Spent 24 hours , I need more hours with you. You spent the weekend getting even. We spent the late nights making things right, between us. But now it's all good baby, roll that Backwood baby and play me close.
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Le choix de la chemise qui lui avait pris la tête avant leur premier rendez-vous n'était rien comparé au choix auquel Lonnie faisait face à cet instant dans le petit supermarché à quelques mètres de chez lui. Dans la main gauche il tenait une bouteille de vin blanc au nom vaguement français et sur lequel était apposé un dessin de château qui donnait au policier (un amateur dans le domaine) une impression d'authenticité. Et dans la main droite, fermement agrippée pour ne pas la faire tomber, une bouteille de vin rouge au nom italien avec une étiquette dorée. « Vous voulez de l'aide pour choisir ? » Avait demandé une jeune femme asiatique, la fille de la gérante que Lonnie croisait souvent en rentrant du boulot le soir. « Non ça va aller, je vous remercie. » C'était quelque chose qu'il voulait faire seul, dont il voulait se montrer capable mais en essayant de résumer tout ce qu'il avait appris sur la jeune femme durant leur rendez-vous il n'arrivait pas à mettre la main sur le petit détail qui pourrait l'aider à faire son choix si ce n'est qu'elle avait choisi du rouge pendant le dîner. Mais peut-être était elle aussi amatrice du blanc ? Désespéré d'être coincé dans cette même position depuis cinq bonnes minutes Lonnie avait fermé les yeux pour déterminer, au hasard, quelle bouteille serait l'heureuse gagnante de ce concours pathétique qu'il avait lui même organisé. Un tonnerre d'applaudissement pour ... le blanc ! Soulagé d'en avoir fini avec cette partie de la soirée Lonnie s'était dirigé vers la caisse (tenue par un vieille dame qu'il connaissait depuis qu'il avait emménagé dans le quartier) où la gérante ne manquant pas de lui glisser "bonne chance" en même temps qu'un bonbon dans le sac plastique, comme elle le faisait toujours avec lui. Une fois à l'intérieure de la voiture, qu'il avait récupérée quelques jours plus tôt à la fourrière après une énième plainte de sa voisine, Lonnie avait enclenché le GPS de son téléphone afin de retrouver Greta qui lui avait donné l'adresse quelques heures plus tôt. Il était moins nerveux que la première fois, parce qu'il connaissait un peu la blonde et qu'il savait que le courant passait très bien entre eux, mais le Hartwell ne pouvait s'empêcher de penser à l'issue de ce rendez-vous et à toutes les choses qui pourraient mal tourner (alors qu'il avait prévu toutes les solutions à tous les problèmes). Lonnie ne s'était même pas rendu compte qu'il était arrivé à destination en avance d'une quinzaine de minutes. Les mains tremblantes il avait hésité à envoyer un message à Greta pour la prévenir qu'il était en avance, mais c'était uniquement de sa faute et il ne voulait pas voler le précieux temps de l'auteure. Une dernière vérification s'imposait afin de rassurer, une fois encore, le neveux Lonnie qui faisait le tour de la voiture pour s'assurer que le coffre protégeait bien les surprises qu'il avait préparé pour la jeune femme. La bouteille était toujours à sa place, bien protégée dans le plaid vichy que sa mère avait tricoté durant un atelier et qui servait pour la première fois à Lonnie. De la poche intérieur de son bombers il avait caché la paquet de cigarette entamé qui lui durait depuis deux semaines et qu'il ne sortait que dans les moments de stress. La tentation d'en prendre une afin de tuer les quinze minutes d'avance était forte, mais le policier n'avait pas envie de voir Greta tourner les talons car elle ne supportait pas les hommes qui fument. Alors la tentation pouvait être forte mais la volonté de rester avec la blonde l'était encore plus. Au bout de dix minutes d'attente Lonnie, n'en pouvant plus de rester là à ne rien faire alors qu'il savait la blonde quelque part dans l'immeuble, avait sorti son téléphone et envoyer un message à la jeune femme lui disant qu'il attendait en bas (impatient et nerveux). Quelques jours plus tôt Lonnie avait recopié le code d'accès d'un établissement fermé au public qui offrait, quand on le contournait par la coure, la plus belle vue de Brisbane. C'était cette vue qu'il avait choisi comme paysage pour leur deuxième rendez-vous que le policier voulait inoubliable. Et la nuit, fraîche mais resplendissante d'étoiles, avait compris l'importance de cette soirée et avait rajouté cette petite touche magique que l'on ne voit que dans les films. Tout était favorable, tout était parfait, et le policier n'attendait plus que l'entrée de la belle afin de relâcher la tension et de se permettre un sourire.
Le premier rendez-vous avez été difficile puisque Greta n’avait alors aucune idée de la personne qu’elle s’apprêtait à rencontrer. En y repensant, même si elle faisait confiance à Leena, accepter avait été comme jouer à la roulette russe. Greta aurait pu tomber sur quelqu’un qui ne lui plaisait pas du tout ou quelqu’un qui n’avait aucune conversation mais, visiblement, son amie la connaissait plus que bien. Si finalement le dîner avait été parfait et avait laissé Greta sur un petit nuage depuis, se préparer pour le second la rendait tout aussi nerveuse si ce n’est plus car aujourd’hui, elle savait que c’était Lonnie qu’elle allait retrouver et elle savait combien le garçon ne la laissait pas indifférente. Se mordillant la lèvre, souriant et virevoltant dans son dressing, Greta passait en revue l’ensemble de ses tenues. Le jeune homme lui avait en effet parlé d’un endroit qui selon lui valait vraiment la peine et l’auteure ne pouvait s’empêcher de le croire. Greta avait le sentiment que ce moment serait spécial et sa tenue devait l’être également. Soudain, elle s’était rappelée que ses parents lui avaient déposé quelques tenues issues de leur dernière collection, des tenues un peu plus casual que d’habitude mais tout de même totalement originales. Cela lui semblait parfait pour l’occasion même si l’idée de “porter” ses parents pour un second rendez-vous était tout de même légèrement déplacé. Peu importe, elle voulait faire une impression parfaite à Lonnie qu’elle trouvait déjà totalement irrésistible mais qui avait en plus décidé de lui faire une scène digne des plus beaux films romantiques. Greta était impatiente, nerveuse et tous ces sentiments lui faisaient tourner la tête. L’heure tournait mais le temps paraissait lent tant elle avait hâte de le retrouver et de découvrir ce qu’il lui avait préparé. Quelque chose lui disait que Lonnie était un grand romantique et rien que cette pensée la faisait sourire. Pour patienter Greta s’était servi une verre de vin blanc et s’était brossée les dents avant de partir pour que le jeune homme ne soupçonne rien. Vu le texto qu’elle avait envoyé peu de temps avant ce second rendez-vous alors qu’elle était ivre en compagnie de Maze et Cade, il devait déjà s’imaginer beaucoup de chose et ce verre de vin qui se devait de la déstresser légèrement ne devait rien compromettre. « Hey… tu vas bien ? » Et voilà que le moment était venu et qu’elle avait reçu un SMS de Lonnie lui annonçant qu’il était devant - et légèrement en avance. Visiblement, Greta n’était pas la seule à être impatiente. Ses mots étaient sortis difficilement, sa gorge était légèrement nouée mais son visage affichait toujours le même sourire. Le revoir lui faisait du bien et la rendait incroyablement euphorique, comme si les deux se connaissaient depuis bien plus longtemps. Greta avait oublié combien les débuts d’une relation pouvaient être spéciaux et ces fameux papillons dans le ventre menaçaient de s’envoler à tout moment. « Alors Monsieur Hartwell, où est-ce que vous m’emmenez ? » Finalement, la facilité à échanger avec Lonnie était revenue rapidement tant leurs regards et leurs sourires étaient similaires, ces deux-là étaient sur la même longueur d’onde. S’installant dans la voiture alors que Lonnie lui ouvrait la porte, Greta se sentait comme l’actrice principale d’un film romantique.
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Il était toujours en avance, que ce soit dans la vie de tous les jours ou au travail Lonnie ne supportait pas le retard et était toujours le premier arrivé pour les réunions ou les rendez-vous. L'impatience qui marquait son visage était comparable à celle que ressentent les jeunes garçons aux visages couvert de boutons le soir du bal de promo, quand ils attendent patiemment leur cavalière qui descendra les marches, plus élégante que jamais. Le policier avait fait le tour de la voiture afin de s'assurer que les éléments qui composaient ce rendez-vous ne s'étaient pas cassés la gueule dans le coffre, et son soulagement fut complet quand il constata que la bouteille de de vin était toujours à l'abris. Touchant les différents objets et répétant les étapes les unes à la suite des autres (la spontanéité ? pas son truc) Lonnie avait conclut son rituel par un long soupire alors qu'il refermait le coffre pour s'adosser contre la portière tout en se retenant de sortir le paquet de cigarette de sa poche intérieure. C'était insupportable, vraiment, de la savoir si près et de ne pouvoir rien fait pour avancer le temps à part se rendre ridicule alors un sms annonçant déjà la couleur "je suis en bas, dépêche toi il fait pas chaud chaud". Lonnie aurait préféré se prendre un camion en pleine face plutôt que de se ridiculiser ainsi devant Greta, et pourtant il s'était tout de même saisi de son téléphone et avait pesé le pour et le contre une bonne minute (tout en frémissant sous le coup du vent) avant de prendre son courage à deux mains et d'envoyer un message à l'auteure qui lui indiquait qu'il était arrivé devant mais qu'elle ne devait pas se presser si elle n'était pas prête, parce qu'il aurait pu attendre encore deux heures sous le vent si la récompense était de passer la soirée avec la blonde. Quelques minutes plus tard, alors qu'il vérifiait de nouveau son portable pour s'assurer qu'elle avait bien lu le message, Lonnie afficha un sourire béat sur son visage quand son regard se porta sur Greta qui descendait les marches. « Hey… tu vas bien ? » D'un geste de la tête le policier avait répondu à la blonde tout en hésitant à lui faire une accolade. Peut-être n'en étaient-ils pas encore à ce stade ? « Très bien maintenant que tu es là. » Canard, assumé mais canard quand même. Il ouvrit la portière passager pour qu'elle se glisse à l'intérieure de la voiture (il avait même pensé à la nettoyer avant de venir) avant de la refermer et de prendre place à son tour dans l'habitacle. « Alors Monsieur Hartwell, où est-ce que vous m’emmenez ? » Démarrant le moteur d'un coup de clé Lonnie avait haussé les épaules et un sourire en direction de Greta. « C'est une surprise mademoiselle Jones. » Le clignotant enclenché, les angles morts et le rétroviseur contrôlés, Lonnie était sorti de la place de parking avec la vitesse d'un jeune conducteur encore nerveux. « Tu es très jolie, comme toujours. » Pour ne pas commence ce rendez-vous par un bête accident de voiture le policier avait gardé les yeux sur la route, non sans essayer de dévier le regard vers la blonde à côté de lui. Le trajet était silencieux mais animé par l'atmosphère électrique entre les deux et les chansons volontairement choisie pour la soirée (Lonnie avait passé trois jours à confectionner la playlist). Alors qu'ils s'éloignaient de la ville, laissant derrière eux les voitures et les lumières envahissantes des immeubles, Lonnie se laissa tenter par un coup d'oeil en direction de Greta. « J'espère qu'ils n'ont pas changé le code d'accès récemment sinon tout mon plan tombe à l'eau. » Il avait ce petit rictus qui disait "ahah, i'm screwed" mais qui cachait l'angoisse montante du policier alors qu'ils approchaient du terrain entouré d'un barrière de barbelés. Descendant de la voiture il avait fait le tour pour ouvrir à la portière à la jeune femme puis lui avait tendu le bras pour qu'elle se hisse en dehors du véhicule. « Bon, comme ça on dirait le début d'un film d'horreur mais je te promets que personne va venir pour nous tuer. » Lonnie avait quitté le bras, pourtant si apaisant, de Greta pour se saisir du panier ainsi que de la couverture faite par sa mère (merci l'atelier couture) dans le coffre. Le policier avait entré nerveusement le code d'entrée de la porte, des gouttes de sueur s'éternisant le long de ses tempes, et avait failli sauter de joie en entendant le bip libérateur. « C'este une ancienne usine militaire mais personne ne s'en sert jamais, elle cache la meilleure vue de toute la ville. » Accompagnant Greta juste derrière le bâtiment le policier avait retenu un sourire en voyant de peindre devant lui, en contrebas, la ville de Brisbane qui leur offrait ses plus belles couleurs.
Il était difficile de ne pas s’enthousiasmer devant tant de petites attentions. En quelques jours et depuis un seul et unique dîner, Lonnie était entré dans l’esprit de Greta et n’en sortait que rarement, si bien que l’inspiration pour son livre lui revenait. C’était une bonne chose et cette romance naissante ne nuisait pas à ses écrits, au contraire. Travaillant sur une histoire d’amour, la meilleure inspiration était d’en vivre une. Bien consciente qu’il ne s’agissait là que d’un premier rendez-vous, Greta ne pouvait cependant pas nier combien Lonnie s’avérait être l’homme idéal. Galant et attentionné, avec un physique qui lui convenait tout à fait. « Très bien maintenant que tu es là. » Ses mots la faisaient sourire, voire rougir, et son comportement ne pouvait tout simplement pas la laisser indifférente. Peut-être était-il un très bon acteur mais de ce que pouvait voir Greta, Lonnie semblait simplement être gentil et sincère et elle espérait ne pas se tromper. « Eh bien je suis contente d’avoir cet effet sur un homme ! » Et ces papillons qui commençaient doucement à battre des ailes. Montant dans la voiture, Greta ne pouvait plus faire retomber ce sourire. « C'est une surprise mademoiselle Jones. » Visiblement, l’auteure n’aurait pas tout de suite le privilège de savoir où le policier l’emmenait mais elle avait une petite idée grâce à ce qu’avait proposé Lonnie au premier rendez-vous. « Tu m’as promis une superbe vue en tout cas, et un truc illégal. J’espère ne pas être déçue, sinon je serai obligée de te dénoncer ! » Évidemment, la blonde n’était pas sérieuse et se surprit à chantonner les chansons qui passaient dans la voiture de Lonnie, visiblement bien plus à l’aise qu’elle ne l’avait été. Puis, le rouge aux joues était revenu à cause d’un compliment banal. « Tu es très jolie, comme toujours. » Silencieuse, Greta s’était contentée de se tourner vers le conducteur avec un sourire timide, qu’elle n’était pas sûr qu’il puisse déceler tant il était concentré sur la route. La jeune femme s’était d’ailleurs retenue de se moquer gentiment du policier qui avait prit le temps de régler ses rétros et faire l’ensemble de ses vérifications ce qu’à peu près 99,99% des gens cessait de faire après l’obtention du permis. Déformation professionnelle visiblement. « J'espère qu'ils n'ont pas changé le code d'accès récemment sinon tout mon plan tombe à l'eau. » « J’espère aussi, ça serait dommage que notre histoire s’arrête ici, tout ça à cause d’un stupide code non ? » Greta prenait un malin plaisir à taquiner le jeune homme et elle se persuadait qu’après plusieurs rendez-vous de ce style, ils se feraient rire mutuellement en se chamaillant. Quoi de plus important dans une relation ? « Bon, comme ça on dirait le début d'un film d'horreur mais je te promets que personne va venir pour nous tuer. » Cette remarque aurait pu la faire rire si elle ne lui rappelait pas étrangement une certaine soirée avec une certaine Maze. Les deux amies avaient elles aussi blaguer sur le fait d’être dans un film d’horreur avant d’ensuite se retrouver poursuivie et avoir la peur de leur vie. Certes, ce n’était finalement que quelqu’un qui souhaitait leur indiquer la sortie de la forêt dans laquelle elle s’était perdues mais tout de même, le souvenir restait douloureux. Puis naturellement et comme pour se livrer un peu plus à Lonnie et pour détendre l’atmosphère, Greta avait décidé de parler d’une de ses anecdotes. « La dernière fois que j’ai dis avoir l’impression d’être dans un film d’horreur, la minute d’après j’étais poursuivie alors on va pas commencer sur ce terrain… Bon, ok, c’était quelqu’un qui nous aidait ma pote et moi à sortir de la forêt mais quand même, j’ai eu la peur de ma vie… » Sans aucune certitude d’intérésser le jeune homme, Greta avait tout de même choisi de commencer à discuter de tout et de rien alors qu’elle n’avait pas encore découvert la surprise de Lonnie. Après tout, faire connaissance était important et Greta trouvait important de pouvoir se confier sur n’importe quel sujet avec un - potentiel - petit-ami. Rien n'était fait et peut-être s’emballait-elle un peu trop mais elle était sûre d’une chose, Lonnie apparaissait de plus en plus comme l’homme idéal. « C'est une ancienne usine militaire mais personne ne s'en sert jamais, elle cache la meilleure vue de toute la ville. » « Si ton but était que je tombe amoureuse je crois que tu es presque arrivé à tes fins ! » Insistant sur le presque et éclatant de rire à la fin de sa phrase, Greta s’était appuyé légèrement sur le bras de Lonnie comme pour gentiment le bousculer. L’auteure n’hésitait plus et devenait de plus en plus spontanée, réalisant certainement que les douleurs du passé n’étaient pas faites pour se répéter et qu’elle aussi avait le droit de vivre ce genre de moments. Ce soir et devant la vue imprenable que lui offrait Lonnie, sa seule option était d’enfin s’autoriser à s’abandonner. « Tout est parfait, j’ai aucune excuse pour me sauver, mince… » Les petits piques suivies de coups d’épaule permettait un très léger rapprochement physique et Greta s’autorisait déjà à un peu plus de proximité avec le policier avec qui elle se sentait forcément en sécurité. « Et maintenant qu’on a cette superbe vue, Monsieur le policier ? D’autres surprises ? » Elle en était persuadée, ce n’était pas fini car Lonnie lui-même semblait être rempli de surprises.
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Dans la liste des choses qu'il ne voulait pas voir arriver ce soir se tenait en première place une soirée aux urgences à tenir la main de l'autre en espérant qu'il se réveil un jour. C'est pourquoi Lonnie conduisait avec la plus grande prudence, chose qui avait haussé un sourire sur les lèvres de la blonde mais qu'il prenait avec le plus grand des sérieux. Avançant dans le trafic de la ville à l'allure d'une grand-mère ayant perdu ses lunettes de vues Lonnie s'était quand même osé à un compliment envers Greta dont les joues rosies étaient un bon indicateur du plaisir qu'ils avaient à se retrouver tout les deux. « Eh bien je suis contente d’avoir cet effet sur un homme ! » Les yeux sur la route mais l'esprit occupé par le déroulement de la soirée (dans sa tête tout se devait d'être parfait) le policier avait, à son tour, senti ses pommettes se teindre d'un rose pâle qui laissait imaginer l'état dans lequel il se trouvait, anxieux mais à la fois désireux de bien faire afin de séduire Greta une bonne fois pour toute. « Tu m’as promis une superbe vue en tout cas, et un truc illégal. J’espère ne pas être déçue, sinon je serai obligée de te dénoncer ! » Détournant son regard, un court instant, de la route qui s'étendait devant lui Lonnie avait plongé dans les yeux de l'auteure en affichant un sourire joueur. « Et tu apprendra que je tiens toujours mes promesses ! Tu aura la vue et le truc illégal est déjà fait puisque je t'emmène sur un terrain interdit au public. » Il avait reporté son attention sur la route alors que la voiture parcourait les derniers mètres qui les séparaient de l'endroit rêvé pour passer une excellente soirée. « Si on se fait prendre je n'aurai qu'à sortir mon badge en prétextant d'avoir arrêté... J'ai même apporté les menottes. » Lonnie se montrait de plus en plus en aventureux, désireux même, et avait continué de fixer la route avec un fin sourire sur les lèvres en s'imaginant le visage souriant de la blonde. Il avait garé le véhicule sur un coin d'herbe à l'écart de la route principale, à moitié dissimulée sous des arbres la voiture ferait office de porte de sortie si jamais ils se faisaient prendre à traîner tard le soir dans des endroits interdits (du moins si il arrivait à la démarrer en vitesse sous le coup de l'adrénaline). Tâtonnant dans l'obscurité à la recherche du boîtier d'accès Lonnie avait retenu son souffle en espérant ne pas entendre de son accusateur qui le forcerait à repenser son plan de A à Z. « J’espère aussi, ça serait dommage que notre histoire s’arrête ici, tout ça à cause d’un stupide code non ? » Piégé dans un mauvais remake de mission impossible, la pression de Greta sur les épaules et le gouttes de sueur s'étirant le long de sa nuque, Lonnie avait appuyé en tremblant sur les touches du clavier et prier pour que la petite lumière passe au vert sous ses yeux. Et quand la délivrance sonna, sous la forme d'un bip court, le policier ferma les yeux un instant pour remercier le seigneur d'avoir si doucement posé sa main sur son épaule pour lui dire "vas en paix mon fils". « Et bien on dirait que tu vas devoir me supporter encore un peu. » Il avait haussé un sourire ainsi que les sourcils en ouvrant la petite porte grillagée devant lui pour laisser passer la jeune femme en premier (si jamais quelqu'un les attendais au tournant). « La dernière fois que j’ai dis avoir l’impression d’être dans un film d’horreur, la minute d’après j’étais poursuivie alors on va pas commencer sur ce terrain… Bon, ok, c’était quelqu’un qui nous aidait ma pote et moi à sortir de la forêt mais quand même, j’ai eu la peur de ma vie… » S'arrêtant quelques mètres derrière Greta le policier avait pris cet air inquiet que sa mère abordait elle aussi, celui qui témoigne dans l'anxiété du jeune homme de savoir que l'auteure avait du affronter une situation pareille, mais par la même occasion il ne pouvait retenir un rire fin qui s'échappa d'entre ses lèvres. « Ça c'est une histoire que je veux entendre. » Lonnie était passé devant la blonde afin d'ouvrir la voie vers cette magnifique vue qui les attendait, sage et silencieuse (tout ce qu'il avait prévu). « Si ton but était que je tombe amoureuse je crois que tu es presque arrivé à tes fins ! Tout est parfait, j’ai aucune excuse pour me sauver, mince…» En réponse au sourire de Greta le policier n'avait à offrir que le sien, immense et sincère alors qu'il laissait la blonde s'appuyer contre lui quelques secondes, assez du moins pour le laisser penser au futur de cette soirée. « Et encore t'as rien vu. J'ai prévu l'artillerie lourde pour que tu sois folle de moi. » Blagueur mais rougissant Lonnie avait fait glisser le panier et la couverture de ses mains afin de les installer par terre (scène grotesque qu'il avait piqué dans un film). « Et maintenant qu’on a cette superbe vue, Monsieur le policier ? D’autres surprises ? » Invitant la jeune femme à s'asseoir sur le plaid tendu d'un geste de la main Lonnie l'avait suivi quelques secondes plus tard. La main dans la panier il avait trifouillé à la recherche de cette maudite bouteille qu'il avait mis tant de temps à choisir dans l'après-midi. « Je suis un homme plein de ressource mais j'avoue que le choix du vin n'est pas mon fort alors j'ai fait un tirage au sort et c'est celle-ci qui a gagnée. » Découvrant la bouteille de blanc ainsi que deux verres en parfait état (ça avait été un des points anxiogènes du policier durant le trajet en voiture) Lonnie avait servi les premières verres et disposé devant eux un assortiment de cookies et de fruits (mal) découpés. « Bon, je suis pas non plus le meilleur chef de la terre mais c'est ma mère qui m'a donné la recette des gâteaux alors pour pas la vexer il faudra que tu fasses semblant d'aimer. » Parler de sa mère n'était pas chose aisée pour le jeune homme, mais quand il plongeai ses yeux dans ceux Greta il avait l'impression de pouvoir tout lui dire. « A notre deuxième rendez-vous. » Lonnie avait levé son verre, le sourire aux lèvres et l'impression d'être enfin capable de se confier à quelqu'un.
Lonnie était la définition de ce qui rendait les relations homme/femme intéressante. Aucun faux pas, prévenant, attentionné et juste ce qu’il fallait de timidité. Une timidité qui ne lui empêchait pas d’être lui-même, de se livrer et de plaisanter avec Greta. Non, une timidité subtile qui ne faisait que le faire rougir, bafouiller certaines fois et développer tout un tas d’autres petites manies qui ne trompaient pas : il était nerveux. Pourtant, cet ensemble n’avait pas fini de charmer l’auteure. « Et tu apprendra que je tiens toujours mes promesses ! Tu aura la vue et le truc illégal est déjà fait puisque je t'emmène sur un terrain interdit au public. » Greta n’avait pas répondu, se contentant de tourner ce même sourire radieux vers Lonnie pour qu’il, elle l’espère, remarque comme elle appréciait ce qu’il venait de dire. Si elle n’avait été réellement déçue qu’une unique fois par un homme, n’ayant plus laissé la place à quiconque depuis, cela l’avait marqué et la jeune femme appréciait d’entendre de telles paroles. Encore une fois, il avait tout bon. « Si on se fait prendre je n'aurai qu'à sortir mon badge en prétextant d'avoir arrêté... J'ai même apporté les menottes. » « Je vais vraiment finir par croire que t’as un soucis avec moi avec toutes ces arrestations ! T’es sûr que t’es pas un agent sous couverture qui essaye de me démasquer ou un truc du genre ? Bon ok je suis blanche comme neige mais bon ! » Greta s’amusait avec ce jeu du chat et de la souris, Lonnie prenant visiblement à présent un malin plaisir à avoir arrêté la jeune femme à l’époque, souhaitant maintenant réitérer l’opération s’ils venaient à se faire prendre. Tout cela avait un côté excitant et Greta peinait à se rappeler la dernière fois où elle avait fait quelque chose d’aussi dingue. Elle se sentait comme une adolescente qui filait avec son petit ami sur le terrain de football après le match. Cette histoire de menottes devenait de plus en plus récurrente et à force de l’évoquer, Greta développait des pensées assez déplacées envers celui qu’elle avait tout juste rencontré. Savait-il seulement l’effet qu’il provoquait sur elle ? Greta était persuadée qu’il n’en avait aucune idée et cela rendait le tout encore plus spécial. Il avait le soucis du détail et il était évident que le jeune homme voulait que tout soit parfait et Greta se sentait déjà très flattée par tant d’attentions. Alors que la voiture s’était arrêtée sur le côté, c’est non sans difficulté que Greta s’était extirpée de la voiture, essayant à l’aide de la main tendue de Lonnie, de ne pas laisser ses talons s’enfoncer dans l’herbe. « Si tu me ruines mes chaussures tu vas perdre des points attention… » Greta avait fait une moue vers Lonnie, qui avait oublié à sa plus grande surprise ce détail et ne s’était pas garé dans l’endroit le plus pratique. Pourtant elle avait compris : il ne voulait pas qu’on les repère. En effet, Greta comptait bien profiter de cette soirée sans être dérangée. La réplique qu’elle avait lancée quand ils s’étaient retrouvés devant la grille avait rendu Lonnie encore plus nerveux et la jeune femme riait discrètement, quelques pas derrière lui. « Mince, je n’ai même pas eu le temps de me sauver en courant en plus… » Les deux se taquinaient de plus en plus et tout devenait toujours de plus en plus simple au fur et à mesure que les minutes passées ensemble s’écoulaient. « Ça c'est une histoire que je veux entendre. » « T’inquiètes pas ça s’est bien terminé… On a cru être poursuivies parce que la forêt la nuit c’est assez flippant mais en fait c’était un espagnol qui voulait nous dire qu’on s’était trompées de chemin… On est sorties après ça. » Greta riait doucement en racontant l’histoire se remémorant cette folle soirée avec Maze qui la tuerait probablement de ne pas avoir été mise au courant dans la minute de cette rencontre avec Lonnie. Mais pour le moment, Greta voulait garder tout cela secret, rien que pour elle et lui, comme pour se protéger et d’empêcher que ça ne tourne mal. « Et toi alors, t’as fait quoi de fou dans ta vie à part entrer par effraction dans un bâtiment pour… » Le souffle coupé par la vue qui s’était dessinée devant elle alors qu’elle discutait tranquillement, Greta avait terminé son bout de phrase en fixant l’horizon. « offrir la plus belle vue de Brisbane à une fille que tu arrêtais quelques mois auparavant ? » D’une bouche-bée Greta était passée à un petit rire, finissant encore sa phrase sur un ton plus léger. « J’ai l’impression d’être dans un film, t’es sûr que je vais pas me rendre compte à la fin que tu emmènes une fille différente ici chaque week-end ? C’est comme ça dans les films non ? » Peut-être voulait-elle éviter de ne sombrer trop vite mais Greta tournait tout à l’humour, incapable de réellement mettre de mots sur ce que Lonnie accomplissait pour elle. Elle décida finalement de se tourner vers lui pour le regarder un peu plus en détails, à la lumière du soir. Si elle le trouvait déjà beau, chacune de ses actions augmentait ce ressenti. « Et encore t'as rien vu. J'ai prévu l'artillerie lourde pour que tu sois folle de moi. » Ce n’était visiblement pas fini et en s’asseyant sur le plaid après avoir demandé ce qui suivait, Greta n’avait pas été déçue. Du vin blanc et des sucreries, son coeur ne valait pas plus cher que cela. « Je suis un homme plein de ressource mais j'avoue que le choix du vin n'est pas mon fort alors j'ai fait un tirage au sort et c'est celle-ci qui a gagnée. » « Mais j’adore le vin blanc, cette bouteille est parfaite ! Si t’étais un ami je t’aurais sauté dessus et serré dans mes bras pour tant de perfection mais vu les circonstances de ce rendez-vous ce serait sûrement mal venu … » Greta n’oserait pas, le dire était simple, agir bien plus difficile. Elle n’avait pas réussi à contrôler sa parole et un rire nerveux s’était enfui de ses lèvres après ce qu’elle venait de dire. Parler des circonstances de leur rendez-vous comme plus qu’une simple amitié fixait les choses et même s’il était évident que ceux-là ne sortaient pas vraiment en tout bien tout honneur, la ligne avait été franchie. Sa façon de se remettre en question, de toujours se demander si ce qu’il faisait était assez bien donnait l’impression à Greta d’être une vraie princesse ou, au moins, une femme qui en valait la peine. Quelque chose qu’elle n’avait jamais vraiment ressenti auparavant. « Bon, je suis pas non plus le meilleur chef de la terre mais c'est ma mère qui m'a donné la recette des gâteaux alors pour pas la vexer il faudra que tu fasses semblant d'aimer. » « Et en plus t’es drôle ! Tu peux me citer un de tes défauts s'il te plait ? Je commence à me poser des questions... Et tu sais, malgré ce corps de rêve je résiste pas aux gâteaux ! Tu remercieras ta mère de ma part, d’accord ? » Greta riait franchement devant sa remarque sans réaliser qu’elle venait là de peut-être toucher une corde sensible. Croquant dans son cookie et levant son verre, elle le frappa contre celui de Lonnie en le fixant dans les yeux pour seule réponse, les siens brillants devant une si belle scène.
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Le second rendez-vous avait été planifié à la moindre secondes, et de tous les coups du sort qui pouvaient leur tomber sur le coin du nez Lonnie avait prévu une solution à chaque fois en emportant dans son sac assez de plaid, de vin, de gâteaux et de pompe anti venin pour prévenir à toutes les catastrophes qui pouvaient les empêcher de mener cette date à bien. Il fallait que tout soit parfait pour que Greta ne puisse plus penser à autre chose qu'à lui, c'était sans doute égoïste et mal réfléchie mais c'était la seule chose dont le policier se souciait pour le moment, et même si les plans de tables pour le mariage n'étaient pas encore l'affaire du jour Lonnie se voulait d'être parfait pour la jeune femme. Dans la voiture, les mains sur le volant mais les pensées occupées par les détails de la soirée qui auraient pu lui échapper le Hartwell n'avait cependant pas oublier de complimenter l'auteure sur sa tenue et sa beauté naturelle qui lui faisait toujours tourner la tête. « Je vais vraiment finir par croire que t’as un soucis avec moi avec toutes ces arrestations ! T’es sûr que t’es pas un agent sous couverture qui essaye de me démasquer ou un truc du genre ? Bon ok je suis blanche comme neige mais bon ! » Il avait haussé un sourire sur ses lèvres, le premier d'une longue série, avant de garer la voiture dans un endroit calme qui n'attirerait pas l'attention des passants. « Ou alors je te donne la preuve que je peux faire un parfait garde du corps si jamais un de tes fans se transforme en psychopathe. » Sans plus attendre, impatient de démarrer la soirée et d'être le témoin du sourire de la blonde lorsqu'elle découvrirait la vue qui les attendait, Lonnie avait fait le tour de la voiture pour lui ouvrir la porte et lui tendre son bras afin qu'elle ne s'enfonce pas dans la terre. « Si tu me ruines mes chaussures tu vas perdre des points attention… » Le petit détail auquel il n'avait pas pensé et qui tirait sur ses lèvres une moue désolée alors qu'il guidait Greta hors de la voiture. « Je te portes dans mes bras si tu veux. » Sous le ton de la blague se cachait une attention qu'il n'aurait pas hésité à exécuter si la blonde l'avait désiré, mais elle était sorti de la voiture comme une grande alors que le policier battait déjà les pieds d'impatience devant la grille qui les séparait du lieu si précisément choisi. Planté devant la grille, la sueur pour compagnie malsaine, Lonnie avait tendu l'oreille aux paroles de la jeune femme et à cette histoire de d'escapade en forêt qui avait failli se terminer en film d'horreur, se montrant même un peu inquiet. « T’inquiètes pas ça s’est bien terminé… On a cru être poursuivies parce que la forêt la nuit c’est assez flippant mais en fait c’était un espagnol qui voulait nous dire qu’on s’était trompées de chemin… On est sorties après ça. » Que l'auteure avait répondu comme pour faire taire les tracas du policier qui avait soupiré de soulagement et pour l'ouverture de la porte et pour la fin de l'histoire de la blonde. « J'ai le droit de me demander ce que vous étiez en train de faire dans une forêt la nuit ? » Le sourire aux lèvres Lonnie avait arqué un sourcil tout en faisant passer Greta devant lui pour qu'elle soit la première à tomber sur la vue. « Et toi alors, t’as fait quoi de fou dans ta vie à part entrer par effraction dans un bâtiment pour… » La phrase était restée en suspens alors que le policier, éloigné de quelques pas et marquant sur son visage un sourire satisfait, se contentait de fixer le visage illuminé de la belle qui lui donnait des frissons. « ...offrir la plus belle vue de Brisbane à une fille que tu arrêtais quelques mois auparavant ? » Veni, vidi, et peut-être vici si la soirée continuait sur cette fantastique lancée. Modeste mais joueur Lonnie avait fait quelques pas en direction de Greta afin d'installer tout le nécessaire avant de lui lancer un regard conquérant. « Disons que ce que je fais là est en haut du classement des choses folles que j'ai fait dans ma vie. Mais ton sourire, là, maintenant, ça vaut bien tous les dangers. » Derrière sa petite taille et son air gentillet le policier avait longtemps caché de cette facette de sa personnalité, simplement parce qu'il n'avait jamais eu l'occasion de la dévoiler à qui que ce soit, mais il voulait que Greta sache à quel point cette soirée se devait d'être parfait et à quel point elle lui faisait de l'effet. « J’ai l’impression d’être dans un film, t’es sûr que je vais pas me rendre compte à la fin que tu emmènes une fille différente ici chaque week-end ? C’est comme ça dans les films non ? » Le Hartwell avait laissé échapper un rire fin avant de prendre place sur plaid et de sortir de son sac les différentes options de la soirée, à commencer par le vin et les gâteaux qu'il s'était évertué à faire quitte à mettre le feu à la cuisine. « Je pourrai jouer sur la corde sensible et dire que tu as raison mais tu es bien la première à voir cet endroit. » Les minces expériences amoureuses qu'il avait eu au court de sa vie n'avaient pas assez durées pour qu'il réussisse à se construire une attitude de dragueur, et il préférait tout de même jouer la carte de la sincérité quitte à voir la blonde s'enfuir devant son manque d'expérience. « Mais j’adore le vin blanc, cette bouteille est parfaite ! Si t’étais un ami je t’aurais sauté dessus et serré dans mes bras pour tant de perfection mais vu les circonstances de ce rendez-vous ce serait sûrement mal venu … » Le rose sur les joues, le retour. Lonnie avait beau essayé de sa cacher dans l'obscurité il ne fallait pas être devin pour comprendre qu'il rougissait si fort qu'il illuminait à lui seul l'endroit. Avalant sa salive et raclant sa gorge afin de trouver une réponse adéquate aux paroles appuyés de la jeune femme le policier fixa son regard sur l'horizon pour seule défense. « Alors j'ai même pas le droit à un câlin ? Je serais presque jaloux de tes amis. » Il ponctua sa phrase d'un sourire avant d'ouvrir la bouteille de vin, non sans mal, et de servir les deux verres qui allaient les accompagner tout le reste de la soirée. « Et en plus t’es drôle ! Tu peux me citer un de tes défauts s'il te plait ? Je commence à me poser des questions... Et tu sais, malgré ce corps de rêve je résiste pas aux gâteaux ! Tu remercieras ta mère de ma part, d’accord ? » Il pouvait déjà l'imaginer sautiller sur sa chaise lorsqu'il évoquerait la présence de Greta dans sa vie, et il savait que sa mère ne pourrait se retenir de lui demander tous les détails de cette relation naissante qu'il appréciait de plus en plus. « Un seul défaut ? J'en ai des tas, à commencer par mon boulot qui, à lui tout seul et un plutôt gros défaut. » Parce qu'il ne savait jamais de quoi demain était fait ni si les enquêtes allaient le mener vers la gloire ou le trépas. Mais la question n'était pas à se poser lorsqu'on passait ses journées à gratter du papier. Le véritable défaut de ce boulot était l'absence qui rythmait les journées de Lonnie qui n'était pas un mur solide sur lequel construire une relation. « Et puis je suis plutôt impatient aussi... J'ai déjà envie de savoir où va nous mener ce rendez-vous et si cette vue arrivera à faire pencher la balance en ma faveur. » Leur épaules s’effleurant, la proximité de la blonde et la simple brise qui dictait l'arrivée d'une nuit calme était tout autant de facteurs qui rendaient cette soirée parfaite, ne manquait plus que la conclusion finale, et Lonnie se donnait un mal fou pour rassembler tout le courage qu'il avait pour enfin exprimer toute l'affection qu'il ressentait envers la blonde.
Ce rendez-vous était le scénario parfait et Greta avait l’impression qu’enfin cela serait suffisant pour lui faire oublier son histoire vieille de dix années, une étape qu’elle aurait dû franchir depuis bien longtemps déjà. Si la souffrance n’était plus là, si elle souhaitait toujours une relation parfaite, la blonde n’avait pour autant jamais franchi le pas et restait focalisée sur cet échec. Pourtant, ce soir, rien de tout cela ne lui frôlait l’esprit, bien trop envahi par Lonnie. Celui-ci méritait toute son attention et lui donnait envie d’y croire. Dans les yeux du jeune homme, Greta se sentait importante et l’entendre évoquer ses fans confirmait cette affirmation. « Ou alors je te donne la preuve que je peux faire un parfait garde du corps si jamais un de tes fans se transforme en psychopathe. » Lonnie ne ressemblait pas forcément à l’idée que l’on se fait d’un garde du corps mais dans certains de ses gestes il dégageait quelque chose de rassurant et il était sûr qu’il pouvait être autoritaire et capable de se défendre quand son métier le lui demandait. Une idée qui faisait sourire une nouvelle fois l’auteure. « Mes fans sont tous restés en Angleterre, pas d’inquiétude… Et fan est un bien grand mot ! » Face à la vue impressionnante, Greta avait mimé des guillemets avec ses doigts en parlant de fan. C’était plutôt des lecteurs, la jeune femme était loin de se considérer comme une célébrité. Debout et scrutant l’horizon, Greta avait noté la façon dont Lonnie lui avait laissé le privilège de voir la vue en premier, une attention délicate même si lui l’avait déjà vu auparavant. « J'ai le droit de me demander ce que vous étiez en train de faire dans une forêt la nuit ? » La conversation était de nouveau retombée, prenant un ton un peu plus léger. Le ton était souvent à l’humour mais ici la question avait un peu désemparée Greta. Comment expliquer à Lonnie qu’elle était toujours un peu folle en présence de sa meilleure amie ? « C’est la faute d’une amie qui a toujours des idées un peu folle… On a voulu se balader ça a trainé et la nuit est tombée sans qu’on soit sorties… » Légèrement gênée de raconter cette histoire, ne voulant pas se donner l’air trop enfantin devant cet homme qu’elle convoitait, Greta avait parlé rapidement sans lui faire face. Se rappelant d’éviter d’évoquer des situations du genre pour rester digne devant Lonnie, Greta continuait à boire ses paroles. Peut-être qu’amener l’auteure ici montrait que lui aussi avait également une touche de folie. « Disons que ce que je fais là est en haut du classement des choses folles que j'ai fait dans ma vie. Mais ton sourire, là, maintenant, ça vaut bien tous les dangers. » Ses joues s’étaient enflammées et Greta était satisfaite de voir que l’obscurité qui était peu à peu tombée empêchait de rendre cela trop visible. Plus la soirée avançait, plus les deux se rapprochaient et une réelle connexion se faisait sentir. Il était difficile d’imaginer qu’un homme soit capable de tant de chose pour une femme, pour elle. Greta avait répondu par un silence mais avait lancé un sourire à Lonnie avant de lui demander si ce qu’il avait préparé était spécialement pour elle ou si c’était habituel. « Je pourrai jouer sur la corde sensible et dire que tu as raison mais tu es bien la première à voir cet endroit. » « Et pourquoi tant d’honneur alors, M. Hartwell ? » Greta lui lançait une perche mais espérait encore profiter des premiers instants, ne pas voir tout aller trop vite. Elle savourait le moment. « Alors j'ai même pas le droit à un câlin ? Je serais presque jaloux de tes amis. » Lonnie ouvrait à son tour tout un tas de possibilités et il était difficile de résister à ses appels. Se rapprochant légèrement du jeune homme qui était encore un inconnu il y’a quelques jours, Greta avait passé son bras derrière son dos et appuyé sa tête sur son épaule. L’auteure était restée ainsi quelques secondes avant de se redresser, se focalisant sur la vue, un peu intimidée par ce qu’elle venait de faire. « Un seul défaut ? J'en ai des tas, à commencer par mon boulot qui, à lui tout seul et un plutôt gros défaut. » « C’est comment niveau horaires ? T’es souvent absent ? » Si Greta s’intéressait au travail de Lonnie, c’était également car elle s’imaginait une vie à deux. Passant ses journées à écrire, la blonde était souvent chez elle et elle s’inquiétait que le jeune homme ait des horaires compatibles. Secouant la tête en réalisant que ses pensées l’emmenaient déjà bien plus loin que ce rendez-vous, elle se concentra à nouveau sur la discussion. « Et puis je suis plutôt impatient aussi... J'ai déjà envie de savoir où va nous mener ce rendez-vous et si cette vue arrivera à faire pencher la balance en ma faveur. » « Tu doutes encore, vraiment ? » Tournant ses yeux bleus vers le jeune homme et levant son verre de vin, Greta avait trinqué avec lui à ce moment précis, comme lui montrant qu’elle trinquait à une soirée plus que réussie.
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Se tenir là avec Greta prouvait que le policier était capable de penser à autre chose que le boulot, que les dossiers s'entassant sur le bureau et les efforts qu'il faisait pour prouver aux autres qu'il en valait la peine. Il avait suivi les bons conseils d'un ami qui lui avait fortement conseillé de penser à autre chose et de s'aérer l'esprit afin de ne pas se faire bouffer par un boulot dévorant et parfois sordide. Lonnie se sentait l'âme d'un chevalier servant qui ferait tout pour sa belle, et si un dragon faisait une apparition magique (et inquiétante) devant eux le policier l'aurait sûrement pourfendue pour prouver son affection. « Mes fans sont tous restés en Angleterre, pas d’inquiétude… Et fan est un bien grand mot ! » Le policier avait haussé un sourire avant d'amorcer les premiers pas vers le lieu propre au rendez-vous qui allait, ce soir, lui offrir la possibilité de faire complètement craquer la jeune femme. « Du moment qu'ils ne se la jouent pas fan excessifs et qu'ils te suivent partout... » Lonnie avait haussé un sourcil, feintant l'inquiétude afin de jouer avec Greta qui semblait avoir déjà eu son quota de peur quelques temps plus tôt d'après cette histoire de soirée en forêt qui avait bien fait rire le policier. « C’est la faute d’une amie qui a toujours des idées un peu folle… On a voulu se balader ça a trainé et la nuit est tombée sans qu’on soit sorties… » Elle lui avait tourné le dos, plus concentrée sur la vue que sur l'histoire qu'elle ne semblait pas vouloir raconter, et Lonnie n'avait pas jugé important d'enfoncer un peu plus le clou avec la blonde, préférant de loin la laisser dévorer complètement la vue qui s'offrait à eux et qui était un atout majeur dans le jeu, si faible, du policier. Malgré l'obscurité qui avait enveloppée la ville Lonnie avait deviné le rouge sur les joues de Greta alors qu'il tentait, une fois de plus, la carte du prince charmant. Mais c'était pas forcé, pas joué, c'était le cœur qui parlait pour elle alors que la vision de la blonde lui était apparue comme la plus belle des récompenses. Il ne voulait plus rien dire, plus rien faire, seule Greta et son sourire comptait à ce moment précis. C'était peut-être idiot de se tenir là dans bouger mais le policier ne trouvait pas d'autre réponses au sourire de la jeune femme. « Et pourquoi tant d’honneur alors, M. Hartwell ? » Lonnie, jusque là perdu dans des pensées amourachées, avait haussé un nouveau sourire en même temps que ses épaules. « Parce que tu mérites quelque chose de spécial. » Pour seule réponse, les yeux scintillants d'un sentiment qu'il n'avait que très peu connu et qui rendait ses mains moites d'impatience. « Je voulais que ça soit parfait. » La pari était sans doute gagné mais le policier avait encore du mal à croire que la blonde avait acceptée un deuxième rendez-vous avec lui. Lui si empoté, si timide qu'il n'attirait que les tapes sur l'épaule et les "t'es vraiment un super ami" auquel il souriait timidement pour recouvrir une plaie ouverte. Quand Greta s'était approché de lui et avait passé un bras derrière son dos puis déposée sa tête contre son épaule Lonnie avait saisi l'instant au vol sans insister. Loin de lui l'envie de de brusquer les choses, de s'emporter trop vite et de tout faire foirer. Alors il s'était contenté de fermer les yeux un instant pour savourer le bonheur. « C’est comment niveau horaires ? T’es souvent absent ? » Un long soupir s'échappa d'entre les lèvres du policier alors que deux solutions s'offraient à lui. Petit un, mentir et s'en tenir à un "oh non ça va, c'est pas trop prenant" qui sonnerait sûrement faux aux oreilles de la blonde. Petit deux, se contenter de la vérité quitte à la décevoir. Homme de sincérité qui n'aimait pas mentir à tout va Lonnie avait pris une longue inspiration. « Il y a des jours où se sont des horaires de bureau lambda, je suis à la maison pour 17h. Et d'autres où les dossiers sont trop importants pour que je quitte le bureau sans avoir fait tout mon possible. » Bien conscient que cette réponse n'était pas forcément la bonne, même si elle était vraie, le policier avait souris timidement en fixant Greta dans les yeux. « Mais un très bon ami m'a conseillé de faire la part des choses entre vie privée et vie professionnelle. L'un n'allant pas sans l'autre si on veut pas devenir fou. » Un nouveau sourire alors que la vue les engloutissait complètement, leur offrant un spectacle de lumières et de couleurs qui marqueraient leur esprit. Alors il avait parlé d'autre chose, faisant mine de s'inquiéter encore de savoir si il lui plaisait. « Tu doutes encore, vraiment ? » Greta avait cognée son verre contre celui du policer, lui offrant un nouveau regard dont il ne pouvait déjà plus se passer. « Plus vraiment non. » Comme un réponse, un sourire moins timide sur les lèvres. « Même si je ne veux pas brusquer les choses ... » Il avait pris une grande inspiration, presque trop profonde pour ses poumons. « Tu me plait vraiment beaucoup Greta. » Ne quittant pas le regard de la blonde Lonnie avait simplement affiché un sourire avant de prendre une gorgée de son verre, courage liquide qui lui rendrait peut-être moins "pied dans le plat".
Jamais elle n’aurait cru que ce genre de moments, que ce semblant de belle histoire serait de nouveau possible. Après Charlie, alors qu’elle n’était encore qu’une adolescente, quelque chose s’était brisée dans le coeur de l’auteure. Greta n’avait plus été la même, portant toujours quelque part au fond d’elle ce sentiment de déchirure, rêvant de retrouver le grand amour sans s’autoriser à croire que cela était possible. Ce soir, enfin, tout semblait possible. Devant cette vue, accompagné d’un homme qui l’avait fait chavirer en si peu de temps, elle se sentait invincible et chacune de ses paroles faisait briller un peu plus les yeux de la jolie blonde - bien plus jolie maintenant qu’elle s’était libérée de ce poids. « Du moment qu'ils ne se la jouent pas fan excessifs et qu'ils te suivent partout... » Il était si tendre dans chacune de ses paroles et rien qu’en l’écoutant Greta savait qu’il se donnait déjà pour mission de la protéger et d’être là pour elle. Plus le temps passait, plus la jeune femme se liquéfiait, déjà amoureuse de ce qui était en train de naître en elle, de ce qu’elle commençait à ressentir. « Serais-tu jaloux ? Ou aurais-tu juste peur qu’on m’égratigne ? » Greta avait lancé un léger rire en direction de Lonnie. « Non tu sais, je suis auteure, pas chanteuse ou actrice. Les fans sont plutôt calmes ! » C’était vrai, ses lecteurs n’étaient pas le genre à vouloir à tout prix lui frôler la main ou lui faire des calins. Ils étaient plus du genre à lui dire combien son histoire les avait aidé, inspiré, en attendant une simple signature. En repensant à cette notoriété Londonienne, Greta souriait, ayant hâte de reproduire ce schéma, ici, seule à Brisbane. Seule ou accompagnée, la deuxième option devenait de plus en plus plausible alors que Lonnie se confiait un peu plus. « Parce que tu mérites quelque chose de spécial. » Son coeur avait manqué un battement, des mots simples qui mis bout à bout donnait un résultat qui rendait la jeune femme totalement rosie de passion. « Je voulais que ça soit parfait. » « Et ça l’est. C’est parfait. Tout est parfait. » Elle aurait pu facilement ajouter que lui-même était parfait. Le couple qu’ils étaient en train de créer et qui se dessinaient devant ce décor de rêve, devant une vue intime de Brisbane était parfait. Greta se sentait déjà heureuse alors que tout était encore à construire. Lonnie ne représentait peut-être pas les standards de beauté habituel mais, à ses yeux, il était l’homme le plus séduisant qu’elle avait rencontré. Elle aimait son physique mais elle aimait également ce qu’il dégageait, sa gentillesse, ses petites attentions et tout ce qu’il était en train de lui apporter. Ce qu’il réveillait en elle. Rêveuse, la tête sur son épaule et respirant son parfum qui contribuait comme chaque détail de la soirée à la faire fondre, elle s’était concentrée pour reprendre le cours d’une conversation normale. « Il y a des jours où se sont des horaires de bureau lambda, je suis à la maison pour 17h. Et d'autres où les dossiers sont trop importants pour que je quitte le bureau sans avoir fait tout mon possible. » Le même soupir que celui qu’il avait lancé s’était échappé des lèvres de Greta. En effet, le jeune homme devait être très pris, mais elle l’était aussi dans un sens. « J’imagine, t’as pas choisi le métier le plus simple… Mais finalement, je suis souvent prise aussi, juste qu’on dirait pas vu que je suis sur mon ordinateur et chez moi. Le métier particulier d’auteure, quoi ! » Greta lui avait souri, contente qu’ils se livrent tous les deux un peu plus. « Mais un très bon ami m'a conseillé de faire la part des choses entre vie privée et vie professionnelle. L'un n'allant pas sans l'autre si on veut pas devenir fou. » Silencieuse, Greta appréciait seulement les mots de Lonnie. Vie privée avait-il dit, cela voulait-il dire que la blonde faisait déjà partie de la sienne ? La suite de la discussion était venue fixer ses doutes et le coeur de l’auteure ne cessait de remuer dans sa poitrine. « Plus vraiment non. Même si je ne veux pas brusquer les choses ... » Normalement posée et ayant la tête sur les épaules, Greta n’avait à ce moment précis qu’une envie, crier à Lonnie de justement brusquer les choses. Elle croyait aveuglement en lui sans réellement savoir pourquoi. Mais au fond d’elle, il était également clair qu’elle prendrait soin de se protéger, pour ne pas souffrir comme elle l’avait fait durant dix années. Ce soir, son cerveau se refusait à être raisonnable. « Tu me plait vraiment beaucoup Greta. » Le coeur s’était arrêté pendant une micro-secondes, sa respiration s’était accélérée et les papillons étaient définitivement en train de voler librement dans son estomac. « Et c’est plus que réciproque, Monsieur Hartwell. » Sa voix avait prononcé ses mots dans un soupir tant la jeune femme était chamboulée par ce qui se passait, quelque chose qu’elle n’avait absolument pas prévu. Fixant Lonnie dans les yeux, elle attendait un retour de sa part.
Spoiler:
je me suis enflammée mais j'ai mis des musiques trop guimauuuuuuves https://www.youtube.com/watch?v=bx1Bh8ZvH84
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Le cœur de Lonnie n'avait jamais vraiment été brisé simplement parce qu'il n'était jamais vraiment tombé amoureux de quelqu'un. Des aventures il en avait eu, des histoires sans lendemain aussi bien qu'il lui soit difficile à admettre, mais c'était la première fois qu'il se sentait aussi bien avec quelqu'un et le sourire niais qu'il affichait sur son visage pouvait en être le témoin. Greta était parfaite en tout points aux yeux du policier et rien ne pourrait lui faire dire le contraire, ni les histoires qu'il aurait bien pu entendre sur la blonde ni les rumeurs qui pouvaient lui courir après. Lonnie, bien loin de tout les potins que pouvaient abriter le monde des célébrités, avait haussé un sourire aux paroles de la jeune femme qui soumettait l'idée d'une jalousie (présente certes, mais qu'il essayait de cacher) naissante. « Serais-tu jaloux ? Ou aurais-tu juste peur qu’on m’égratigne ? » Il avait haussé les épaules en s'approchant d'elle, réduire la distance entre eux et sentir le parfum que la blonde avait choisi pour cette soirée et qui lui faisait déjà tourner la tête. Tout ce qu'elle était, représentait et inspirait n'était que bonheur aux yeux du Hartwell, déjà sous le charme de Greta mais encore trop peureux pour l'admettre. « Jaloux, oui. Mais je sais très bien que tu peux te défendre seul... même si je peux toujours menacer quelqu'un de mon arme si tu le demandes. » Unissant son rire à celui de l'auteure Lonnie avait étalé sur le sol le plaid qui servirait à protéger leur vêtements de l'herbe un peu humide de ce début de mois. Si la vue était le point fort de la soirée le policier avait mis les petits plats dans les grands en sortant la bouteille de vin et les petits gâteaux. « Non tu sais, je suis auteure, pas chanteuse ou actrice. Les fans sont plutôt calmes ! » Il avait répondu par un mouvement de la tête, certain que les fans de la blonde étaient plus calme que ceux des stars de cinéma qui ne pouvaient même plus sortir de chez eux. « Tant mieux, je ne veux pas trop te partager. » Avouant déjà, à demi mots, qu'il était prêt à s'engager dans une relation allant plus loin que cette simple soirée Lonnie venait d'ouvrir la porte à de nouvelles opportunités et il espérait secrètement que Greta avait saisi le sens caché de la phrase. S'inquiétant de savoir si le tableau qui se dressait devant les yeux de la jeune femme était assez convaincant le policier avait soupiré de bonheur à l'entente de sa réponse. « Et ça l’est. C’est parfait. Tout est parfait. » Sourire béa sur les lèvres alors qu'il s'accorde enfin quelques secondes pour souffler un peu, couper la pression qui s'était accumulée depuis des jours dans sa tête, mais quand la blonde avait posée sa tête sur l'épaule solide du Hartwell celui-ci avait du concentrer toute sa force pour ne pas se jeter sur les lèvres de l'auteure afin de mettre un terme au petit jeu, qu'il aimait certes mais qui commençait à le rendre fou. Prenant place sur le plaid et mettant un terme à la tentation la paire avait trinqué leur verres sans un doux bruit avant de lancer la conversation sur le boulot, les horaires et la difficulté de trouver du temps pour soi. « J’imagine, t’as pas choisi le métier le plus simple… Mais finalement, je suis souvent prise aussi, juste qu’on dirait pas vu que je suis sur mon ordinateur et chez moi. Le métier particulier d’auteure, quoi ! » Haussant un sourire sur ses lèvres et acquiesçant aux paroles de la blonde Lonnie avait plongé son regard dans le sien, n'arrivant pas à s'en détacher. « Alors on es tout les deux accros au boulot, c'est parfait ! » Le ton ironique de la voix du flic contredit avec le sourire qu'il affiche. « Mais je comprend, ton travail est important et je présume que tu dois avoir un éditeur qui te pousse un peu dans le dos, non ? » Buvant d'une traire la moitié de son verre afin de paraître plus détendu mais aussi pour arrêter de stresser à propos de la fin de ce rendez-vous Lonnie avait reporté son attention sur la blonde après quelques secondes. « J'ai lu ton livre au fait. Il est vraiment très bien, autobiographique ? » Pas habitué aux bouquins de romances, plutôt aux rapports de police, Lonnie avait pourtant dévoré le livre afin d'être totalement au point pour le rendez-vous. Les doutes du jeune homme avait été balayé par les paroles de la jeune femme et, prenant une grande inspiration, Lonnie avait étalé devant la blonde ses sentiments sans réfléchir, simplement parce qu'il en avait envie, besoin. « Et c’est plus que réciproque, Monsieur Hartwell. » Soupire de soulagement, mains qui tremblent un peu et ce petit chamboulement dans son estomac qui lui indique que les sentiments naissants sont en train de s'accroître. Elle avait prononcé les mots dans un soupir qui avait rendu le tout encore plus beau, encore plus vrai. Avalant sa salive, regroupant son courage avec autant de difficulté qu'il en avait eu pour inviter l'auteur à ce second rendez-vous Lonnie avait hésité une seconde, puis deux, avant de se pencher vers la blonde afin de déposer ses lèvres sur les siennes. Ça avait duré un instant, une éternité aux yeux du jeune homme qui avait passé sa main dans le cou de Greta. Quand il se détache ce n'est que pour afficher un sourire timide mais sincère. « Comme ça c'est fait. » D'une voix calme, alors que le tambourinement dans son cœur se fait de plus en plus intense.
Le vin et les gâteaux permettaient de se donner l’air occupé quand la situation devenait un peu trop gênante pour les deux jeunes gens, essayant tant bien que mal de contrôler leurs émotions. La nuit tombait peu à peu et la lune et les étoiles ajoutaient au romantisme de la situation. « Jaloux, oui. Mais je sais très bien que tu peux te défendre seul... même si je peux toujours menacer quelqu'un de mon arme si tu le demandes. » « Un brin excessif, non ? » Greta avait éclaté de rire en harmonie avec Lonnie. « On va essayer de briser une loi à la fois, t’en penses quoi ? Pour ce soir ce sera rentrer par effraction ici. L’arme on verra plus tard... » Amusée par la réplique de Lonnie et par la situation toute entière, l’auteure n’était définitivement pas habituée à ce genre de scénario. Il était rare de voir des hommes s’impliquer et proposer de telles choses à celle qu’il convoitait. Il n’avait pas hésité une seconde à soigner chaque détail, Greta se rassurait donc peu à peu quant à ce que ressentait le policier. « Tant mieux, je ne veux pas trop te partager. » Les fans inexistants étaient une première source d’inquiétude pour le jeune homme qui devenait de plus en plus audacieux dans ses paroles. La tête posée sur son épaule et profitant de l’instant, Greta ne quittait pas son sourire. « T’as raison, je partage déjà pas mes desserts alors un homme... » L’auteure allait dans son sens, elle acceptait chacune de ses invitations et leur jeu était de plus en plus clair. Pourtant, ils tentaient tout de même d’apprendre à se connaître, malgré cette tension entre eux, ce besoin de mettre un point final à ce jeu de séduction. « Alors on est tout les deux accros au boulot, c'est parfait ! » Greta avait lancé une moue à Lonnie pour montrer qu’elle n’était pas en accord avec ses propos, confirmant l’ironie de cette phrase. « Mais je comprend, ton travail est important et je présume que tu dois avoir un éditeur qui te pousse un peu dans le dos, non ? » « A Londres c’était comme ça mais je suis partie avant le second roman. Maintenant que je suis ici, j’attends le premier rendez-vous avec une éditrice, on verra bien... Je pense que ton travail doit être bien plus contraignant que le mien, non ? » Désireuse d’en connaître plus, Greta avait continué. « D’ailleurs tu as de la famille ici, toi ? » Londonienne, Greta se sentait un peu étrangère dans la grande ville qu’était Brisbane et il était intéressant pour elle de savoir si la famille de son potentiel petit-ami était présente contrairement à la sienne. « J'ai lu ton livre au fait. Il est vraiment très bien, autobiographique ? » L’un après l’autre, Greta et Lonnie se lançaient sur des sujets glissants, sensibles. Greta n’avait pas pu s’empêcher de lancer un léger rire suivi d’un oh étonné à l’idée du policier en train de lire son roman. « Autobiographique… Non, pas vraiment… Enfin j’ai vécu une rupture douloureuse il y’a dix ans maintenant. Ouais, dix ans. Et finalement ce livre c’est un peu le récit de tout ça, ça m’a servi à oublier un peu. Et à écrire une fin un peu plus heureuse. Mais la roue tourne comme on dit, non ? Etre avec toi ici ce soir c’est un peu ma vengeance ! » Ses yeux brillants et son sourire sincère s’étaient posés sur celui qui à chaque coup d’oeil paraissait encore plus séduisant. Greta se livrait sur cette partie de sa vie qu’elle s’efforçait pourtant de toujours bien cacher depuis qu’elle l’avait couchée sur papier. Mais Lonnie avait ce quelque chose qui lui donnait envie de tout dire, de ne pas se retenir. Et c’est ce qu’il avait fait, il ne s’était pas retenu. Ses lèvres s’étaient posées sur les siennes, simplement, délicatement, comme si ce geste avait été reproduit des centaines de fois. Mais c’était le premier, leur premier baiser et Greta avait l’impression que c’était le premier depuis un très long moment. Elle en avait échangés, pour un soir, pour plaisanter ou pour passer le temps. Elle en avait échangés pour tenter de combler sa solitude mais son coeur n’avait jamais ressenti ce qu’elle ressentait ce soir. Greta redécouvrait quelque chose qu’elle avait perdu depuis longtemps, des sentiments qu’elle avait bloqué jusqu’alors. Avec Lonnie, il était impossible de tenter de dissimuler ce qui naissait en elle, c’était présent au fond d’elle et ils avaient démarré quelque chose qu’il serait à présent difficile de stopper. « Comme ça c'est fait. » avait-il lancé, tendant de banaliser son geste, purement par gêne. « Alors comme ça, t’as lu mon livre, hin ? » Cette phrase avait été lancée alors qu’ils se fixaient intensément et s’était finie en un éclat de rire, venu fixer cette complicité qui ne faisait que grandir. Incapable de mettre des mots sur ce qui venait de se passer, elle avait choisi l’humour et avait ensuite nicher son visage dans le cou du jeune homme, essayant de cacher cette gêne encore toute présente en ce début de relation.
Spent 24 hours , I need more hours with you. You spent the weekend getting even. We spent the late nights making things right, between us. But now it's all good baby, roll that Backwood baby and play me close.
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Au diable la pile de dossiers qui attendait sagement sur son bureau. Au diable les questions incessantes qui le torturaient l'esprit quand il pensait à son travail et au épreuves qui l'attendaient encore afin de se faire respecter. Il n'y avait plus, dans les yeux de Lonnie, que cette soirée qui comptait. Et la vue que Brisbane leur offrait ce soir était un cadeau tombé du ciel qui permettait au jeune homme de mettre toutes les chances de son côté afin de faire mouche et de prouver à Greta qu'elle avait bien fait de lui accorder un second rendez-vous. Il essayait de ne pas trop tomber dans l'excès, de rester un brin mystérieux, mais les mauvaises habitudes ont la peau dure et Lonnie ne pouvait s'empêcher de cacher sa nervosité derrière un humour pointilleux et, parfois, dénué de sens qu'il espérait assez mignon pour faire frémir la blonde. « Un brin excessif, non ? » Qu'elle avait répondu dans un rire cristallin alors que le policier faisait référence à son arme comme moyen de faire fuir les potentiels paparazzis qui traînaient autours de la jeune auteure. Pour seule réponse il avait haussé et les épaules et un sourire sur ses lèvres, croisant le regard de la blonde pour s'y perdre un peu plus. « Déformation professionnelle. » qu'il avait glissé dans une moue désolée alors que la première bouteille de vin était déjà presque vide devant eux. « On va essayer de briser une loi à la fois, t’en penses quoi ? Pour ce soir ce sera rentrer par effraction ici. L’arme on verra plus tard... » Lonnie avait acquiescé d'un signe de tête avant de prendre une gorgée de vin pour faire passer le stress et la boule dans sa gorge, indicateur de son attachement envers l'auteure qui le forçait a y aller doucement pour ne pas prendre le risque de la voir s'échapper. « A vos ordres. » Il avait glissé un regard rieur en direction de la jeune femme avant d'un lancer un nouveau, furtif, vers sa voiture et le grillage derrière eux. Au premier palier de son échelle de peur se tenait le fait d'être découvert ici, dans un terrain interdit au public, et de devoir écourter cette soirée alors qu'il l'avait planifié de A à Z. Et puis, quelques barreaux plus bas, celle de n'être pas assez bien pour Greta. Depuis qu'il l'avait rencontré il n'éprouvait qu'une anxiété constante de ne pas être à la hauteur, différente de celle qu'il ressentait au travail, plus assourdissante, plus présente. Le petit Lonnie, jamais assez grand pour les femmes, intimider par le pouvoir et par l'effet que les autres pouvaient avoir sur lui. « T’as raison, je partage déjà pas mes desserts alors un homme... » Pourtant les signes étaient présents. Du sourire de la blonde jusqu'au fait qu'elle soit restée avec lui, si proche qu'il pouvait sentir son souffle contre sa peau. « Une personne qui partage son dessert ne peut être que folle. » Nouveau sourire, nouveau pincement dans la poitrine alors qu'il attendait le moment opportun pour se jeter enfin à l'eau. Trop tôt, peut-être, mais il ne pouvait rien changer aux sentiments naissantes. Il lui parlait du boulot pour éviter de penser à ses lèvres. L'écouter parler pour ne plus entendre la petite voix dans sa tête qui lui quémandait d'être un homme et de faire enfin de ce que ses envies lui dictaient. De la petite moue qu'elle avait affichée jusqu'au sourire qu'elle avait glissé, tout en elle ne faisait que briser un peu plus les dernières barrières autours du policier. « A Londres c’était comme ça mais je suis partie avant le second roman. Maintenant que je suis ici, j’attends le premier rendez-vous avec une éditrice, on verra bien... Je pense que ton travail doit être bien plus contraignant que le mien, non ? » Lonnie ne voulait pas parler boulot mais il savait que c'était là une étape importante lorsqu'une relation se construisait, il fallait monter les fondations avant de poser les murs. « Je suis sûr que ton prochain roman sera parfait, il n'y a aucuns doutes. » Il le pensait, était sincère dans sa démarche et ses paroles car il avait lu le premier livre de la blonde et y avait trouvé, malgré tout, une part de plaisir alors qu'il était plus habitué aux rapports détaillés et aux bouquins d'action. « Disons qu'il y a quand même une pression, je fais toujours en sorte de donner le maximum mais chaque cas est différent, alors je ne peux pas faire de comparaison. » Pour réponse alors qu'il glissait de nouveau le verre jusqu'à ses lèvres. « D’ailleurs tu as de la famille ici, toi ? » Le vin resta bloqué en travers de sa gorge, étouffant une toux du revers de la main Lonnie avait attendu quelques (longues) secondes avant de regarder Greta et d'ouvrir la bouche. « Ma mère est .. dans le coin. » C'était trop tôt, trop bancale pour en parler. « Mon père est mort quand j'étais gamin et j'ai un frère qui vit dans une autre ville et avec qui les rapports sont.. compliqués. » Le dernier message d'Harvey datait de Noël dernier et Lonnie n'avait eu le droit qu'aux mêmes "bonne fêtes" cordial que son aînée devait envoyer à tout son répertoire. « Ta famille te manque, n'est-ce pas ? » Changer la conversation tout en montrant son intérêt pour la vie de la blonde, c'était le meilleur moyen pour le policier de ne pas s'enfoncer dans une spirale angoissante. Le jeune homme avait changé de sujet, sentant bien qu'ils entraient tous les deux dans un terrain miné qui faisait encore des ravages, mais parler de son livre n'était pas forcément la meilleure décision alors que Greta abordait une moue stressée. « Autobiographique… Non, pas vraiment… Enfin j’ai vécu une rupture douloureuse il y’a dix ans maintenant. Ouais, dix ans. Et finalement ce livre c’est un peu le récit de tout ça, ça m’a servi à oublier un peu. Et à écrire une fin un peu plus heureuse. Mais la roue tourne comme on dit, non ? Etre avec toi ici ce soir c’est un peu ma vengeance ! » Le policier écoutait, sincèrement, se plongeant avec elle dans le récit de cette vie, de cette rupture qui semblait avoir laissée des traces dans l'esprit de la blonde. Inquiet, un peu en colère de savoir qu'on avait pu lui faire du mal Lonnie avait froncé les sourcils et serré la mâchoire. « Ce type ne sait pas ce qu'il a perdu. Mais si je suis sûr d'une chose s'est qu'il s'en mordra les doigts un jour, tant pis pour lui mais tant mieux pour moi. » Sourire charmeur sur les lèvres le policier se sentait désinhibé par l'alcool et part le sourire de Greta qui le rendait de plus en plus sûr de lui. Il allait tenter le cou, se jeter à corps perdu dans cette relation quitte à se brûler les ailes, mais ça en valait la peine. La gorge nouée il avait plongé vers la blonde afin de l'embrasser, sans attendre, sans peser le pour et le contre cent fois dans sa tête. Quand elle lui avait rendu son baiser il avait soupire d'aise entre ses lèvres, heureux comme un pape de savoir que son audace avait payé et qu'il se retrouvait maintenant dans une situation plus qu'aisée pour entamer cette relation. Difficilement il avait décroché ses lèvres de celles de la blonde, profitant un instant du calme et le sérénité qu'il ressentait, avant de sourire bêtement. « Alors comme ça, t’as lu mon livre, hin ? » Pour seule réponse. Le policier avait haussé les sourcils avant de se répandre un peu plus sur le plaid, permettant à l'hauteur de venir se nicher contre lui alors qu'il passait un bras en travers de ses épaules. « Il fallait bien que j'ai un sujet de conversation. Je pouvais pas compter que sur la vue, le vin et mon incroyable charisme. » Rieur, heureux, Lonnie venait de se voir offrir la clé d'une nouvelle porte qui allait, il espérait au plus profond, lui permettre de débuter une page de sa vie. « Mais je préfère quand même un bon western. » Le policier, sourire jusqu'au oreilles, avait resserré son étreinte autour de la blonde afin de prolonger un peu plus cet instant de félicité complice.
Greta aimait sa façon d’être, son humour décalé et sa maladresse. « Déformation professionnelle. » ces simples mots avaient suffi à la faire rire, tout était simple. Ils enchainaient les verres de vin, sans réellement se soucier que Lonnie doive conduire ensuite - peut-être devraient-ils prendre un taxi, peut-être devraient-ils rester ici jusqu’à l’aube pour qu’il soit de nouveau apte à conduire. Elle n’en savait rien. « A vos ordres. » Greta avait levé les yeux au ciel exagérément en sa direction avant de lui sourire. « Une personne qui partage son dessert ne peut être que folle. » Greta avait laissée sa tête tomber légèrement en arrière alors qu’elle riait à nouveau aux dires de Lonnie qui semblait de plus en plus la cerner. « Je crois qu’on est vraiment faits pour s’entendre ! » C’était sans ambition qu’elle avait lancé ces mots, sans savoir que Lonnie les confirmerait quelques instants plus tard en posant ses lèvres sur les siennes. Et c’est cette dernière étape qui les empêchait d’entamer une réelle discussion profonde, de vraiment s’écouter, se confier. Leurs esprits étaient ailleurs et leurs regards vacillaient entre les yeux et les lèvres, perdus entre l’envie de se découvrir et le désir de se trouver. Pourtant, ils essayaient et petit à petit, mot à mot, la discussion prenait place grâce à un Lonnie bien trop gentleman pour couper l’auteure en plein discours. « Je suis sûr que ton prochain roman sera parfait, il n'y a aucuns doutes. » « On verra ce qu’en pense l’éditrice… » Ses lèvres mourraient d’envie de lui crier qu’il était adorable mais son cerveau lui avait préféré jouer la modestie, s’efforçant sans réel succès de ne pas succomber trop vite. Déjà meurtri, son coeur ne semblait pas effrayé par la situation qui se tramait, palpitant paisiblement au son de la voix du jeune homme. Plus rien ne semblait s’accorder, Greta était en chute libre. Incapable de toute façon de rétorquer quoique ce soit d’autre puisque le policier avait fait l’effort de la lire et ce malgré son emploi du temps visiblement chargé. « Disons qu'il y a quand même une pression, je fais toujours en sorte de donner le maximum mais chaque cas est différent, alors je ne peux pas faire de comparaison. » Leurs yeux bleus s’entremêlaient, Greta ne parvenait pas réellement à profiter de la vue tant elle profitait de lui, elle buvait ses paroles, attendait le baiser. La blonde s’était contentée d’acquiescer, ne trouvant plus le bon sens d’une réponse tant elle était sous le choc d’une soirée si parfaite, quelque chose qu’elle n’aurait jamais cru possible même lorsque son coeur n’avait pas encore été piétiné. Se concentrant, elle parvenait à poser les questions qui lui brûlaient les lèvres mais il était évident pour elle qu’ils auraient encore tout un tas de rendez-vous pour apprendre à se connaître, du moins, elle l’espérait. Difficile d’être totalement certaine de ne pas voir Lonnie disparaître, lui avouer que tout ça n’était que du vent. Difficile d’y croire après tout ça, après avoir perdu toute foi en l’amour. Mais il était là, et s’ouvrait de plus en plus à elle. « Ma mère est .. dans le coin. » Son hésitation, la façon dont le vin semblait lui avoir brûlé la gorge avait laissé Greta mal à l’aise, apeurée d’avoir tout gâché en se montrant trop curieuse. « Mon père est mort quand j'étais gamin et j'ai un frère qui vit dans une autre ville et avec qui les rapports sont.. compliqués. » « Oh… Je vois. Je suis désolée, Lonnie, je ne voulais pas être indiscrète. » Sa main s’était posée sur son genou, son regard avait soutenu le sien et c’est avec un léger sourire qu’elle avait tenté de lui montrer que son but n’était en aucun cas de gâcher la soirée parfaite qu’il avait prévue rien que pour elle. Mais la suite de la discussion avait redonné confiance à l’auteure. « Ta famille te manque, n'est-ce pas ? » « Franchement, oui. Mais ma famille c’est un package, rester avec eux ça signifiait continuer les soirées mondaines, les galas, les défilés… Pour tout te dire, ce sont des créateurs assez connus en Angleterre, alors … » Greta choisissait ses mots pour ne pas brusquer Lonnie qui semblait bien loin de l’univers guindée dont elle venait. « Tu vas finir par fuir en pensant que je suis superficielle avec tout ce que je te dis ! » Redonnant une touche d’humour à la discussion qui avait sombré un instant dans le dramatique, Greta avait secoué la tête, montrant que rien de tout ça n’était important. Et, après s’être confiée sur la source d’inspiration de son livre, les mots de Lonnie avaient également su lui redonner du baume au coeur, un bon début. Savoir lui redonner le sourire était une qualité non négligeable chez un homme. « Ce type ne sait pas ce qu'il a perdu. Mais si je suis sûr d'une chose s'est qu'il s'en mordra les doigts un jour, tant pis pour lui mais tant mieux pour moi. » La réaction de Lonnie l’avait en effet fait sourire, son énervement faisait égoïstement son bonheur. « Tant mieux pour toi, hum ? » Cherchant à taquiner le jeune homme, Greta n’avait pas eu le loisir de faire durer la plaisanterie bien longtemps, celui-ci ayant mis un terme à une soirée entière d’attente. Le baiser tant attendu avait été tout aussi parfait que la soirée et en s’installant près de lui, Greta se sentait mieux qu’elle ne l’avait jamais été. « Il fallait bien que j'ai un sujet de conversation. Je pouvais pas compter que sur la vue, le vin et mon incroyable charisme. » « Et si je te dis que si, t’aurais pu te contenter de ça et que t’as lu le livre pour rien ? » Ils se taquinaient comme des enfants et Greta avait planté son visage devant le sien comme pour le provoquer, sans compter sur sa répartie tout aussi aiguisée que la sienne. « Mais je préfère quand même un bon western. » « Un WESTERN ? Bon on arrête tout, je pars. » Pour compenser cette plaisanterie douteuse et s’assurer que Lonnie ne croit aucun de ses mots, c’est cette fois Greta qui avait reposé ses lèvres sur les siennes pour un rapide second baiser timide. Puis elle s’était allongée de nouveau, quittant le regard de Lonnie par gêne et poussant un long soupir d’aise. « Je sais pas dans quoi on s’embarque, mais je me sens bien, là. » Sa main avait trouvé la sienne mais son regard s’était posé sur la vue, l’auteure incapable de retrouver le regard de Lonnie avant de savoir ses pensées, soudainement intimidée par la situation.
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A l'aise dans cette conversation, avec cette personne qui voyait quelque chose en lui que les autres n'arrivaient pas à décerner, Lonnie avait baissé la garde depuis un moment en face de Greta et buvait ses paroles, un sourire idiot sur les lèvres. Ils pouvaient parler de tout et de rien, de la pluie et du beau temps comme de la possibilité d'une invasion extraterrestre sans que le policier ne se trouve lassé par les paroles de la blonde, sans qu'il n'éprouve l'envie de retourner chez lui et de s'enfermer dans une bulle sentant les plats chinois froids et la bière chaude. « Je crois qu’on est vraiment faits pour s’entendre ! » Et ça se voyait sur leur visage que cette complicité nouvelle n'était pas fausse, qu'elle n'était pas jouée par la paire qui n'en finissait pas de rougir et de pouffer devant cette situation confortable certes mais quasiment inattendu pour le policier qui n'avait pas eu de vrai rendez-vous depuis des années. « Heureusement, si en plus d'êtres timides on avait rien eu en commun tout ça aurait été différent. » Mais il avait des choses en commun, comme cette envie de toujours bien faire, d'être la personne réussissant les choses sans avoir besoin de crier à l'aide, un peu pour faire les fiers devant les autres, beaucoup pour se rassurer eux mêmes de leur capacités à s'en sortir seuls. Ils parlent de boulot parce que c'est le sujet le plus vaste mais aussi le plus safe entre les deux, rien qui ne pourrait laisser penser à des intentions autres que celle de se découvrir un peu plus. Et pourtant les yeux de Lonnie se permettent des allers-retours entre le regard bleu perçant de la blonde et ses lèvres qu'il meurt d'effleurer afin de confirmer que, tout ça, ça compte pour lui. Greta avait posé la question, celle qui avait secoué un Lonnie sur de lui, qui avait coincé le vin dans sa gorge alors qu'il détournait le regard. Parler de sa mère n'était jamais l'étape préférée du policier et souvent il n'en parlait qu'après des mois de mise en confiance, même si Greta possédait maintenant une place particulière dans sa vie il ne voulait pas la faire fuir en lui annonçant de but en blanc "oh ma mère est en prison, no big deal, elle a juste tué mon père". Ravalant des mots qu'il ne voulait pas sortir ce soir Lonnie avait répondu simplement, en restant vague mais aussi rassurant la jeune femme d'un regard amical. « Oh… Je vois. Je suis désolée, Lonnie, je ne voulais pas être indiscrète. » Elle avait délicatement posée sa main sur le genou tremblant de Lonnie, et ce dernier avait saisi les doigte de la blonde dans les siens, effectuant une petite pression pour la rassurer. « C'est pas grave, ne t'en fais pas c'est juste ma famille qui est ... compliquée. Je voudrais pas que ça te fasse changer d'avis sur moi. » Parce qu'elle aurait très bien le prendre pour un malade et s'enfuir en courant, chose que Lonnie n'aurait pas supporté. De sa maudite famille à lui la conversation dérive sur celle de Greta alors que le policier fait descendre les dernières gouttes de vin dans sa gorge et que celles-ci lui crient "embrasse la idiot". A vrai dire il n'écoute que d'une oreille le paroles de l'auteure, non pas que ça l'ennui, mais plutôt parce qu'il n'est attiré que par ses lèvres depuis une vingtaine de minutes et que tout le reste lui semble dérisoire. « Tu vas finir par fuir en pensant que je suis superficielle avec tout ce que je te dis ! » Sourire aux lèvres Lonnie avait haussé un sourcil avant de rassurer la jeune femme. « Uhm .. J'ai pas encore pris de décision. » Un poil taquin le Hartwell n'avait pas pu tenir la pose plus longtemps et avait retiré son masque de gravité pour afficher un nouveau sourire. « Non je rigole. Je peux plus partir, tu m'as déjà hypnotisé. » Niais. Mais ça marchait, du moins c'est ce qu'il semblait déchiffrer dans le regard de Greta, et ça lui donnait encore plus envie de mettre un terme à cette tension qui les surplombait depuis un moment. N'écoutes que son courage Lonnie avait franchi le pas, pris la décision ultime qui ne pourrait jamais s'effacer, et son bonheur ne fut que plus complet quand la jeune femme lui rendit son baiser. Officiel sans l'être ils étaient encore coincés dans une bulle hors du temps qu'ils ne voulaient pas percer. C'était leur moment, leur petit instant volé au quotidien qui allait faire le plus grand bien au Hartwell. « Et si je te dis que si, t’aurais pu te contenter de ça et que t’as lu le livre pour rien ? » Lonnie avait haussé un sourire, puis les épaules alors que Greta prenait place contre lui et qu'il passait un bras en travers de ses épaules. « Comme ça c'est fait, j'aurai pas à mentir en disant que je l'ai lu. » Sourire après sourire la paire avait trouvé l'accord parfait et fait disparaître la tension présente jusqu'à maintenant, et la vue d'un Brisbane ensommeillé mais encore plein de couleurs était le seul témoin de cette relation naissante. « Un WESTERN ? Bon on arrête tout, je pars. » Il n'avait pas eu le temps de répliquer que l'auteure avait déjà fait taire sa pseudo indignation par un baiser volé qui lui avait arraché un rire puis un soupir de satisfaction. « J'ai une sacrée collection à la maison, je vais t'éduquer tu vas voir. » Invitation cachée à un nouveau rendez-vous, cette fois-ci plus intime que Lonnie avait du mal à dissimulé derrière ses joues rougies par la timidité et l'angoisse de se voir complètement ghoster par la jeune femme, même si elle envoyait des signes qui ne faisaient que confirmer ses sentiments naissants. « Je sais pas dans quoi on s’embarque, mais je me sens bien, là. » Greta avait glissé sa main dans celle de Lonnie qui s'était empressé de la saisir et d'y attacher ses doigts avant d'acquiescer aux paroles de la blonde. « Ouais, moi aussi je me sens bien. » C'était une vérité qu'il ne pouvait pas nier et qui, de toute façon, transpirait par tous les pores de sa peau. « Je n'ai pas envie de quitter cet endroit maintenant. On pourrait rester ici et ne pas aller bosser demain. » Lonnie avait vidé le reste de son verre sans pour autant lâcher la main de Greta avant de sourire bêtement à nouveau. « On a jamais parlé de ce drunk text que tu m'as envoyé.. » Taquin et souriant le policier avait plongé son regard dans celui de la jeune femme avant de hausser les épaules. « Ça devait être une sacrée soirée. Mais je suis content de savoir que tu me trouvais "si beau". » Pas peu fier de pouvoir enfin faire le paon pour ce genre de chose Lonnie ne voulait pas en démordre et était prêt à faire rougir la blonde.