Les fêtes de fin d'année. C'était quelque chose ... d'agréable. De merveilleux. C'était chouette. C'était beau. C'était pas un Noël sous la neige comme à chaque fois puisque c'était l'été et qu'il faisait beau. Et qu'il faisait chaud. Mais il y avait toujours tout un tas d'activités à faire. Et c'était plutôt cool. C'était plutôt chouette. Et cette année encore Brisbane était le centre des festivités. Il y avait toujours des choses à faire pour Noël. Et là, ils allaient au festival, justement. Oui. Alors, ils étaient partis. Tous les trois. C'était Andrew qui conduisait. Il les menait à l'endroit convenu. Il y avait un autre enfant avec eux. Cameron avait voulu emmener un pote pour jouer avec lui et se balader parmi les stands. Ou encore aller jouer dans les petits jeux qui étaient à disposition. Andrew en profiterait pour passer un petit moment avec Alana. Ca roulait bien entre eux. Enfin, c'était pas comme s'ils étaient de nouveau ensemble, puisqu'ils vivaient encore dans des maisons séparées. Peut-être que ... peut-être que ça serait un nouveau sujet de discussion dont ils devraient parler prochainement. Ils avaient été ... ils avaient passé des vacances ensemble. Les vacances d'hiver. Et puis il pensait reprévoir une nouvelle sortie. Où ? Il ne savait pas quand encore. Quand ? Il ne savait pas non plus. Sûrement aux prochaines vacances de Cameron pour qu'ils puissent partir tous les trois. Enfin, si Alana voulait bien. Ils avaient tant de choses à discuter. Et puis, Andrew n'oubliait pas que tout pouvait s'arrêter du jour au lendemain. Et c'était quelque chose qui le terrorisait à dire vrai. Il avait peur ... Il avait peur que ça colle pas. Parfois, il en faisait des cauchemars. Mais il essayait de ne pas trop y penser. Il essayait de se concentrer sur ... Et bien, de se concentrer sur eux. Sur l'instant présent. La vie présente. Vivre au jour le jour, comme ils en avaient déjà parlé tous les deux. Ouais. Andrew avait fini par garer le véhicule. "Et voilà, on est arrivés." Il était sorti de sa voiture. Alana et les enfants également. Andrew s'était tourné vers son fils et son camarade de classe. "Pas de folies. On garde un oeil sur vous." Surtout qu'en face des jeux, il y avait des espaces pour les parents. Où ils pouvaient se poser. Boire un coup. Et garder un oeil sur les enfants. Ouais. Parce qu'après tout, hein, comme on le dit si souvent, on ne sait jamais. Il avait fait le tour. Et il avait rejoint Alana. "Si madame veut bien me suivre." avait-il en levant un peu le bras pour qu'elle s'en saisisse.
Noël et les fêtes de fin d’année en général, cela avait toujours eu un impact à la fois joyeux et triste. Joyeux car j’avais l’occasion de profiter de ce moment en compagnie de ma mère et de mon fils. Mais triste car j’aurais tant aimé que mon père soit présent pour voir le sourire de son unique petit fils. Cameron ne connaîtra jamais son grand-père, il était décédé bien avant sa naissance. Je me doutais même qu’il avait du se retourner dans sa tombe lorsque j’avais fait le choix d’élever seule mon fils. Après tout, même si mon père avait quelques griefs à l’égard d’Andrew, je savais qu’il l’aimait de par son engagement pour son pays. Mon père avait été militaire, Andrew l’avait été, ce sujet de discussion aurait pu être récurrent dans les repas de famille. Seulement mon père était mort peu de temps avant que je rentre dans l’armée et il n’aura pas pu profiter longtemps de son gendre. Encore moins de son petit fils. Mais je sais qu’il doit être fier de ce dernier car Cameron est doté de l’intelligence de ses deux parents, je sais que mon fils ira loin, il est même plutôt doué pour les études. Alors j’avais dans l’idée que cette année, on ne passerait pas Noël à trois comme les autres années depuis dix ans. Je ressentais le besoin d’inviter Andrew, je savais que ma mère approuvait cette décision, elle qui voulait tant que je le retrouve durant toutes ces années. Quant à Cameron, je ne lui en avais pas vraiment encore parlé, préférant attendre de connaître la réponse d’Andrew. Et quoi de mieux que de lui proposer aux festivités de la ville. Cameron avait tenu à inviter un ami, j’avais accepté. Il ne voulait sans doute pas tenir la chandelle entre ses deux parents qui commençaient doucement à se remettre ensemble. Nous n’étions pas encore de nouveau un couple avec Andrew mais je sentais que la dernière discussion avait porté ses fruits. J’avais laissé cette peur au placard pour ce soir et j’avais voulu sortir ma plus belle robe. Parce que même si notre fils allait être présent, c’était un peu comme un rencard à mes yeux et je tenais à être la plus belle pour Andrew. Je me doutais qu’il allait faire un effort de son côté aussi.
Andrew était venu nous chercher, Cameron, son ami et moi même. Les enfants étaient à l’arrière, j’étais côté passager et lui conduisait direction le centre ville de Brisbane. Certes il n’y avait pas de neige car en Nouvelle Zélande, c’était encore un peu l’été et du coup le soleil était plus au rendez vous que le joli « manteau blanc ». Une fois sur place, Cameron et son ami avaient envie de s’éloigner un peu de nous deux. Sans doute notre fils avait honte de traîner avec ses deux vieux parents ou voulait il nous laisser un peu d’intimité ? Après tout, c’était un peu notre première vraie sortie ensemble, du moins celle qui ressemblait le plus à un premier rendez vous. C’était comme si je retournais des années en arrière, comme si je redevenais la jeune fille qui était tombée folle amoureuse de ce grand gaillard qu’était Andrew. D’ailleurs, ce dernier prenait vraiment son rôle de père à cœur et cela me faisait plaisir à voir. Il venait de dire aux jeunes de ne pas trop faire de bêtises, qu’on les surveillait. Cameron nous avait regardé l’air de dire que cela n’allait pas être lui qui risquait d’en faire mais plutôt nous. Dans un sens, notre fils n’avait peut être pas tort alors je ne pouvais m’empêcher de sourire à cette remarque. Puis ce fut au tour d’Andrew de venir m’approcher son bras et à cette instant,je venais de retrouver l’homme gentleman que j’avais toujours connu. Certes il ne faisait aucun doute qu’il l’avait toujours été depuis nos retrouvailles mais là il me surprenait, c’était vraiment comme lors de notre premier rendez vous il y a plus de dix ans. Alors je vins lui répondre. « Oh merci beaucoup monsieur Miriyan », lui disais je, tout en m’accrochant à son bras avant de reprendre. « Alors qu’a tu prévu de faire avec la mère de ton grand garçon ? », lui demandais je, me demandant s’il avait prévu quelque chose pour continuer à me surprendre comme avant. Même si le simple fait d’être prêt de lui en ce moment même me comblait de bonheur, je restais donc accrochée à lui, attendant sa réponse.
Cameron et son pote avaient filé. Ouais. A peine qu'ils avaient posé le pied au sol qu'ils étaient partis directement. Ils avaient un peu d'argent de poche. Donc, ils pourraient manger des petites choses. Jouer à certains stands. Oui. Ils allaient passer un bon moment, c'était certain. Après, Andrew allait quand même garder un oeil sur eux. Parce que ... Et bien, parce qu'il n'avait pas envie qu'il arrive quelque chose à Cameron et l'autre gosse. Ils étaient responsables après tout. Et surtout, il pouvait se passer tout un tas de choses. Sans doute qu'il s'inquiétait pour rien. Sans doute que tout se passerait bien. Sans doute qu'il n'y avait pas de quoi se faire des cheveux blancs. Mais sait-on jamais comme on le dit si souvent. Ouais. Il préférait quand même les surveiller un peu plutôt que terminer leur journée aux urgences. Surtout que Andrew ne connaissait pas vraiment l'autre gamin. Il ne savait pas si c'était un petit qui bougeait pas mal ou bien s'il était du genre à tenir en place. Non. Donc, autant ... Et bien, autant faire attention, voilà tout. Et autant s'assurer qu'il n'y ait pas de drame. Voilà tout. Passons.Il avait tendu le bras à Alana afin qu'elle s'en saisisse. "Mais y'a pas de quoi." Il avait eu un sourire. Elle s'était accrochée à son bras. Et ils marchaient un peu. Alana n'avait pu s'empêcher de lui poser une question. Afin de savoir ce qu'il allait faire d'elle. Il fit mine de réfléchir durant quelques instants. "Oh, je ne sais pas trop." Il secoua la tête. "J'avais pensé à t'enlever, te séquestrer, et te garder pour moi tout seul." Il eut un sourire amusé. "Enfin, ça, c'est ce que j'aurais fait si on n'avait pas un fils compréhensif qui m'empêcherait de te voir." Mais ce n'était pas ça. Non. Cameron était ... il n'était pas possessif. Non. Du tout. Il en vint à regarder Alana alors qu'ils marchaient un peu et qu'ils rentraient vraiment dans les petites animations et tout ça. "Je sais pas trop pour être honnête. J'avais pensé à ce qu'on flâne un peu à droite à gauche. Qu'on visite les différents petits stands." Il hocha un peu de la tête. "Peut-être manger quelques petites douceurs. Boire des chocolats chauds ou bien des boissons de Noël." Il balançait quelques idées comme ça. Des idées comme des autres à dire vrai. "Peut-être aussi ... Faire quelques jeux. Pourquoi pas ?" avait-il dit dans un sourire. "J'pense qu'il y a tout un tas de choses à faire." Ouais. y'avait pas mal de choses à faire justement. C'était pour ça qu'ils étaient là.
Noël avait toujours été une fête qui m’avait toujours fait rêver, c’était une fête qui me faisait redevenir l’enfant ou l’adolescente que j’avais été et autant dire que pouvoir retrouver toute l’innocence passée juste le temps des fêtes ne me déplaisait pas. Certes il fallait penser à acheter les cadeaux mais Cameron était devenu assez grand pour ne plus croire au père Noël, du moins c’était ce qu’il m’avait dit mais peut être y croyait il encore un peu ? Après tout, j’avais bien trouvé il y a quelques jours dans la pile de courrier à envoyer, une lettre destinée au père Noël. Pour le coup, j’avais prévu comme tous les ans d’acheter ses cadeaux en avance, sachant pertinemment ce qui lui ferait plaisir. J’avais du coup caché les présents dans le garage chez ma mère qui était devenu pratiquement condamné. Du moins elle n’y allait que pour garer sa voiture et puis il n’y avait jamais rien qui pouvait intéresser Cameron alors c’était la planque idéale. Ma mère l’avait une nouvelle fois gâté mais en même temps c’était son unique petit fils et j’étais son unique fille alors forcément, elle avait tendance à un peu trop céder aux désirs de Cameron. Pourtant elle savait être autoritaire et le remettre à sa place quand il abusait un peu trop, lui rappelant bien qu’elle était peut être sa grand-mère mais qu’il devait surtout m’obéir moi sa mère. Mais pour l’heure, nous avions prévu d’aller en ville avec Cameron, un ami à lui et Andrew. J’étais pressée d’y être car cela me rappelait un peu les nombreux rencards qu’on avait pu avoir avec Andrew et je savais que Cameron allait vouloir passer du temps avec son ami. En même temps, quel pré ado de son âge voudrait rester avec ses vieux parents ? Aucun normalement constitué, pensais je. D’ailleurs, comme je m’en doutais un peu, Cameron décida de nous laisser en amoureux pour aller vaquer à ses occupations d’ado, Andrew en bon papa poule qu’il devenait venait de lui dire qu’on allait les surveiller et notre fils n’avait pas pu s’empêcher de sourire à cette remarque. Peut être se doutait il de ce qu’on allait faire alors qu’on avait aucune idée des choses qu’on voulait faire ? Tout ce que je voulais, c’était profiter de cette soirée avec Andrew et c’était tout ce qui comptait. Alors quand je vins lui demander ce qu’il avait prévu au programme, il ne semblait pas avoir plus d’idées que moi. Alors je décidais de regarder autour de moi et de réfléchir quelques instants avant de venir lui répondre, tout en restant blottie contre lui. « Et bien que dirais tu d’aller se faire un tour à la patinoire et ensuite aller se manger une gaufre avec du chocolat chaud ? », venais je de lui proposer, impatiente de mettre à profit ce temps libre qui s’offrait à nous. J’avais l’opportunité d’être une femme et non une mère le temps d’une soirée, tout cela aux côtés de l’homme que j’aimais alors il était certain que j’allais en profiter le plus possible.
Surveiller Cameron. Mais d'un oeil. Seulement d'un oeil. Pourquoi ? Parce qu'il avait mieux à faire avec Alana. Il aurait été tout seul, oui, il aurait été sur le dos de Cameron, sans doute. Il se serait assuré que tout allait bien pour lui et que ... Et bien, qu'il ne fasse pas de bêtises. Voilà tout. Mais là, il était avec Alana. Et il comptait bien ... Il comptait bien passer du temps avec elle. Faire quelques attractions avec elle, qui sait ? Boire et manger un petit quelque chose. Il était content de la retrouver. Et il voulait passer ces fêtes de fin d'année avec elle. Avec leur fils. Ouais. Ca serait ... son premier Noël en famille, en quelque sorte. Puisqu'avant ça, il ne connaissait pas leurs existences. Non. Il ne lui en voulait pas. Il ne lui en voulait plus plutôt. Ouais. Il avait compris. Elle avait pris sa décision à l'époque. Il ne pouvait pas lui en vouloir éternellement. Non. Pour l'heure, il allait passer un bon moment avec elle. Ouais. Tout simplement. Cameron avait jeté un coup d'oeil à ses parents, avec un certain sourire, avant de filer. "Ah j'te jure." Il eut un sourire. "J'ai l'impression de me revoir un peu." Ouai. Quand il était jeune. Quand il faisait ... des bêtises. Qu'il était un peu sournois. Ah, il était bien le fils de son père. Andrew se demandait, parfois, comment il était quand il était tout petit. Quand il était bébé. Ce n'était pas le genre de discussion qu'il avait avec Alana parce qu'il savait qu'il valait mieux éviter de ... Et bien, qu'il valait mieux éviter de remuer le couteau dans la plaie, si on pouvait dire ça ainsi. Ouais. Il était parfois mieux ... d'éviter certaines discussions. Pour ... ne pas s'en prendre plein la gueule. Ou ne pas se retrouver à parler de choses ... qui pouvaient être ... difficiles. Ouais. Passons. Quand Alana lui avait demandé ce qu'ils comptaient faire, il blagua quelque peu. Ouai. Il avait blaqué. Pensant à l'enlever. Mais ce n'était pas ce qu'il allait faire. A moins qu'il l'ait plus ou moins déjà enlevée, si on pouvait dire ça ainsi. Alana lui proposait d'aller faire un tour à la patinoire. "Tu sais que j'ai toujours été très mauvais sur des patins." Enfin, mauvais ... Disons qu'il n'était pas forcément ... le plus doué au monde. Non. Du tout. "Mais j'suis prêt à le faire." Du moment où ... Et bien, du moment où il ne se cassait pas la figure. C'était tout ce qu'il demandait. Alors, la prenant par la main, il l'avait attirée du côté de la patinoire. Comme il pouvait s'en douter, il y avait un peu de monde. Mais c'était normal. Après tout, c'était la période qui voulait ça. "N'empêche ... une patinoire en plein été ... j'me suis toujours demandé comment ils font pour entretenir tout ça." Et pas qu'un peu. Une patinoire en plein hiver, oui, c'était normal. En plein été ... ouais, c'était ... bizarre. "Prête à te tourner en ridicule avec moi ?" avait-il dans un certain sourire avant de se rapprocher du marchand qui proposait la location des patins. Parce que oui. Personne ne venait vraiment avec ses propres patins. La plupart du temps, les gens se contentaient de les louer une fois sur place. Ce qui était bien plus simple. Il attendait son verdict. Même s'il se doutait qu'elle n'avait pas changé d'avis. Il l'emmènerait faire ce tour en patin. Ils se tiendraient la main dans la main. Et si jamais ils chutaient, ils chuteraient tous les deux.
Il y a plusieurs jours de cela, Andrew était venu à la maison afin qu’on ait cette discussion qu’on aurait du avoir depuis des mois. Et pour cause puisque la dernière sortie en famille qu’on avait eu remontait avant l’été et cela s’était terminé d’une manière que je ne voulais pas. En effet, Andrew avait décidé de nous laisser la voiture pour rentrer et avait préféré rentrer seul, Cameron n’avait pas bien compris ce départ précipité et m’en avait un peu voulu d’avoir fait partir son père, lui qui était si content de pouvoir passer une journée avec Andrew. Enfin soit, ce mauvais moment était loin derrière nous depuis qu’on avait pris le temps de mettre des mots sur ce qu’on ressentait l’un et l’autre. J’avais même eu le temps de reconnaître que je devais vraiment cesser de croire qu’il allait nous abandonner alors que dans le fond, c’était moi qui avait privé Andrew de son fils à l’époque et que malgré cela, il ne m’en voulait pas. Alors j’avais eu l’idée de passer les fêtes de fin d’années avec les deux hommes de ma vie. Bien sur ma mère avait hâte de revoir Andrew, elle qui l’avait toujours apprécié et vu comme l’homme avec qui j’allais faire ma vie. D’ailleurs, c’était elle qui m’avait poussé à retrouver Andrew durant ma grossesse car elle ne voulait pas que son unique petit fils grandisse sans père et j’avais été un peu une mauvaise fille à ne pas vouloir écouter les précieux conseils d’une mère. Après tout, ma mère était passée par là avec mon père toujours en mission lorsque j’étais plus jeune alors elle ne voulait pas que je vive cela aussi. Quoiqu’il en soit, ce soir, je ne voulais pas quitter Andrew de la soirée. D’autant plus que notre fils avait jugé bon de demander à un ami de passer la soirée avec lui afin de ne pas tenir la chandelle. Une fois sur place, l’ambiance de Noël était bien présente, le froid n’était pourtant pas au rendez vous puisque c’était encore l’été ici mais tout était prévu pour qu’on se sente comme à la période de Noël. Une patinoire avait été installée, des manèges étaient également là, des marchands de barbe à papa ou autres gourmandises aussi. Bref il y avait tout pour que l’on puisse s’amuser en amoureux ce soir. Cameron venait de s’éloigner après qu’Andrew lui avait donné les dernières recommandations, il prenait déjà son rôle de père au sérieux et cela me fit sourire lorsqu’il me fit qu’il se revoyait un peu à la place de Cameron. Alors je vins lui répondre. « C’est vrai que tu aimais défier l’autorité de tes parents pour venir me voir, je m’en souviens, pas toi ? », venais je de me remémorer tous les moments que l’on avait pu passer ensemble le soir après le lycée et ce même lorsque ses parents l’avait puni d’avoir découché. Puis il venait de me demander ce que j’avais envie de faire, j’avais envie de le voir à nouveau sur des patins à glace. Bien sur il avait décidé de faire son vilain grincheux en venant me dire qu’il avait toujours été nul sur des patins et qu’il ne comprenait pas pourquoi ils avaient mis une patinoire en été. Alors je vins lui répondre. « Ne dis pas de sottises, tu as toujours été doué sur la glace et au pire on sera tous les deux ridicules », lui fis je, souriant avant de reprendre. « Par contre, interdiction de me lâcher les mains, tu sais que je n’ai jamais été à l’aise non plus sur des patins, promis ? », lui demandais je, même si je savais qu’il ne me lâcherait pas une seule seconde. J’ignorais pourquoi j’avais tant voulu faire de la patinoire mais peut être que je voulais qu’on refasse des choses qu’on faisait lorsqu’on étaient adolescents. D’ailleurs, je ne quittais pas des yeux Andrew lorsque j’enfilais mes patins, tellement j’étais la plus heureuse à ce moment précis dans ses bras et je décidais de venir lui faire un léger baiser sur sa joue, juste car j’en avais envie.
Andrew et Cameron ... Ils ne se connaissaient pas. Enfin, pas encore très très bien. Pour autant, oui, quand il voyait son fils, oui, il avait l'impression de se revoir quand il était petit. Et sa mère serait sans doute d'accord s'il lui posait la question. Ouais. Oh, ses parents étaient au courant. Sa soeur aussi. Quand Andrew avait su, il n'avait pas mis longtemps avant de ... et bien, il n'avait pas mis longtemps avant de leur dire. Ouais. Parce qu'il trouvait que c'était important après tout. D'autant plus que c'était la famille. Ils avaient toujours vu Alana dans le décor. Parce qu'ils étaient souvent ensemble quand ils étaient jeunes. Avec le temps, l'éloignement, et tout ça, oui, après, ça avait été un peu plus compliqué. Mais bon, maintenant que Alana était revenu dans sa vie, et qu'ils avaient eu un fils ensemble, il était normal que papa et maman Miriyan rencontrent la petite terreur. Enfin, façon de parler, bien évidemment. Oui. Mais passons. Il eut un sourire amusé quand Alana en vint à lui faire une remarque. Sur le fait qu'il avait souvent défié ses parents. Ouais. "Je plaide coupable." Il avait souvent fait le mur alors que ses parents n'avaient pas forcément envie qu'il sorte ou quoi que ce soit dans le genre. "J'ai toujours été très têtu. Et puis, c'était pas eux qui allaient m'empêcher de te voir." Oh que non. Il était ... Ouais, vraiment pénible à cette époque là. Il n'irait pas jusqu'à dire qu'il ne vivait que pour Alana. Mais il tenait à elle. Et il tiendrait sans doute toujours à elle d'ailleurs. Quoi qu'il arrive. Quoi qu'il fasse. Même s'il avait envie de l'oublier, ou plutôt, qu'il avait eu envie de l'oublier, il ne le pouvait pas. "J'me souviens des punitions que j'ai pu avoir également." Beaucoup de punitions. "Mais ça m'a jamais empêché de sortir et de faire ce que j'avais à faire." Il eut un hochement de la tête. Certains auraient arrêté. Mais pas Andrew. Non. Il se foutait des punitions. Il se foutait d'être privé de telle ou telle chose. Du moment où ça lui permettait de voir Alana, lui, c'était tout ce qui lui important. Pour sûr. Enfin. Alana voulait qu'ils fassent du patin à glace. Chose ridicule selon Andrew. Parce qu'il en avait fait seulement parce qu'elle aimait ça et seulement parce qu'il n'avait jamais pu lui dire non quand elle lui demandait d'en faire. Et encore une fois, oui, il n'avait pas pu dire non. "J'ai toujours fait bonne figure, ouais." Mais il avait toujours eu la trouille. Oui, toujours eu la trouille de tomber par terre. De se faire mal. De se blesser gravement. Là, encore plus. Il était médecin. Il était chirurgien. Il s'était déjà fait mal à l'épaule et au poignet il y avait de cela un peu plus de dix-huit mois maintenant. Et il avait été obligé de se reposer. Il n'avait pas pu ... aller au boulot pendant quelques semaines. Enfin, officiellement. Il y avait été. Et il avait assister les petits jeunots. Oui, c'était plus simple de leur donner des conseils et les surveiller. Pour s'assurer qu'ils ne tuent personne. Il n'avait pas pu opérer. Mais au moins, oui, il avait été là. Et c'était pas une mauvaise chose, non ? "C'est ce que j'allais te dire aussi. Interdiction qu'on se lâche." Non. Ils tomberaient tous les deux si jamais ils devaient tomber. Ouais. Pas qu'il ait véritablement envie que ça arrive mais bon. Ils s'étaient installés sur le banc. Le temps de mettre les chaussures. Enfin, les patins. Elle l'avait embrassé. Ou plutôt déposé un baiser sur la joue. Il avait souri et il avait fini par se lever. "T'es prête ?" Avant de se lancer sur la patinoire improvisée, il s'était tenu à la barrière. Parce qu'il n'avait pas envie de se casser la gueule tout de suite. Ca serait con. Il avait tendu la main dans sa direction. "J'pense qu'après ... On pourrait faire un tour de grande roue ... Ou bien aller faire du tir au pigeon et tenter de gagner la plus grosse peluche." Enfin, il disait ça, il disait rien. Ouais. Mais ça pourrait être assez sympa à dire vrai. Et pas qu'un peu.
Voir les deux hommes de ma vie s’entendre aussi bien malgré qu’ils apprennent seulement à se connaître, cela me donnait un peu d’espoir sur le fait que l’avenir allait nous réserver beaucoup de jours meilleurs. Aujourd’hui, j’étais heureuse car je voyais mon fils heureux de passer la journée avec son ami certes mais il devait se douter que ses parents allaient passer un agréable moment. Et pour cause puisqu’on venait de décider avec Andrew d’aller à la patinoire, je venais de me souvenir qu’à l’époque du lycée, on en avait fait et ce fut une véritable catastrophe, je l’avais légèrement mis par terre et je m’étais retrouvée sur lui, c’était un moment où l’on avait partagé un bon moment de rigolade. Mais avant de chausser les patins, nous étions en train de reparler de l’époque où Andrew avait tendance à défier l’autorité de ses parents, ce qu’il ne nia et ce qu’il me fit sourire. Après tout, j’avais toujours aimé ce petit côté rebelle qu’il pouvait avoir, j’aimais quand il venait me voir au bout de la nuit pour me convaincre de faire le mur. Bien sur en bonne fille de colonel, j’avais jamais osé, sauf peut être une fois où Andrew avait réussi à m’amener jusque la plage pour que l’on profite du sable fin jusqu’au petit matin. Mais se souvient il de cela ? Alors décidais de venir lui répondre. « Je confirme que tu es très têtu, comme ton fils d’ailleurs. Faut croire qu’il a hérité ça de toi », lui fis je avant de reprendre en souriant. «Je me souviendrais toujours du soir où j’avais fait le mur pour profiter de la plage la nuit avec toi. Mon père m’avait puni pendant plusieurs jours ensuite, j’avais moins fait la maline, tu t’en souviens ? », lui demandais je, me doutant qu’il devait peut être avoir oublié comme il pouvait s’en souvenir aussi. Puis vint le moment tant redouté par mon homme, celui de faire du patin à glace. Je devais reconnaître que je faisais moins la maline lorsqu’une fois sur la glace, je n’étais pas plus stable sur mes pieds qu’Andrew. Il m’avait supplié de ne pas se lâcher mais il était pas question que je lâche sa main, j’allais m’agripper à lui telle une sangsue alors je vins lui répondre. « Ne t’en fais pas, si tu tombes je tomberais avec toi. Tu risques de m’avoir sur le dos car je n’ai pas prévu de te lâcher », lui disais je en riant, nous imaginant d’avance l’un sur l’autre si l’un de nous venait à tomber, cela risquait d’être particulièrement comique. Il vint tendre sa main afin que je m’accroche à lui, tout en venant proposer une activité tout de suite plus calme, aller faire la grande roue ou du tir au pigeon. Ces deux idées étaient tentantes alors je vins lui répondre. « Et bien on pourra faire les deux aussi, je ne suis pas contre un peu de calme après ce moment sportif », lui fis je, un peu apeurée à l’idée de me retrouver sur les fesses. J’avais beau être une sportive aguerrie, le patin à glace n’était guère mon ami depuis un moment alors je décidais de venir me laisser glisser jusque son torse afin que l’on commence à patiner ensemble, sans perdre mon sourire car j’étais heureuse d’être là à ses côtés.
Andrew était têtu. Il l'avait toujours été. Et ça ne changerait pas. Oh que non. Non. Il pouvait ... il étit du genre à ne pas lâcher l'affaire, c'était certain. Il n'irait pas jusqu'à dire qu'il était pire qu'un pitbull ais bon, ouais, c'était pas toujours évident de le faire lâcher prise. Du tout. Alana lui fit remarquer que Cameron était tout autant têtu que lui. "Que veux-tu ?" Il eut un haussement des épaules. "Tel père, tel fils." Les chiens ne faisaient pas des chats, non ? Et puis, au fond, elle était un peu têtue elle aussi, non ? Certes, bien moins que Andrew mais bon. Un peu d'Andrew, un peu d'Alana. Ca faisait un cocktail explosif. C'était certain. Tandis qu'ils étaient en train de mettre les patins, Alana lui rappela ... Elle lui rappela une petite anecdote. Le fait qu'elle avait fait le mur pour passer la soirée avec lui. Il eut un hochement de la tête. "J'me souviens, oui." Ouais. Il se souvenait. "J'me souviens aussi qu'il est venu me voir à la maison. Et qu'il m'a bien fait comprendre qu'il valait mieux que j'évite de t'entraîner dans mes escapades." Ouais. Andrew s'en souvenait bien. Un sacré savon qu'il lui avait passé. Y'avait pas à dire. "Mais ça m'a pas empêché de continuer." Non. Du tout. "Il aurait fallu bien plus pour m'éloigner de toi." Ouais. Bien plus. Andrew n'était pas du genre à se laisser ... marcher sur les pieds, si on pouvait dire ça ainsi. Non. Du tout. Ils allaient ... ils allaient patiner. Andrew avait la trouille. Et pas qu'un peu. Alana lui disait qu'elle ne comptait pas le lâcher. Et qu'elle tomberait avec toi. "Ca serait dommage qu'on tombe tous les deux ... Et qu'on se fasse mal tous les deux." Enfin, si ça devait être le cas, et bien, ça serait le cas. Non. Du tout. Lentement. Mais sûrement. Oui. Ils patinaient lentement. Sans se presser. En prenant leur temps. Ils n'avaient rien de prévu. Pas dans l'immédiat. Alors, pas besoin de ... Et bien, pas besoin de se presser. C'était certain. Andrew lui proposait d'autres petites activités par la suite. Et elle acceptait de faire les deux. "Je sais pas si c'est un grand moment sportif." Il secoua la tête. "Mais c'est... comment dire ... c'est pas dangereux. Mais c'est tout comme." Il eut un hochement de la tête. Ils devaient faire attention. "T'imagine si Cameron nous voyait faire ?" Il avait tourné la tête légèrement vers Alana. "Je suis sûr qu'il se fouterait de notre gueule." A voir ses parents, comme ça, ressembler à des pingouins. Ouais. Enfin, lui, il serait ... il serait à sa place, oui, il se fouterait de la gueule.
Reparler de vieux souvenirs en compagnie d’Andrew me faisait retomber encore plus amoureuse que je ne l’avais jamais été de lui. Il avait toujours fait les quatre cents coups pour me voir et ce malgré les interdictions de nos propres parents. Bien sur nos parents savaient parfaitement qu’ils n’allaient pas pouvoir nous interdire éternellement de nous voir car dans le fond, le beau brun était un peu mon âme sœur. Après tout, on avait fait nos armes dans l’armée ensemble, on avait tout vécus ensemble, il n’y avait que cette grossesse où je l’en avais privé. A cet instant, la culpabilité venait de m’envahir mais je décidais de ne rien montrer à Andrew, préférant garder tout cela pour moi. Il était absolument hors de question que cette soirée de Noël soit gâchée par une culpabilité qui me rongeait peu à peu. Non, ce soir était notre soirée en amoureux et rien ni personne ne viendrait perturber cet agréable moment. Voir Andrew aussi heureux de se remémorer tous ses bons souvenirs et de constater que notre fils avait hérité de son caractère de tête de mule ne semblait pas plus que cela le perturber, bien au contraire. Après tout, comme il pouvait si bien dire, tel père, tel fils. Et il avait totalement sur ce point car plus Cameron grandissait, plus je voyais en lui son père, l’homme que j’avais toujours aimé alors je vins lui répondre. « Tout à fait d’accord avec toi mais il se peut qu’il ait hérité de quelques uns de mes défauts aussi mais je te laisserais les découvrir en apprenant à le connaître », lui disais je, sauf que pour cela, je lui laissais le soin de venir les repérer par lui même. Bien sur ma mère avait déjà remarqué les défauts que Cameron avait pu hérité de moi alors je repris. « Et je t’interdis de demander à ma mère la solution évidemment », lui fis je, me doutant qu’il en serait capable comme il avait pu être capable de défier l’autorité de ses parents pour me voir. Encore une preuve que je n’aurais pas du couper les ponts aussi brutalement avec lui, que j’aurais du le retrouver lorsque je suis revenue à la vie civile, que j’aurais du élever notre fils avec lui. Mais bon avec des « si », on pourrait refaire le monde et cela ne ferait pas avancer les choses. Aujourd’hui, on a l’opportunité de reconstruire notre famille tous les trois, il ne fallait pas perdre de vue ce but alors je vins lui répondre. « Oui c’est à croire que cela a été le retour à al vie civile qui nous a éloignés pendant tout ce temps mais je te promets, Andrew, que plus rien ne nous séparera », vins je lui faire la promesse en étant chaussé sur des patins. De toute évidence, cette soirée à faire du patinage allait promettre de bons fous rires car il ne fallait pas qu’un chirurgien et une infirmière travaillant au même hôpital tombent en arrêt maladie en même temps, ce serait trop bête alors je vins reprendre. « Ce serait bien bête en effet », ricanais je à sa remarque et encore plus lorsqu’il imaginait notre fils se foutre de la gueule de ses parents, je décidais de venir le rassurer. « Au pire, s’il se moque de ses vieux parents, il sera puni, tu crois pas ? Mais je suis persuadée qu’on va y arriver, il suffit de se tenir et ne pas se lâcher les mains », lui disais je, tout en ne lâchant pas ses mains. La soirée s’annonçait parfaitement bien, j’étais aux côtés de mon premier amour que j’aimais toujours et je savais que si l’un d’entre nous se blessait, on saurait réagir vu nos métiers respectifs. On patinait donc un moment, évitant de tomber au maximum puis se lassant du patinage, je décidais de venir proposer à Andrew d’aller se reposer un peu sur la grande roue. « Je crois que je vais avoir des courbatures demain, ca te dit qu’on quitte la glace pour aller admirer la vue depuis la grande roue comme à l’époque ? », lui proposais je, me remémorant de nouveau un agréable souvenir lorsque tout était parfait entre nous, lorsque nous étions encore jeunes et innocents. J’espérais qu’il allait accepter mais de toute manière, je n’allais pas le laisser partir comme la dernière fois, c’était certain.
Alana et Andrew. Andrew et Alana. Oui. C'était une grande histoire d'amour. Une longue histoire d'amour. Une histoire d'amour pour laquelle il y avait eu une pause. Durant quelques temps. Pour autant, ils étaient toujours là. Oui. Ils étaient ... plus ou moins de nouveau ensemble. Et c'était pas une mauvaise chose. Non. Andrew était plutôt content de l'avoir retrouvée. De les avoir retrouvés. Il avait la chance de connaître son fils. Ou du moins, d'apprendre à le connaître. Bien sûr, il aurait aimé ... il aurait sans doute apprendre à le connaître bien plus tôt. Il aurait toujours cette sensation d'avoir passé à côté de quelque chose avec son fils. Mais c'était pas bien grave. Parce que maintenant, il était dans sa vie. Ils étaient tous les deux dans sa vie. Et il en était heureux d'ailleurs. Andrew aurait pu passer à côté d'eux. Surtout s'il n'avait pas travaillé ce jour là. Mais non. Enfin, passons. Pour l'heure, ils allaient ... ils allaient patiner un peu. Et ils ne pouvaient pas s'empêcher de parler un peu de Cameron. Il avait des défauts selon Alana. Et il allait devoir ... il allait découvrir tout ça par lui-même assez rapidement. Ou pas. "Mais non, mais non. Il n'a pas de défauts. Ou peu." Il secoua la tête. "Il a pris le meilleur de nous deux." Il lui avait légèrement tiré la langue. Ouais. De toute manière, il s'en rendrait compte. Ou il jouerait à la taupe en allant à la pêche aux informations. Sauf que ça ne fonctionnait pas pour ... Alana. Il n'avait pas le droit de demander à sa mère. Il prit un air horrifié en entendant cela. "Quoi ? Tu penses que je serais capable d'aller voir ta mère ?" En fait, oui, il serait carrément ... il pourrait carrément le faire. Mais comme Alana le lui interdisait ... Il devrait aller à la pêche d'une autre manière. Il ferait sa fouine autrement. C'est pas grave. Il passerait du temps avec son fils. Il trouverait ses points forts. Et ses faiblesses. Et il l'aiderait avec tout ça, si jamais Cameron le voulait bien. Parce que c'était important. Très important. Ils avaient discuté de choses et d'autres. Alana avait cru bon lui rappeler qu'ils n'allaient plus se séparer maintenant. Ce qui fit sourire le médecin. "Mais j'espère bien." Il eut un hochement de la tête. Il n'avait pas envie d'être éloigné d'elle à nouveau. D'elle et de leur fils. Est-ce qu'il devrait lui passer la bague au doigt pour s'assurer qu'elle ne s'en aille plus jamais ? Peut-être bien. Les sentiments pour Alana ne s'étaient jamais éteints. Du tout. Il l'avait toujours aimé. Même s'ils n'étaient plus ensemble, même s'il était retourné à la vie civile et qu'il en avait épousé une autre, il n'avait jamais pu oublier Alana. Peut-être qu'il serait temps d'officialiser les choses. Oui. Peut-être bien. Il allait devoir ... il allait devoir réfléchir à ça assez rapidement. Oui. Ils allaient commencer à patiner. Cameron pouvait bien se foutre de leur gueule si ... Si jamais ses parents se cassaient la figure. "Une punition pour ça ?" Il secoua la tête. "Ca serait pas bien. Pas bien du tout." Non. Il méritait pas ça quand même. Il s'était levé. Alana en avait fait de même. Et ils avaient donc commencé à patiner. Lentement. Mais sûrement. Sans se presser. En faisant attention à ce que ... Et bien, en faisait attention à ne pas rentrer dans des gens. Ca serait dommage. Bien dommage de se planter. De se viander. Mais ça allait. Oui. Ils patinaient tranquillement. Doucement. Et ça allait. Ouais. Ca allait. C'était pas trop difficile. Après un moment, Alana avait fini par lui proposer d'aller faire un tour de grande roue. "Avec plaisir. Quittons la glace avant qu'il ne nous arrive quelque chose." Toujours main dans la main, ils avaient fini par quitter la glace. Et ouf, il ne leur était rien arrivé. Pas d'accident. Pas de chute. Rien de tout ça. Heureusement d'ailleurs. Oui. "Pas mécontent d'avoir rejoint la terre ferme." Du tout. Il eut un hochement de la tête. Andrew venait de s'asseoir. Et il était en train d'enlever ses chaussures. Profitant de la proximité avec Alana, il en vint à l'embrasser. Andrew n'était pas forcément démonstratif dans ses sentiments. Mais là, il avait envie de le faire. Oui. Pour lui prouver ... pour lui prouver qu'il était bien avec elle. Très très bien même. Détachant ses lèvres des siennes, il avait eu un certain sourire. Ils allaient pouvoir faire ça dans ... dans la grande roue. Ouais. En profiter. "On y va ?" avait-il dit en se pinçant les lèvres.
Mon histoire d’amour ne datait pas d’aujourd’hui, nos sentiments étaient réciproques depuis des années et même si pendant un long moment, on s’était perdus de vue. Il n’en restait pas moins qu’à présent nous nous sommes retrouvés pour de bon. Après tout, je ne comptais plus retourner dans l’armée et je doute qu’Andrew le veuille non plus. Tout était fait pour que notre amour puisse redevenir aussi beau et pur qu’il ne pouvait l’avoir été durant notre adolescence puis lorsque nous étions encore tous deux à l’armée. D’ailleurs, aujourd’hui clairement était une journée comme j’en rêvais depuis que je l’avais revu il y a plusieurs mois. Tout simplement parce qu’il n’y avait que lui et moi et le reste du monde ne comptait plus à cet instant précis. Du moins une partie du reste du monde car mon cœur de maman ne pouvait s’empêcher de se demander ce que pouvait bien faire notre fils mais je savais qu’il s’amusait avec son meilleur ami alors je comptais profiter de l’instant présent et de ce rendez-vous amoureux avec son père. Avant d’entrer sur la glace, nous étions en train de parler de notre couple, de la manière dont Andrew aimait défier l’autorité de ses parents pour venir me voir lorsque nous n’étions que des adolescents. A partir de cela, nous en étions venus à parler naturellement de notre fils et je tenais à lui faire savoir qu’il semblait avoir hérité d’un peu du caractère d’Andrew. Ce dernier ne manquait pas de me faire remarquer qu’il n’avait hérité que du meilleur de nous deux, ce qui me fit sourire et encore plus lorsqu’il fut surpris que je puisse penser qu’il serait capable d’aller voir ma mère pour lui demander comment était son fils. Toutefois, s’il voulait apprendre à connaitre son fils, il allait devoir passer du temps avec lui et je ne doutais absolument pas d’Andrew pour cela. Je savais que les deux hommes de ma vie allaient passer du temps ensemble, même si aujourd’hui Cameron était avec son ami et que nous étions en amoureux, ce sera pour un autre jour alors je vins lui répondre. « Bien sûr qu’il a pris le meilleur de nous deux et aussi un peu de nos défauts. Mais tu le découvriras bien vite par toi-même mon cœur », lui fis je avec un petit air malicieux avant de reprendre. « En vérité, tu te rendras vite compte du petit caractère bien trempé de ton fils sans avoir le temps de demander à ma mère », lui disais-je, souriant à ma remarque car je connaissais notre fils et je savais qu’il pouvait être un petit malin qui aimait briser les règles comme son père au début de notre relation. Après avoir parlé du caractère de notre garçon, je ressentais le besoin de lui dire à nouveau que jamais plus je ne l’abandonnerais ni l’écarterait de la vie de son fils. Je l’en avais privé depuis tellement d’années et je m’étais privé de son amour aussi qu’à présent on allait enfin avoir la vie de famille qu’on avait tant rêvé tous les deux à l’époque, sa réaction me fit sourire et je ne pus m’empêcher de venir l’embrasser tendrement en guise de réponse, tout en venant lui chuchoter. « Evidemment, tu es celui qui m’a toujours rendu heureuse et encore plus aujourd’hui. Je crois que je vous aime monsieur Miriyan », vins je lui dire, tout en venant me serrer contre lui et terminant d’enfiler mes patins à glace. Cette idée de faire du patin tous les deux n’était sans doute pas une bonne idée mais dans le fond on s’en fichait bien. Ce qui comptait pour le moment, c’était qu’on passe un bon moment tous les deux et si Cameron venait à se moquer de nous, et bien il serait puni. Après tout, cela fait onze ans qu’il aime défier mon autorité et puis les punitions n’avaient jamais tués personne, Andrew le premier alors je vins lui répondre en rigolant. « Comme si tu n’avais jamais été puni de toute ta vie ? Tu es toujours en vie malgré les punitions de tes parents et que devrais-je dire des punitions de mon père ? Cameron peut s’estimer heureux que je ne sois pas devenue comme mon père », lui fis je, riant de sa remarque et commençant à entrer sur la piste de glace. Toutefois, ce moment sur la glace fut assez court car on s’est très vite lassés, sans doute trop attirés par la grande roue et toutes les choses que l’on pourrait faire en amoureux loin du regard des gens. Andrew semblait pressé de quitter la glace pour la grande roue, on ne se demandait pas pourquoi, peut-être avait-il une idée coquine en tête ? Alors je vins lui répondre, avec un petit sourire coquin. « Je crois que je sais pourquoi tu es si pressé d’aller sur la grande roue, tu as une idée coquine en tête, avoue ? », vins je lui dire, gardant un petit air malicieux et coquin. Je savais parfaitement qu’une fois en haut de la grande roue, on allait roucouler comme deux adolescents seuls au monde et l’idée m’excitait au plus haut point. Nous étions donc partis en route vers la grande roue et après avoir payé les places et pris place, la grande roue se mit en route. Je décidais donc de venir me coller à lui, je n’avais pas le vertige mais j’aimais être dans ses bras, j’aimais avoir la sensation qu’il ne pouvait rien m’arriver avec Andrew à mes côtés. Que tout irait mieux à présent, qu’on était une vraie famille avec Cameron. C’était vraiment une super soirée, me mis je à penser.
Alana et Andrew. Andrew et Alana. Une longue histoire. Et le médecin espérait que cette histoire allait continuer pendant un moment. Un grand moment. A la vie, à la mort il espérait bien. Ils avaient mis du temps pour se remettre ensemble. Ca avait pris un moment. Mais c'était pas ... comment dire ... Ca n'avait pas été simple. Des hauts. Des bas. Maintenant, il espérait qu'il n'y ait que des hauts. Oh, il se doutait qu'ils en viendraient à se disputer de temps à autre. Ce qui était tout à fait normal après tout dans un couple. Fallait espérer que ça n'arrive pas trop souvent. Parce qu'il n'aimait pas vraiment se disputer. Surtout pas avec elle. Ils avaient perdu une dizaine d'années de vie ... ensemble. S'ils étaient restés ensemble, il ne se serait pas marié avec cette femme qui était partie du jour au lendemain, avec son coeur. Mais il s'en était remis. Il ne serait pas parti au Mali non plus sans doute, ça, c'était moins grave. Mais voilà quoi. Il était vrai qu'il y a beaucoup de choses qu'il n'aurait peut-être pas fait. Non. Mais le médecin aurait été avec elle. Avec Cameron également. Ils auraient vécu tous les trois, ensemble. Andrew n'allait pas trop s'en plaindre d'avoir ... d'avoir loupé tout ça. Le plus important, maintenant, c'est qu'ils étaient ensemble.
Ils parlèrent un peu de Cameron. Du fait que ... Et bien, du fait qu'il avait pris un peu d'elle, un peu de lui. Et que Andrew allait finir découvrir toutes ces petites choses sur leur fils. "Je ne me fais aucun souci à ce propos." Il secoua la tête. Non. Il apprenait encore à le connaître, oui. Et à un moment ou à un autre, il saurait ... il saurait tout de son fils. D'elle aussi. Sur ce qu'elle avait vécu ces dix dernières années. Progressivement. petit à petit. Oui. Il en saurait plus. Il n'avait pas besoin de se presser à ce propos. Du tout. Il eut un sourire amusé tandis qu'Alana disait qu'elle allait se rendre compte de certaines choses assez rapidement. "Je sais pas si j'ai hâte ou pas." Il pencha la tête sur le côté. "Enfin, j'ai déjà appris quelques petites choses sur lui." Pas tout. Mais bon. Pourquoi se presser ? Il n'irait pas jusqu'à dire qu'il toute sa vie pour en savoir plus sur son fils. Mais presque. Alana s'était rapprochée quelque peu du médecin tandis qu'elle lui disait qu'elle le rendait heureuse. Alors, bien sûr, ça avait fait sourire le brun. Et pas qu'un peu. Une telle proximité ... Ca lui donnerait presque envie de faire des choses avec elle. Et de zapper le patin. "Juste vous croyez, madame Thompson ?" Il s'était penché un peu vers elle. "Pour moi, c'est sûr." C'était pas la grande déclaration d'amour. Mais oui, à sa manière, Andrew lui signifiait qu'il tenait beaucoup à elle. Et qu'il n'était pas prêt à la laisser partir. Mais alors pas du tout. Non.
Ils s'étaient mis debout. Et il était temps de patiner un peu. Cela ne les empêchait pas pour autant de parler de leur fils. De parler de Cameron. Du fait que s'il se moquait d'eux, il aurait le droit à une punition. C'était un poil sévère mine de rien. Pour autant, Alana avait les bons arguments. Une punition, ça n'avait jamais fait de mal. "Oui, j'suis toujours en vie. Et pourtant, hein, certaines punitions ... étaient plutôt salées ... et complètement en inadéquation par rapport au crime commis." Genre, se retrouver puni pendant une semaine ou deux parce qu'il avait fait le mur pour aller voir Alana, ouais, c'était pas drôle. C'était pas drôle du tout. M'enfin. Il se souvenait aussi d'avoir eu mal aux fesses à quelques reprises. Le médecin n'allait pas renchérir sur ce propos. Non. Il n'en était pas fier. Ils avaient patiné un petit moment ... avant de ... avant de se rapprocher du bord afin de délaisser les patins et d'aller faire un tour sur la grande roue. "Moi ? Jamais ! Je suis outré que tu penses ça de moi !" En fait, ça ne lui déplairait pas de se lover contre elle. Et puis, de la bécoter un peu. Oui. Comme deux adolescents. Comme ce qu'ils avaient pu faire quand ils étaient jeunes. Main dans la main, ils s'étaient rapprochés de la grande roue. Ils avaient fait la queue, mais pas longtemps. Andrew avait payé. Et rapidement, ils se retrouvèrent installés. Dans la petite cabine. Alana s'était collée à lui. Il avait passé un bras autour d'elle, profitant de cette proximité qu'il y avait entre eux. "J'veux pas dire ... mais j'ai été très chanceux ... de travailler ce jour là." Il faisait référence au jour où ils s'étaient retrouvés. "Parce qu'on aurait pu passer l'un à côté de l'autre ..." Et il n'aurait pas aimé que ça se produise. Non. Du tout. Il avait pris sa main dans la sienne. Et comme elle était toute proche de lui, il en avait profité pour venir l'embrasser.
Mon couple avec Andrew avait résisté à bien des tempêtes, notamment lors de toutes ces années sur le terrain dans l’armée ou lorsqu’on était adolescents. Parce qu’on aimait défier l’autorité de nos parents afin de nous permettre de se voir aussi souvent qu’on le souhaitait. Parce que forcément avoir des parents militaires impliquait plusieurs règles et autres couvres feux en tout genre. Mais Andrew rivalisait d’astuce pour réussir à me voir pour mon plus grand bonheur. Bien sûr on se faisait régulièrement punir par nos parents mais on s’en moquait, du moment qu’on était ensemble. C’était nous contre le reste du monde et on finissait toujours par gagner. Pourtant il y a onze ans maintenant, notre couple a connu une tempête. Ou plutôt une tornade puisque le retour à la vie civile s’est fait chacun de notre côté et avec une grossesse que je n’ai pas pu partager avec lui. Je sais que j’étais la plus fautive concernant la naissance de Cameron car ma mère n’avait fait que me répéter que mon fils devait grandir avec un père, sauf que je n’avais aucun moyen de retrouver Andrew. Enfin j’aurais très bien pu demander de l’aide à d’anciens collègues de l’armée afin d’avoir des renseignements mais je m’étais dit à l’époque qu’il avait dû refaire sa vie et que je ne pouvais pas l’embêter avec un enfant. Mais soit pour le moment, je me trouvais en compagnie de l’unique homme que j’avais aimé dans ma vie alors je comptais tout faire pour que notre histoire marche et dure jusqu’à la fin de nos jours. Je voulais vieillir avec lui, pourquoi pas avoir un autre enfant aussi. Après tout, Cameron ne semblait pas contre l’idée d’avoir un petit frère ou une petite sœur, du moment qu’il voyait ses parents heureux et qu’il ne se sente pas délaissé, tout lui allait je supposais. D’ailleurs, il n’avait même pas hésité à nous laisser en amoureux pour profiter de la fête, à tel point qu’on avait décidé de faire un peu de patin à glace, tout en venant discuter de notre pré adolescent qui allait nous donner du fil à retordre en grandissant et surtout du fait qu’Andrew devait apprendre à connaitre son fils avec le temps. Il me rassurait sur le fait qu’il avait déjà appris quelques petites choses sur notre fils alors je vins lui répondre, intriguée. « Ah oui et quelles sont ces choses-là, monsieur Miryian ? », lui demandais je, me mettant à sourire de sa remarque suivante alors je repris. « C’est une évidence aussi pour moi, je te rassure. Tu es bel et bien l’unique homme dans mon cœur, même si notre fils a sa place aussi », lui fis je afin de le rassurer un peu plus.
Le moment de patinage artistique avait plutôt mal débuté dans la mesure où nous avions peur tous les deux de tomber. C’était mal barré si on commençait à penser ainsi, non ? Au final, tout s’était bien passé, on avait bien ri tous les deux, nos mains ne s’étaient pas lâchées d’une seconde. Bref un véritable moment plus que romantique comme je pouvais les aimer. Certes si Cameron avait été là, il se serait probablement moqué de nous mais il n’était pas là puisqu’il était avec son ami parti vaquer à ses occupations. Alors personne ne pouvait se moquer de nous et puis quand je me trouvais en présence d’Andrew, plus rien ne comptait. Mais je devais avouer que le patin commençait à me faire mal aux pieds alors il était sans doute temps de déchausser et d’aller se reposer sur la grande roue. Andrew était d’accord avec moi. Ni une ni deux, une fois les patins déchaussés, nous nous sommes donc mis en route pour la grande roue et là des tonnes de souvenirs étaient revenus dans ma mémoire. Après tout, c’était sensiblement la même chose que ce qu’on avait vécu y’a des années alors forcément cela faisait remonter de très bons moments. D’ailleurs, une fois dans la grande roue et encore plus seuls au monde, je pouvais sentir comme une certaine tension sexuelle entre nous. Andrew vint faire comme s’il n’était pas le genre à avoir des idées malsaines mais le connaissant et en ayant autant envie que lui, on pourrait tout à fait s’échapper de la fête le temps d’une heure ou deux, histoire de se retrouver en toute intimité. Sans plus nous lâcher, il vint me faire savoir qu’il avait été chanceux le jour de notre accident d’avoir travaillé ce jour-là alors je vins lui répondre. « Fais pas comme si ça te choquait. En tout cas, je dois t’avouer que la grande roue me donne envie de m’échapper de la fête pour aller faire des choses tous les deux », lui fis je en réponse à sa première remarque avant de reprendre. « C’est vrai qu’on a été chanceux que ce soit toi qui se soit occupé de nous mais tu vas devoir me supporter aussi à l’hôpital vu que j’y bosse aussi », lui disais-je, ne me souvenant plus si je lui en avais déjà parlé ou non. Je ne pouvais m’empêcher de refuser son baiser car j’en avais également très envie. Nous étions littéralement retournés en pleine adolescence car nous étions l’un contre l’autre et nous ne voulions plus nous lâcher. Non, si j’avais la possibilité de quitter la fête de suite, je pense que je le ferais, tellement la tension sexuelle entre nous commençait à grandir de minutes en minutes.
Ce n'était pas facile. Ce n'était pas simple. Dans le sens où il avait encore pas mal de choses à apprendre sur Cameron. Dans le sens où ça n'allait pas se faire en un claquement de doigts. Non. Du tout. Mais ils passaient du temps ensemble. Ils parlaient un peu ensemble. Ils faisaient un peu les fous ensemble. Surtout quand Andrew passait à la maison et qu'ils jouaient tous les deux à la console et qu'ils faisaient les dingues derrière la manette. Ouais. Des moments agréables. Des moments ... qui n'auraient jamais existé si jamais il n'était pas tombé sur eux, ce jour là. Des fois, Andrew se demandait. Ce que sa vie aurait été. Si ... s'il n'avait pas travaillé ce jour là. Il n'aurait pas eu le loisir de croiser Alana. Il n'aurait pas eu le loisir de rencontrer son fils. Cette partie de lui qu'il apprenait à connaître. Au fil des semaines. Au fil des mois. Il ne connaissait pas tout de Cameron. Il devait faire encore des efforts. De gros efforts. Sans chercher à le brusquer. Sans chercher à l'oppresser. Il devait faire ça .... lentement. Mais sûrement. A quoi bon rusher ? Cameron reculerait si jamais Andrew l'étouffait trop. Et il ne voulait pas que ça arrive. Jamais. "Quelques petits trucs." avait-il dit dans un sourire qui en disait long. Cameron lui ressemblait. Beaucoup. C'était sans doute pour cela que c'était aussi facile de ... Et bien, que c'était aussi facile de le déchiffrer et d'apprendre à le connaître. Une chance d'ailleurs. "On discute. Quand on peut et qu'on n'est pas derrière la manette de jeux." Parce que oui. Le gamin, il adorait ça. Il aimait ça. Et Andrew aimait bien jouer avec lui. En fait, c'était un réel plaisir que d'essayer lui foutre la pâtée à son jeu préféré. Cameron grognait toujours quand son père essayait de lui faire à l'envers et quand il prenait les devants. Ou du moins, le dessus dans leur jeu. Ouais. C'était toujours marrant de voir le petit qui s'énervait plus ou moins à ce propos. M'enfin, passons. Alana était ... elle semblait être contente. Contente d'avoir retrouvé Andrew. Tout comme lui l'était. Il avait toujours dit qu'il lui manquait quelque chose. Et même si ça faisait fleur bleue, même si c'était ... stupide sans doute de penser de la sorte, il était content de l'avoir retrouvé. En elle, il avait trouvé ce manque. Et il en était plutôt content à dire vrai. Et pas qu'un peu. Il eut un sourire à la remarque d'Alana. "On a toujours de la place pour plusieurs personnes." Il avait de la place pour Alana. Pour Cameron. Pour sa petite soeur. Qui était parfois bien peste mais qu'il adorait.
Quoi qu'il en soit, ils avaient patiné pendant un moment. Et avant de se retrouver avec une jambe dans le plâtre ou un bras dans le plâtre, oui, il valait mieux partir. Et opter pour la grande roue. Cette grande roue qui rappelait pas mal de choses. Il se souvenait des quelques fois où il avait pu emmener Alana quand ils étaient jeunes. Des collégiens, c'était juste un tour de roue. Juste pour voir la vue et s'émerveiller. Des lycéens ... Là, c'était plus ... romantique. Sensuel. Un petit coin pour être avec celle qu'il aimait et où personne ne pouvait venir les emmerder. Ou les voir. Maintenant, ils étaient adultes. Des adultes. Est-ce que cette sortie sur la grande roue allait annoncer autre chose ? Quelque chose d'encore plus torride que lorsqu'ils étaient des ados ? Va savoir. Il jouait les innocents. Oui. Il jouait les innocents. Alana répliqua que la grande roue lui donnait ... des envies. "Mademoiselle Thompson ! N'avez-vous donc pas honte d'avoir de telles pensées ?" Non. Elle n'avait pas honte. Lui non plus d'ailleurs. Après, il ne savait pas ce qu'elle avait vraiment en tête. Il en avait une petite idée mais quand même. Il eut un sourire amusé quand Alana ajouta qu'il allait devoir ... qu'il allait devoir la supporter à l'hôpital. "Ca va égayer mes journées comme jamais." dit-il dans un hochement de la tête. Ouais. Parce que ça voulait dire qu'ils allaient se voir. Souvent. Dans la mesure du possible. Et ça, c'était plutôt agréable. Très agréable. Et pas qu'un peu. Le médecin avait fini par l'embrasser. C'était peut-être cliché. L'infirmière qui sortait avec le médecin. Mais lui, il ne voyait pas ça. Tout ce qu'il voyait, c'était la personne qu'il aimait. Et qu'il avait toujours aimé. Même s'il avait pu avoir quelques aventures, y'avait toujours eu ce manque. Manque qui était comblé par Alana. Il avait posé sa main contre sa joue. Pour approfondir ce délicieux baiser. Le temps s'était comme arrêté. Durant quelques instants. En fait, la roue s'arrêtait aussi de temps à autre, pour laisser grimper d'autres personnes. Finalement, le tour était fini. Il se pinça les lèvres et il prit la main de la brune. "Viens." Il ne savait pas trop où ils iraient. Leur voiture peut-être. Mais il avait envie ... d'un réel tête à tête avec elle. Tous les deux. Rien que tous les deux. Ils s'étaient éloignés quelque peu de la fête foraine. Se retrouvant sur le parking. Leur voiture n'était pas très loin. Un regard. "La voiture ?" lui demanda-t-il. C'était pas très glamour. Mais bon.