de l’acte à se demander s’il est actuellement en train de tromper les filles qui l’accompagnent avec l’autre. « Tu coucherais avec moi si j’étais pas avec quelqu’un ? » Visiblement, il a beaucoup de question. De ce qu’elle sait de lui, elle sait que la réponse ne l’aidera pas beaucoup. « Si tu dis oui je crois que ça va me torturer… » qu’il ajoute, c’est bien ce qu’elle pensait. « Alors ! Ne pose pas de question quand tu as peur des réponses. C’est complètement maso. » Grave. Il serait capable de pas en dormir pendant des jours. Elle le réalise, ce garçon aime se faire du mal. « Non mais honnêtement. » Il insiste, la voiture entre présentement dans le parking de la caserne et maintenant que le frein à main est actionnée, Lene peut lui répondre directement dans les yeux. « Je pourrais totalement grimper sur tes genoux maintenant. » Elle l’affirme sans honte, même s’il a une copine. C’est lui qui trompe, pas elle. Pourquoi culpabiliser ? « Seulement, je sais que si je fais ça, j’arrive pas à te décoller le rouge à tes joues et ça va alimenter encore plus les ragots au travail, ce que je ne peux pas me permettre. » Non, parce que c’était déjà bien assez difficile comme ça de faire sa place dans un monde mec, alors quand on commence déjà à avoir l’étiquette de salope de la caserne.