Il était évident que la relation entre Andrew et notre fils n’allait pas se faire en un jour. Après tout, Rome ne s’est pas faite en une seule et unique journée mais en plusieurs longs mois. Cependant je savais que les deux hommes de ma vie allaient s’entendre à merveille. En même temps, Cameron avait hérité de certains traits de caractère de son père, aussi bien en positif qu’en négatif d’ailleurs. Parce que le côté rebelle commençait à se montrer alors qu’il n’était qu’un pré ado. Avoir l’occasion de tester les limites de sa pauvre mère ne le dérangeait aucunement, du moment qu’il pouvait profiter de ses amis le plus possible. Pourtant il n’en restait pas moins un garçon adorable et sérieux à l’école. Là il avait hérité de mes capacités studieuses pour le coup. Mais je pratiquais notre fils depuis maintenant onze ans et je l’avais supporté durant neuf mois dans mon ventre alors autant dire que je pouvais affirmer que je le connaissais. Tandis qu’Andrew avait tout à apprendre de ce dernier mais visiblement il semblait avoir repéré quelques traits de caractère, probablement semblable au sien. Il vint me faire savoir qu’ils discutaient ensemble, du moins quand ils n’étaient pas devant la manette. L’objet faisant l’objet de disputes entre mon fils et moi. Alors je vins lui répondre. « Tu as du te voir en lui quand t’avais son âge, non ? », lui fis je car dès que le regard de Cameron s’était posé sur le mien, j’avais vu son père dès cet instant et encore plus au fil des années en le voyant grandir et évoluer. Cela me fit sourire quand il évoqua la manette alors je repris. « Ah la fameuse manette, on devrait lui greffer tellement il peut passer de temps dessus, t’en dis quoi ? Parfois même il n’a pas envie de faire ses devoirs pour jouer, c’est fou non ? », disais-je, n’ayant pas eu cette éducation car à la maison, il n’y avait pas de console. Les livres passaient avant les jeux vidéos avec le colonel que pouvait être mon père. Sa dernière phrase me fit sourire lorsqu’il évoqua qu’il y avait de la place pour deux personnes dans son cœur. J’étais contente qu’il pense ainsi car je pensais la même chose que lui. Après tout, même si je n’avais jamais fait le premier pas vers lui depuis ses dix dernières années, il était resté dans mon cœur au même titre que ma mère ou notre fils. Mon amour pour Andrew semblait indestructible et éternel que je vins lui répondre. « Exactement et tu as toujours eu la même place dans mon cœur malgré les années qui nous ont séparés », lui confiais je, tout en venant déchausser les patins. Cela faisait une bonne demie heure si ce n’était plus qu’ils avaient chaussés les patins à glace. Ils étaient temps de revenir un peu à la réalité pour quelque chose de plus calme. Du coup, c’était donc tout naturellement qu’ils avaient pris le chemin de la grande roue, sauf que je n’avais pas prévu que la tension sexuelle puisse atteindre un tel niveau juste en commençant un tour de grande roue. Mais je devais reconnaitre que le simple fait d’être aux côtés d’Andrew me donnait la sensation de me replonger des années en arrière, quand nous n’étions que d’innocents adolescents fous amoureux l’un de l’autre. Comme si cela nous prouvait qu’on était toujours aussi dingues l’un de l’autre. D’ailleurs, il semblait avoir compris que j’avais quelques pensées malsaines qui venaient de m’envahir, il me connaissait toujours aussi bien, pensais-je. Alors pour masquer cette tension sexuelle entre nous à cet instant précis, je vins parler du fait qu’il allait devoir me supporter à l’hôpital, sauf que l’idée de pouvoir faire l’amour dans les vestiaires de l’hôpital vint m’envahir à nouveau alors je vins lui répondre. « Je n’ose même pas imaginer ce dont à quoi vous pensez monsieur Miryian », fis je, prenant l’air de celle qui ne savait pas de quoi il voulait parler et venant répondre à son baiser si tendre et parfait. Cependant, sa proposition de quitter la grande roue pour aller vers la voiture, je voyais parfaitement ce qu’il voulait faire et je n’étais pas vraiment contre alors je vins lui répondre, me collant tout contre lui. « Avec plaisir monsieur le chirurgien, je suis toute à vous pour la soirée », lui chuchotais je, oubliant un instant que la voiture qui se trouvait dans un coin isolé pouvait être à la vue de passants un peu trop curieux alors je repris. « J’espère que le danger t’excite toujours autant qu’à l’époque de l’armée ? », lui demandais je, me souvenant des nombreuses fois où nous avions fait l’amour sur la base malgré les quelques interdictions des supérieurs.
Il le savait. Entre Cameron et lui, ça prendrait du temps. Avec Alana, c'était plus facile. Parce qu'ils se connaissaient depuis longtemps. Et même si ... Même s'ils étaient restés longtemps sans se voir, oui, tout s'était refait plus ou moins naturellement entre elle et lui. Et ça, c'était plutôt cool à dire vrai. Et pas qu'un peu. C'était agréable. Agréable de savoir qu'elle revenait dans sa vie. Et elle n'était pas seule. Non. Alors, oui, c'était un retour tardif. Mais un retour quand même. Et c'était ça le plus important. Qu'ils soient là. Qu'ils soient ensemble. Qu'ils aient retrouvé cette proximité. Cette complicité. Il aimait ça. Et c'était pas une mauvaise chose. Du tout. Alana lui avait posé une question. En ce qui concernait Cameron. Andrew eut un hochement de la tête. "J'ai cru voir un double, effectivement." Le médecin se souviendrait sans doute toujours de ce drôle de sentiment qui l'avait parcouru quand il avait posé son regard sur cet enfant dont il ne savait rien. Ca lui avait fait bizarre. Vraiment bizarre. "Je me suis même demandé si je n'étais pas en train de rêver." Mais non. Il ne rêvait pas. C'était bien son fils qu'il avait devant lui. Sa chair. Son sang. Les jeux vidéos ? Andrew n'était pas forcément un grand adepte des jeux vidéos. Pour autant, il y jouait avec son fils. Il se mit à rire quand Alana lui parla de lui greffer la manette. "Je crois, malheureusement, qu'on ne peut pas faire grand chose." Il secoua la tête. "Nous, à son âge, on allait dehors. On faisait les fous. On courait, grimpait aux arbres et tout ça. Les jeunes, maintenant, ils préfèrent rester derrière leur téléviseur. Ou leur ordinateur." C'était comme ça. C'était l'évolution des meurs, si on pouvait dire ça ainsi. Que faire alors ? Lui interdire l'accès à la console de jeux ou à son ordinateur ? Ce n'était pas non plus une solution. Ou du moins, il ferait vite la gueule. Non. Ils allaient devoir ... Ils allaient devoir faire avec. Pour sûr.
Après ce petit moment de patinage où ils avaient pu parler de tout et de rien, ils avaient fini par se retrouver sur la grande roue. A faire un tour. Mais la conversation était ... disons qu'elle glissait vers un sujet particulier. Très chaud. Très intense. Ils parlaient plus ou moins ... d'aller faire quelques folies. Enfin, ils ne l'avaient pas vraiment encore dit. Mais c'était plus ou moins ce qu'ils sous-entendaient. Pour sûr. "Mais je ne pense à rien de spécial. Madame Thompson." Un jour, elle aimerait bien dire madame Miriyan. Même s'il avait déjà été marié une première fois et que c'était plus un mariage blanc qu'autre chose, ça ne le gênait pas. Du moins, ça ne lui faisait pas peur. Peut-être qu'il devrait avoir peur. Après tout, c'était un mariage bidon qui n'avait pas vraiment fonctionné puisqu'elle s'était vite tirée. Et qu'il ne savait pas où elle était aujourd'hui. Mais avec Alana, il était sûr et certain que ça serait quelque chose de spécial. De vraiment spécial. Il pouvait se tromper, bien sûr. Mais il avait envie de croire que ça serait spécial. Et que ça se passerait bien. Andrew avait fini par l'embrasser. Et quand la roue avait fini son tour, il lui avait proposé de s'éclipser. Pas très loin. Ils pouvaient pas se tirer sans Cameron, après tout. Alana lui avoua qu'elle était à lui pour la soirée. Ce qui, bien sûr, le fit sourire. "J'ai l'autorisation d'abuser de toi alors." Abuser, façon de parler. Mais il était vrai que ... s'ils s'étaient rendus à la voiture, ce n'était pas pour se regarder dans le blanc des yeux ou quoi que ce soit dans le genre. Alana lui fit une remarque. Sur le danger. "On va le savoir bien assez rapidement." Le danger de l'armée, et le danger de ses faire prendre en flagrant délit, c'était pas forcément la même chose. Enfin, si, peut-être un peu. Dans le sens où à l'armée, ils avaient pu faire quelques folies et elle ne parlait pas forcément du danger de faire des folies. Arrivés à la voiture, Andrew avait déverrouillé celle-ci afin qu'ils s'engouffrent dans le véhicule. A l'arrière de ce dernier. Ca serait plus simple. Plus de place. Mieux. Bien mieux. Et si on les surprenait ? Et bien, tant pis. On les surprendrait. Voilà tout.
Tout était à construire entre les deux hommes de ma vie et pourtant je savais qu’ils allaient réussir à s’apprivoiser. Après tout, Cameron avait un peu d’Andrew en lui alors il ne me faisait aucun doute qu’ils ne pouvaient pas nouer une vraie relation père-fils. Et puis je serais là pour les aider à s’apprivoiser car je peux me vanter de connaitre ces deux-là sur le bout des doigts. Bien sûr avec Andrew, nous avons eu des années de séparation mais quand je suis près de lui, c’était comme si je redevenais cette jeune femme qui ne l’avait jamais quitté. Quant à Cameron, même si Andrew n’a pas pu être là durant ma grossesse par ma faute, nous l’avions conçu ensemble et il était le fruit de l’amour. J’en restais persuadée que notre fils était le fruit de l’amour qui m’unissait à Andrew depuis mon adolescence. Certes durant ces dix dernières années, j’avais connu d’autres hommes mais je n’avais jamais réussi à aller plus loin avec eux. Tout simplement parce qu’Andrew était dans chacune de mes pensées. Et puis en voyant grandir Cameron au quotidien, j’avais l’impression que son père, cet homme que je n’avais jamais cessé d’aimer, était à nos côtés. Mais bien sûr dans la réalité, ce dernier n’en savait rien jusqu’à ce fameux accident où il travaillait ce jour-là. Il m’arrivait souvent de repenser aussi à ce qu’il se serait passé s’il n’avait pas travaillé à ce moment précis. Certes il n’aurait pas connu son fils mais se serait-on retrouvés malgré tout ? Mon cœur ne pouvait s’empêcher de penser à la possibilité qu’on se serait retrouvé quoiqu’il arrive. Andrew était mon âme sœur, j’étais le sien. Il était le seul homme que j’avais aimé et que j’aimerais pour le reste de mes jours alors forcément le Destin nous aurait mis sur la route à un autre moment. Mais pour l’heure, le sujet n’était autre que Cameron et Andrew venait de me confirmer qu’il avait cru voir son double en lui alors je vins lui répondre. « Ah ça il est ton portrait craché en grandissant, je te le confirme », lui dis-je, ne pouvant m’empêcher de sourire, tellement tous les jours je ne cessais de voir Andrew à travers notre fils alors je repris quand il pensait qu’il rêvait. « Non mon cœur, je t’assure tu ne rêves absolument pas, ton fils te ressemble comme deux gouttes d’eau et nous sommes bel et bien réels », lui fis-je, gardant ce léger sourire qui ne voulait pas me quitter car j’aimais les voir ensemble ces deux-là. En revanche, j’ignorais si c’était le fait qu’il apprenait encore à connaitre son fils mais Andrew ne semblait pas vouloir l’empêcher de trop jouer à sa console alors je repris. « Oui on n’y peut pas grand-chose mais il faudrait peut-être l’inciter à faire plus de choses en extérieur, non ? Bon, il fait déjà plusieurs sports et il sort souvent avec ses amis, sauf que je trouve qu’il y joue encore beaucoup trop », lui disais-je. C’était sans doute parce que moi, je n’avais jamais eu de console à la maison et parce que mon père, ce grand colonel, refusait que ce genre d’engins comme il appelait ça traine dans mes mains. Il voulait que je sois cultivée et il avait réussi alors j’avais demandé à ma mère de ne pas acheter de console à Cameron, qu’il en avait une à la maison et que c’était très bien.
La session patinage artistique était terminée, il était temps d’aller reposer un peu nos jambes dans la grande roue. Bien sur ce n’était pas sans me douter que nos pulsions sexuelles allaient finir par venir nous jouer des tours. Après tout, nous avions dix ans à rattraper et même si je lui avais dit que je ne voulais pas d’autres enfants, j’y réfléchissais tranquillement dans mon coin. Cette idée ne cessait de germer dans mon esprit à vrai dire mais je voulais déjà qu’Andrew apprenne à connaitre son fils et surtout qu’on se retrouve en tant que couple. Parce qu’avec nos métiers respectifs, il allait falloir s’organiser le jour où on décidera de vivre ensemble et de concevoir un second bébé. J’avais toujours rêvé d’avoir deux enfants et Andrew à mes côtés qu’aujourd’hui ce rêve allait peut-être se faire d’ici quelques temps. Après tout, si on voulait un deuxième enfant, il nous fallait nous décider vite, mon horloge biologique avançait à grands pas et la dernière fois Cameron ne semblait pas contre l’idée d’être grand frère. Du coup, lorsque je vis le regard amoureux et rempli de désir de mon homme, je ne pouvais qu’imaginer quelle idée il avait en tête. Certes il décidait de nier mais j’avais compris, c’était trop tard alors je vins lui répondre. « Ce n’est pas la peine de nier Andrew, je te connais par cœur et j’approuve ton idée », lui disais-je, venant l’embrasser tendrement avant de le suivre direction la voiture. Cela faisait longtemps que je n’avais plus fait l’amour dans une voiture, peut-être même que cela remontait à notre adolescence. Autant dire que cela allait nous rappeler quelques souvenirs. Bien évidemment ce dernier vint me demander l’autorisation d’abuser de moi, comme s’il ne connaissait déjà pas la réponse. Et puis là au moins plus besoin de demander à mon père pour m’emmener quelque part comme à l’époque. Ah mon père, un vrai papa poule avec moi, à tel point qu’il avait fait fuir mes précédents petits amis. Mais pas Andrew, lui s’était accroché et savait tenir tête à mon père, ma mère l’appréciait pour cela alors je vins lui répondre. « Ai-je vraiment besoin de répondre à cette question ? », lui fis-je avant de venir entrer à l’arrière de la voiture d’Andrew. Je commençais déjà à avoir chaud alors je n’hésitai pas à venir enlever mon haut et de venir lui répondre. « Andrew, tu sais que ça me rappelle des souvenirs tout ça, pas toi ? », lui demandais je, tout en l’embrassant passionnément pour lui montrer toute l’excitation que j’avais et le désir à son égard. J’étais tout de même à moitié nue face à lui, ça devait forcément lui faire quelque chose, pensais-je. Le moment qu'on attendait tous les deux depuis la grande roue pouvait commencer et personne ne nous empêchera de redevenir des adolescents prêts à tout pour faire l'amour.
Exit le patinage. Pourquoi ? Parce que ... qu'il n'avait pas envie de se péter la jambe. Ou bien un bras. Non. Il n'avait pas envie de prendre le risque. Mais pas alors du tout. S'il se retrouvait avec un bras dans le plâtre, encore, il devrait prendre quelques jours. Ou quelques semaines. Le temps de s'en remettre. Et surtout, le temps que ça passe. Avec une jambe .... Ca pouvait être pire. D'autant plus s'il avait besoin de rééducation. Alors oui, peut-être qu'il s'en faisait trop. Peut-être que ça irait. Peut-être qu'il ne tomberait pas et que tout se passerait bien. Mais Andrew ne voulait pas tenter sa chance. Non. Et il était sûr que c'était la même chose pour Alana. Qu'elle préférait quitter cette piste de malheur avant qu'il ne leur arrive quelque chose. Voilà pourquoi ils s'étaient dirigés vers ... la grande roue. Mais ils n'étaient pas restés longtemps à en faire. Un petit tour. Un simple et unique petit tour. Pourquoi pas plus ? Parce que Andrew n'avait pas besoin de plus. Et surtout, il avait envie de faire quelques folies avec Alana. Et pas qu'un peu. Ouais. Il le savait. C'était pas bien. C'était pas bien du tout. Dans le sens où ce n'était pas le moment, si on pouvait dire ça ainsi. Non. Après tout, ils étaient ... là pour s'amuser un peu. Passer du temps ensemble. Surveiller de loin leur fils. Il n'y aurait pas eu Cameron dans les parages, oui, ils auraient pu faire toutes les folies qui leur seraient passées par la tête. Mais là ... Le petit était dans les parages quand même ... C'était à réfléchir. Ou pas vraiment puisqu'ils n'avaient pas tardé à sauter de la grande roue, direction le parking. Est-ce qu'ils allaient vraiment faire ce qu'il avait en tête ? Il fallait croire. Parce que Alana semblait avoir la même ... idée coquine que lui. "C'était pas vraiment une question." avait-il dit en secouant la tête. "C'était plus... une affirmation." Du fait qu'il allait effectivement abuser d'elle. Mais comme elle serait consentente, ça ne serait pas de l'abus. Bien au contraire. Ca serait un petit moment agréable pour tous les deux. Ils avaient d'autres moyens de se retrouver, c'était un fait. Mais pour une fois, il n'avait pas envie d'écouter sa raison. Il avait envie ... de faire quelques folies. Il avait envie de se retrouver avec la brune. Il avait envie ... de se retrouver dans une situation folle, en quelque sorte. oui. Il avait envie de tout ça. De braver le danger, si on pouvait dire ça ainsi. D'être ... D'être avec elle. Tout simplement. Ils s'étaient donc retrouvés à l'arrière de sa voiture. Et Alana en vint à lui parler de souvenirs. Enfin, du fait que ça lui rappelait des petites choses. Ce qui, bien sûr, fit sourire Andrew. "C'est vrai. J'avoue. Mais je pense qu'il est temps de se faire de nouveaux souvenirs."