| (#)Jeu 25 Jan 2018 - 11:05 | |
| Elle ne le ménage pas, loin de là, il devait sûrement se demander d'où venait ce revirement soudain. Elle avait radicalement changé de comportement, elle qui avait toujours été charmante lors de leurs rencontres en tête-à-tête, le confrontait à un autre de ses visages pour la première fois : l'odieuse garce. C'était un rôle dans lequel elle excellait aussi et le contraste pouvait laisser croire qu'elles étaient deux personnes complètement différentes, un sorte de double maléfique mais non, Nina était ça à la fois. Sans exception, chaque personne qui la côtoyaient de près n'échappait pas à une rencontre avec sa part sombre. Elle ne pouvait pas lutter contre ça, quand elle ne ressentait plus rien, que tout son intérieur était devenu un bloc de glace, seuls s'échappaient les mots qu'elle allait regretter. Elle prit le parti de se taire, même si c'était le plus injuste vis à vis de Kane, qui se voyait refuser toute forme d'explication. Alors ils roulent, dans le silence pesant, elle le sent tendu près d'elle, ça la rend nerveuse parce qu'elle ne l'a jamais vu comme ça. Mais elle ne dit rien. Elle ne l'avait jamais entendu lui parler comme ça, non plus, quand elle s'était osée à lui demander ce qu'il avait pensé de leur relation. Il avait craché ses mots, toujours en colère. Il lui en veut. Lui aussi était capable de se montrer cassant. Elle s'en veut tout autant. Il l'envoie bouler et il n'en faut pas plus pour qu'elle se renfrogne et retourne dans sa carapace. Persuadée d'être heureuse que cela se finisse ainsi, elle relarguait loin ses états-d'âme, respirait fort pour enlever ses pincements au cœur. Elle rêvait mais elle se réveille maintenant, elle a toujours fait comme ça, avancer seule et ne laisser personne la retenir par le biais de la force ou des sentiments.
Sa lutte mentale se terminait là, alors qu'il venait de se garer devant chez elle, sans même couper le contact, signifiant qu'il voulait juste qu'elle dégage. Bien. Ils n'avaient plus rien à se dire, le silence, les gestes étaient bien assez éloquents, les regards aussi. Le dernier qu'elle lui lança était dénué d'animosité, sans être désolé, elle le regardait impassible, comme si son visage ne signifiait plus rien. Ils allaient redevenir des étrangers l'un pour l'autre et elle quitterait sa vie sans laisser de trace. Enfin si, juste une boîte, celle qui contenait les gâteaux. Elle la revit quand elle avait ouvert la portière arrière pour prendre le sac avec ses vêtements – quel heureux hasard qu'elle le lui ai demandé. Il pouvait les manger ou les jeter, s'il pensait qu'elle les avait empoisonné, cela ne lui faisait rien, ça n'avait plus de sens. Le bruit des deux portières se fait entendre, la dernière image qu'elle arrive à attraper de lui, c'est celle de ses cheveux, ses fameuses boucles blondes. Elle n'aurait plus jamais ni l'occasion ni le privilège de passer sa main dedans pour les caresser. Il était parti. |
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