Nino Marchetti n’avait jamais vraiment été dans l’air du temps, il n’a pas de téléphone portable dernier cri, n’a pas de compte sur les réseaux sociaux, il est persuadé que tout ça n’est fait que pour être mieux surveiller, pour connaitre vos moindre faits et gestes. Une géolocalisation, une photo d’une soirée trop alcoolisée, votre équipe de foot préférée, le dernier taf que vous avez fait, l’école que vous avez fréquentés et la dernière nana que vous avez baisés. Personne n’a plus de secret pour personne. Ce qui est de l’ordre du privé relève du public. Cette façon que chacun à de vouloir se montrer, rechercher l’intérêt des autres pour qu’au final, personne n’en ai rien à foutre de vous. Chacun pense être au centre du monde mais le souci c’est qu’il ne peut pas y avoir six milliards de centre du monde, donc il y a conflit, les jalousies sont présentes, les diversions, les divisions. Le monde actuel n’est qu’une bombe à retardement pour le jeune italien et tôt ou tard, tout finira par péter. C’est peut être pour ça qu’il s’accroche a ses vieilles fringues, ce vieux jeans noir. Celui qu’il avait ramené avec lui d’Italie, celui qu’il avait sur lui le jour où il a pris l’avion en hiver, ca caillait la bas et une fois arrivé à Brisbane, il avait aussi chaud qu’un mois de juillet à Naples. Il était loin de comprendre ce qui lui arrivait. Il en savait rien des saisons inversées dans l’hémisphère sud, il s’était pas intéressé à ce pays dans lequel il avait pu débarquer pour retrouver Vittorio. Et peut être bien que si finalement il s’intéressait un peu plus à la nouvelle technologie, il en saurait plus sur le monde qui l’entoure. Y a du bon et du mauvais dans tout.
L’ordinateur sur ses genoux, Cassandra lui proposa de choisir lui-même ce qu’il voulait. Bien entendu, il n’était pas très à l’aise avec cet appareil mais bon, il savait quand meme utiliser un pavé tactile pour faire bouger le curseur sur l’écran. Il n’était pas contre pas très pote avec la webcam qui était braquée sur lui. « t’as pas un truc pour cacher l’œil de big brother s’te plait ? » il était persuadé et il en avait déjà entendu parlé, que n’importe qui pouvait l’observer à travers ce petit œil qui était rivé sur lui. « on t’as jamais dis de foutre un post’it devant ça ? Si jamais tu t’amuse à trainer à poil devant ton PC, j’suis sûre qu’il y a pas mal de pervers dégueulasses qui se rincent s’œil sur toi ! » suffisait même qu’elle laisse l’ordinateur ouvert quand elle est pas dessus et rien de mieux pour savoir ce qu’il se passe chez les gens. « bref ! merci pour l’invitation ! » il allait pas refuser qu’elle lui paie le repas quand même. Puis, il lui avait bien rendu service. Il sélectionna un menu à partager à deux avec plusieurs sushis différents, des makis, des brochettes aussi. « j’ai pris le bateau là. Tu veux boire un truc ? » il sélectionna directement une bière, tsin Tao, une de ces bières chinoises dégueu. Il fini la commande et laissa Cassandra payer. A peine quinze minutes plus tard, le livreur sonna à la porte et Cass pris la commande. Une fois le festin terminé, Nino ne traina pas, il remercia Cassandra et s’en alla. « La prochaine fois, c’est moi qui t’invites ! » lui fit-il avec un clein d’œil avant de s’eclipser.