Oui, découvrir ces sombres secrets de familles ne sont pas évident pour Clément. Mais aurait-il préféré ne pas le savoir, tout ça ? Pas sûr. Toutefois, il ne peut pas en vouloir à Alex, rien de tout cela n'est de sa faute et puis comme il le dit lui-même : il n'est pas méchant, juste maladroit. Sans doute ne pensait-il pas à mal en m'annonçant tout ça de but en blanc. Après faut dire aussi que ma sensibilité s'est un peu accrue ces derniers temps donc peut-être ça joue aussi. Mais dans tous les cas je trouves ses excuses adorables et je ne suis pas rancunier. De ce fait, je lui fais assez rapidement et simplement comprendre que je ne lui en veux pas et que je suis prêt à continuer à lui parler et surtout à apprendre à le connaître. Et cet aveux semble réellement enchanter mon aîné qui semble avoir le sourire facile.

Je lui apprend en même temps que j'ai 23 ans et que les années que nous devons rattraper sont longues. Mais ce qu'il me dit est assez intriguant et me laisse perplexe. Je suis son aîné ? Mais ce n'est pas possible, non? Il finit par donner quelques explications en plus. En vrai il a 28 ans mais il agit très souvent comme un adolescent de 16 ans. S'approchant de moi, je me décale pour lui laisser un peu de place sur le muret et observe le bras qu'il me montre. Son poignet est orné d'une cicatrice de brûlure. Apparemment de la guimauve grillée.

 «Ah ouais quand même ... » dit-il avec un sourire amusé, presque moqueur . Je lève ma main et effleure le bras d'Alex du bout des doigts  «Tu t'es pas rater dis donc » souriais-je avant de relever la manche de mon sweat  «On est deux» indiquais-je en lui montrant la cicatrice peu visible sur mon propre poignet  « Bon c'était pas de guimauve grillé cela dit» me reprenais-je, un peu moins à l'aise en abaissant à nouveau la manche sur mon bras. Je lui offre un petit sourire puis hausse les épaules  « Je t'expliquerais plus tard, ok ?» dis-je en enfonçant mes mains dans mes poches et déviant le regard. Je ne suis pas certain que parler du Tsunami aujourd'hui soit une bonne idée. Ce n'est pas vraiment quelque chose dont on parle à la première rencontre. Encore moins quand on a apprit tout ce que j'ai appris moi-même aujourd'hui.

 «Bon je ...hum, je vais devoir te laisser » dis-je en sortant un stylo et un bout de papier de mon sac à dos, sur lequel je griffonne quelques chiffres  « Voilà mon numéro. Je ….» je me tais, hésitant, mordillant un peu le capuchon du stylo puis tend le papier à Alexander  « Tu m'appelles. Quand tu veux, ok ?» lui souriais-je  «Mais plus de blague du genre 'responsable de casting', hein  » ajoutais-je en rigolant doucement  «En tout cas j'ai vraiment envie qu'on se revoit. Assez rapidement »