the way of the future

clara & nicolas

Elle finit par cracher le morceau. Certainement pas de la façon dont elle aurait voulu et pas avec les formes qu’elle aurait voulu y mettre s’il avait été donné qu’un jour, le courage lui serait venu de lui-même pour l’amener à lui partager cette vérité qui est qu’elle déteste sa famille, qu’elle déteste chaque moment passé avec eux et qu’elle a encore plus en horreur cette attitude qu’ils ont à leur égard, à leur suggérer la façon dont ils devraient vivre leur vie comme s’il n’y avait qu’une seule façon d’être heureux. Elle les déteste de tout son être et maintenant que Nicolas parle d’agrandir leur famille par son biais, elle ne peut s’empêcher de sortir l’aveu, de lui témoigner son animosité parce que de toute manière, s’il faut que leur relation évolue, il faudra bien composer avec cette partie. La chose étant sûre qu’elle n’envisagera pas l’idée d’un enfant si c’est pour répondre à cette pression. « Je t’assure que ce n’est pas un fardeau, j’ai réellement l’envie de fonder une famille, ce n’est pas une question à laquelle je vais réfléchir deux fois avant de répondre, mais tu as peut-être raison sur le fait que la pression venant de ma famille me donne l’impression de devoir se dépêcher. » Son regard lui répond très clairement un Nan, tu crois ? sans forcément le formuler puisque Clara fulmine toujours et qu’après avoir laissé échapper une grosse vérité, elle préfère ne pas empirer la chose. « Puis le fait de voir ma petite sœur devenir maman n’a pas arrangé les choses. » No shit ! Bien qu’à ce moment, elle se demande s’il ne fait pas exprès d’aller dans son sens où si ses paroles ont bien fini par résonner en lui. « Tu sais en apprenant à les connaître d’avantage, tu te rendras peut-être compte qu’ils ne sont pas si … » Et là, elle attend la suite, elle concentre beaucoup de curiosité sur l’adjectif qu’il compte utiliser pour qualifier sa famille, au moins parce qu’elle sait qu’elle pourra toujours le réutiliser plus tard. C’est lui qui l’aura dit en premier. « pas si détestable. » Elle aurait voulu un qualificatif plus fort, mais le fait qu’il ait conscience que sa famille n’ait rien d’enviable est suffisant en soi, maintenant, il faut juste qu’elle se pince la lèvre pour ne pas lui souligner que si son frère a fini par péter un câble et finir comme il est aujourd’hui, ce n’est sûrement pas pour rien et qu’elle n’a aucune réalisation à avoir parce que sa famille est toxique. « Ils pensent bien faire, ils pensent me protéger en agissant ainsi et ne se rendent pas compte que leur façon d’agir peut être déplaisante. » « Et peut-être que tu devrais tenter de travailler sur ça tu ne crois pas ? » Par exemple, s’en détacher et arrêter d’être un good mama’s boy à l’âge de trente-six ans. Elle sort l’idée comme ça mais alors qu’elle la prononce, elle se dit que peut-être qu’il devrait voir qu’il s’agit d’un problème dans leur relation. « Ce qui est sûr c’est que je ne veux pas te forcer, c’est pour ça que j’ai voulu t’en parler. Je voulais savoir ce que tu en pensais et je ne te cache pas que j’attendais une autre réponse de ta part, mais je comprends, ça serait égoïste de ma part de te l’imposer. » Qu’il conclut, alors qu’elle réalise aussi que de son côté, s’il veut des enfants, elle ne peut pas lui imposer une vie de couple à deux juste parce qu’elle tient à rester nullipare parce qu’elle serait incapable d’élever qui que ce soit. Elle n’ajoute rien de plus, elle est dans cet instant où elle ne sait pas si elle veut toujours rentrer chez elle, ou bien rester, creuser le problème ou bien profiter d’un moment à deux parce qu’elle ne le reverra pas avant le week-end suivant. Elle ne sait quel prochain mouvement elle souhaite faire, elle aurait juste voulu ne jamais avoir cette conversation bien qu’elle ne pense pas que ce soit si mal que d’avoir mis Nicolas face à quelque fait qu’il semble vouloir ignorer. « Puis bon, en y pensant, il nous reste tellement de choses à découvrir … » Elle lève les yeux vers lui. En effet, et c’était son premier argument, c’est trop tôt. Ne lui reste qu’à trouver ce qu’elle dira quand ce ne sera plus le cas. « Je t’aime Clara et c’est tout ce qui m’importe, tu es tout ce qui m’importe.» Son visage penche d’un côté, sa corde sensible est touchée. Est-ce que cela ne peut pas être le principal ? Le fait que malgré tout, ils s’aiment l’un l’autre et qu’ils n’ont qu’une envie c’est d’être à deux. Après un instant de silence, à réfléchir à si elle saisit son drapeau blanc ou non, elle passe ses bras autour de lui en guise de réconciliation. « Je t’aime aussi. » Qu’elle répond, pensant malgré tout à ce qui s’est dit et ne sentant pas d’en rajouter un couche. « Je veux bien qu’on reprenne la soirée où elle en était. » Qu’elle annonce finalement, faisant comme lui quelques minutes plus tôt, fuyant le sujet. Mais finalement, elle reste.