"Tu veux devenir comme toutes ces personnes actives qui disent n'avoir que du temps pour faire du sport entre midi et deux ?" demandait Ellen en voyant sa collègue dans sa nouvelle paire de baskets qu'elle venait d'enfiler. Car Joanne n'en avait plus parmi ses nombreuses paires de chaussures et il lui avait fallu faire un détour par un magasin de sport quelques jours plus tôt. Elle qui ne portait quasiment que des robes et des talons pour compenser sa petite taille, pour laquelle elle avait toujours un petit peu complexée. "Simon m'a donnée mon après-midi. Et ça faisait un petit moment que je voulais reprendre une activité sportive. Je récupérerai le petit un peu plus tard à la crèche." A vrai dire, c'était entendre Ellen parler de ses weekends bien chargés, entre les activités de ses enfants, les siennes et les moments en famille que la blonde s'était dit qu'il faudrait qu'elle songe davantage à elle. Elle voulait au moins essayer, voir ce que Chad avait à lui proposer. C'était lui le coach, après tout. Elle était enthousiaste de cet accord commun qu'ils avaient convenu alors qu'ils venaient à peine de se rencontrer. Equitable, et qui motivait les deux partis. La conservatrice avait hâte de lui faire visiter le musée, peut-être verrait-il certaines choses différemment en écoutant la façon dont Joanne lui présenterait les galeries. "Tu devrais te mettre au yoga, je suis certaine que ça te correspondrait bien." ajouta sa collègue après un moment de réflexion, regardant la blonde ranger ses affaires et éteindre l'ordinateur avant de quitter son bureau, qu'elle fermait ensuite à clé. Elles marchaient dans les couloirs avant de se saluer. Elles allaient se revoir pas plus tard que le lendemain, après tout. Chad et Joanne avaient convenu de se retrouver le long du fleuve. Même si l'automne venait tout juste d'arriver, le temps était encore bien estival. Quoi qu'il ne faisait jamais véritablement froid à Brisbane, le moindre coup de vent un peu frais pouvait faire greloter la jeune femme. Mais ce n'était pas le cas ce jour-là. Certes, quelques nuages s'imposaient ici et là dans le ciel. Malgré la hâte, Joanne ressentait de la nervosité. Et lorsque c'était le cas, elle avait la fâcheuse habitude de jouer avec ses doigts. Parfois, c'était léger, mais il y avait des fois où elle ne se rendait même pas compte qu'elle se faisait mal. Jamie la connaissait suffisamment pour savoir quand il fallait l'arrêter, parce qu'il savait qu'elle n'y parvenait jamais elle-même. Ce n'était rien de tel lorsqu'elle attendait Chad. Elle craignait un peu qu'il ait oublié, ou qu'il ait abandonné l'idée. Peut-être qu'après réflexion, cet accord commun ne lui convenait plus ou il n'y voyait plus de réel intérêt. Que ce n'était qu'une rencontre hasardeuse comme une autre et qu'il n'y aurait pas du avoir de compromis à son issue. Joanne ne lui en aurait pas voulu. Après tout, rien ne les engageait véritablement, c'était une envie comme une autre. Des paroles en l'air émises avec l'enthousiasme du moment et qui se sont fânés au fil des jours Il était surprenant que Joanne y tienne autant, à cet engagement. Elle avait tout à gagner, rien à perdre. Elle était même arrivée en avance à l'endroit où ils avaient convenu de se retrouver. Lorsque la petite blonde reconnut Chad au loin, la première émotion ressentie était le soulagement. Un large sourire illumina l'ensemble de son visage. Elle n'avait pas souvenir qu'il était si grand. Du moins, il l'était plus que Jamie et elle n'avait guère d'escarpins à ses pieds pour gagner quelques centimètres. "Bonjour." dit-elle avec enthousiasme, une fois qu'il s'était suffisamment rapproché. "Je dois avouer que l'espace d'un instant, j'ai eu peur que vous ne viendriez pas." avoua-t-elle tout en riant. Joanne était arrivée bien trop en avance à dire vrai, elle avait eu alors tout le temps de supposer qu'il ne la rejoindrait peut-être pas.Malgré le beau temps, il n'y avait pas grand monde au bord du fleuve. "Je me demande ce que vous avez bien prévu de me faire faire." Cela pouvait être tout et n'importe quoi, Joanne n'avait pas la moindre idée de ce qui pouvait se passer dans la tête d'un coach sportif. Elle se doutait bien qu'il n'allait pas la laisser dans sa zone de confort et c'était certainement ce pourquoi elle appréhendait principalement. "Rien de trop violent, j'espère."
made by black arrow
Charlie Beauregard
le chaos organisé
ÂGE : 37 ans (08/04/87) SURNOM : Charlie est déjà un surnom mais si vous voulez l'énerver il suffit de l'appeler Charles STATUT : depuis que le destin l'a mis sur sa route, il n'arrête plus de penser à Jayden MÉTIER : ancien journaliste sportif, propriétaire de la salle de sport inclusive EveryBody et défenseur des droits LGBTQ+ LOGEMENT : une maison au #32 latimer road (logan city) POSTS : 3582 POINTS : 500
TW IN RP : homophobie, divorce, décès et deuil d'un proche GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : heureusement qu'il ne boit pas souvent, parce que Charlie tient vraiment pas l'alcoolDISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible CODE COULEUR : dodgerblue RPs EN COURS :
(7/5)
CHAYDEN - Thinking it can change the beat of my heart when he touches me and counteract the chemistry and undo the destiny
L'esprit vagabond, Chad s'était figé d'interminables secondes devant les étagères de son dressing, où trônaient fièrement d'innombrables paires de chaussures. Vitrine de sa réussite personnelle et professionnelle, cette collection était devenue aussi ordonnée que cauchemardesque, semant l'anarchie et le chaos dans le cerveau pourtant si organisé de son propriétaire. D'ordinaire si prévoyant, Chad n'aurait jamais cru que ce face-à-face lui aurait inspiré un tel dilemme, alors que les combinaisons s'enchaînaient devant ses yeux démunis. Il avait fait l'erreur de ne pas se préparer. De prendre pour acquis le semblant de relation qu'il avait établi avec Joanne, derrière cette table où son café avait tardé à arriver. La jeune femme demeurait une inconnue qu'il se devait de séduire, maintenant que la barrière des usages avait été franchie. Non pas la séduire au sens passionnel du terme, mais plutôt comme il s'employait à vouloir plaire aux gens avec qui il interagissait, quel que soit le contexte. C'était devenu une obsession. Une sempiternelle lubie. Autrefois jeune femme solitaire à qui il n'avait rien à prouver, Joanne était devenue comme ces nouveaux élèves face auxquels il fallait faire bonne impression. Alors oui, le choix de sa paire de chaussures avait pris des allures de dilemme, mais Chad demeurait persuadé que les raisons étaient légitimes. La main droite collée à sa tempe glissa le long de sa joue, tandis qu'il se décida enfin. Des baskets noires. Classiques. Sobres. Et sans doute insignifiantes aux yeux de n'importe qui d'autre. Après un vif coup d'œil à sa montre, Chad se laissa tomber subtilement sur le coin de son lit, enfilant sans se presser les précieuses chaussures. S'il n'avait pas anticipé le choix cornélien qui s'était offert à lui, il avait néanmoins prévu assez de marge dans son planning pour ne pas avoir à courir avant l'heure.
Lorsqu'il mit enfin le nez dehors, Chad oublia aussitôt ses élucubrations. Le printemps avait adouci les températures, sans subtiliser au ciel ses couleurs estivales. Un temps parfait pour une session de sport en extérieur, qui n'était pas sans lui rappeler ces moments privilégiés qu'il s'accordait l'été, lorsque le soleil n'avait pas tout à fait décliné et offrait ses dernières lueurs orangées. La sensation du vent doux d'un début de soirée avait des vertus revigorantes sur Chad, qui ne manquait pour rien au monde son tour du quartier, alors qu'on devinait, derrière les rideaux des maisons de Logan City, briller les premières ampoules. Ce jour-là, il était à peine après midi. Quelques personnes avaient déserté les tours de Brisbane pour s'octroyer un moment de répit au bord du fleuve, avant de retourner travailler. Au loin, Chad avait aperçu Joanne. La ponctualité de la jeune femme lui arracha malgré lui un sourire satisfait, mais l'obligea à remettre en question la sienne, indéfectible. Il n'était pas en retard, avait-il conclu en posant un regard furtif sur sa montre. Joanne l'attendait sur un coin de pelouse, où serpentait un chemin de béton lisse. "Bonjour !" renchérit-il sans se départir d'un sourire sincère. "Je ne me serais jamais permis." dit-il, même s'il se doutait foncièrement que Joanne était de ces personnes qui savaient entendre et comprendre des excuses lorsqu'elles étaient formulées après que le mal soit fait. C'était peut-être ce qui l'avait amenée à se retrouver seule ce soir-là, dans le café où ils s'étaient rencontrés. Lui-même avait tendance à pardonner les écarts anodins des personnes qu'il appréciait le plus, mais il doutait figurer aussi tôt sur celle de Joanne. Peut-être qu'elle ne lui aurait pas pardonné cette impolitesse, finalement. "Oh non rien de violent. On me paye pour ça, généralement." plaisanta-t-il, même s'il y avait de fait un masochisme latent dans l'exercice du sport encadré. C'était une douleur agréable. Presque libératrice. "Que diriez-vous de commencer par courir ? Par là ?" proposa-t-il en montrant la direction d'un signe de tête. Il attendit une fraction de secondes, et s'exécuta tranquillement, surveillant que Joanne était bien sur ses talons. "Plutôt du genre à souffrir en silence, ou à préférer la distraction d'une conversation ?" demanda-t-il tandis qu'ils exécutèrent les premières foulées.
Les yeux de Joanne avaient certainement trouvé une paire d'iris qui pouvaient les concurrencer, étant tout aussi bleus que les siens. Joanne était trop timide pour l'admettre, et n'avait pas acquis suffisamment d'estime de soi pour reconnaître qu'elle pourrait presque avoir n'importe quoi rien qu'en lançant un regard. Reever, son frère aîné, s'évertuait à dire qu'ils étaient si clairs que l'on pouvait lire n'importe quoi en elle, comme dans un livre ouvert. Notamment ses émotions. Pour cerner ses pensées, la tâche était bien plus ardu. Jamie le savait depuis longtemps, mais il tentait toujours de mieux la comprendre, de savoir comment elle fonctionnait, à anticiper ses réactions face à diverses situations. Chaque jour, il parvenait à maîtriser et à connaître par coeur un esprit aux rouages particulièrement complexes. Si une amitié se développait en Chad et elle, le beau brun y serait certainement confronté à un moment donné ou à un autre. Mais pour le moment, il était plutôt question de se faire bien voir, de faire connaissance, de savoir à qui on avait affaire. Ils se connaissaient à peine, à près. Il ne s'agissait que de quelques mots échangés autour d'un café et d'un chocolat chaud, mais ce fut suffisant pour qu'ils veuillent se revoir d'une manière ou d'une autre. Le visage de la jeune femme s'illumina lorsqu'elle le vit s'approcher d'elle, bien habillé pour cette petite séance sportive. Quoi qu'il y ait peu de chance que ce soit particulièrement physique pour lui. "Je ne vous en aurais pas voulu." lui assura-t-elle avec un sourire bien agréable. Comme dit précédemment, ils se connaissaient à peine et Chad aurait pu avoir des priorités ailleurs. Joanne pardonnait assez facilement. Cependant, elle n'oubliait pas vraiment. Elle ne se mettait que très rarement en colère – et encore – et tentait de relativiser au mieux les situations dans lesquelles elle pouvait être en droit de s'énerver. Mais c'était une émotion dont elle avait horreur et qu'elle ne savait absolument pas gérer tant elle était peu habituée à la ressentir. Joanne espérait qu'il ne lui fasse pas faire d'exercice trop intense. En dehors des promenades, sa dernière activité sportive se résumait à la danse de salon qu'elle exerçait toujours bien qu'elle culpabilisait de temps en temps de ne pas utiliser ce temps là pour sa famille. Il s'agissait d'une activité qui lui tenait à coeur et qui lui permettait de s'épanouir un petit peu plus. Un train de vie plutôt chargé, qu'elle avait là. "Ca devrait être dans mes cordes." dit-elle dans un rire. Quoi qu'elle avait oublié à quand remontait la dernière fois où elle avait fait un footing. Ils démarraient donc ensemble une petite foulée vers la direction indiquée par le brun. "Commençons par la distraction d'une conversation, tant que je serais encore en mesure de discuter." dit-elle en riant, sachant qu'elle serait un peu trop essoufflée, au bout d'un moment, pour être capable de parler. En y réfléchissant, Joanne tolérait plutôt bien la douleur. Celle d'une fausse-couche était la pire de toutes, autant physiquement que mentalement. A cet instant, la jeune femme ne se doutait pas qu'elle allait malheureusement revivre cette expérience quelques temps plus tard. "La dernière fois que j'ai fait un footing, ça doit certainement remonter à l'université." dit-elle avec un rire gêné. "Enfin à part si déambuler pendant des heures au musée est un sport. Mais je ne suis pas vraiment l'athlétique de la famille." De toute façon, sa santé ne le permettait pas. Un détail que Chad ignorait. Mais la jeune femme supposait que courir de temps à autre, ou du moins, reprendre un minimum d'activité sportive. "Pour vous dire, à l'université, comme sport obligatoire, je faisais du badminton parce qu'il n'y avait pas de danse. Que de stages. Danse classique, danses de salon, danse moderne, c'est un peu plus mon genre." Ca faisait penser à Joanne qu'elle avait récupéré tous les albums photos que sa grand-mère conservait précieusement et que Jamie prendrait très certainement un malin plaisir à regarder les clichés de son épouse lorsqu'elle était petite. "Je ne dois pas être le genre de profil que vous devez côtoyer tous les jours en tant que coach. Ca doit plutôt être... Des personnes d'une forme olympique, toujours prêt à repousser leurs limites, très musclés et toujours en forme." Du moins, c'était l'image qu'elle en avait. De sacrés clichés, mais qui venaient d'une certaine vérité. "Ou les femmes qui rêvent de retrouver un corps de rêve après une grossesse. Je fais... possiblement partie de cette catégorie là." dit-elle avec un rire nerveux, mêlé à un début de respiration plus profonde causé par l'effort fourni. Pourtant, Joanne était une crevette. De petite taille, et pas bien épaisse. Il avait fallu plusieurs pour qu'elle accepte, non sans embarras, que Jamie puisse à nouveau poser les yeux sur elle lorsqu'elle était dénudée. De base, elle complexait beaucoup par rapport à son corps, mais cette tendance s'était accentuée à la même période où ses idées noires la rongeaient jour après jour. Elle perdait l'appétit, mangeait de moins en moins. Même avant sa grossesse cela dit; mais cette dernière l'avait motivée à prendre soin d'elle – une notion qui lui échappait depuis de nombreuses années, ayant toujours passé le bien-être des autres bien avant le sien. Depuis qu'elle s'était reprise, elle se portait bien mieux sur ce point là. Cela n'avait pas retiré tous ses complexes, mais elle s'acceptait déjà bien plus que'à une période. Désormais, il y avait l'idée, l'envie d'avoir un autre enfant qui la motivait plus qu'autre chose. "Votre projet de salle de sport avance ?" finit-elle par demander, finalement bien gênée de ne parler que d'elle jusqu'ici, car Joanne avait toujours pensé qu'elle n'avait pas grand chose à raconter sur sa personne. Elle s'intéressait bien plus à ce que les autres désiraient partager avec elle.
made by black arrow
Charlie Beauregard
le chaos organisé
ÂGE : 37 ans (08/04/87) SURNOM : Charlie est déjà un surnom mais si vous voulez l'énerver il suffit de l'appeler Charles STATUT : depuis que le destin l'a mis sur sa route, il n'arrête plus de penser à Jayden MÉTIER : ancien journaliste sportif, propriétaire de la salle de sport inclusive EveryBody et défenseur des droits LGBTQ+ LOGEMENT : une maison au #32 latimer road (logan city) POSTS : 3582 POINTS : 500
TW IN RP : homophobie, divorce, décès et deuil d'un proche GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : heureusement qu'il ne boit pas souvent, parce que Charlie tient vraiment pas l'alcoolDISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible CODE COULEUR : dodgerblue RPs EN COURS :
(7/5)
CHAYDEN - Thinking it can change the beat of my heart when he touches me and counteract the chemistry and undo the destiny
C'était sans doute l'évidence qui entravait la curiosité des gens, et enrayait toutes les possibles questions sur la vocation de Chad. A raison, d'ailleurs. Comme la prédisposition aux mathématiques engendrait des générations d'ingénieurs, c'était son héritage génétique qui l'avait naturellement poussé vers ce choix de carrière. Malgré l'âge et les vicissitudes de la vie de fermier, son père demeurait extraordinairement grand, à côté de ses compagnons de chasse. Sa mère, pas peu fière de ses exploits de jeunesse, n'hésitait jamais à sortir les vieux albums photos pour remémorer à qui voulait l'entendre son passé de gymnaste. Chad était loin d'être une exception, mais il avait persévéré, contrairement aux aînés de la fratrie que l'amour de la bière avait condamné à un mode de vie épicurien. Sa prodigieuse poussée de croissance avait allumé dans les yeux de ses professeurs de sport les feux d'une perpétuelle convoitise. On l'avait d'abord cantonné au basketball, où sa grande taille avait vite fait de la reléguer au poste de pivot. Son ennui communicatif sur le terrain avait rapidement eu raison de l'enthousiasme de son père, qui avait fini par changer de lubie. Football australien, rugby, et même cricket, le jeune Chad avait fait ses armes et bâti sa carrure dans tous les sports nationaux, dans lesquels il ne se retrouvait qu'au travers de la fierté de ses parents, pour qui les rencontres du samedi étaient devenues aussi sacrées que la messe dominicale. Chad n'en voulait à personne, d'avoir fait de lui le parfait cliché de l'athlète dégourdi, et il ne rechignait jamais à déterrer sa vieille batte du coffre du grenier pour une partie de cricket, parfait prétexte utilisé par ses parents pour régler les querelles d'égo qu'ils se livraient avec leurs voisins. Si seulement il pouvait régler toutes ses crises existentielles avec une balle, ronde ou ovale, Chad serait sans doute le plus épanoui des hommes. En attendant, il avait fait de ces rituels familiaux son métier, et se surprenait même à confondre parfois le travail et le loisir.
La frontière entre emploi et hobby, profession et passe-temps, était aussi ténue que celle qui séparait sa relation avec Joanne. Chad n'aurait pu trouver meilleur moyen de se fondre dans la scène et offrir à la jeune femme la version la plus authentique de lui-même. Foncièrement, il rêvait déjà de cet instant où il pourrait à son tour se laisser guider à travers les allées du musée, tandis qu'elle se livrerait à lui avec l'impression profonde de ne faire que son travail. C'était bien plus que ça. C'était une partie d'eux, incommensurable, avec laquelle ils vivaient chaque jour et appréhendaient le monde. Et même s'il aimait s'adonner à ses séances de sport en solitaire, parce qu'elles avaient justement le mérite de ne pas lui rappeler l'animation qu'il subissait, tantôt agréablement tantôt péniblement, dans le cadre de son métier, il retrouvait chez Joanne une tranquillité jusque-là toujours égoïstement monopolisée. Aussi ne lui en aurait-il absolument pas voulu de vouloir admirer le paysage plutôt que de gâcher son souffle à échanger des banalités avec lui. Il lui rendit cependant son sourire, ravi de constater qu'elle était prête à s'infliger un point de côté pour pouvoir glaner quelques informations supplémentaires à son sujet. "Vous avez le mérite de faire un métier dynamique. Marcher est tout à fait un sport." répondit-il dans l'espoir de rassurer la jeune femme surs ses capacités. Elle n'était sans doute pas si sédentaire qu'elle voulait bien le croire, et c'était bien plus que la plupart des personnes qu'il croisait à la salle, plus motivées à l'idée de courir sur un tapis plutôt qu'au bord du fleuve par une telle journée. "Oh détrompez-vous il y a de tout. J'ai déjà donné dans ce genre de salles où les gens passent plus de temps à se regarder dans le miroir qu'à véritablement fournir un effort. L'effort ce n'est pas instagramable..." rétorqua-t-il, tandis que sa tête pivotait à 45 degrés, juste assez pour capter le regard de Joanne. "Je préfère me sentir utile. Alors j'entraîne tout type de personnes. Mais c'est vrai que j'ai l'habitude de côtoyer des personnes qui aiment se dépasser. Mais ce n'est pas forcément inné, c'est une force qu'on essaye d'inculquer. C'est rarement la compétition qui motive les gens... je mets vraiment l'accent sur l'entraide et l'exemplarité." Son leitmotiv était véritablement qu'il valait mieux se surpasser plutôt que de dépasser les autres. Et rares étaient ceux qui regardaient les autres lors de ses cours, si ce n'était pour les corriger ou les encourager. "Oh euh... disons que c'est un projet en stand-by. J'avais un partenaire et on a fini par avoir quelques... des visions différentes en quelque sorte. Je pense à m'investir un peu plus à la caserne pour le moment. La saison de rugby va bientôt débuter et les premiers matchs par la même occasion."
C'était donc à petite foulée qu'ils commençaient leur course. Il vallait mieux ne pas chercher à dépasser les limites de Joanne, auquel cas elle abandonnerait bien vite. Elle ignorait à quand remontait la dernière fois où elle avait enfilé une paire de baskets. Le coach sportif devait certainement s'adapter à chaque personne qu'il encadrait. Son rythme devait en premier lieu s'adapter, il devait jaufer les capacités de chacun avant de savoir vers où la guider. Et avoir la capacité physique de réguler son rythme afin qu'il soit au même niveau d'une autre personne n'était pas donné à tout le monde. Chad ne semblait ni perturbé, ni agacé à cette idée. Mais elle n'était pas une personne à coacher comme une autre, elle n'allait pas signer de chèque à la fin de cette séance. C'était un échange de service, où chacun y trouvait son compte et son plaisir. Joanne aurait pu se contenter de courir, et ne rien dire, cela lui aurait bien ressemblé. Mais elle était plus encline à la conversation, à connaître davantage son entraîneur. La conversation s'adaptait au rythme de leur foulée, de la cadence nécessaire pour reprendre correctement sa respiration. Joanne était avant tout amatrice de marche, ayant une certaine admiration pour ceux qui parvenaient à se lever aux aurores pour un footing matinal. Elle était de ceux qui préféraient prolonger un peu la grasse matinée en se lovant dans les bras de son mari. Un luxe qui n'était plus vraiment permis depuis la naissance de leur garçon. Chad évoquait ces personnes qui prétendaient faire du sport en partageant divers clichés sur les réseaux sociaux, ce qui faisait doucement rire la petite blonde. "Ces personnes là auront bien du mal à prouver leur tolérance à l'effort physique le jour où on le leur demandera d'en faire en direct." répondit-elle non sans amusement. A force de créer des apparences, il venait unmoment où l'on ne parvenait à les défaire, et on se retrouvait dans une position bien délicate lorsqu'il s'agissait de faire ses preuves. Joanne peinait à comprendre l'intérêt d'une telle manoeuvre. "J'aime beaucoup votre manière de penser." dit-elle après un petit moment, préférant se concentrer sur sa respiration régulière pendant un laps de temps. "D'un point de vue extérieur, j'ai toujours pensé que c'était un monde un petit peu élitiste." confessa-t-elle avec un rire nerveux. "Jamais je n'aurai pensé un jour avoir la chance d'avoir un coach sportif. Jamais je ne m'y serai remise toute seule en tout cas." Elle échangea un bref sourire avec lui avant de regarder à nouveau devant elle. Joanne sentait son coeur battre à vive allure dans sa poitrine, se chargeant ainsi de transmettre tout l'oxygène nécessaire aux muscles si ardemment sollicités. Son corps n'avait pas l'habitude d'un tel effort, ce pourquoi elle se retrouvait essoufflée bien plus rapidement que le brun. Quelques gouttes de sueur venaient déjà même perler son front. Elle s'intéressait ensuite au projet dont Chad lui avait vaguement parlé durant leur dernière rencontre. Elle apprit avec surprise qu'il l'avait mis de côté pour le moment. "Je suis désolée pour voir." dit-elle. "Vous aviez l'air de beaucoup y tenir, à créer cette salle de sport. Mais ce n'est que partie remise, pas vrai ?" Joanne était très douée pour être optimiste pour les autres. En revanche, l'être pour elle-même était une autre paire de manches, mais elle y travaillait. Elle en avait besoin, sinon elle se verrait à nouveau noyée par ses propres pensées. Et elle avait la ferme intention de ne plus réitérer une telle expérience. "Ce serait trop indiscret de vous demander ce qu'il s'est passé, pour que vous y renoncier pour le moment ?" se risqua-t-elle de demander. Au pire, Chad écourterait très rapidement ce sujet de conversation par un simple non, la jeune femme n'en serait absolument pas vexée. "Et vous faites aussi du rugby ?" embraya-t-elle ensuite. Entre les séances de coaching et ce sport d'équipe, le brun ne manquait pas d'activité physique dans son quotidien. Elle se demandait alors s'il faisait partie de ces personnes qui ne pouvaient véritablement pas se passer de sport, comme une sorte d'addiction. "Vous faites partie d'une équipe ?" Après dix ans de vie commune avec Hassan, on pouvait dire que la petite blonde s'y connaissait bien en rugby. Ce n'était pas son genre, de regarder un match à la télévision, quoi qu'elle avait apprécié regardé de temps en temps des championnats. "Mon ex-mari faisait partie de l'équipe universitaire, je m'y connais un peu." C'était son truc, à Hassan, le rugby. Joanne avait quant elle une fibre un peu plus artistique. On lui avait enfilé tutu et ballerine durant son enfance et avait depuis toujours apprécié la danse. Ils continuaient tranquillement leur course, ponctués de moments de silence, surtout parce que Joanne commençait à beaucoup s'essouffler. Si bien qu'à partir d'un moment, elle demandait à ce qu'ils s'arrêtent pendant quelques minutes. Joanne avait quelques problèmes respiratoires, qui ne s'étaient d'ailleurs pas réellement manifestés depuis bien longtemps. A la longue, Joanne se connaissait et savait quand il était nécessaire de prendre son traitement. Sa santé fragile était l'un des arguments qui avaient poussés ses parents à la surprotéger. Même de grandes inspirations ne suffisaient pas à calmer ses pulsations cardiaques. Elle passait une main sur son front. "Je manque sacrément d'endurance aussi, comme vous pouvez le constater." dit-elle avec un léger rire qui s'entremêlait avec son essoufflement. "Pouvons-nous marcher un petit peu ? Juste le temps que je récupère, avant de reprendre." Ce n'était qu'une suggestion comme une autre. Après tout, c'était Chad le coach et c'était certainement lui qui était le mieux placé pour savoir quoi faire. La séance n'allait certainement pas s'arrêter suite à un petit coup de mou.
made by black arrow
Charlie Beauregard
le chaos organisé
ÂGE : 37 ans (08/04/87) SURNOM : Charlie est déjà un surnom mais si vous voulez l'énerver il suffit de l'appeler Charles STATUT : depuis que le destin l'a mis sur sa route, il n'arrête plus de penser à Jayden MÉTIER : ancien journaliste sportif, propriétaire de la salle de sport inclusive EveryBody et défenseur des droits LGBTQ+ LOGEMENT : une maison au #32 latimer road (logan city) POSTS : 3582 POINTS : 500
TW IN RP : homophobie, divorce, décès et deuil d'un proche GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : heureusement qu'il ne boit pas souvent, parce que Charlie tient vraiment pas l'alcoolDISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible CODE COULEUR : dodgerblue RPs EN COURS :
(7/5)
CHAYDEN - Thinking it can change the beat of my heart when he touches me and counteract the chemistry and undo the destiny
Joanne était de ces personnes dont l'affabilité naturelle poussait à la confidence. Non dénuée de personnalité, elle donnait cette impression de lisser son jugement pour paraître impartiale, mais toujours de bon conseil. Oreille avisée, elle jouissait d’un recul sur la vie dont Chad ignorait encore la source. Autant de qualités qu'il saluerait, si seulement il avait la prétention de la connaitre. Malgré ses secrets, le jeune homme avait tout de même hérité du caractère expansif des gens qui, quoique modestes en argent, n'en demeuraient pas moins riches de cœur. Et il avait ce don de s'entourer toujours des bonnes personnes. Celles qui, assez perspicaces, ne l'avaient jamais laissé ruminer ses tracas. Il était cependant lui-même assez avisé, et bien trop courtois, pour abolir cette distance naturelle qui séparait les inconnus. Avec Joanne, il nageait entre deux eaux, et se réservait encore quelques méfiances, de peur d’étouffer les braises encore incandescentes de l'intérêt qu'elle lui portait. Chad semait les informations avec parcimonie et économisait ses anecdotes, à l’image d’un souffle rythmé par la course. Il craignait sans doute d'apparaitre rapidement comme l'homme banal et fade que les récits des autres avaient tendance à éclipser. Pas une vague. Pas une seule sortie de route. Il avait tracé son chemin comme un marathon délimité duquel il n'avait jamais dévié. Du moins jusqu'à l'esclandre de son divorce, présage inattendu d'une série d'obstacles qu'il serait contraint d'affronter tôt ou tard. Son regard, parfois contrarié par quelques passants, se baladait entre la route et le visage de Joanne, dont il jaugeait la résistance. Il était assez expérimenté pour savoir qu'après une longue pause, le corps ne se faisait jamais prier pour manifester son mécontentement. La blonde semblait cependant de bonne volonté, malgré le rose qui lui montait inévitablement aux joues. "On peut dire que c'est élitiste, dans un sens." répondit-il, en laissant planer dans l'air la portée de sa déclaration. "Mais je vais vous révéler leur secret : la motivation. Et ce petit déclic, un jour, qui vous pousse à franchir le pas. Mais je ne cache pas que certaines personnes sont plus facilement motivées que d'autres. Il suffit de savoir puiser dans la bonne source. Une irrésistible envie de perdre du poids avant l'été, ce n'est jamais qu'un but éphémère. Il faut vouloir se dépasser. Se décharger des tensions d'une journée de travail... Ou même juste se changer les idées après une rupture douloureuse. Ensuite, ça devient une bonne habitude de laquelle on n’oserait pas se défaire." A son tour, Chad s’autorisa un instant pour reprendre sa respiration, perturbé par le débit des paroles que lui inspirait Joanne. La bienveillance et la justesse de ses mots avaient ce don d’activer en lui des mécanismes presque thérapeutiques. "Quel serait votre objectif, à vous ?" demanda-t-il finalement, dans l’espoir de faire naître en elle ce désir que beaucoup réprimaient à cause de la honte anticipée d’entrer seul dans une pièce peuplée. Chad se ferait un plaisir d’être le déclic final, celui qui achèverait de la motiver à acheter une nouvelle paire de baskets juste pour le plaisir d’éprouver un peu plus ses talents de coach.
La sollicitude de Joanne transparaissait dans ces détails auxquels elle s’accrochait, et que de nombreuses personnes n’auraient pas considéré avec autant de soin. Ce projet, Chad l’avait évoqué à la volée, comme ces rêves que l’on partageait parfois sans l’ambition de les concrétiser un jour. Et c’était peut-être ce qui lui avait manqué dans sa vie. Un moteur extérieur, quelqu’un qui puisse le galvaniser à son tour comme il s’échinait à le faire pour les autres. Une personne capable de le persuader qu’après tout il n’était pas trop tard pour continuer à croire à des idéaux oubliés. "Oh, je crains qu'il n'y ait pas grand-chose à dire. C'était un projet fantasmé avec un ancien camarade d'université. Puis chacun a finalement emprunté sa propre route. C'est la vie." concéda-t-il, plus par résignation que par l’envie d’éluder la question. "C'est bien d'être animé par une ambition, mais les expériences font souvent qu'on dévie un peu de nos objectifs. Ce n'est pas forcément une mauvaise chose. J'ai fait mon bout de chemin tout seul, et j'en suis aussi ravi." ajouta-t-il pour compenser l'aveu évident de son échec. "Ah oui, c'était en quelle année ? J'ai aussi fait partie de l'équipe universitaire, assez brièvement. Je crois que je n'ai jamais été taillé pour les sports collectifs. Je n'y ai jamais trouvé mon compte. Mais je fais partie de l'équipe des pompiers, parce qu'on m'a un peu forcé la main au début je l'avoue mais j'y ai pris goût." L'enjeu n'avait jamais été le même, entre une université qui faisait peser une pression énorme sur ses vedettes et l'état d'esprit bon enfant qui animait ses collègues à la caserne. Il n'était plus question de gloire, mais plutôt d'afficher une solidarité sur le terrain comme on pouvait le faire en intervention. Cet esprit d'équipe, il existait déjà lorsque l'on partageait des tragédies aussi mémorables qu'éprouvantes, à l’image des incendies ravageurs de 2016. Un moment d’égarement avait eu raison de son sens de l’observation, aussi Chad s’arrêta net lorsque Joanne proposa de marcher pour équilibrer le rythme perturbé de sa respiration. "Bien entendu !" dit-il en joignant le geste à la parole. "Marchons jusqu’à cet arbre là-bas." proposa-t-il en pointant du doigt un sapin jauni par le soleil.
La jeune femme avait toujours été du genre à très vite se décourager, à se laisser abattre. Ce trait était en nette amélioration depuis l'année passée. Elle n'avait pas eu d'autres choix que de faire face. Elle avait tout un foyer à gérer seule, composée d'un bambin et de deux chiens, tout en devant assurer avec un emploi à plein temps. Elle avait encore des coups bas depuis, décourager par l'avortement de projets auxquels elle tenait véritablement. Elle était une personne déterminée quand elle le voulait. Son manque de confiance était un frein dans tout son quotidien et Jamie faisait de son mieux pour la sortir de cette impasse. Il ne voulait que son épanouissement. Et finalement, l'air de rien, Chad se mettait à chercher la même chose, par une question qui semblait particulièrement simple. Pour Joanne, ça ne l'était jamais vraiment. Elle avait l'impression d'être mise au pied du mur à chaque fois. "Je ne suis pas vraiment du genre élitiste." reconnut-elle avec embarras. A l'école, Joanne avait les notes qu'il fallait pour passer à la classe supérieure sans pour autant être parmi les premiers. Son niveau s'était bien améliorée une fois qu'elle était arrivée à l'université. L'histoire de l'art, c'était son élément, elle y avait trouvé toute sa motivation pour quasiment exceller dans de nombreuses matières. Elle était bien trop exigeante avec elle-même. Ce qu'elle faisait ne serait jamais assez à ses yeux alors que c'était bel et bien le cas. "Je ne serai pas contre perdre un peu de poids, parce que je ne suis pas vraiment à l'aise avec... tout ça." dit-elle en désignant son corps d'un regard. Pourtant, Joanne était bien loin d'avoir de l'embonpoint et beaucoup lui dirait qu'elle n'avait pas raison de complexer sur quoi que ce soit. Elle restait une femme après tout et la majorité d'entre elles avait au moins une partie de son corps qu'elle n'aimait absolument pas. "Surtout après mon accouchement, j'osais à peine me regarder. Beaucoup se vantent de leur corps de rêve retrouvé seulement quelques semaines après avoir donné naissance à son enfant, mais la réalité est bien différente. Ca a pris des mois avant que j'accepte que mon mari puisse voir et toucher mon ventre, par exemple." Elle haussa les épaules tout en marquant une pause pour respirer tranquillement. "Après ça, il y a eu tellement d'événements dans ma vie que je n'ai pas vraiment eu le temps de m'occuper de moi. J'ai tendance à passer en priorité les besoins des autres avant les miens." Au point même de s'oublier. "Je ne dis pas que j'ai plus de temps actuellement, au contraire. Les semaines sont très chargées et passent à grande vitesse, mais je me dis que je devrais trouver du temps un petit peu pour moi, alors pourquoi pas le sport. Même si de base, le footing ou les salles de sport, ce n'est vraiment pas mon truc." reconnut-elle avec un rire nerveux. Avec tout ça, elle n'avait pas véritablement répondu à sa question. Quel serait son objectif à elle. Pensive, Joanne devint rêveuse pendant quelques minutes. "Je crois que ce que j'envie, chez les personnes que je vois courir alors que ça ne semble même pas être un effort pour eux, c'est la confiance en eux qu'ils dégagent." Joanne et ses incertitudes, une très longue histoire. "Ils ont l'air de complètement s'assumer, de ne pas avoir tout un flot de pensées qui les tire vers le bas. D'être sûrs d'eux, de ce qu'ils sont et de ceux qu'ils font." C'était ce que Chad dégageait, lorsque la petite blonde le regardait. "Je voudrais faire partie de ces personnes là." Elle était quelque peu envieuse. Joanne ne demandait pas non plus à se dénaturer totalement pour construire un tout nouveau tempérament, non. Elle voulait simplement ne pas douter de ses choix lorsqu'un avis extérieur divergeait de ce en quoi elle croyait, elle voulait être sûre de ce qu'elle faisait, ne pas avoir cette boule d'appréhension et d'angoisse qui la faisait baisser les bras trop rapidement. Avoir un peu plus de réparti et de convictions. Un peu plus d'estime et de confiance en soi. Pas beaucoup, juste un peu, la quantité suffisante pour qu'elle puisse enfin s'accepter comme elle était et qu'elle s'affirme enfin véritablement. La clé d'un épanouissement certain. Après ces quelques mots, Joanne restait longuement songeuse. Elle se demandait si elle allait regretter ou non d'avoir autant été sur la confidence, si Chad allait comprendre quelque chose à son charabie – parce que suivre le cours de pensées de la jeune femme n'était pas toujours une chose particulièrement aisée. Le fait que son coach parle également un peu de lui la rassurait quelque peu. Finalement, ce projet n'était pas si important que ça pour lui. Pourtant, lors de leur première conversation, Joanne avait eu l'impression que cela comptait beaucoup pour lui. "Et du coup, c'est quoi votre objectif à vous, alors ?" lui demanda-t-elle, presque fière de lui renvoyer la balle. Parce qu'ouvrir une salle de sport n'était donc pas son objectif principal. Elle était bien curieuse de savoir ce que c'était réellement. Et si elle en apprenait plus, Joanne l'aiderait si elle le pouvait. "Nous faisons tous des erreurs, moi la première. Mais ça ne m'empêche d'avoir d'autres idées, d'autres envies. Le cerveau est plutôt fait quand même." finit-elle par dire, sa phrase saccadée par l'essoufflement causé par le footing. "Il en a fait partie depuis qu'il a commencé l'université, c'était en 1999, et il l'a été durant toute sa scolarité, avant de devenir professeur. C'est avec lui que j'ai découvert tout l'univers du rugby, en 2004. On peut dire que je m'y connais un peu. Il y a des chances que vous l'ayez croisé. Ou peut-être même que vous étiez dans l'équipe en même temps. J'étais loin de connaître tous les rugbymen." dit-elle en en riant. "Il avait un tempérament d'hyperactif, ça lui permettait de se dépenser en bonne et due forme. Moi, j'étais plutôt douée pour l'encourager." Chad avait trouvé son compte en faisant partie de l'équipe des pompiers. Cela semblait très bien lui correspondre. Joanne sentait le chaud monté aux joues, le front parsemé de gouttelettes de sueurs, prouvant là qu'elle était en train de mettre son corps à rude épreuve. "Comme je l'ai dit avant, je manque vraiment d'endurance." plaisanta-t-elle. Chad lui proposa de ralentir le pas pendant un certain temps, histoire qu'elle puisse retrouver un peu son souffle. Cela faisait du bien à Joanne de parler de son ex-mari sans parler de ce qu'elle avait pu lui infliger l'année passée. Le comble serait que Chad connaisse Hassan, qu'ils aient joué ensemble. Ainsi, il aurait été indéniable qu'il aurait connu Joanne, même de loin. Mais l'on voyait toujours de nombreux visages à l'université, il n'aurait pas été surprenant qu'ils se soient tout simplement oubliés. "Vous voyez, c'est ce genre de moments, où on se sent totalement essoufflé, les muscles endoloris, présageant de nombreuses courbatures le lendemain, un coeur qui bat tellement qu'on a l'impression qu'il continuera éternellement sur cette cadence bien désagréable, qui sont les raisons classiques pour me décourager du sport." admit-elle avec un rire nerveux. S'il n'avait pas été là, Joanne seraiit rentrée depuis un bon moment déjà. Pourtant, durant son enfance, elle n'avait pas eu les professeurs de danse classique les plus tendres qui soient. Il fallait souffrir pour obtenir de la souplesse, de la persévérance pour parfaire la grâce. Mais il y avait certainement tout le côté artistique qui compensait et qui rendait l'exercice plus agréable pour elle. Côté qu'il n'y avait pas dans le footing. Elle vivait donc tous ces aspects désagréables bien différemment. Et pourtant, si Chad lui disait qu'il fallait reprendre la course après avoir franchi l'arbre, elle l'écouterait certainement0
made by black arrow
Charlie Beauregard
le chaos organisé
ÂGE : 37 ans (08/04/87) SURNOM : Charlie est déjà un surnom mais si vous voulez l'énerver il suffit de l'appeler Charles STATUT : depuis que le destin l'a mis sur sa route, il n'arrête plus de penser à Jayden MÉTIER : ancien journaliste sportif, propriétaire de la salle de sport inclusive EveryBody et défenseur des droits LGBTQ+ LOGEMENT : une maison au #32 latimer road (logan city) POSTS : 3582 POINTS : 500
TW IN RP : homophobie, divorce, décès et deuil d'un proche GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : heureusement qu'il ne boit pas souvent, parce que Charlie tient vraiment pas l'alcoolDISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible CODE COULEUR : dodgerblue RPs EN COURS :
(7/5)
CHAYDEN - Thinking it can change the beat of my heart when he touches me and counteract the chemistry and undo the destiny
La chaleur de midi s'était brutalement écrasée sur lui, autant que le poids de ses jambes, pourtant si légères lorsqu'il s'élançait en course. Chad fixait l'arbre désigné comme s'il menaçait de le perdre de vue, tandis que les paroles de Joanne résonnaient avec une insistance rythmée dans son esprit, comme ce carillon pendu sur son porche. Au premier abord, on n'y prêtait peu attention, puis lorsqu'on isolait les nuisances citadines, le bruit finissait par imposer sa cadence hypnotique. La sagesse de la jeune femme n'avait d'égale que sa candeur, et Chad soupçonnait même les deux d'être liées. L'engrenage de ses naïves ambitions de jeunesse s'était enclenché, et avec lui se déroulaient tous ces rêves éteints par la rationalité d'une vie d'adulte. Non seulement les rêves sensés de sa vie professionnelle, mais aussi ses rêves les plus romanesques de voyages au bout du monde. Se délecter de la diversité culturelle, apprendre le français, l'italien, l'espagnol, et toutes ces langues latines qui bordaient la Méditerranée, et s'imprégner de cette oisiveté estivale qu'elles lui inspiraient. Découvrir le monde et grandir de ses rencontres. Oui, l'espace d'un instant Chad avait bien cru pouvoir se permettre à nouveau de divaguer comme l'enfant idéaliste qu'il avait bien pu être autrefois. Et peut-être que parmi toutes ces ambitions de grandeur, la plus raisonnable de toutes restait à portée de main. Peut-être qu'il était encore tout juste assez jeune pour réaliser un projet abandonné, et presque trop vieux pour tergiverser. La fraîcheur de Joanne lui rappelait comme il était lui-même doué pour motiver les autres et trop lâche pour s'écouter. Il était bien plus facile de mettre ses proches sur les rails du succès plutôt que d'affronter la perspective de ses propres échecs. Sur ce point, les deux jeunes gens étaient sensiblement semblables, et cette similarité était assurément le coup de fouet dont ils avaient tous les deux besoin pour se mettre à penser à leur propre bien-être.
Pour l'heure, Chad n'était pas encore prêt à lui céder le tablier de coach. Comme de nombreuses femmes, Joanne portait sur elle le regard le plus critique, et le jeune homme espérait bien que son expression de stupeur suffirait à appuyer ses propos. "Vous avez une ligne parfaite ! Faire du sport pour gagner en endurance et stabiliser le maintien je veux bien, mais pas perdre du poids !" dit-il en hochant la tête, les yeux plissés avec emphase. Le pire dans cette histoire, c'était qu'il demeurait convaincu de l'honnêteté avec laquelle Joanne tranchait sur sa propre image. Elle n'était pas de ces personnes dont la fausse modestie n'avait d'autre but que d'amorcer quelques compliments obligés. Il était lui-même de cette catégorie de personnes, mais s'il y avait bien une chose qu'on ne pouvait lui enlever, c'était la confiance naturelle qu'il avait acquérie. Loin d'être prétentieux, Chad dégageait une assurance sobre et avait suffisamment vu son corps évoluer pour se regarder avec une fierté dissimulée sous un vernis d'humilité. La suite du discours de Joanne s'accordait tellement avec sa propre pensée, que le coach la soupçonna un instant d'avoir lu dans son esprit. Il avait bien deviné qu'elle était du genre à mettre les besoins des autres au-dessus des siens. Il en connaissait une autre comme elle. Et intérieurement, il se félicita d'avoir autant accroché avec elle, parce que c'était la preuve ultime que son amitié avec Kelly était infaillible. Il le croyait du moins. "C'est primordial oui, de prendre un peu de temps pour soi. Et si ce n'est pas le sport, ça peut être autre chose. Une balade dans le parc, une lecture sur la terrasse d'un café, une sortie entre amis. Et puis si le sport ne convient pas, vous pouvez tout de même compter sur moi pour trouver un autre rituel." déclara-t-il en pivotant la tête, un sourire timide esquissé à la commissure des lèvres. "C'est un long processus. Pour la plupart des gens cette confiance n'est pas innée. Sinon ils se suffiraient à eux-mêmes. Mais je peux vous apprendre. Etape par étape." Cette discussion offrait des promesses de nombreux autres rendez-vous, et Chad trouvait la perspective particulièrement alléchante.
D'ordinaire enclin à parler de lui, le jeune homme avait tendance à renvoyer la balle lorsqu'il s'agissait de Joanne. Mais l'éventualité d'une injustice lui intimait de prendre sur lui pour admettre qu'il n'était pas si parfait que son allure portait à croire. "Je crois qu'on a tous les deux de devoirs à rapporter chez nous ce soir." blagua-t-il lorsque Joanne lui retourna la question. "Pour l'instant j'ai l'impression d'être assez équilibré dans ma vie. Mais peut-être que j'ai besoin d'un peu plus d'imprévu... de fantaisie. Je ne sais pas trop, peut-être que vous avez raison. Peut-être que je devrais profiter de cet équilibre pour me lancer des paris plus risqués. Comme celui d'une salle à moi. Ou je ne sais quoi d'autre. Coach de vie peut-être ! On dit bien que les cordonniers sont les plus mal chaussés." L'éventail des possibilités était aussi infini que celui des raisons pour ne pas s'aventurer trop au-delà de sa zone de confort. Le sapin, qui n'était qu'un vague repère au loin, avait fini par se rapprocher et, à mesure que se réduisait la distance, s'éloignait l'opportunité de leurs confidences improvisées. "On a dû se croiser en effet. J'ai intégré l'équipe en 2001. J'ai fait deux ans, je crois. C'est tellement loin !" Calquant son allure sur celle de Joanne, Chad ralentit le pas. S'il aurait gardé la cadence avec n'importe qui d'autre, c'était aussi un moyen pour lui de prolonger leur discussion sans être interrompu par l'essoufflement. "Mais non au contraire ! C'est cette sensation qui doit motiver. Mais il faut tourner ça dans l'autre sens. Ce sera notre première leçon. Les muscles ne sont pas endoloris mais en éveil. C’est l'adrénaline qui fait battre le cœur à mille à l'heure. Et pendant ce temps, juste le temps de vous concentrer sur votre respiration, plus rien d'autre ne compte. Moi je trouve ça stimulant !"
L'année passée, les nombreux événements qui avaient ponctué la vie de Joanne l'avait beaucoup aidé à se forger. Elle avait pu ainsi se prouver et prouver aux autres qu'elle était capable d'être indépendante, même si ses airs de poupée et sa maladresse laissaient pensers le contraire. Elle avait conscience que certaines de ses tares lui mettaient encore des bâtons dans les roues. Elle commettait encore des erreurs et des insécurités l'empêchaient de s'accepter pleinement comme elle était. Chad avait donc l'occasion, durant leur marche qui faisait office de pause durant leur course, de découvrir cette partie d'elle, d'en effleurer la surface. Ils se connaissaient à peine, mais ils avaient là une opportunité d'en apprendre un peu plus sur l'autre. Et il semblerait que le bel homme soit tout à fait enclin à cette chance là, en ne l'invitant pas à accélérer le pas. Il était on ne peut plus surpris lorsqu'elle avait partagé certains de ses complexes physiques. C'était un sujet qu'elle n'abordait pas si souvent que ça, de temps en temps avec son psychologue, qu'elle voyait de moins en moins d'ailleurs. Jamie ne le savait que trop, il était le premier à être touché par tout ceci. Pour Chad, la petite blonde n'avait certainement pas de poids à perdre. "C'est gentil." souffla-t-elle non sans timidité, avec un sourire gêné qui venait léger cambrer le coin de ses lèvres. Les compliments la touchaient toujours. Elle les acceptait, mais toujours avec des joues plutôt rougis, de la nervosité et un rire embarrassé. Mais elle les acceptait. "Peut-être que ça va vous sembler ridicule, mais... Je sais que mon mari m'aime énormément, je n'ai aucune doute là-dessus. C'est juste que... j'aimerais être capable de me voir comme lui me voit. Et je sais qu'il adorerait que j'ai plus confiance en moi, que je gagne en assurance." De manière générale, Jamie avait toujours préféré et adoré les femmes à fort caractère. Celles qui n'hésitent à exprimer leur opinion, à prendre le dessus. Celles qui aiment bien le titiller, le défier, le chercher. Joanne était très loin de son type habituel et pourtant, c'était d'elle dont il était tombé amoureux. Une petite blonde qui était aux antipodes des femmes qu'il préférait habituellement. Un contraste choquant, peut-être surprenant. Deux tempéraments complètement différents et qui pourtant, fonctionnaient bien malgré leurs défauts respectifs. Chad s'ajoutait à la liste des personnes qui rappelaient à Joanne combien il était primordial de s'accorder du temps pour soi. Un sourire on ne peut plus ravi étira les lèvres de la jeune femme lorsque Chad lui rappelait qu'il pouvait compter sur lui si jamais elle ne trouvait pas son bonheur dans ce coaching sportif. "Ce serait avec grand plaisir." lui répondit-elle avec enthousiasme. Elle sourit avec amusement lorsqu'il parlait de bouquiner un livre sur la terrasse d'un café. C'était comme ça que Chad l'avait rencontré. "Mais il faut que ce soit quand même un rituel qui vous convienne également." insista-t-elle. Elle ne voudrait pas que, quoi qu'ils fassent, ce soit une tare ou un mauvais moment à passer pour lui. Joanne se réjouissait d'avance à passer davantage de temps avec lui. Ces derniers moments, elle s'ouvrait bien plus autres, mais jamais elle n'aurait pu penser tomber sur de si belle personnes et de pouvoir s'en rapprocher. "Je risque d'être une élève difficile." déclara-t-elle dans un rire nerveux. Elle le savait dans la mesure où Jamie peinait beaucoup dans cette tâche, alors qu'il était la personne qui avait le plus d'influence sur elle. Joanne faisait au mieux, elle fournissait des efforts pour s'améliorer. C'étaut un long, très long processus. Et une paire de bras supplémentaire dans ce travail titanesque était plus que bienvenue. "Je pense que j'en aurai besoin." admit-elle avec timidité. "Pendant trop longtemps, je pensais pouvoir me débrouiller seule par rapport à ça, mais ce n'est pas le cas." En terrme d'indépendance, Joanne avait fait ses preuves depuis longtemps. A l'époque, elle y tenait tellement qu'elle refusait toute aide extérieure, toujours avec cette même détermination. Il lui avait fallu du temps pour comprendre qu'il n'y avait rien de dégradant à accepter un appui extérieur. Jusqu'ici, Joanne avait l'impression de surtout parler d'elle et elle craignait de finir par importuner le brun à force d'évoquer ses tracas. Ce pour quoi elle lui avait tout simplement retourné la question. "Vous semblez tout de même beaucoup à y tenir, à ce projet de salle." dit-elle en lui lançant un regard attendri. Même si cela avait été avorté, Joanne restait persuadée qu'il en était tout à fait capable. "Ce serait beaucoup de boulot, mais le jeu en vaudrait la chandelle." Elle avait toujours été assez douée à soutenir son entourage dans leurs projets. Elle était encourageante, conciliante, toujours prête à donner son avis bien qu'elle était loin d'être experte dans tous les domaines. Mais parfois, un simple avis extérieur à y voir un petit peu plus clair. "Quel genre de fantaisies aimeriez-vous avoir dans votre vie ?" lui demanda-t-elle, particulièrement curieuse. "Je vous rejoins quant à l'idée de profiter de cette sérénité pour tenter de nouvelles choses. Ce n'est pas donné à tout le monde de trouver l'équilibre que vous avez. Je l'ai retrouvé, mais mon mari et moi avons des projets communs et d'autres qui nous sont propres, et qui permettent de rendre notre quotidien un peu plus pétillant. Il y a cet entrain, toutes ces choses qui nous incitent à continuer d'avancer, malgré les nombreuses embûches. Des rêves plein la tête." Et tout ceci contribuait au bonheur de la jeune femme. "Si jamais vous avez besoin d'un avis extérieur, quels que soient les imprévus et les projets fous dans lesquels vous voulez vous lancer, sachez que vous pourrez toujours compter sur moi. Ce serait avec grand plaisir." lui dit-elle avec un sourire plein de sympathie. Elle voulait apporter son aide autant que Chad voulait le faire pour elle. "Vous avez d'autrees personnes qui vous soutiennent ? Vous avez quelqu'un dans vote vie ?" finit-elle par lui demander après un long moment d'hésitation. Joanne avait déjà mentionné plusieurs fois son mari, mais elle n'avait pas encore entendu son interlocuteur parler d'âme soeur, de mariage ou de concubinage. Elle ne voulait pas paraître indiscrète non plus. "Et dire que nous aurions pu nous rencontrer à ce moment là !" s'exclama-t-elle dans un rire après que le brun lui ait dit qu'il avait fait partie de la même équipe de rugby que son ex-mari. "Quelle coïncidence. Mon ex-mari s'appelait Hassan, je ne sais pas si ce nom vous dit quelque chose." Elle peinait à réaliser tout de même, de cette proximité qu'ils avaient pu avoir sans le savoir durant leurs études. Mais finalement, leur chemin avait fini par se recroiser. "C'est vrai que le temps passe à vive allure." admit-elle. Joanne se souvenait très bien de ses années à l'université, elle en avait de très nombreux souvenirs. Mais sentir son coeur tambouriner douloureusement dans sa poitrine et sa respiration décadente l'empêchait de se concentrer sur quoi que ce soit d'autre. Elle avait confié à Chad que c'était le genre de choses qui pouvait aisément la décourager des activités sportives. "J'avoue avoir du mal à voir comment est-ce que ça pourrait être motivant." dit-elle dans un rire. "Mais supposons que les muscles sont effectivement en éveil. Qu'est-ce qu'on est sensé faire maintenant ?" lui demanda-t-elle afin de mieux comprendre la façon de penser du coach. Lorsqu'il parlait de respiration, Joanne réalisait soudainement que cela faisait un bon moment qu'elle n'avait pas fait la moindre crise, ce qui était on ne peut plus encourageant pour elle. Pas d'épisode d'angoisse ou de panique majeur, rien qui ne puisse déclencher ces épisodes bien désagréables. Ils arrivaient à l'arbre que Chad avait indiqué un petit peu plus tôt. Elle avait apprécié discuter avec Chad et n'était pas particulièrement motivée à reprendre la course. Mais il le fallait bien et Joanne se devait d'essayer, au moins. "Voyons voir si c'est véritablement stimulant." dit-elle en riant avant d'accélérer le pas et de lui lancer un regard par dessus son épaule. Elle l'avait très légèrement devancé mais il allait la rattraper bien assez vite. Tout en discutant, ils avaient le temps de récupérer un petit peu, mais l'essoufflement refit vite surface. Par crainte d'être à court d'oxygène, la petite blonde était très loin de se montrer bavarde. Elle sentait la chaleur montait à ses joues, alors que les petites perles de sueurs sur son front lui faisait ressentir une certaine fraîcheur lorsque la brise venait les caresser. Il y avait des arbres le long de l'allée. A chaque fois qu'elle en passait un, elle se disait qu'elle pouvait bien continuer jusqu'au suivant, et ainsi de suite. Jusqu'à ce qu'un douloureux point de côté ne surgisse subitement. Elle s'arrêta alors net. "Pas très stimulant, ça, comme douleur." dit-elle entre deux profondes inspirations, légèrement recroquevillés sur elle-même.
made by black arrow
Charlie Beauregard
le chaos organisé
ÂGE : 37 ans (08/04/87) SURNOM : Charlie est déjà un surnom mais si vous voulez l'énerver il suffit de l'appeler Charles STATUT : depuis que le destin l'a mis sur sa route, il n'arrête plus de penser à Jayden MÉTIER : ancien journaliste sportif, propriétaire de la salle de sport inclusive EveryBody et défenseur des droits LGBTQ+ LOGEMENT : une maison au #32 latimer road (logan city) POSTS : 3582 POINTS : 500
TW IN RP : homophobie, divorce, décès et deuil d'un proche GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : heureusement qu'il ne boit pas souvent, parce que Charlie tient vraiment pas l'alcoolDISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible CODE COULEUR : dodgerblue RPs EN COURS :
(7/5)
CHAYDEN - Thinking it can change the beat of my heart when he touches me and counteract the chemistry and undo the destiny
Tel un écho, le souhait revendiqué de Joanne ricochait contre les parois de son esprit. C'était comme répéter un mot, encore et encore, jusqu'à ce qu'il perde tout son sens et sa substance. Chad comprenait qu'on puisse désirer se percevoir à travers les yeux de quelqu'un d'autre, et d'autant plus lorsque cette personne vous aimait plus qu'il n'était envisageable de s'aimer soi-même. Puis il transposa cette idée à sa propre expérience, et réalisa alors qu'il s'était échiné toute sa vie à parler, agir, penser selon des attentes qui n'étaient les siennes que par mimétisme, pour finalement n'être qu'une projection de lui qu'il était capable d'observer de l'extérieur. "Je crois que vous devriez tout simplement vous voir telle que vous êtes, avec l'objectivité d'un inconnu. Et je ne parle pas de moi... enfin je ne voulais pas parler de moi, mais si vous voulez mon avis la plupart des défauts qu'on se découvre sont en fait des prétextes pour se protéger un peu plus du regard des autres. Et au bout du compte, ça a l'effet inverse." se lança-t-il, porté par toute la sympathie que Joanne lui inspirait. S'ils avaient eu un verre devant eux, on aurait facilement pu confondre sa réflexion inspirée avec de la philosophie de comptoir. Mais, disséminés çà et là, les indices de sa propre introspection de trompaient pas. Il était sincère. "Vous l'avez dit, la clé c'est la confiance." renchérit-il en passant une main dans ses cheveux contrariés par le souffle du fleuve. S'il avait été un peu plus égocentrique Chad aurait pu embrayer, mais il était à la fois trop tôt et trop tard pour s'embarquer dans les explications sans doute banales de sa propre expérience. Avec Joanne, ils venaient de franchir le cap de la simple connaissance, et chacun de leur propos prenait soudainement une valeur beaucoup plus sentimentale dont le sens ne pouvait être éludé. Chaque confession était une pièce de puzzle qu'un interlocuteur attentif avait le loisir de conserver pour, au fil des discussions, reconstituer l'image de son auteur. L'un pour l'autre, ils n'étaient plus le témoin d'un aveu isolé, qui ne prenait de sens que dans un plus vaste contexte. "Oh moi tout me convient. Enfin, je doute que vous proposiez quelque chose qui ne me conviendrait pas." dit-il avec le même enthousiasme qu'elle avait montré un instant plus tôt.
Joanne avait fait la preuve de son intérêt, lorsqu'elle avait sorti de sa manche une pièce de puzzle autrefois insignifiante. Cette histoire lui tenait peut-être à cœur, après tout. Mais les détails de son rêve avorté, eux, ne méritaient sans doute pas d'être contés avec autant de soin. Chad ne retenait aucun grief envers cette lointaine connaissance, dont le visage s'était peu à peu effacé de sa mémoire, à mesure que grandissaient dans son esprit des ambitions individuelles. Il ne gardait aucune rancœur, et peut-être même évoquerait-il ce projet fou avec une certaine nostalgie, s'il avait l'occasion de croiser à nouveau cet ami du passé. "Oui, peut-être bien." concéda-t-il en contenant un rire pudique, comme s'il avait fallu entendre les mots encourageants de Joanne pour le réaliser. "Croyez-moi sur l'échelle de la fantaisie à l'heure actuelle ce projet serait déjà en haut de ma liste. Mais j'aimerais bien voyager. J'envie ces gens qui ont l'audace de tout plaquer du jour au lendemain pour sillonner un pays, un continent, voire le monde. Mais allons-y à petits pas. Un voyage de quelques semaines fera déjà l'affaire." dit-il en tâchant de se tempérer, comme il savait si bien le faire auprès des autres. "Ma famille me soutient dans mes projets les plus raisonnables. Ma... ma meilleure amie aussi. Le reste ça relève de mes rêves inexprimés. Vous savez, comme celui qu'on a de vouloir chanter et danser après avoir regardé une comédie musicale... Je suis pragmatique." C'était un euphémisme. Parfois Chad rêvait de sortir le soir et d'endosser le rôle de cet homme qu'il aurait aimé être. Sûr de lui, drôle et bourré d'anecdotes farfelues. Toutes ces qualités, il les possédait, mais dans une moindre mesure. Même dans ses excès, Chad Taylor semblait équilibré, et force était de constater qu'il ne faisait pas le poids face à l'effervescence de la vie de ceux qu'il enviait timidement.
"Hassan, Hassan..." Chad répéta ce prénom comme une incantation destinée à lui faire recouvrer la mémoire. Mais aussi atypique soit-il, il ne lui disait rien sans un soutien visuel. "On a sans doute dû se croiser. Mais j'ai une assez mauvaise mémoire des prénoms. Je suis sûr que je le reconnaitrais si je le voyais." Leur arbre repère leur faisait enfin face, comme un autel devant lequel ils étaient invités à déposer les pièces amoncelées de leurs puzzles respectifs. Chad, absorbé par la planification de la suite de leur programme, avait à peine remarqué Joanne se lancer à nouveau dans la course lorsqu'il lui emboîta machinalement le pas. Silencieusement, ils s'élancèrent quelques minutes, Chad toujours occupé à jauger l'endurance de sa partenaire entre deux lignes droites. S'il la sentait ralentir le pas, la détermination qu'il lisait dans ses yeux le prévenait de mettre un terme à la course. Enfin, lorsqu'elle se tordit pour amortir un poing de côté, Chad se stabilisa près d'elle pour reprendre sa respiration. Son rythme cardiaque à lui avait augmenté, mais il n'avait encore senti aucune goutte de sueur lui picoter les tempes. "Tu sais quoi ? On peut se tutoyer maintenant dis-moi ? J'ai trouvé ce qu'il te faut. Du yoga ! Tu sais qu'ils organisent un Health Fest bientôt ? Je crois qu'il y a des cours gratuits en plein air. Ce n'est pas vraiment mon rayon, mais on peut voir quelques mouvements si ça te tente. Et tu pourras leur en mettre plein la vue !" proposa-t-il en montrant du regard une aire de jeux déserte, dont le sol matelassé se prêtait particulièrement à l'exercice.
Se regarder dans un miroire en toute objectivité relevait presque de l'impossible. Joanne ne se sentait pas vraiment capable de cela. Que l'on en veuille ou non, il y avait toujours des arrière-pensées, on se focalisait toujours sur les détais les moins plaisants. Il fallait savoir se détacher et se poser les bonnes questions. "C'est un exercice bien compliqué que vous me suggérez là." dit-elle avec un maigre sourire qui venait arquer les coin de ses lèvres. Le problème principal restait la confiance et l'estime de soi. La jeune femme la retrouvait notamment lorsqu'elle avait une occasion de porter des robes somptueuses pour diverses soirées. Cela faisait bien longtemps que ce n'était pas arrivé. Mais dans ces moments là, elle était persuadée que c'était la robe en question qui la rendait belle, et pas l'inverse. Mais de croire cela illuminait son visage, faisait pétiller ses iris bleus, et améliorait son assurance et sa confiance. Et c'était justement ce fameux petit coup de boost qui ne la rendait que plus charmante, plus élégante. C'était comme un effet domino. Elle passait par des étapes dont elle n'aurait pas besoin, mais qui était encore pour le moment nécessaire pour elle, dans ce processus. Si le sport n'allait pas convenir à la jeune femme, Chad restait particulièrement ouvert à toute autre suggestion pour se revoir. Il ne se contentait pas de cet accord tascite qu'ils avaient eu durant leur première rencontre, au café. Certes, cela avait été un bon élément pour se lancer. Il y avait eu, depuis le début de cette séance, des occasions de se connaître un petit peu plus et de ne plus être que de simples inconnus pour l'un l'autre. Joanne ressentait de la sympathie pour le brun, et une envie certaine d'en connaître davantage sur lui. "Eh bien, je vous dois toujours une visite au musée, pas vrai ?" lui lança-t-elle avec un regard malicieux. Elle n'oubliait qu'elle lui en devait aussi une, en quelque sorte. Après, en terme d'activité ou de choses à faire avec lui, rien ne lui venait immédiatement à l'esprit. Ils avaient comme centre d'intérêt commun la lecture, adorant tous les deux se plonger dans un bon livre des heures durant. Mais cela n'allait pas être forcément utile lorsqu'il s'agissait de faire connaissance, à moins de se promener dans une librairie et voir vers quels types d'ouvrage chacun se tournerait.Cela pourrait être plaisant. Pour le moment, la petite blonde voulait se montrer optimiste au possible concernant le projet avorté de Chad. Rien ne l'empêchait de s'y lancer seul. Certes, cela n'allait pas être simple, mais elle avait la certitude qu'il en était capable. "Et c'est ce que vous aimeriez faire, tout plaquer pour aller où bon vous semble ?" lui demanda-t-elle pendant qu'il rêvait de voyages. "A mes yeux, c'est bien plus fantaisiste que le projet de la salle de sport." avoua-t-elle avec un sourire léger. "Ce n'est pas donné à tout le monde, d'en être capable. Pour le voyage, je veux dire. Bien sûr que ça fait rêver, mais ce n'est pas ce en quoi j'aspire. J'ai besoin d'avoir ma maison, ma famille, un point d'attache. Sinon, ça n'aurait pas vraiment de sens pour moi. Mais je peux comprendre ceux qui ont besoin de ce sentiment d'évasion, de découverte, et de liberté." Joanne était bien capable de s'évader sans bouger de Brisbane. Elle était si rêveuse, et s'émerveillait des trésors dont elle avait la charge au musée. Son imagination débordait dès qu'elle faisait la moindre recherche sur une oeuvre d'art ou sur une période historique particulière. "Nous aspirons chacun à des choses différentes." ajouta-t-elle. Chad partagea qu'il avait une famille derrière, et une meilleure amie. Joanne en conclut qu'il n'avait pas de moitié, d'âme soeur. Mais au moins, il n'était pas totalement seul. Il y avait du monde pour le soutenir, pour être derrière lui pour les bons et pour les mauvais moments. "Et quels sont ces rêves inexprimés, alors ? Vous parliez de voyages... Il y a autre chose ?" se risqua-t-elle à demander. Joanne ne désirait pas non plus le pousser à la confidence, elle n'allait pas insister s'il faisait comprendre qu'il ne désirait pas en parle rà une simple inconnue. Mais parfois, il était plus facile de discuter à des perrsonnes plus extérieures à son quotidien. "Pardonnez-moi d'être si curieuse, je ne veux pas vous obliger à répondre." dit-elle finalement, de peur d'être vraiment trop indiscrète. A force de discuter, ils se rendaient compte qu'ils auraient pu faire connaissance bien des années avant. Ils s'étaient sûrement croisés, échangés de brefs regards, ou vu leur silhouette de loin, mais ça n'était jamais allé plus loin. Joanne ressentait un pincement au coeur, lorsqu'ils évoquaient Hassan. Ils ne s'étaient plus parlés depuis des mois et malgré tout, elle espérait qu'il se porte bien. Qu'il aille mieux. "Qui sait, vous le croiserez sûrement un jour." Brisbane était une grande ville, mais tout le monde n'était pas rugbyman. Il y avait des chances qu'ils se croisent sur un terrain par le plus grand des hasards, un jour. Stoppant sa course à cause d'un point de côté, Joanne reprenait doucement sa stimulation. Non, le footing, ce n'était vraiment pas fait pour elle. Le brun semblait l'avoir rapidement compris, ce pourquoi il suggérait rapidement une autre idée, en parlant d'un grand événement sportif à venir à Brisbane. Joanne en avait entendu parlé, mais jusqu'ici, elle ignorait si elle allait y faire un tour ou non. La petite blonde était aussi ravie de savoir qu'ils passaient la barre des tutoiements. Elle était bien trop polie et réservée pour savoir quand est-ce qu'il fallait franchir le pas. Avec Jamie, ils avaient pris un temps fou à s'autoriser ce rapprochement et ils se prêtaient encore de temps en temps à ce jeu de vouvoiement. "Je n'avais jamais songé au yoga." finit-elle par dire, après un temps de réflexion. On lui en avait déjà peut-être parlé quelques fois, mais cela ne l'avait jamais vraiment marqué. Beaucoup de personnes appréciait cette pratique. C'était une méthode de relaxation, où l'on faisait des postures qui demandaient souplesse, équilibre, et un certain tonus musculaire. Ce n'était pas seulement physique, il y avait aussi toute une philosophie qui était étroitement relié à cette pratique. Une activité que l'on pouvait autant faire chez soi qu'en groupe, dans un endroit adapté. Certaines de ses collègues lui en avaient parlé, plus d'une le lui avait conseillé, persuadées que cela lui correspondrait parfaitement. "J'adorerais essayer !" s'enthousiasma-t-elle alors, se prêtant volontiers au jeu. Elle préférait tenter avant de se prononcer sur quoi ce soit, laissant ses appréhensions sur le côté afin qu'elle puisse découvrir d'elle-même cette activité. Elle suivit donc Chad près du terrain de jeux, où le sol fait de matière synthétique était bien plus confortable pour pratiquer. La douleur du point de côté disparaissait peu à peu, alors qu'ils prenaient position, face à face. "J'en avais entendu parler, oui, mais n'étant pas une grande sportive dans l'âme, je ne savais pas trop ce que je pourrais y faire. Mais ces cours de yoga peuvent être intéressants, juste pour voir comment ça se passe en groupe." Cela devait bien changer Chad du rugby. Et même si ce n'était pas sa tasse de thé, Joanne appréciait beaucoup le fait qu'il veuille bien lui enseigner ce que lui savait. Au moins pour lui faire découvrir les bienfaits du yoga. Comme une sorte de stage de découverte, et si jamais Joanne y trouvait tout ce qu'elle pouvait y rechercher, elle pourrait s'inscrire quelque part pour en apprendre toute la philosophie, et ensuite, pourquoi pas en faire régulièrement chez soi. Elle l'ignorait encore, mais tous les bienfaits de cette pratique pourraient énormément l'aider dans son quotidien. "Tu comptes t'y rendre, toi ?" demanda-t-elle. Qui sait, ils pourraient s'y croiser. "Je ne pense pas leur en mettre plein la vue, mais je m'y sentirais à l'aise si j'avais déjà quelques notions." ajouta-t-elle en riant. "Je sais qu'il y a tout un aspect mental, philosophique... ce genre de choses. On m'en avait vaguement parlée, mais je ne m'y étais jamais vraiment intéressée." Elle haussait les épaules. "Je sais que ce n'est pas vraiment ton truc, mais est-ce que t'y connais un peu. Sur les principes, par exemple." lui demanda-t-elle alors, bien curieuse d'en connaître davantage. "Ou sinon, montre-moi ce que je devrais savoir faire en premier lieu. S'il y a des bases, ou quelque chose du genre." Joanne se montrait particulièrement volontaire, avide d'en apprendre davantage. Elle voulait surtout savoir si elle avait enfin trouver une activité qui pourrait véritablement lui correspondre. Joanne restait pendue aux lèvres du son interlocuteur, prête à écouter, à appliquer le moindre de ses conseils, à refaire le moindre de ses mouvements.
made by black arrow
Charlie Beauregard
le chaos organisé
ÂGE : 37 ans (08/04/87) SURNOM : Charlie est déjà un surnom mais si vous voulez l'énerver il suffit de l'appeler Charles STATUT : depuis que le destin l'a mis sur sa route, il n'arrête plus de penser à Jayden MÉTIER : ancien journaliste sportif, propriétaire de la salle de sport inclusive EveryBody et défenseur des droits LGBTQ+ LOGEMENT : une maison au #32 latimer road (logan city) POSTS : 3582 POINTS : 500
TW IN RP : homophobie, divorce, décès et deuil d'un proche GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : heureusement qu'il ne boit pas souvent, parce que Charlie tient vraiment pas l'alcoolDISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible CODE COULEUR : dodgerblue RPs EN COURS :
(7/5)
CHAYDEN - Thinking it can change the beat of my heart when he touches me and counteract the chemistry and undo the destiny
"Si c'était si facile on marcherait tous la tête haute." rétorqua Chad, un sourire compatissant calqué sur l'expression de son interlocutrice. La beauté n'étant que le fruit hasardeux de la génétique, elle ne contribuait qu'en partie à entretenir l'assurance, et de toute évidence le charme figé des égéries de magazines n'était séduisant que lorsqu'il inspirait le mouvement. Personne n'était véritablement intéressé par une coquille, aussi luisante soit-elle, si une fois ouverte elle ne révélait que du vide. Chad avait suffisamment fréquenté le monde artificiel de la virtualité pour se rendre compte que les plus beaux emballages renfermaient souvent les caractères les plus insipides. Selon lui, il n'y avait rien de pire qu'une personne dont la confiance ne se nourrissait que dans la conscience excessive de sa beauté. Généralement, ces personnes estimaient n'avoir rien d'autre à offrir, et lorsque leurs atouts flétrissaient au fil du temps, elles n'étaient plus que le souvenir amer de leur succès d'autrefois. S'il ne se réclamait pas de ce milieu, Chad avait dû composer avec les codes vaniteux des réseaux gays et apprendre à se méfier des hameçons les plus désirables. Dans cet océan impitoyable, mordre à l'appât le plus évident vous propulsait à la surface pour vous renvoyer aussitôt à l'eau, démuni. De ses déconvenues, Chad avait découvert que le charme résidait souvent dans l'anticonformisme, et le plus petit défaut physique était la plupart du temps éclipsé par un sens aiguisé de la culture, ou une passion insolite partagée avec ardeur mais parcimonie. Joanne avait toutes ces qualités. Ses traits symétriques, presque angéliques, étaient soulignés par son écoute et ces petits détails qu'elle distillait, et qui la rendaient à la fois si attrayante et mystérieuse. Chad détestait les gens dont la familiarité ne faisait pas de distinction entre une nouvelle connaissance et un ami de longue date. Il était plutôt vieux-jeu, mais estimait qu'il valait mieux être avare plutôt que de dévoiler sa personnalité avec ostentation. En général, les gens qui se montraient eux-mêmes trop vite avaient tendance, bien malgré eux, à faire montre de leurs défauts. Mais peut-être était-ce parce que, foncièrement, il les enviait d’être si désinhibés.
Dans tous les cas, cette visite promise au musée lui apparaissait comme le second acte de leur harmonie naissante, et il avait hâte de pouvoir observer Joanne en tenir le rôle principal. Hâte de la voir évoluer, cette fois, dans un univers familier qu'elle maîtrisait sur le bout des ongles, et qui la ferait briller sans qu'elle ne s'encombre de son image. Juste une voix. Une mélodie orchestrée qui guiderait Chad à travers les galeries, comme elle avait guidé tant d'autres personnes avant lui, et bien plus après. Le jeune homme la voyait déjà déambuler entre les œuvres avec une grâce qu’elle lui prêtait peut-être à cet instant, tandis qu’il la suivait d’un pas un peu gauche, le regard empli d’une perplexité dramatique comme seul l’imposait l’art moderne. Chad était de ces personnes imaginatives qui se projetaient avec plus de précision qu’il n’en fallait pour apprécier le moment présent, qu'autant de fabulation rendait bien fade. Et c’était peut-être son évidente méconnaissance de Joanne qui rendait leur seconde rencontre si remarquable. "C'est vrai." opina-t-il, "il faudra prévoir ça dans nos calendriers." Malgré leurs nombreux points communs, la vie de famille de Joanne était sans le moindre doute bien plus accaparante que la sienne, qu'il avait délibérément - et égoïstement peut-être - écartée au profit de ses amis. Mais son sens de la planification n'avait pour limite que les quelques sursauts de spontanéité qu'il laissait soin aux autres de lui imposer. Quiconque le connaissait pourrait même le suspecter d'avoir un créneau dans son emploi du temps pour les imprévus. "Oh non, je suis loin d'être un baroudeur. Et je suis assez attaché à mes habitudes. Mais justement, est-ce que ce n'est pas le but de la fantaisie ? De nous sortir un peu de notre zone de confort ? Je ne sais pas, j'essaye de développer ma tolérance au hasard. Si l'occasion se présentait... Mais je comprends que ce soit incompatible avec un enfant. Peut-être que je devrais en profiter pour cette raison." La curiosité de Joanne, si elle était loin de le mettre mal à l'aise, avait ce don de le mettre face à ses contradictions autant qu'elle l'encourageait à l'introspection. Ces rêves enfouis, il se serait gardé de les partager avec des proches, comme s'il se préservait d'un avis qu'il pouvait anticiper. Paradoxalement, il trouvait cela beaucoup plus libérateur et bien moins audacieux de se confesser à une personne qui n'avait pas encore le recul nécessaire pour juger ses aveux si décalés et irréalisables. Mais il la soupçonnait cependant de vouloir l'entendre dire quelque chose qu'il ne saurait désigner lui-même. "Je ne crois pas non." répondit-il, décontenancé, son regard perdu dans le vide à la recherche de ces autres ambitions flottantes. "L'autre opposé peut-être. Fonder une famille, et vivre une vie qui me ressemble davantage que celle dont je pouvais rêver à 20 ans." Vingt ans. Cet âge où il avait peut-être croisé Joanne dans les couloirs de l'université, au bras d'une ancienne connaissance dont il n'arrivait qu'à discerner les contours. "Vous vous êtes connus à l'université ?" demanda-t-il finalement, curieux de pouvoir parfaire l'image de ce passé obscur.
Le yoga s'était imposé aussi vivement qu'ils avaient franchi le seuil des convenances. Enthousiaste, Chad avait gommé les quelques résidus de courtoisie qui entravaient leur amitié naissante. Parvenu sur l'aire de jeux, il tâtonna discrètement le sol du bout du pied et s'accorda à penser que le lieu était idéal pour une introduction à la discipline. Il ne pouvait prétendre lui enseigner plus que les quelques rudiments qu'il avait picorés en observation, sans jamais vraiment les mettre en pratique. C'était une première pour eux deux. "Oui j'irai sans conteste. J'aurai tous les chapeaux : participant, coach, et même bénévole. Ce sera une période chargée. Pour le yoga, c'est vrai que c'est une philosophie mais la plupart des gens se prêtent au jeu de la méditation sans forcément y adhérer. C'est idéal pour prendre conscience de chaque partie de son corps et apprendre à dissocier l'esprit et le physique. Tout en restant un assez bon exercice physique quand même. La respiration est très importante." Même s'il s'improvisait yogi, Chad leur épargna l'usage de se déchausser et se positionna face à Joanne. "Le classique, c'est la salutation au soleil." annonça-t-il, tandis que derrière eux, le flot constant du fleuve vibrait comme un mantra.
Bien qu'ils se connaissaient à peine, Joanne trouvait le brun charmant. Ils se connaissaient à peine et chacun s'ouvrait juste suffisamment pour susciter un intérêt pour chacun. Pas à pas, ils sympathisaient, parlaient d'un sujet à un autre avec une aisance qui surprenait la jeune femme au plus haut point. Elle se sentait à l'aise, avec lui, encline à en apprendre toujours davantage. Elle n'était pas comme ça avec tout le monde. De nature plutôt réservée, elle avait toujours eu bien du mal à s'ouvrir aux autres depuis toujours. Joanne n'avait pas eu tant d'amis que ça durant sa scolarité. Elle était la discrète, celle qui n'embêtait personne et que personne n'embêtait. Une situation qui lui convenait parfaitement. Et voilà que désormais, elle cherchait à s'entourer, à s'ouvrir à d'autres personnes que son mari. Voilà qu'elle rappelait à Chad qu'ils étaient de toute façon menés à se revoir, étant donné qu'elle lui devait une visite au QAGOMA. Un large sourire venir illuminer son visage lorsque le brun approuva et suggéra de fixer une date pour leur prochaine rencontre. "Je travaille du lundi au vendredi. Ce que tu peux faire, c'est me dire quand toi tu seras disponible et je trouverai toujours un moyen pour me libérer. La seule chose que je ne pourrais pas décaler sont les réunions, mais ce n'est pas la période où nous en avons le plus, ça devrait le faire." lui assura-t-elle. Joanne était organisée. Si elle avait des impératifs importants à régler le jour où Chad voulait passer, elle trouverait toujours un moyen pour que ce soit fait en temps et en heure. "Il se peut que je te traîne surtout dans la galerie dont j'ai la charge. C'est beaucoup moins... moderne que le reste du musée. Le QAGOMA dispose d'une galerie où il n'y a que des oeuvres historiques, venant d'un peu partout dans le monde. Je suis bien plus attirée par des styles artistiques plus anciens." lui expliqua-t-elle avec un sourire. Joanne remerciait le ciel que la nouvelle exposition temporaire soit enfin installée. Cela lui épargnait de montrer à Chad de lui montrer la précédente. Exposition que Joanne avait méticuleusement évité, les sculptures l'avaient véritablement terrifié, elle ressentait un certain malaise à chaque fois qu'elle en voyait une de loin. L'exposition actuelle était de Tony Albert. Toute une galerie d'oeuvres qui se centrait sur la vision que les personnes avaient sur les aborigènes. Des photographies et autres oeuvres qui avaient permis à la jeune femme de s'ouvrir sur un courant artistique qui ne l'avait jamais vraiment attiré jusqu'ici. Chad révélait qu'il était bien plus attaché à son quotidien qu'il ne le laissait imaginer auparavant. Bien qu'il rêvait de voyages, il semblait tenir à ses habitudes. Elle se demandait s'il était comme Jamie, si lui aussi avait horreur des surprises. Quoi que le Lord semblait apprécier les imprévus que Joanne pouvait lui préparer de temps en temps. "Je fais partie de ces personnes qui ne croient pas au hasard, justement." se permit de rétorquer Joanne avec un rire amusé. "Que si certains imprévus se passent dans notre quotidien, c'était que ça devait être ainsi, et pas autrement." Elle haussait les épaules. "Que ce soit pour les très belles choses... comme pour les mauvaises." Joanne songeait bien évidemment à sa fausse-couche. Un énième coup dur qu'elle parvenait à surmonter, accrochée à l'espoir que la prochaine fois sera la bonne. Elle en rêvait tant, de ce deuxième enfant. "Et un jour, je voyagerai avec mon fils, avec mon mari. Ce n'est pas totalement incompatible. Pour le moment oui, parce qu'il est encore petit et qu'il n'en profiterait pas encore. Mais d'ici quelques années, j'adorerais lui montrer d'autres pays, d'autres régions. Lui en mettre plein les yeux." A un âge où Daniel créerait ses premiers souvenirs, qu'il conserverait précieusement par la suite. Elle visualisait parfaitement Chad avoir une famille. Il était une force tranquille, il était certain qu'une certaine sérénité régnerait sous son toit. Il embraya sur l'ex-mari de la blonde, qui acquiesça d'un signe de tête afin de répondre à sa question. "Ca fait peut-être un peu cliché, mais je l'ai vu le premier jour où je suis arrivée à Brisbane." dit-elle d'un rire nerveux. "Lui ne m'a pas remarquée aussi rapidement. Ca a pris plusieurs mois avant que l'on se mette ensemble, mais j'avoue que j'en ai pensé pour lui dès que je l'ai vu." Hassan était son premier amour. C'était toujours étrange pour elle, de parler de sa relation avec son ex-mari, alors qu'ils ne s'étaient plus parlés, ni même vus depuis des mois. Joanne avait toujours un petit pincement au coeur en pensant à lui. Elle avait horreur des tensions et l'avoir à dos la mettait mal à l'aise. "C'était il y a longtemps, mais je m'en souviens comme si c'était hier." dit-elle alors, bien pensive. Ils arrivaient au niveau de l'aire de jeux que Chad avait repéré quelques secondes plus tôt et expliquait qu'il serait sur tous les fronts durant la Health Fest. "Peut-être que nous nous croiserons là-bas, si je vais à l'une des séances de yoga dont tu viens de me parler."[/color] se réjouit-elle avec un large sourire. Il lui expliqua les grandes lignes du yoga, la pensée philosophique qui s'y accrochait. Joanne avait eu vent que c'était aussi une façon de vivre et se doutait bien que tous les yogi n'y adhéraient pas tous. En revanche, les bienfaits pour le physiqque et le psychiques étaient sans conteste. Elle l'écoutait avec grande attention et lorsqu'il exécutait l'enchaînement de postures le plus connu, Joanne imitait ses gestes avec grande attention. Elle était silencieuse, particulièrement concentrée. Elle faisait même abstraction du bruit environnant. Joanne se rendit compte qu'elle avait beaucoup perdu de sa souplesse d'antan lorsqu'il fallait cambrer le dos avant de se pencher en avant et de tenter de toucher le sol avec les mains. Elle n'y parvenait tout simplement pas. Il ne fallait pas forcer sur les tendons ou les ligaments, ce n'était pas le but de cette pratique. Mais cela ne l'empêchait pas de ressentir une certaine frustration. "Et qu'est-ce que tu vas faire, du coup, en tant que coach, à la Health Fest ?" demanda-t-elle une fois qu'ils avaient terminé de faire la salutation au soleil, après un moment de silence. "Et à quoi comptes-tu participer ?" demanda-t-elle avec un sourire. Joanne était curieuse de savoir quelles activités intéressaient Chad, en dehors du rugby. Si d'autres sports lui faisaient de l'oeil, s'il était tout aussi curieux qu'elle. Au fond, Joanne admirait tous ces passionnés de sport et ceux qui n'arrivaient pas vraiment à s'en passer. Elle ne faisait véritablement pas partie de ces personnes là. Mais elle supposait que c'était un ressenti similaire à ce qu'elle éprouvait quand elle lisait un livre ou quand elle analysait de près un tableau. Pour le moment, faire du sport s'assimilait plutôt à une obligation pour elle, mais elle savait qu'elle devait en faire un peu. Elle avait toutefois bon espoir qu'elle finisse par apprécier ces moments-là, qu'elle sente que ça ne pouvait que lui être bénéfique.
made by black arrow
Charlie Beauregard
le chaos organisé
ÂGE : 37 ans (08/04/87) SURNOM : Charlie est déjà un surnom mais si vous voulez l'énerver il suffit de l'appeler Charles STATUT : depuis que le destin l'a mis sur sa route, il n'arrête plus de penser à Jayden MÉTIER : ancien journaliste sportif, propriétaire de la salle de sport inclusive EveryBody et défenseur des droits LGBTQ+ LOGEMENT : une maison au #32 latimer road (logan city) POSTS : 3582 POINTS : 500
TW IN RP : homophobie, divorce, décès et deuil d'un proche GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : heureusement qu'il ne boit pas souvent, parce que Charlie tient vraiment pas l'alcoolDISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible CODE COULEUR : dodgerblue RPs EN COURS :
(7/5)
CHAYDEN - Thinking it can change the beat of my heart when he touches me and counteract the chemistry and undo the destiny
Le cadre était idéal. Le soleil, bientôt à son zénith, filtrait à travers les branches et mouchetait le sol d'innombrables tâches dorées. Chad en avait repéré une au loin, dont la forme lui était familière sans qu'il n'arrive à mettre des mots dessus, et décida qu'elle serait son point de repère. "Marché conclu !" rétorqua-t-il lorsque Joanne lui énonça les spécificités de son planning. N'importe qui d'autre aurait trouvé ces détails superflus, mais son amour inconditionnel pour l'organisation se sentait flatté. Il se garda cependant d'exposer les incertitudes du sien, et se contenta d'opiner du chef. Entre les caprices de ses élèves, ses remplacements à la salle de sport et les quelques convocations à la caserne, Chad vivait au rythme de l'imprévu. Peut-être était-ce pourquoi il chérissait tant l'emprise qu'il pouvait exercer sur les autres aspects de sa vie, et se complaisait dans ce cadre monacal qu'il s'imposait par ailleurs. "Pour être honnête, c'est encore mieux. Je crois que je suis hermétique à l'art contemporain. Ou pas assez mondain pour l'apprécier." avoua-t-il, tandis qu'il s'imaginait paralysé par l'ignorance devant les monochromes de Klein. C’était peut-être bien le seul point commun qu’il pouvait se trouver avec sa famille, et cette pensée l’obligea à se repentir de l’inculture qu’il leur prêtait. "Le destin ?" formula-t-il, sans parvenir à dissimuler son scepticisme. "Même si j'essaye de me détacher de mon éducation religieuse, il y a des leçons qui ont la vie dure." C'était encore un secret inavoué, mais Chad avait ce sentiment de pouvoir repartir à zéro avec Joanne, et refusait de s'enliser dans certains mensonges auxquels sa famille et la société l'avaient contraint. Et ses réserves envers la religion en faisaient partie. Et ce n’était incontestablement pas avec sa meilleure amie qu’il espérait partager ses propensions nouvelles à l’hérésie. "Mais c'est peut-être vrai. Il n'y a pas de hasard mais nos choix, eux, sont libres…" Il laissa à peine planer son affirmation, à l’instar de ces questions rhétoriques qu’on s’imposait au début d’une conversation téléphonique. "En tout cas ce serait génial pour lui. Je n'ai pas eu cette chance, mais je suis sûr que c'est la façon la plus efficace d'inculquer l'ouverture d'esprit. Et d'éveiller la curiosité."
La nostalgie de la rencontre entre Joanne et Hassan était palpable, et rappelait Chad à ses propres expériences. Il la croyait alors, lorsqu'elle affirmait que le hasard n'existait pas, et se laissa facilement convaincre que toutes les personnes qui avaient croisées sa route y avaient été placées dans un but précis. Et alors que l'hypothèse de l’orchestration de cette même scène émergeait, il s'accrocha à ses convictions austères que sa vie n'était que le produit de son libre arbitre. "Et vous êtes toujours en bons termes ?" se risqua-t-il à demander, comme si sa réponse pouvait augurer sa propre relation avec Kelly. Il se maudit aussitôt d’avoir été si curieux. Foncièrement, Chad était tiraillé entre le désir d’une réponse affirmative et la négation de toute réponse. Et tout bien réfléchi, il aurait même été reconnaissant envers Joanne de lui faire comprendre que c’était un sujet qu’elle n’était toujours pas prête à aborder, comme lui se refusait à affronter les mois d’indifférence pourtant ponctuée de petites attentions qui avaient succédé à son propre divorce. "Désolé c’était indélicat de ma part…" se corrigea-t-il aussitôt, cédant ainsi à Joanne le droit de se confier par choix plutôt que pour combler ses excès d’indiscrétion. "J’ai été marié aussi, et je ne sais plus trop où nous en sommes… Mais chaque histoire est différente." concéda-t-il en hochant les épaules, un rictus maussade pendu aux lèvres. Peu habitué à l’exercice, Chad décomposa les mouvements avec autant d’articulation et de méticulosité que les images se déroulaient dans sa tête. D’abord debout, pieds joints, la position la plus confortable qu’il avait hâte de reproduire. Mentalement, il espérait faire honneur à toute l’aisance que Joanne attendait de lui. Sa respiration était aléatoire, mais il n’avait jamais eu la prétention de montrer à son apprentie plus que le simple enchaînement des postures, avec une approximation qu’il espérait illusoire. Puis le cobra, chien tête en bas, pour enfin retrouver leur position initiale. L’aisance de Joanne n’avait plus rien à voir avec la peine qu’elle avait affichée lors de l’exercice précédent, et cette évidence suffit à étirer un sourire de satisfaction sur le visage de Chad. Les bras tendus vers le ciel, il laissa à Joanne le soin de briser le silence de prière qui suivait généralement l’effort. "Je me suis porté volontaire pour dispenser quelques cours gratuits. C’est un bon moyen de se faire de la publicité. Et il y a quelques activités amusantes auxquelles vont sans doute participer les pompiers de la ville. Comme le tir à la corde. Ce sera une cour de récréation pour moi, je crois que je ne vais plus savoir où donner de la tête."
"Je n'y suis pas très réceptive non plus." répondit Joanne, avec un rire nerveux, concernant l'art contemporain. Cela pourrait sembler être un comble en sachant dans quel musée elle travaillait. Il suffisait de prendre le temps de visiter pour voir que l'on pouvait y trouver quelques oeuvres européennes. "Mais j'essaie de m'y ouvrir un peu plus depuis que je travaille au QAGOMA. L'exposition précédente me donnait très sincèrement des frissons dans le dos tant ça me mettait mal à l'aise, mais l'actuel me semble bien plus plaisante." confessa-t-elle ensuite avec un doux sourire. Joanne était ravie de constater qu'ils se découvraient peu à peu des points communs. Le plaisir de lire, le désintérêt pour l'art contemporain. Elle s'avançait déjà peut-être de trop en se voyant discuter des heures durant de leurs dernières lectures ou de leurs oeuvres préférées. Elle appréciait malgré qu'ils aient déjà de nombreux points communs et elle ne pouvait que l'apprécier davantage. Le brun était cependant plus perplexe lorsque son interlocutrice avait reconnu qu'elle croyait au destin. Celui-ci pouvait se montrer parfois cruel, à s'acharner sur des personnes qui ne le méritent, et à en favoriser d'autres qui ne le méritaient pas non plus. "Je ne peux que comprendre." dit-elle à Chad lorsqu'il révélait qu'il avait eu droit à une éducation assez stricte. "Ma famille est catholique aussi, mon père est bien plus croyant qu'il ne veut le faire croire." Elle haussait les épaules, ayant bien conscience qu'elle ne pouvait pas le changer et qu'elle devait tout simplement faire avec. Chad voulait bien entendre malgré tout entendre la théorie de la blonde. Il la rendait perplexe lorsqu'il parlait de choix. Ah, les choix, la bête noire de Joanne. "Et si on est incapable d'en faire, des choix ?" lui demanda-t-elle, bien curieuse de voir ce qu'il pouvait répondre à cela. Bien qu'elle s'améliorait en ce domaine, prendre des décisions restait une tare capitale chez elle. Elle en avait fait souffrir plus d'un ainsi, avec toutes ses incertitudes et ce don de laisser dans le flou. Elle en avait encore des regrets. Les faits qu'elle ne parvenait pas à se pardonner formaient une liste bien longue. "Pour le moment, la première grande étape de sa vie sera de faire sa première rentrée, en maternelle, l'année prochaine. Pour les voyages, nous verrons un petit peu plus tard." dit Joanne afin de conclure ce sujet de conversation dans un léger rire. Rire qui s'effaçait lorsqu'ils commençaient à parler d'Hassan. La connexion était évidente et Joanne ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine tristesse lorsqu'elle pensait à lui. Joanne peinait à dissimuler sa surprise en entendant la question que venait de lui poser Chad. Il lui semblait que c'était la première fois qu'ils abordaient ainsi des sujets délicats. Ou du moins, qui puisse tout particulièrement toucher l'un d'eux. C'était inattendu pour elle, si bien qu'elle restait longuement silencieuse, sans savoir si elle devait lui répondre ou non. Chad lui sauvait la mise en se permettant d'ajouter que rien ne l'obligeait à discuter davantage de ce sujet. Joanne ne savait pas. Elle avait le choix, une décision à prendre. Elle apprenait que Chad avait également été marié, et il semblait perdu. Difficile d'imaginer ce qu'il traversait, ce qui le rendait aussi incertain. Il avait raison, chaque histoire était différente. "Pourquoi vous ne savez pas où vous en êtes ?" demanda-t-elle timidement. Joanne était nerveuse. Elle culpabilisait, de lui poser des questions assez personnelles alors qu'elle n'avait pas été fichue de répondre à la sienne. Elle avait l'impression d'instaurer une sorte d'injustice, une inégalité que Chad ne méritait pas. Tout en imitant les différentes postures de yoga, elle commençait à culpabiliser. A force de réfléchir, elle finissait par se dire que ce n'était peut-être pas plus mal, d'en discuter à une personne extérieure à tout ceci. Jamie était d'une bonne oreille, mais il n'était pas totalement objectif dans cette histoire. Mais elle n'en parlait pas vraiment à qui que ce soit. Elle n'écoutait le brun qu'avec une oreille distraite. Une fois les figures faites, Joanne restait assise par terre, songeuse. "Je suppose qu'il y a tout de même peu de chances que nous nous croisons." dit-elle d'un ton évasif, et un brin déçue. Chaque opportunité était bonne pour elle pour passer un peu de temps avec Chad. Elle appréciait passer du temps avec lui, d'apprendre à le connaître. Peu habituée à se sentir aussi à l'aise avec quelqu'un, elle voyait déjà en lui un ami. Ce pourquoi elle décidait de s'ouvrir davantage, bien que c'était particulièrement succinct. "Nous ne sommes pas en bons termes." finit-elle par dire, afin de répondre à sa question avec bien trop de retard. Elle échangea avec lui un sourire triste. "Ca fait des mois que nous ne sommes plus vus. Il ne veut plus me parler." Joanne aurait bien ajouté pour le moment à sa phrase, mais elle n'en savait fichtrement rien. Elle ignorait s'il voudrait bien lui adresser la parole un jour ou s'il avait réalisé qu'il valait mieux qu'elle reste en dehors de sa vie. Se massant nerveusement la nuque, elle se demandait encore s'il valait mieux s'étendre esur le sujet ou non. Peut-être que Chad ne s'y intéressait pas tant que ça, elle n'en savait trop rien. "Mais je ne peux que m'en prendre à moi-même." Elle haussait les épaules. Elle l'avait accepté, mais cela n’atténuait en rien ses regrets. "Je te parlais tout à l'heure de ces personnes qui sont incapables de prendre des décisions." Joanne leva l'un de ses index pour indiquer qu'elle faisait partie de cette catégorie. Elle lâcha ensuite un soupir. "Le divorce a été étrange, les circonstances ont été étranges, et depuis que nous nous sommes revus, ce n'était plus pareil. Et j'ai tout enlisé, pour au final, lui faire plus de mal qu'autre chose." Joanne marquait une longue pause. "Ca me rend triste, quand j'y pense." reconnut-elle. "On s'y fait avec le temps, je suppose." Joanne n'avait pas d'optimisme pour elle, elle n'offrait le sien qu'aux autres, à ceux qu'elle appréciait. "J'ose espérerr que ta relation avec ton ex-femme est plus agréable que ce que je peux vivre. Comme tu l'as dit, toute histoire est différente, les circonstances, les raisons, les caractères, tout." Joanne ne voulait pas paraître indiscrète bien que de savoir qu'il était divorcé la rendait particulièrement curieuse. Elle voulait connaître son histoire à lui, mais d'un autre côté, elle respecterait qu'il ne veuille pas s'étendre. Joanne finit par se relever, passant un rapide coup de main ses jambes pour y dégager d'éventuelles brindilles et feuilles qui s'y seraient accrochés. "Mais je suis mariée, avec l'homme que j'aime, nous avons un fils que nous aimons plus que tout. Avec mes tares et le bonheur que je vis actuellement, je ne suis pas à plaindre, loin de là." dit-elle d'un rire plus léger. "C'est juste que j'aurais aimé que les choses se soient passées de manière... différentes." Cela faisait un moment qu'ils en avaient fini avec la petite séance de yoga que Chad lui avait faite. Une activité qui convenait à Joanne, bien plus que le jogging en tout cas. "Merci, pour cette petite séance d'initiation." dit-elle juste après avoir eu un vague vent de panique quand elle avait réalisé qu'elle ne lui avait même pas partagé sa reconnaissance, préférant se perdre dans ce qu'elle avait à raconter. Regardant rapidement l'heure sur sa montre, elle réalisait qu'elle avait encore un peu de temps devant elle avant de devoir retourner au musée. Suite à quoi, elle invita tacitement Chad de reprendre la marche. Ils avaient apparemment tous les deux bien appréciés de marcher et de parler, un petit peu plus. "C'est la deuxième fois que nous nous voyons, et nous parlons déjà de nos déboires respectifs." réalisa-t-elle, avec un rire amusé. Elle ajouta, pour plaisanter. "Mais je ne sais pas si c'est franchement mieux que de vous montrer les centaines de photos de mon fils que j'ai sur mon téléphone tout en faisant son éloge pendant des heures entières." Ca pouvait être barbant pour beaucoup, Joanne en avait bien conscience. Surtout qu'elle n'avait que d'yeux pour le sien, émerveillée au moindre progrès qu'il pouvait faire.