Selina ne pouvait pas éternellement le repousser. Elle ne le voulait pas d'ailleurs. S'il y avait une chance. Une petite chance de pouvoir arranger les choses, elle aimerait beaucoup. Mais elle savait qu'il y avait peu de chance que ça arrive. Pourquoi ? parce qu'il était trop mystérieux. Parce que ... Parce qu'il ne voulait pas lui parler. Parce qu'il lui cachait tout ça. Et s'il continuait ainsi, il perdrait tout. Il allait la perdre, elle, définitivement. Leurs enfants ... il ne les verrait plus comme il le souhaitait. Quand il le voulait. C'était déjà le cas d'ailleurs. Il ne pouvait pas les voir quand il le désirait. Non. Tout ça ... Et bien, tout ça parce qu'il avait déconné. Peut-être qu'il le regrettait. Peut-être pas. Elle n'en savait rien. Mais aujourd'hui, Selina allait le pousser à bout. Elle allait le presser. Elle allait faire en sorte d'obtenir les réponses. Quitte à ce que ça lui fasse mal. Quitte à ce que ça brise leur couple définitivement et que ça bloque leurs chances de se remettre ensemble. Mais elle ne pouvait pas ... Elle ne pouvait pas rester sans savoir. Il lui devait bien cette explication. "Mais quoi ?" lui avait-elle demandé. "Il y a quelque choe que je devrais savoir ?" Elle avait porté son regard sur lui. Elle voulait savoir. Elle était certaine. Il y avait quelque chose ... il y avait quelque chose qui faisait qu'il agissait comme ça. Qu'il avait agi comme ça. "Tes problèmes sont devenus les mieux au moment où on est devenus parents !" Elle avait haussé un peu le ton. Pourquoi diable pensait-il encore à la protéger ? N'était-ce pas lui qui attendait de voir ... qui voulait voir s'il pouvait sauver leur couple ? C'était possible. De sauver leur couple. Mais pour ça, il devait ... il devait accepter de lui parler. De se livrer. De lui dire une bonne fois pour tout ce qui n'allait pas. Finalement, il lâcha l'information. "Qui est morte ?" Elle fronça des sourcils. Elle le regardait. Elle l'observait. Elle s'était redressée. Elle ne pouvait pas rester allongée sur le dos et faire comme si de rien n'était. "Ta soeur ?!" Elle était ... étonnée. "Mais ... tu n'as ... Tu ..." Elle ne comprenait pas. Colin s'était redressé à son tour. Il lui tournait le dos. Il était ... il était installé sur le rebord du lit. Comme s'il était prêt à s'en aller. Elle ne comptait pas le laisser parler. Elle comprenait de moins en moins. D'autant plus qu'il lui disait que c'était de sa faute si elle était morte. Elle secoua un peu la tête. [color=cornflowerblue]"Je ne comprends rien à ce que tu me dis."[/colo] Mais alors pas du tout. Elle s'était rapprochée de Colin. Elle avait posé une main sur son dos. "Colin. Parle-moi. Je t'en prie." Il y avait quelque chose. Il avait commencé à se livrer. Elle finirait par avoir la vérité. "Tu ne m'as jamais parlé de ta soeur." En fait, il ne lui avait jamais parlé de sa famille.
Il était temps que je passe aux aveux. Il était temps puisque j’étais clairement sur le point de perdre Selena. Même si c’était certainement déjà le cas. Mais là ça serait sans retour. Sans moyens de revenir en arrière. Elle voulait savoir... et moi... Je voulais qu’elle connaisse la vérité même si dans le fond je ne voulais pas lui causer des problèmes à cause de mes problèmes. J’étais plutôt vague dans mes mots, ce qui pouvait semer le doute en elle. « Tu ne sais rien... » avais-je dis dans un soupire. C’était difficile de garder tout ça en moi alors qu’elle me regardais. Je voulais éviter son regard afin de me pas me sentir faible. « Tes problèmes sont devenus les mieux au moment où on est devenus parents ! » je ne voulais pas, non je ne voulais pas lui infliger mon histoire mais.... mais là... les mots qu’elle venait d’employer me tordaient le ventre. Elle se sentait concernée, elle voulait être concerné.
Je m’étais redressé pour m’asseoir sur le bord du lit, laissant mes pieds touchés le sol. Je marmonnais quelques mots.... bien audibles puis que Selena répétait ces mêmes mots. Ma soeur... oui ma soeur. Et elle semblait surprise de ce que je disais. Je sentais son corps se rapprocher du mien et c’était de plus en plus difficile à rester silencieux d’autant plus qu’elle voulait la vérité, elle voulait que je lui parle. Que j’avoue. « J’avais une bonne raison Selena... » lui dis-je alors que je renifle discrètement. « Je hais cette famille.... » avouais-je ensuite. « J’étais né pour sauver ma soeur.... je n’ai pas réussi... je suis coupable.... tout est de ma faute. » ajoutais-je en relevant le regard vers la mère de mes enfants. « Je n’ai jamais compté pour mes parents... je ne suis personne. Juste un foutu mec sans importance. » terminais-je par dire. « J’ai rien a offrir à part de la souffrance Selena. A vie n’est que ça. » terminais-je avec le cœur battant si fort qu'il me coupait presque la respiration.
Les deux pieds dedans, si on pouvait dire ça ainsi. Il était temps ... il était temps qu'il parle. Il était temps qu'il lui dise ce qu'il avait sur le coeur. Pourquoi il agissait comme ça. Quelle mouche l'avait piqué pour qu'il décide ... pour qu'il décide de tout foutre en l'air. Du jour au lendemain. Sa soeur. C'était le problème. C'était sa soeur. Et bien sûr, elle ne savait pas ... Selina n'avait jamais su qu'il avait une soeur. Il ne lui en avait jamais parlé. Il ne lui avait jamais montré de photos. C'était étonnant. C'était très étonnant. Alors, elle passait de la colère à l'incompréhension. Savoir que c'était à cause de sa famille ... Mais le fait qu'il lui ait caché qu'il avait une soeur ... A quoi ça rimait ? Et surtout, qu'avait-il en tête. "Une bonne raison ? Une soeur ... C'est ..." Elle souffla. Elle passa une main dans ses cheveux. "C'est pas comme si tu me cachais un chien." Selina avait une soeur. Trois frères. Même si l'un d'entre eux foutait la honte parce qu'il faisait souvent des conneries, ce n'était pas pour autant que Selina allait le renier. Non. Alors, pourquoi lui, il avait caché tout ça ? Pourquoi n'en parlait-il que maintenant ? "Pourquoi tu ..." Elle allait lui demander pourquoi il les haïssait. D'aussi loin qu'il se souvenait, il ne lui avait jamais parlé de sa famille. De sa soeur, non. Et de ses parents ... Elle ne se souvenait plus. Elle ne pensait pas qu'ils avaient déjà abordé le sujet. Elle était certaine du contraire même. Il lui avoua qu'il n'avait pas réussi à sauver sa soeur. Que sa naissance, c'était ... c'était pour la sauver. "Mais pour la sauver de quoi ?" Elle ne comprenait toujours pas où il voulait en venir. Pas qu'elle ne faisait pas d'effort. Mais il était dur à suivre. Vraiment dur d'ailleurs. Elle passait une main dans ses cheveux tandis que Colin la regardait. Il avait le regard rougi. Il se retenait de pleurer, sans doute. Il lui faisait de la peine. Là, pour le coup, sa colère s'était totalement ... elle avait totalement disparu. oui. Elle ne dirait pas que tout était pardonné pour autant. Mais il lui faisait de la peine. Colin était sévère avec lui. Indiquant qu'il n'avait jamais compté pour ses parents. Qu'il n'était personne. Qu'il était sans importance et qu'il n'avait rien à offrir. "C'est faux !" Elle secoua la tête. "Tu n'es pas personne. Et tu n'offres pas que de la souffrance." Mais alors pas du tout. Elle avait fini par quitter le lit. Elle n'était pas habillée. Elle était toujours toute nue. Elle s'était rapprochée de Colin. Elle était à genoux. Devant lui. En lui tenant les mains. "Tu m'as offert deux beaux enfants. C'est quelque chose ... Dont j'avais envie depuis longtemps. Mais y'avait toujours un truc qui faisait que ça n'allait pas au bout." Et là, avec lui, ça avait fonctionné. Il lui avait donné le plus beau des cadeaux. "Et j'peux pas te laisser dire que t'es sans importance." C'était pas vrai. "Si c'était le cas, j'serais pas venue te chercher hier. Même si ... même si en ce moment, c'est pas ... génial ... tu comptes." Il comptait beaucoup. Après oui, comme elle le lui disait, actuellement, leur relation n'était pas au beau fixe. Mais ça changerait peut-être. Oui. Peut-être bien. Elle le regardait. Les yeux dans les yeux. Elle pouvait y lire une telle tristesse dans le regard. Va trop savoir pourquoi, elle avait fini par lui redresser le menton. Et l'embrasser.
Rien n’avait de sens, rien du tout. La soirée de la veille, cette panne au lit et ce réveil complètement absurde que j’avais eu en tête pour me rapprocher de Selina. C’était n’importe quoi. Tout était n’importe quoi. Je me retrouvais a devoir ouvrir mon coeur à Selina. C’était si difficile de parler de mon passé, de parler de ma famille. C’était une torture, vraiment. C’est d’ailleurs pour ça que je ne l’avais jamais fait, jamais auprès de Selina. Je ne voulais pas me sentir dans l’état où je me trouvais présentement. C’était horrible comme situation. Je tentais cependant de parler, c’était compliqué d’aligné les mots, je devais être complètement incompréhensible. J’avais la gorge nouée par l’émotion, je me détestais d’être comme ça devant la mère de mes enfants. Mes mots devaient rassurer Selina mais il semblerait que j’attise encore plus de questions dans son esprit. Je l’entends marmonner quelques mots, mais je n’arrive pas pour autant a la regarder et a répondre a ses questions. Je ne pouvais pas. Non je ne pouvais pas continuer mon discours, mais j’avais finis par avouer que je n’étais rien, que je ne servais a rien, que je n’apportais que du mal autour de moi, mes parents ne m’aimaient pas. Je n’étais qu’un simple médicament pour sauver leur fille chérie…. Mais ça… personne ne le savait. J’étais le seul a pouvoir ressentir ce sentiment de rejet. "Tu n'es pas personne. Et tu n'offres pas que de la souffrance." Les larmes dans les yeux je pouvais entendre quand même Selina. Ca me faisait un pincement au coeur de ne pas pouvoir la regarder, mais je ne voulais pas avoir l’air faible devant elle. Je préférais m’enfermer dans ma bulle et mettre la carapace qui me servait depuis tant d’années. Je secoue la tête négativement en écoutant les mots de la belle blonde. Je sens son corps quitté le lit du au rebond du matelas sous mes fesses. Sa présence apparait devant moi, a genoux, elle est nue, sans gêne. Je relève doucement les yeux pour croiser son regard avant qu’il ne se pose sur ses mains qui viennent prendre les miennes doucement. Elle avoue qu’elle se sent heureuse grâce à moi mais surtout grâce au fait que j’ai pu lui offrir deux enfants. Cependant, je n’y étais pour rien, moi en tant qu’homme. Je secouais encore la tête négativement. « Et regarde où on en est maintenant. » dis-je en haussant les épaules. Je faisais une vraie crise existentielle. Je plongeais mon regard dans le sien, écoutant ce qu’elle avait a ajouter. « Tu as simplement… c’est parce que t’avais pas le choix… j’suis le père de tes enfants. » haussais-je les épaules brièvement. « Je ne suis que l’ombre de moi-même. Ils m’ont gâchés la vie. Je préférerai n’avoir jamais existé si c’est pour être comme ça. » terminais-je par dire avant de réceptionné la bouche de Selina contre les miennes. Est-ce que ça voulait dire qu’il fallait que je me taise? Que tout ce que je disais n’avait pas de sens, que c’était nul et ridicule? Je prolongeais le baiser sans trop m’en rendre compte et l’envie d’avoir un peu de tendresse me reprenait. Je mis cependant fin à ce baiser. « Je… pourquoi tu fais ça? Tu as pitié de moi? C’est ça? » demandais-je alors, reprenant mon souffle difficilement.
Elle ne pouvait pas le laisser parler comme ça. Il n'était pas un échec. Il n'était pas personne. Il avait réussi à lui offrir quelque chose. Elle avait eu trois grossesses en tout. Et la dernière avait fonctionné. Les deux autres, elle avait ... elle avait fait des fausses couches. Et elle en avait été malheureuse. Terriblement. Alors oui, Colin n'était peut-être pas parfait. Oui, il faisait un peu de mal autour de lui. Pour autant, il avait réussi ... il lui avait donné des enfants. Deux beaux enfants. Deux enfants en bonne santé. Deux enfants qui la rendaient heureuse. Deux petites têtes blondes dont elle adorait s'occuper. Oui. Et ça, pour rien au monde, même si leur rencontre avait été le coup du hasard, c'était ... bien. C'était merveilleux. Oui. Il ne pouvait pas lui ôter ça. Non. "On en a à un stade ... Où on a peut-être pas assez communiqués tous les deux." C'était la faute de Colin. Mais c'était également la sienne. Parce que si elle avait cherché à lui parler, si elle avait cherché à le comprendre ... A lui tirer les vers du nez plus tôt ... Ils n'en seraient pas là. Peut-être qu'elle se cherchait des excuses. A lui également. Peut-être que ça n'aurait rien changé. Et qu'ils en seraient là où ils en étaient aujourd'hui. Sans doute d'ailleurs. Elle ne le saurait jamais. Lui non plus. Il avait redressé la tête. Il la regardait. Ils s'observaient. Il était défaitiste. En même temps, il avait fallu attendre ... Un moment ... Un long moment avant qu'ils n'aient cette discussion. Les choses auraient peut-être tourné autrement si elle avait accepté de l'écouter. Ou du moins, si elle avait accepté de lui laisser une chance de s'expliquer. "J'avais le choix. De te laisser. Même si t'es le père de mes enfants." Elle eut un hochement de la tête. "Ils t'auraient laissé partir au petit matin, une fois que tu n'aurais plus été ivre." Elle aurait vraiment pu le laisser là-bas. Mais non. Elle avait décidé de prendre le temps d'aller le chercher. Parce qu'elle avait écouté se tripes. Et au final, c'était une bonne chose. Sans quoi, ils n'auraient jamais parlé. Et elle n'aurait pas eu l'explication qu'elle attendait tant. "Arrête de parler comme ça !" Il s'appitoyait sur son sort. Et pas qu'un peu. D'ailleurs, comme il n'arrêtait pas de dire des bêtises, elle avait fini par presser ses lèvres contre les siennes. Ce baiser n'avait rien de romantique. Au départ du moins. Il s'était voulu un peu plus langoureux quand Colin avait décidé d'y répondre. Baiser qui ne fut que d'une courte durée. Il restait ... sur la défensive. Il ne savait pas ... pourquoi elle venait de l'embrasser. Elle avait posé une main contre sa joue. "Je te montre ... qu'il reste peut-être quelque chose à sauver." Oui. Il y avait encore quelque chose à sauver. Nul doute à ce propos. Il n'était peut-être pas aussi monstrueux qu'il voulait lui faire croire.
Je n’aimais pas être vulnérable comme ça. Je n’aimais pas montrer mes sentiments. Ce n’était pas mon genre. J’avais été confectionner pour me taire. Pour n’avoir jamais mon mot à dire. J’étais simplement le petit garçon médicament. Celui qui allait devoir faire des miracles sans trop savoir comment. J’étais finalement un objet. Quelque chose dont on se servait et qu’on jetterait à la poubelle après utilisation. Aujourd’hui, avec du recul je me rends compte de la gravité des choses. À quel point j’avais été marqué psychologiquement par cette enfance désastreuse.
C’est l’une des raisons pour laquelle je souhaite être toujours aussi présent pour les jumeaux malgré la séparation avec Selina. C’est vrai que la communication était un véritable problème chez moi. C’était vraiment quelque chose de difficile. Et c’est certainement pour ça, par ma faute que nous en sommes là avec la belle blonde. J’aurai du lui parler de mes problèmes, de mon passé. Même si je préférai l’oublier, il aurait mieux fallu qu’elle sache de quoi il retournait. Mais bon ce qui est fait est fait. Je ne pouvais malheureusement pas revenir en arrière et nous en étions là. Tous les deux. Je voyais bien que son regard avec change à mon égard. Un peu de pitié mélangé à de la peine sûrement.
Le ton que je prenais devenait certainement un peu trop dépriment et Selina me rappelait alors à l’ordre en m’ordonnant de ne pas parler comme ça de moi. J’avais tendance à m’apitoyer sur mon sort lorsque j’étais lancé. c’est d’ailleurs pour ça que j’avais en horreur de parler de mon histoire. Ça avait tendance à me remuer, me retourner. Me fait redevenir un enfant malheureux. La mère de mes enfants avait choisir de me faire taire en venant m’embrasser alors qu’elle se trouvait toujours nue devant moi. Je profitais de ce moment de tendresse, j’en avais besoin visiblement. Mais il fallait que j’arrête ça, c’était pas ça que je voulais pour nous. Pas de la pitié. Mais elle m’informait qu’elle ne faisait pas ça par pitié. Mais qu’elle cherchait juste à me montrer qu’il y avait peut-être encore quelque à sauver, en caressant ma joue tendrement. Ça m’avait fait sourire, légèrement mais tout de même. Ça me faisait du bien d’entendre ça de sa bouche. Il n’y avait pas besoin d’ajouter quoi que ce soit à cette situation. Mon regard parlait de lui même. Je l’embrasse alors en retour, sans plus attendre. Je profitais de ce moment. C’était différent de la vieille, ça ne concernait plus qu’une envie sexuelle. C’était vrai. Elle était venue se rasseoir à mes côtés, me donnant plus de facilité pour l’embrasser mais c’est contre ses lèvres que je laisse échapper quelques mots. « Tu veux que je t’accompagne chercher les enfants? » demandais-je. Était-ce vraiment le moment ? Je ne sais pas. Je ne voulais pas avoir l’air d’un gros pervers et lui sauter dessus. Surtout que je n’avais pas réussi à me montrer à la hauteur quelques heures avant.
Elle était touchée. Parce que ça faisait maintenant trois ans qu'ils se connaissaient. Pour autant, c'était bien la première fois qu'il lui parlait de la sorte. C'était bien la première fois, qu'il acceptait de se livrer. De la sorte. Oui. Toutes les fois où elle avait voulu parler avec lui ... Alors, bien sûr, ils parlaient d'elle. Ils parlaient des enfants. Ils parlaient aussi de son boulot. Mais jamais. Oh combien jamais il n'avait abordé des sujets aussi ... aussi importants. Non. Il n'avait jamais parlé de sa famille. C'était bien une première. Elle avait cru qu'il était fils unique. Elle avait pensé que ses parents étaient morts. D'ailleurs, c'était ce qu'il avait dit. Qu'ils étaient morts. Si ses souvenirs étaient bons. Et là ... Là, oui, elle découvrait que ce n'était pas vrai. Que ses parents étaient ... en vie. Il avait aussi une soeur. Qui était morte entre temps. Mais Colin n'était pas aussi seul qu'elle aurait pu le penser. Selina était encore en colère contre Colin. Mais sa colère ... diminuait. Un peu. C'était déjà ... une bonne chose. En fait, tant qu'elle ne connaissait pas les raisons, elle pouvait rester en colère contre Colin. Maintenant qu'elle en savait un peu plus, elle s'était ... adoucie. Comme elle le lui disait, ce n'était pas gagné d'avance. Elle n'avait plus confiance. Il avait peut-être ses raisons. Mais elle ne pourrait plus lui faire confiance. Non. Il n'en était pas question. Pour autant, elle pouvait ... elle se montrait compréhensible. Et elle pouvait ... arrêter de jouer les garces sans coeur avec lui.
En tout cas, Selina l'avait embrassé. Il restait sceptique à ce propos. Pour autant, elle l'avait rassuré. Ou semble-t-il que c'était le cas. Il avait fini par reprendre le baiser qu'elle avait initialement provoqué. Il l'embrassait avec un peu plus d'ardeur. Il avait besoin ... Il avait besoin de ça. Elle aussi peut-être bien. Peut-être que c'était pas une mauvaise chose. Peut-être que c'était bien ... Que c'était bien qu'ils aient eu cette discussion. Qu'elle l'ait poussé un peu plus dans ses retranchements. Entre ses lèvres, il avait fini par lui poser une question. Il voulait savoir ... Il voulait savoir si elle voulait de l'aide ou de la compagnie pour les enfants. Elle rompit le baiser et elle secoua la tête tout en le regardant. "Ils sont chez ma mère. Je ne les récupère que demain." Du fait qu'elle n'était plus avec Colin, sa mère avait pensé que ça serait une bonne chose si elle se retrouvait un peu sans les enfants à la maison. Et à dire vrai, ils auraient été là, elle n'aurait pas été chercher Colin au commissariat. Et ils n'auraient pas eu cette discussion. Alors, au final, c'était pas une mauvaise chose. Mais clairement pas. Selina posa sa main contre la joue de Colin. "Tu peux pas .... tu peux pas me cacher des choses aussi graves." Elle secoua la tête. "T'aurais dû m'en parler. Vraiment." Elle revenait sur ce sujet. Encore. Mais c'était pour lui faire comprendre qu'elle ne lui aurait pas tourné le dos. Du moins, elle ne le pensait pas. Elle aurait pu faire la gueule parce qu'il lui avait menti sur ses parents et sur sa soeur. Mais elle serait passée à autre chose. Assez rapidement. "Promets-moi ... promets-moi que tu me parleras ... Si tu touches le fond." Elle avait besoin de savoir. Parce qu'il était le père de ses enfants. Parce qu'elle l'avait aimé. Et qu'il était probable qu'elle l'aime toujours.
La situation semblait m’échapper. Je ne contrôlais plus rien. Je parlais sans trop savoir où allait aller mon discours. Ce qu’il donnerait. S’il changerait quelque chose. Si j’allais me sentir mieux après avoir fait part de tout ça à Selina. Si je pouvais désormais passer à autre chose en oubliant les douleurs du passé. Sincèrement, je ne pense pas. C’est encré en moi. C’est mon histoire et il sera difficile d’y changer quoi que ce soit. Même si je le voulais au plus profond de mon être, il serait impossible de changer la vision que j’ai de mes parents et plus particulièrement de mon père. Malheureusement c’est mots font parfois plus de mal que les actes. Jamais je ne pourrai lui pardonner de m’avoir mis sur la conscience la mort de ma soeur. Jamais je ne pourrai lui pardonner de m’avoir désigner coupable de meurtre. C’est totalement débile quand on y pense mais c’est pourtant la triste vérité.
Me retrouver confronté à ce passage de ma vie me rends vulnérable. Je le sais, ça m’agace. Je déteste me sentir faible. Me sentir démunie. Mais Selina, essaie tant bien que mal de me remonter le morale et elle en profite par la même occasion, de me remonter les bretelles. Je ne dois pas parler de moi ainsi. J’ai des enfants. Des enfants qui comptent sur moi maintenant, je dois faire abstraction de mes souffrances pour eux. Je suis quelqu’un à leur yeux. Et c’est tout ce qu’il doit compter désormais. Ça me fait sourire de voir que cette charmante blondinette, a qui j’ai fait du mal, reste à mes côtés pour m’écouter, me rassurer. Je pensais pouvoir surmonter cette épreuve seul mais finalement, en me renfermant sur moi-même j’ai perdu bien plus. Je fais gagner mon père. C’est affreux de dire ça. Alors je dois me reprendre et faire face à la vie. Quitte à aller le voir et lui mettre mon poing dans la figure.
Selina m’embrasser et je poursuis ce baiser parce que ça me fait du bien la toute suite. Parce que j’en ai besoin aussi certainement. Je lui propose cependant de l’accompagner afin d’aller récupérer les enfants chez ses parents. Mais elle m’annonce que les retrouvailles ne seront pas avant demain. « Ah... » je semble un peu déçu. « Je voulais passer la journée avec vous 3... une journée comme avant quoi » mais c’est pas grave. « Une prochaine fois, c’est pas le temps qui nous manque de toute façon. » je souris alors tendrement en plongeant mon regard dans celui de celle qui sera à jamais liée à moi. « C’était trop difficile.... mes parents ont décidé de m’avoir pour que je sauve la soeur... à l’époque ça a marché... mais elle a replongé et.... avec l’alcool, les conneries que j’ai fais, je n’ai pas pu la sauver une seconde fois... » je soufflais, essayant de fuir son regard. « Elle est morte par ma faute du coup... mon père m’a insulté, m’a insulté de meurtrier... j’ai dérailler. Je ne voulais pas vous infligé ça aux enfants et à toi.... j’ai préféré m’isoler. Et j’ai chercher du coup du réconfort ailleurs. » je soupirais une nouvelle fois. Je m’ouvrais réellement la. « Je suis désolé... mais il le fallait pour que tu me déteste... il fallait que je sois punis. » déclarais-je en grimaçant légèrement afin de transmettre un message plus fort. Elle me caressait ensuite la joue si tendrement que je pouvais sentir un courant éclectique parcourir mon corps. « Je ne peux pas te promettre ça... je suis comme ça, je n’aime pas m’ouvrir, m’exposer. Parler de mes problèmes, je ne veux pas causer des soucis. J’ai été programmé pour ne pas me plaindre et me débrouiller tout seul... mais... peut-être que je peux essayer de changer » terminais-je par lui dire avant de l’embrasser une nouvelle fois.
Elle n'avait pas à récupérer les enfants. Pas maintenant. Enfin, elle pouvait toujours le faire si ... S'il le voulait vraiment. Mais elle ne savait pas si c'était une bonne chose d'aller les récupérer maintenant ou bien s'ils pouvaient profiter de ce petit moment pour parler ... pour parler tranquillement. Sans avoir les enfants entre les jambes. C'était ... c'était une bonne chose selon elle. Au moins, ils pouvaient parler. Et tenter ... Non. Elle n'arrangerait pas les choses. Pas tout de suite. Ca prendrait du temps. Mais au moins, ils pouvaient parler. Et c'était bien. Vraiment bien. Colin semblait déçu qu'elle n'ait pas à ramener les enfants. Il aurait aimé passer la journée avec eux. Tous ensemble. "Pas aujourd'hui. Je ne pense pas .... que ça soit une bonne idée." Elle secoua la tête. "Mais comme tu dis, une prochaine fois. Je pense qu'aujourd'hui ... Ca doiti être quelque chose ... pour nous." La nuit dernière avait été terrible. Elle n'était pas certaine que les jours suivants seraient meilleurs. Pas avec ce qu'il lui avait dit. Mais elle voulait croire ... Elle voulait croire que ça pouvait s'arranger. Ca prendrait du temps. Elle le savait. Ca n'allait pas se faire en un claquement de doigt. Non. Elle ne dirait pas que ça serait compliqué. Mais ça prendrait du temps. Et elle ne voulait pas se précipiter. Parce que s'ils le faisaient, au final, ça risquait ... De partir en sucette. Oui. Autant l'éviter.
Selina ... Selina n'en avait pas terminé avec Colin. Non. Elle cherchait à en savoir un peu plus. Elle n'avait pas eu besoin de trop pousser. Non. Il avait fini par dire que ... Et bien, à raconter le comment du pourquoi de sa conception. Il était un bébé médicament. Un enfant médicament. C'était moche. De savoir ... de savoir qu'on était pas forcément aimé. De savoir qu'on était juste là pour sauver un deuxième enfant. Enfin, le premier. Est-ce qu'elle pourrait faire ça ? Privilégier un de ses enfants pour sauver le deuxième ? Non. Il était pas question qu'elle sacrifie l'un pour l'autre. Après, le problème était réglé. Dans le sens où elle ne pouvait pas avoir d'autres enfants. Et des fois, elle se demandait si deux seraient suffisant. Ou pas. Enfin. Elle n'avait pas vraiment le choix. Pour en revenir à Colin, oui, il avait eu besoin de se punir pour la mort de sa soeur. "Et ça t'a fait du bien ? De te punir de la sorte ? De perdre tout ce que tu avais de plus cher ?" Elle doutait réellement ... qu'il ait obtenu ce qu'il cherchait. Il avait perdu Selina. Il avait perdu les enfants. Il ne pouvait plus les voir quand il le voulait. Il n'entendait plus leurs rires quand ... Et bien, quand il rentrait, le soir, du boulot. Il n'avait plus à se lever la nuit, non plus, pour ... Et bien, pour s'occuper de Kyle ou de Louna quand ils se réveillaient la nuit. C'était peut-être une bonne chose pour lui. Ou peut-être que ça lui manquait. Elle n'en savait rien. En tout cas, elle avait quelques gestes tendres envers ... Envers Colin. Et ça l'étonnait. La colère passait. Tout n'était pas pardonné. Mais la colère passait. Elle comprenait .... pourquoi il avait fait ça. Elle ne dirait pas qu'elle allait le pardonner tout de suite. Mais bon. Elle voulait ... elle voulait qu'il promette de ne pas recommencer. Qu'il se livre la prochaine fois. Enfin, elle ne savait pas si ... Si elle avait envie qu'il y ait une prochaine fois. "T'as le droit de te plaindre. Comme tout le monde." Elle eut un hochement de la tête tandis qu'elle avait passé sa main dans sa nuque. "Et tu sais que tu peux me parler." Il devait lui parler. Oui. La prochaine fois, il devait lui parler. Il devait lui dire. Il devait faire un effort. Et lui parler. "Parce que sans communication ... On pourra pas ... s'en sortir." Elle en doutait. Fortement. Oui. Colin avait rapproché son visage de celui de Selina. Il en avait profité pour initier un nouveau baiser. Baiser auquel elle avait répondu. Volontiers. Ses doigts avaient descendu dans sa nuque tandis que son autre main s'était posé sur son torse. Elle avait quelques frissons. Est-ce qu'elle devait faire ça ? Est-ce qu'ils devaient aller plus loin ? Elle en avait envie. Vraiment. Si elle avait lutté la veille, si elle n'avait pas envie de ça la veille, c'était différent. Vraiment différent. Parce qu'elle savait qu'il n'avait pas agi ... parce qu'il voulait vraiment foutre en l'air son couple. S'il avait fait ça, c'est parce qu'il était au plus mal. Et ça, ça amoindrissait la douleur de la trahison. Ca faisait toujours mal. Mais moins que s'il avait voulu la tromper ... pour la tromper. Alors peut-être ... peut-être qu'elle pouvait mettre un peu sa rancoeur de côté. Pour aujourd'hui. Ne pas garder les idées claires après les révélations de ce jour. Et se laisser sombrer dans la folie pour aujourd'hui. Oui. Ca pourrait être bien. Vraiment bien. Autant céder à la folie. Oui. Vraiment. Elle prolongea le baiser. Se montrer un peu plus entreprenante tandis que ses mains, ses doigts glissaient sur le corps de Colin.
Le fait de ne pas pouvoir voir mes enfants comme je le voulais m’avais quelque peu contrarié. J’avais envie de les voir et de profiter d’eux, de profiter d’une journée en famille. Pour se remémorer le bon temps. Le temps où tout allait bien, ou j’avais l’impression d’avoir une vie correct, ou je semblais heureux et épanouis. Seulement Selina n’est pas en accord. Les enfants resterons chez ses parents encore aujourd’hui. Elle m’annonce que ce n’est pas une bonne idée. Peut-être était-ce trop tôt pour elle ? Que ça lui ferait trop penser au passé ou nous formions une famille unie ? Sûrement. Elle est cependant d’accord pour dire que cette journée nous devons la garder pour nous, juste nous deux. Je lui offre un léger sourire. « Si tu veux... » je ne pouvais pas cacher l’envie de voir mes enfants. Je n’étais cependant pas contre passer du temps avec leur maman mais c’était un peu plus délicat présentement. Il y avait toujours cette pression, cette tension entre nous. Comme si un fossé nous séparaient dorénavant.
Maintenant que tout était dit, je devrais normalement me sentir mieux, mais ce n’est pas trop le cas. Je dois dire que c’était même pire, je me sentais maintenant vulnérable. Je me sentais affaiblie face à Selena. Mon égo en prenait un sacré coup. Je lui avouais avoir eu besoin de me punir. De me faire du mal comme j’avais fait autour de moi à priori, d’après la version de mon cher paternel. Je baisse un instant les yeux, légèrement honteux lorsque la jolie blonde me demande si ça m’avait fait du bien d’avoir perdu ce que j’avais de plus cher. En soit mes enfants et la famille que j’avais tenter de construire. « J’en sais rien. » bon après tout.. tout ce que j’avais fait je n’avais pas été obligé de le faire. Personne ne m’avait forcé à coucher avec toutes ces femmes. J’en avais pris plaisir, il ne fait pas se mentir non plus.
La communication était un réel problème chez moi. Depuis tout petit j’avais comme été programmé pour me taire. Subir, plutôt que d’agir. C’était ça et rien d’autre. Je devais me tenir à disposition de tout le monde sans jamais avoir un mot à dire. Alors qu aujourd’hui la mère de mes enfants m’annonce que sans communiquer nous ne pourrions pas sortir la tête de l’eau, c’est comme si c’était une nouvelle vie, un nouvel apprentissage. Une nouvelle chose, d’autres habitudes. « Ça me semble compliqué pour le moment. Mais tu sais tout maintenant. Je n’ai plus de secrets Selena. » lui avouais-je alors en haussant les épaules, croisant son regardant. « Tu sais maintenant que je n’étais pas fils unique et que mes parents sont encore en vie. Je ne sais pas si ça apporte quelque chose à tes yeux, mais je t’en supplie ne me demande pas de reprendre contact avec eux pour les enfants. Je ne veux pas qu’ils soient mêlés à ces gens. » je lui dirais ça d’un ton très insistant. C’était hors de questions. Et même si un jour... je ne sais comment, mes parents apprenaient l’existence des jumeaux, je serais toujours un mur entre eux et mes enfants. J’étais formel.
Lentement, elle avait plaquer ses lèvres contre les miennes, de façon très sensuel et c’est tout naturellement que mes lèvres approfondissent cet échange. C’est délicieux, comme toujours. Je viens cependant l’arrêter dans cet élan pour la regarder dans les yeux. « T’es certaine que c’est une bonne idée de continuer ? » demandais-je alors. Fallait dire que la fois précédente, c’est à dire la vieille n’avait pas été très glorieuse. Peut-être était-ce trop tôt pour retenter quoi que ce soit ?
Ce n'était pas simple. Ce n'était pas évident. Mais s'il voulait ... s'il voulait que ça marche entre eux, s'il voulait avoir une chance de retrouver ce qu'ils avaient perdu, Colin devait lui parler. Il ne devait pas ... il ne devait pas continuer à lui cacher des choses. Non. Selina avouerait volontiers qu'elle n'avait pas toujours envie de parler. C'était parfois pénible. Et elle préférait se concentrer sur les enfants plutôt que s'apitoyer sur son sort. Mais des choses comme ça ... Si sa soeur perdait la vie, oui, elle ne pourrait pas garder ça pour elle-même. Elle ne pourrait pas jouer la comédie comme lui avait pu le faire. Non. Parce que ça se verrait. Ca se verrait sur son visage. Elle eut un sourire quand Colin en vint à lui avouer qu'elle savait tout à présent. Elle avait passé une main dans les cheveux du père de ses enfants. "Et je te remercie. D'avoir fait ... l'effort de tout me dire." Elle se doutait que ce n'était pas simple pour lui. Elle se doutait que ça lui avait demandé beaucoup de lui avouer. Mais elle devait savoir. Elle avait le droit de savoir. Il ne pouvait pas lui cacher cela éternellement. Alors, oui, ça faisait mal. Alors oui, ce n'était pas évident pour lui. Et peut-être qu'il aurait souhaité être toujours dans cette spirale infernale. Colin la regardait. les yeux dans les yeux. Il ne voulait pas reprendre contact avec ses enfants. "Je ne te demande pas de le faire." Elle secoua la tête. "Je ne les connais pas. Et si tu ne veux pas que les enfants les connaissent, bien." Elle eut un hochement de la tête. Elle n'irait pas contre lui. Contre sa volonté. Non. C'était ... pas son genre. Elle le regarda. "Et puis, je sais même pas où ils habitent." ajouta-t-elle dans un sourire. "Tu crois vraiment que j'pourrais prendre la voiture et décider d'aller frapper à leur porte pour leur dire : hey, je suis l'ex de votre fils. Voici vos petits enfants." Ca faisait bizarre de dire ex. Quand elle avait prononcé le mot, oui, ça lui avait fait comme un frisson. C'est ce qu'ils étaient ? Des ex ? Ou y avait-il encore une chance de tout sauver ? "C'est pas vraiment moi. Alors, si tu ne veux pas qu'ils les connaissent ... non, je n'irais pas contre ce que tu veux." A propos de ça. Oui.
Une main sur son torse, Selina avait fini par l'embrasser. Peut-être pour voir ... peut-être pour voir si y'avait quelque chose à recoller. Si l'étincelle pouvait toujours être là. Si Colin s'était montré insistant la veille, il ne semblait plus avoir autant d'audace à ce propos. Et il semblait même être ... comment dire ... pas réticent. Mais à se demander si c'était une bonne chose. "Je sais pas Colin." Elle secoua la tête tout en le regardant. "Hier, je savais que c'était pas une bonne idée parce que tu avais bu. Mais j'ai quand même craqué. Aujourd'hui, je sais toujours pas si c'est une bonne idée." Autant être honnête. Elle en avait pourtant envie. Mais si Colin n'était pas prêt, et bien ... peut-être qu'elle ferait mieux de partir. Sans doute que c'était la seule chose à faire. "Tu ... tu dois peut-être te préparer pour aller au boulot." Après tout, elle était là, oui, mais si Colin avait des choses à faire, elle s'en irait. C'était peut-être mieux qu'elle le fasse. A quoi bon précipiter les choses si c'était pour que ça se casse la gueule encore ?
Franchement c’était d’une difficulté extrême que de me confier à quelqu’un. Encore plus à Selina. Je me devais d’être fort pour elle et notre famille et je me retrouvais vulnérable à lui parler de mes problèmes avec mes parents et ma famille qu’elle ne connaissait pas puisque je n’avais jamais Pris la peine de lui en parler. Elle me remerciait cependant de l’avoir fait et elle comprenait certainement un peu mieux mon comportement même si ça n’excusait en rien les infidélités à répétitions. « Je crois qu’il le fallait... ça enlève un poids sur le coeur... merci de m’avoir écouter. » lui répondis-je alors que j’avais les yeux légèrement rougis et la respiration lente. Mais clairement une chose était sûre dans ma tête c’est que je ne voulais pas que les enfants connaissent cette partie de ma vie. Mes parents. Je laisse échapper un bref rictus alors que j’écoute ses mots. « Je pense que tu ne serai pas franchement bien accueilli par mon paternel de toute manières » lui répondis-je en haussant les épaules. Il n’était pas du genre très accueillant et très ouvert. « tu sais... si je t’ai dis qu’ils étaient morts, c’était pour vous protéger... pas parce que j’ai honte de ma famille mais je ne veux pas qu’ils vous fassent du mal comme j’en ai eu... » il fallait que je précise cette chose. « Vous êtes ce qui m’ai arrivé de mieux dans la vie, et je vous aimerait toujours » c’était normal pour un père mais le dire en incluant Selina ça me fait un pincement au coeur. Parce que même si tout n’allait pas parfaitement entre nous, elle resterait la mère de mes enfants et donc elle aurait toujours une place particulière dans ma vie et dans mon coeur même si encore une fois les choses ne s’arrangeaient pas entre nous.
La tension sexuelle entre nous revenait de nouveau à la charge et cette fois si ce n’était plus moi qui insistait mais Selina qui se montrait plus entreprenante. Ça ne me déplaisais pas du tout mais c’était peut-être un peu trop précipité. J’étais lucide par comme la vieille et je ne voulais pas que ça gâche tout, même si je me devais de lui faire savoir que j’étais encore un homme malgré la panne d’hier. « Non.... restes... avec moi » lui disais-je alors que ma main droite vient de poser sur sa joue avec d’approcher son visage du mien pour l’embrasser tendrement. Son corps nu face à moi, mon autre main se baladait sur ce dernier, passant sur les courbes parfaites de son corps. Je viens alors à allonger son corps sur le lit pour me glisser sur elle, toujours en embrassant sa bouche pulpeuse. Je pris soin d’écarter ses cuisses un peu plus afin d’avoir l’accès au moment de la pénétrer. Pendant ce temps, mes lèvres se glissaient dans son cou que j’embrassais avec passion et envie. C’était certain la, j’étais en ébullition.
Ils avaient parlé tous les deux. C'était une bonne chose. Une très bonne chose à dire vrai. Et pas qu'un peu. Ca lui permettait ... En fait, ça lui permettait de voir Colin sous un autre angle. Et c'était bien. certes, c'était ... et bien, c'était pas facile d'apprendre et de savoir qu'il avait une famille. Qu'il avait encore ses parents. Qu'il avait également une soeur. Qu'il avait perdu. Et il était clair que Selina ne s'attendait pas vraiment à cela. Mais au moins ... au moins, elle savait les choes. Au moins, elle arrêterait de se demander pourquoi. Peut-être que ... peut-être que ça aiderait à changer les choses entre eux. Ou peut-être que ça ne servirait pas à grand chose. Que c'était perdu d'avance. Mais bon. Qu'importe. Elle verrait bien comment les choses pourraient tourner entre eux. "Merci à toi ... d'avoir réussi à me dire ce que tu avais sur le coeur." Elle eut un hochement de la tête. Est-ce qu'elle aurait pu continuer ? A faire comme si de rien n'était ? A faire comme si ça ne l'intéressait pas ? A lâcher ... à le lâcher ? Et à ne pas chercher à savoir pourquoi il avait agi de la sorte. Peut-être qu'elle aurait réussi à passer outre. Ou peut-être pas. En tout cas, les choses étaient dites. Oui. Au moins, elle savait. Oui. Selina avait porté son regard sur Colin. Il avait les yeux un peu rougis. Ca lui faisait mal. Et elle, ça lui tordait le coeur de le voir ainsi. Oui. Parce que ce n'était pas simple. Vraiment pas simple pour lui. Non. En tout cas, Selina ... la journaliste n'allait pas obliger Colin à garder contact avec ses parents. Non. Il ne voulait pas les voir. Il ne voulait pas que ses parents connaisssent les jumeaux ou bien Selina. Et s'il ne voulait pas, la journaliste n'irait pas à l'encontre de l'entrepreneur. Non. Elle n'était pas garce. Elle pouvait être blessée à cause ... à cause de ce qu'il avait fait. A cause du fait que ... Et bien, qu'il avait couché avec d'autres femmes. Mais peut-être qu'elle pourrait mettre tout ça de côté. Qu'ils pourraient le faire. Ou peut-être que ça resterait dans un coin de la tête de la jeune femme et qu'elle ne pourrait jamais se sortir l'idée de la tête. Elle n'en savait rien. Et elle ne voulait pas se poser plus de questions à ce propos. Non. Colin en vint à lui dire que s'il n'avait rien dit, c'était pour les protéger du mal ... du mal que ses parents auraient pu lui faire. Et il ajouta, d'ailleurs, qu'ils étaient ce qu'il y avait de mieux dans sa vie. Ce qui fit sourire Selina. "J'espère ... Et tu ... tu dois garder ça en tête." Il avait tout fait foirer. Et elle espérait bien ... Elle espérait bien qu'il n'allait pas merder à noiuveau. Parce que pour le moment, il avait perdu sa compagne. Ses enfants. Enfin, tout n'était pas totalement perdu. Il y avait peut-être encore une chance. Une chance infime. Mais c'était quand même là.
L'ambiance devenait ... plus chaude. Plus intense. Bien plus intense d'ailleurs. Et Colin cherchait à savoir si ... si elle était certaine de ce qu'elle voulait. A dire vrai, elle ne savait pas. Elle ne savait pas si elle était prête à passer le pas, à nouveau, avec lui. Mais peut-être qu'elle devait arrêter de se poser des questions. Peut-être qu'elle se posait trop de questions.. Ou peut-être qu'elle voulait se rassurer. Tout comme Colin qui cherchait à le faire. Elle lui avait dit qu'elle devrait s'en aller. Que ça serait sans doute mieux. Parce qu'il devait aller au travail. Seulement, il n'avait pas envie qu'elle s'en aille. Il avait posé une main contre la joue de la journaliste et avait cherché ses lèvres pour un baiser qui se voulait tendre. Selina avait posé une de ses mains contre le torse de Colin. Sans plus de cérémonie, il l'avait allongée sur le lit. Elle ouvrit les yeux tandis qu'elle prolongeait le baiser. Le regardant légèrement. Il se retrouvait sur elle. Ses cuisses écartées pour qu'il puisse prendre possession de son corps au moment où il pourrait ... enfin, si jamais il y arrivait. La veille, c'était pas vraiment la joie. Non. Ses lèvres glissèrent dans son coup. Elle soupira d'aisance et se pinça légèrement les lèvres. Est-ce qu'il allait lui faire l'amour cette fois-ci ? Est-ce qu'il irait jusqu'au bout ? Est-ce qu'elle le voulait ? Oui. Elle a envie ... elle a envie que les choses prennent une autre tournure avec Colin. Elle a envie qu'il soit à elle, et inversement. Elle a envie de retrouver ce semblant de famille qu'ils avaient, tous les deux, avant que ça ne parte en sucette. Selina l'attire à lui. Elle passe une main dans sa nuque. A la base de ses cheveux. Malgré tout ça, elle l'a dans la peau.