La nouvelle année avait pointé le bout de son nez et avec elle, le bilan de la précédente. Malgré des passages désastreux et des périodes à vides, Mickey y avait survécu tant bien que mal. Les résolutions de la nouvelle année, ça n'avait jamais vraiment été son truc pourtant, il avait pris des résolutions cet été et s'y tenait pour l'instant. Il tendait à adopter un mode de vie un peu plus sain, histoire d'éviter de se laisser aller espérant ainsi éviter les travers et les sortis de route. Se remettre activement au sport était en tête de liste et s'y conformer assez facilement. Bien qu'ayant délaissé ça un moment, s'y remettre s'était fait naturellement tant il avait toujours aimé ça, se renforcer musculairement, développer sa force, sa masse musculaire et tonifier son corps! En plus, au prix de l'abonnement à la salle de sport, avait rentabiliser que de jeter l'argent par les fenêtres. À l'hibiscus sports, il y aimait les activités proposées ainsi que les machines à sa disposition. L'ambiance et les fréquentations étaient cools. Aujourd'hui, quand il arriva, il était seul, lui laissait l'entière satisfaction de choisir son agrée, sans avoir à opter pour quelque chose par défaut. Il se sentait d'attaque pour l'appareil à charges guidées, cet engin gigantesque adapté aux débutants garantissant une bonne exécution de l’exercice et une évolutivité des charges sans avoir besoin d'aide, parce que visiblement, il n'y avait pas de coach aujourd'hui, du moins pas dans la salle. Il avait bien envie d'utiliser le dips, ces espèces d’accoudoirs pour travailler les abdominaux, bras, épaules et dos. Les dips sont l'un des tous meilleurs mouvements pour travailler les pectoraux, parfois même comparé à du « squat pour le haut du corps » c'est dire tout l'intérêt qu'il représente. Mickey se place donc sur la machine spécifique, composée de deux barres parallèles et commence à faire ses flexions / extensions des bras, de monter et descendre le buste à la force des pectoraux et des triceps. Il n'est pas de ceux qui comptent les mouvements, peut-être à tort, lui, il fixe l'horloge et se donne des créneaux horaires. Il se concentre sur l'aiguille qui défile essayant d'y calquer un rythme, il oublie tout le reste. Tellement que lorsqu'une ombre obstrua sa vision quelques secondes, il réalise que quelqu'un est arrivé dans la salle, incapable de dire depuis quand. "Salut!" C'est quand même quelqu'un de poli à la base. Il se pose un instant et reprend son souffle. Un simple coup d'œil lui fait remarquer qu'il connaît l'autre sportif, même si connaître est un bien grand mot. "Hey, on se connaît non? T'es Andy, le pote de Lene?" Il l'a vu trainer à la caserne quelques fois, bien qu'assez discret et pas trop curieux de ce qui ne le concerne pas, il est certain de le reconnaître même s'il n'a fait que l'entrapercevoir. "Je suis Mickey." Il redescend de sa machine, attrape sa serviette pour s'éponger le visage et les mains avant d'en tendre une à Andy. D'habitude, il ne fait pas vraiment la causette sauf qu'aujourd'hui puisqu'ils ne sont que deux dans la salle, difficile de s'ignorer, un peu de savoir vivre tout de même.
C’est pas parce que c’est le début de l’année que tu vas au sport. Non. Le sport c’est toute l’année pour toi. T’y vas plus ou moins régulièrement. Tu fais du sport chez toi quand t’as pas le temps d’aller à la salle. Et non, tu ne parles pas du sport de chambre pour une fois. T’as du matos chez toi. Des poids, des haltères. Rien de ouf mais ça fait l’affaire quand t’as pas envie de bouger. Et puis tu cours aussi. Tu cours beaucoup. Moins en été parce que le soleil est intenable, mais t’essaie quand même. D’ailleurs aujourd’hui t’es motivé pour courir sur un de ces tapis roulant. Au moins y’a la clim dans la salle. Tu sors des vestiaires en short tshirt. Y’a pas un chat à la salle. Tant mieux, t’auras pas à attendre la machine que tu convoites.
Ton téléphone dans la main, tu cliques sur Spotify. Tu vas pour mettre tes écouteurs dans tes oreilles. Tu montes sur le tapis et tu lances la playlist. Elle dure 40 minutes très exactement. Le temps que tu veux courir. Tu te dis que t’aurais pu mettre ta musique dans les hauts parleurs de la salle vu qu’il n’y a personne aujourd’hui.
40 minutes plus tard, t’es transpiré, tu veux boire un coup. Tes écouteurs enlevés, tu fais le tour de la salle pour te retrouver à la fontaine à eau et tu regardes un peu les autres machines qui sont là. T’as que l’embarras du choix. T’es quand même pas tout à fait sûr de vouloir te lancer dans autre chose maintenant. T’entends quelqu’un. Tu tournes la tête. Un type plutôt bien beau gosse t’adresses la parole. Son visage t’es pas inconnu mais t’arrives pas à mettre le doigt dessus.
« Hey. »
Tu te dis qu’il est juste très amical, que ce n’est pas pour tes beaux yeux qu’il a pris la parole. Il reprend la parole et tu ouvres grands les yeux un bref instant quand il te balance ton prénom et celui de Lene. T’arrives toujours pas à le remettre pour ta part.
« Ouais. C’est moi. »
Il se présente. Mickey. Tu fais marcher ta cervelle pour te souvenir de lui, parce qu’il est vraiment fuckable à le voir de près comme ça. Mickey donc. Tu serais pas contre te faire baiser par ce mec au nom de souris. Tu payerais même un voyage à Disney World pour qu’il te prenne. Ca pourrait même être l’attraction du jour. Monter Mickey. Et là ça te fait tilt’. T’as fait exactement cette même remarque à Lene y’a quelques semaines. C’est un type de la caserne.
« Oh ouais Mickey ça y est je vois. Pompier. »
Tu lui fais un clin d’oeil. C’est un peu un automatisme chez toi. A la caserne vous aviez échangé quelques mots si tes souvenirs sont bons. Pas grand chose, juste un bonjour au revoir.
« Sans ton uniforme j’ai mis plus de temps à me souvenir. »
Et ça te fait rire.
« Mais un mec hot comme toi ça s’oublie pas. Surtout avec un prénom pareil. »
Tu vas taire la remarque que tu t’es fait plus tôt.
Pour une fois qu'il fait preuve de physionomie, il est bien content de ne pas s'être planté, par contre il se sent un peu bête d'avoir fait preuve d'autant d'enthousiasme, car visiblement, Andy ne le remet pas. Du moins pas immédiatement, gros soulagement, ça aurait pu être gênant. Mickey répond à son clin d’œil par un hochement de tête assorti d'un sourire. C'est vrai qu'ils ne sont croisés qu'à la caserne, hors contexte ce n'est pas toujours évident et il le reconnaît volontiers. "On me dit souvent que je suis méconnaissable en civile, pas de soucis." Sans doute que si Andy avait eu un uniforme quand ils s'étaient vus, Mickey ne l'aurait peut-être reconnu non plus aujourd'hui. Andy s'en excuse en lui disant que pourtant, il ne s'oublie pas parce qu'il est hot... La réflexion le fait cligner des yeux, presque rougir, mais affiche un plus large sourire. Ça fait toujours plaisir d'autant plus qu'il n'a plus vraiment l'habitude de recevoir ce genre de compliment. Encore moins venant d'un homme en plus. Par réflexe, il s'attarde plus minutieusement sur le physique d'Andy qui n'a rien à lui envier. Non seulement, il est loin d'être moche et en plus, il est jeune, ça rendrait presque Mickey jaloux. Il ne sait pas vraiment quoi, ni comment répondre, heureusement Andy ajoute aussi que l'originalité de son prénom y est aussi pour quelque chose. "Ah ça, j'avoue que ce n'est pas un prénom très répandu par ici..." Surement plus aux States, moins en Australie. Jamais il n'a rencontré d'homonyme. Enfin, sauf la souris à qui il doit son patronyme à qui Andy ne manque pas de faire allusion, lui demandant si on lui en fait souvent référence. "A longueur de journée! Je pensais qu'en grandissant ça se calmerait, mais il n'en est rien." Il haussa les épaules, comme pour lui faire comprendre que ça lui passe au-dessus de la tête, qu'il est habitué. "Si t'as une vanne en tête, ne te force à mordre ta langue et crache le morceau, hein. Des fois, que ce soit une qu'on ne m'est jamais faite!" Au bout de trente-sept ans, il se dit qu'il a du tout entendre, mais on ne sait jamais. En plus, il a remarqué que les gens qui n'osaient pas lui faire de blagues sur son prénom finissaient quand même par craquer alors il avait prit pour habitude de tendre le bâton pour se battre en quelque sorte à chaque fois qu'on lui posait cette question. Et puis, c'est bien connu, le rire rapproche les gens. "Et toi, Andy, c'est un diminutif?" Bon, au moins pour lui, rien de drôle ne sauter à l'esprit immédiatement à l'entente de son prénom.
Méconnaissable tu sais pas, mais légèrement moins hot, oui. Juste légèrement, parce qu’il a quand même un potentiel de ouf celui là. T’aimerais bien qu’il te fasse des trucs. Plein de trucs. Ton esprit vagabonde un petit peu et t’essaies de rester concentrer dans la conversation, parce que visiblement elle ne fait que commencer. Ca ne te dérange pas. Ce type a l’air cool. Déjà il est pompier, ça le rend bad ass à mort. Même sans uniforme. Tu l’idéalises dans ta tête. T’es même impressionné par lui. Les pompiers en général. Tu sais pas si tu pourrais faire ce job.
Il se fait donc charrier sur son prénom très régulièrement et ça te fait marrer. Ca t’étonnes pas vraiment non plus. C’est le premier mec que tu rencontres qui s’appelle comme ça. Il a l’air d’être habitué aux différentes blagues dont il fait l’objet. C’est clair que depuis le temps, ça ne doit plus avoir le même effet. Il te prend de cours quand il veut que tu lui sortes une vannes qu’il aurait peut être pas entendu. Comme s’il avait lu dans tes pensées.
« On a déjà dû te la faire. C’est pas très original. »
T’avoues que t’en as effectivement une en tête et tu lui dis sans soucis.
« Tu pourrais être une attraction à Disneyworld. Monter Mickey. »
C’est tellement nul que ça te fait quand même rire. Tu te visualises bien en train de le monter et de prendre ton pied. Tu le regardes toujours de cet air qui veut dire que clairement tu voudrais prendre part à l’attraction, même si tu ne le dis pas clairement.
« Ouais c’est un diminutif. Andrés de mon vrai nom. »
Tu continues de le mater, c’est bien plus fort que toi. Après tout les yeux c’est fait pour voir.
« T’as fini ton sport ? Ca te dit d’aller boire un verre ? »
Y'a un bar juste en face du complexe sportif. T'y fais régulièrement un saut quand tu viens ici. Tu regardes un peu toutes les machines disponibles et tu reprends la parole sans le laisser répondre tout de suite.
« J’hésite à me faire une nouvelle série d’une demi heure ou partir maintenant. »
Sa réponse sera la tienne. S’il veut partir tout de suite et boire un verre, y’aura pas à réfléchir plus longtemps. Si il veut boire le verre mais pas tout de suite, tu vas soulever quelques poids en attendant.
Le petit jeu de la meilleure vanne sur son prénom se pratiquait à chaque nouvelle rencontre, Mickey ne laissait jamais personne déroger à la règle. D'ailleurs même ceux qui le connaissaient de longues dates continuaient d'y jouer de toute façon, c'est pour ça qu'il insista machinalement. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on avait un grand gagnant aujourd'hui, de l'inédit bien qu'il avait peur qu'elle ne soit déjà faite auparavant. Mickey explosa de rire, sincèrement scié par la réflexion et quelque peu flatté de l'habile jeu de mots à sous-entendu on ne peut plus explicite. Il en rigola tellement qu'il du essuyer une petite larme. "Franchement, je suis bien content de t'avoir abordé, ça valait le coup." Ça faisait un moment qu'il n'avait pas été au contact d'inconnus, il devenait, à la limite, antisociale, mais son entourage l'encourageait à aller de l'avant et de rencontrer du monde. Pourtant, il eu la curieuse sensation que ça pouvait s'apparenter à de la drague, il espérait qu'Andy ne se sentirait pas gêner en pensant que Mickey voulait le séduire. Il était loin de se douter qu'il s'inquiétât pour rien, enfin surtout qu'Andy apprécierait certainement ça s'il le faisait. "Andrès? Ah, Espagnol, c'est ça?" La géographie et Mickey, ça n'allait pas de paire, il avait du monde à identifier et replacer toutes les communautés hispaniques, il proposait l’Espagne un peu au hasard, il n'était pas capable d'identifier clairement d'où venait son accent de toute façon. Il ne faisait pas non plus la différence entre un Québécois et un Belge, il était seulement capable de dire si un accent était Australien ou pas. Il n'avait pas l'oreille sensible à ça et puis, il s'en battait un peu les steaks, il partait du principe qu'on lui dirait bien un jour, qu'il n'avait pas besoin de deviner l'origine des gens. Toutefois, il reconnaissait bien le côté bon-vivant hispanique quand Andy lui proposa de boire un verre ou de continuer une dernière série. Il jeta un coup d’œil à sa montre, il n'avait pas encore atteint la durée qu'il s'était fixé, mais il avait bien envie d'aller se boire un café. "J'étais motivé pour soulever des poids au développé/couché à la base mais sans personne pour m'assurer c'est un peu compliqué... Tu peux peut-être me filer un coup de main? Comme ça, je te paie le café pour te remercier?" Autant faire une pierre deux coups, il soulèverait la fonte comme prévue et il aurait de la compagnie quand il siroterait son café.
Ta vanne le faire marrer et ça te fait sourire de le voir comme ça. Dommage que faire rire un mec ne suffise pas pour le mettre dans son lit. Clairement d’habitude t’as pas grand chose à faire pour trouver un mec, mais là il s’agit d’un hétéro, c’est une autre paire de manche. Bien plus compliqué, même si t’as déjà réussi à en faire céder deux ou trois dans ta longue vie. Ils ne devaient pas être très hétéro à ton humble avis, mais le fait qu’ils ne se l’avouent pas les rend toujours plus sexy à tes yeux.
« A ton service. »
Tu pensais pas que ça lui ferait autant rire. Faut croire que t’as tapé dans le mille avec cette vanne. Il suggère que t’es espagnol et tu fais « non » de la tête. C’était un easy guess, bel effort.
« Colombien. Mais t’étais pas loin ouais. »
C’était facile en même temps avec un prénom pareil et cet accent que tu te coltines. Mickey a aussi envie de faire encore un peu de muscu et il te sollicite pour se faire. Ouais tu sais pas si t’es trop chaud.
« Hmmmm… C’est vrai que y’a pas grand monde ici mais si je reste je me fais quelques exercices plutôt que te regarder soulever des poids. »
T’es pas du genre à dire oui si t’as pas envie. Et là t’as clairement pas envie. La vie est trop courte pour se faire chier. Même si c’est vrai que ce type est super hot, ça aurait été agréable de le regarder faire, mais non. Vraiment pas envie.
« Fais autre chose. On se retrouve dans une demi heure pour boire un verre. »
Et tu files de ton côté. T’es pas sûr qu’il sera là au rendez vous après l’avoir laissé tomber comme ça. Mais en même temps t’as envie de te faire chier. T’es pas mal égoïste, c’est vrai. Tu ne le nies pas. Tu vas te faire quelques exercices pour renforcer tes abdos et tu files à la douche après.
Un peu plus d’une demi heure plus tard, douché, habillé en short tshirt propres, t’es dans l’entrée et t’attends de voir si Mickey se pointe. Ton sac sur l'épaule, t’as le nez dans ton téléphone. Tu mates tes notifications.
Être sociable, tenir une conversation, se faire un ami, ça parait si simple pourtant Mickey a un peu de mal avec tout ça en ce moment. Andy a une tête qui inspire confiance, en plus c'est un ami Lene alors le jeune homme ce dit qu'il ne prend pas trop de risque. Beaucoup lui on tourné le dos, d'autres ont étés laissés de côté trop longtemps et tout est à reconstruire alors quitte à commencer à sympathiser autant choisir de nouvelles têtes. Andy est Colombien, dommage que Mickey n'y connaisse absolument dire au sujet de ce pays alors il se contente de hocher la tête en souriant et en haussant les épaules. Il réalise qu'il a sans doute été un peu maladroit en proposant au jeune homme de lui filer un coup de main pour soulever des poids, le réduisant à une simple potiche lorsqu'il lui dit qu'il préfère s'occuper autrement. Instinctivement, sa main se déporte sur sa nuque pour se gratter comme à chaque fois qu'il se sent mal à l'aise, se contenant pour ne pas afficher une grimace confuse. "Ouais, autant rentabiliser le coût de l'abonnement à la salle hein!" Il s'essaye à une petite vanne pour meubler pourtant, la désagréable sensation que cela n'a pas l'effet escompté l'envahit pendant qu'Andy tourne les talons. Bien qu'il ait ajouté qu'ils pouvaient se retrouver plus tard pour boire un verre, Mickey n'arrive pas à déterminer s'il s'agit d'une formule de politesse ou d'une sincère proposition. Les us et coutumes de la culture sociale, ça le dépasse depuis longtemps alors il cogite, il se passe la scène en boucle en essayant de voir où il a foiré, ce qu'il aurait pu faire autrement... Réflexe complètement idiot, il lève son bras et flaire son aisselle, comme pour se rassurer qu'il n'avait pas fait fuir Andy à cause de son odeur corporel. Il ne voyait pas forcément en Andy son nouvel meilleur ami pour la vie, mais voilà, il se sentait quand même un peu seul et avait d'avoir des potes. Sa dynamique sportive n'était effondré tout comme sa naïve tentative de sympathiser alors il décida d'en rester là. Direction la douche où il laverait sa honte en même temps que la transpiration. Pour la sueur ça marcherait à coup sûr, pour l'indignité, il en faudrait un peu plus que ça. Une fois savonné dans des vêtements propres, il reprend un peu confiance en se disant que l'on n'avance pas à pas de toute façon quand il aperçoit Andy près de la sortie. Un coup d’œil à sa montre pour qu'il réalise que trente minutes se sont écoulées, soit c'est une putain de coïncidence, soit il n'a pas vraiment pris peur et l'attend pour le café comme convenu. Mickey déglutit difficile, inspire et expire profondément avant de se persuader que tout va bien se passer. Au pire, il se fait rembarrer, au mieux il aurait quelqu'un à dit parler de tout et rien. "Tu connais un endroit sympa pour un café dans le coin?" Autant poser la question assez vaguement, déjà qu'il l’interrompre pendant que son attention est focalisée sur son téléphone, peut-être en train de faire quelque chose d'important. Ce n'est pas tant qu'il fonde des espoirs sur Andy, mais plus sur lui, voir s'il est toujours capable d'être quelqu'un de normal ou s'il n'est plus que l'ombre de lui-même, un inadapté sociale?
Tu sens que tu l’as laissé un peu con sur le coup, mais ouais, tu veux pas lui porter ses poids, alors c’est comme ça. Mickey a l’air d’être un grand bonhomme. Il s’en remettra. Tu t’inquiètes pas de ça. D’ailleurs tu l’attends comme prévu après t’être douché et changé. Le nez dans ton téléphone. Comme souvent. Tu regardes tes notifications sur les différents réseaux sociaux que tu fréquentes quotidiennement. T’as des nouveaux followers sur instagram et tu jettes un coup d’oeil à leur profil comme tu le fais à chaque fois. Personne que tu connais personnellement. Tu réalises que t’as pas posté de photo sur insta depuis quelques jours et tu check dans tes photos si y’en a pas une qui pourrait faire l’affaire. Mais en vrai t’as pas le temps d’aller plus loin parce que la voix de Mickey arrive à tes oreilles et tu te désintéresses de ton téléphone aussitôt.
« Ouais y’a un Starbucks pas loin. Mais sinon y’a un dinner en face. Ils font des bons smoothies, ça me tente bien. »
Rien de tel que des fruits frais pressé après une séance de sport. Surtout quand ils sont pressés par d’autres personnes. T’es un petit peu flemmard comme ça ouais. Tu sais pas si c’est la flemme qui parle aussi pour Mickey mais vous décidez pour le dinner de l’autre côté de la rue. Y’a pas grand monde à l’intérieur et vous prenez place sur une banquette. Tu poses ton sac à côté de toi, y’a de la place pour quatre mais vous êtes que deux. Vous êtes bien installé. Tu prends le menu posé sur la table et tu regardes les différents smoothies qui s’offrent à toi.
« Ananas banane et coco pour moi. »
Tu reposes le menu et tu regardes Mickey.
« Alors comment elle s’en sort au boulot Lene ? »
Un sujet de conversation comme un autre. T’es d’ailleurs en train de te demander si c’est avec lui qu’elle a couché. Tu sais qu’elle s’en est tapé un dans sa caserne mais t’as pas eu plus de détails.
« T’as pas des dossiers à me refiler ? »
Et ça te fait sourire de manière amusé. Ouais tu dis pas non quelques dossiers à son propos.
Nerveux comme il le serait pour un rencard, Mickey à l'impression de revenir à la case adolescence. Ça fait tellement longtemps qu'il ne sort pas tellement de chez lui, qu'il vit en ermite que cela lui fait presque bizarre d'interagir avec quelqu'un, qui ne connaît pour ainsi dire pas du tout. L'ami d'une amie. Enfin, d'une collègue en tout cas, il ne savait pas vraiment s'ils étaient amis. Lene et lui étaient binôme, il l'apprécie et elle ne lui avait pas encore casser la figure donc ça devait aller. Il avait perdu cette notion d'amitié. Il voulait bien faire des efforts, mais il était paumé alors il acquiesçait à ce que proposait Andy, prêt à le suivre n'importe où que se soit au starbuck ou au dinner. Le deuxième choix sera finalement le bon, en plus ce n'est pas vraiment dans les habitudes de Mickey, c'est sympa de découvrir un nouvel endroit en même temps qu'une nouvelle tête. Comme Andy lui a vanté les smoothies, il se laisse convaincre. "Je vais me rabattre sur les fruits rouges... L'ultra-violet, c'est un nom qui plaît!" Un des rares moments où il va consommer des fruits d'ailleurs, myrtilles, framboises et mûres. Il en salive à l'avance, en plus vu le temps qu'il a passé à la salle, il peut bien s'accorder autant de sucres. Maintenant qu'ils ont fait leurs choix et passé commande, ils reprennent la discussion. Il s’intéresse à Lene, à son boulot. "C'est une battante, je suis sûre que je ne t'apprends rien. Elle ira loin dans ce boulot si elle s'accroche. En tout cas, elle est comme un poisson dans l'eau, je crois que c'est vraiment un domaine fait pour elle." Il en a vu défiler des recrues, mais rarement comme elle, elle sort vraiment du lot. Mickey affiche un demi-sourire en repensant à leur petit pétage de plomb de l'autre jour, quand ils ont décidé d'arrêter de se plier en quatre pour les autres et de leur pisser à la raie à la place. "J'ai cru comprendre que c'était vraiment une peste dans le privé alors qu'au boulot elle est plutôt facile à vivre..." Peut-être plus pour très longtemps... Andy semble plus intéressé par d'éventuelles histoires consistantes, croustillantes. Mickey sourit, étant du genre curieux lui aussi, il comprend tout à fait. C'est vrai qu'il a entendu des bruits de couloir sur elle, mais aucune idée de leurs véracités alors il n'a pas vraiment envie de les colporter. Par respect. "A part te dire qu'elle rend jalouse toutes les copines des collègues et qu'elle provoque pas mal de scène de ménage malgré elle, je ne crois pas avoir grand chose en dossier... C'est plutôt moi qui espérais que tu m'en apprendrais!" Il ricane et hausse les épaules, il sait bien que c'est l'une des bases des discutions de sociétés, de partager des petites anecdotes sur les uns et les autres... "Elle n'est pas là depuis assez longtemps pour risquer se faire remarquer, je pense. Par contre, on a découvert qu'un de nos Sergent se taper la femme d'un Lieutenant pour se venger de ne pas avoir eu sa promotion..." C'était peut-être moche en soit néanmoins, c'est le genre d'histoire qu'il aimait connaître et parfois même raconter. Au sein de la caserne, il se tenait, mais là, il se disait qu'Andy ne les connaissait pas de toute façon, que ça ne ferait de mal à personne alors il se lâchait. "T'as ce genre d'histoire à ton boulot?" Des fois, il se demander si c'était partout pareil...
Il fait l’éloge de Lene au boulot et ça t’étonnes pas vraiment. C’est clair qu’elle a trouvé sa voie. Et puis c’est un putain de nid à beau gosse. Ca doit être franchement trop agréable de bosser avec des mecs super bien entretenu qui sauvent des vies tous les jours. Genre le Mickey sous tes yeux, il te motiverait bien à bosser correctement celui là. Toi au boulot t’as rien de comparable. T’es celui qui motive les autres surtout. Ca ne te dérange pas tant que ça, c’est plutôt flatteur. Le seul soucis c’est que ces femmes ont plus de quarante ans. Elles doivent vivre avec un mari ennuyeux et rêvent d’une aventure avec le beau gosse du studio photo… Oui t’en sais rien, c’est juste des films que tu te fais, mais t’es sûr que t’es pas bien loin de la vérité.
Tu ris quand Mickey qualifie Lene de peste.
« Vaut mieux être de son bon côté c’est vrai. »
Matt sait ce que c’est. Mais toi t’es tranquille. Ta relation avec Lene est au beau fixe. Vous vous entendez parfaitement bien. T’es content d’être tombé sur elle comme voisine. Tu pensais pas trouver en elle une si grande amie.
Mickey n’a pas de dossier à te donner et t’es un peu déçu. Serait-elle si irréprochable au boulot ? Elle rend des meufs jalouse, ça t’étonnes pas trop ça. C’est une très jolie fille et elle est clairement bad ass. Il veut des dossiers sur elle venant de toi. Il peut toujours courir, tu vas pas balancer ta BFF comme ça. Ca se fait pas. T’es loyal comme mec. Tu te contentes donc de sourire de manière amusé mais sans faire de remarque à ce sujet. Surtout qu’il enchaîne et il t’en sort un de dossier. Pas ce que t’espérais mais c’est déjà ça.
« Ouuuuh, ça va loin les vengeances par chez vous. »
En tout cas il a pas l’air au courant que Lene s’est tapé un pompier, tu ne vas pas le lui dire. Tu te demandes toujours secrètement si c’est pas lui. Ca serait compréhensible qu’il ne se balance pas du coup. Il te demande à propos de ton boulot et les gossips qui s’y traîne. Ca te fait marrer.
« On est juste quatre à mon boulot. Et j’essaie de faire mes conneries quand y’a personne, donc non. Pas de potins à raconter. »
Tu regardes Mickey d’un air entendu.
« J’arrive à tirer un coup de temps en temps quand je suis tout seul, mais je pense que ça doit être pareil à la caserne non ? Dès qu’une occasion se présente… Me dis pas le contraire ! Je te croirai pas. Vous êtes tous jeunes et canon par là bas. Vous arrivez à vous retenir ? »
Tu poses une main sur ta poitrine. « Moi j’arriverai pas. »
Une serveuse arrive et vous passez votre commande. Tu lui mates un peu les fesses quand elle s’en va, puis tu reportes ton attention sur Mickey.
« Je bosse qu’avec des femmes qui ont quarante, cinquante ans. Et le boss il a au moins soixante dix ans. Ok j’exagère peut être un peu. Mais ouais c’est pas la folle ambiance quoi. Du coup je vais squatter GQ juste à côté. Ils ont des super bureaux, et parfois ils m’embauchent pour des photos, donc on peut dire que je suis un peu employé aussi…»
Tu parles beaucoup dis donc.
« Faudrait que je vois s’ils peuvent pas m’embaucher à temps complet… Ca serait plus fun que ce que je fais maintenant. »
Beaucoup plus à l'aise quand il s'agit de parler de son travail, Mickey se détend un peu faisant disparaître sa gêne. La réaction d'Andy fait à la découverte des coups bas de la caserne le conforte dans sa conviction que les choses échappent à tout contrôle, qu'il est grand temps que les choses changent là-bas ou peut-être simplement qu'il est temps que certains s'en aillent mais ça reste un autre débat. "Ouais, ce n'est pas forcément une ambiance qui vend du rêve. On compense avec le port de l'uniforme, être beau à l'extérieur...." Et parfois si hideux à l'intérieur. Visiblement, Andy à plus de chance au travail et l'intelligence d'être discret apparemment ce qui décoche un sourire amusé à Mickey qui hoche la tête en signe d'approbation le tout appuyé d'un clin d’œil. "C'est donc à ça que ressemble quelqu'un de bien. Je n'en avais pas vu depuis longtemps. Enchanté!" Quelqu'un qui s'amuse aussi visiblement quand il lui raconte ce qu'il arrive à faire quand personne d'autre n'est là. D'abord décontenancé par de tels aveux étant donnés, qu'ils ne connaissent pas, il se régale devant tant de spontanéité et se prend au jeu, suspendu à ses lèvres en attendant impatientent la suite. Ça lui rappel l'insouciance de sa jeunesse qui lui semble plutôt loin, ce qui est bizarre parce que sa maturité ne s'est manifesté il y à peine quelques mois... Il a beau approcher la quarantaine, il est resté bloqué sur la vingtaine pendant très longtemps. "Je dois avouer que je t'envie... Je n'ai jamais eu l'occasion de faire ça à la caserne en fait!" Il hausse les épaules et affiche une mine déçue l'espace d'un instant. Après, de mémoire même s'il a déjà été attiré physiquement par certaines de ses collègues, l'occasion ne s'est jamais présentée. "Par contre, j'ai quand même réussi à emballer un paquet de fois après une intervention en me débrouillant pour être le dernier à partir histoire de ... Consoler les demoiselles!" Comme le disait Andy, ce n'était pas toujours facile de lutter contre les bas instincts, encore moins quand il y avait possibilité de les assouvir. Y avait qu'à voir comment les deux jeunes hommes regardaient la serveuse qui vint s'occuper d'eux... Andy la regarda un peu plus longtemps que Mickey d'ailleurs qui en rigolait intérieurement, ayant l'impression de se voir lui-même il y a quelques années. Reprenant comme si de rien n'était, Andy expliquait n'avait pas la tentation parmi ses collègues, ce n'était peut-être pas plus mal parce que continuer de voir un plan fesse sans arrêt ça pouvait devenir compliquer à un moment ou un autre pour l'un des deux partis. Du coup, il allait papillonner en face apparemment, chez GQ. Sans doute qu'il parlait du magazine, Mickey n'en était pas trop sur, ce n'était pas vraiment le genre de lecture qu'il affectionnait. D'ailleurs il n'affectionnait pas les revues en général, les livres, c'était toujours avec plaisir pourtant les magasines en générale, il n'accrochait pas. Nulle doute que la moyenne d'âge devait quand même différer de celle qu'Andy côtoyait actuellement à son travail en tout cas. "Bah qu'est-ce que t'attends pour te lancer alors?" Il y a encore quelque temps, Mickey n'avait pas le courage d'arranger les choses dans son boulot mais depuis que c'était chose faite, il se sentait tellement mieux qu'il avait envie de pousser Andy à faire de même, à faire ce qu'il pensait être le mieux pour son job. "Vaux mieux vivre avec des remords qu'avec des regrets... Sinon tu vas avoir pleins de pots de départs à la retraite à organiser si tu restes là où tu es!" C'était difficile de trouver des arguments étant donné qu'il n'y connaissait absolument rien à la situation actuelle des choses mais il avait au moins retenu l'âge des collègues du jeune homme. "Et si c'est juste à côté de là où tu bosses, ça ne devrait même pas impacter tes trajets!"
Tu savais que c’était un peu compliqué pour Lene à la caserne. Pour qu’elle se fasse une vraie place parmi tous les hommes, mais tu pensais pas que c’était aussi complexe comme ambiance. « Etre beau de l’extérieur » ça ouais, tu es bien d’accord. Ils sont vraiment beau ces pompiers avec leurs petit polo et leur logo de leur caserne. Tu rêves de te faire baiser par un mec avec son petit polo sur le dos. Dans l’enceinte de la caserne même ce serait encore mieux. Mais tu vas pas trop en demander. Surtout que ça a l’air de pas être si facile que ça vu que le grand et fort Mickey n’a jamais eu l’occasion de tester. T’es très surpris d’ailleurs. Parce qu’il est vraiment beau gosse et il ne porte pas d’alliance. Ok il peut être casé de toute manière, mais tu sais pas pourquoi tu l’imagines célibataire. Le fantasme sûrement.
« Mec ça devrait être sur ta bucket list de chose à faire au boulot ! »
C’est tellement une évidence pour toi. Sûrement parce que c’est toujours sur ta bucket list à tous les boulot que t’as pu avoir dans ta vie. T’as commencé par le lycée et l’université d’ailleurs. C’est presque comme un rite de passage. Limite si t’es pas tout à fait à l’aise dans des locaux tant que t’as pas vidé tes couilles dans un coin.
Tu souris bien largement quand charmant Mickey avoue qu’il a déjà emballé quelques fois à la suite d’intervention.
« Là tu me fais rêver ! »
Tu ne demandes pas plus de détails parce que rien que ça, ça te plaît. T’imagines bien la scène et ça te suffit.
« Il en faudrait plus des pompiers comme toi. »
Toi aussi tu veux emballer le beau pompier dans un moment où t’es faible, où t’as besoin d’aide. A coup sûr tu te sens mieux après ça. Ca fait une super histoire à raconter. Emballer un pompier. Tu soupirerai presque à cette idée. Ton fantasme des pompiers ça fait longtemps que tu te le trimballes, mais depuis que Lene bosse chez eux c’est devenu n’importe quoi.
Tu parles de GQ et de ton souhait de bosser là bas. Avec ses beaux yeux, Mickey a l’air tout enthousiaste à l’idée parce qu’il t’encourage pour te lancer là dedans. Tu hausses une épaule. N'appréciant pas cette réponse ton pompier préféré reprend la parole avec d’autres arguments.
« Je sais pas réellement c’est quoi le job de photographe à temps plein à GQ. Quand ils m’embauchent ponctuellement c’est précis, mais à temps plein ? Je sais pas… Faudrait que je me renseigne avant de me lancer là dedans. »
Tu hausses une épaule une fois de plus et t’ajoutes.
« Bon et puis mon job, j’avoue que c’est tranquille. Je suis régulièrement tout seul, donc je fais ce que je veux. Je crois que j’aurai plus ça à GQ, c’est une trop grosse boîte. »
T’es tiraillé entre ta liberté et le job en lui même. C’est important.
« Mais bon on va arrêter de parler comme si ils allaient m’embaucher. Je sais même pas s’ils recherchent des photographes. »
T’as fait zéro recherche, ça prouve que t’es pas vraiment motivé pour te lancer de ce côté là.
« Enfin bref… Ca doit pas te faire rêver les horaires de bureaux les trucs comme ça toi. »
Ca te fait sourire en coin. Vos boissons arrivent et tu remercies la serveuse.
« Ca doit être compliqué la vie de famille avec un boulot comme le tiens. Ta copine le vit bien ? »
Tentative très peu subtile de savoir si sexy Mickey a une deuxième moitié. Un mec ce serait encore plus beau, mais tu rêves trop là. Fantasmes fantasmes.
« Y’a pas des pompiers dans ta caserne qui sont attirés par les mecs ? »
Tu tires sur la paille pour avaler une gorgée de ton smoothie.
« Je demande pour un ami. »
Bien sûr. Le sourire sur tes lèvres prouve bien que tu plaisantes, mais tu veux savoir.
C'était assez étrange de réaliser qu'il n'avait encore jamais quelque chose qui pourtant l'obsédé dans sa jeunesse. À ses débuts, Mickey s'imaginait déjà ramener des demoiselles à la pelle à la caserne pour leur sortir le grand jeu mais au final, ça ne c'était jamais produit. À la caserne en tout cas. Andy lui soufflait de le faire, ce qui lui arracha un sourire, ayant l'impression que c'était le fantôme de sa jeunesse qui revenait le hanter et lui ordonner de le faire. Il avait peut-être raté l'occasion, qui ne se présenterait plus. D'une part, la vie à la caserne n'était plus la même qu'à l'époque où jadis, il était assez facile de ramener quelqu'un qu'on voulait draguer, l'équipe se serrait les coudes et se débrouillaient pour laisser un endroit au calme sans venir y déranger celles et ceux qui venaient accompagner. Maintenant, ce n'est pas que c'était interdit toutefois ça n'en était pas loin, ça risquait de décevoir Andy. "En fait, les casernes ont perdu tous leurs érotismes depuis qu'ils ont décidé d'être plus rigides sur les règles anti-harcèlement." Entre les inspections, les règles vachement plus strictes et le boulot qui était encore plus prenant. "Parait que ça peut gêner les uns de voir les autres s'éclater..." Il secoua frénétiquement la tête de gauche à droite, signe réprobateur tout en levant les yeux aux ciels. "C'est pas à notre caserne que ça gênerait quelqu'un mais bon... Les règles!" Mickey mima les guillemets, blasé. Même si ça faisait un moment que lui-même n'avait pas eu de quelconque activité ou relation physique, il n'avait aucun problème à ce que quelqu'un d'autre en ait, surtout quand on savait à quel point les horaires étaient prenantes, ne facilitant pas forcément le temps d'avoir pour sa moitié. Ou une moitié éphémère. "Profite de ton lieu de travail autant que tu peux en tout cas! On ne sait jamais..." Il étouffa un rire, satisfait de sa connerie au sous-entendu charnel. Après, si Andy avait l'occasion de partir travailler ailleurs, comme chez GQ, autant qu'il profite à fond de la liberté que lui offrait son boulot actuel. Il comprenait aussi que ça pouvait aussi être une raison de ne pas vouloir le quitter non plus... Au même âge, lui-même était de la même veine. "Ceci dit, le changement de boîte ça a parfois du bon, tu sais se dépasser soi-même, repousser ses limites. Je suis certain que t'aime relever les défis!" Il le pointa de l'index en levant le pouce, tel un pistolet avant de lui adresser un clin d’œil d'encouragement. Quoiqu'il eût de bons contre arguments et touchait juste, les horaires de bureaux, c'étaient pas franchement attirant. Rien que d'imaginer un train-train millimétré et répétitif, ça lui collait le cafard à Mickey. Dans son boulot au moins, il ne voyait pas tout le temps les mêmes choses bien que certaines revenaient régulièrement, y avait quand même des petits détails qui changeait tout... Aucun accident de la route n'était le même au final, chaque cas était différent. Cela restait un peu glauque mais il préférait rester focalisé sur le fait d'aider et arranger les choses, secourir les gens. C'était un rythme infernal, fallait l'avouer, pas évident de vivre convenablement comme ça. "Bah mes ex-copines sont unanimes et m'ont toutes dits qu'elles auraient préféré que j'ai des horaires de bureaux justement." Peut-être que s'il avait eu des horaires de bureaux justement, sa vie aurait été différente et il serait heureux en ménage avec une ribambelle d'enfants. Après, il serait sûrement malheureux parce que son boulot il l'aimait vraiment, ce qui lui avait manqué, c'était quelqu'un qui comprenne ça au final. "Ah les femmes... De vraies plaies!" Il haussa les épaules avec un léger pincement au cœur. Il ne s'y attarde pas trop, Andy lui demande si certains sont plutôt branchés mecs, justifiant qu'il se renseigne pour un ami. Il affiche un demi-sourire, se demandant si ce n'est pas de lui qu'il parle. Par expérience, à chaque qu'il avait ses phrases par "pour un ami" cela avait toujours été pour lui, après rien empêche Andy de vraiment vouloir caser un de ses potes. Dans tous les cas, ça ne gêné pas Mickey plus que ça. Mais vu le sourire qu'il affiche, fort à parier qu'il parle de lui. "Y a quelque uns ouais... J'en ai un en-tête qui est célibataire et qui voudrait rencontrer quelqu'un d'ailleurs." Encore une fois, le rythme de leur boulot ne leur laisser pas souvent le temps de faire des rencontres alors au boulot, ils jouaient tous plus ou moins les entremetteurs pour les copains. "Je ne t'ai même pas demandé si t'étais célibataire toi?" Il aurait pu poser la question précédemment puis finalement la conversation c'était enchaînée et c'était passé à la trappe. Il se rattrapait maintenant.
T’apprends des trucs sur les casernes et leurs règles anti harcèlement. Mauvais plan ça. C’est dommage. Tu ris un peu quand il fait de l’ironie. Il a l’air d’avoir connu les deux mondes dans les casernes et de regretter le bon vieux temps. Tu veux bien le comprendre. Si d’un coup ton boss balance qu’il a rajouté des caméra à l’intérieur pour surveiller les employés, tu serais pas dans la merde.
« Quelle merde ouais ! C’est trop con. C’est sûrement des gens frustré dans leur vie qui ont lancé ce genre de règles. »
Pour éviter aux autres d’avoir du fun. Y’a pas d’autres explications. Il te dit de profiter de ton lieu de travail et tu essaies de te souvenirs quels jours t’es tout seul la semaine prochaine. Tu feras venir quelqu’un certainement. Ca fait un moment que t’as pas tirer un coup au boulot. De temps en temps c’est toujours bien. Garder un rythme.
« Parle pas de malheur ! »
Tu bois un peu de ton smoothie et ça parle GQ et changement de boîte. C’est vrai que ça peut être bien. Tu verras, tu gardes tes options ouvertes, mais pour l’instant t’as pas envie de quitter ton job. T’as trop besoin de ton temps libre dans la semaine et ça t’es sûr que tu ne l’auras plus. Il te voit comme quelqu’un qui aime relever les défis et tu fais une moue mitigé.
« Ca dépend pour quoi. Mais au boulot j’aime bien être tranquille aussi. »
Et ça t’es sûr que tu ne l’auras pas en commençant dans une nouvelle boîte. Faut être au taquet, se faire un nouveau cercle, ce genre de choses. Beaucoup de boulot de commencer à un nouvel endroit. Tu changes le sujet, parlant de sa vie de couple et comme tu t’y attendais, il ne parle que de filles. Tu ris un peu quand il balance que les femmes sont des plaies.
« Je te le fais pas dire. »
T’es déjà tombé sur de sacré cas. T’as jamais eu autant de problèmes avec des mecs. Le sujet bien plus intéressant arrive sur la table et tu es ravi d’entendre qu’il y a effectivement quelques mecs gays à la caserne. Y’en a même un qui cherche à se caser. Se caser c’est un bien grand mot, mais tu peux lui faire passer une bonne soirée déjà pour commencer. En tout cas il te fait rêver avec cette affirmation. Y’a bien des gays à la caserne. Tu y retourneras faire un tour en étant un peu plus aux aguets. Mickey te demande si t’es célibataire et tu fais « oui » de la tête.
« Libre comme l’air. Donc si ton pote de la caserne veut boire un verre avec moi… »
T’as un sourire en coin qui veut tout dire. Tu voudrais pas jouer aux cartes avec le collègue en question.
« Par contre quand tu dis qu’il cherche à rencontrer quelqu’un. Les relations c’est pas vraiment mon truc. Mais on sait jamais. Je me vois bien tomber amoureux d’un pompier. »
C’est l’uniforme qui te fait tourner la tête.
« Il est comment ? T’as une photo ? »
T’es vraiment très intéressé. T’as envie de te faire rêver encore plus. T’imagines un mec vraiment bien foutu.
« Si t’as une photo en uniforme tu gagnes des points. »
Comme si c’était un jeu. Oui, la vie est un jeu au fond. Et toi t’as un max de points dans la catégorie luxure.
De fil en aiguille, les deux bonhommes parlent naturellement de tout et de rien et voilà que Mickey jouerait presque les entremetteurs en parlant à Andy d'un de ses collègues célibataires. Ce dernier le met quand même en garde, précisant qu'il ne cherche peut-être à se ranger sérieusement ce qui arrache un sourire à Mickey. "Comme je t'ai dit tout à l'heure faut d'abord profiter, t'as raison." Après, on ne sait jamais, il a quand même cette impression que ça pourrait matcher entre les deux jeunes, pas certains non plus que son collègue soit à la recherche immédiate de celui avec qui il se verrait finir sa vie. "Je lui parlerai de toi, voir si on peut se prendre un café tout les trois et si ça colle, je fiche le camp discrètement." Il ricane en s'imaginant la scène. Il préfère jouer la sécurité et faire vraiment l'entremetteur plutôt que de se permettre de donner directement le numéro de téléphone de son pote à Andy. D'autant plus que même si ce dernier lui parait digne de confiance et des plus charmants, il ne le connaît que depuis quelques minutes. Mais bon, c'est aussi un ami de Lene, ça compte aussi. Mickey sort son téléphone de sa poche et commence à faire défiler les photos avant de tomber sur un cliché de lui et de quelques autres collègues. "Ah c'est lui, avec le tee-shirt blanc." Il tourne l'écran de façon à montrer tout ça à Andy. Il zoom sur la cible avant de tendre le téléphone à son comparse pour qu'il puisse mieux regarder. Ce qui frappait le plus souvent en premier, c'étaient ses yeux bleus vifs qui reflétaient sa sincérité en forme d'amande, qui s'allongeait en raison de son immense sourire, mais qui laissait deviner les prémices de pattes d'oie en contour de l'œil, symptôme d'un travail prenant et usant qui avait la fâcheuse tendance à vous faire vieillir prématurément. Son petit côté pub Colgate, résultat de nombreuses séances d'orthodontiste pendant sa jeunesse lui donnait une grande fierté, il souriait énormément comme le laissait présager le creux de fossette près du pourtour de ses lèvres. Le bronzage et la couleur de cheveux typique du surfeur australien, la longueur en moins. Pas plus d'une dizaine de centimètres de cheveux parcourt sa tête, parfaitement disséminé sans début de calvitie ou de front dégarnit. "Il est de Glenelg à la base, il est arrivé dans le coin cet été." Si ce n'était pas son visage, c'étaient peut-être ses biceps qui attireraient le regard d'Andy en premier. Grand amateur de sport ou peut-être juste de gonflette, il avait des épaules très larges et développée à faire rougir de jalousie n'importe quel homme ainsi que faire tourner n'importe quelle tête sur son passage."On revenait d'intervention, il venait d'enlever sa veste, mais il a encore le bas de l'uniforme ça rentre à moitié dans tes attentes!" Le problème, c'est que lorsqu'ils portent l'uniforme entièrement, c'est qu'ils sont en intervention et dans ce cas là, Mickey n'est pas du genre à sortir son portable pour faire des selfies ou des photos de groupe. Ce n'est le genre de personne fort heureusement. Généralement, ils font quelques photos après une intervention qui s'est bien passée. "Mais qui sait, autant un de ses jours, c'est toi qui viendras nous photographier en uniformes pour GQ..." Il lui adresse un clin d’œil tout en guettant sa réaction par rapport au cliché qu'il lui a présenté. "Si ça le fais, tu devras me présenter une demoiselle..." Mickey plaisante en lançant le premier truc qui lui passe par la tête. Pourtant, ça ne le tente pas tant que ça. Ça lui fais carrément peur en fait, rencontrer une fille, être intime tout ça... "Mais je suis un coup en ce moment, commence pas à cherche tout de suite, haha!" Il ne se voyait pas non plus dévoiler ce côté là de sa vie à Andy.
Accueil
