Andrew avait toujours aimé la médecine. Et de part sa spécialité, oui, il était vra que ... il était dépendant de pas mal de choses. Il devait utiliser tout un tas d'instruments, d'objets et tout cela pour pouvoir opérer. Oui. Ce n'était pas une chose simple. Et c'était pour cela qu'il avait tant aimé travailler à l'étranger. Au Mali. Parce que c'était ... différent de ce qu'il pouvait faire. De tout ce qu'il avait pu faire d'ailleurs. Mais le Mali, c'était loin. Aujourd'hui, il ne se voyait pas repartir. Parce que malgré lui, il avait une vie de famille qu'il venait tout juste de retrouver. Et ça, oui, il n'allait pas lâcher ça. Oh que non. Enfin, quoi qu'il en soit, oui, il y avait des fois où c'était ... c'était drôle. Il avait des petites anecdotes à raconter. Sur des opérations qu'il avait pu faire à l'étranger. "Bah, des fois, t'as pas vraiment le choix." Il secoua la tête. "Et t'es un peu obligé d'y aller à l'aveugle." Et ça, c'était pas marrant. Du tout. Dans le sens où c'était dangereux. Très dangereux même. Ca pouvait déraper, à n'importe quel moment. "Ici, au moins, c'est pratique. Y'a le générateur de secours en cas de panne de courant." Ca n'était jamais arrivé d'ailleurs. Qu'il doive opérer sous générateur de secours. Et d'une certaine manière, il n'avait pas envie que ça arrive. En tout cas, même s'il était en train d'essayer de sauver la vie de cette patiente, ça ne l'empêchait pas de pouvoir papoter un peu avec Wendy. A dire vrai, ça changeait des discussions habituelles qu'il avait quand il était au bloc. Pourquoi ? Tout simplement parce que Wendy était nouvelle. Qu'ils ne se connaissaient pas tous les deux. Alors oui, il pouvait parler de tout avec elle. Puisqu'elle n'avait jamais entendu tout cela. Et d'une certaine manière, c'était rafraichissant. Andrew eut un rire amusé quand elle lui parla de gruyère. Et le fait que ... Et bien, que ça devait pas être simple de ne pas se retrouver au milieu des balles. "Tu finis par prendre l'habitude. J'veux dire ... les sons, les balles qui fusent ... les détonations ... tu n'y fais plus vraiment attention." Avec le temps. Enfin, lui, il avait fini par s'habituer.
Ils avaient été interrompus. On réclamait Wendy. Mais pas question pour le brun de la laisser partir. Non. Même pas en rêve. Elle avait commencé. Elle terminait. Enfin, sauf si elle voulait vraiment s'en aller. Dans ce cas là, il ne pourrait pas la retenir. Mais vue l'enthousiasme dont elle avait fait preuve jusqu'à présent, le chirurgien se doutait qu'elle n'avait pas envie de se tirer. Wendy restait. Et elle allait même lui faire un gateau. Un brownie. Elle lui conseillait de venir tôt. Enfin, d'être à l'heure. "J'en prends note. Et je débarquerais le premier pour être sûr de pouvoir en manger." Ouais. Parce que ça serait con de ... Et bien, de gagner un gateau et de ne pas pouvoir en manger parce qu'il était arrivé trop tard. Andrew avait demandé à Wendy comment la patiente était. Stable. Heureusement. Elle allait bien. Elle irait bien. "Parfait." Elle avait frôlé la catastrophe. "On aurait attendu plus longtemps pour l'intervention, je ne suis pas sûr que ça l'aurait fait." Andrew était même certain du contraire. Ils étaient montés au bon moment. Et heureusement, oui, heureusement que Wendy avait bien accepté de l'accompagner. Sans quoi ... Il ne voulait pas trop y penser à dire vrai. Il avait attrapé le porte aiguille pour commencer à refermer les plaies. Ca allait prendre un petit moment. Enfin, il était quand même assez rapide. Wendy se proposait de faire le suivi de la patiente. Ce qui étonnant Andrew à dire vrai. "Tu peux toujours venir la voir si tu as le temps. Mais elle sera quand même suivie par quelqu'un du service chirurgie." Oui. Par une infirmière de l'étage. Ce qui était normal. "Et si tu vois que t'es débordée par les urgences, faudra pas t'innquièter." Non. Parce que Andrew allait être dans les parages. Les autres aussi. Donc, oui, la patiente serait bien surveillée, c'était certain. Wendy en profita pour le remercier. Une nouvelle fois. "Merci à toi d'avoir accepté de venir. Parce que sans ton aide, je n'aurais pas pu opérer." Et malheureusement, cette pauvre petite serait morte sans doute. "D'ailleurs, si t'as besoin de faire des heures au bloc, n'hésite pas à venir me voir." Parce qu'il la ferait rentrer dans le bloc. A nouveau. Ca ne serait pas problématique. Le médecin était en train de finir les dernières sutures. Il s'était mis à sourire à l'entente de Wendy. "La journée va peut-être passer très vite." Ou ça serait tout le contraire. Finalement, l'intervention était terminée. On était venu chercher la patiente pour la conduire en salle de réveil. Andrew était sorti du bloc, jetant ses gants et tout le reste dans la poubelle la plus proche de lui. "Miss Carmichael, c'était un plaisir de mener cette chirurgie avec vous." ajouta-t-il dans un sourire. "On devrait avoir des codes black plus souvent pour pouvoir retravailler ensemble." Ca ne lui déplairait pas en tout cas.
J'écoutais religieusement Andrew. Je l'imaginais sur le champ de bataille, entrain de sauver des vies. Pourquoi est-ce que j'étais entrain de m'imaginer tout ça ? Tout simplement parce que ça me rappelait mon père, les histoires qu'il me racontait en revenant de mission. Je dois le dire, il me manque de temps en temps. Ce n'est pas facile de grandir sans un père parce que ce dernier n'accepte pas votre orientation sexuelle. Pour tout dire, c'est l'une des chose les plus difficile qui soit arrivée dans ma vie. Ça m'a forgé aussi, par la même occasion. Chaque épreuve nous rend plus fort, en quelque sort. On apprend quelque chose de ce qu'on vit et c'était aussi le cas avec ce que me disait Andrew. On ne fait plus attention aux bruits de détonation, on ne sursaute plus, on continue son boulot. Peut-être un peu robotique comme façon de faire ? Mais la meilleure solution pour survivre et sauver la personne allongée sur la table d'opération. Ici, c'était pareil. Andrew ne cille pas quand l'infirmière entre dans la salle d'opération alors que moi, je sursaute légèrement. Il a l'habitude et moi, pas du tout. Le bruit des machines qui s'affolent, des gens qui parlent, crient et pleurent oui. Mais ça, ce simple son… C'est bien différent. Et alors qu'on essaye de me faire sortir de là et que le Docteur Miriyan s'y oppose, je propose de faire un gâteau dès le lendemain pour le remercier. C'est le minimum que je peux faire. Grâce à lui, je peux à nouveau me trouver dans un bloc opératoire et ça… C'est merveilleux. Je ne fais que passer les instruments, compter les compresses qui entrent et sortent de la plaie de la victime pour ne pas en oublier mais c'est tellement parfait pour moi. " Heureusement qu'elle est tombée sur nous alors… Elle l'a échappé belle " Une seconde tout va bien et la suivante, c'est la fin du monde, littéralement. Elle aurait pu y rester mais les circonstances, mon léger retard, ce code black, tout avait été fait pour la sauver. Bien entendu, mes collègues IBODE auraient fait un très beau boulot aussi mais, pour le coup, je me sentais un peu responsable de cette patiente. Proposer de m'occuper de son post opé me semblait tout ce qu'il y a de plus logique. Mais ça ne l'est pas. Je ne m'occupe pas de post opératoire, je m'occupe du pré opératoire. Je souris légèrement et acquiesce. " Je passerai la voir au réveil… Je passe beaucoup de temps à l'hôpital, ma mère est hospitalisée depuis de nombreux mois… " C'est d'ailleurs comme ça que j'ai pu avoir ce stage. J'étais toujours fourrée dans le coin, des bouquins de dernière année dans les bras pour m'avancer sur le programme, sur la formation et tout ce qui va avec. Finir diplômée à la fin de l'année est mon but. Je veux que ma mère me voit réussir ça. Je veux qu'elle soit fière de moi. Et puis, comme un cadeau du ciel, le Docteur Miriyan me propose de venir le voir si je veux retourner au bloc opératoire. " Vraiment ?! " que je demande aussi surexcitée qu'une enfant de deux ans devant un gâteau au chocolat. Mon sourire va d'une oreille à l'autre et pendant qu'il termine les derniers points, je compte les instruments, compresses et linges utilisés avant de laisser partir cette femme qui est passée proche du décès aujourd'hui. Elle a failli tomber de l'autre côté de la falaise et on a pu la rattraper. Je suis subjuguée devant tant de gratitude. Vraiment. " Le plaisir a été partagée… Et même si je ne souhaite pas plus de code black " Je ris légèrement. J'imagine déjà le champ de bataille aux urgences. " Vous pouvez être sûre que vous me reverrez bientôt dans votre bureau pour vous accompagner… Je pense qu'il faudra que je demande l'autorisation aux RH, en cas de soucis… Mais je n'hésiterais pas " Que je souffle avant de jeter mes gants en latex, d'enlever mon calot et de me diriger vers la sortie. " À demain alors ? Et merci pour tout " Que je conclus, quittant le bloc dans ma tenue d'infirmière, accélérant le pas en direction des urgences.
HJ : si tu as envie qu'on évolue notre lien d'une manière ou d'une autre, ma boite a MP est grande ouverte j'essaye de réfléchir à quelque chose de mon côté aussi (n'hésites pas à demander l'archivage du sujet si tu n'as pas envie de répondre/cloturer de ton côté )
Andrew n'avait plus l'habitude de parler de ses années militaire. Après tout, c'était loin derrière lui. Vraiment loin d'ailleurs. Pour autant, ça lui faisait toujours plaisir d'en parler un peu. C'était un sujet de conversation comme un autre. Avoir pu en parler un peu avec Wendy, c'était chouette. Oui. Ca le ramenait une quinzaine d'années en arrière. Voire plus. Enfin. Quoi qu'il en soit, la patiente était sauvée. Et c'était le plus important à dire rai. Oui. Ils s'étaient donnés à fond tous les deux. Il avait pu voir qu'elle avait une certaine dextérité. Et surtout, qu'elle semblait être faite pour ... Et bien, pour venir au bloc opératoire. Après, Andrew n'avait aucun poids dans les décisions, pour demander à ce que telle ou telle personne change de service. Mais bon, si jamais elle voulait changer d'ailleurs, il serait heureux de pouvoir la recommander, c'était certain. "Je dirais plutôt heureusement que nous n'avons pas attendu." Il eut un hochement de la tête. "Et qu'elle a été prise en charge rapidement au bloc." Parce qu'elle aurait pu se vider de son sang. Parce que ça aurait pu être grave. Bien plus grave. Et ça l'aurait embêté, et pas qu'un peu. Mais elle serait là. Vivante. Elle irait bien. Andrew allait s'en assurer d'ailleurs. Wendy aussi. Elle n'était pas prête à lâcher la patiente. Non. Elle irait la voir. Souvent. Autant que faire se peut. Wendy en vint à se confier quelque peu sur sa mère. "Oh, je suis désolé pour toi." avait-il dit en levant le nez vers elle. Il lui aurait bien demandé ce qu'elle avait. Mais pour être honnête, il préférait ne pas s'immiscer. Par respect pour Wendy. Si elle voulait lui en parler, alors, parfait, sinon ... Et bien, sinon, il attendrait qu'elle se confie. Il était comme ça Andrew. Il ne voulait pas presser les gens. Il voulait qu'ils parlent d'eux-même. Comme lui-même le faisait.
Si Wendy pouvait revenir au bloc ? Avec plaisir. Oui. Et dans ce cas là, elle n'avait qu'à venir le voir. Il s'arrangerait pour la faire rentrer au bloc. Pour regarder. Pour assister. Ce qu'elle voulait. Oui. Mais ça lui ferait plaisir de bosser à nouveau avec elle. C'était certain. "Vraiment oui. N'hésite pas à venir me voir." Il ferait son possible. S'il pouvait l'aider à venir un peu plus souvent au bloc, alors, il le ferait. Surtout qu'elle semblait être douée. Donc, ça serait dommage de se priver d'un talent comme le sien. Pour sûr. Il eut un sourire tandis qu'il finissait les derniers points. "C'est pas vraiment le rêve un Code Black. Mais au moins, ça permet de se dépasser. Et de voir vraiment ce qu'on a dans le ventre." Ca ne le gênait pas. Parce qu'il savait qu'il ne craquait pas sous le travail. Même en étant débordé, oui, il arrivait toujours ... Et bien, il arrivait toujours à s'en sortir, en quelque sorte. Il pouvait remercier l'armée. Ses années au Mali. Ouais. Tout ça, ça avait réussi à le forger. A forger son caractère. Et faire en sorte qu'il soit doué dans ce qu'il faisait. Pour sûr. Il n'était pas le meilleur. Il en était certain. Mais il se débrouillait autant que possible. Nouveau sourire quand Wendy en vint à lui dire qu'elle viendrait le voir. Assez rapidement. "Ma porte reste grande ouverte." Il en toucherait déjà quelques mots à sa hiérarchie. Histoire qu'ils soient au courant que ... Et bien, que Wendy pourrait venir faire quelques séjours en chirurgie. "Bonne journée à toi et à demain." La journée était loin d'être terminée pour Andrew. Nul doute ... Nul doute qu'il allait voir d'autres opérations. Assez rapidement. Ou peut-être qu'il aurait un peu de temps pour faire ses lignes, si on peut dire ça ainsi.