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 a soft brackets called interlude -леовски

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Message(#)a soft brackets called interlude -леовски - Page 2 EmptyJeu 16 Mai 2019 - 0:48



Soft brackets called interlude.
Ambroise & Andreï


C’est lorsque nous perdons une chose que nous comprenons pleinement l’importance qu’elle a pour nous. Bonnie fait l’expérience de cette sagesse séculaire avec une intensité qu’il n’aurait jamais pu soupçonner. L’idée que le temps leur est compté est pernicieuse. La douleur se mêle aux autres sentiments bien plus délectables. Il est incapable d’y réfléchir, alors qu’il se trouve dans les bras d’Andreï, à mourir sous ses lèvres et ses soupirs, mais il sait. Il sait que la tendresse n’est là que pour soulager la blessure qui s’ouvre d’ores et déjà. Aucun d’eux n’a jamais eu de telles moments de partage, de communion, plus que deux corps, ce sont deux âmes qui se touchent. Cependant, ils ne l’avoueront pas davantage. Leur malheur peut-être, leur fierté. L’indépendance. Cette habitude de la solitude. Qui sait ce qui se serait passé si Ambroise avait réussi à trouver les mots sur ce que son cœur lui hurlait, durant ce laps de temps si profond de silence. Ce moment de grâce où leurs pensées se sont effleurées sans le savoir. Deux regards qui s’accrochent, qui se lisent dans toute leur profondeur. Une caresse dont l’écho est audible. Ils comprennent. Un moment qui n’aurait jamais son pareil. Ambroise est persuadé qu’il ne connaîtra pas d’égal jusqu’à son dernier souffle. Mais il n’a pas su les trouver, ces mots pitoyables, et si les sentiments ont été partagés, la conclusion qu’aucun n’était prêt à faire ce pas a aussi été mutuellement acceptée. Lui n’en avait pas le courage. Trop d’inconnu une fois cette porte franchie. Tout ce qu’il a toujours repoussé sans problème. Ce dernier pas, le long de ce chemin semé d’intimité ; entre un thé partagé, promettant une matinée qui s’éternise, et une chemise empruntée. Bonnie aurait pu s’éclipser n’importe quand, dès le réveil il aurait pu choisir de partir. Il est heureux de ne pas l’avoir fait, car il profite encore une fois de l’étreinte d’Andreï. Mais il n’ira pas plus loin.

Mieux vaut que tout ceci trouve sa fin bientôt ou reste entre les mains du hasard. Il n’a jamais été question de quelque chose de plus qu’une nuit. Ambroise s’est attardé, ce qui souligne une nouvelle fois toute l’exception que représente cette histoire, cependant il n’osera pas aller plus loin. Comme rompre un pacte avec lui-même. Et pourtant... Il n’esquisse pas un geste de plus que le russe lorsque celui-ci se redresse un peu, et parle pour la première fois sans qu’un baiser ne lui tombe dessus pour éviter tout écart de trop. Un aveu supplémentaire, une sincérité non dissimulée mise en mot ; danger. Bonnie aurait cédé. Il préférait encore le faire taire et rester aveugle. Profiter du moment, oublier, se laisser vivre comme jamais. Il ne regrette pas d’être resté non, mais la ligne à ne pas franchir est dangereusement – douloureusement – proche. Et les adieux deviennent nécessaires. La tête encore embrumée de plaisir et de tendresse (ajout, délectable et traître, par rapport à leur premier ébat), il garde encore un peu le silence, après un rire franc qui l’a lui-même étonné. Son corps n’a pas envie de retrouver tout de suite la solitude pesante. Il reste cette bulle de langueur autour d’eux, d’affection partagée sans l’avouer. Ces dernières minutes arrachées à la réalité même, tandis que Bonnie s’imprègne une ultime fois de cette œuvre d’art que représente son russe. Ses doigts, délicats, suivent les traits d’Andreï avec lenteur. Un aveugle lisant du braille. Un condamné cherchant à ancrer dans sa mémoire son plus beau souvenir afin de l’emmener dans l’au-delà.

Contemplation silencieuse. Respectueuse. Un fin sourire en réponse, un souffle. Une douceur qui fait mal au cœur car elle restera sans suite. Et un regard si brillant qu’il traverse tout. Ambroise se rappelle cette phrase souvent écrite qui, pour parler d’un regard perçant, décrit qu’il peut sonder l’âme. Il comprend mieux, à présent. L’intensité d’Andreï en ferait trembler plus d’un. Pas lui. Même si rares sont les occasions où il se sent à ce point dévoilé sous les yeux d’un autre, il ne craint rien. Il a le sentiment d’être en sécurité, et c’est suffisant pour ne pas le faire détaler sous le poids des sentiments qu’ils échangent sans une foutue parole. Un jeu qui s’est révélé d’une profondeur incroyable, l’attraction entre eux résistante à une unique nuit. Un lien qui existe, en tout cas. Quoiqu’ils fassent. Pourtant Bonnie ouvre la bouche pour annoncer son intention d’aller prendre une douche, et ainsi poser le premier pavé de cette route qui mènera à leur séparation. Et c’est sur un dernier baiser empli de délicatesse qu’ils commencent à refermer cette parenthèse de tendresse qui aurait pu aggraver leur cas. Coupant court à toute tentative de leurs corps de se retrouver avant même qu’elle n’ait lieu, Andreï se redresse et s’assoit, laissant ainsi place à l’étudient d’en faire de même. Un recueillement partagé sur ce qu’ils laissent derrière eux, un petit deuil. Ambroise garde les yeux lointains, n’osant presque le regarder après tout ça... Leurs mains qui s’effleurent comme dernière note maintenue d’une partition si parfaitement exécutée.

Andreï lui donne quelques instructions pour trouver les serviettes, et il hoche bêtement la tête. Il lui jette un coup d’œil alors qu’il se détourne enfin vers la cuisine, vole cette image qui lui brûle le cœur d’Andreï lui tournant le dos, puis prend son courage à deux mains pour se lever et couper court à tout digression. Une autre direction, un autre but. La chambre tout d’abord, où il récupère ses vêtements avec une amertume qu’il est content de laisser rapidement derrière lui. Seulement pour mieux se jeter dans la gueule du loup car avec le parfum du gel douche du russe chevillé au corps, il n’échappera à quelque nostalgie. Les odeurs sont fortement reliées aux souvenirs, le cerveau s’en charge magnifiquement, c’est scientifique. Aussi, Bonnie devine parfaitement la sentence à vie qu’il vient de s’infliger. Il soupire, coupe l’eau après s’être rincé, et espère mettre tout ça derrière lui car il n’est pas du genre à se morfondre. D’un autre côté il n’arrive pas à enlever le fin sourire qui orne ses lèvres, et il s’exaspère lui-même. Une aventure débutée innocemment, une silhouette aperçue puis recherchée ; il ne saurait regretter ces entrevues dans les bars, ce jeu infernal qui les consumait tous deux, et cette nuit qui conclu leur affaire d’une manière plus malheureuse qu’ils ne le croyaient. Aucun vainqueur. Tous deux vaincus.

Ayant récupéré une serviette blanche pour se sécher, il avise encore est toujours cette chemise qui ne lui appartient pas. Ce n’est qu’une fois le jean aux hanches et les cheveux un peu moins trempés qu’il parvient à prendre une décision. Ayant repoussé jusqu’au bout ce choix. Il finit par, dans la plus pure nonchalance, abimer son propre vêtement. Deux boutons volent, rendant l’habit inutilisable. Ça suffira comme excuse. Feignant la surprise alors qu’il parle seul, il ricane silencieusement de sa connerie, si fier de lui. Il enfile ainsi une deuxième la chemise trop grande. Quitte à avoir des souvenirs. Après quelques ajustements sur sa tenue complète, il doit avouer que ça lui va bien – comme beaucoup de choses, mais passons. En sortant de la salle de bain, il affiche son air d’innocence le plus pur. Ou presque. Il n’arrive à tenir entièrement l’expression alors qu’il aperçoit Andreï afficher un air assez perplexe. Le silence après l’explication se pare d’un léger amusement. Bonnie sourit narquoisement, fier, comme toujours, de son effronterie. Le russe observe, désabusé, ce gamin aux cheveux encore humides et indisciplinés. Lorsqu’il ne refuse pas de voir sa chemise fuir ainsi, Ambroise respire un peu mieux. Une seconde seulement. Car les paroles de l’aîné viennent mettre un terme à tout futur proche qu’il avait imaginé.

Au fond de lui, il ne savait pas ce qu’il attendait, mais il se trouve un peu déçu que les adieux se trouvent soudainement si proches. Adieux. Il en frémirait. « Oh... » laisse-t-il échapper, avant de reprendre contenance en haussant les épaules. « Dommage. » Il se retient d’ajouter qu’ils garderont ça pour la prochaine fois, du coup, et se contente de sourire doucement. Conscient qu’il se leurre, qu’il tente simplement de faire passer la pilule plus facilement. La tension dans l’air n’est pas de celles qui sont plaisantes. Pour Andreï comme pour lui. Nul besoin de rendre les choses plus difficiles en s’attardant. Il récupère son bien, effleure les doigts d’Andreï, s’en trouve chamboulé pour une seconde, pire qu’une ado. L’appréhension est vraiment là, alors qu’Ambroise se dirige en silence vers ses chaussures. Une sobriété et une distance entre eux qui les traduit si bien. Les effusions d’affection ne sont l’apanage ni de l’un, ni de l’autre. Rien de retentissant. Pas de pleurs à faire s’écrouler un bâtiment. Pas de longs regards emplis de souffrance à la manière d’un chien qui voit son maître l’abandonner. Juste le silence, cette fois-ci pensant, qui les enveloppe de sa froideur. Est-ce ainsi parce que cette séparation est soudaine ? Sans qu’aucun n’y soit réellement préparé ? Ou simplement parce qu’ils sont faits de ces durs matériaux qui caractérisent les personnes réservées ?

Andreï atteint la porte le premier afin de l’ouvrir, dans son dos, Bonnie se redresse une fois ses lacets noués. Un pas, il pense que c’est la fin. Mais c’est le torse du russe qui s’offre à sa vision et il est obligé de lever la tête pour capter son regard ténébreux. Le souffle coupé ; il avait oublié à quel point il était beau de près. A couper le souffle oui, littéralement. Il exhale un lent soupire alors qu’une caresse se dépose sur sa joue. L’index glisse à présent sur ses lèvres, pour descendre finalement le long de sa gorge jusqu’au col de la chemise empruntée. Ambroise esquisse un sourire alors que le scénographe souligne enfin son effronterie. Le sarcasme dans la voix. Il ne croit pas trop à cette histoire de boutons. Ou du moins, il ne pense pas que cela soit fortuit. Une trop belle chance que voilà, après tout, que de garder un effet personnel. Le jeune homme ne répond rien. Son sourire taquin et son regard amusé suffisent. De toute façon il n’aurait eu le temps de dire quoique ce soit. Ses lèvres sont capturées par celles d’Andreï, en un baiser libérateur et inattendu. Saveur étrange. Un au revoir oui. C’est bien ça. Puis tout s’enchaîne, comme par automatisme. Le pas de la porte franchi. Le couloir monotone qui se présente face à Ambroise. Le chemin n’est pas long jusqu’aux escaliers, trois pas, à peine. Un dernier regard qui remplace toute parole. La gorge trop contrite pour pouvoir parler. Il entend chaque battement de son cœur alors qu’il sort de l’appartement. Alors qu’il tourne finalement le dos à son russe. Comme dans les films, au ralenti. Quelle impression désagréable. Il lui faut toute sa force pour ne pas regarder par-dessus son épaule une dernière fois. Rester digne. Comme si tout allait bien.

Mais jamais n’a-t-il été plus reconnaissant d’être coupé dans son élan que lorsqu’il entend derrière lui une exclamation en russe. Et soulagé. A son tour d’être légèrement perplexe, en se retournant non sans une certaine vivacité. Il observe Andreï retourner à l’intérieur en lui disant d’attendre. Bien trop content de faire ce qu’il lui dit, Bonnie revient d’un pas en arrière, s’arrêtant devant le seuil et continuant de suivre ses moindres mouvements attentivement. Lorsqu’il comprend ce qu’il fabrique, ses yeux s’écarquille légèrement. Il ne peut quitter des yeux la feuille de papier, bien trop grande pour un simple numéro de téléphone, alors que celle-ci est portée jusqu’à lui. Des chiffres griffonnés à la hâte. Il ne sait qu’en penser. S’il doit haïr Andreï de le laisser ainsi maître du futur, ou l’aimer davantage de leur donner une réelle chance de garder le contact. A lui de s’en servir. Son cœur cogne trop fort. Comprenant que quelque chose de décisif vient de se produire, il se conte néanmoins de sourire. Un peu trop largement, un peu trop joyeusement. Il ne cache guère cette émotion alors qu’il relève les yeux sur son russe, presque nerveux sous sa franchise habituelle. « Merci », souffle-t-il naturellement, pliant la feuille et la glissant dans la poche arrière de son jean. Le point final a disparu, remplacé par un point-virgule. Il ouvre la bouche pour dire autre chose, mais se rend compte que tout ce qu’il a en tête est stupide. Alors c’est d’un regard qu’il parle, comme toujours. Sur un clin d’œil qu’il se détourne, atteint les escaliers, disparait. Une chanson dans le cœur. Pourtant à mesure qu’il s’éloigne, il se retrouve obligé d’enterrer tout cela petit à petit, sous peine de se retrouver submergé par la quantité monumentale de détails, de souvenirs, de petits riens qui le chamboulent encore trop. La raison reprend le dessus à chaque pas qui met de la distance entre eux, et Ambroise reprend contrôle, la tête froide. Seul écart ; cette chemise sur son dos et ce numéro dans sa poche, déjà mémorisé.


Emi Burton
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