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 it came upon at midnight clear (hassan)

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Message(#)it came upon at midnight clear (hassan) EmptyVen 17 Nov 2017 - 10:59

« Bellevue Hill ! Ah ! On va pouvoir causer de la liquidation de tes biens immobiliers tante Clara. » Des mots bien savant dans la bouche d’une si petite fille, Clara n’en croyait pas ses yeux de s’être fait battre aussi facilement au Monopoly par une gamine qui n’avait pas encore atteint l’âge de raison. Derrière l’enfant, son père, qui avait été là pour conseiller ses placements riait aux éclats devant la mine déconfite de sa fille. Très mauvaise perdante, elle tente néanmoins de garder la face devant les enfants, ce qui se voit sur son visage et ne fait qu’accentuer le rire du patriarche de la famille. « Est-qu’on a perdu tante Clara ? » demande alors le plus jeune, posé sur ses genoux, les yeux encore innocent tournés vers elle, tandis que son aînée en est déjà à compter ses billets. Voilà qui lui fait mal au cœur d’avoir en plus à lui annoncer que oui, ils ont perdus la partie. « Oui mon chat, on a perdu. Mais, on est toujours meilleurs que ta sœur à Mario Kart tu sais ? » Bon, meilleur que papi en fait, mais elle n’allait pas le dire. « Vous avez joué tout l’après-midi, maintenant que c’est fini, vous allez jouer dehors, papa, tu n’as pas des choses à faire plutôt que de te moquer ! » Le regard réprobateur d’Olivia face à son père qui se moquait d’elle ne faisait qu’accentuer l’aura de maman qui entoure Olivia. Le jeu rangé dans sa boite, les enfants dehors, elle souffle. Cette partie a été vraiment trop longue. « Comment ça se fait qu’ils aient encore la foi d’aller jouer dehors après des heures de Monopoly. » dit-elle en s’étirant. Elle ne comprend pas. Elle sait qu’à l’heure âge, elle aurait probablement été vannée, bonne pour la sieste. L’envie de se dégourdir avant d’avoir à reproduire la même chose en étant assise pendant plusieurs heures de repas se fait sentir à nouveau alors elle se lève pour mettre la main à la pâte. « C’est Noël, ça les fait tenir debout. » ajoute Qasim, nullement inquiet pour les enfants qu’on entend déjà rire dehors alors qu’elle le rejoint pour l’aider à finir d’essuyer la vaisselle. « Olivia m’a dit que tu n’avais pas invité Nicolas ce soir ? » Il avait toujours eu le talent de lui faire parler des sujets dont elle ne voulait pas parler, son petit ami était tout en haut sur la liste, mais Qasim est quelqu’un de prévenant et ne la connait pas assez bien comme Olivia et papa pour savoir que Clara garde son jardin secret, très secret. « Non. » fait-elle en posant le plat, décidée aux premiers abords à ne pas en dire plus, mais ayant tout de même envie de converser avec son beau-frère. Elle se décide à expliquer. « Sa sœur a accouché, ils habitent à Adelaïde. Je ne pouvais pas lui demander de rester ici et je n’avais pas envie d’aller là-bas donc a décidé de fêter Noël chacun de notre côté. C’est pas très grave. » Elle hausse les épaules. Elle a l’air de s’en foutre comme de l’an 40 et il y’a sûrement une part de vérité dans l’image qu’elle renvoie. « Vous rattraperez ça au nouvel an. » ajoute t-il, sans lui montrer qu’elle n’a pas une réaction de copine normal ou sans chercher à lui faire comprendre que c’est mal, juste pour être encourageant. « Oui, on verra. De toute, j’aurais pas le choix. » Mauvaise volonté à nouveau, mais là, la conversation est interrompu par la porte qui sonne. Sans qu’il n’ait le temps de répondre, Qasim est interrompu par les deux nabots qui traversent à toute vitesse la cuisine. « On ne court pas dans la cuisine ! » Mais trop tard, ils sont déjà à la porte en train d’hurler le prénom de leur oncle fraichement arrivé. « Clara ! Hassan est là ! » annonce Ava à la porte avant de repartir, la jeune femme n’a qu’à sortir les mains de l’évier pour rejoindre le reste de la famille dans le salon.
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Message(#)it came upon at midnight clear (hassan) EmptyJeu 4 Jan 2018 - 13:21

« Ne commence pas à me lancer ce genre de regard, bougre d’andouille … » La voix trahissant la pointe d’attendrissement derrière le regard faussement réprobateur, Hassan avait regardé Spike s’asseoir dans son panier seulement pour reposer sur lui ses deux yeux malheureux que les oreilles basses terminaient de compléter avec théâtralité. « Comédien. » Levant les yeux au ciel, Hassan avait terminé de lasser ses chaussures puis attrapé la télécommande pour éteindre la télévision, avant de faire un rapide détour par la cuisine pour remplir la gamelle de Spike d'eau fraîche et de retourner dans son bureau pour y déposer les clefs de sa moto. Les cadeaux des plus petits – et des plus grands – ayant déjà fait le trajet jusqu’à leur destination l’avant-veille lorsque Qasim était passé chez lui avec sa voiture, Hassan n’avait les mains prises que des ghraybeh préparés en fin de matinée et de la bouteille de vin choisie grâce aux conseils avisés de la voisine, sommelière de son état et assurément beaucoup plus calée dans ce domaine qu’Hassan qui n'en avait jamais bu une goutte. Nul besoin donc qu’il n’enfourche la moto pour parcourir ce qui à pieds ne représentait qu’un petit quart d’heure de marche entre sa maison et celle du père d’Olivia, où Davis et Jaafari se réunissaient ce soir-là pour dîner. D'eux-mêmes les deux frères Jaafari n’avaient jamais fêté Noël avant de rencontrer leurs épouses respectives, fête originairement chrétienne que ni leurs parents ni même les Khadji ne célébraient, mais outre l’aspect religieux qui s’y prêtait le réveillon de Noël constituait l’excuse d’un repas familial et festif que les deux frangins avaient fini par adopter avec bienveillance, le rituel d’un passage par la mosquée le vendredi qui précédait Noël et auquel Amjad Khadji se joignait lui aussi terminant selon eux de les dédouaner.

La cavalcade qui avait suivi le moment où il avait sonné audible jusque sur le perron, c’est sans surprise que le brun avait découvert neveu et nièce lorsque la porte s’était ouverte, Ava la première sautillant pour obtenir un bisou tandis qu’Olivia débarrassait Hassan du tupperware de biscuits et de la bouteille, après l’avoir gratifié d’une accolade chaleureuse « Plus ils grandissent moins ils tiennent en place. » Laissant échapper un soupir, la blonde avait roulé des yeux avec amusement et commenté « On se demande bien de qui ils tiennent ça. » qui leur avait arraché un éclat de rire commun, car à ce sujet les deux garnements tenaient indubitablement de leur père. Hissant Medhi dans ses bras, le brun avait pris le chemin de la cuisine où sa nièce s’égosillait déjà « Clara ! Hassan est là ! » pendant que le benjamin se tortillait dans les bras de son oncle en montrant du doigt la boîte de biscuits « C’est quoi dans la boîte ? On peut en avoir un ? » Ebouriffant sa tignasse avant de le reposer par terre, Hassan avait répondu « C’est pour après le dessert. » auquel Qasim avait ajouté presque aussitôt « Et seulement pour les enfants sages. » avec une sévérité feinte qui avait pourtant arraché aux deux enfants un regard à moitié déconfit, débarquant de la cuisine avec Clara à sa suite. « Oh boy, c’est là que les choses se gâtent. » avait de son côté laissé échapper Davis père avec un amusement non dissimulé « Ça vaut aussi pour les grands enfants et les adultes, papa. » déclarant cela avec amusement Olivia avait souri avec tendresse lorsque Qasim avait déposé une main bienveillante sur son épaule. « Mais maman, il a été sage pendant le Monopoly papy, je l'ai bien surveillé tu sais ! » Et l’aplomb et les certitudes de la demi-portion, finalement, avaient provoqué un éclat de rire général.

Retournés dehors pour dépenser leur trop-plein d'énergie, frère et sœur s'égosillaient joyeusement pendant que les adultes préparaient le repas. Pendant que le patriarche et Qasim masterisaient l'art de l’allumage de barbecue Olivia avait entrepris de mettre la table sur la terrasse, pendant que Clara et Hassan avaient investi la cuisine et s'étaient lancés dans le pelage-découpage des crudités et la disposition dans des plats de ce qui devait l'être. « Il a enfin quitté son costume de Spider-Man. » avait fait remarquer le brun à Olivia à propos de Medhi lorsqu'elle était venue chercher un couteau manquant à l'appel « Oh, c'est parce que là il est déguisé en Peter Parker, il est sous couverture. C'est l'excuse avancée par son père pour le persuader de s'habiller correctement. » Sifflant son admiration d'un air amusé, il avait suivi la sœur aînée des yeux tandis qu'elle quittait la cuisine, puis reposé son regard sur la cadette « Vous avez vraiment réussi à les faire tenir en place pendant toute une partie de Monopoly ? Je vais t'engager comme nounou pour me filer un coup de main la semaine prochaine. » Comme chaque année Qasim et Olivia s'accordaient une dizaine de jours de vacances en amoureux et laissaient leur progéniture sous bonne garde familiale. Les ennuis de santé des pères Davis et Khadji ajoutant une dose de fatigue conséquente, les deux enfants restaient pour la deuxième année consécutive chez leur oncle et apportaient un peu de gaîté à cette maison d’ordinaire trop calme. « Comment ça va, ton père ? » avait-il finalement questionné avec précaution en jetant un œil par la fenêtre, persuadé d'obtenir de Clara une réponse plus objective que s'il la posait au principal intéressé.
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Message(#)it came upon at midnight clear (hassan) EmptyMar 9 Jan 2018 - 4:55

Les questions de Qasim lui trottent encore dans la tête alors que tout le reste de l’assemblée semble courir pour accueillir le dernier invité. Nicolas n’est pas là et elle ne fait même pas semblant d’agir comme si cela lui faisait quelque chose. Si elle l’aime, elle n’arrive pas à l’imaginer au sein de cette famille et l’idée qu’il vienne participer au repas de fête avec les siens, n’arrive pas à faire son chemin dans l’esprit de Clara. Elle a bien vu quand Qasim l’a regardé qu’il devait penser qu’elle faisait là une petite amie bien horrible de ne pas chercher à être avec lui à cette date, et même si c’est ainsi qu’elle se sent, elle sait qu’elle n’en est pas là et qu’elle ne devrait pas se sentir brusqué par la façon dont les autres estiment ce qui est normal ou non. Mais tel le messie, l’arrivée d’Hassan met fin à la discussion et aux pensées qu’elle a provoqué dans la tête de Clara. Les enfants courent vers leur oncle, ça s’embrasse, ça parle, Clara reste spectatrice de la scène tout en s’en amusant. Il faut admettre que pour leurs âges (et surtout après s’être mangé une partie de Monopoly) les enfants sont vraiment énergiques et bavards en ce jours de l’année. Attendant sagement son tour de dire bonjour, Clara finit par s’avancer auprès du dernier arrivé, l’embrasse sur la joue en le saluant calmement, ce qui constitue un virage à 360° avec l’accueil tout juste reçu par le trentenaire désormais débarrassé de ses victuailles et des enfants qu’Olivia a entretemps renvoyé jouer dehors dans l’espoir un peu vain de les fatiguer assez pour que la soirée soit plus calme.

De nouveau au calme au sein de la cuisine, les adultes retournent à leur programme d’adulte, c’est-à-dire préparer le repas en attendant que l’heure vienne, ce qui ne se fait pas sans mal vu toutes les invitations à venir jouer que reçoivent Clara et Hassan alors qu’ils épluchent tout légume posés sur la table. Les enfants sont une source de distraction et certainement que leur programme de la journée est plus emballant, mais tout deux tiennent le coup et arrivent à les convaincre que plus tard aura lieu. « Il a enfin quitté son costume de Spider-Man. » fait remarquer Hassan à Olivia, lorsque celle-ci est de passage dans la cuisine, Clara n’ajoute rien mais son visage en dit long sur combien il avait été compliqué de trouver la combine pour convaincre le petit dernier d’être habillé normalement, au moins pour aujourd’hui. « Oh, c'est parce que là il est déguisé en Peter Parker, il est sous couverture. C'est l'excuse avancée par son père pour le persuader de s'habiller correctement. » Et ça avait marché, y’avait qu’à espérer que ça prenne plus souvent maintenant parce que si aujourd’hui, il avait cédé et que la combine était nouvelle, pas sûre que ça fonctionne indéfiniment. « Vous avez vraiment réussi à les faire tenir en place pendant toute une partie de Monopoly ? Je vais t'engager comme nounou pour me filer un coup de main la semaine prochaine. » Elle lâche un rire jaune, s’il savait que ça avait demandé beaucoup de patience de sa part de pouvoir les tenir pendant la partie et que, c’était surtout grâce à la patience d’ange de son père que ça avait tenu.  « Tu sais, si tu cherches l’élu qui a obtenu ce miracle, tu t’adresses au mauvais Davis. » Qu’elle lâche, honnête sur le fait qu’elle est comme lui, elle se laisse facilement envahir par les enfants. « A vrai dire, si ça a marché, c’est parce que Medhi était tellement absorbé par l’apprentissage des règles et du jeu, qu’il a pas eu le temps de penser à autre chose, quant à Ava, elle était avec papa et maintenant, elle est assez grande pour se rappeler qu’elle doit veiller à ne pas l’épuiser, donc ça a été. » A son grand désarroi, parce qu’en acceptant, elle ne pensait pas que ça irait jusqu’au bout. C’était sans compter sur le fait que papa Davis adore le jeu et sait qu’il est imbattable. « Je suis aussi surprise que toi, d’ailleurs, je ne sais pas ce qu’ils mangent mais je me serais attendue à ce qu’ils dorment après la partie. » Et comme il sait, puisque c’est à ce moment-là qu’il est arrivé, aucune sieste n’a suivi. La sieste, c’est bon pour l’école et là, comme c’est les vacances, elle sait déjà qu’il sera impossible de leur faire fermer l’œil. « J’espère que tu t’rend compte que c’est tout sauf deux semaines de vacances qui t’attendent. » Elle se moque un peu, mais elle sait que comme l’année passée, elle risque d’être pas mal fourrée chez Hassan pour rendre service, ou au moins passer du temps avec les enfants. C’est vraiment le moment d’en profiter. « Comment ça va, ton père ? » finit-il par demander alors qu’au loin, on l’aperçoit se poser dans un canapé. « Pas trop mal. » lâche Clara, un peu plus évasive que précédemment sur la conversation avant d’ajouter. « Les médecins disent qu’il est en rémission, que tout va bien mais j’arrête pas de le trouver fatigué. Et bien sûr, fidèle à lui-même, il arrête pas de dire qu’il va très bien et me ressort les paroles du médecin pour que j’arrête de m’occuper de lui mais ça ne prend pas, donc je m’énerve et au final, je le fatigue encore plus. » Elle souffle, énervée rien qu’en abordant ce cercle vicieux et pensant que c’est pas le moment qu’il prenne les choses à la légère.
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Message(#)it came upon at midnight clear (hassan) EmptyMer 31 Jan 2018 - 5:30

Le plein d’énergie dont les deux bambins faisaient encore preuve à cette heure de la journée avait de quoi surprendre un peu, mais semblait s’expliquer en partie par la partie de Monopoly mentionnée et qui semblait s’être étirée sur une bonne partie de l’après-midi. Laissant à leurs parents le soin de les envoyer dehors pour se dépenser – probablement dans l’espoir qu’ils ne veillent pas trop longtemps en soirée dans l’espoir d’apercevoir un bout de barbe blanche ou de papier cadeau – Hassan avait suivi Clara dans la cuisine pour s’occuper des légumes prévus avec le barbecue. Le calme de la cuisine détonnant un peu avec les cris d’amusement qui émanaient du jardin, il s’était étonné de la capacité avec laquelle ils étaient parvenus à contenir l’énergie débordante devant une partie de jeu de société. Le Monopoly, qui plus est. « Tu sais, si tu cherches l’élu qui a obtenu ce miracle, tu t’adresses au mauvais Davis. » La gratifiant d’un sourire calme, le brun s’était saisi d’une des tomates, dont Olivia avait précédemment fait savoir que la moitié devaient finir en dés pour la salade, et l’autre moitié en quartiers pour les brochettes du barbecue. « A vrai dire, si ça a marché, c’est parce que Medhi était tellement absorbé par l’apprentissage des règles du jeu, qu’il a pas eu le temps de penser à autre chose, quant à Ava, elle était avec papa et maintenant, elle est assez grande pour se rappeler qu’elle doit veiller à ne pas l’épuiser, donc ça a été. » Il avait acquiescé ; Ava était de toute façon une fillette particulièrement dégourdie pour son âge. Et avec souvent à cœur de montrer l’exemple à son cadet. « Je suis aussi surprise que toi, d’ailleurs, je ne sais pas ce qu’ils mangent mais je me serais attendue à ce qu’ils dorment après cette partie. J’espère que tu t’rends compte que c’est tout sauf deux semaines de vacances qui t’attendent. » Le soupir faussement las, il s’était malgré tout empressé de secouer doucement la tête « Boh, ça m’occupera un peu. J’ai l’impression de n’avoir pas vu autre choses que des corrections de copies et de la paperasse ces derniers temps, si Spike n’était pas là pour me rappeler de mettre le nez dehors je ne serais pas sorti de chez moi depuis des lustres. » Pas qu’il n’en aurait véritablement eu envie cela dit, l’humeur ne suivait pas trop, mais en cela la présence de son compagnon à quatre pattes était peut-être aussi une aubaine, elle l’empêchait de se morfondre dans sa léthargie. « Mais j’ai déjà prévu de te compter dans la sortie à Dreamworld, ne crois pas que tu y échapperas. » Mais surtout, que ni l’un ni l’autre ne s’imaginent que quiconque croiraient qu’ils ne se servaient pas aussi des enfants comme d’une excuse pour pouvoir s’y rendre et en profiter largement eux aussi.

Tandis que dans le fond du jardin ils pouvaient entendre Qasim dissuader les enfants de courir trop près du barbecue bien qu’ils ne soient pas encore allumé, probablement pour ne pas semer en eux la mauvaise idée de le faire plus tard, Hassan avait adopté un ton un brin plus sérieux au moment d’évoquer l’état de santé du père des deux blondes. « Pas trop mal. » La réponse voulait tout et rien dire, sans que le brun se sente vraiment la légitimité de gratter plus loin. Et après quelques secondes Clara s’était finalement décidée d’elle-même à être un peu moins évasive « Les médecins disent qu’il est en rémission, que tout va bien mais j’arrête pas de le trouver fatigué. Et bien-sûr, fidèle à lui-même, il arrête pas de dire qu’il va très bien et me ressort les paroles du médecin pour que j’arrête de m’occuper de lui mais ça ne prend pas, donc je m’énerve et au final, je le fatigue encore plus. » Tristement familière, la situation avait étiré sur le visage d’Hassan un sourire compatissant, après quoi il avait reposé son couteau sur la table et s’était levé pour prendre une éponge près de l’évier. « C’est normal qu’il soit un peu fatigué, faut le temps que la machine se remette en route … Du moment qu’il n’abuse pas trop. » Un brin de fatigue ne faisait pas toujours que du mal, cela aidait à rééduquer le corps et cela pouvait même aider un peu le sommeil, à condition de ne pas tomber dans l’excès. « Il a peut-être juste besoin de s’occuper l’esprit. » Nettoyant les pépins de tomates ayant glissé hors de la planche à découper, il avait passé l’éponge sous l’eau et était revenu s’asseoir à sa place. « Je ressassais beaucoup, au début, et quand on s’occupe on pense moins. » Technique de l’autruche, certes, mais qui avait en partie fait ses preuves. « J’amènerai les enfants ici pour qu’il les voit, ça sera moins fatiguant pour lui que de prendre sa voiture et de faire le trajet jusqu’à chez moi. » Hassan n’habitant pas si loin, objectivement, mais s’il s’agissait d’une fatigue que l’on pouvait éviter au père de Clara cela ne coûtait pas grand-chose de s’organiser pour. S’attaquant à un poivron vert, le couteau à nouveau en main, il avait observé Clara à la dérobée quelques instants avant de reprendre d’un ton prudent « J’ai comme l’impression que c’est plutôt à toi que j’aurais dû demander si ça allait, en premier lieu. Tout est ok ? » A moins que la santé de son père soit la seule chose qui donnait à la blonde l’air de couver un souci, auquel cas Hassan ne lui en jetterait pas la pierre non plus.
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Message(#)it came upon at midnight clear (hassan) EmptyVen 2 Fév 2018 - 2:26

Et elle le met en garde. Un après-midi avec les enfants et elle est déjà crevée à l’idée de faire autre chose que de passer la soirée en famille à siroter un bon cocktail et en mangeant un barbecue (bon cela dit, ça reste le jour de Noël, ça ne doit pas aider à ce que les enfants se calment) donc passer deux semaines entière avec eux à la maison. Elle adore ses neveux, elle sait qu’elle les aurait pris ici avec plaisir, si la situation de Davis père n’était pas ce qu’elle est, mais il n’empêche qu’elle est intérieurement bien contente qu’ils aillent chez leurs oncles, juste parce que ça lui évite les batailles pour aller au bain et pour aller au lit. « Boh, ça m’occupera un peu. J’ai l’impression de n’avoir pas vu autre choses que des corrections de copies et de la paperasse ces derniers temps, si Spike n’était pas là pour me rappeler de mettre le nez dehors je ne serais pas sorti de chez moi depuis des lustres. » L’aveux n’est pas encourageant, c’est dit sur le ton de la rigolade et elle imagine qu’il pointe dans son discours un problème d’emploi du temps qu’une réelle envie de ne pas mettre le nez dehors, mais tout de même, elle ne peut s’empêcher de s’inquiéter, de vouloir savoir s’il a tout ce qu’il faut.  « Mais j’ai déjà prévu de te compter dans la sortie à Dreamworld, ne crois pas que tu y échapperas. » Qu’il poursuit, comme si ça allait être une corvée d’aller à Dreamworld, elle n’arrive pas à empêcher le rire que lui procure l’idée d’avoir à se faire trainer de force jusqu’au parc d’attraction, mais elle joue le jeu. « Je vais devoir me préparer psychologiquement. » Comme dans un sous-entendu où la tâche allait être difficile. En soi, ça allait être dur pour Hassan qui prend le risque d’emmener trois enfants au lieu de deux. Quoique, dans ce genre d’endroit, on est jamais sûrs de qui est vraiment l’adulte. « Mais tu sais, je serais en vacance aussi jusqu’à février. Si tu as besoin de quelqu’un pour tenir la deuxième laisse (et là, elle ne parle pas de Spike) tu m’appelles. »

Un instant de demi-silence se pose, si tout est très calme dans la cuisine, ce n’est pas le cas du jardin d’où les rires et les cris proviennent. Papa Davis semble absent, probablement parti se reposer un peu en attendant la soirée. De s’en être rendu compte, Hassan s’enquiert de sa santé, ce qui ne fait pas beaucoup parlé Clara de prime abord. Cela devient difficile quand l’on doit répéter les mauvaises nouvelles, bien qu’en soi, le fait qu’il soit en rémission n’en soit pas une, mais d’en parler fait remonter pas mal d’inquiétudes qui l’habitent et donc elle se passerait bien volontiers. « C’est normal qu’il soit un peu fatigué, faut le temps que la machine se remette en route … Du moment qu’il n’abuse pas trop. » Et c’est bien parce qu’Hassan sait de quoi il parle qu’elle laisse calmement ses paroles la rassurer un peu. La même chose sortie d’autres bouches n’avaient pas le même effet chez elle. Chez les autres, elle pense simplement qu’il ne s’agit que de phrases bateau que l’on répond quand son interlocuteur a un membre de sa famille malade, rien de plus. Clara a beaucoup de mal à croire que d’autres peuvent compatir. « Il a peut-être juste besoin de s’occuper l’esprit. » Oui, et ça, elle le lui répète. Qu’il doit trouver autre chose que de regarder le sport à longueur de journée mais ça sort de ses oreilles aussitôt dit, papa Davis n’avait jamais été un homme avec beaucoup d’amis. Ses filles lui avaient pris toute sa jeunesse et maintenant qu’elles sont adultes, il a du mal à trouver une occupation qui ne soit pas en lien direct avec la télévision. « Je ressassais beaucoup, au début, et quand on s’occupe on pense moins. » Elle soupire, elle le sait bien. Le souci, c’est que ce n’est pas d’elle que le déclic doit provenir. « Je sais, et j’essaie un peu de lui donner envie de faire quelque chose mais, à chaque fois, il a toujours la bonne réponse et bon, je ne peux pas passer tous mes vendredis soir à l’emmener au stade pour qu’il se sorte devant un match de rugby. » Déjà, parce que le stade n’a pas une telle programmation, et enfin, parce que son salaire de conseillère d’orientation y passerait. « Il faudrait que je lui trouve quelque chose, mais bon, c’est pas si simple, il faut que ça l’intéresse sur le long terme. » Et c’est là que père et fille se ressemblent plus qu’on ne le pense, parce que papa est aussi volubile qu’elle dans ses passions.  « J’amènerai les enfants ici pour qu’il les voit, ça sera moins fatiguant pour lui que de prendre sa voiture et de faire le trajet jusqu’à chez moi. » annonce Hassan, ce qui provoque un hochement de tête de la part de Clara, puis il ajoute. « J’ai comme l’impression que c’est plutôt à toi que j’aurais dû demander si ça allait, en premier lieu. Tout est ok ? » Elle s’interrompt dans son tranchage de légume. On lui demande toujours comment papa va. Quand on lui demande à elle, c’est généralement le « ça va » d’un début de conversation, mais jamais rien d’honnête. Elle hausse les épaules, à vrai dire, tout va bien en surface, c’est juste la situation qui l’épuise. « Oui, je vais bien. C’est juste que, la situation m’occupe beaucoup l’esprit. J’ai vraiment peur tu sais Hassan ? » Qu’elle appuie, parce qu’au fond, c’est ça qui lui mange son énergie, le mot cancer et le fait que son père semble le prendre à la rigolade. « C’est mon seul parent. » Qu’elle ajoute, comme pour illustrer ses propos. La difficulté de s’imaginer perdre la personne qui l’a élevé. « Je me fais probablement du soucis pour rien. » Qu’elle poursuit, avant que tout ce qu’elle partage ne s’affiche sur son visage, qu’Olivia le voit et que cela devienne une vraie discussion sur ses états d’âme, ce qu’elle aimerait par-dessus tout éviter. Et elle reprend un légume, qu’elle recommence à trancher jusqu’à ce qu’elle se rende compte que le tas a maigri. « Tu sais s’il y’a autre chose à faire ici ? » Oui, parce que c’est pas le moment pour qu’elle retourne avec les autres.
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Message(#)it came upon at midnight clear (hassan) EmptyMar 20 Fév 2018 - 15:50

Cela annonçait sans aucun doute deux semaines tout sauf de tout repos, mais dans un certain sens c’était un peu ce qu’attendait – ce qu’espérait – Hassan. S’il avait matière à s’inquiéter concernant la manière dont il passerait son été, ce n’était pas tant pour sa période chargée d’oncle baby-sitter que pour le mois qui suivrait, et qu’il ne savait toujours pas comment il allait occuper. Il se connaissait suffisamment pour savoir que passer le reste de l’été enfermé avec uniquement Spike pour le forcer à sortir à allure régulière était un travers dans lequel il avait de grandes chances de tomber s’il ne se donnait pas un sérieux coup de pied aux fesses, et pour autant il ne parvenait pas à se motiver. Il continuait de faire l’autruche en se persuadant que le mal finirait par passer, la sensation de vide par s'estomper, mais au fond de lui il n’était pas si dupe. Mais pour l’heure trop content de continuer à noyer le poisson, il avait informé Clara de son intention d’emmener les enfants au parc d’attraction, et du fait qu’il la comptait déjà d’office comme participante à cette expédition. « Je vais devoir me préparer psychologiquement. » Sourire en coin, il avait assuré « Je n’en attendais pas moins de toi. » d’un ton narquois avant de rajouter en reprenant un peu de sérieux « Ils ne sont pas au courant, par contre, alors motus. » Parce qu’il n’était pas question que l’un et l’autre se privent du petit plaisir de voir les yeux des deux bambins s’écarquiller lorsqu’ils comprendraient que ce n’était pas à la plage que la voiture les emmenait. « Mais tu sais, je serais en vacances aussi jusqu’à février. Si tu as besoin de quelqu’un pour tenir la deuxième laisse, tu m’appelles. » Laissant échapper un rire, il avait malgré tout acquiescé avec vigueur et raillé « Deal. Dis adieu à tes quinze jours de tranquillité. » tout en sachant bien qu’elle ne s'en formaliserait pas et déplorait probablement autant que lui qu’Olivia et Qasim habitent trop loin pour pouvoir profiter d’eux et de leur marmaille plus souvent. « J’aurais besoin de quelqu’un pour aller à la plage avec nous, de toute façon. Je n’ai pas envie de fatiguer ton père ou Amjad. » D’ordinaire il aurait compté sur l’un ou l’autre en sachant qu’ils se seraient pliés à l'exercice avec plaisir, mais tous les deux avaient eu leur lot d’ennuis de santé ces deux dernières années. Et pour autant Hassan ne voulait pas prendre la responsabilité d’emmener seul les enfants à la plage, puisque se sachant incapable de se mettre à l’eau et encore moins de nager en cas de pépin.

Parlant du père de Clara, celle-ci était apparue soucieuse et s’était un instant arrêtée sur la tendance de l’homme à utiliser le « ça va » comme une ponctuation automatique sans qu’elle ne puisse être certaine qu’il s’agissait bel et bien de la vérité. Bien placé pour jauger le comportement après avoir  usé des mêmes stratégies à l’aube de sa rémission – pour le résultat très mitigé que l'on connaissait – le brun tentait malgré tout d’arrondir les angles et d'apporter un début d'explication. « Je sais, et j’essaie un peu de lui donner envie de faire quelque chose mais, à chaque fois, il a toujours la bonne réponse et bon, je ne peux pas passer tous mes vendredis soir à l’emmener au stade pour qu’il se sorte devant un match de rugby. Il faudrait que je lui trouve quelque chose, mais bon, c’est pas si simple, il faut que ça l’intéresse sur le long terme. » L'air compatissant, Hassan séchait cependant à trouver une idée qui ferait tilt, ne connaissait pas le père de la blonde suffisamment personnellement pour être au fait de ce qu'il aimait ou non en dehors du rugby. « Pourquoi pas des cours de dessin, ou de cuisine ? » Lui-même ne semblait pas convaincu, il peinait à imaginer monsieur Davis observer une corbeille de fruits pendant des heures un crayon à la main. « Du bénévolat, je ne sais pas ... » Cela avait fonctionné pour lui, mais le tempérament n’était probablement pas le même. « Il a déjà essayé de prendre rendez-vous avec un des psy conseillés par l’hôpital ? » Hassan était persuadé de déjà connaître la réponse à cette question, si Qasim n’avait pas été derrière lui de façon excessive à ce sujet il ne l’aurait probablement jamais fait, et si la première psy à laquelle il avait eu affaire n’avait pas arrangé sa situation le second avait su trouver la bonne façon de travailler avec Hassan pour empêcher que les prochains moins ne riment à nouveau avec dépression et suicide.

La discussion avançant et le brun réalisant que Clara affichait au final un air bien plus soucieux que son paternel, il s’en était un peu voulu de ne pas avoir pensé plus tôt à lui demander comment elle allait, de son côté, et il avait tenté de rectifier le tir. « Oui, je vais bien. C’est juste que, la situation m’occupe beaucoup l’esprit. J’ai vraiment peur tu sais Hassan ? C’est mon seul parent. » Il avait acquiescé avec douceur, compatissant mais ne souhaitant pas la noyer de paroles rassurantes simplement par principe et pour meubler son inquiétude. « Je sais. » Reposant son couteau sur la table il avait ajouté « Mais ta sœur et toi êtes sa seule famille aussi, je suis sûr qu’il fait ce qu’il faut pour prendre soin de lui et ne pas vous donner plus de raisons de vous faire du souci. » Bien qu’elles s’en feraient forcément, inutile de se leurrer, et c’était bien normal. « Je me fais probablement du soucis pour rien. » Attrapant un nouveau légume, Clara avait profité de cet intermède pour changer de conversation et questionner avec un intérêt presque exagéré « Tu sais s’il y’a autre chose à faire ici ? » Ne sachant pas aussi bien qu'elle comment était organisée la cuisine, il s’était contenté d’indiquer « Il y a encore la marinade pour la viande à faire. » puis d’ajouter en y repensant « Et je crois qu’Olivia a mentionné une salade de riz. » Sans compter les probables biscuits apéritifs et toasts dont l’aînée Davis avait déjà indiqué s’être occupée, ainsi que le dessert : toute la table aurait de quoi se coucher plus que repus, et les deux enfants seraient probablement au lit plus rapidement qu’ils ne l'espéraient, direction le lendemain matin et les cadeaux qui attendraient sagement au pied du sapin. « Tu as une préférence ? » demandait-il enfin, pour en revenir à leur to do list culinaire.
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Message(#)it came upon at midnight clear (hassan) EmptySam 24 Fév 2018 - 17:06

Et ce sont les arrangements qu’ils n’avaient pu faire plus tôt qui tombent. Travaillant dans l’éducation, Clara comme Hassan bénéficient de véritable vacance d’été, là où d’autres gens normaux comme leurs chers frère et sœur respectif doivent s’atteler à travailler, nourrir leur famille, et visiblement tout deux semblent bien décidés à en faire quelque chose, à profiter de leur neveu. Bien rapidement, Clara se retrouve prise dans les projets de vacance d’Hassan et ce n’est pas pour lui déplaire, si elle a  conscience qu’elle n’aura pas la patience de s’occuper des petits monstres pendant deux semaines entières (parce que clairement, Clara, les gosses, c’est bien parce que ceux-là ont de l’ADN commun avec elle que ça passe), elle sait également qu’avec Hassan dans les parages, c’est bien plus simple. Il est posé, réfléchi et parvient à beaucoup mieux se faire apprécier des enfants qu’elle, qui a tendance à rapidement aller dans vers l’autorité. « Je n’en attendais pas moins de toi. » Alors qu’elle accepte de venir, venant que cela sera une réelle torture alors que pas vraiment. (Quoique, un parc d’attraction l’été, n’est pas la définition du paradis non plus.) « Ils ne sont pas au courant, par contre, alors motus. » Qu’il ajoute, ce qu’il fait bien avant qu’elle ne fasse une bourde devant les enfants. « Promis, je serais une tombe. » Et elle fait le signe de la clé que l’on jette sur ses lèvres, avant de se proposer à participer à d’autres sorties du genre. Passer du temps en famille, autre qu’à entendre son père ruminer devant le sport ne peut pas lui faire de mal. « Deal. Dis adieu à tes quinze jours de tranquillité. » A ses quinze jours d’ennuis oui, mais ça, elle le garde pour elle, histoire d’avoir encore un peu droit à l’image de jeune fille de vingt-sept ans qui profite à fond de la vie en sortant avec les copines et en allant partout. Si seulement. « J’aurais besoin de quelqu’un pour aller à la plage avec nous, de toute façon. Je n’ai pas envie de fatiguer ton père ou Amjad. » En effet, ça l’arrangerait même elle aussi qu’il ne dérange pas Davis père, bien qu’il serait ravi de venir. Elle n’aimerait pas le savoir trop longtemps dehors au soleil. « On fera ça alors ! Il est temps que quelqu’un leur raconte ce qu’est le surf de toute façon. » Qu’elle fait remarquer, bien qu’elle ne soit pas une grande pratiquante, qu’elle n’ait pas touché à une planche depuis l’adolescence, on parle d’un sport presque national que tout australien se doit de connaitre un peu.

Causant parents, Hassan en vient rapidement à s’enquérir de l’état de Davis père, qui malgré qu’il semble cacher sa situation sous des fou-rire n’est clairement pas en bonne santé. Conjoncture qui fait soupirer Clara, parce qu’elle y insiste, totalement impuissante. « Pourquoi pas des cours de dessin, ou de cuisine ? » Et ses yeux répondent à sa question, l’air de lui demander s’il est sérieux avec sa question où s’il veut juste se moquer d’elle. Ce genre d’activité, c’est bon pour les célibataires en mal de personne et elle n’aurait pas de problème à ce qu’il y aille, il est malheureusement trop au courant de ce cliché pour accepter d’essayer. « Du bénévolat, je ne sais pas ... » « J’ai proposé à l’école du quartier qu’il s’occupe d’entrainer les poussins au football. Je ne sais pas si ça l’intéresserait et je ne sais pas si il les intéresserait. Sa fierté le ferait refuser s’il voit que c’est une de mes tentatives de le sortir de son fauteuil. » Enième soupir. C’est qu’il sait être buté, tout le temps et qu’après presque quatre ans de surveillance et de soins, Clara baisse les bras à trouver des idées. « Il a déjà essayé de prendre rendez-vous avec un des psy conseillés par l’hôpital ? » Cette fois, elle lui épargne le regard de celle qui lui demande s’il est sérieux. Il a déjà du mal à accepter d’aller voir le médecin qui suit l’état de son cancer, parce que pour lui tout va bien. Les mecs dans le déni, ça consulte pas les psy. « Non, il me dit que s’il devait raconter sa vie, il tiendrait un journal intime. » Et elle soupire, parce que c’est idiot comme réponse. « Je pense qu’il qu’à attendre le déclic. Même si ça parait optimiste, ou trop résigné, je ne sais pas. »

Et peut-être que c’est cet aveu-là, qui fait réagir Hassan, qui le pousse à lui demander si elle va bien. Globalement, hormis la peur qu’elle a aux tripes de perdre son seul parent, et probablement la seule personne (hormis Olivia, mais cette dernière n’est pas toujours à disposition) qui l’aimera, même en apprenant la terrible personne qu’elle est.  « Je sais. » Qu’il répond, alors qu’elle tente de ne pas perdre la face, de ne pas donner d’indice à Olivia pour s’interroger, parce qu’elle a toujours été douée pour deviner les états d’âmes de sa cadette. « Mais ta sœur et toi êtes sa seule famille aussi, je suis sûr qu’il fait ce qu’il faut pour prendre soin de lui et ne pas vous donner plus de raisons de vous faire du souci. » Elle hausse les épaules. Très probablement que cet air détaché qu’il se donne est là pour dédramatiser la situation, lutter contre ses angoisses. Elle ne sait pas. Son père est la seule personne qu’elle n’arrive pas à comprendre. « Peut-être. Je pense qu’il ne peut rien faire qui fera disparaître ce sentiment. » Hormis obtenir une rémission complète, mais ça, elle ne le saura qu’il vit trente ans de plus. Pas non plus à l’aise dans cette conversation, elle finit par la balayer, admettre s’inquiéter pour rien et se renseigner sur la suite des opérations. « Il y a encore la marinade pour la viande à faire. » En voilà un qui avait suivi le programme de la soirée. « Et je crois qu’Olivia a mentionné une salade de riz. » Bien, voilà qui allait l’occuper encore quelques minutes à couper les légumes. « Tu as une préférence ? » « Je vais prendre la salade. La viande, c’est ton rayon et je m’en voudrais de rater la marinade et de faire échouer la parfaite cuisson que tu apporteras au dîner de ce soir. » Qu’elle commente, avant d’attraper plus de légume et de commencer à trancher. Elle lève rapidement les yeux vers le jardin, les enfants. Personne à l’horizon. « Mais dans tout ça, je ne t’ai pas demandé comment toi tu vas ? Tu n'as vraiment rien d'autres de prévu de tes vacances que de t'occuper des petits ? » Le sous -entendu qu'il devrait saisir l'occasion pour vivre un peu pour lui, découvrir ce que c'est qu'être un homme en santé,
célibataire, en vacance et encore relativement jeune, ce qui ne durera pas. « Je crains de ne pas avoir été assez présente cette année, ça a été ? »
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Message(#)it came upon at midnight clear (hassan) EmptyLun 12 Mar 2018 - 17:58

Tout à fait conscient des enjeux que les ennuis de santé de Davis père pouvaient avoir drainé avec eux chez ses deux filles, Hassan se sentait malgré tout un peu démuni et à court de cartouches au moment de se montrer rassurant, pas par désintérêt mais simplement parce qu’il se savait ne pas être un bon exemple de comment les choses pouvaient tourner une fois l’hôpital derrière soi. Il tâtonnait toujours sur sa propre situation en réalité, s’étant rendu coupable de plusieurs échecs, plusieurs tentatives infructueuses de donner un nouvel élan à son existence, et par conséquent s’il entendait et comprenait les inquiétudes de Clara il ne pouvait malgré tout pas jeter la pierre à son père ; Il compatissait, surtout. Dès lors hasardeuses et un brin maladroite, ses propositions avaient arrachées à la blonde un regard tout sauf convaincu, avant qu’elle ne fasse part de ses propres tentatives infructueuses. « J’ai proposé à l’école du quartier qu’il s’occupe d’entrainer les poussins au football. Je ne sais pas si ça l’intéresserait et je ne sais pas si il les intéresserait. Sa fierté le ferait refuser s’il voit que c’est une de mes tentatives de le sortir de son fauteuil. » Probablement, oui, mais si c’était la seule ombre au tableau Hassan était d’avis qu’il suffisait simplement de trouver la bonne façon de présenter la situation, pour qu’elle paraisse avantageuse aux yeux du paternel. « Commence par demander à l’école, et s’ils sont d’accord tu dis à ton père que l’école recherche quelqu’un. Il n’est pas obligé de savoir que c’est toi qui as démarché la première. » Il avait haussé doucement les épaules, tout n’était qu’une question de point de vue, et ce qu’on ne savait pas ne faisait pas de mal. Il n’avait pas été véritablement surpris en tout cas d’apprendre que l’homme refusait d’entendre parler de la possibilité de voir un psy. « Non, il me dit que s’il devait raconter sa vie, il tiendrait un journal intime. » Laissant échapper un soupir, elle semblait se résigner « Je pense qu’il qu’à attendre le déclic. Même si ça parait optimiste, ou trop résigné, je ne sais pas. » Et malgré cela on sentait la frustration dans sa voix, de ne rien pouvoir faire de plus, de ne rien réussir à faire de plus. « Ce que je vais dire va sonner extrêmement cliché. » avait-il prévenu, avant de reprendre « Mais tu ne peux pas aider quelqu’un qui n’a pas vraiment envie qu’on l’aide. Faut que ça vienne de lui. » Et par vraiment il voulait dire qu’il y avait un gouffre entre dire qu’on faisait des efforts, et véritablement se donner la peine d’en faire. « Le déclic viendra probablement quand vous vous y attendez le moins. Et ton père a suffisamment de recul pour que ça ne nécessite pas les mêmes extrêmes que moi, si ça peut te rassurer. » Pour le reste il n’y avait probablement qu’une impression constante d’inquiétude dont la blonde ne se débarrasserait pas, pour le simple fait que l’on ne cessait jamais complètement de s’inquiéter pour ses proches, comme tendait à le confirmer son « Peut-être. Je pense qu’il ne peut rien faire qui fera disparaître ce sentiment. » et le ton qui laissait entendre que le sujet était clos.

Revenant au sujet plus trivial du repas à préparer, et leur tas de légume diminuant à vue d’œil, la jeune femme s’était renseignée sur les autres tâches à terminer avant le soir, et lui laissant le choix entre la salade de riz et la marinade pour le barbecue Clara avait décidé « Je vais prendre la salade. La viande, c’est ton rayon et je m’en voudrais de rater la marinade et de faire échouer la parfaite cuisson que tu apporteras au dîner de ce soir. » Sourire amusé sur les lèvres, Hassan s’était par conséquent mis en quête des différents éléments nécessaires à la marinade, dans une cuisine qu’il connaissait à force presque aussi bien que la sienne. Reprenant sa besogne avec les légumes, la blonde avait de son côté repris « Mais dans tout ça, je ne t’ai pas demandé comment toi tu vas ? Tu n'as vraiment rien d'autres de prévu de tes vacances que de t'occuper des petits ? » et s’il la connaissait suffisamment pour savoir qu’il ne s’agissait pas d’un véritable reproche, le brun voyait malgré tout dans la question de Clara une pointe de jugement quant à un probable manque d’enthousiasme dans le fait de ne pas utiliser leurs neveux comme une excuse à tout et n’importe quoi. « Pas grand-chose, non. J’avais songé partir quelques jours à l’étranger, mais … Je ne sais pas. Pas envie. » Il avait haussé les épaules, disons qu’il avait des débuts d’élan de motivation à faire des choses et d’autres, mais il y avait toujours un monde entre songer à faire quelque chose et véritablement l’entreprendre. On remettait au lendemain, au surlendemain, et finalement on se retrouvait à la fin des vacances d’été sans avoir eu le temps de dire ouf. « Je crains de ne pas avoir été assez présente cette année, ça a été ? » Y’avait ce qui ressemblait à une petite pointe de culpabilité dans le ton qu’elle avait employé, et chassant cette idée d’un bref geste de la main il avait répondu « Plus ou moins, oui. » désireux de ne pas raconter de mensonge, mais n’ayant pas non plus envie de jouer dans l’apitoiement. « Y’a eu des hauts et des bas, mais dans l’ensemble, ça a été. » avait-il finalement repris, en croisant le regard peu convaincu de la blonde tandis qu’il mélangeait d’abord miel, huile d’olive et vinaigre balsamique dans un bol, en le sujet Joanne lui faisant l’effet d’un éléphant dans la pièce qu’il évitait grossièrement. « Le temps me dure un peu de Yasmine, c’est tout. Mais je sais qu’elle culpabiliserait si elle le savait, alors je ne dis rien … Et puis c’est une chouette opportunité pour elle. » En dépit des mauvaises raisons pour lesquelles elle avait décidé de dire oui, en premier lieu.
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Message(#)it came upon at midnight clear (hassan) EmptyVen 16 Mar 2018 - 18:22

Parler avec Hassan des ennuis de santé de Davis-père a comme un goût de tabou. Déjà parce que, vu le passif du garçon, cela semble être comme une grosse entrée dans son intimité en traitant du sujet en c- parce que même si elle sait, elle n’est ni Qasim ou Olivia et n’a jamais commis l’impudence d’en demander trop sur ses états d’âmes et que même en ne traitant pas de lui elle a l’impression de lui en demander trop. Et enfin, parce que papa n’aime pas qu’on en parle, que ça le fâche et comme les enfants sont à la maison, c’est une raison de plus pour qu’on ne perde pas leur jeunesse à leur parler de maladie. Clara parle calmement, bien que la situation lui amène tout sauf de la quiétude. « Commence par demander à l’école, et s’ils sont d’accord tu dis à ton père que l’école recherche quelqu’un. Il n’est pas obligé de savoir que c’est toi qui as démarché la première. » Elle penche la tête sur le côté, signe qu’il marque un point et qu’elle devrait faire comme il a dit. Après tout, elle n’est pas obligée de dire toute la vérité, mais juste de modérer ses propos pour qu’il ignore qu’elle est derrière tout ça. « Tu as raison. Je vais l’amener comme ça. » Et maintenant, il ne restera plus qu’à espérer que papa prenne à l’hameçon, ce qui n’est pas gagné parce qu’il s’enferme dans une pensé où, il va bien, il n’y a aucun soucis à se faire. Ce qui faux. Ou, du moins, ne sonne pas vrai. « Ce que je vais dire va sonner extrêmement cliché. » Qu’il répond, alors qu’elle lui explique que le vieil se refuse à voir un psy, par fierté, par peur de l’inconnu ou juste parce que ces derniers ont mauvais image. « Mais tu ne peux pas aider quelqu’un qui n’a pas vraiment envie qu’on l’aide. Faut que ça vienne de lui. » Elle soupire. Il a raison, une fois encore. Et le pire, c’est qu’elle le sait ça, parce que c’est son travail d’aider et que les gamins à l’école, qui ne veulent pas de sa main tendue, elle ne peut rien faire de plus. « Le déclic viendra probablement quand vous vous y attendez le moins. Et ton père a suffisamment de recul pour que ça ne nécessite pas les mêmes extrêmes que moi, si ça peut te rassurer. » Et elle a envie de croire Hassan, qui est sûrement le mieux placé dans la maison pour avoir un avis objectif, mais ce n’est pas comme ça que ça marche et pour toute réponse, elle ne fait qu’exposer la fatalisme de sa façon de sentir les choses : ça ne changera pas.

Et finalement, par la même occasion qu’ils changent de plat à préparer, elle change de sujet. Elle n’avait pas vu Hassan depuis un long moment, et quand même bien qu’elle doute qu’il lui soit arrivé un truc aussi marquant qu’une leucémie, elle ne saurait dire où il en est dans sa vie. Les légumes recommandés pour la confection de la salade de riz se tenant face à elle, elle se lève de son siège pour commencer la cuisson du riz. Elle allait l’oublier, et sûr qu’une fois de plus, Olivia se serait moqué de ce sens de l’organisation qui sait être une blague, alors que dans la vraie vie, elle tient tout de façon très ordonnée. « Pas grand-chose, non. J’avais songé partir quelques jours à l’étranger, mais … Je ne sais pas. Pas envie. » Elle fronce les sourcils, ne comprenant pas comment on peut planifier un truc aussi excitant pour n’avoir pas envie quelques secondes plus tard. « Tu sais, si tu as peur pour Spike, ça ne me dérangera pas de le prendre en pension. » Qu’elle signale, sachant qu’il ne doit pas être question de ça mais mettant ainsi de côté toute excuse facile qu’il trouverait à redire sur sa prochaine réflexion. « Cela fait longtemps que tu es lunatique comme ça ? Je veux dire, on planifie rarement un truc qui ne fait pas envie. » Elle fait la moue en le regardant, avant de revenir prendre place face à ses légumes pour ne pas gêner son passage dans la cuisine. C’est ainsi qu’elle cherche à savoir si tout va bien. « Plus ou moins, oui. » Voilà qui sous couvert d’honnêteté ne répond pas vraiment à sa question. « Y’a eu des hauts et des bas, mais dans l’ensemble, ça a été. »Loin d’elle l’idée de forcer à lui décrire l’intégralité de son année, car après tout, son constat semble positif et qu’il n’y a rien dans l’attitude de Qasim qui lui laisserait pensé qu’il y’a quelque chose de pas normal chez Hassan en ce moment. « Le temps me dure un peu de Yasmine, c’est tout. Mais je sais qu’elle culpabiliserait si elle le savait, alors je ne dis rien … Et puis c’est une chouette opportunité pour elle. » Qu’il annonce, la surprenant quant au fait que Yasmine lui manque autant alors que pour Clara, elle vient à peine de partir. « Dis-toi que là où elle est, elle respire un peu et met un peu de distance avec les assauts continuels de Fatima pour lui trouver quelqu’un. » Bon, on positive à sa façon. Cette dernière l’amuse particulièrement. « Je l’ai croisé l’autre jour à l’épicerie, elle m’a posé plein de question sur Nicolas et s’il ramenait des collègues à la maison. Elle m’a fait rire parce que même si sa fille est sur un autre continent, elle ne perd pas le Nord. » Non, à se demander le level de pression qui est sur les épaules de l’infirmière pour ce qui touche à sa vie sentimentale. « Mais, je suppose que tu as des nouvelles, elle rentrera plus vite que tu ne le penses. » Du moins, c’est ce qu’elle lui souhaite en posant le coup de couteau final sur ses légumes. Ne reste plus au riz qu’à refroidir. « Bon, est-ce que tu penses qu’on commence à mettre la table, ou on attend un peu avant de dire qu’on a terminé ? »
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Message(#)it came upon at midnight clear (hassan) EmptyDim 22 Avr 2018 - 10:12

Noyant les inquiétudes qui semblaient la prendre en tenaille en ce qui concernait son père, Clara s’était attaquée à la confection de la salade de riz en même temps qu’elle s’était intéressée au cas d’un Hassan que l’ennui mortel de sa propre vie désolait sans qu’il ne parvienne pour autant à se résoudre à en sortir. Comme s’il s’y sentait trop englué pour pouvoir avancer sans la sensation désagréable d’être entravé, comme en témoignait par exemple cette envie momentanée de prendre de vraies vacances, chose qui n’était plus arrivée depuis la fin de son mariage, pour finalement renoncer au dernier moment comme un cheval refusant un obstacle. « Tu sais, si tu as peur pour Spike, ça ne me dérangera pas de le prendre en pension. » Que lui avait alors proposé Clara avec gentillesse, pensant sans doute en toute bonne foi que le problème venait de là ou d’un quelconque autre souci d’organisation. « Cela fait longtemps que tu es lunatique comme ça ? Je veux dire, on planifie rarement un truc qui ne fait pas envie. » avait-elle finalement ajouté en toute bonne foi, marquant un point et s’attirant le regard dubitatif et un brin dépité d’Hassan tandis qu’il tentait d’expliquer « Je ne sais pas trop. J’étais en train de me renseigner pour acheter des billets d’avion, et finalement je me suis dit ‘qu’est-ce que tu vas aller faire là-bas, tout seul ?’ … ça m’a semblé ridicule. » Sur le papier ça ne ressemblait pas foncièrement à une mauvaise idée, pourtant, ce ne serait même pas la première fois qu’Hassan s’embarquait dans un voyage en solitaire, mais à ce moment-là tout ce qu’il avait été en mesure de s’imaginer c’était tourner en rond dans sa chambre d’hôtel comme un lion en cage, chose qu’il n’avait pas besoin d’être à des milliers de kilomètres pour accomplir à la perfection. S’attaquant à la marinade supposée accompagner la viande du barbecue au moment du repas, il avait éludé par des réponses vagues la volonté de sa belle-sœur de savoir comment il allait et c’était contenté d’une réponse en demi-teinte qui voulait tout et rien dire à la fois. Expliquant sa baisse de régime par l’absence de Yasmine pour mieux éviter les autres composantes de sa morosité, il avait acquiescé face aux paroles raisonnables de la blonde « Dis-toi que là où elle est, elle respire un peu et met un peu de distance avec les assauts continuels de Fatima pour lui trouver quelqu’un. » et esquissé un semblant de sourire. Fatima ne changerait jamais. « Je l’ai croisé l’autre jour à l’épicerie, elle m’a posé plein de question sur Nicolas et s’il ramenait des collègues à la maison. Elle m’a fait rire parce que même si sa fille est sur un autre continent, elle ne perd pas le Nord. » Secouant la tête comme on se résignerait devant un enfant qui continuait à sauter dans les flaques d’eau malgré qu’on lui ait déconseillé de le faire, il avait affirmé « C’est précisément pour ça qu’elle ne leur a jamais présenté, l’autre, là. » sans chercher à cacher la pointe de dédain que lui inspirait l’ex petit ami de l’infirmière. Sans compter que le concerné n’aurait jamais été au goût des parents Khadji – il n’était pas musulman – et ça Yasmine le savait très bien. « Mais Fatima ne perd jamais le Nord à ce sujet, elle aurait créé un empire si elle avait monté une agence matrimoniale. » Et l'espace d’un instant imaginer la maman marocaine tenant d'une main de fer ce genre d'entreprise lui avait arraché un rire. « Elle fait la sourde oreille quand je lui dis que je n’ai pas l’intention de me remarier. » avait-il néanmoins soupiré, se demandant s’il parviendrait un jour à le faire rentrer dans son crâne. Pour en revenir à Yasmine, Clara avait finalement ajouté « Mais, je suppose que tu as des nouvelles, elle rentrera plus vite que tu ne le penses. » et bien qu’il n’en soit pas persuadé Hassan avait acquiescé d’un signe de tête. « Bon, est-ce que tu penses qu’on commence à mettre la table, ou on attend un peu avant de dire qu’on a terminé ? » Terminant tout juste ses petits mélanges de chimiste pendant que la jeune femme venait à bout de la salade, Hassan avait hésité en arborant une mine boudeuse « On est en train de savourer nos derniers instants de tranquillité, c'est ça ? » bien qu’elle comme lui sachent très bien qu’il ne le pensait pas vraiment. Pas totalement. Et comme pour appuyer la réalité Ava avait déboulé dans la cuisine au même moment « On mange quaaand ? » suivie de près par Olivia à qui un soupir las avait échappé « Tout va bien ? » S’appuyant un instant contre le plan de travail, la mère de famille avait secoué la tête en assurant « Oui oui, ça va. La chaleur me monte juste un peu à la tête. » et devant l’air pas totalement convaincu de sa sœur et de son beau-frère elle avait ajouté « Je vais me servir un verre d'eau, et ensuite j’emmènerai les enfants se débarbouiller à l’étage avant le repas. » Mettant dans l’évier ce qui attendrait la corvée de vaisselle, Hassan avait proposé « J’me charge des deux monstres pendant que tu restes un peu au frais ici, si tu veux. Et quand je redescends on s'occupera de mettre la table. » La seconde partie de la phrase adressée à Clara, le brun était ainsi monté à l’étage avec les deux enfants, laissant les deux sœurs toutes seules à la cuisine tandis qu'au jardin Qasim et monsieur Davis semblaient venir à bout de l’installation et de l'allumage du barbecue. Et une bonne heure plus tard seulement la table avait été dressée sur la terrasse, tandis que le soleil disparaissait derrière les arbres et permettait doucement à l’air de redevenir un peu plus respirable. L’énergie des enfants diminuant à mesure qu’ils engloutissaient comme des ogres, Qasim avait guetté les premiers signes de bâillements et d’yeux qui se frottaient pour décréter qu’il était temps pour Medhi et Ava de rejoindre leurs lits. Les protestations des deux concernés calmées à coups de promesse que s'ils dormaient le Père Noël arriverait plus vite, les deux enfants avaient fait le tour de la table pour embrasser leur grand-père, leur tante et leur oncle avant de rejoindre leur chambre en compagnie de Qasim, bientôt relayé par Olivia de retour parmi eux une dizaine de minutes plus tard. « Medhi soutenait qu’il n’était pas fatigué, mais il dormait déjà à poings fermés avant que je termine de border sa sœur. » avait-elle fait remarquer en souriant avec tendresse en reprenant place à table. « Tu étais pareille, petite. » avait alors fait remarquer le père de Clara à cette dernière « Tu refusais d'aller au lit et écarquillais grand tes yeux même s’ils étaient rouges de fatigue, et finalement à peine on t’avait mise au lit qu’il n’y avait déjà plus personne. » tout en laissant échapper un léger rire, avant de resservir son verre en proposant au préalable au reste de la table de remplir le leur. Prenant le temps de boire une gorgée Qasim avait alors annoncé « Maintenant que les petits sont couchés, on a quelque chose à vous dire. » en laissant son regard glisser sur son épouse pour qu’elle prenne la parole.
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Message(#)it came upon at midnight clear (hassan) EmptyLun 30 Avr 2018 - 9:03

Je restais plutôt silencieuse. J’avais parlé de papa, de mes inquiétudes et l’idée que toutes mes pensées et mes frayeurs soient percées à jour par Hassan, parce que quelque part, j’avais besoin d’en parler surpasse de loin tout ce que je pouvais craindre d’autre. C’était comme ça, je parlais et dès que je m’en rendais compte, je me fermais comme une huître prête à débattre de la vie de la personne en face de moi pour cacher ma gêne, non pas que ce soit par simple tentative de déviation et sans intérêt de ma part, c’était juste trop et je préférais de loin être dans ma bulle de personne attentive que de faire un pas de plus en dehors de cette zone de confort en béton armé. « Je ne sais pas trop. J’étais en train de me renseigner pour acheter des billets d’avion, et finalement je me suis dit ‘qu’est-ce que tu vas aller faire là-bas, tout seul ?’ … ça m’a semblé ridicule. » Y’avait rien de ridicule dans ce qu’il disait et la grimace que j’affichais à ce moment-là devait le souligner sans que j’ai à le faire verbalement. J’ai toujours aimé ça moi, prendre des vacances seules en célibataire, c’est le meilleur moyen de rencontrer du monde et de passer un bon moment sans devoir s’occuper d’un éventuel partenaire de voyage atteint de tourista. « Rencontrer des gens. Vivre à fond. Prendre du temps pour penser à toi seul. Relativiser. Tu peux faire plein de choses seules, il faut juste sauter le cap. » Et pour une fois, je pouvais tout de même appuyer que je savais de quoi je parlais, j’étais partie en gamine solitaire au Japon, j’y avais vécu deux ans et si le côté solitaire n’avait que très peu bougé pendant le séjour, j’étais revenue en femme adulte et responsable. Bon, était-ce le moment de l’appuyer ? A y réfléchir, si Hassan devait prendre plus de maturité en voyageant, il reviendrait probablement avec une barbe et trente ans de plus. « Tu t’es pas posé autant de question en partant en Iran, et pourtant, ça s’est très bien passé et tu étais seul. » Certes, pas là-bas, mais pouvait-il mettre un peu d’effort à essayer de saisir mon point de vue ? Je jurais sur le moment de lui sauter à la gorge si j’avais encore droit à une excuse facile. Mais au lieu de ça, on est juste passé à un sujet de conversation tout autre, Hassan me partageait que Yasmine lui manquait et si je ne savais pas précisément le fond de leur relation, je sentais que c’était plus profond que ce qu’il partageait là, cependant, je n’étais pas à l’aise à en parler avec lui ou à lui poser plus de question. C’était privé. C’était les affaires de mon beau-frère et comme j’aurais eu horreur qu’il se mêle des miennes, je n’allais pas dans les siennes. Et puis, l’occasion était trop belle pour ne pas lui confier ma rencontre avec Fatima survenue quelques jours plus tôt. Cette femme m’avait toujours fasciné, pour elle, le couple, la famille, c’était ce qui rendait heureux. Je ne comprendrais jamais comment elle continue de penser de la sorte avec tout ce est arrivé sur nos familles respectives. « C’est précisément pour ça qu’elle ne leur a jamais présenté, l’autre, là. » Je savais de qui il parlait, je n’avais pas trouvé l’ancien copain de Yasmine si mauvais que ça pour l’avoir simplement croisé mais de voir le dégoût qu’il inspirait à Hassan suffisait à confirmer les pensées que j’avais eu plus tôt. « Mais Fatima ne perd jamais le Nord à ce sujet, elle aurait créé un empire si elle avait monté une agence matrimoniale. » Et le pire, c’est qu’il disait probablement vrai. Cette femme, elle savait faire les choses et probablement qu’Hassan y trouverait son compte s’il était prêt. « Tu sais, on l’ignore peut-être mais elle peut avoir un labo secret et être la femme derrière Tinder. » Que je balançais, à moitié sérieuse, parce que dès qu’il n’avait pas d’agence, j’avais imaginé la vieille femme quand un despote maléfique qui tenait le marché de l’amour dans sa main. « Elle fait la sourde oreille quand je lui dis que je n’ai pas l’intention de me remarier. » Parce qu’elle n’en croyait pas un mot. Tout comme, je n’en croyais pas un mot non plus car si Hassan ne recherchait pas de relation sérieuse, alors il nous présenterait une nouvelle copine tous les huit jours. Mais, je n’ajoutais pas ma pensée, si c’était simple de conseiller des adolescents parce que j’avais partagé leur vécu, faire preuve de sagesse avec Hassan était bien plus ardue parce que je n’avais aucune idée de sa situation et finalement, au lieu de répondre, je proposais juste qu’on profite de l’instant avant de retourner dans le bain bruyant avec les enfants. « On est en train de savourer nos derniers instants de tranquillité, c'est ça ? » Et là encore, mon visage répondait à la question sans que je n’ai à dire un mot, oui, nous ne serions plus tranquille avant un long moment. « On mange quaaand ? » Ava avait surgi dans la cuisine, provoquant au passage un sourire sur mon visage, confirmant que désormais, le calme était une chose que l’on pouvait oublier. Est-ce que pour autant c’était une mauvaise chose ? « Tout va bien ? » Olivia semblait fatiguée, rien qui ne m’avait alertée sur le moment. Ses enfants étaient des boules de nerfs et on était en été, le soleil épargnait personne « Oui oui, ça va. La chaleur me monte juste un peu à la tête. » Qu’elle expliquait, si je ne sentais pas qu’il y’avait anguille sous roche, j’avais quand même un peu peur qu’elle ait pas fait attention et qu’elle ne puisse pas faire noël avec nous. « Je vais me servir un verre d'eau, et ensuite j’emmènerai les enfants se débarbouiller à l’étage avant le repas. » Mais elle s’était assise et à ce geste, Hassan avait répondu avant que je ne réagisse. « J’me charge des deux monstres pendant que tu restes un peu au frais ici, si tu veux. Et quand je redescends on s'occupera de mettre la table. » J’acquiesçais avant d’apporter à ma sœur le verre d’eau qu’elle n’avait pas demandé, mais qu’elle ne s’était pas servi pour autant. C’est ainsi que nous sommes restées face à face pendant quelques minutes où elle m’assurait qu’elle allait bien. Je connaissais ma sœur et je savais que si elle allait bien, elle n’insisterait pas autant. On sent là les prémices de la maman qu’elle était – est toujours – et qu’elle avait également incarné avec moi avant d’avoir mes neveux. Je ne disais, vexée qu’elle fasse autant de secret. (Alors que, soit dit-en passant, je ne me gênais pas pour en avoir pour elle mais je le cachais mieux que ça) Hassan était redescendu et entre temps, je m’étais attelé à préparer tout ce qu’il y’avait à poser sur la table pour qu’il n’y ait plus qu’à le faire. Olivia était restée dans le salon, à tête reposée, pendant tout ce temps et j’avais laissé Ava nous aider parce qu’elle avait insisté. Le repas avait pu commencer et les sujets de conversation avait varié jusqu’à ce que l’attention se porte aux deux petits et au sommeil qui pointait le bout de son nez. Sans attendre, les parents avaient pris la relève, j’avais pu rester à table avec papa et Hassan, où l’on avait déjà pu partager nos plans du Nouvel An que le couple marié revenait déjà parmi nous. Difficile à croire que la veille, border les enfants avait pris beaucoup plus de temps. « Medhi soutenait qu’il n’était pas fatigué, mais il dormait déjà à poings fermés avant que je termine de border sa sœur. » avait-elle énoncé en gagnant sa place, papa avait pris la parole. « Tu étais pareille, petite. » Je n’avais pas connu cette époque, mais savoir qu’Olivia était elle aussi dissipée était toujours un plaisir à entendre, elle qui avait toujours soutenu qu’elle avait été sage comme une image avec papa. « Tu refusais d'aller au lit et écarquillais grand tes yeux même s’ils étaient rouges de fatigue, et finalement à peine on t’avait mise au lit qu’il n’y avait déjà plus personne. » Au moins, elle ne peut pas nier son fils. « Maintenant que les petits sont couchés, on a quelque chose à vous dire. » avait annoncé Qasim, ce qui avait automatiquement froncé mes sourcils. Je n’aimais pas le ton, surtout parce que depuis quelques temps, la nouvelle qui suivait était bien funeste. J’avais jeté un coup d’œil à papa furtivement, au moins pour déceler s’il avait un doute ou si pire, si ça pouvait le concerner mais il semblait aussi en alerte que nous. « Rien de grave ? » J’avais demandé, en observant le visage d’Olivia après m’être rappelé qu’elle n’avait pas été en très grande forme quelques minutes plus tôt et en me rappelant également que c'est comme ça qu'avait commencé la conversation où ils annonçait déménager à Sydney. « Vous quittez pas le continent ? »
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Message(#)it came upon at midnight clear (hassan) EmptySam 19 Mai 2018 - 8:36

Cela n’avait aucun sens au fond, il s’interdisait certaines choses et bridait certains désirs, certaines perspectives, et il se rendait compte qu’il ne saurait même pas expliquer pourquoi. Il était devenu ce genre de personne qui tergiversait et se cherchait des excuses, le genre de personne qu’il avait toujours refusé de devenir, et face à cela les paroles de Clara sonnaient presque comme un sermon qu’il avait besoin d’entendre « Rencontrer des gens. Vivre à fond. Prendre du temps pour penser à toi seul. Relativiser. Tu peux faire plein de choses seules, il faut juste sauter le cap. » C’était le genre de speech qu’il aurait tout à fait pu dispenser à autrui, et finalement le « Tu t’es pas posé autant de question en partant en Iran, et pourtant, ça s’est très bien passé et tu étais seul. » ajouté par la blonde l’avait laissé songeur. Le coup de fourchette terminant de lier en silence les ingrédients de la marinade, il ne s’était pourtant contenté que d’un « Je ne sais pas si j’étais parti en Iran pour de bonnes raisons, avec le recul. » avoué à demi-mot, et si la conversation en était restée là tandis que déboulaient dans la cuisine la fille puis la mère, le brun avait eu tout le loisir de cogiter à ce propos durant la suite de la soirée quitte à se faire interpeler une fois ou deux alors qu’il se retrouvait pris dans le flot de ses pensées. Passé dans la bonne humeur et englouti presque jusqu’à la dernière miette par les estomacs qui entouraient la table, le repas s’était terminé tranquillement et les plus jeunes avaient été envoyés au lit sous les vagues protestations des deux concernés, pourtant attrapés par Morphée à la vitesse de l’éclair si l’on en croyait les dires de leur mère lorsqu’elle était redescendue à table. Les éventuels verres encore à demi-pleins se vidant dans un soupir d’aise, les rires des jardins alentours portant parfois jusqu’à eux, Qasim avait laissé passer quelques instants avant de prendre un ton un brin solennel en annonçant que sa femme et lui devaient parler de quelques chose. Là où Hassan et le père d’Olivia s’étaient contentés d’un regard interrogateur qui invitait l’un ou l’autre à en dire plus, Clara avait questionné « Rien de grave ? » sans cacher la pointe d’appréhension qui était venue la piquer. Moins inquiet, car persuadé que le couple n’aurait pas choisi d’attendre le soir du réveillon de Noël pour annoncer une quelconque mauvaise nouvelle à leur famille, Hassan avait laissé son regard glisser de Clara aux deux époux tandis qu’elle questionnait à nouveau « Vous quittez pas le continent ? » Laissant échapper un léger rire, Olivia avait secoué la tête et assuré d’un « Mais non, bien sûr que non. » léger, la tête penchant sur le côté et cherchant un instant le regard de Qasim qui de lui-même s’était senti obligé de préciser d’emblée « C’est une bonne nouvelle. » comme pour calmer les éventuelles angoisses ambiantes. Et histoire de ne pas se faire prier plus longtemps la blonde avait enfin expliqué « J’attends un nouveau bébé. C’est tout récent, mais on a décidé de profiter de pouvoir vous le dire de vive-voix, plutôt que plus tard au téléphone. » Et outre le bref soupir de soulagement qui avait échappé aux trois autres, une lueur particulière semblait s’être allumée dans le regard du père d’Olivia et Clara lorsqu’il avait réagi « Mes enfants, vous n’auriez pas pu me faire un meilleur cadeau de Noël. » Et si l’instant d’après tout le monde embrassait tout le monde d’une humeur heureuse, Qasim avait tout de même trouvé un bref moment pour préciser « Les enfants ne sont pas encore au courant, en revanche. On préfère attendre un peu avant de leur annoncer. » et éviter ainsi qu’une gaffe ne soit commise durant leur reste de leur séjour estival. Et bien que profondément heureux pour son frère et sa belle-sœur, Hassan n’avait pu empêcher le pincement au cœur lorsque lui était revenue en pleine figure la réalisation du fait qu’aux enfants de son frère ne s’ajouteraient jamais ses enfants à lui, à son plus grand désarroi. Balayant cependant au plus vite cette pensée, qu’il jugeait hautement égoïste et malvenue, le brun avait attendu de retrouver sa place à table pour attraper son verre et terminer ce qu’il en restait, se laissant glisser à nouveau dans la peau du spectateur plutôt que de l’acteur de la tablée. « Parlant d’enfants, il serait peut-être temps d’aller mettre les cadeaux sous le sapin, pour demain matin. » avait finalement suggéré Olivia, en coupant ainsi court aux conversations qui avaient repris. Alors que le père se mettait ainsi en marche pour aller récupérer les cadeaux savamment cachés au garage, et qu’on abandonnait momentanément la table et le jardin, Qasim était resté en arrière pour prendre brièvement Hassan en aparté « Est-ce que ça va ? » jouant à celui qui ne savait pas, Hassan avait secoué la tête « Oui, pourquoi ? » Tu sais pourquoi, que voulait dire le regard que lui avait lancé son aîné avant d’ajouter « Je sais que ce n’est pas forcément facile pour toi, et je … » Secouant la tête son frère l’avait interrompu avant qu’il ne termine sa phrase « Bien sûr. Mais, vieux … ça ne me rend pas moins heureux pour vous. » et y avait ajouté l’un de ces sourires légers mais sincères que Qasim et lui avaient l’habitude d’échanger lorsque leur pensée dépassait ce qu’ils se sentaient capable de traduire avec des mots. « J’ai l’impression que les choses se remettent en place. Qu’on a tous enfin droit à un peu de répit. » avait alors avoué l’aîné du bout des lèvres. Et les dernières années avaient difficiles en effet, cristallisées par les ennuis de santé d’Hassan et du père des deux blondes, par ceux du père Khadji, et acquiesçant d’un signe de tête le brun avait assuré « Il était temps. » presque pour s’auto-persuader que les choses allaient durer, que le pire était passé. N’ayant pas quitté le jardin les mains vides les deux frères avaient par ailleurs amené les assiettes et les couverts à la cuisine, où Clara s’apprêtait semble-t-il à faire un brin de vaisselle. Et alors que Qasim rejoignait le garage Hassan était lui resté en arrière et avait proposé à sa belle-sœur « Tu veux un coup de main ? » malgré un désaveu bien connu pour la corvée de vaisselle, qu’il détestait plus que n’importe quelle autre tâche ménagère.
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Message(#)it came upon at midnight clear (hassan) EmptyMer 23 Mai 2018 - 14:20

Voilà qui allait très vite devenir une habitude chez la jeune femme que d’avoir peur qu’on lui annonce le pire dès qu’il y’a une nouvelle à partager. Ces dernières années n’avaient pas été remplie de bonnes augures et malgré elle, elle n’avait pu s’empêcher de poster directement la question liée à ce mystère plutôt que d’attendre que le couple joue avec le suspense. Si papa et Hassan semble très serein quant à ce qui se dit, elle l’est moins. Un pressentiment comme ça. Rien d’autre. « Mais non, bien sûr que non. » réagit aussitôt Olivia, plus amusée par la question de Clara que bousculée par le ton qu’elle a adopté. « C’est une bonne nouvelle. » précise Qasim, et là, Clara se prend à espérer que ce sera l’annonce inverse de sa question, qu’ils sont en projet de revenir s’installer à Brisbane mais c’est tout autre chose qui sort des lèvres de sa sœur, nouvelle qui a de quoi la surprendre sur le moment. « J’attends un nouveau bébé. C’est tout récent, mais on a décidé de profiter de pouvoir vous le dire de vive-voix, plutôt que plus tard au téléphone. » Clara était d’un naturel très secret mais Olivia lui partageait tout. Passé l’annonce de la nouvelle et la pensée qu’elle n’était même pas au courant qu’ils avaient des projets d’un troisième enfant, elle se prépare à se réjouir, comme tout l’monde. Un troisième neveu n’allait pas pour lui déplaire. « Mes enfants, vous n’auriez pas pu me faire un meilleur cadeau de Noël. » affirme papa, bien heureux de la nouvelle avant que Qasim ne précise un point assez important. « Les enfants ne sont pas encore au courant, en revanche. On préfère attendre un peu avant de leur annoncer. » Elle hausse les épaules en signe d’accord, juste après terminé son étreinte avec sa sœur et de commencer à reprendre sa place, mouvement qu’Olivia interrompt en faisant remarquer. « Parlant d’enfants, il serait peut-être temps d’aller mettre les cadeaux sous le sapin, pour demain matin. » Oui, c’est vrai. Et alors qu’Olivia et papa se mettent en mouvement pour aller chercher leurs propres cadeaux, Clara décide de commencer à débarrasser la table pour que ce soit ça de faire pour plus tard. Elle ira chercher ses présents un peu plus tard. « Est-ce que tu crois que c’est nécessaire de mettre les biscuits ? On dira aux enfants que le père Noël les a mangés ? » demande papa, tenant l’assiette dans ses mains quand Clara les rejoint aux salons « Ils sont bien joli en tout cas. » Qu’elle commente en passant à côté, on y trouve toute sorte de décoration et là, on retrouve bien la passion familiale pour la nourriture belle à regarder. « Oui, Ava les a décoré avec soin. » répond Olivia avant de reprendre la seconde suivante, celle où Clara porte déjà à sa bouche le biscuit « Mais, je les ai cuisiné, sinon j’avais peur du résultat. » Et à raison, qu’elle se retient de penser aussitôt que le biscuit touche son palet. Olivia a très certainement brûlé le beurre et Clara parvient miraculeusement à éviter la grimace. « Ah ! » Qu’elle fait, tout en déglutissant et en avalant d’une traite ce qui reste de biscuit pour ne pas avoir à reproduire cette expérience une troisième fois. « T’as bien fait ! » Qu’elle ajoute, pour ne pas la vexer avant de commencer à regretter que Spike, le chien d’Hassan ne soit pas là pour qu’elle fasse tomber l’assiette accidentellement « Du coup, je peux goûter ? » demande papa, et immédiatement, la réaction de Clara, sous couvert d’une surprotection justifiée, se fait entendre. « Non, papa, c’est pas bon pour toi ! » Mais ça, c’était sans compter qu’il ne comprendrait pas ce regard qui tente de lui indiquer le piège sans qu’Olivia ne remarque. « Juste un ? » Qu’il demande, comme une faveur, comme un enfant qui re-voudrait du dessert. « Clara, tu ne vas pas lui interdire de manger des biscuits le soir de Noël ? » intervient Olivia, dont le ton maternel qui fonctionne aussi sur elle l’amène à céder. « Comme tu veux, mais je t’assure, ils ne sont pas bon pour toi. » Qu’elle précise à son père, qui devrait comprendre dans quelques secondes.« N’importe quoi ma fille ! » Et la minute suivante se fait silencieuse. Olivia ajuste les cadeaux au sapin et Clara regarde attentivement son père qui, heureusement, n’est pas regardé par sa fille aînée à ce moment précis parce qu’il est bien incapable de cacher son dégout. «  Mais tu as raison. Juste un. » Qu’il ajoute, avant de saisir l’assiette, pour probablement s’en débarasser sans que la grande blonde ne s’en rende compte. Après avoir déposé ses paquets, la conseillère revient en cuisine où la vaisselle l’attend. Elle suppose que vu son état et le coup de fatigue dont elle a fait preuve un peu plus tôt, elle ne peut pas demander à Olivia un coup de main. « Tu veux un coup de main ? » propose alors Hassan, qui tombe très bien, bien qu’elle se sente coupable d’accepter qu’il l’aide à une tâche qu’elle sait qu’il n’aime pas. « Je sais que je devrais refuser mais, oui, je veux bien. » Elle refusera l’année prochaine. Pour le moment, c’est la vaisselle qui passe entre ses mains. « Tu viens manger avec nous demain ? Papa a acheté un avion téléguidé à Mehdi et faut le monter. Je pense que tu ne seras pas de trop. » Surtout parce que papa n’allait pas avoir la patience de monter les p ‘tits pièce et qu’il allait falloir contenir Mehdi qui ne pourra sûrement pas s’empêcher de demander toutes les deux minutes quand son avion sera terminé.  « Au moins, ça explique pourquoi elle ne se sentait pas en forme tout à l’heure. » Qu’elle ajoute, en observant sa sœur, de loin, dans le salon. « Ils t’avaient dit qu’ils comptaient avoir un troisième enfant ? »
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Message(#)it came upon at midnight clear (hassan) EmptyDim 3 Juin 2018 - 7:09

Nul n’ignorait que la vaisselle n’était pas une partie de plaisir chez les Jaafari, et l'acquisition d’un lave-vaisselle lorsqu’ils vivaient tous les deux était probablement le plus gros caprice que s’étaient octroyé les deux frangins à cette époque. Pour autant, probablement parce qu’il était depuis devenu un adulte responsable doublé d’une personne serviable, Hassan avait appris à ne plus rechigner devant la besogne lorsqu’il fallait aider – ou tout du moins à le garder pour lui. N’ignorant pas son véritable avis sur la question, Clara avait répondu « Je sais que je devrais refuser mais, oui, je veux bien. » lorsqu’il s’était proposé, ne s’imaginant de toute façon pas rester les bras ballants pendant qu’elle avait les mains dans l’évier. Attrapant donc un torchon le brun s’était auto-désigné responsable de l’essuyage et du rangement de la vaisselle, sa belle-sœur et lui formant un duo d'efficacité probablement poussé par l’espoir de finir au plus vite. « Tu viens manger avec nous demain ? » avait-elle demandé en parallèle « Papa a acheté un avion téléguidé à Mehdi et faut le monter. Je pense que tu ne seras pas de trop. » Et il pouvait aisément imaginer pourquoi, Medhi ayant hérité de la patience de son père, qui laissait fortement à désirer. « Pour rien au monde je ne manquerais la tête de Qasim essayant de contenir son envie de jouer avec cet avion comme si c’était son propre cadeau de Noël. » avait-il alors assuré avec amusement, de toute façon jamais contre une occasion de passer un peu de temps en famille, chose qui lui manquait toujours un peu depuis que son frère et Olivia avaient choisi de s’établir dans l’état voisin. « Tu penses que je peux amener Spike ? Il restera au jardin, mais j’ai un peu mauvaise conscience de le laisser tout seul encore demain alors qu’il n’a déjà vu personne aujourd’hui. » Et l’animal ayant son petit caractère, il était bien capable de bouder ou pire, de mâchouiller un bouquin ou une chaussure en guise de compensation. Se laissant un instant distraire par les motifs des assiettes sorties pour l’occasion, plus festives que les assiettes de tous les jours, Hassan était sorti de sa rêverie lorsque Clara avait repris « Au moins, ça explique pourquoi elle ne se sentait pas en forme tout à l’heure. » le regard précédent celui du brun en direction du salon, où Olivia tentait de disposer le plus joliment possible les cadeaux précieusement emballés. « Ils t’avaient dit qu’ils comptaient avoir un troisième enfant ? » Secouant la tête, le professeur avait affirmé « Pas vraiment, non. » bien que persuadé que le couple n’avait pas de comptes à rendre à ce sujet, après tout. « Enfin, Qasim m’avait dit y’a quelques temps qu’avec Ava et Medhi qui grandissaient, ça lui manquait parfois un peu d’avoir un bébé à la maison, mais, je ne savais pas que c’était véritablement un projet. » À l’évidence les nuits sans sommeil et les couches à changer cachaient des avantages insoupçonnés et insoupçonnables pour qui n’avait jamais été parent. Pas qu’Hassan ne serait pas prêt à donner tout ou presque pour pouvoir en dire autant, cela dit. « N’empêche, quand je repense à l’époque où Olivia était enceinte d’Ava et où il me répétait Mais moi, père, tu te rends compte ? Ça va être un fiasco. » C’était presque risible avec le recul, et en sachant quel papa poule il était désormais. Jamais capable de se projeter comme père avant Ava, jamais capable de se projeter dans un mariage avant de croiser la route d’Olivia ; Qasim était aux yeux de son frère la preuve vivante qu’il ne fallait jamais avoir de certitudes quant à ce que l’avenir réservait. Peut-être que s'il l’avait gardé à l'esprit la chute aurait été moins brutale d’avoir cumulé un cancer et un divorce. « Qu’est-ce que tu fais pour le Nouvel An ? Tu le fêtes avec Nicolas ? » avait-il finalement repris, sortant de ses songes et réalisant qu’il essuyait la même assiette depuis bien trop longtemps. Et remarquant une assiette oubliée sur le plan de travail il avait ajouté « Qu'est-ce que je fais de ça ? » en désignant les biscuits préparés par Olivia et Ava et dont la petite s’était vantée avec enthousiasme bien que n'en ayant mangé qu'un seul.
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Message(#)it came upon at midnight clear (hassan) EmptyJeu 28 Juin 2018 - 17:51

« Pour rien au monde je ne manquerais la tête de Qasim essayant de contenir son envie de jouer avec cet avion comme si c’était son propre cadeau de Noël. » Là, à entendre Hassan mentionner la scène, elle l’a parfaitement en tête et si elle retient son rire, son sourire trahit tout de l’amusement qu’ils vont avoir à la charrier demain. Elle reste silencieuse mais la malice au coin de ses lèvres laisse deviner l’infinité de vanne qu’elle est déjà en train de noter dans sa tête, avant qu’elle ne se décide à avouer à moitié coupable. « J’aimerais me moquer plus mais, je mentirais en disant que je n’ai pas offert la maison Play mobil à Ava sans penser que je pourrais passer trois bonnes heures à la monter moi-même. » C’est un aveu gênant qu’elle fait à Hassan mais en même temps, quel est l’intérêt d’avoir des neveux si ce n’est pas pour proiter encore un peu de son propre syndrome de Peter Pan. N’étant plus à un confession près, elle ajoute. « Il me tarde qu’elle soit assez soigneuse pour les lego. » Parce que faut pas croire mais dans cette petite tête, il y’a des multitudes de plan de construction mais pour que ça ne paraisse pas trop ridicule, il faut un enfant à côté pour les réaliser. Malheureusement pour elle, Ava n’a pas hérité du calme de sa mère et de son sens du rangement. La petite casse tout, c’est pourquoi Clara doit encore attendre quelques années pour passer au niveau supérieur.  « Tu penses que je peux amener Spike ? Il restera au jardin, mais j’ai un peu mauvaise conscience de le laisser tout seul encore demain alors qu’il n’a déjà vu personne aujourd’hui. » Qu’Hassan finit par demander, concernant le repas du lendemain. Maintenant qu’il pose la question, elle se demande presque pourquoi Spike n’est pas déjà là. « Bah oui. » dit-elle comme si ça coulait de source. Personne ici n’avait de problème avec les chiens et si ça ne dérangeait pas l’animal de subir tous les jeux que les enfants pourraient trouver avec lui, alors bien sûr qu’Hassan pouvait l’amener ici. Personne n’allait objecter. Elle regrette même déjà la présence de l’animal en se rappelant la boite à biscuit qu’il va falloir faire disparaitre intelligemment, avant d’empoisonner quelqu’un pour de bon mais c’est alors que son regard se pose sur Olivia et au lieu de parler de la boite, Clara aborde la nouvelle annoncée un peu plus tôt. « Pas vraiment, non. » Qu’il répond, ce qui la rassure quant au fait de ne pas avoir été mise au courant rapidement, contrairement à quand elle attendait Ava et Mehdi. « Enfin, Qasim m’avait dit y’a quelques temps qu’avec Ava et Medhi qui grandissaient, ça lui manquait parfois un peu d’avoir un bébé à la maison, mais, je ne savais pas que c’était véritablement un projet. » « Olivia me disait qu’elle était contente de recommencer à avoir du temps pour elle. » Pour ses cours de yoga et même sa vie de femme. Clara reste surprise de cette décision mais après tout, s’ils ont annoncé, c’est qu’elle a été mûrement réfléchie et plutôt que de donner son avis, elle énonce à haut le premier point positif qu’elle y trouve. « Enfin, je me dis que ça allonge mon délai d’excuse pour acheter des playmobils. » Oui, avec un neveu en plus, il sera toujours là quand les deux autres seront plus grands. C’est bon ça. « N’empêche, quand je repense à l’époque où Olivia était enceinte d’Ava et où il me répétait Mais moi, père, tu te rends compte ? Ça va être un fiasco. » Une époque à laquelle elle préfère ne justement pas trop pensé parce qu’elle était une sacrée pimbêche à l’époque et que si Qasim avait peu foi en lui à ce moment, elle était de cette avis aussi. « Les choses n’ont pas si mal tournées. » Qu’elle finit par commenter, sans partager sa honte d’avoir été une jeune adulte aussi difficile. « Qu’est-ce que tu fais pour le Nouvel An ? Tu le fêtes avec Nicolas ? » Qu’il demande, vu que plus tôt, le couple avait annoncer qu’il passera le passage à la nouvelle année ensemble et qu’Hassan allait récupérer la marmaille.  « Oui, il aimerait vraiment que je vois sa famille et sa sœur vient d’avoir un bébé donc je prends l’avion après-demain pour Adélaïde. » Elle doit se pincer la lèvre pour ne pas mentionner son père et le tracas que ça lui cause de la laisser seul pendant les fêtes, mais ayant déjà traité de ce sujet avec lui, elle s’en voudrait de radoter et dans le fond, elle sait très bien qu’elle ne peut pas passer son temps derrière son père. « Qu'est-ce que je fais de ça ? » La fameuse boite dans les mains, Clara jette un coup d’œil au salon pour ne pas y apercevoir sa sœur. C’est bête dit comme ça mais Hassan aurait mieux fait de lui demander comment se débarasser d’un corps qu’elle serait dans le même état de panique. Olivia ne doit pas savoir que ses biscuits sont infects, pourtant si ceux-ci finissent à la poubelle, elle sait qu’elle les verra. « Je ne sais pas, tu en as goûté un ? » Qu’elle demande, sourire aux lèvres, un indice sur le fait qu’elle est présentement en train de lui tendre un grand piège mais ce ne serait pas drôle de ne pas essayer et puis, la meilleure façon de se débarrasser des biscuits. C’est qu’ils soient mangés.
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