Et si on remontait un peu dans le temps ? Cassandra était sur Brisbane depuis peu de temps. Elle avait un peu de mal à trouver ses marques mais faisait son possible pour s'habituer à cette nouvelle ville. A cette nouvelle vie. Elle avait déjà réussi à tisser quelques liens. A rencontrer quelques personnes. Mais elle avait l'impression ... Elle ne savait pas trop. Elle avait vécu sur Londres une dizaine d'années. Elle avait vécu sur Sydney plus de cinq ans. Et maintenant, Brisbane. A nouveau. Elle en revenait à ses origines, en quelque sorte. Elle était née ici. Elle avait son frère et sa soeur qui étaient en ville. Sans doute. Du moins, c'était ce qu'elle pensait. Elle devait se lancer à leur recherche. Mais elle ne savait pas vraiment par où commencer. Elle ne les connaissait pas. Elle ne savait pas à quoi ils ressemblaient. Elle ne savait pas s'ils étaient toujours en vie. En fait, il y avait beaucoup de choses qu'elle ne savait pas sur son frère et sa soeur. Elle avait été séparée d'eux durant tellement d'années. Et elle ne se souvenait pas de tout à leur propos. Enfin. Là n'était pas vraiment le sujet.
Elle avait rencontré Nino. Un gars gentil. Très gentil. Elle ne savait pas pourquoi mais elle avait été touchée par sa détresse et elle lui avait proposé de venir quand il le souhaitait. Quand il n'avait pas de pied à terre. Pourquoi elle lui avait proposé alors qu'ils ne se connaissaient pas vraiment ? Elle n'en savait trop rien. Peut-être parce que oui ... Elle avait été touchée. Ou peut-être qu'elle avait envie de l'aider. Ou peut-être qu'il n'y avait pas vraiment de raison et qu'elle voulait faire ça, tout simplement. Ou un mélange de tout. Enfin, tout ça pour dire qu'elle avait eu la main sur le coeur pour ce coup là. Et qu'elle ne regrettait pas. Du tout. Là, elle était dans sa cuisine. Elle avait un souci avec la tuyauterie. Y'avait une petite fuite. Ou du moins, c'était l'impression qu'elle avait. Elle espérait juste ne pas tout faire péter et se retrouver arrosée. Enfin, si c'était le cas, c'était pas bien grave à dire vrai. Dans le sens où ça arrivait à tout le monde. Mais bon. Transformer sa cuisine en piscine, c'était pas vraiment le but. Mais alors pas du tout. Si jamais ça devait arriver ... Tant pis. Ca arriverait. Autant l'éviter dans la mesure du possible. "Alors, alors, qu'est-ce qui t'arrive ?" Elle poussa un soupir et elle pencha la tête sur le côté tout en regardant un peu plus en détail la tuyauterie. Elle eut un sursaut quand ... Et bien, quand elle entendit qu'on sonnait. Elle prit un torchon afin de s'essuyer les mains et elle se rapprocha de la porte. Elle n'attendait personne. Elle ne savait pas qui venait la voir. Elle allait bien le voir de toute manière. Ni une, ni deux, elle s'était rapprochée de la porte et elle avait fini par ouvrir. Elle ne regardait jamais par le judas. Ou rarement. Un jour, ça pourrait lui apporter quelques soucis mais bon. Elle avait foi en l'être humain. "Oh Nino !" Elle avait eu un grand sourire. "J'm'attendais pas à ta visite. Comment tu vas ?" Est-ce qu'il passait simplement pour faire coucou ? Ou bien est-ce qu'il avait quelques soucis et qu'il avait besoin d'un pied à terre ?
Nino passait dans le coin, pas loin de chez Cassandra, un peu par hasard d’ailleurs. Il s’était laissé porté en passant sa journée à marcher. Des fois, ça lui prenait. Il n’était pas du genre à être un grand sportif, détestant les joggings matinaux ou à n’importe quelle heure d’ailleurs. Il n’était pas du genre à soulever des poids à la salle non plus, encore moins à s’inscrire dans un club où il pratiquerait un sport en équipe. Non, Nino était assez solitaire pour ça, pas fair-play, n’ayant aucune notion du savoir perdre. S’il jouait, s’il faisait un quelconque sport, c’était pour gagner et il le sait lui-même, on ne gagne pas à chaque fois. Alors autant éviter de se prendre la tête inutilement. Par contre, Nino aimait marcher, il pouvait faire des kilomètres sans vraiment s’en rendre compte. Parcourir les rues de la ville, ne faire attention à rien, même pas aux personnes qu’il croisait. Juste marcher pour se vider la tête. Cette fois-là, il en avait besoin. Liviana l’avait lourdement soupçonné d’avoir piqué dans les caisses du Livuel alors qu’il savait pertinemment qu’en réalité, Natacha l’avait fait. Il n’avait pas jugé bon de balancer la jeune femme puisqu’elle n’avait pas vraiment réfléchit aux conséquences de son acte et surtout, si elle s’était permise de piocher dedans, c’est parce qu’elle avait réellement besoin d’argent. Pas pour se payer un bijou, un ordinateur ou des sorties, non, elle avait juste la dalle et elle voulait manger ne serait-ce que des pates. Ce qui avait agacé Nino, c’est qu’en premier lieu, Liviana l’avait accusé lui. Pas directement, non, elle s’était montrée assez fine, mais c’était lui le premier vers qui elle s’était tournée. Lui avait claqué la porte de l’épicerie, jurant corps et âme qu’il n’y remettrait plus jamais les pieds. Il empruntait des rues sans jamais vraiment savoir où il allait, sans point d’arrivée précis. Et le voilà qu’il était ici, à quelques mètres de l’appartement de Cassandra. Cela faisait un petit moment qu’il n’était pas allé la voir. Elle l’avait accueilli chaleureusement chez elle, lui proposant gîte et couvert. A présent, l’italien était bien parti et c’était chez Mikel qu’il posait ses fesses chaque soir pour dormir. Il était entrain de chercher un appartement pour avoir enfin un peu d’indépendance et être autonome. Il commençait à en avoir assez d’être dans des appartements qui n’étaient pas à lui et finalement, de devoir rendre des comptes en quelques sortes. Sans toujours se justifier mais à chaque fois, il devait quand même prévenir s’il serait là ou non. Rien que pour la bouffe. Il alla alors frapper à la porte de la jolie brune qui finit par ouvrir, presque trempée de la tête aux pieds. « "Oh Nino !" » Nino sourit en la regardant, amusé. « bah alors, c’est l’heure de la douche ? » il fit un pas à l’intérieur « J'm'attendais pas à ta visite. Comment tu vas ? » ouais, c’était l’effet de surprise visiblement. « j’passais dans le coin, du coup, j’me suis dis que j’allais tenter de venir par ici pour voir si t’étais là. Ca va et toi ? t’as un soucis ? » il se doutait bien qu’elle ne s’était pas précipitée de la douche pour venir ouvrir.
Ca faisait toujours plaisir de voir Nino. Parce qu'il avait toujours été gentil avec elle. Et parce que c'était super agréable de l'avoir à la maison. Bien sûr, durant la période où il avait été là, elle avait évité ... Elle avait évité de ramener son mec à l'appartement. Parce que ça aurait été bizarre. Et que ça l'aurait sans doute mise un peu mal à l'aise. Mais bon, qu'importe. Cette période était révolue. Nino était parti. Sans doute squattait-il ailleurs. Ou peut-être qu'il avait enfin réussi à se trouver un appartement. Elle n'en savait rien. Il le lui dirait bien d'ailleurs. Ouais. Il se moqua d'elle. "Quoi ? La douche ? Non ..." Elle secoua la tête, se poussant de la porte. "Rentre." Elle lui aurait bien dit de faire comme chez lui. Après tout, hein, ce n'était pas comme s'il ne connaissait pas l'appartement et qu'il n'avait jamais mis les pieds chez Cassandra. Rien n'avait vraiment changé depuis la dernière fois qu'il était venu. Et elle ne comptait pas vraiment faire des changements d'ailleurs. Les déménagements et tout ça, c'était pas vraiment son truc. Elle referma la porte derrière lui tandis qu'il lui racontait ce qu'il venait faire. "J'te diras bien bonjour ... mais comme tu vois ... j'suis un peu ... mouillée." Et elle avait dû foutre de l'eau un peu partout d'ailleurs. Qu'importe. D'ailleurs, elle allait devoir vraiment couper l'eau. "Euh ... Ca va plutôt bien, merci." Elle eut un hochement de la tête. "C'est juste ma cuisine ... qui a décidé qu'elle allait se transformer en piscine géante. Mais à part ça, c'est ... cool." Elle avait levé les deux pouces vers le haut. "D'ailleurs, va falloir que j'aille m'occuper de l'arrivée d'eau avant que j'ai vraiment ... une piscine que j'aurais pas demandé." Elle poussa un soupir tandis qu'elle regardait Nino. "Mine de rien, t'arrives plutôt à pic ! Comme si c'était le destin qui t'amenait jusqu'à moi !" Oui, bon, elle savait que c'était surtout un coup de chance. Il ne serait pas venu, elle aurait été obligée de se débrouiller toute seule. "Comme tu es là, tu vas pouvoir me donner un coup de main." Elle n'irait pas jusqu'à dire qu'elle ne lui laissait pas le choix. Elle lui fit les yeux doux comme elle savait si bien le faire. "Tu vas m'aider, hein ?" Elle prenait son air tout tristounet. Elle savait jouer la comédie. Parfois. Ca marchait pas toujours. Mais elle espérait bien que Nino allait pouvoir l'aider pour ce coup là. Il n'allait pas laisser une demoiselle en détresse après tout, non ? C'était pas son genre. C'était pas du tout son genre. Il allait l'aider. Elle ne savait pas comment encore. Mais il allait l'aider. Oui. Enfin, sauf s'il faisait sa tête de cochon. "Je propose même de te soudoyer avec un repas s'il le faut." Si avec ça, ça ne l'achevait pas ... Elle ne voyait pas ce qu'elle pourrait rajouter d'autre pour le convaincre.
il semblerait que Nino tombait à pic en effet. Il se doutait bien que les vêtements mouillés de Cass n’étaient pas la cause d’une douche. Il jetait un coup d’œil derrière son épaule, vers la cuisine. C’était peut être cliché, mais la nana qui tente de réparer un évier bouché et qui fini par être trempée de la tête au pied, il n’avait pensé qu’à ça. "J'te diras bien bonjour ... mais comme tu vois ... j'suis un peu ... mouillée." il haussait les épaules, quelques goutes d’eau n’allaient pas le faire fondre. Il s’avança un peu plus dans l’appartement. "C'est juste ma cuisine ... qui a décidé qu'elle allait se transformer en piscine géante. Mais à part ça, c'est ... cool. D'ailleurs, va falloir que j'aille m'occuper de l'arrivée d'eau avant que j'ai vraiment ... une piscine que j'aurais pas demandé." Donc c’était bien ce qu’il avait pensé. Plus il avançait et plus il pouvait voir le sol mouillé et glissant. Il y a encore un an, Nino était l’homme à tout faire de Miss Lauren-Rose, l’insupportable. Il avait donc quelques expériences dans le domaine. Plomberie, électricité, jardinage, ménage. Il n’était pas un professionnel et n’avait suivi aucune formation pour tout ça, mais il se débrouillait un minimum. « Laisses moi voir. » le bruit de ses pas sur le sol faisait quelques clapotis et il faisait attention à ne pas glisser. Une chute sur le carrelage pourrait faire mal. "Mine de rien, t'arrives plutôt à pic ! Comme si c'était le destin qui t'amenait jusqu'à moi !" pour une fois qu’il arrivait pour une bonne chose. Souvent, le destin n’était pas bien clément avec lui. Mais là, Cassandra avait eu un semblant de chance. L’italien jetais un œil à ce chantier, observateur dans un premier temps pour essayer de comprendre la situation. "Tu vas m'aider, hein ?" Il hocha la tête en guise de réponse. « t’en fais pas, j’suis polyvalent. » dans le domaine manuel en tout cas, un caméléon. Bon, après, le résultat n’était pas toujours garanti mais il faisait de son mieux, et en général, c’était toujours ça de pris. "Je propose même de te soudoyer avec un repas s'il le faut." Il sourit à cette proposition. « tu crois que je suis venue pour quoi à la base ? » dit il en plaisantant. « attend… » il se baissa, posa un genou à terre, tant pis pour son jean, il allait être mouillé lui aussi. Il se pencha sous l’évier pour jeter un œil. « t’aurais peut être du commencer par couper l’arrivée d’eau oui… » ca ne s’arrêtait pas de couler. « si tu pouvais juste aller faire ça, après j’pourrais mieux regarder. » mais au moins, il voyait déjà le soucis. « t’as des outils ? » puis quand il regarda vers sa droite, il remarqua une petite boite à un mètre de lui. « nickel… » elle était plutôt bien équipée. Il glissa la boite à outil vers lui et avant d’aller plus loin, il attendit qu’elle aille couper l’eau.
Pas de câlin pour Nino. Mais ce n'était que partie remise à dire vrai. Oui. Elle lui ferait sans doute un câlin plus tard. Une fois qu'elle aurait résolu ce foutu problème de piscine qu'elle avait dans sa cuisine. C'était emmerdant. C'était très emmerdant. Oui. Et elle devait s'en occuper. Assez rapidement si elle ne voulait pas ... Et bien, si elle ne voulait pas se retrouver avec des ennuis. D'autant plus que si ça coulait trop, ça pouvait finir par fuir ... sur l'appartement d'en dessous. Et là, le proprio ferait sans doute la gueule. Nino s'était retroussé les manches. Ou presque. Il allait l'aider. Et ce avant même qu'elle n'ait proposé de le soudoyer avec un repas. "Hmmm ... je vois. T'étais venu pour te remplir l'estomac en fait." Elle croisa les bras. "J'pourrais presque en être vexée." Mais elle ne le serait pas. "T'as oublié que j'étais pas la cuisinière la plus douée au monde." Disons que c'était quelque chose ... qu'elle faisait avec grande attention. Pourquoi ? Toujours peur de se blesser. De se couper la main ... de se blesser ou que sais-je encore. C'est pour cela que Cassandra faisait toujours très très attention quand ... et bien, quand elle se décidait à cuisiner. Et en règle générale, elle préférait toujours le faire quand elle n'était pas seule. Ca la rassurait. D'une certaine manière. Et ça lui permettait de ... Et bien, d'avoir quelqu'un. Dans le cas où ça partait en sucette. Nino s'était agenouillé. Il avait commencé à regarder. "J'ai paré au plus urgent et j'voulais regarder l'étendue des dégâts avant de faire quoi que ce soit." Avant de prendre son téléphone et d'appeler un plombier. Parce qu'elle n'était pas très douée de ce côté là. Peut-être qu'elle aurait fait plus de dégâts qu'autre chose. Donc, c'était pas plus mal qu'une tierce personne s'en occuper. Surtout si c'était Nino qui s'en chargeait. Elle avait toute confiance en lui. C'était certain. Quoi qu'il en soit, elle allait s'occuper de couper l'eau quand son ami en vint à lui demander si elle avait une boîte à outils. "Oui. C'est pas la mienne." C'était celle d'Antoine. Il était pas très bricoleur. Mais quand elle avait un souci, il s'en occupait. Enfin, ça, c'était avant qu'il ne parte et qu'il ne donne plus de nouvelles. Elle avait encore quelques affaires à lui dont elle ne s'était pas débarrassée. Elle devrait le faire. Pas que ça l'encombrait ou quoi que ce soit dans le genre, mais bon. Fallait qu'elle arrive à tourner la page sur l'affaire Antoine. Et tant qu'elle n'aurait pas tout jeté ce qui lui appartenait, elle n'y arriverait pas. Ou peut-être si ... Enfin, passons. Elle s'était donc dirigée vers le compteur d'eau. Qui était juste à côté de la salle de bain. On aurait dit une armoire à pharmacie. Elle l'ouvrit. Abaissa la petite manette afin de pouvoir couper l'eau. Et elle s'en retourna auprès de Nino. "C'est bon !" Elle s'était mise à genoux, pas très loin de lui. Elle avait accès à la boîte à outils et était prête à lui donner les outils. Même si elle ne connaissait pas vraiment tous les noms mais bon. Elle s'en fichait. "Verdict docteur ? C'est grave ?" lui demanda-t-elle. "Tu sais, si tu peux pas faire grand chose, c'est pas grave." Non. Elle appellerait son proprio. Ou bien un plombier. Ce n'était pas bien grave. Elle n'en voudrait pas à Nino. Il aurait fait son possible. C'était déjà bien sympa de sa part de regarder ce qu'il pouvait faire à cette maudite plomberie. "Bon, et sinon, toi, tu vas bien ?" Ils pouvaient faire deux choses en même temps, non ? Papoter et puis s'occuper des tuyaux, non ?
"Hmmm ... je vois. T'étais venu pour te remplir l'estomac en fait. J'pourrais presque en être vexée. T'as oublié que j'étais pas la cuisinière la plus douée au monde." Elle savait sans doute autant que Nino qu’il plaisantait sur ce point. Il pouvait être profiteur à certains moments, il l’avait sans doute été d’ailleurs en squattant chez elles pendants de longues semaines mais maintenant il s’en sortait bien mieux. Il avait son appartement et il travaillait même dans l’épicerie de Liviana. De quoi avoir un salaire fixe et se payer son loyer, même s’acheter à manger et se faire plaisir en allant boire quelques bières dans les bars de la ville. Que demander de plus ? Non, s’il était passé chez Cass c’était parce que ça lui faisait vraiment plaisir. Elle aurait pu être une simple nana de passage dans sa vie, une nana de qui il aurait simplement abusé de son canapé et une fois qu’il eut trouvé une autre solution, ciao bella, basta. Mais non, le voilà de retour, par envie et non pas obligation. Maintenant qu’il était là, il devait jouer le plombier mais bon, c’était pas bien grave, finalement, il pouvait bien faire ça. « Non, c’est vrai, finalement, j’vais pas rester manger. » dit-il plutôt amusé. Puis, de mémoire, ce n’était pas si terrible que ça ce qu’il avait déjà pu gouter de la jeune femme. Alors qu’il jetait un œil sous l’évier, Cassandra s’expliqua. "J'ai paré au plus urgent et j'voulais regarder l'étendue des dégâts avant de faire quoi que ce soit." Ah bah visiblement, elle avait pris son temps vu la quantité d’eau qu’il y avait sous leurs pieds. « la prochaine fois, coupe d’abord l’eau. » dit il pour lui éviter bien des problèmes. « les dégâts, tu les captes après. » les infiltrations et dégâts des eaux entre voisins, ca posait souvent des soucis. C’était agréable pour personnes et même quand les relations sont cordiales, ca peut foutre en l’air le voisinage. Ce serait con. Elle s’éloigna vers la salle de bain, sans doute pour enfin couper l’eau et l’italien entendit qu’elle lui parlait. "C'est bon !" en effet, l’eau coulait de moins en moins fort jusqu’à petit à petit s’arrêter complètement. « ouais, c’est bon. » elle ne lui avait pas posé de question, mais au moins, il confirmait ce qu’elle dit, des fois qu’elle se trompe de levier. Il pouvait alors à présent bien observer ce qu’il se passait la dessous sans se prendre encore plus d’eau dans la figure. "Verdict docteur ? C'est grave ?" il n’était pas doué pour jouer les médecins à vrai dire, bien qu’il s’était mis dans la peau d’un interne à l’hôpital le temps de quelques longues minutes, mais rien de plus. « la veine est coupée. » dit il sans être vraiment sûre de ce qu’il disait. Peut être que s’il avait utilisé le terme d’aorte, ça aurait eu plus de sens. "Tu sais, si tu peux pas faire grand chose, c'est pas grave." Il secoua la tête et plongea un peu plus loin dans ce placard. « nan, en fait, c’est ton tuyau qui est complétement mort. Limite il est rongé par je sais pas quoi… comme s’il avait été bouffé ! » il regarda bien. « ouais… on dirait ça. » une bestiole ? Qu’est ce qui pourrait s’attaquer à du plastique comme ça ? Nino dévissa le tuyau sous l’évier pour faire évacuer l’ensemble de l’eau restante dans la plomberie. Et un petit amas de nourriture très humide en tomba. « ah ouais… » les restes de vaisselles qui tombent dans le siphon. « il avait peut-être la dalle. » est ce que c’était réellement possible ? « t’as déjà vu des rats chez toi ? » il se demandait s’il n’allait pas la faire flipper.
Cassandra lui tira la langue tandis que Nino reconsidérait la chose et lui disait qu'il ne resterait pas manger. "Tant pis pour toi." Elle n'allait pas l'obliger à rester. "Tu sais ce qu'on dit. Après l'effort, le réconfort. Si ça t'intéresse pas ..." Est-ce qu'elle allait jouer sur les sentiments ? Peut-être bien. C'était pas forcément son genre mais bon. Elle était contente de le voir Nino. Ouais. Même s'il était là pour lui demander quelque chose, même s'il venait pour squatter, par exemple, son canapé, elle s'en fichait. Il était venu la voir. Et elle appréciait sa compagnie. Beaucoup même. Enfin, passons. S'il voulait rester, tant mieux. S'il ne voulait pas le faire, tant pis, elle n'allait pas lui courir après ou quoi que ce soit dans le genre. Quoi qu'il en soit, Nino n'avait pas hésité à mettre la main à la patte, si on pouvait dire ça ainsi. Et il était prêt à se retrouver trempé de la tête aux pieds, comme ... et bien, comme Cassandra. Nino ne put s'empêcher de lui donner quelques conseils, notamment sur le fait qu'elle devait couper l'arrivée d'eau en premier la prochaine fois. "C'est noté." dit-elle dans un hochement de la tête. "Même si, j'espère bien qu'il n'y aura pas de prochaine fois." Ouais. Que sa cuisine se transforme en piscine une fois, mais pas deux. Non. Pas qu'elle ne le supporterait pas. Mais c'était la galère. Une véritable galère. D'autant plus que c'était chiant. Elle n'était pas plombier. Elle savait faire certaines choses mais pas tout. C'est pour ça que ... Qu'elle avait bien aimé vivre avec Nino. Ou bien qu'elle était plutôt contente d'avoir un homme dans les parages quand elle sortait avec Antoine. Mais ça, c'était avant. Parce qu'il n'était plus là. Parce que monsieur avait décidé de jouer les fourbes et de se tirer loin, bien loin, sans ... Et bien, sans chercher à regarder par dessus son épaule ou quoi que ce soit dans le genre. Enfin. Passons.
Elle avait regardé Nino, après avoir été coupé l'eau. Elle était revenue auprès de lui, et bien sûr, elle n'avait pas attendu longtemps avant de lui demander son verdict. Il s'y connaissait sans doute bien mieux qu'elle. Et pas qu'un peu. Alors, oui, elle le prenait un peu pour le docteur des tuyaux, si on pouvait dire ça ainsi. Il était sans doute bien le seul à pouvoir lui dire réellement ce qu'il y avait à faire. Et si jamais il ne pouvait pas faire grand chose, et bien, tant pis. Ce n'était pas grave comme elle venait de lui signaler. Elle prendrait le téléphone et elle appellerait un professionnel, voilà tout. Bien sûr, ça l'embêtait un peu de devoir ... Et bien, de devoir appeler un professionnel. Mais quand on n'a pas le choix, on n'a pas le choix. Voilà tout. Ouais. Donc, tout sourire, elle avait fini par lui demander si c'était grave. "Oh mince. Si la veine est coupée, c'est foutu alors ..." Elle eut un hochement de la tête. Elle passa une main dans les cheveux. "Bon ... Bin, veine coupée ... Rafistoler ça, ça va être compliqué." Et pas qu'un peu. Elle ne savait pas trop ce qu'elle allait faire. Peut-être que ... Elle allait voir ce que Nino allait lui dire. Après quelques minutes, finalement, il lui parlait du tuyau qui était mort. Bouffé était le mot qu'il avait employé même. "Qui avait la dalle ?" Elle fronça des sourcils tout en regardant Nino. "De quoi tu parles ?" Et finalement, il avait prononcé le mot rat. "What ?!" Elle secoua la tête. "Tu me parles qu'un rat ... aurait pu faire ça ?" Elle passa une main dans ses cheveux. "Mais y'a pas de rat ici ... Enfin, j'le saurais ... Et tu le saurais aussi si y'en avait." Parce qu'après tout, lui aussi avait vécu dans les environs. Dans son appartement. Donc, si y'avait des rats, il les aurait vus. Et elle les entendrait. "Non, non, non. C'est pas possible. Ca peut pas être un rat." Ca pouvait ?
"Tu sais ce qu'on dit. Après l'effort, le réconfort. Si ça t'intéresse pas ..." La belle Cassandra prenait l’italien par les sentiments, elle savait bien qu’avec de la bouffe, elle pouvait tout avoir de lui alors forcément, s’il plaisantait en disant qu’il ne resterait pas, elle savait d’avance que ce ne serait pas le cas. Même si pour une fois, il n’était pas vraiment venu pour ça mais réellement pour voir la jeune demoiselle et pouvoir prendre de ses nouvelles. Nino était trempé de la tête aux pieds à présent, il n’avait pas de vêtements de rechange mais il avait la chance que les températures soient douces, il n’aurait pas forcément froid à rester ainsi le temps qu’il sèche. "Même si, j'espère bien qu'il n'y aura pas de prochaine fois." Il se redressa et haussa les épaules. « qui sait ! » après avoir fait son constat, Nino savait bien que la jeune demoiselle n’allait pas apprécier. Des rats, c’était peut-être surprenant mais ces bêtes avaient de grandes capacités. La réaction de Cassandra faisait sourire le jeune homme. "What ?!" il hocha la tête. Elle avait bel et bien compris ce qu’il venait de dire. "Tu me parles qu'un rat ... aurait pu faire ça ? Mais y'a pas de rat ici ... Enfin, j'le saurais ... Et tu le saurais aussi si y'en avait." Il haussa les épaules, elle ne le saura pas forcément et puis, c’est peut-être assez récent. "Non, non, non. C'est pas possible. Ca peut pas être un rat." Il se mit à rire, elle était carrément flippée à l’idée de se retrouver nez à nez avec le rongeur. « mais t’en fais pas ! du répulsif et on en parle plus ! » Nino connaissait les rats presque par cœur tiens, c’est dire qu’il y en avait pas mal à Scampia, qui traversaient les rues en pleine journée même et dans les appartements, c’était classique d’en retrouver à certains endroits. Mais personne n’en avait rien à faire, jamais aucune action pour éradiquer le problème n’avait été menée par la mairie alors les habitants s’étaient tous mobilisés pour faire la chasse aux nuisibles. « J’vais m’en occuper si tu veux ! Acheter le nouveau tuyau pour toi et les répulsifs… et puis, c’est pas parce que tu les vois pas qu’ils sont pas là… ca peut faire de sacrés ravages ces bestioles. Mais, vraiment, flippes pas. Dans une semaine, t’auras oublié ça. » Il était debout face à la brune qui n’avait pas l’air d’apprécier cette nouvelle. « souffle, ca ira mieux ! » il lui tourna le dos pour sortir de la cuisine et il retira son t shirt qu’il alla déposer sur la rembarde du balcon dehors pour qu’il sèche plus vite. « bon, j’vais faire attention à ce qu’il ne tombe pas… la semaine dernière, j’me suis retrouvé sur le balcon d’une nana parce que mes slips s’étaient fait la malle… » sacrée histoire. Il revint à l’intérieur. « ton mec est toujours pas là? » il ne l'avait jamais vraiment croisé dans l'appartement, à se demander si en fait, elle en avait vraiment un à l'époque où il venait squatter ici.
S'il ne voulait pas rester manger, il faisait bien ce qu'il voulait. Elle n'allait pas s'en offusquer. Mais s'il l'aidait avec son problème de piscine improvisé, oui, elle trouvait ça normal qu'elle lui fasse à manger. Ca serait la moindre des choses. Quoi qu'il en soit, Nino avait regardé un peu ce qui était en train de se passer. Oui. Des rats. Il pensait que c'était des rats. Et ça faisait froid dans le dos à dire vrai. Elle n'aimait pas ça. Elle n'aimait pas ça du tout. D'ailleurs, ça se voyait. Parce qu'elle avait une grimace de trois kilomètres de long, en quelque sorte. "Mais ... Tu crois .. que ça sera suffisant ?" Son proprio, elle allait le tuer ! Des rats ... Non ... Des bêtes nuisibles. Il était peut-être temps qu'elle change d'appartement. A sa manière, Nino tentait de la rassurer. De lui dire qu'il allait s'occuper de tout ça et que d'ici une bonne semaine, elle aurait oublié. Ca lui donnait des frissons dans le dos et elle se la jouait un peu Bart Simpson, quand ce dernier avait lui-même des frissons dans le dos. "J'suis pas sûre que ... j'suis pas sûre que je vais oublier facilement." Elle secoua la tête. Elle était même sûre du contraire d'ailleurs. Elle était sûre qu'elle allait en faire des cauchemars. Que ça allait être terrible, un truc dans le genre. Nino lui conseillait de souffler un peu. De respirer lentement. C'était ce qu'elle était en train de faire. Mais ça ne fonctionnait pas vraiment. Non. Nino s'était éloigné. Juste quelques instants. Le temps d'ôter son tee-shirt afin qu'il sèche un peu. Il en vint à lui raconter une petite anecdote. Ce qui fit sourire Cassandra. "Non, sérieux ?" Elle pencha la tête sur le côté. "Bon, là, remarque, si tu perds ton tee-shirt, c'est pas bien grave. Enfin, c'est quand même moins grave que perdre un pantalon par exemple." Parce que s'il devait se balader en ville sans futal, ça devait pas être génial. Mais alors pas du tout. Ou alors, tout le monde devait se retourner sur son passage. Est-ce que Cassandra aimerait ça ? Que les gens se retournent sur son passage ? Elle n'en savait trop rien. Enfin, passons, c'était pas vraiment le sujet de discussion. Non. Elle se pinça légèrement les lèvres. Ca l'ennuyait. Ca l'ennuyait fortement toute cette histoire. "Histoire que tu prennes pas froid, tu veux une serviette ?" Histoire qu'il se sèche un peu. "J'crois que j'ai retrouvé aussi deux ou trois trucs à toi que t'as laissé." Elle y avait mis dans un carton. En fait, elle avait deux cartons qui traînaient dans son armoire. Le premier, c'était des affaires à Nino. Et le second ... sa bête noire, si on pouvait dire ça ainsi. En parlant de bête noire, sans le vouloir, Nino abordait le sujet. Elle secoua la tête. "Il devait régler des choses et a dit qu'il reviendrait." Elle passa une main dans ses cheveux. "Ca fait six mois que j'l'attends. Enfin, j'l'attends plus vraiment." Du tout. Elle ne dirait pas qu'elle était passé à autre chose. Mais bon. Elle ne pouvait plus s'accrocher à lui, ce n'était pas possible. Du tout. "J'suis pas vraiment sûre qu'il revienne. Et je sais pas d'ailleurs si j'en ai envie." Parce qu'elle avait l'impression qu'il s'était bien foutu de sa gueule mine de rien. "J'suis peut-être trop chiante. C'est pour ça qu'il a filé à l'anglaise." Elle pencha la tête sur le côté, faisant une moue d'autodérision, un peu comme dans les dessins animés.
"Mais ... Tu crois .. que ça sera suffisant ?" l’italien hocha la tête. Bien sûre que ce serait suffisant, les répulsifs marchaient plutôt bien. « si jamais c’est pas le cas, on mettra carrément de la mort aux rats, mais j’espère que ce serait pas utile d’aller jusque là. » Nino n’avait aucune envie de tuer des animaux. Il préférait juste les tenir à l’écart. « Faudrait prévenir l’immeuble… si t’as un gardien, ou alors tu mets un mot. Parce que si il y en a ici, il doit y en avoir d’autres. Donc faut que tout le monde joue le jeu quoi ? Ou que les proprio fassent un truc. Enfin bref, ca peut pas rester comme ça. » après, c’était pas son problème à lui non plus, il donnait des conseils, si c’était suivi ou pas, ca ne le regardait plus. Bon, cette histoire de plomberie était réglée, il allait pouvoir se poser un peu et prendre réellement des nouvelles de Cass. Torse nue dans son salon, il avait lancé la conversation. "Non, sérieux ?" Ouais cette histoire de slip sur le balcon était assez dingue. Mais finalement, après coup, il trouvait ça drole. « J’ai faillis me prendre une lampe dans la gueule et de la bombe lacrymo. Mais tout va bien ! » dit-il en souriant. "Bon, là, remarque, si tu perds ton tee-shirt, c'est pas bien grave. Enfin, c'est quand même moins grave que perdre un pantalon par exemple." Moins grave que perdre un pantalon, oui, c’est sur, il préférait repartir torse nu plutôt qu’en slip dans la rue. « t’as visé juste ! j’ai pas l’intention de le perdre non ! » bon, si non au pire, elle devait bien avoir un vieux jean de son mec qui traine quelques part. Mais visiblement, non, elle avait mieux que ça. "Histoire que tu prennes pas froid, tu veux une serviette ? J'crois que j'ai retrouvé aussi deux ou trois trucs à toi que t'as laissé." Il était assez surpris de savoir qu’elle pouvait encore avec des fringues à lui. « serieux ? genre ? » il était aussi curieux de savoir, mais il eut un flash et semblait se souvenir ! « putain, mon jean noir ? » il l’avait cherché partout ! « dis moi qu’il est ici ! » il serait bien content de l’avoir retrouvé. Elle enchaina sur son mec, les nouvelles n’étaient finalement pas terrible. "Il devait régler des choses et a dit qu'il reviendrait. Ca fait six mois que j'l'attends. Enfin, j'l'attends plus vraiment. J'suis pas vraiment sûre qu'il revienne. Et je sais pas d'ailleurs si j'en ai envie. J'suis peut-être trop chiante. C'est pour ça qu'il a filé à l'anglaise." Oh merde ! Six mois carrément… Nino n’en revenait pas de ce qu’il entendait. « ca craint ca ! » et en effet, selon lui, il ne vallait mieux pas qu’elle l’attende. « désolée mais tu peux te considéré comme célibataire. Un mec qui se casse aussi longtemps, c’est un gros con. On laisse pas une nana comme toi toute seule. Oublie le ! tu trouveras mieux et en attendant, si t’as envie de passer du bon temps, j’suis là, ca tombe bien ! » dit-il assez fier de lui. « j’dis ça comme ça, c’est qu’une proposition quoi. »
Des rats ... Rien que le fait d'en parler, ça lui fichait des sueurs froides. Imaginer que ces petites bêtes pouvaient se balader dans son appartement. Après, Nino n'était pas certain que c'était vraiment des rats. C'était peut-être autre chose. C'était peut-être d'autres bestioles. Ou peut-être qu'il avait vraiment raison. Elle n'en savait rien. Mais en tout cas, ça craignait. Ca craignait un max à dire vrai. Et pas qu'un peu. Il ne voulait pas tuer les petites bêtes. Il voulait faire en sorte de les dégager. "J'crois que j'vais surtout songer à déménager et trouver un immeuble plus récent dans lequel y'aura pas de rats." Après, c'était con. Parce que Nino s'était emmerdé à ... Et bien, il s'était emmerdé à bien vouloir faire en sorte que sa cuisine ne se retrouve pas transformée en piscine. Mais bon. Il était vrai que ... Il était vrai que ça faisait un petit moment qu'elle songeait à partir. Et c'était sans doute le moment de le faire. De s'en aller. De se retrouver un nouvel appartement. Comme ça, elle n'aurait plus ... Elle n'aurait plus les souvenirs qu'elle avait pu passer avec Antoine dans l'appart. Parce que mine de rien, hein, ça faisait mal. Ouais. Enfin, c'était pas vraiment le moment de penser à ça. "J'vais appeler le proprio quand même." Elle eut un hochement de la tête. "Parce que c'est quand même à lui de gérer tout ce merdier." Et pas qu'un peu. Oui. C'était à lui de s'occuper de ça. A lui de faire en sorte qu'il n'y ait pas de problème de rats. C'était pas à elle de gérer, c'était certain.
Nino avait fait une petite blague. Enfin, pas une blague. Mais il avait raconté une anecdote sur le fait qu'il avait perdu des fringues. Et qu'il s'était baladé ... avec pas grand chose sur le dos. Ce qui fit rire quelque peu Cassandra en entendant cela. "Et bien, ça devait être quelque chose !" Ouais. Là, il avait posé le tee-shirt. Il pouvait le perdre. Une rafale de vent et ça pouvait partir en sucette. "T'aurais dû le mettre sur l'étendage. Avec les pinces. Comme ça, aucun risque que ça s'envole." D'autant plus qu'il était tout mouillé. Nino devait se sécher ou il allait choper la mort. Enfin, c'était pas comme s'il faisait vraiment froid chez elle. Mais quand même. Cassandra lui avoua qu'elle avait trouvé quelques petites choses à lui. Elle avait un carton avec son nom. "Genre, je sais plus. Faudrait que j'aille regarder." En fait, comme ça faisait un moment qu'elle avait trié tout ça, elle ne se souvenait pas trop de tout ce qu'il y avait. "Je sais que y'avait un tee-shirt qui traînait." Et dont elle se servait comme haut de pyjama. Au départ, c'était drôle parce qu'il avait son odeur. Ce qui n'était plus le cas maintenant. "Il fait un formidable haut de pyjama d'ailleurs." Ouais. Elle irait chercher ça, tout de suite après. D'abord, ils avaient parlé ... d'Antoine. Le sujet qui fâche. "Comme tu dis. Ca craint." Elle eut un hochement de la tête. Elle confirmait. Elle pouvait se considérer comme célibataire. De toute manière, elle lui avait dit qu'elle ne l'attendait plus vraiment. Elle faisait sa vie. Sans lui. Nino disait que c'était un con. Elle était d'accord avec lui. Il proposait même ... de passer du bon temps avec elle. Cassandra le regarda avec un drôle d'air. "Attention. Je pourrais me laisser tenter." Il ne s'était jamais rien passé avec Nino. Parce que ... parce que y'avait Antoine dans les parages. Pourtant, c'était pas comme si elle n'y avait jamais pensé. Non. "J'reviens. J'vais aller chercher ton carton." Elle avait filé dans sa chambre. Tout en haut de son armoire, y'avait justement son carton. Avec son prénom et tout. Elle monta sur la chaise afin de le récupérer et elle le descendit. Elle prit, par la même occasion, une serviette. Pour qu'il puisse se sécher un peu. "Tiens." lui avait-elle dit en tendant la serviette. "Alors, voyons voir ce qu'on a là-dedans." Elle avait déposé le carton sur la table afin de l'ouvrir. "On a des CD ... Des magazines ..." Et oui, juste en dessous, des fringues. "C'est ce jean que tu avais perdu ?" dit-elle en le sortant du carton.
« J'crois que j'vais surtout songer à déménager et trouver un immeuble plus récent dans lequel y'aura pas de rats. » Bon, s’il en fallait peut à la demoiselle pour vouloir déménager… Nino leva les yeux au ciel. « ah les princesses… » Souffla-t-il. Il savait bien que Cassandra n’était pas ce genre de fille à papa qui avec un simple caprice pouvait obtenir ce qu’elle voulait, mais l’entendre dire qu’elle allait déménager pour un rat dans une tuyauterie c’était un peu surfait pour lui. Lui qui avait l’habitude de vivre dans la misère, qui pendant des années durant avait côtoyé les rats dans les rues et dans son immeubles et pourtant, jamais il n’avait déménagé. Il n’en avait pas les moyens non plus , peut être qu’avec plus de facilité financière, les choses auraient été autrement… « J'vais appeler le proprio quand même. Parce que c'est quand même à lui de gérer tout ce merdier. » il hocha la tête, elle faisait bien. « Ouais, t’as raison. » Nino avait presque oublié ce que ca faisait d’avoir un vrai proprio qui prenait ses responsabilités. A Scampia, son propriétaire avait abandonné le navire depuis bien longtemps, pas foutu de réparer le moindre petit dysfonctionnement, il se foutait de tout. Nino avait pris la relève pour jouer le petit bricolo quand il le fallait. C’est ce qui lui avait permis de pouvoir toucher un peu à tout en même temps. A présent, Cassandra faisait une petite séance de cours sur « comment étendre ses fringues sur un balcon pour ne pas qu’ils s’envolent » en effet, le conseil de la pince à linge était bon à prendre mais, dans ce cas précis, aucun étendoir ou aucune pince à linge n’était disponible chez son ami Mikel. « J’y penserai la prochaine fois, promis ! » dit-il avec un brin d’ironie. Il retourna à l’intérieur et se posa sur le canapé, torse nu, il avait bien l’habitude d’être comme ça. Elle lui parle alors de ce carton qu’elle avait toujours en sa possession. Nino espérait pouvoir y retrouver les affaires qu’il pensait avoir perdu à tout jamais dont ce fameux jean noir. « Je sais que y'avait un tee-shirt qui traînait. Il fait un formidable haut de pyjama d'ailleurs. » il se redressa, arquant un sourcil. « bah écoute, fais toi plaisir hein… » il lui laisserait s’il lui plaisait tant. C’était un peu étrange pour Nino, lui qui pensait que les nanas faisaient ça uniquement avec les fringues de leurs mecs. Pas étonnant que son petit ami se soit barré si elle dormait avec les fringues des autres mais il gardait ça pour lui. Elle alla alors chercher le carton en question. « Tiens. Alors, voyons voir ce qu'on a là-dedans. On a des CD ... Des magazines . C'est ce jean que tu avais perdu ? » Nino regardait ce qu’elle en sortait et certaines choses ne lui appartenaient pas. « les CD, les magazines, c’est pas à moi. » mais il regarda ce jean et le pris entre ses mains. « putain ouais ! » il était bien content de le retrouver !
Est-ce qu'elle pourrait le faire ? Déménager ? Elle n'en savait trop rien. Non. Elle n'avait pas vraiment l'occasion de ... Et bien, elle n'avait pas vraiment le temps pour rechercher des appartements ou des choses dans le genre. Non. Elle était un peu prise par son boulot. Elle n'avait pas envie de se retrouver l'esprit ... occupée par la recherche d'un nouvel appartement. Non. Elle était bien ici. Même si ... Même si y'avait des rats. Ca faisait chier quand même. Et pas qu'un peu. Elle passa une main dans ses cheveux. Elle allait ... Et bien, elle allait devoir appeler le propriétaire. Elle verrait bien ce qu'elle ferait par la suite. "Il a intérêt à venir voir assez rapidement." Parce qu'après tout, hein, même si elle appréciait grandement la présence de Nino, il n'était pas le proprio. Et surtout, il n'était pas là pour lui filer un coup de main pour l'élimination des rats et l'entretien. Et tout ça. Oui. Enfin. Elle avait tout le temps d'y réfléchir après tout. Elle verrait bien ce qu'elle allait faire une fois qu'elle aurait eu cette conversation qui serait, sans doute, désagréable. Mais bon, elle n'avait pas le choix après tout. Nino lui avait raconté une petite anecdote. Comment il avait perdu ses fringues une fois parce qu'il avait voulu les faire sécher. Et c'était parti ... Et bien, il avait eu quelques petits déboires avec ça. Oui. "Après, si tu n'y penses pas, c'est pas grave." Elle secoua la tête. "Mais ça pourrait t'être bien utile ppour éviter de perdre encore des fringues." Elle ne pouvait pas s'empêcher de sourire. Parce que c'était un fait plutôt amusant mine de rien. Très amusant même. C'était plutôt drôle. Elle avait encore des fringues à Nino qui traînaient. Et pas que des fringues. Elle avait encore des affaires à lui. Alors, elle allait lui rendre tout ça. Elle allait en profiter pour les lui rendre. Au moins, il ne partirait pas les mains vides. "C'est gentil mais tu sais, j'ai d'autres pyjamas." avait-elle dit en lui tirant la langue. "Il avait des tâches quand tu l'as laissé d'ailleurs. Maintenant, il est nickel." Ouais. Elle avait réussi à le ravoir. Et elle en était plutôt contente. Une petite victoire. Mais passons. Elle était revenue avec le carton. Il y avait des choses qui n'étaient pas à Nino. "Bon, si c'est pas à toi, et que c'est pas à moi ..." C'était à Antoine, sans doute. "Bah, ça finira à la poubelle alors." Ouais. Elle pensait que c'était à Nino. Elle s'était trompée. Tant pis. "Et voilà alors ! Un mystère de résolu !" avait-elle dit dans un sourire. "C'est bien d'avoir laissé des trucs ici. Ca va t'éviter de mourir de froid." Ou de choper la mort. Même si elle doutait qu'il tombe malade. Il en faudrait sans doute plus. "Comme t'as bien bossé, ça te dit de manger quoi ?" Histoire qu'elle sache ce qu'elle allait préparer. Rien de trop compliqué. Elle ne voulait pas se couper un doigt non plus.
Bon, cette histoire de tuyauterie réglé, maintenant c’était entre les mains de Cassandra et de son propriétaire. Qu’elle décide de faire ce qu’elle veut mais déménager pour si peu, ça pouvait faire sourire Nino. Un rat ou même plusieurs ne lui avaient jamais fait peur. Il avait tellement l’habitude de les côtoyer auparavant. L’italien était à présent presque sec puisqu’il avait pu changer de tshirt. Il avait quand même encore son jean qui avait bien trempé dans l’eau par terre mais avec le carton que venait de lui apporter Cassandra, il allait pouvoir se changer entièrement. Et même remettre son vieux jean tant chéri. Il le saisi des deux mains et sans complexe il retira son pantalon, toujours avec un caleçon en dessous bien sûr, et en quelques secondes le voilà totalement changé. Il regarda ces objets qui ne lui appartenaient pas et la conclusion de Cassandra tombait sous le sens. « Bon, si c'est pas à toi, et que c'est pas à moi ... Bah, ça finira à la poubelle alors. » c’était donc surement à son ex. Nino se pencha au-dessus des affaires. « bah si tu veux mettre ça à la poubelle, j’peux y jeter un œil ? » qui sait s’il n’y avait rien d’intéressant dedans. Bon certes, les CD et magazines ne l’intéressaient absolument pas mais peut être qu’ils s’y cachaient d’autres choses plus sympas. Il se pencha au-dessus du carton et fouilla dedans, « Bon ouais, tant pis, moi qui pensait y trouver un ticket de loterie gagnant, y a rien la dedans. » Nino s’écarta du carton pour aller s’installer maintenant sur le canapé. Après tout, il n’était pas venu uniquement pour réparer une fuite d’eau à la base. Il se mis à l’aise, autant qu’il savait le faire lorsqu’il venait pour dormir ici. Sans gène, il arrivait rapidement à se sentir chez lui n’importe où. Il faisait sa vie, parfois de manière un peu trop intime, sans se soucier des réactions des autres, de leurs avis. Ca lui avait valu d’être jeté à la porte déjà. Pas de chez Cassandra, ni même personne ici à Brisbane, mais à Scampia, sa désinvolture lui avait déjà porté préjudice. « Comme t'as bien bossé, ça te dit de manger quoi ? » l’italien allait presque répondre qu’il se ferait bien une bonne pizza mais il avait tendance à donner cette réponse systématiquement. « Tu sais quoi, j’ai jamais mangé de sushi, ce genre de connerie dont tout le monde raffole » Il ignorait si elle lui proposait de se faire livrer ou qu’elle cuisine pour lui en fait, mais la première option serait plus simple pour tout le monde. « ca te branche ? »
Des petites merveilles dans le carton. Ou pas. En tout cas, ce n'était pas à Cassandra. Elle avait stocké les affaires. Dans le cas où ... Et bien, c'était à Nino. Ou encore à Antoine. Et comme Nino lui disait que rien de tout cela n'était à lui, alors, oui, elle allait s'en débarrasser. Elle n'allait pas garder des choses qui n'étaient pas à elle. Et qui ne lui servait à rien. Non. Des magazines, des cds, des choses dans le genre. Ca devait être à Antoine. Ca ne pouvait être qu'à lui d'ailleurs. "Bien sûr. Fais-toi plaisir." Elle eut un hochement de la tête. "Tu trouveras peut-être ton bonheur là-dedans." Elle en doutait. Il avait regardé quelque peu. Et puis, finalement, non, rien de spécial. Il avait secoué la tête. Elle se mit à rire à la remarque qu'il venait de faire. "Ne t'inquiète pas. S'il y avait eu un billet de loterie, je pense qu'il aurait été réclamé depuis longtemps." Ouais. Parce que c'était elle qui avait rangé tout ça. Elle qui avait tout mis dans cette boîte. Donc, oui, ça serait très étonnant d'avoir ce genre de choses. "Après, ça aurait pu passer au travers." Mais ce n'était pas le cas. En tout cas, au moins, il avait pu récupérer des choses qui étaient à lui. Et au moins, il était rhabillé. Il n'allait pas passer la soirée à moitié nu. Enfin, passons.
Il s'était installé sur le canapé. Cassandra avait descendu le carton. Elle s'en chargerait plus tard. De mettre dans le local à poubelles de l'immeuble. Et si des gens voulaient récupérer des choses, elle leur laisserait à disposition. Et tout le reste, zou à la poubelle, oui. Cassandra lui demandait ce qu'il voulait manger. Il avait envie de tester ... le chinois. Avec sushi et autres joyeusetés de ce genre. "Ouais, on peut faire ça." Elle eut un hochement de la tête tandis qu'elle avait récupéré son ordinateur portable. "Y'a un super resto qui livre à domicile. Et ils ont leur propre site. Idéal pour commander et payer en même temps." C'était même bien plus simple. Au moins, ça évitait que le pauvre livreur doive se trimballer avec une grosse somme d'argent sur lui. Installée à côté de Nino, elle avait donc été sur le site. "J'ai pas encore pu tout tester. Mais j'ai déjà commandé chez eux. Et c'est pas mal." C'était bon, oui. "C'est moi qui t'invite." Il avait réglé son petit souci de plomberie. Donc, c'était la moindre des choses après tout. Sur le site, elle avait fini par se connecter avec son compte et faire voir à Nino tout ce qu'ils proposaient. "Tiens, j'te laisse choisir ce que tu veux."