« L'amour fait disparaître le passé, s'embellir le présent et s'illuminer le futur. »
Heureux. Oui, il l’était, un peu trop même. Lorsqu’il déposait ses yeux sur elle, son cœur battait très fort, les frissons prenaient part de son corps et plus aucun de ses membres ne répondait correctement. S’il pensait deux ans plus tôt qu’une femme n’aurait plus le même effet sur lui, en ce jour, c’était un tout autre ressenti qui l’envahissait. Clara l’avait fait chaviré, en un regard et un sourire. Leur rencontre aussi banale, soit-elle s’était soldé en une relation de couple assez fusionnelle, parfaite comme s'amusait certain à dire. Nicolas n’était peut-être pas assez perspicace pour se rendre compte qu’elle jouait de lui, non, lui, il voyait uniquement le bonheur qu’elle lui procurait et ne s’imaginait même pas le temps d’une seconde que tout son bonheur ne tenait qu’à un fil.
Il était rentré assez tard la veille, comme souvent. Après un vol de vingt heures depuis Londres et quelques jours d’absence, il avait apprécié retrouver Clara chez lui dans le quartier de Spring Hill. Passant une partie de la nuit à discuter et à se faire des câlins, ils avaient finalement ouvert les yeux assez tardivement ce matin. Sourire aux lèvres, Nicolas lui avait offert un tendre baiser avant de prendre place dans la salle de bain afin de se préparer pour l’événement qui avait lieu en ce jour. Rebekah qui avait donné la vie quelques mois plus tôt les avaient conviés au baptême de son fils, le neveu et filleul de Nicolas. Tous les Rollins allaient être réunis et la fête comptait bien être au rendez-vous, après le passage à l’église. L’ainé des Rollins observait la silhouette de sa petite amie à travers le miroir devant lequel il ajoutait une dernière touche à sa coupe de cheveux avant de lui adresser quelques mots. « Tu es très belle. Comme toujours. » Lui adressant à nouveau sourire, il saisissait sa montre qu’il mit à son poignet et s’installa sur le lit en attendant que Clara soit prête à partir en profitant pour lui parler un peu de son court séjour à Londres duquel il était revenu. « T’aurais adoré Londres à cette période, il faudrait que je t’y emmène un de ces jours, il y a pas mal de lieux que j’aimerais te montrer.» Il souriait presque bêtement en s’imaginant les quelques jours qu’il pouvait passer en sa compagnie dans la capitale anglophone. « Tout s’est bien passé pour toi durant ces trois jours, ce n’était pas trop dur au boulot ? » S’intéressait-il sans la perdre du regard. Nicolas avait toujours été très attentif et s’intéressait toujours à ce que sa petite amie faisait de ses journées. Il aimait l’entendre parler et pouvait l’écouter durant des heures sans faiblir.
Sursautant d’un seul coup, alors que la jeune femme arrivait au bout de sa mise en beauté, il se leva très rapidement du lit afin d’aller farfouiller dans son sac de voyage. « J’allais oublier ! » Disait-il tout en continuer de fouiller dans son sac jusqu’à en sortir une petite boite qu’il s’empressa de lui tendre. « Quand je l’ai vu, je me suis dit qu’il t’irait comme un gant ! » Ajoutait-il. Souvent, lors de ses voyages, il prenait le temps de se balader lorsque le temps était de son côté et craquait souvent pour des petits cadeaux à faire à la femme qu’il aime. Cette fois-ci, il avait craqué sur un bracelet assez fin qui était fait pour elle, d’après lui du moins.
Le réveil avait été doux et agréable, comme à chaque fois qu’elle saisit l’opportunité de venir passer une nuit dans son appartement. Il l’avait embrassé au réveil et elle avait pu profiter des minutes suivantes pour se réveiller tranquillement, encore bien enfouie entre les draps. Ce n’est que quand il eut quitté la douche qu’elle se décida à suivre son exemple à se préparer pour la journée qui les attendait. Cela n’arrive pas souvent pour le couple d’avoir des journées libres en commun. Nicolas travaille beaucoup, parfois le week-end quand Clara est rendue indisponible la semaine. Elle mentirait, si elle clamait qu’en observant son reflet dans le miroir, elle ne s’était pas prise à regretter qu’ils soient obligés de passer cette journée en famille et non pas tous les deux. Une pensée qu’elle garde pour elle parce qu’elle sait qu’elle pallierait à ce problème en emménageant complètement chez lui, ce qu’elle refuse toujours. « Tu es très belle. Comme toujours. » Elle se retourne vers lui, sourire aux lèvres devant ce compliment qu’il fait chaque matin qu’ils passent ensemble sans qu’elle ne s’en lasse. « Tu te rend compte que c’est une fois que j’ai mis la robe que tu dois me dire ça ? » Qu’elle fait remarquer en riant avant d’apporter les deux dernières touches à son maquillage, la fameuse robe étant encore posée sur le dossier de la chaise, n’attendant qu’à être enfilée. C’est toujours la dernière chose que Clara fait quand elle se prépare. « T’aurais adoré Londres à cette période, il faudrait que je t’y emmène un de ces jours, il y a pas mal de lieux que j’aimerais te montrer.» Qu’il commence à raconter tandis qu’elle tente de se dépêcher, afin de ne pas trop donner raison au cliché qui veut que les femmes mettent plus de temps à se préparer. « J’aimerais ça aussi. » Qu’elle répond doucement, ne pointant pas la probabilité faible qu’ils aient prochainement l’opportunité de mettre ce projet à exécution. Clara n’a que les vacances scolaires pour s’absenter aussi longtemps et les vacances scolaires, c’est toujours à moment-là qu’on a le plus besoin de lui. « Maintenant, tu n’as plus qu’à préparer une liste. C’est bête, maintenant, on aura plus l’occasion de tomber au beau milieu d’un mariage princier. » Qu’elle répond, en se moquant largement de ceux qui restent d’une certaine façon leur famille royale à eux aussi. « Tout s’est bien passé pour toi durant ces trois jours, ce n’était pas trop dur au boulot ? » Qu’il finit par demander alors que la robe glisse finalement sur son corps. C’est tout naturellement qu’elle se dirige vers lui pour qu’il en remonte la fermeture, marquant ainsi ce moment où elle est fin prête. « Tu sais, les dramas adolescents sont toujours les mêmes. Ce n’est plus aussi fatiguant que ça l’était de trouver des solutions, je pense que je commence à m’y faire. » Et à se blaser très probablement de ce métier qui, ironie du sort, n’a jamais été une réelle vocation mais faute de trouver quelque chose qui la fasse vibrer, Clara reste dans la facilité. « Ce qui est drôle, c’est que tu n’as pas idée du nombre de gamin qui rêvent d’être Stewart, ou hôtesse de l’air. Je crois que tu te places facilement dans le top 5 des métiers que j’entends le plus, entre la star de téléréalité et l’évènementiel. Bel exploit ! » Ce n’est pas qu’elle avait pris des notes sur le sujet mais les adolescents avaient des ambitions parfois saugrenue ou bien pas aussi originaux qu’ils ne l’espéraient. « J’allais oublier ! » qu’il précise, avant même d’avoir pu attacher la fameuse robe. Elle s’arrête tout droit alors qu’il se lève en trombe pour aller farfouiller un peu plus loin. Pas de secret, elle sait que c’est encore un cadeau et elle tente de cacher alors qu’il a encore le dos tourné le désarroi que lui provoquent à chaque fois ces petites marques d’attentions, qui à force ne font que creuser sa culpabilité. « Quand je l’ai vu, je me suis dit qu’il t’irait comme un gant ! » C’est un bracelet léger qu’il tient en main et naturellement, elle tend son poignet pour qu’il l’y accroche. Elle ne peut cependant pas s’empêcher de lui faire une réflexion. « Qu’est-ce que papa t’a dit ? Tu dois arrêter de me gâter, sinon je vais devenir aussi insupportable que mes élèves. Il en sait quelque chose. » Qu’elle assure en acquiesçant de la tête avant de glisser ses bras autour de son cou « Mais, je te remercie quand même, il est super, je t’aime ! » C’est une fois sur la pointe des pieds qu’elle parvient à l’atteindre pour l’embrasser. L’heure avançant, elle reste raisonnable dans sa démonstration avant de se retourner. « Maintenant, j’ai besoin que tu attaches ma robe, sinon, on va être en retard ! »
« L'amour fait disparaître le passé, s'embellir le présent et s'illuminer le futur. »
Passer des nuits en compagnie de Clara, sa petite amie, - Sûrement la femme qu’il aime le plus au monde - était toujours très agréable pour Nicolas qui ne supportait pas de passer ses nuits seul lorsqu’il se trouvait dans son appartement après plusieurs jours d’absence. Habituer à dormir seul dans des chambres d’hôtel, il regrettait de temps en temps de ne pas être beaucoup plus présent auprès de sa douce et ressentait ce besoin de l’avoir au plus près de lui lorsqu’ils pouvaient avoir des jours de repos en commun, en l’occurrence le week-end. Si l’avenir de leur couple tenait qu’à lui, Nicolas n’hésiterait pas à emménager avec Clara, afin de la voir plus souvent, afin de passer la majorité de ces nuits en la tenant dans ses bras, mais la jeune femme ne lui avait toujours pas donné de réponse favorable à ce sujet et si dans un coin de sa tête l’idée de lui en parler fleurissait, le brun ne souhaitait pas gâcher les rares moments les réunissant. Nicolas avait vécu une seule fois avec une femme et l’expérience n’avait pas été fructueuse puisqu’il se fut brisé le cœur après plusieurs années de relations sans en connaître la raison. Il espérait qu’avec Clara rien ne se passera ainsi et repoussait - peut-être le sujet d’emménager ensemble par peur, peur de revivre une déception amoureuse, mais surtout de gâcher ce qu’ils partageaient depuis deux ans.
Il se contentait de l’observer avec le sourire d’un homme heureux avant de lui faire un compliment auquel elle ne tarda pas à réagir, le faisant sourire d’avantage. « Avec ou sans la robe, tu restes la plus belle et je ne le répéterai jamais assez. » Un petit regard en coin accompagnant ses dires. « mais j’avoue avoir une préférence sans » mordant sa lèvre inférieure tout en l’observant terminer sa mise en beauté, il avait presque envie de retourner sous les draps en sa compagnie et de retarder leur présence au baptême de Noam son neveu et futur filleul, mais préféra choisir la voix de la raison et ne fit rien, se contentant de l'observer tout en lui faisant part de son court séjour à Londres lors d’une escale et son désir de vouloir l’y emmener. Bien sûr, il ne s’attendait pas à partir le week-end d’après. « J’aimerais ça aussi » lui répondait-elle, faisant apparaître un nouveau sourire sur le visage du brun qui s’imaginait « J’espère vraiment que nous arriverons à organiser ça. » Ce genre d’instant se faisait très rare et le peu de moments qu’ils avaient pu passer hors de Brisbane pouvait se compter sur les doigts d’une main, mais le plus important pour Nicolas était d’être avec sa petite amie peu lui importait l’endroit. Il souriait amusé par la remarque qu’elle avait pu faire sur la famille royale. « C’est beaucoup trop, médiatisé à mon goût de toute façon » ajoutait-il, ne comprenant guère pourquoi il y avait tant de bruit autour des mariages de la famille royale.
Alors qu’elle s’avançait vers lui pour qu’il puisse lui fermer sa robe qui lui allait parfaitement, il lui avait demandé des nouvelles des quelques jours passés durant son absence, il l’écoutait avec beaucoup d’attention ne voulant rien manquer de ce qu’elle pouvait lui raconter. « Je pense que tu es simplement douée pour aider ces jeunes, sans toi beaucoup prendraient sûrement un mauvais chemin.» Il appréciait énormément le métier de Clara qui avait pour mission d’aider les jeunes adolescents se questionnant sur leur avenir. Un sourire fier s’affichait alors sur son visage alors qu’elle lui faisait savoir que les métiers de l’aviation étaient dans le top cinq des métiers qu’elle entendait le plus parlé de la part des élèves. « Ça ne me plaît pas vraiment de partager la vedette avec les stars de télé réalité, mais ils font un bon choix en espérant poursuivre dans cette voie, bien que ce n’est pas facile tous les jours. » Les horaires étaient sûrement l’élément le plus embêtant dans le métier de pilote et Nicolas en avait fortement conscience. « et dire que j’aurai dû être chirurgien ! » Soufflait-il repensant aux nombres de fois où son père avait réussi à placer des petites reproches concernant son choix de carrière.
Il s’apprêtait à lui fermer sa robe avant de ce souvenir qu’il avait un présent à lui offrir. Il s’empressa d’aller récupérer la petite boite dans ces affaires et ne tarda pas à lui offrir ce bracelet qui était clairement fait pour son poignet. offrir des cadeaux à Clara permettait à Nicolas de lui montrer qu’il l’aimait comme un fou et qu’il pensait à elle-même en étant à des milliers de kilomètres. Bien sûr, il ignorait tout de ce qui se passait en son absence et était tout simplement ravi de la voire apprécier son cadeau bien qu’elle lui fit tout de même une petite remarque alors qu’il fermait le bracelet autour de son poignet. «C’est plus fort que moi, je ne cesse de penser à toi durant mes voyages et c’est une façon pour moi de te montrer que je ne t’oublie pas, puis si tu devais devenir insupportable… Ça sera le prix à payer pour vouloir te faire plaisir ! » Lui disait-il finalement d’un ton amusé en la regardant droit dans les yeux avant d’apprécier son baiser de remerciement. « Je t’aime aussi.» Répondit-il avant de réagir et de lui fermer la robe avec beaucoup de facilité.
L’heure de quitter l’appartement était arrivée et c’est après un étirement express que Nicolas attrapa les clés de sa voiture et se rendit jusqu’à celle-ci précédé par Clara. Le trajet n’avait duré qu’une quinzaine de minutes et c’est avec précaution que Nicolas déposa son véhicule sur une place de parking avant de se dépêcher pour ouvrir la portière à sa belle. « Madame.» Disait-il d’une voix enjouée tout en lui tendant le bras pour qu’elle y dépose sa main afin de se rendre jusqu’à l’entrée de l’église qui avait été choisie pour le baptême du petit Noam, laissant place à une cérémonie religieuse. C’est après une bonne heure qu’ils se rendirent tous dans la maison de Rebekah Rollins et de son fiancé afin de célébrer. Nicolas avait gardé le sourire tout le long et n’avait pas manqué d’attention auprès du petit Noam qu’il tenait dans ses bras depuis plusieurs minutes tout en étant accompagné de Clara. Il ne put s’empêcher de penser au futur avec Clara et principalement sur le fait d’avoir un enfant, la quarantaine n’étant plus très loin il avait intérêt à se bouger les fesses. Il dévorait la femme qu’il aime du regard et cherchait déjà les mots pour lui faire part de sa pensée qui n’était pas anodine.
Cela avait un effet très euphorisant de se préparer tout en sentant son regard se promener sur elle, il y’avait des idées lubriques dans ses yeux, elle pouvait le sentir et à vrai dire, c’est vraiment parce qu’ils ne doivent pas arriver en retard, que le baptême de son neveu est important pour lui qu’elle ne l’encourage pas à aller jusqu’au bout de ses pensées en reprenant directement la direction des draps et qu’elle se concentre à poursuivre sa mise en beauté alors qu’il confirme ses suspicions en avouant sa préférence de la voir le plus découvert possible. Aveux qui ne manquent pas d’élargir la commissure de ses lèvres en un sourire qui ne cachent pas qu’elle partageait ses idées là. Seulement, Nicolas et Clara forment un couple assez raisonnable et bien que le temps d’être ensemble leur manque cruellement, elle n’a pas prévu de s’éclipser et elle compte bien finir cette journée en réalisant ses idées du matin. Afin d’aider à ce les comportements restent corrects, Nicolas finit par prendre la parole en abordant un sujet tout autre, son dernier séjour à Londres, où il avait pu passer un peu plus de temps que d’habitude. Il avait émis l’idée qu’elle puisse se joindre à lui un jour, et bien que dans le fond, elle aimerait ça, elle ne peut empêcher cette petite boule au ventre de se former pour lui dire que comme à chaque fois, la réalisation de ce projet allait prendre du temps pour finalement se montrer impossible en raison de son emploi du temps. C’est quelque chose à laquelle Clara avait appris à se faire, gardant en tête que ce n’était pas de son fait à lui, ainsi elle préférait ne pas trop s’emballer à l’idée d’aller marcher à deux, mains dans la main dans la capitale britannique. « J’espère vraiment que nous arriverons à organiser ça. » Elle reste songeuse. C’est pas tant l’organisation qui la gêne, elle espère qu’il n’y aura pas de contre temps de dernière minute. C’est à vrai dire ce qui cause le plus de déception. « Je pense qu’on pourrait l’envisager pour les vacances de printemps. Fin septembre, il fait quel temps en Angleterre ? » Non parce qu’elle imagine bien que le cliché indiquant qu’il pleut toujours peut ne pas être fondé sur la réalité mais comme ce sera l’automne en Europe et que la saison est bien différente qu’à Brisbane, elle a besoin de savoir si ça vaut le coup. Quoique, marcher sous la pluie, ça a un côté très romantique en plus de pittoresque. « C’est beaucoup trop, médiatisé à mon goût de toute façon » Qu’il répond alors qu’elle lance une blague sur le dernier mariage en date. Il n’a pas tort, mais sans vouloir mener tout un débat, elle répondrait que ça reste le genre de chose à voir au moins une fois dans sa vie. Par curiosité.
« Je pense que tu es simplement douée pour aider ces jeunes, sans toi beaucoup prendraient sûrement un mauvais chemin.» Qu’il confesse, alors qu’elle a le dos tendu afin qu’il zippe la fermeture de sa robe. La posture cache le doute dans l’esprit de Clara car, bien qu’elle reste dévouée et encore assez jeune pour comprendre les adolescents, elle a conscience que l’éducation n’est pas fait pour elle à long terme et que la question rejoint tout une liste de sujet épineux, de fait difficile qu’elle repousse à plus tard afin de ne pas avoir à les traiter. « Je fais de mon mieux. Après, je ne sais pas s’ils ont vraiment besoin que je leur dise quoi faire, au final, ils ne sont pas mauvais et quand ils ont le déclic qu’eux seul sont responsables de ce qu’il va advenir d’eux. Ils se reprennent en main tout seul. Je pense que Noa avait beaucoup plus de mérite quand elle était dans le métier, avant d’intégrer l’association. » Et c’est pas simple à avouer, sortant d’entre ses lèvres. Si elle avait toujours eu ce corps de métier proche de la jeune femme, vanter ses mérites alors qu’elle avait été en couple avec son copain n’était pas chose aisée mais Clara est une personne réaliste et parvient toujours à mettre ses appréhensions de côté quand une personne mérite réellement un compliment de sa part. « Ça ne me plaît pas vraiment de partager la vedette avec les stars de télé réalité, mais ils font un bon choix en espérant poursuivre dans cette voie, bien que ce n’est pas facile tous les jours. » Elle retient son rire, alors que son imagination est en train de dessiner Nicolas, sur un podium juste en dessous de Kim Kardashian qui tient la vedette. « et dire que j’aurai dû être chirurgien ! » Qu’il ajoute, l’amenant à songer que peu importe son domaine, il aurait très probablement excellé parce qu’il été fait pour le succès. Un fait qui a dû vraiment rendre difficile pour son père d’accepter qu’il ne suivrait pas cette voie. « Tant que tu es heureux dans ce que tu fais. Au final, c’est ce que je leur réponds à chaque fois, chacun finit par trouver ce qui lui plait. » Et c’est là le moment où elle se sent carrément hypocrite parce que si elle parvient à s’épanouir au milieu de ses élèves. Elle sait qu’il manque un truc. La conversation s’interrompt au moment où Nicolas semble se rappeler de quelque chose qu’il a oublié. Elle ne sait quoi dire alors qu’il lui présente un bijou, acheté lors de ses voyages, hormis qu’il n’aurait pas dû. Il la gâte beaucoup et il le sait. C’est là qu’elle se sent mal, d’accepter des présents qu’elle ne mérite pas. «C’est plus fort que moi, je ne cesse de penser à toi durant mes voyages et c’est une façon pour moi de te montrer que je ne t’oublie pas, puis si tu devais devenir insupportable… Ça sera le prix à payer pour vouloir te faire plaisir ! » Elle reste interdite quelques secondes, elle sait qu’il ne voulait le dire ainsi mais elle a juste l’impression que lui faire plaisir à elle, ça passe forcément par des présents chers alors que, pas du tout, ça la gêne même plus qu’autre chose qu’il se sente obligé de se rappeler à elle de la sorte. « Je t’aime aussi.» Qu’il ajoute alors qu’elle l’embrasse pour le remercier, ses mains qui rejoignent son dos en profite aussi sec pour fermer la fermeture de la robe. « Tu sais, la prochaine fois que tu pars pour quelques jours, ne me ramène rien, envoi moi une photo de toi qui t’amuse, ou quelque chose mais, ne pense que tu dois forcément m’acheter un bijou pour me faire plaisir. Je t’assure que c’est pas ce qui compte et qu’être avec toi quand on le peut me suffit. » Qu’elle ajoute, une dernière fois avant de saisir la paire d’échasse qui lui sert de chaussure afin de ne pas paraître trop petite à côté de lui.
Le couple fin prêt à partir, ils s’exécutent tous deux pour retrouver la voiture de Nicolas. Ils ont encore de l’avance et Clara est plutôt apaisée à l’idée qu’ils ne se feront pas remarquer par un retard intempestif. « Madame.» Qu’il annonce bien gentiment, lui donnant le bras jusqu’à la fameuse église où le neveu de Nicolas sera baptisé. C’est une grande première pour elle. Clara n’avait encore jamais passé autant de temps avec autant de membre de la famille de Nicolas. Elle sait que c’est égoïste mais elle s’était toujours sentie à l’aise avec sa propre famille et n’avait fait d’effort pour retrouver ce confort avec les Rollins. Ceux-ci en attendaient trop d’elle. Sans qu’elle ne le formule, il y’avait cette pression qu’elle pouvait sentir depuis qu’elle fréquentait leur fils, celle d’être parfaite. Ce qu’elle n’est pas du tout. Le service terminé. Tout le monde s’est rejoint au domicile de la sœur de Nicolas pour le repas. C’est là que le gros de stress vient, parce qu’elle s’en rend compte du regard que l’on pose sur elle alors que Nicolas est à ses côtés, en train de tenir fièrement son neveu, à l’exhiber, à rigoler avec peu importe qui fera une observation sur une prétendue ressemblance. Elle est mal à l’aise mais tente de garder la face. « Je sors fumer. » Qu’elle glisse finalement à l’intention de son petit ami, avant de lui poser un baiser sur la joue et de se lever pour prendre la direction de l’extérieur.
« L'amour fait disparaître le passé, s'embellir le présent et s'illuminer le futur. »
Les bonnes manières et la retenue faisait partie de la façon d’être de Nicolas qui avait grandi sous la stricte influence de ses parents voulant le rendre parfait à leur image. Alors, oui, il aurait pu se rapprocher de Clara afin de passer un petit moment sous les draps, mais ce n’était pas raisonnable, ce n’était pas le moment et arriver en retard au baptême de son neveu et filleul n’était pas envisageable. Nicolas n’aimait pas arriver en retard, il tenait ça sûrement de son boulot qui demandait d’être très à cheval sur les horaires. Il se contentait donc de l’observer avec un regard rempli d’idée pour plus tard et d’un sourire heureux. Heureux d’avoir une aussi belle, petite amie, bien que la beauté ne faisait pas tout. Il repensait encore et toujours au fait qu’il aimerait la voir emménager avec lui, mais n’entrait pas sur ce terrain, sachant qu’avec la maladie de son père que ça n’allait pas être possible. « Oui, ça pourrait être vraiment sympa ! » Répondait-il avec un sourire sur les lèvres, ne pensant pas directement au fait que ça allait être difficile de se rendre en Angleterre, alors qu’ils peinaient à avoir du temps rien que pour tous les deux pour de simples sorties dans Brisbane. « Il y a un peu de pluie, c’est le début de l’automne là-bas, mais c’est très agréable en septembre puis il ne faut pas oublier que l’Angleterre et la pluie font la paire ! » Ajoutait-il en plaisantant à propos de la météo qu’il faisait en Angleterre se basant sur la réputation du pays, connu pour avoir beaucoup de pluie. Il pouvait imaginer le temps de quelques secondes le fait de marcher sous la pluie, parapluie en main avec Clara collée à lui. Cette simple idée lui donnait fortement le sourire.
Leur vie professionnelle arriva ensuite sur le tapis, alors que Nicolas s’intéressait à la semaine de sa petite amie qui n’avait pas l’air de se rendre compte que son poste au lycée avait plus d’influence qu’elle pouvait le penser. « Tu en as autant qu’elle, quand j’étais au lycée la conseillère d’orientation m’a beaucoup aidé et elle était la première à me demander de suivre la voie que je voulais vraiment, même si j’en étais sortie avec l’idée de faire de la médecine au final, il ne m’a pas fallu longtemps pour me rendre compte que je n’avais pas fait le bon le choix, donc ne pense pas qu’ils n’ont pas besoin de toi, tu es un pilier dans leur vie. » Bien sûr Nicolas n’avait pas idée de ce qu’il se tramait dans la tête de Clara. « Tu as raison, le plus important, c’est de faire ce que l’on aime. » Ajoutait-il simplement avant de lui apporter le fameux bijou qu’il avait acheté à Londres.
Il écoutait la petite remarque de Clara concernant son petit cadeau et fut un peu déçu, sans pour autant le montrer. Il avait peut-être été maladroit sur ses dires, mais lorsqu’il s’arrêtait dans une bijouterie ou dans une boutique quelconque, il ne pensait pas au fait de dépenser trop d’argent ou non pour lui faire plaisirs, non, même une babiole dans un petit marché pouvait faire l’affaire s’il estimait que ça pouvait plaire à la femme qu’il aime. Il lui faisait un léger sourire, ne voulant pas lui montrer sa déception. « Entendu, je ne t’achèterai plus de bijoux, mais attends toi à être inondée de photos !» Tout en rigolant avant de placer quelques mots qu’il allait peut-être regretter. « Si t’emménageais, on aurait beaucoup plus de temps à passer ensemble. » Il venait de placer cette petite phrase qu’il avait du mal à sortir et finalement, il n’avait pas contrôlé sa parole et espérait qu’il n’allait pas plomber l’ambiance, alors qu’ils étaient sur le départ et qu’ils avaient rejoint la voiture très vite par la suite pour prendre la route en direction de l’église.
C’est après la cérémonie religieuse à l’église, qu’ils avaient rejoint la maison de Rebekah et de son compagnon ou les festivités allaient pouvoir continuer à travers un repas en famille. Alors, que les rires et les mots fusaient à table, Nicolas tenait son neveu sur les genoux et n’hésitait pas à montrer sa complicité avec le petit aux yeux de tous avant d’entendre les quelques mots de Clara qui lui annonçait qu’elle sortait fumer une cigarette. Il observait donc Clara quitter la pièce pour rejoindre l’extérieur avant de plonger son regard dans celui de sa mère qui n’avait pas tardé à prendre la parole. « Et vous alors, c’est pour quand ? Tu ferais un très bon père ! » Nicolas avait de nombreuses fois pensé au fait d’avoir un enfant, surtout depuis l’arrivée de Noam son neveu et plus le temps passait, plus il avait envie d’en avoir un. Son comportement avec Noam voulait tout dire. Il était prêt à passer à l’étape supérieure et il lui restait plus qu’à en parler avec sa petite amie en espérant qu’elle soit sur la même longueur d’onde que lui. Il faisait un sourire très prononcé à sa mère, ne sachant pas quoi lui répondre, ne pouvant pas s’avancer sur ce que Clara allait pouvoir lui dire à ce sujet. « On prend notre temps maman, mais ne t’inquiète pas, tu seras la première informée si ça arrivait ! » Rétorquait-il, espérant que ça allait suffire à calmer l’interrogatoire de sa mère, tout en guettant le retour de Clara qui n’avait pas l’air de vouloir avoir lieu. « Excusez-moi. » Disait Nicolas, avant de se lever de sa chaise pour rejoindre Clara à l’extérieur afin de s’assurer que tout allait pour le mieux en prenant le soin d’attraper une coupe de champagne au passage. « Ça va mon cœur ? » Demandait-il alors qu’il avançait vers la blonde qui n’avait pas l’air pressé de retourner à l’intérieur aussi vite qu’il l’aurait espéré. Observateur, il avait pu remarquer qu’elle n’avait pas été très à l’aise durant le repas et préférait lui demander si tout allait bien avant d’entrer sur un terrain glissant. « Tiens, je t’ai apporté un petit remontant. » Ajoutait-il en lui tendant la coupe qu’il avait pris le soin d’apporter avec lui jusqu’à l’extérieur de la maison. Il prit place aux côtés de Clara sans perdre son sourire. « Tu as de la chance, tu as évité un interrogatoire de la part de maman ours ! » Il tentait d’aborder le sujet à la rigolade et se rendait compte que le simple fait de formuler sa plus profonde envie n’était pas facile. Il pouvait lui faire part en quelques secondes qu’il aimerait fonder une famille avec elle, mais le lieu ne lui laissait pas vraiment l’occasion et ils pouvaient être interrompus à n’importe quel moment par un membre de la famille Rollins dans leur conversation. Il regardait sa montre avant de constater qu’il était peut-être temps de rentrer, puisque le repas était terminé et qu’il avait tout de même envie de passer du temps en compagnie de Clara en tête-à-tête avant de partir à l’autre bout du monde le lendemain. « Je pense qu’on va y aller, j’ai envie de passer du temps rien qu’avec toi. » Il avait surtout envie de mettre sur le tapis le sujet d’un éventuel enfant qu’ils pourraient avoir.
Devenir conseillère d’orientation n’avait pas été un choix. Ça s’était juste imposé à elle quand elle avait dû choisir la suite de sa carrière et après ses études, c’était le chemin moins inintéressant qu’elle pouvait emprunter. De là à dire que son travail la transcende, il y’a un ravin. Toutefois, elle s’était surprise à ressentir beaucoup d’empathie pour les adolescents paumés qu’elle croisait au quotidien. Elle avait été l’une des leurs il y’a des années et parfois, quand elle y pense, elle a l’impression d’en être tout autant, de ces gosses qui n’attendent qu’une personne pour les aider à se mettre en rail. C’est la part de son métier qu’elle apprécie le plus : rendre service. Mais elle sait qu’un jour, elle sera bien plus vieille, que sa propre expérience d’adolescente sera bien trop lointaine pour faire ce métier correctement. « Tu en as autant qu’elle, quand j’étais au lycée la conseillère d’orientation m’a beaucoup aidé et elle était la première à me demander de suivre la voie que je voulais vraiment, même si j’en étais sortie avec l’idée de faire de la médecine au final, il ne m’a pas fallu longtemps pour me rendre compte que je n’avais pas fait le bon le choix, donc ne pense pas qu’ils n’ont pas besoin de toi, tu es un pilier dans leur vie. » Mais Noa fait mieux. C’est ce que Clara répondrait si elle avait envie d’alimenter un débat stérile mais elle est assez pragmatique pour savoir que cela ne sert à rien, tout ce qu’elle retient, c’est la démarche de son petit ami de lui remonter le moral et de la valoriser, c’est ça qui est important. « Tu as raison, le plus important, c’est de faire ce que l’on aime. » Et elle n’ajoute rien, parce qu’elle ne sait pas ce qu’elle en pense dans le fond.
Il profite de son silence pour lui offrir un cadeau, ramené d’un de ses voyages. Elle ignore si ça vient du fait qu’elle ait l’air pensive, ou de son discours légèrement diminuant pour sa personne mais ça l’embête plus qu’autre chose. A vrai dire, elle se sent bête parce qu’elle ne prend pas autant de temps que lui pour lui offrir des présents. Elle n’y pense pas et en même temps, quand il le fait, elle a juste le sentiment que c’est une pommade pour palier à ses absences. Cela la met à l’aise, compte tenu de la réalité de sa vie et de ce que le geste implique bien qu’elle sache que ça n’est pas l’idée qu’il a en tête. « Entendu, je ne t’achèterai plus de bijoux, mais attends toi à être inondée de photos !» Et il n’a pas besoin d’en dire plus qu’elle lui fait déjà le regard de celle qui s’imagine les photos dénudées qu’elle pourrait recevoir de sa part et ça lui plait. « Sois créatif ! » Qu’elle lui indique, le sourire aux lèvres avant de se diriger vers son placard à chaussure, dernière étape avant le départ. « Si t’emménageais, on aurait beaucoup plus de temps à passer ensemble. » Elle se fige un instant, se demandant si elle avait bien entendu cette phrase qui sous ses airs de reproche fait assez mal. Elle est très triste subitement, comme à chaque fois que le sujet est sur la table. « Je reste chez toi dès que tu es en ville. » Qu’elle souffle avant de prendre ses affaires. La conversation s’arrête là, sa famille les attends et elle préfère ne pas avoir cette conversation alors qu’ils doivent se rendre à un évènement familial, se retrouver face au clan Rollins suffit.
Le baptême est en tout point aussi stressant qu’elle l’avait imaginé. Beaucoup de membre de la famille était venu d’Adélaïde pour l’évènement et c’était la première qu’ils avaient Clara de visu, face à eux. Elle était restée intimidée dans son coin sans trop savoir quoi dire et puis surtout, elle n’arrivait pas à se ressortir la réflexion qu’il avait sorti un peu plus tôt ce matin. Elle n’avait pas pu s’empêcher d’y culpabiliser toute la matinée parce que ses propos étaient légitimes. Nicolas avait l’âge de quelqu’un qui veut se pose et c’est naturel. Leur relation est assez longue pour le permettre, mais l’engagement n’a jamais été le fort de Clara. Et voir tous ces visages tournés vers en sachant qu’ils n’attendent que le moment de poser une question. Il faut qu’elle sorte. « Ça va mon cœur ? » C’est la voix de Nicolas qui la sort de ses pensées alors qu’elle en est déjà à sa troisième cigarette. Elle a la jambe qui tremble, de stress ou bien parce que la dose de nicotine ingéré est vraiment pas raisonnable, elle se tourne vers lui répondant un « Très bien ! » qui sonne faux, et à vrai dire, vu la tronche qu’elle doit tirer, elle ne comprend même pas qu’elle tente de faire semblant. « Tiens, je t’ai apporté un petit remontant. » Et elle accueille la coupe de champagne avec l’air de celle qui n’a pas bu depuis des jours, parce que peut-être qu’au lieu d’enchainer la cigarette, ce serait peut-être là qu’elle aurait dû se tourner. Au moins pour l’odeur. Sa cigarette écrasée, elle passe la coupe dans sa main gauche avant de glisser le droit dans la main de son petit ami, venu se poser à ses côtés. Elle couche sa tête sur son épaule, profitant que le moment soit au repos parce qu’il n’y a probablement pas plus reposant que d’être là, assise à ses côtés dans le silence. « Tu as de la chance, tu as évité un interrogatoire de la part de maman ours ! » Qu’il ajoute, confortant Clara dans la pensée que cette question allait forcément tomber à un moment de la journée. Elle ne peut que se réjouir de l’avoir évité, même si elle sait que de l’entendre pour Nicolas, c’est toujours difficile. « Elle a posé beaucoup de question ? » Qu’elle demande, histoire de savoir de quoi s’en tenir, même si tout ce que pourra répondre Nicolas ne changera pas au fait que ça vienne d’elle. « Je pensais que l’arrivée de son premier petit fils allait lui faire oublier un petit peu notre cas. » Elle ne soupire pas, mais c’était vrai, elle s’était dit que le bébé allait suffisamment la combler pour qu’elle oublie que ça aurait dû être à son ainé de lui offrir son premier petit enfant. « Je suis désolée que tu aies cette pression à cause de moi. » C’est tout ce qu’elle pouvait être : désolée. Parce qu’elle sait qu’elle n’aura jamais l’instinct d’être mère. « Je pense qu’on va y aller, j’ai envie de passer du temps rien qu’avec toi. » Qu’il finit par proposer, poussant la blonde à dégager son visage de son épaule et finir rapidement sa coupe de champagne. « T’es sûr ? T’avais vraiment l’air dans ton élément et je ne veux pas t’empêcher de profiter de ton filleul. » Non parce qu’elle le sait, ça sera une deuxième frustration de ne pas en profiter aussi entre tous ses vols.
« L'amour fait disparaître le passé, s'embellir le présent et s'illuminer le futur. »
Avant leur départ de l’appartement, la conversation de Clara et Nicolas avait pris plusieurs tournant et ce en peu de temps le rendant complètement perdu intérieurement. Il rigolait une dernière fois, alors qu’elle lui demandait d’être créatif lorsqu’il enverra des photos de ses voyages, des paroles qui ne manquait pas de le faire imaginer de nombreux cliché qu’il pourrait bien prendre. Puis il tenta le diable en lui faisant savoir qu’elle pourrait s’installer avec lui pour le voir d’avantage, des paroles raisonnant comme un reproche, mais également un désir profond qu’il essayait de placer dés qu’il le pouvait. Elle se contentait de lui dire qu’elle était chez lui à chaque fois qu’il se trouvait en ville, des mots qui une fois de plus décevait le brun qui ne chercha pas plus loin puisqu’il était l’heure de s’en aller. Affaire à suivre.
Alors que Nicolas s’était inquiété pour sa petite amie qui avait quitté la table pour sortir fumer une cigarette, il n’avait pas tardé à la rejoindre à l’extérieur de la maison afin de s’assurer que tout allait pour le mieux. S’installant à ses côtés après lui avoir demandé si tout allait bien, il avait pu observer sur son visage comme un mal-être, et même si elle lui avait fait savoir que tout allait bien, il avait un peu de mal à la croire, mais n’en dit rien, ne voulant pas remettre en question ce qu’elle venait d’affirmer avec une intonation qui ne correspond pas vraiment aux deux mots qu’elle venait de prononcer, préférant lui tendre la coupe qu’il avait emmené pour elle. Il lui faisait part de ce qu’elle avait loupé en quittant la table et ne manqua pas de mettre en place le sujet qui le perturbait ces derniers temps en prenant comme entré en la matière Jane Rollins qui n’hésitait pas à chaque repas à mettre le sujet sur la table. « Tu sais elle s’inquiète pour son fils, elle pose toujours les mêmes questions pour savoir ce qu’il en est dans notre vie, si nos projets ont changé depuis… » Par projet, il voulait bien sûr parler de la conception d’un enfant. Alors oui, la mère de Nicolas avait ce don de souvent mettre le sujet d’un éventuel enfant sur la table, parmi d’autres tel que le mariage ou le simple fait d’emménager ensemble, ce qui pouvait être compréhensif puisque Nicolas était le premier enfant des Rollins et qu’il était le mieux placé pour pouvoir vivre ce genre de vie à défaut de sa sœur qui elle avait visiblement sauté beaucoup d’étapes, mais qui remplissait toutes les cases d’une vie "normale" avec une bonne carrière, un mariage qui avait tout pour être durable et un enfant adorable. Jane avait ce désir omniprésent comme chez la plupart des mamans voulant que leurs enfants fondent une famille. L’ainé des Rollins ne pouvait pas vraiment parler de pression alors que Clara s’excusait de la pression qu’il pouvait avoir à cause d’elle. Il avait en tête l’idée d’avoir un enfant, et ce, depuis de nombreuses années déjà, avant même de faire la rencontre de Clara à vrai dire, bien qu’il se soit réellement projeter en sa compagnie pour un tel projet. L’arrivé du petit Noam n’avait pas arrangé les choses pour le brun, qui enviait presque sa sœur le fait qu’elle soit devenu maman avant que lui soit devenu père. Il baissait le regard vers celui de Clara qui avait sa tête posé sur son épaule, lui attrapant la main afin de la lui serrer contre la sienne. Il avait du mal à formuler ce désir qui s’éveillait en lui de jour en jour, il avait envie de lui faire part qu’il n’avait plus envie d’attendre, qu’il avait peur que le temps passe d’avantage et que ce soi trop tard. Il n’avait pas envie d’arriver à quarante ans et de ne pas avoir de progéniture. Nicolas se demandait si mettre ce sujet en avant, alors qu’ils se trouvaient tous les deux devant la maison familiale de sa sœur était une bonne idée, mais se disait qu’un jour ou l’autre qu’il devait franchir le pas et arrêter de repousser au lendemain la conversation qui fait mal. « Ne sois pas désolé, ce n’est pas ta faute. » Répondait-il avec un sourire avant de lui proposer de s’en aller afin de passer le reste de la journée en tête-à-tête, mais surtout pour pouvoir lui parler au calme de son ressenti vis-à-vis de la situation mise en avant durant le repas. Il se redressait alors qu’elle avait enlevé sa tête de son épaule tout en lui demandant s’il était sûr de vouloir partir. Il acquiesçait de la tête tout en prenant la parole. « Oui, allons-y, j’aurais d’autres instants pour passer du temps avec lui, ne t’en fais pas » il déposait un baiser sur sa joue avant de se lever. « Puis ça nous fera du bien de passer le reste de la journée rien que tout les deux. » Dans sa tête, se bousculaient tout ce qu’il avait envie de lui dire et il avait hâte de pouvoir enfin lui faire part de ce qu’il avait sur le cœur depuis quelque temps.
Après un détour vers l’intérieur, afin de saluer tout le monde, Clara et Nicolas ne tardèrent pas à se rendre dans la voiture afin de prendre la route vers l’appartement du brun à Spring Hill. Durant le trajet, Nicolas se posait mille et une question à propos de sa relation avec la blonde. Il pensait à ce moment ou allait lui dire clairement qu’il avait envie d’aller plus loin avec elle et appréhendait bien évidemment sa réaction. Une fois arrivé, Nicolas s’installait sur le canapé présent dans le séjour et observait Clara avec un grand silence, se torturant de l’intérieur pour cracher le morceau une bonne fois pour toute. Nicolas n’était pas du genre à parler sans réfléchir ou à crier sur les toits tout ce qui lui passe par la tête, non, il passait beaucoup de temps à réfléchir avant de se lancer et cela faisait déjà plusieurs semaines qu’il avait en tête l’idée de lui parler du fait qu’il rejoignait l’avis de sa mère et qu’il avait aussi envie de se lancer dans la quête de devenir parent. « Clara… Je dois te parler de quelque chose. » Ou comment semer le doute en commençant une phrase de la sorte. Il se levait finalement du canapé afin de se rapprocher d’elle pour attirer toute son attention. « J’ai vraiment envie que nous pensons au fait de devenir parent. » Il s’était lancé, non sans grande difficulté et était bien décidé à lui faire comprendre que c'était son désir à lui et non l'acharnement de sa mère à vouloir devenir grand-mère à nouveau qui le poussait à se confier « Je t’aime et j’ai envie de partager ce genre de vie avec toi, de fonder une famille.» Il soufflait, soulagé de lui avoir enfin fait part de ce désir profond qui grandissait en lui, mais pouvait comprendre qu’elle n’était pas prête alors qu’elle n’avait pas encore atteint la trentaine.
Elle se sent stupide, assise dans son coin, à avoir été au bord de la crise de panique lors d’une simple sauterie avec les membres de la famille Rollins. Elle se sent idiote, parce qu’elle sait qu’un tel comportement de Nicolas envers sa propre famille à elle la blesserait énormément. Pourtant, malgré toute la raison qu’elle évoque, elle n’a rien pu contre l’instinct de préservation et ce besoin de se tirer très loin d’une situation malaisante. Elle espère juste que Nicolas ne poser pas trop de question sur ce qui l’aurait mis aussi mal à l’aise parce qu’elle ne sait jamais vraiment expliquer pourquoi elle réagit comme elle le fait. Parlant du loup, après un instant de solitude, il vient la retrouver et c’est pour Clara un bon moyen de s’apaiser. C’est tellement plus facile, d’être avec lui seul, de l’écouter parler et de sentir sa présence mais tellement une autre paire de manche dès qu’une personne s’ajoute. Surtout si cette personne est sa mère, cette femme effrayante qui a toujours le nez dans les affaires affectives de son fils. « Tu sais elle s’inquiète pour son fils, elle pose toujours les mêmes questions pour savoir ce qu’il en est dans notre vie, si nos projets ont changé depuis… » Elle ne dit rien. Après tout, qu’est-ce que Clara sait des mamans et de leur comportement intrusif ? Elle n’en a pas eu, elle ne peut pas vraiment lui répondre que tout ça, ce ne sont que des excuses et que ce n’est pas sain parce que dans le fond, elle n’y connait rien. Juste qu’elle n’est jamais vraiment dans son élément dès qu’elle sait que la conversation tournera à un moment sur les projets qu’elle fonde pour son utérus. C’est une pression inutile qu’elle sent sur elle et dont elle se passerait. Heureusement, Nicolas est toujours là pour intervenir dès qu’elle affiche clairement son malaise. Au fond, elle se dit que lui plus qu’elle doit subir, et ça la désole parce qu’elle ne peut pas le protéger comme lui le fait. « Ne sois pas désolé, ce n’est pas ta faute. » Pas directement. En soi, c’est la faute de leur relation, au temps qu’elle affiche et au fait qu’il parait naturel pour des parents qu’un couple y songe mais les temps ne sont plus les mêmes et elle estime ne pas être forcée à suivre un schéma familial. Dans le fond, c’est son refus qui amène la situation et d’une certaine façon. Si, c’est sa faute. Et ce sentiment de culpabilité ne s’efface pas au moment où il propose de s’en aller. Elle sait que ça lui coûte, parce qu’il avait envie d’être là, qu’il avait envie de profiter de son neveu et filleule aujourd’hui et que ça lui fait mal qu’il cède à ce qui est un caprice de sa part. « Oui, allons-y, j’aurais d’autres instants pour passer du temps avec lui, ne t’en fais pas » Elle sait bien que non, parce qu’elle connait son agenda et qu’elle sait qu’il n’aura pas autant de temps. Que ça se partagera entre elle et le petit. Elle se sent mal, parce qu’elle ne veut pas que Nicolas passe à côté de l’expérience par sa faute. « Puis ça nous fera du bien de passer le reste de la journée rien que tous les deux. » Elle esquisse un sourire, bien d’accord, bien heureuse de pouvoir retrouver sa zone de confort, mais malgré tout rongée.
Quelques minutes auront suffi à ce qu’ils disent au revoir, à ce que Clara se sente encore plus mal face à tout le monde de leur retirer Nicolas. Elle aimerait se jurer qu’à la prochaine réunion, elle fera un effort mais devant une famille si nombreuse, si nucléaire. Elle ne sait pas si elle tiendrait. Elle garde le silence le long du trajet en voiture, manquant de s’endormir s’ils n’avaient pas fini par regagner l’appartement du pilote. Aussitôt la porte ouverte, le geste est mécanique et un cri de soulagement s’échappe d’entre ses lèvres. La raison ? Le simple fait de pouvoir enfin retirer sa paire de talons haut qui lui assassinent chaque jours un peu plus la plante des pieds. Désormais, elle fait dix centimètres de moins mais bon, elle se sent mieux. « J’enfile un pyjama et on zappe sur ce que tu veux ! » Qu’elle ajoute, avant de filer dans la chambre pour faire exactement ce qu’elle annonce. C’est une chose de faire la belle mais une fois à la maison, est-ce vraiment nécessaire de continuer à s’embarrasser d’une robe qui l’empêche de s’étaler comme elle aimerait dans le canapé ? Non. Elle s’empresse de le retrouver, prête à passer la soirée tranquille quand il lâche la bombe. « Clara… Je dois te parler de quelque chose. » L’expression de son visage change du tout au tout. Il l’inquiète. Et tout d’un coup, ressort sa culpabilité du début de soirée. Elle imagine bien ce qu’il va lui dire, lui demander pourquoi elle ne fait pas plus d’effort, pourquoi elle s’efface autant et le truc, c’est qu’elle ne sait pas quoi répondre. Elle tente de prendre la parole mais, il crache le morceau avant et il semblerait qu’elle se soit trompée sur ses intentions. « J’ai vraiment envie que nous pensons au fait de devenir parent. » Elle en a un frisson dans le dos, de cette peur d’avoir cette conversation et de son incapacité à vouloir la même chose que lui. Elle a peur parce qu’elle se sent aux prises avec une décision qui la dépasse totalement. « Je t’aime et j’ai envie de partager ce genre de vie avec toi, de fonder une famille.» Evidemment, elle qui avait espéré que l’enfant de sa sœur allait calmer un peu tout l’monde, l’effet inverse se sera finalement produit. Elle reste debout dans le salon, sans oser ajouter quoique ce soit sur le moment. Elle ne fait qu’avoir peur parce qu’elle sait qu’elle ne voudra jamais d’enfant et qu’elle pourrait le perdre pour ça. Elle trouve à s’asseoir dans le fauteuil le plus proche, cherchant ses mots pour lui répondre. « Je sais que, quand on a des neveux, c’est une pensée naturelle à avoir mais.. » Elle prend un moment de silence. Abasourdie, elle ne sait pas pourquoi cela lui vient comme ça. « J’ai toujours pensé que je n’en aurais pas. La simple idée me fait beaucoup trop peur. » Cela peut paraitre exagéré et pourtant, c’est bien la vérité. Si elle adorait ses neveux et qu’elle était une tante parfait, elle sait qu’elle ne serait pas une bonne mère, qu’elle ne supporterait de l’être et tout d’un coup, c’est très dur à expliquer parce qu’elle n’ose pas tout lui dire. « Ce n’est pas le bon moment. Et pourquoi tu m’en parles maintenant ? C’est ta mère qui te l’a demandé ? »
« L'amour fait disparaître le passé, s'embellir le présent et s'illuminer le futur. »
La famille est et a toujours été très importante pour Nicolas, il a toujours été très proche de ses deux parents, bien qu’ils se faisaient un malin plaisir à vouloir lui dicter sa vie tout au long de sa croissance. Il avait cependant eu la chance d’imposer son désir de carrière allant contre ce qu’ils avaient espéré de lui, contrairement à son petit frère Marco qui lui avait été très rapidement dans le collimateur des Rollins. Le genre de sujet qui n’était jamais mis sur la table lors d’événement familiale, non, ils en ont bien trop honte pour cela. Les Rollins préféraient s’intéresser à des sujets tels que la paternité tant espérés pour leur fils ainé et sa petite amie qui leur semblait être la candidate parfaite. Nicolas tentait de faire bonne figure lors des questionnements sur sa vie affective provenant de sa famille, alors qu’il aurait aimé pouvoir leur dire que oui, qu’avoir un enfant était dans leur projet, ou encore leur dire qu’ils allaient s’installer ensemble, avoir une vie à deux des plus parfaites, mais non, il ne pouvait pas se lancer sur ce terrain avec assurance et certitude, puisqu’il appréhendait à chaque fois la discussion qu’il pouvait avoir avec Clara à ce sujet qui lui donnait souvent l’impression de fuir lorsqu’il s’agissait de parler de leur futur à tous les deux. Le courage de Nicolas à aborder la question était souvent mis à rude épreuve, lui qui avait pourtant toujours les bons mots, il nageait dans le vide lorsqu’il se retrouvait face à sa petite amie pour lui annoncer tout ses désirs qui ne cessaient de croître de jour en jour. Alors qu’elle avait quitté la table familiale pour rejoindre l’extérieur afin de s’allumer une cigarette, ne la voyant pas revenir rapidement, Nicolas n’hésita pas à aller la rejoindre afin de s’assurer que tout allait pour le mieux. Il lui fit part de la conversation qui avait eu lieu durant son absence, en profitant par la même occasion pour préparer le terrain sur l’éventuel sujet qui allait être mis sur la table en rentrant, bien décidé à se jeter à l’eau une bonne fois pour toute. D’ailleurs, il lui proposait assez rapidement de s’en aller et de rejoindre son appartement pour poursuivre le reste de la journée rien que tout les deux, sans perdre l’objectif d’enfin lui faire part de ses désirs qu’il étouffait bien trop ces derniers temps. Alors oui, ça lui faisait un petit pincement au cœur de ne pas passer davantage de temps avec son filleul qu’il voyait que très peu à cause de ses absences dues à son travail, mais il savait que sa sœur ne lui en tiendrait pas rigueur et qu’il allait pouvoir se rattraper la prochaine fois en prenant le petit pour une journée. Clara était sa priorité aujourd’hui et c’est après avoir dit au revoir à tout le monde qu’ils s’étaient en aller vers l’appartement de Nicolas.
Le chemin du retour avait été bercé par le silence dans la voiture, laissant le bruit de la route prendre le dessus. Nicolas lui était perdu dans ses pensées, pensant aux mots qu’il allait pouvoir utiliser face à Clara une fois arrivée dans son appartement qu’ils ne tardèrent pas à atteindre. Une fois arrivé au sein de l’appartement, Nicolas ne put s’empêcher de sourire amusé par la délivrance de la jeune femme lorsqu’elle put retirer ses talons hauts, l’observant rejoindre la chambre après qu’elle ait annoncer aller mettre un pyjama. Il en profita pour rejoindre le canapé sans prendre le soin de retirer ses chaussures ou d’enlever sa chemise qui l’empêchait de faire de grands gestes, il était bien trop préoccupé pour cela à vrai dire. Ses yeux se levèrent lorsqu’il aperçut la silhouette de la blonde le rejoindre. Il se tortura intérieurement un instant pour cracher le morceau et sans attendre il lui fit savoir qu’il souhaitait lui parler de quelque chose. Sans la lâcher du regard, il lui balança ce qu’il avait sur le cœur sans passer par quatre-chemins. Lui qui avait tant appréhender ce moment, il s’était jeté à l’eau non sans difficulté avec l’espoir de ne pas regretter de l’avoir fait. Il ne la quittait pas des yeux alors qu’elle était restée debout face au canapé. Le silence fut assez pesant, les secondes lui paraissaient comme étant de longues minutes de torture. Il l’observait prendre place dans le fauteuil présent non-bien loin, commençait légèrement à regretter d’avoir balancé cette bombe qui pouvait semer le trouble entre eux, mais c’était chose faite et la voix de Clara ne tarda pas à résonner à travers la pièce. « Je sais que, quand on a des neveux, c’est une pensée naturelle à avoir, mais.. » Bien sûr que l’arrivée de Noam avait d’avantage déclenché l’envie de fonder une famille chez Nicolas, il ne niait pas cela, bien qu’il y avait déjà pensé brièvement avant il ne comptait pas la contre dire et préféra écouter ce qu’elle avait à lui dire en restant silencieux, se préparant à rebondir par la suite. « J’ai toujours pensé que je n’en aurais pas. La simple idée me fait beaucoup trop peur. » C’était légitime. Elle pouvait avoir peur, c’était une réaction normale, il se rappelait que sa sœur elle aussi avait beaucoup appréhendée le fait de devenir mère et qu’il lui avait fallu du temps pour réaliser ce qui lui arrivait, mais sur le moment Nicolas perdu son sourire, si naturel chez lui pourtant. Il appuyait ses coudes sur ses genoux sans perdre la jeune femme du regard, la laissant terminer. « Ce n’est pas le bon moment. Et pourquoi tu m’en parles maintenant ? C’est ta mère qui te l’a demandé ? » Il regrettait d’être allé au bout de son idée, il regrettait d’avoir mis le sujet sur la table, alors que la réponse de Clara n’était pas celle qu’il espérait entendre. « Ce n’est pas le moment ? » l’interrogeait-il sans attendre, faisant l’impasse sur le fait qu’elle avait peur. Il se leva afin de la rejoindre, s’accroupissant pour se retrouver plus ou moins à sa hauteur. « Nous avons une vie plutôt bien rangée toi et moi, tu as un boulot stable, moi également, nous sommes heureux ensemble, du moins je crois. » Il marquait une petite pause. Lui était heureux avec elle, il n’avait aucun doute là-dessus, mais suite à ses paroles, il ne put s’empêcher d’imaginer l’inverse de sa part. « Je ne vois pas ce qui nous empêcherait de se projeter dans un futur à trois. Je peux comprendre que tu aie peur, c’est normal, c’est comme un pas vers l’inconnu, je comprends vraiment. » Répétait-il. « Oui, ma mère m’en a touché un mot tout à l’heure, mais cette envie ne vient pas d’elle si c’est ce que tu veux savoir. » Précisait-il, alors qu’elle lui avait demandé si c’était sa mère qui le lui avait demandé. « Le temps passe et je ne m’imagine pas vivre dans quelques années sans enfant.» Le temps qui passait l’effrayait, du haut de ses trente-cinq ans, il n’avait pas envie d’arriver à la quarantaine sans être devenu père. « Je ne veux pas te brusquer, on prendra le temps qu’il faudra, mais je voulais que tu saches. » Disait-il en lui attrapant la main sans la lâcher du regard.
Il est très difficile pour elle de trouver les mots pour répondre à ses envies de paternité. Nicolas n’avait jamais caché vouloir plus et elle avait toujours repoussé le moment de passer à la vitesse supérieure, s’attachant de plus en plus à lui durant le temps qui passe jusqu’à en tomber amoureuse. Ça la heurte, d’avoir des aspirations aussi différentes – voir incompatibles – des siennes. Elle ne sait pas comment lui répondre. Tout est tellement clair dans sa tête : les enfants, elle n’en voudra jamais à elle. Seulement comment peut-elle énoncer une vérité aussi difficile à haute voix alors qu’elle sait que ça va le contrarier. Des désaccords, ils en ont eu, mais jamais sur une chose aussi importante, sur un domaine où les compromis n’existent pas. « Ce n’est pas le moment ? » C’est l’excuse qu’elle avait avancé. Parce que c’est la plus simple à trouver également. Elle pointe là, son jeune âge à elle, le fait qu’elle veuille continuer à profiter de sa vingtaine et que fonder une famille peut encore prendre plusieurs années. Son horloge biologique n’en est pas à ses derniers coups et c’est un fait. Seulement, sa réactivité face à ses mots lui donne l’impression qu’il ne tombe pas dans l’excuse. En même temps, elle lui en sert tellement et pas que sur le sujet d’une progéniture. « Nous avons une vie plutôt bien rangée toi et moi, tu as un boulot stable, moi également, nous sommes heureux ensemble, du moins je crois. » Elle pourrait répondre à ça. Elle pourrait lui signifier qu’ils n’arrivent déjà pas à se voir trois jours de suite avec ses horaires, ce n’est pas le cadre pour un enfant mais elle sait que ce serait rappeler là un autre sujet de conversation particulièrement pénible qu’elle tient à garder silencieux pendant qu’ils tiennent cette conversation-là, c’est pourquoi elle se contente juste de serrer le tissus de son pyjama entre ses poings, posés soigneusement sur ses deux cuisses. « Je ne vois pas ce qui nous empêcherait de se projeter dans un futur à trois. Je peux comprendre que tu aies peur, c’est normal, c’est comme un pas vers l’inconnu, je comprends vraiment. » Le problème, c’est qu’un projet à un moment, ça se concrétise et qu’elle ne veut pas. Elle se sent tellement pressurée, que ce soit par sa famille à lui, ses collègues, lui-même et la société en général à vouloir avoir des enfants mais elle ne peut juste pas. Elle n’a pas le caractère qu’il faut pour se dévouer autant à un être humain. « Oui, ma mère m’en a touché un mot tout à l’heure, mais cette envie ne vient pas d’elle si c’est ce que tu veux savoir. » Qu’il ajoute, confirmant ses soupçons avant de conclure d’une façon qui ne laisse plus planer aucun doute. « Le temps passe et je ne m’imagine pas vivre dans quelques années sans enfant.» Et là, elle peut déjà entendre le tic tac du temps qui s’écoule jusqu’à ce que sa patience s’épuise, jusqu’à ce qu’ils arrivent à ce fameux moment où ses envies seront plus fortes. « Je ne veux pas te brusquer, on prendra le temps qu’il faudra, mais je voulais que tu saches. » Il a sa façon de le dire. Elle se sent atrocement mal devant ce regard empli de gentillesse qu’il tente d’avoir. Il fait des efforts, il veut comprendre, il ne veut pas la forcer mais, ses intentions font tout de même qu’elle se sent coincée. « Nicolas, je … » Elle se retient de tout dire de but en blanc, de ne pas être trop agressive en lui disant que sa décision est là, prise et qu’elle ne peut pas lui promettre de changer d’ab=vis. « Je ne sais pas même pas où je veux être l’année prochaine. Comment veux-tu que je sache où je vais vouloir en être dans quelques années ? » Et dans un domaine plus large, elle aborde son indécision chronique. Son lunatisme. Le fait de vouloir quelque chose et de changer d’avis dans la minute suivante. Elle se sent coincée, comme s’il venait de poser une date qui lui dirait qu’elle a le droit d’être libre de son corps jusque là, mais qu’après, c’est terminé. « Tu comprends mais, au final, j’ai l’impression de pas vraiment avoir le choix. Tout ce dont j’ai droit, c’est un délai. » Qu’elle lui fait remarquer, parce que même s’il essaie dans le fond. Elle n’est pas sûr qu’il comprenne. « Si je te répond que je ne m’imagine pas avoir mes propres enfants ? » Tout comme lui s’imagine en avoir.
« L'amour fait disparaître le passé, s'embellir le présent et s'illuminer le futur. »
Le plafond venait de s’effondrer sur sa tête alors qu’il avait pris son courage à deux mains pour enfin faire part à Clara ses désirs pour le futur, leur futur. Nicolas n’avait pas espéré une telle réaction de la part de sa petite amie, bien qu’il avait eu du mal à se jeter à l’eau. Rempli de déception, il l’observait et l’écoutait sans perdre la face tout en gardant son calme. C’était sûrement l’une de ses plus belles qualités à Nicolas, une qualité qui pouvait lui faire du tort bien des fois. Au fond, il avait envie de taper sur la table et de tout envoyer valser, ne comprenant pas pourquoi faire de tel projets pouvait effrayer la jeune blonde. Pour lui, tout était clair comme de l’eau de roche, il s’imaginait main dans la main en sa compagnie avançant vers un avenir à deux. Tout avait toujours été parfait entre eux, un peu trop, ils étaient vus de l’extérieur comme étant le couple de l’année, en faisant envié plus d’un, mais alors pourquoi le brun n’avait pas eu cette sensation à l’instant même ou il avait osé prononcer le mot enfant et en apercevant le regard de la jeune femme qui n’avait pas l’air de partager les mêmes envies que lui. Il était dans une impasse, pouvait-il continuer ainsi, pouvait-il avoir cette patience en espérant qu’un jour, elle change d’avis ? Il n’en était pas vraiment sûr, il ne savait plus et réalisait qu’il avait peut-être imaginé trop de choses ne pouvant pas être réalisé, du moins pas avec Clara. Il se grattait le cuir chevelu, un signe de nervosité qui ressortait assez souvent lorsqu’il était contrarié et stressé. Il gardait le silence tout en écoutant sa petite amie lui dire qu’elle ne savait pas ou elle souhaitait être dans quelques années, des paroles qui l’assomma à petit feu, lui qui pensait être sur la même longueur d’onde que sa petite amie, il avait eu tout faux depuis le début. Il pensa un instant à lui dire que tout était terminé entre eux, qu’il ne pouvait pas avancer sans cette certitude qu’elle sera toujours à ses côtés dans quelques mois, quelques années, qu’il avait besoin de quelque chose de concret, de quelqu’un qui partagera la même vision que lui sur l’avenir, mais il ne pouvait pas, non, il l’aimait beaucoup trop pour lui tourner le dos, beaucoup trop pour fuir suite à cette conversation peu agréable pour lui. Il essayait de se dissuader qu’elle changera sûrement d’avis avec le temps, il l’espérait du moins, puis c’était la première fois qu’il partageait vraiment cette envie de fonder une famille. Il relevait finalement la tête en sa direction. « J’espère que tu t’imagines être au moins encore avec moi … » Qu’il répondait finalement avec détresse. L’incertitude de Clara ne rendait pas la situation plus simple, il était peut-être prêt à mettre une croix pour l’instant sur ce projet de famille, mais qu’en était-il d’eux ? « Tu sais, moi quand je te regarde, je sais où je veux être l’année prochaine, je sais que je veux être en ta compagnie, que je veux te tenir dans mes bras, te murmurer que je t’aime encore et encore. » Ajoutait-il. Les paroles de Clara avaient résonné comme une alarme dans son esprit et c’est avec beaucoup de concentration qu’il l’écoutait encore avec la sensation que le temps venait de s’arrêter tout autour d’eux. « Je comprends que tu aies peur de l’avenir, je peux comprendre que tu ne te sentes pas prête et j’essayerai de comprendre et d’accepter ton choix.» ça ne le rendait pas heureux d’imaginer un futur différent de celui qu’il avait imaginé, mais si pour la garder auprès de lui, il devait être patient et comprendre l’état d’esprit de Clara, il le ferait. « Si je te réponds que je ne m’imagine pas avoir mes propres enfants ? » ça faisait mal, ça lui faisait mal. Il baissa un instant les yeux afin de réaliser ce qu’elle venait de dire. Il n’était plus question d’incertitude à ce stade et il ne savait pas comment rebondir. « Je ne sais pas quoi te dire Clara, je ne sais pas si je pourrais mettre une croix sur ce désir, je ne sais pas … » Il était perdu Nicolas, il n’avait pas envie de dires des mots qu’il regretterait par la suite et préféra en rester là afin de digérer cette défaite. « Tu changeras peut-être d’avis d’ici quelque temps comme tu sais si bien le faire. » La plupart du temps, son indécision concernait des sujets moins important à ses yeux, mais il gardait espoir, il fallait. « On en rediscutera, je n’ai pas envie de gâcher cette soirée, c’est devenu tellement rare de pouvoir passer des soirées rien que tout les deux. » Avec leurs boulots, ils pouvaient savourer d’être ensemble uniquement en soirée ou le week-end lorsque l’emploi du temps du pilote le permettait. Puis parler d’autres choses était sûrement plus convenable pour les nerfs du brun.
Ses réponses ne semblent pas lui paire. Elle le décèle à ses tics de comportement dès qu’il est contrarié, à cette façon de passer sa main dans ses cheveux tout un gardant un calme qui jure avec l’expression de son visage et de ce qu’elle devine de ce qu’il peut ressentir. Il avait été élevé différemment d’elle. Les Rollins tenait leur famille en estime, promouvait leur nom et ne semblait n’avoir pour objectif que de correspondre à cet idéal de famille nombreuse où les enfants viennent de partout. Du moins, l’impression qu’elle avait c’était qu’il était plus important que tout qu’en tant que petite amie de leur aîné, elle remplisse son but biologique. Une pression qui ne l’écrasait pas tant que Nicolas ne cherchait pas à y répondre, qu’il était encore au stade où tous les deux profitent de l’instant présent et advienne que pourra de leur suite. Sauf que, sa sœur avait eu un enfant et tout avait déclenché alors que de son côté, s’il y’a bien une chose qui se précise à l’horizon, c’est qu’elle ne veut pas. « J’espère que tu t’imagines être au moins encore avec moi … » Tout de suite, il en saute à cette conclusion qui a le don de l’exaspérer parce que là n’est pas le sujet, elle n’est pas en train de lui dire qu’elle n’imagine pas de futur avec lui, seulement elle n’imagine pas ce futur-là. « Tu sais, moi quand je te regarde, je sais où je veux être l’année prochaine, je sais que je veux être en ta compagnie, que je veux te tenir dans mes bras, te murmurer que je t’aime encore et encore. » Et elle sait qu’elle veut la même chose, bien que ses aveux réveillent la culpabilité qu’elle aurait voulu garder enterrée le temps de cette conversation. Elle se mord l’intérieur de la joue pour ne pas en dire plus, pour ne pas prononcer quoi que ce soit qui dépasserait sa pensée. C’est juste qu’elle n’a pas l’impression qu’il ait la même vision qu’elle de leur couple. Il est absent la moitié de la semaine et quand il est là, c’est un temps qu’il doit partager entre elle, sa famille et ses amis. Une situation qui ne lui pèse pas dans le sens où quand il est avec elle, il l’est à cent pourcent mais qui n’a rien d’idéal s’il souhaiter ajouter un enfant à l’équation. Parce qu’il n’est pas là, que la responsabilité lui tomberait dessus alors qu’elle n’a rien demandé, que ce serait faire rentrer un peu plus son invasive de mère dans son quotidien à elle et parce que c’est son corps à elle qui en subirait les changements. Ça, il ne semble pas en prendre conscience. « Je comprends que tu aies peur de l’avenir, je peux comprendre que tu ne te sentes pas prête et j’essayerai de comprendre et d’accepter ton choix.» C’est là le problème, c’est qu’il le répète qu’il comprend mais qu’il se contredit juste après. « Je ne sais pas quoi te dire Clara, je ne sais pas si je pourrais mettre une croix sur ce désir, je ne sais pas … » Elle ne dit rien de plus. Elle a conscience qu’il a été formaté dans ce sens-là, qu’il a toujours été certain pour lui qu’un jour il reproduirait le schéma de ses parents, sauf qu’ils ne sont pas sur la même longueur d’onde à ce sujet et que là, tout de suite, une date de péremption semble s’inscrire sur leur relation et cette idée est celle qui lui fait mal. « Tu changeras peut-être d’avis d’ici quelque temps comme tu sais si bien le faire. » Ses yeux s’ouvrent en grand devant les propos qu’il vient de tenir, comme si elle n’était qu’une enfant capricieuse et lunatique qui ne sait jamais ce qu’elle veut, comme si ça allait être à elle de faire une concession pour combler ses souhaits à lui. Comme si cette conversation n’a pas lieu d’être parce que Clara ne sait pas ce qu’elle veut et que du coup, on ne peut pas prendre son opinion en compte. « J’espère pour nous que ça arrivera avant expiration du délai alors. » Qu’elle répond, du tac au tac avec beaucoup de sarcasme, tout en le regardant droit dans les yeux parce qu’il vient de l’infantiliser et que c’est la dernière chose à faire s’il veut vraiment fonder une famille un jour avec elle. « On en rediscutera, je n’ai pas envie de gâcher cette soirée, c’est devenu tellement rare de pouvoir passer des soirées rien que tous les deux. » Elle reste stoïque, assimilant lentement qu’il soit en train de se défausser. Une bien mauvaise façon encore de lui faire croire qu’ils sont prêt à élever un enfant s’il n’est pas capable d’avoir une dispute et de la terminer. « Donc, c’est tout ? » Pure rhétorique. Parce qu’elle s’est déjà levée de son siège pour prendre direction de la chambre. Il ne peut pas agir ainsi avec elle et espérer qu’elle mettra de côté ses propos pendant tout le temps de la soirée. « On en reste là en attendant que je change d’avis, vu que je suis si lunatique. » Parce que de toute façon, elle l’a bien compris que ce serait ça l’issue du sujet avec lui. Elle allait devoir changer d’avis, les raisons qui peuvent faire qu’elle ne veuille pas d’enfant. Ça ne semble pas important. « Tu l’as déjà gâché ta soirée, je rentre chez moi. » Elle le précise, des fois que ça ne soit pas clair avant de retourner dans la chambre, de troquer le pyjama contre des vêtements civils cette fois.
« L'amour fait disparaître le passé, s'embellir le présent et s'illuminer le futur. »
À Nicolas c’était sûrement ça son plus gros défaut faire comme si tout allait pour le mieux alors que dans sa tête le mal-être avait pris place. Il était comme ça, il avait grandi comme ça, en faisant semblant bien des fois de sourire et de rassurer son entourage sur son état d’esprit. C’est ce qu’il avait essayé de faire en se trouvant face à Clara ce soir-là, tentant de la rassurer sur le fait qu’il la comprenait et qu’il était prêt à attendre qu’elle soi prête à avoir un enfant, bien qu’au fond, il était très déçu de la réponse de la blonde à ce sujet et espérait terminer cette mauvaise conversation au plus vite, sous peine de ne pas pouvoir se contenir. Il tentait de faire bonne figure, mais se perdait dans ses mots et réveilla la colère de sa petite amie en seulement quelques secondes. Il se rendait compte qu’il était peut-être allé trop loin en voulant limiter la casse et comprenait qu’elle avait mal pris le fait qu’il mette le doigt sur sa capacité à changer d’avis. Se grattant à nouveau la tête nerveusement, Nicolas restait immobile alors que Clara plongeait son regard dans le sien. « J’espère pour nous que ça arrivera avant expiration du délai alors. » Le sarcasme résonnait dans les oreilles du pilote qui se pinçait les lèvres tout en pensant à se taire et à ne plus mettre d’huile sur le feu par peur de la voir lui tourner le dos. Malheureusement pour lui, la simple idée d’oublier cette conversation pour la soirée lui retomba dessus sans attendre. « Donc, c’est tout ? » Qu’elle lui demandait tout en se levant avant de commencer à prendre la direction de la chambre. « On en reste là en attendant que je change d’avis, vu que je suis si lunatique. » Il ne pouvait pas la laisser dire ça, il ne pouvait pas la laisser s’en aller, mais ne prononçait aucun mot. « Tu l’as déjà gâché ta soirée, je rentre chez moi. » Il restait immobile, ses yeux fixés sur sa silhouette qui s’éloignait le long du couloir menant à la chambre, jusqu’à ne plus l’avoir dans son champ de vision. Il poussait un long soupire avant de finalement la rejoindre très rapidement avec l’ambition d’arranger les choses. « Clara … » Commençait-il. « Ce n’est pas ce que je voulais dire. » C’était sûrement trop facile de prononcer ce genre de mots dans une telle situation, mais c’était tout ce qui lui était venue à l’esprit lors des premières secondes alors qu’il l’avait rejoint dans la chambre. « Je veux juste que t’y penses, vraiment et que tu ne restes pas dans tes gonds » Il savait qu’elle pouvait être très têtue et ne comptait pas la forcer à lui dire que oui, qu’elle porterait son enfant, il voulait juste qu’elle y pense, qu’elle prenne le temps de le comprendre tout comme lui allait essayer de la comprendre, en espérant qu’ils trouveraient un terrain d’entente. « Je veux essayer de comprendre, vraiment, ça sera sûrement difficile, surtout lorsque l’on vient d’une famille comme la mienne ou la pression ne cesse d’augmenter au fil des ans, sans compter les années qui passent à une allure bien trop rapide à mon goût. Je m’approche petit à petit de la quarantaine et je n’ai pas envie de vivre ma paternité en étant incapable de suivre le rythme. » C’était une grande peur qu’il avait, alors que son trente-sixième anniversaire allait avoir lieu cette année. « Ne pars pas, s’il te plaît. » Il déposait un regard brillant sur elle, priant intérieurement qu’elle ne parte pas aussi précipitamment.
Evidemment qu’elle allait prendre la mouche. C’était même sûr et certain qu’au moment où il allait utiliser son caractère enfantin et indécis pour faire valoir son point de vue qu’elle allait très mal le prendre et sans manquer de se défendre puisque sa remarque relève de l’attaque personnelle la concernant. Elle a du mal à le croire qu’il ose lui sortir une réplique aussi vicieuse avec un calme aussi olympien, mais ce qui fait bien partir Clara au quart de tour juste après, c’est la façon dont il se défausse de cette conversation, où il tente d’y mettre fin sous prétexte de ne pas gâcher leur soirée sauf que c’était une issue à prévoir dès le moment où il a voulu traiter de ce sujet et dès le moment où il a assuré la comprendre alors que dans le fond, le point de vue de Clara reste bien une énigme pour lui. Tout cela résulte en une décision simple, puisque visiblement ça ne dérange pas le pilote que tous les deux se couchent fâchés avec l’autre ce soir : elle rentre chez elle. « Clara … » Qu’elle entend derrière elle alors qu’elle commence déjà à rassembler ses affaires, à remettre des vêtements d’extérieurs, le tout avec un empressement qui traduit sa colère que l’envie de quitter les lieux rapidement. Elle ne répond pas, elle est têtue et dans ces moments-là, il est très facile de la faire partir encore plus vite. « Ce n’est pas ce que je voulais dire. » Elle s’arrête, sans lui répondre vocalement, ses yeux parviennent très bien qu’il n’a que quelques secondes pour préciser « ce qu’il voulait dire » avant qu’elle ne reprenne ce qu’elle faisait et qu’elle prenne ses clics et ses clacs en attendant que les choses se tassent. Elle n’était pas le genre à ne pas finir ses disputes mais si Nicolas était décidé à jouer les lâches et à se taire pour ne pas empirer les choses, elle n’allait pas insister plus longtemps. « Je veux juste que t’y penses, vraiment et que tu ne restes pas dans tes gonds » Mais elle y pense, là, et à chaque fois qu’il prend à sa mère l’envie de lui rappeler qu’elle devrait un de ses jours vérifier que ses organes reproducteurs sont bien opérationnels et elle a toujours le même sentiment de ne servir que d’incubateur et que ce qu’elle veut, ce n’est pas si important. « Je veux essayer de comprendre, vraiment, ça sera sûrement difficile, surtout lorsque l’on vient d’une famille comme la mienne ou la pression ne cesse d’augmenter au fil des ans, sans compter les années qui passent à une allure bien trop rapide à mon goût. Je m’approche petit à petit de la quarantaine et je n’ai pas envie de vivre ma paternité en étant incapable de suivre le rythme. » Et donc quoi ? Il fait sa crise maintenant ? Aux dernières nouvelles, la ménopause ne touche pas les hommes et son excuse a beaucoup de mal à être considérée comme un argument aux yeux de Clara. Elle expire par le nez de sorte à reprendre un peu de contenance et à pouvoir continuer cette conversation comme une adulte. De mémoire, ils ne s’étaient jamais disputés auparavant et l’impression d’être sur un terrain nouveau dans une discipline où elle ne cède jamais ne l’aide pas à reprendre son calme. « Ne pars pas, s’il te plaît. » Et sa demande lui amène une seconde réflexion où elle sait qu’elle ne peut pas partir sans avoir clôturé le sujet, que ce sera jamais bon s’il y’a un tabou entre eux, surtout qu’on ne leur accordera jamais de répit s’ils ne font pas équipe sur la question. Elle repose son sac sur le lit, les mots ne sortent pas pendant plusieurs secondes où elle soutient son regard, elle essaie de préciser sa pensée même si le fond du problème, c’est qu’ils ne se comprennent pas. « Je déteste tellement ta famille pour avoir posé ce fardeau sur tes épaules, comme si tu valais dix fois moins que ce que tu vaudrais si tu avais des enfants et fait ce qu’ils attendent de toi alors que tu es merveilleux comme tu es aujourd’hui et que ta valeur ne dépend pas de ce qu’ils ont décidé pour toi. Je déteste cette façon qu’ils ont de s’insérer dans ta vie, et dans la mienne comme s’ils en avaient le droit. Je les déteste. » Ce n’était pas forcément la meilleure réponse à lui apporter, lui qui est très proche de sa famille, que d’admettre qu’elle ne peut pas les voir en peinture et qu’elle les trouve nocifs. Seulement, elle ne peut pas cacher plus longtemps ce sentiment d’avoir à choisir entre lui et son droit naturel à pouvoir faire ce qu’elle veut de sa vie. « Et j’ai le sentiment qu’avoir un enfant, ce serait leur ouvrir la porte pour qu’ils continuent à décider de tout, ce serait me résigner à les laisser faire et je ne peux pas. » Sans compter que d’ordre général, les chats ne font pas des chiens et qu’elle ne pourrait pas imposer cette pression qui l’étouffe à son rejeton. Elle ne voit aucune raison de mettre au monde un être qui a toute les chances d’être aussi fucked up qu’elle dans la vie. « Je n’arrive pas à déterminer si c’est vraiment quelque chose que tu veux, ou si c’est juste que tu sens l’urgence parce que ta sœur a eu un enfant avant toi alors qu’elle est plus jeune que toi et qu’on te presse à en faire autant, mais la vérité, c’est que tu es jeune, tu n’as pas quarante ans et tu seras toujours en forme à cinquante ans. Rien ne presse. » Qu’elle souffle, tentant d’arrondir les angles après le très très gros aveux à propos de son aversion pour sa famille qu’elle lui a fait et la difficulté qui s’annoncer à gérer leur relation après ça. « Mon père voulait un deuxième enfant et ma mère a cédé, tu connais la suite de l’histoire. Ne me fais devenir comme elle. »
« L'amour fait disparaître le passé, s'embellir le présent et s'illuminer le futur. »
Le regret avait pris une place dans l’esprit du pilote, le regret de s’être enfin jeté à l’eau, pensant que son courage de faire part à Clara qu’il souhaitait un enfant avec elle allait lui permettre de réellement s’imaginer avec une poussette neuf mois plus tard. Il avait tant redouté ce moment, s’était entraîné plusieurs fois en répétant cette phrase qui lui paraissait si simple à prononcer, mais qui pourtant avait eu du mal à sortir face à la principale concernée. Il avait ce désir d’être père, se désire de fonder une famille et avait longuement espérer que ce souhait soi réaliser ce soir par la jeune femme qui occupait le rôle de sa petite amie depuis maintenant deux longues années. Bien évidemment tout n’était que métaphore dans sa tête, il se doutait bien que même si elle avait dit oui, le destin lui n’aurait peut-être pas voulu les suivre dans ce chemin et les aurait fait poireauter des mois, ou même des années. Au fond, il se doutait bien que ça n’allait pas être facile de convaincre Clara, il la connaissait trop bien pour ça, du moins c’est ce qu’il pensait, malgré lui, il ignorait beaucoup de points sur la blonde, principalement ses ses activités durant son absence. Il pensait qu’elle comprendrait son intérêt à fonder une famille, qu’elle partagerait ce désir avec elle, parce qu’elle le considérait comme étant l’homme de sa vie, des pensées qui s’avéraient bien fausse au regard de Nicolas qui était contrarié et qui s’était laissé un peu emporté par ce sentiment en ne contrôlant pas ses mots, mettant le doigt sur le fait que sa petite amie était une indécise. Il ne fallut que quelques secondes pour que celle-ci se retrouve dans la chambre à rassembler ses affaires, suivit très rapidement par le brun qui s’en voulait déjà d’avoir gâché leur soirée en parlant d’avenir avec à présent un poids en plus, celui de la faire fuir. Il tentait de se rattraper, il s’excusait très rapidement, lui demandant de ne pas partir. Connaissant le tempérament de Clara, il savait qu’insister n’allait pas forcement la faire avancer en sa faveur, mais ils ne pouvaient pas rester sur ça, non. Il lui faisait part de la pression qu’il avait sur les épaules, car oui, malgré son propre désir d’avoir une descendance, il y avait également de l’autre côté ce que souhaitait sa famille, les Rollins. Une mère fort protectrice, et envahissante dans la vie de son fils qui si elle le pouvait déciderait de chaque point de sa vie, un père dont la vie était dirigée par son ambition et sa détermination à toujours aller plus loin, souhaitant connaître ses petits-enfants pour leur transmettre cette fibre, sans parler des questions incessantes lors de la visite du pilote du côté d’Adelaïde ou beaucoup se demande s’il compte un jour se marier et avoir des enfants. Il entendant la voix de son père qui lui avait fait récemment la remarque. « Tu sais à ton âge, j’avais déjà un enfant et ton frère était en route, qu’est-ce que tu attends, Nicolas ? » Ce genre de paroles lui donnait encore plus de pression, à croire qu’il devait absolument respecter un délai pour être père. « Je déteste tellement ta famille pour avoir posé ce fardeau sur tes épaules, comme si tu valais dix fois moins que ce que tu vaudrais si tu avais des enfants et fait ce qu’ils attendent de toi alors que tu es merveilleux comme tu es aujourd’hui et que ta valeur ne dépend pas de ce qu’ils ont décidé pour toi. Je déteste cette façon qu’ils ont de s’insérer dans ta vie, et dans la mienne comme s’ils en avaient le droit. Je les déteste. » Nico ne s’attendait pas à ça, oh non, entendre de la bouche de sa petite amie qu’elle détestait sa famille, ça ne lui faisait pas réellement plaisir, mais pouvait-il lui en vouloir ? Il avait conscience que les Rollins n’étaient pas une famille facile et qu’il fallait beaucoup de patience pour s’habituer à leur façon d’être. Eux qui aiment tellement s’imposer dans la vie des autres. Le pilote était très proche malgré ça de sa famille, mais ne les défendait pas toujours. « Et j’ai le sentiment qu’avoir un enfant, ce serait leur ouvrir la porte pour qu’ils continuent à décider de tout, ce serait me résigner à les laisser faire et je ne peux pas. » D’un côté, elle n’avait pas tort, les parents du brun n’allait pas se priver de mettre d’avantage leur grain de sel dans leur vie s’ils avaient un enfant et il le savait et se préparait déjà au jour ou il allait devoir leur faire face comme le jour ou il leur avait finalement fait savoir qu’il ne suivrait pas le chemin tracé de son père en faisant des études de médecine. Ils avaient eu beaucoup de mal ce jour à cracher le morceau, mais finalement tout s’était bien passé, ils avaient accepté qu’il déraille vers une autre voie et n’avait pas fait d’histoire, bien qu’encore aujourd’hui, John Rollins se donne un malin plaisirs à plaisanter à ce sujet, insinuant que Nicolas aurait fait un bon chirurgien. « Je n’arrive pas à déterminer si c’est vraiment quelque chose que tu veux, ou si c’est juste que tu sens l’urgence parce que ta sœur a eu un enfant avant toi alors qu’elle est plus jeune que toi et qu’on te presse à en faire autant, mais la vérité, c’est que tu es jeune, tu n’as pas quarante ans et tu seras toujours en forme à cinquante ans. Rien ne presse. » Bien sûr qu’il le voulait vraiment, bien sûr que le fait d’avoir vu sa sœur tomber enceinte et avoir son fils lui donnait d’avantage envie d’avoir à son tour une progéniture, ce serait mentir s’il n’avouait pas ce point, mais il se sentait également pris par le temps, les mois passaient à une vitesse et il avait cette impression que s’il ne réagissait pas assez vite qu’il allait perdre de précieuses années qui auraient été parfaite pour élever un enfant, mais il ne s’agissait pas de son plus grand problème, non, il pouvait se résigner à attendre, mais ne savait pas combien de temps il pourrait patienter avant de craquer. « Mon père voulait un deuxième enfant et ma mère a cédé, tu connais la suite de l’histoire. Ne me fais devenir comme elle. » Il maintenait son regard vers Clara et garda le silence que quelques secondes, un silence durant lequel il l’observait avec ses yeux brillants. « Je t’assure que ce n’est pas un fardeau, j’ai réellement l’envie de fonder une famille, ce n’est pas une question à laquelle je vais réfléchir deux fois avant de répondre, mais tu as peut-être raison sur le fait que la pression venant de ma famille me donne l’impression de devoir se dépêcher. » Précisait-il calmement. « Puis le fait de voir ma petite sœur devenir maman n’a pas arrangé les choses. » Se confiait-il. A quoi bon nier ? « Tu sais en apprenant à les connaître d’avantage, tu te rendras peut-être compte qu’ils ne sont pas si … » Il cherchait le mot pour décrire sa famille et lui-même avait du mal à les définir par moment. « pas si détestable. » Qu’il terminait finalement avant de prendre place sur le lit sans la perdre du regard. « Ils pensent bien faire, ils pensent me protéger en agissant ainsi et ne se rendent pas compte que leur façon d’agir peut être déplaisante. » Nicolas avait grandi avec ce comportement envahisseur de ses parents et vu de l’intérieur ça ne lui paraissait pas si grave. « Ce qui est sûr c’est que je ne veux pas te forcer, c’est pour ça que j’ai voulu t’en parler. Je voulais savoir ce que tu en pensais et je ne te cache pas que j’attendais une autre réponse de ta part, mais je comprend, ça serait égoïste de ma part de te l’imposer. » C’était très difficile pour lui de s’asseoir sur son envie, mais il devait faire un effort et prendre le temps d’accepter le fait qu’elle n’était pas prête. « Puis bon, en y pensant, il nous reste tellement de choses à découvrir … » Il attrapait ses mains afin de l’attirer face à lui, alors qu’il maintenait sa position assise sur le lit. « Je t’aime Clara et c’est tout ce qui m’importe, tu es tout ce qui m’importe.»