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 Insomnia._ Itziar Cortés de Aguilar

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Message(#)Insomnia._ Itziar Cortés de Aguilar  EmptySam 1 Sep 2018 - 8:02



Insomnia.
FT. Itziar Cortés de Aguilar.

There's no place I'd rather Be.

C'est vrai, il n'y a nulle part où je sois mieux qu'à l'hôpital, à me sentir utile, et à sauver des vies. Alors quand, comme aujourd'hui, je suis en congés, c'est difficile. J'ai déjà essayé de demander à l'hôpital s'ils ne pouvaient pas faire une exception avec moi et me laisser travailler chaque jour... Mais bon, bien que je le savais déjà avant de demander, ils m'ont répondu que la loi ne le permets pas.
Alors me voilà à la maison, pour deux longs jours dont je compte les heures.
Je m'étais réveillé aux alentours de 6h00 du matin, j'avais pris un chocolat chaud -parce que le café c'est trop fort-, et j'avais passé une bonne partie de la matinée à demi allongé sur mon lit, plongé dans mon livre. Il fallait avouer que lors de mes journées de repos, bien que je m'ennuyais de l'hôpital, j'étais plus souple avec mes propres règles et horaires fixés.

Aussi, c'est seulement sur le coup de midi, après une bonne demi-heure passée à choisir les vêtements que je porterais aujourd'hui, et à les plier soigneusement sous mon bras,  que je me rendis à la salle de bain, dans le but d'y prendre une douche. Cette opération ne dura que quelques minutes, c'était amplement suffisant pour être propre, et je n'aimais pas rester trop longtemps sous l'eau. Néanmoins il y avait un ordre précis dans mon rituel de douche. D'abord le bras gauche, puis le droit, ensuite le torse, puis le ventre -et le nombril-, puis le dos, le visage, les jambes, d'abord la gauche et ensuite la droite. Pour finir, les parties intimes.

Une fois chose faite, je sortis de la douche, et ne m'essuya que brièvement. Je n'avais jamais été de ceux qui s'essuient à la perfection. Moi j'étais plutôt le genre je suis encore trempé mais c'est pas grave.
Bref, je m'habillai donc, puis me brossais les dents, pendant 3 minutes -mon téléphone m'aidait à y veiller avec un réveil-, puis je passais au rituel le plus important... Mes cheveux. Cela me prit encore une fois une bonne demi-heure, les coiffant dans un sens, puis dans l'autre, pour finir par encore une fois comme à l'accoutumée, les coiffer légèrement vers l'arrière. Une fois chose faite, je remis la brosse à sa place, en prenant soin de la positionner conformément à mes prérequis moraux.

Enfin, je sortis de la salle de bain, veillant à laisser la porte entrouverte pour éviter la condensation et donc à long terme la moisissure, et me rendis dans le salon. J'entendis mon estomac gargouiller, et sachant qu'Itziar que je ne connaissais que depuis quelques semaines était là aujourd'hui, j'eut la sainte -ou pas- idée de me dire que j'allais être serviable et "sociable" aujourd'hui. Quitte à cuisiner, autant le faire pour deux, non ?
Aussi, je me rendis devant la porte de sa porte d'une démarche lente, le coeur battant à tout rompre dans la poitrine, d'angoisse. Après deux-trois minutes d'hésitation, je levai un poing tremblant pour toquer tout doucement à la porte de sa chambre. Puis je pris une profonde inspiration.

«C'est Paul.»
Dis-je de la voix le plus assurée possible. «Je vais cuisiner des spaghettis, t'en veux ?»

Faire ce pas vers elle n'avait rien de simple pour moi, mais Clément et Sara m'avaient toujours dis que je devais m'ouvrir aux autres. Alors j'essayais de le faire, même si ça devait m'arracher les tripes. Et puis, nous vivions ensemble après tout, si j'avais pris la difficile décision de ne pas vivre seul, c'était aussi pour apprendre à partager, à vivre en communauté. Il faut avouer néanmoins qu'Itziar me faisait peur. Du peu que j'en avais vu, elle était toujours si... Active ? Enjouée ?
Mon parfait opposé, en somme. Donc j'avais presque peur de la voir ouvrir la porte et débouler pour venir me tenir compagnie dans la cuisine.

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Message(#)Insomnia._ Itziar Cortés de Aguilar  EmptySam 8 Sep 2018 - 16:05

Itziar n'était rentrée chez elle qu'au petit matin. Elle était de fermeture au bar et donc elle avait eu le droit au ménage et au comptage de caisse avant de pouvoir rentrer chez elle se coucher. Comme elle n'avait pas cours aujourd'hui elle n'avait pas mis de réveil histoire de profiter un peu de son jour off. Ce n'était pas quelque chose qu'elle s'accordait très souvent, mais ça faisait du bien de relâcher un peu du leste une fois de temps en temps. Ca n'avait jamais tué personne et ça ne l'empêcherait certainement pas d'avoir son diplôme. Elle n'était pas aussi nulle que ce qu'elle avait pu se l'imaginer et même si les cours n'étaient pas toujours simples ni même une partie de plaisir pour elle, elle devait bien avouer qu'elle arrivait à s'en sortir malgré tout. Ce qui expliquait qu'elle n'avait pas prévu d'ouvrir un seul bouquin de la journée. Les maitres mot étaient détente et glande. Elle n'avait rien prévu de particulier, se disant que de toute façon, elle trouverait bien quelque chose à faire le moment venu. Pour commencer, elle avait des épisodes de série à rattraper et c'est ce qu'elle avait décidé de faire pour débuter sa journée en se levant sur les coups de midi. Visiblement, dans la maison il n'y avait qu'elle et Paul, le nouveau colocataire qui avait débarqué récemment. Wesley et Nathan avaient quant à eux dû se lever peu de temps après qu'elle se soit couchée.

Après avoir checké toutes ses notifications sur son téléphone et fait son petit tour matinal sur Instagram, elle était allée se prendre une tasse de café dans la cuisine puis était retournée se mettre sur son lit, ordinateur sur les genoux. Petit déjeuner en tête-à-tête avec le seul et unique Netflix. Une matinée (ou en réalité un début d'après midi) qui commençait plutôt bien. La jeune espagnole devait en être à son deuxième ou troisième épisode d'affilée, elle avait arrêté de compter et se contenter de passer machinalement d'un épisode à l'autre, quand quelqu'un vint toquer à sa porte. Elle n'eut pas besoin que la personne en question s'annonce pour savoir de qui il s'agissait. Elle n'était pas du genre à fermer sa porte complètement, mis à part pour dormir ou quand elle ne voulait vraiment pas être dérangée et ses autres colocataires savaient très bien qu'ils pouvaient entrer à leur gré tant que la porte était entrouverte. Il n'y avait que Paul qui soit n'était pas au courant, soit n'était pas encore assez à l'aise pour oser faire ça. "Vas-y, entre !" Lui lance t-elle de son lit avant d'ajouter. "T'as besoin de quelque chose ?" Elle en profite pour se lever et aller lui ouvrir la porte en grand, signe qu'il ne la dérange pas du tout. "¡Holà guapo! Tu t'es fait beau dis donc !" Ne peut elle s'empêcher de commenter. Il a l'air plutôt timide comme mec et elle se dit que s'il vient toquer à sa porte, c'est sûrement qu'il a besoin de quelque chose. Ou du moins c'est ce qu'elle se dit, elle ne s'attend pas à ce qu'il lui propose des spaghettis, mais c'est une belle surprise. "Haaan mais carrément ! C'est super gentil de proposer." lui répond-elle. Elle n'est pas du genre à refuser quand on lui offre de la nourriture. Tant qu'elle n'a pas à cuisiner, elle peut se contenter de n'importe quoi, surtout quand c'est proposé si gentiment. "Tu veux que je t'aide à cuisiner ? Et par t'aider, je veux dire, tu veux que je vienne te tenir compagnie pendant que tu cuisines et que moi, je ne fais rien ?" Oué c'était son jour off et elle le prenait le plus littéralement du monde. S'il n'était pas venu lui proposer à manger, elle aurait sûrement ouvert une boite de raviolis en conserve ou quelque chose du genre qui prend trois minutes chrono à réchauffer.
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Message(#)Insomnia._ Itziar Cortés de Aguilar  EmptySam 8 Sep 2018 - 16:39

Insomnia.
Franchement cette fille me mettait vraiment mal à l'aise. Elle était trop... Trop. Mais je m'étais aussi rendu compte que derrière son excitation permanente, elle était gentille. Aussi, bien que sa tendance à sauter partout et être aussi expressive me faisait peur par moments, je savais que ce n'était pas méchant, elle était juste une pile électrique.
Quand elle me proposa de rentrer dans sa chambre, je ne pus m'y résoudre. Je n'étais pas assez sociable ni familier pour faire ce genre de choses, même avec ma famille, du moins pas si ils ne m'y ont pas invité.
Enfin, quand elle vint se mettre à la porte, et me dit que je m'étais fais beau, j'haussai un sourcil -seul langage corporel que j'avais obtenu de façon innée- et levai le regard vers son visage toujours aussi souriant.
« Non. Je me suis coiffé exactement comme d'habitude.»
Ensuite, elle me proposa de venir avec moi pour me tenir compagnie pendant que je cuisinais, c'était gentil faut le dire. J'avais l'habitude d'être seul puisqu'au final je ne l'étais jamais vraiment dans ma tête avec toutes ces pensées qui me taraudaient l'esprit partout et n'importe quand. Je me dis qu'il était plus prudent d'accepter sa proposition, parce que 1. Elle veillerait au moins à ce que rien ne brûle, ce qui était tout à fait possible pour peu que j'ai un de mes beugs et que je parte loin dans mes pensées en en oubliant tout ce que je faisais. et 2. J'avais décidé de me sociabiliser lorsque j'ai toqué à cette porte.
«D'accord, tu peux venir. Mais ça risque de prendre un peu de temps, je vais faire une carbonara.»
J'aurais bien voulu faire une bolognaise mais il aurait fallu que je m'y prenne beaucoup plus tôt étant donné les 3 heures qu'il fallait pour ça ai suffisamment mijoté.
Sur ces mots, je me retournai et partit en direction de la cuisine. Une fois sur place je sortis une casserole que je remplis d'eau et que je mis sur le gaz pour porter l'eau à ébullition. Pendant ce temps, je sortis le jambon -je détestais les lardons, donc je faisais ça avec du jambon-, la crème fraîche et deux oeufs.
Voyant qu'elle m'avait suivit comme convenu, je me retournai vers elle, décidé à essayer de mieux la connaître, toujours pour mon projet socialisation.
« Tu fais quoi comme métier ?»
Et oui, on s'était si peu adressé la parole depuis mon arrivée que je ne savais même pas ce qu'elle faisait dans la vie, triste, non?
Quand l'eau fût bouillante, je laissais tomber les spaghettis que j'avais préparés tout à l'heure dans celle-ci et attendit un peu qu'elle ramolissent pour les faire entièrement rentrer dans l'eau avec une cuillère en bois.
Je sortis ensuite une poêle et y fit fondre un peu de beurre, pendant que je coupais consciencieusement le jambon en morceaux aussi petits que possible, avant de le mettre dans la poêle pour le laisser griller.
Je me retournai vers elle une nouvelle fois.
« Désolé, je ne suis pas très doué pour discuter...» et mon ton était toujours d'une neutralité effrayante, ça elle avait dû le remarquer je n'en doutais pas. Mais ça n'avait pas semblé la gêner jusque là et c'était tant mieux. C'était d'ailleurs ce qui me faisait penser qu'elle n'était pas méchante. Elle ne me prenait pas de haut et ne se moquait pas de moi... Enfin ça je n'en savais rien au final, parce qu'il m'était très difficile de reconnaître toute forme de second-degrés.
Je me reconcentrai sur mon plat, et rajouta la crème dans la poêle lorsque le jambon me parût assez grillé, y ajoutant par la suite du sel et du poivre. Je remuai les pâtes qui n'allaient pas tarder à être prête d'ailleurs. C'est pourquoi je sortis un égouttoir que je déposai dans l'évier.


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Message(#)Insomnia._ Itziar Cortés de Aguilar  EmptyJeu 13 Sep 2018 - 15:49

Visiblement, sa remarque sur son apparence du jour fait chou blanc. Elle ne sait pas trop si c'est parce qu'il n'a pas compris le sens ou si c'est qu'il n'a pas trouvé ça drôle. En tout cas, il lui répond que non, il ne s'est pas fait beau et s'est coiffé comme d'habitude. D'accord. "Ca veut pas dire que t'es pas beau." lui répond-elle. Coiffé comme d'habitue ou pas, il est impeccable, à croire qu'il passe plus de temps qu'elle à soigner son apparence et pourtant elle, c'est une fille. "Tu te coiffes tous les jours pareil ?" lui demande t-elle. Oué elle n'a pas vraiment de raison de demander ça, mais elle a du mal à le cerner, alors toute question est bonne pour lui donner des pistes. Il est gentil comme mec, il y a pas à dire. D'ailleurs, s'il ne l'était pas, ils ne l'auraient pas accepté dans la colocation, mais il est tout de même un peu étrange. Cependant, elle ne saurait pas dire ce qui cloche réellement. Elle n'arrive pas à savoir si c'est de la timidité, ou plus que ça. Le temps le dira sûrement de toute façon. Elle propose de le regarder faire pendant qu'il cuisine. Un moyen d'en savoir plus sur lui et de passer un peu de temps en sa compagnie. C'est bien plus sympa que d'attendre dans sa chambre pendant que lui prépare le repas dans la cuisine. "T'inquiètes, j'ai rien d'important à faire de toute façon et super pour la carbonara, j'adore ça." Bon de base elle appréciait tout ce qu'on pouvait lui cuisiner. Ne pas avoir à préparer son repas rendait n'importe quel plat un peu plus appétissant, mais elle aimait tout particulièrement les pâtes carbonara. Sans le vouloir il avait donc très bien choisi.

Elle avait attrapé son ordinateur portable et avait donc suivi le jeune homme jusque dans la cuisine. Elle déposa son ordinateur sur la table avant de s'installer sur une chaise. "Je travaille dans un bar." répond-elle à Pau quand il lui pose la question. "Tu sors de temps en temps ? Je pourrai te servir des verres gratuits si tu viens dans le bar où je travaille." Ajoute t-elle. C'était le petit plus qu'elle pouvait offrir à ses amis et aux personnes qu'elle aimait bien en général. Bon ce n'était pas verre sur verre qu'elle pouvait offrir comme ça. Elle tenait tout de même à son travail. Sans ça, il lui serait impossible de subvenir à ses besoins, mais un verre par-ci par là n'avait jamais posé de problème. Tous les serveurs du bar le faisaient. Le boss était au courant. Tant que ça restait raisonnable, il n'y avait pas de problème. "Et toi ? J'ai cru voir d'énormes bouquins en passant devant ta chambre." commence t-elle avant de se rattraper rapidement "Je fouillais pas hein, je passais juste et j'ai vu." Oui elle ne voulait pas le faire flipper dès le début. Elle n'était pas du genre à aller fouiner dans la chambre de ses colocataires. Elle était curieuse, oui, mais elle préférait poser des questions que mener ses propres enquêtes. "Tu fais encore des études ou c'est juste que t'as gardé tout ça ?" demande t-elle. Dans son cas, le jour où elle aura son diplôme en main, elle s'empressera de se débarrasser de tous ses livres. Un moyen de tourner la page complètement.

Pour l'heure elle le regardait faire et elle ne pouvait que remarquer la façon dont il coupait le jambon avec une précision impressionnante. Elle était plutôt du genre à émietter autant que possible avec les mains et c'était plié. Lui il n'y avait pas un morceau plus gros que l'autre. Elle garda une quelconque remarque ironique pour elle, elle ne voulait pas le blesser et puis il lui faisait à manger, ce n'était donc pas très opportun. Comme on dit, la critique est aisée, mais l'art est difficile. Il reprend finalement la parole, s'excusant de ne pas être doué pour discuter. "Oh t'en fais pas, c'est pas bien grave." Lui dit-elle en ouvrant son ordinateur qui était posé devant elle. Tout le monde ne peut pas être un moulin à paroles comme elle. "On va mettre de la musique, t'écoute quoi en général ?" lui demande t-elle en allumant Spotify. "A moins que t'écoutes pas de musique ?" La probabilité est sûrement faible, mais on ne sait jamais.
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Message(#)Insomnia._ Itziar Cortés de Aguilar  EmptyVen 14 Sep 2018 - 11:35

Insomnia.


« Oui, tous les jours.» répondis-je simplement lorsqu'elle m'interrogea sur ma coiffure. C'était plus fort que moi, et surtout ça m'aidait à garder un contrôle inconscient sur ma vie. Être impeccable était pour moi une évidence. Tout comme le fait problèmatique qu'avant une opération je passais un temps exagéré à me laver les mains. C'était gênant, surtout quand le patient sur la table était en mauvaise posture, mais ne l'aurait-il pas plus été encore si je lui inoculais des bactéries par manque d'hygiène ? Toujours concentré sur la poêle dans laquelle je rajoutais consciencieusement la crème fraîche -veillant à ne pas en faire éclabousser ne serait-ce qu'une goutte à côté-, je l'écoutais me parler de son métier.
« Je ne sors jamais. Mais je pourrais le faire, si tu m'offrais un verre de coca.» Bien évidemment je ne consommais pas d'alcool. Pourquoi ? 1. Parce que j'avais peur de perdre le contrôle de moi-même dont je tenais fermement la bride, 2. Parce que j'étais plus ou moins toujours d'astreinte et que mon biper pouvait sonner n'importe quand, n'importe où, à n'importe quelle heure, c'est pourquoi il était toujours glissé dans l'un des passant de mon pantalon, d'ailleurs. Et il n'aurait pas été bienvenu d'être ivre si une urgence se présentait. J'éteignis le gaz qui chauffait l'eau des pâtes et pris la casserole pour en vider le contenu dans l'égouttoir, non sans grimacer à cause de la vapeur d'eau chaude. Une grimace bizarre, il fallait en convenir, comme chacune de mes rares expressions faciales.
« Tu fais des études, aussi, non?» l'interrogeais-je, en prenant un instant pour lui lancer un regard, avant de me reconcentrer sur le fait de mélanger la sauce, dans laquelle j'ajoutais du sel, du poivre et quelques gouttes de viandox. Cette sauce au soja était purement et simplement un délice et rendait délicieux n'importe quel plat. Du moins était-ce mon avis.
Je baissai ensuite la puissance du gaz pour pouvoir venir me poster à côté d'elle, et discuter, bien que je ne pouvais retenir mes quelques coups d'oeil anxieux vers la poêle.
« Je suis en clinicat de neurochirurgie. Je suis diplômé mais j'ai une dernière année avec un mentor, pour ne pas être laissé seul tout de suite. J'opère seul, cependant. Et mon chef est loin d'être toujours sur mon dos.»
Me mettre à penser à mon métier me provoqua une certaine vague d'excitation. Il ne devait exister que très peu de personnes sur cette terre qui soient aussi passionnées par leur travail que moi.
« Je les garde pour ne pas oublier combien ça a été difficile, de devenir chirurgien.» Et parce que j'aimais les lire et les relire, mais ça j'allais peut-être éviter de lui dire et passer pour un taré. J'étais très méfiant avec les gens, parce que j'avais bien trop subis de méchanceté et de discrimination. Et de coups. Alors j'essayais au maximum d'éviter de passer pour ce que j'étais : Un Autiste. Ce fait ne m'avait rien apporté d'autre que des ennuis, depuis toujours.
Mais j'aimais bien Itziar, elle était plus ou moins mon parfait opposé et les instants comme celui-ci passés avec elle m'apportaient une espèce de fraîcheur nouvelle à laquelle je ne pouvais accéder par moi-même. Un grain de folie qui me manquait cruellement. Parfois, elle me donnait presque envie de rire, mais je préférais m'en abstenir, parce qu'il était bizarre, mon rire. Cette pensée me rappela qu'il était d'ailleurs plus que temps que je me trouve un psy, ici à Brisbane. C'était un luxe dont je ne pouvais pas me priver. Rester trop longtemps sans soutient psychologique aurait sans doute des conséquences désastreuses sur mes relations sociales. Et sur mes progrès en matière de communication non-verbale.
« J'aime tout sauf le rap, alors choisis.» Je n'étais pas très difficile en terme de musique, il n'y avait vraiment que le rap qui me déplaisait. C'était le fait qu'ils parlaient plutôt que chanter, qui me dérangeait en réalité.
Remarquant que la sauce était presque prête, je récupérai l'égouttoir afin de verser les pâtes dans la poêle et mélangeai un instant. Enfin, j'ouvris le frigo pour récupérer deux oeufs, après avoir coupé le gaz, et me tournais vers Itziar, un oeuf dans chaque main.
« Tu as un stylo ? J'ai oublié le mien.»
Et j'avais oublié ce foutu stylo-lampe torche à l'hôpital, c'était bien dérangeant d'ailleurs pour moi qui ne m'en séparait jamais. Puisqu'il me servait autant dans la vie de tous les jours que dans mon travail.

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Message(#)Insomnia._ Itziar Cortés de Aguilar  EmptyMar 18 Sep 2018 - 16:22

Elle lui propose de lui offrir des verres s'il passe la voir au bar un de ses quatre. Ca ne lui a même pas traversé l'esprit que peut-être il n'était pas du genre à sortir et trainer dans les bars. Elle n'a pas forcément l'habitude de côtoyer des personnes qui ne sortent pas. En même temps quand on bosse dans un bars, on est inévitablement entouré de fêtards, plus ou moins réguliers, mais fêtards quand même. "Un verre de coca ?" demande t-elle avec un sourcil interrogateur dans sa direction avant d'ajouter. "Tu ne bois pas d'alcool non plus ? Même pas une petite bière de temps en temps ?" oui, une bière, ça n'avait jamais tué personne non ? Enfin, si vraiment il ne buvait pas, elle n'allait pas le forcer. Elle aurait bien trop peur de le rendre malade. Elle lui offrirait donc volontiers un verre de coca si c'était ce qui lui faisait le plus plaisir. Un verre restait un verre, qu'il contienne de l'alcool, ou non. Cela pouvait sembler étrange, mais il y avait quelques habitués du bar qui ne consommaient pas une seule goutte d'alcool, pourtant ils étaient là toutes les semaines et parfois même plusieurs fois par semaines.

Elle le questionne sur ses études, ou du moins sur s'il est encore étudiant ou pas. Il lui retourne la question avant de répondre. "Oui j'étudie la communication et le management. Rien de bien fou." Lui répond-elle. Elle n'est pas forcément emballée par ses études, c'est un fait. En revanche, elle n'a pas du tout la foi de changer de voie. Selon elle, elle a déjà perdu bien trop de temps et elle n'a plus le luxe d'hésiter. Changer pour faire quoi ? Elle ne saurait même pas. Alors, elle se contente de sa routine. Ce n'est pas le top, mais ça pourrait être pire. Les perspectives de carrière ne lui paraissent pas trop mal, alors elle se dit que c'est seulement quelques années avant de pouvoir être tranquille. Quelques années avant de pouvoir souffler et arrêter de galèrer à allier études et travail. Un mal pour un bien en soi. "Oh t'es médecin ?" lui demande t-elle. Elle avait bien compris qu'il avait un lien plus ou moins étroit avec le monde de la médecine, mais jusqu'à maintenant, elle n'avait pas assez discuté avec lui pour en savoir plus. "Et ça te plait ?" lui demande t-elle avant d'ajouter "C'est pas trop dur ?" Oui elle avait toujours eu cette image de la médecine comme ce domaine réservé aux meilleurs et aux plus assidus. Clairement, ça n'aurait jamais été fait pour elle. Bon déjà parce qu'elle est un peu précieuse sur les bords et le sang et tous les trucs un peu sale, ce n'est pas son truc, mais aussi parce que faire des années d'études aussi pointues, c'était bien plus que ce qu'elle était capable de faire. Même en se donnant du mal, il y aurait forcément un moment où elle pèterait un plomb. "T'aurai pas plutôt envie de les jeter justement ? Pour oublier ? Je sais que c'est ce que je ferai avec mes cours et tous mes bouquins une fois que je serai diplômée." Elle avait justement très hâte du moment où elle allait pouvoir tout mettre à la poubelle. Ce serait le signe qu'elle en a enfin fini avec la fac et qu'elle peut passer à autre chose. A ce stade, ce sera très certainement un des meilleurs jours de sa vie. Visiblement ils n'avaient pas la même vision, ni le même amour pour leur domaine d'études respectif et ce n'était sans doute pas plus mal. Un neurochirurgien pas passionné, ce n'est pas la chose la plus rassurante du monde. "En tout cas je retiens que si j'ai un soucis de santé, je viendrai toquer à ta porte, ça m'évitera de me déplacer jusqu'à l'hôpital." Itziar, toujours à voir l'avantage dans toutes situations.

Elle lui propose de mettre de la musique, un moyen aussi de ne pas rendre le silence pesant. Ce n'est pas du genre à mettre la jeune espagnole mal à l'aise, mais elle ne sait pas trop pour lui alors autant la jouer plutôt safe. "Ok pas de rap." Dit elle en cherchant dans sa bibliothèque Spotify. "Tu t'y connais un peu en musique latino ? Reggaeton ?" Lui demande t-elle avant de lancer une playlist en aléatoire. Elle était du genre à écouter de tout, mais elle avait un amour tout particulier pour la musique latino, surtout depuis qu'elle avait quitté son Espagne natale. C'est à ce moment-là qu'il lui demande un stylo et elle est surprise par la question. Elle affiche une mine surprise, ne voyant pas vraiment ce qu'il va bien pouvoir faire avec un tel objet à ce moment précis. Cependant, elle se contente de lui tendre un des crayons qui traînaient au centre de la table avant de demander. "C'est pour faire quoi ?" Elle allait surement le découvrir très vite, mais poser des questions était bien plus fort qu'elle.
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Message(#)Insomnia._ Itziar Cortés de Aguilar  EmptyMer 19 Sep 2018 - 9:00

Insomnia.


« Non je... Je n'aime pas tellement l'alcool, ni les gens qui boivent.» Enfin, je n'avais rien contre les gens qui boivent, j'avais quelque chose contre le gens qui venaient près de moi lorsqu'ils étaient ivres. Mais je commençais à m'y faire puisque j'en croisais quand-même régulièrement dans mon travail. Mon regard se perdit un long moment dans le vide, une multitude de mauvais souvenirs remontant à la surface. L'alcool et la drogue, c'était vraiment pas mon dada, aussi bien que ça puisse avoir l'air selon ce qu'en disent les gens.
Je me ressaisis rapidement, j'avais horreur de me perdre dans ces sombres pensées. D'ailleurs me reconcentrer sur ses paroles était un très bon moyen de me vider la tête à n'en pas douter.

Elle me parla donc de ses études et j'écoutai avec attention. Faut dire que la moindre conversation était une épreuve de tout instant pour moi, puisqu'il me fallait une certaine dose de concentration forcée pour ne pas divaguer.
« Est-ce que ça te plaît?» Je pensais déjà connaître la réponse à cette question, mais bon on ne sait jamais. Et je trouvais ça dommage de se retrouver coincé dans des études qu'on aime pas, pour faire par après un travail qu'on aimera pas non plus. Néanmoins je comprenais aussi la façon de penser des personnes qui considéraient que le but c'était de gagner de l'argent, peu importe le métier. Et puis, je concevais aussi parfaitement que tout le monde n'avait pas envie de passer autant d'heures que nous, les médecins sur son lieu de travail. Le personnel médical était un monde à part, et une véritable vocation. En général les gens antipathiques ne faisaient pas de bons soignants.
Et là, elle commença à me poser les questions qu'elle ne devait surtout pas poser, surtout si elle avait pas envie de se faire abrutir de jargon médical imbuvable. Dès qu'il s'agissait de parler de médecine, j'avais l'air d'un enfant à qui on venait d'offrir son cadeau de Noel.
« J'adore ce métier. Je n'aurais pas pu trouver mieux. J'y rencontre plein de gens qui sont tous différents et qui souffrent tous de pathologies plus ou moins différentes. Et surtout, j'adore la chirurgie. J'ai mis longtemps à choisir ma spécialisation, mais je ne regrette pas d'avoir pris la neurochirurgie. Les cerveaux sont tellement complexes... C'est un défi permanent. Il est impossible de juste se contenter de ce qu'on a apprit. On doit chercher, essayer, innover. Chaque anévrisme rompu, chaque tumeur, chaque trauma est différent. Il faut aussi savoir qu'en tant que neurochirurgien, je n'opère pas que les cerveaux. J'opère aussi la colonne vertébrale, ou plus précisément les nerfs et tumeurs qui s'y trouvent. » Conclus-je. Oui parce que.. Les os en eux-même, ça ce n'était pas mon domaine, je n'étais pas ortho, et cette spécialité ne m'avait jamais attiré.  Je décidai de ne pas m'épancher sur les opérations de routine extrêmement ennuyeuses qui composaient une partie de mon quotidien. Après tout, comme dans tout métier, il y avait aussi des mauvais côtés. Mais dans celui-ci il y avait plus d'adrénaline que dans beaucoup d'autres.
Du coup, j'avais apporté une partie de réponse à sa question suivante dans ce que je venais de lui dire. L'innovation.
« Tu sais, il est impossible de connaître l'intégralité de ces livres par coeur. Les garder me semble plus judicieux. Et je dois dire, que ça m'a déjà aidé de les avoir, une fois.» Une tumeur très complexe, que je ne savais comment aborder. Par le lobe frontal ou temporal ? Alors ces livres, sans m'apporter la réponse toute faite à ma question, m'avait donné un chemin de réflexion qui m'avait lui-même amené à la solution.
Elle devait me trouver beaucoup plus loquace d'un coup... En même temps c'était ça, la chirurgie, c'était juste, ma Vie, avec un grand V.
Lorsqu'elle me dit que si elle avait un soucis de santé, elle viendrait toquer à ma porte, je forçai un petit sourire bizarre mais aimable. Oui parce que pour sourire, je devais y penser. Ca ne se faisait pas naturellement.
« Si je peux t'aider, je le ferais. J'ai toujours un kit de suture sur moi.» Mais pas d'anesthésiant, et je ne risquais pas d'en prendre, parce que sinon je pourrais me faire inculper pour deal. Et me faire radier de l'ordre des médecins. Et franchement... Plutôt mourir.

« Pas du tout.» Dis-je, lorsqu'elle me demanda si je m'y connaissais en musique latino. Mais je n'étais pas le genre réfractaire pour faire de nouvelles découvertes, du moins tant que ça restait dans la limite du raisonnable. On ne me prendrait jamais à faire un saut à l'élastique.
Enfin, elle me tendit un stylo et je le pris, en veillant à ce qu'il n'y ai aucun contact entre nos mains. Paul, le gars qui supporte pas les contacts physiques. Ou difficilement. Mais ne répondis pas à la question. Je pris simplement les oeufs l'un après l'autre et les étudiait longuement avant de faire un trait pile au milieu. Il fallait que les oeufs soient cassés pile au milieu parce que je supportais très mal d'avoir d'en avoir sur les doigts. C'était gluant et écoeurant. Ironique pour un mec qui tripote des cerveaux à longueur de journée, non?
Une fois chose faite, je posai le stylo sur le plan de travail, et cassait précautionneusement les oeufs pile au niveau de la marque, au dessus de l'évier et fis couler le blanc pour ne garder que le jaune, que je mis dans la poêle, recommençant l'opération une deuxième fois. Je mélangeais le tout et jetai les coquilles d'oeufs. Puis je sortis deux assiettes et des couverts et nous servit. La même quantité à la pâte près, presque.
« Tu veux manger où ? Dans le canapé, à table ou dans ta chambre?»
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Message(#)Insomnia._ Itziar Cortés de Aguilar  EmptyMar 2 Oct 2018 - 15:50

Il n'aimait pas l'alcool, ni les gens qui buvaient. C'était donc en toute logique qu'il ne buvait pas. Ca se tenait. Ca expliquait peut-être aussi pourquoi il ne sortait pas. Sortir, ça voulait très souvent dire être confronté à des gens plus ou moins alcoolisés. Ce n'était pas forcément simple de passer un bon moment quand on n'aimait pas l'alcool ni ce genre de truc. A la limite, elle trouvait ça remarquable qu'il ne se force pas. Il ne semblait pas avoir un quelconque besoin de se fondre dans le moule et c'était tout à son honneur finalement. Certains devraient probablement en prendre de la graine. "T'as eu des soucis avec les gens et l'alcool ? Ou ça a juste jamais été ton truc ?" Oui, elle était curieuse, oui, elle l'assumait totalement et ne s'était donc pas gênée pour poser cette question particulièrement personnelle à un mec qu'elle ne connaissait que depuis quelques semaines, mais bon, ils étaient amenés à partager la même maison et donc allaient être amenés à se connaitre.

Elle ne peut s'empêcher de laisser échapper un petit rire quand il lui demande si les études lui plaisent. "Pas vraiment, mais bon, faute de mieux, je continue." C'est qu'une étape à passer pour elle. Ce n'est pas une passion, ni un intérêt particulier. C'est seulement un moyen d'avoir un diplôme et de se faire une situation. Elle aime beaucoup travailler au bar, mais le caractère temporaire de ce job y est pour beaucoup. Elle ne se voit pas bosser en temps de serveuse toute sa vie. Non. C'est bien trop fatigant comme job et ça paye bien trop peu. Elle aspire à mieux. Elle a connu le luxe et l'argent, elle est prête à presque tout pour toucher, ne serait-ce que du bout des doigts sa vie d'avant et ça veut donc dire étudier quelque-chose qui ne la passionne pas forcément pour avoir un bon travail à la sortie. C'est donc avec une certaine admiration qu'elle l'écoute parler de ses études et de sa spécialisation. Elle a un peu de mal à comprendre son entrain. Les cerveaux pour elle, ça ne lui inspire que des choses peu ragoûtantes, mais il en faut pour tous les goûts et heureusement qu'il y a des gens comme Paul qui trouvent ça fascinant et se lancent dans cette voie. "T'as toujours su que tu voulais être médecin ?" Lui demande t-elle, même si après les explications qu'elle vient de recevoir, il y a fort à parier qu'elle connaisse déjà la réponse qui va suivre. On ne se réveille pas un matin avec la soudaine envie d'entreprendre des études de médecine. "C'est pas trop dégoutant les cerveaux ?" demande t-elle en faisant la moue. Elle, elle n'aurait pas été faite pour faire médecine, supportant à peine la vue du sang et ne parlons même pas du vomi. Non, la médecine, aussi gratifiant que ça puisse être, elle laisse ça aux autres sans aucun regret. Le plus loin elle se trouve d'un hôpital, le mieux elle se porte. Elle hoche la tête en signe d'acquiescement quand il lui explique qu'il est impossible de connaitre l'intégralité du contenu des livres. Ca lui semble logique. Elle ne les a pas observés pendant des heures, mais il y en avait beaucoup et ils faisaient des centaines voire des milliers de pages. Il n'est donc techniquement pas possible de se souvenir de tout. A moins d'avoir un don extraordinaire. "T'arrive quand même à t'y retrouver dedans ?" demande t-elle avant d'ajouter. "Je sais pas, moi si je cherchais un truc en particulier, je suis pas sûre de savoir par où commencer et donc je crois que je serai paumée face à cette montagne de bouquins." Bon après, elle, elle n'avait jamais ouvert ces livres et en ignorait totalement le contenu. Pour quelqu'un comme Paul qui a dû les étudier, ça doit être différent. "Ahhh mais pense pas au pire." Lui répond-elle quand il lui dit toujours avoir un kit de suture avec lui. "Je compte pas m'ouvrir quoi que ce soit, mais si j'ai genre un gros rhume je viendrai chercher un remède auprès de toi." Non non, elle ne comptait pas se blesser de si tôt, d'ailleurs, même un rhume elle n'espérait pas en attraper. Bosser au bar malade, elle l'avait déjà fait et ce n'était franchement pas une partie de plaisir. Elle touchait donc du bois pour que son système immunitaire ne lui fasse pas défaut.

Il ne s'y connaissait pas en musique latino, elle s'en doutait un peu, ce n'était pas aussi populaire ici que la musique américaine. Barrière de la langue oblige. "C'est mon style de musique préféré." Lui explique t-elle. "J'aime bien écouter de tout, mais ça c'est quand même mon go-to." Ca lui rappelait son pays natal et puis c'était ce à quoi elle avait été bercée, si on pouvait dire ça comme ça. "Si t'aime pas on peut changer bien sûr." S'il était du genre à préférer comprendre les paroles des chansons qu'il écoutait, ça pouvait donc ne pas lui plaire. Sauf s'il parlait espagnol, mais il ne lui avait rien dit à propos de ça. Elle observe ensuite avec attention quand il prend le stylo de ses mains sans lui répondre. Elle a du mal à comprendre ce qu'il essaye de faire. Elle n'a jamais vu personne faire ça avant et elle doit bien avouer que même une fois qu'il a fini de casser les oeufs, elle ne comprend toujours pas quel était le but de la manœuvre. "T'es en train de me faire un tour de magie auquel je ne comprends rien là ?" lui demande t-elle en plaisantant, espérant que ce coup-ci, elle obtienne une quelconque réponse pour satisfaire sa curiosité. "Euh bah soit dans le canapé, soit à table. Peu m'importe. Tu préfères quoi toi ?" Elle, elle n'était pas difficile. La seule chose qu'elle ne faisait pas, c'était manger dans sa chambre. Ou du moins quand il s'agissait de prendre son repas, elle ne le prenait pas dans sa chambre, n'aimant pas qu'une odeur de nourriture plane alors qu'elle va se mettre au lit. "Laisse moi deviner. Tu préfères la table ?" demande t-elle. Elle ne le cerne pas très bien, mais il a l'air d'être un mec aimant le conventionnel et donc pas du tout du genre à manger assis sur le canapé. Cela dit, elle pourrait se tromper.
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Message(#)Insomnia._ Itziar Cortés de Aguilar  EmptyJeu 4 Oct 2018 - 16:50

Insomnia.


La question qui tue. Ai-je eut des problèmes avec l'alcool ou n'aimais-je simplement pas ça ? Il s'agissait là de choses personnelles, dont j'avais supporté la souffrance et était passé à autre chose. Je pouvais donc en parler. De manière clinique tout du moins, mais au moins je n'aurais pas cet air triste que j'ai quand mon honnetêté à toute épreuve m'oblige à répondre à une question sensible.
« Et bien. Mon père... Enfin c'est pas vraiment mon père, c'est le père de Clément, mais on peut dire qu'il m'a élevé.» Oui, autant commencer par le début, non ? « C'est l'ex-mari de ma soeur.» Que j'appelais Papa. En même temps je l'avais connu à quelque chose comme... mes 4 ans. Et il avait prit soin de moi, m'avait aménagé une chambre dans sa maison, et financé un paquet de mes sports et passions. C'est ce qu'on peut appeler un père, non?
« Il était drogué. J'ai eut beaucoup de mal à le comprendre quand il a essayé de me l'expliquer et ma réaction a été plutôt violente.Et puis...» Je déglutis légèrement, le sujet suivant était beaucoup plus pénible à aborder.
« Clément n'est pas mon seul Neveu, il avait un frère, Jim. Qui s'est tué dans un accident de voiture, après avoir consommé de la drogue.» Je baissai un instant un regard légèrement triste sur le sol. Triste pour cet événement qui était toujours une plaie ouverte quelque part bien cachée au fond de moi.
« Alors pour être tout à fait exact, je n'aime pas tout ce qui rend les gens dans un état second. Drogues et alcool. »
Je reposai mon regard sur elle, un regard plus adoucis et moins triste cette fois-ci. « Mais j'ai essayé, une fois, de boire. Parce que j'ai... rencontré ce gars. Y'a quelque chose.» Y'a quelquechose signifiait y'a quelque chose entre lui et moi, mais ça j'étais bien incapable de le dire, c'était trop personnel et ça touchait trop à mes sentiments. « Mais il est alcoolique. Alors tu vois, j'ai voulu comprendre. Je t'ai cherchée d'ailleurs au bar, mais t'étais pas là. Et ton confrère était... Enfin il aime pousser les gens à boire, non?» J'étais bien bavard ce midi, et je lui avais offert sur un plateau bien plus d'infos personnelles sur moi que ce qu'elle m'en avait demandé au final. J'avais probablement envie de parler de tout ça, et étant donné que je l'appréciais, je supposai qu'elle était la bonne personne pour ça.

Je hochai la tête un peu comme un enfant lorsqu'elle me dit qu'elle n'aimait pas vraiment ses études, mais qu'elle s'en contentait faute de mieux. « C'est dommage. Il n'y a pas un métier qui pourrait te passionner ?Ou que tu pourrais au moins aimer ?» C'est vrai que dans le fond je trouvais ça dommage, qu'une personne se retrouve bloquée dans des études qui ne lui plaisent pas simplement pour avoir un travail qu'elle détesterait probablement ensuite. D'un autre côté je pouvais la comprendre, tout le monde avait des rêves, mais pas forcément l'envie de se lancer dans une dizaine d'années d'études. Parce que beaucoup de bons métiers qui pouvaient être passionnants demandaient une telle expertise.
« Je l'ai su après la mort de Jim. Je savais que je voulais être scientifique, mais au début je voulais faire de la recherche. Et puis quand il est partit j'ai... Voulu sauver autant de vies que je le pourrais. Et puis médecin c'est un bon compromis, je peux faire de la recherche à côté.» Ce que je faisais d'ailleurs. Ces derniers temps je passais le plus clair de mon temps en dehors du bloc dans mon labo de recherches.
Un petit rire m'échappa lorsqu'elle me demanda si les cerveaux ça ne me dégoûtait pas trop. « Et bien tu apprendras que la première fois que je suis rentré dans un bloc opératoire, je me suis évanouis. C'est... Personne n'est insensible dès le début. C'est une habitude à prendre. Les cerveaux ça allait, c'est surtout les nerfs de la colonne vertébrale, j'ai eut beaucoup de mal à m'y faire.» Ces derniers temps j'avais décidé de faire des efforts sur mes quantités de paroles et ça devait probablement se sentir. Après tout j'en étais capable, j'avais un vocabulaire très fourni. Et les quelques personnes qui commençaient à doucement devenir des amis me donnaient la force de m'améliorer. Ou tout du moins d'essayer.
La discussion partit donc sur les innombrables bouquins que j'avais dans ma chambre.
« Oui. Tu sais, ils traitent à peu près tous d'un sujet différent, donc quand tu connais, c'est assez simple de savoir au moins dans quel livre chercher. Après... La recherche dans le livre en lui-même peut s'avérer... Très longue.» Un petit sourire amusé se dessina sur mes lèvres.
« Tu sais tu.. Enfin, le meuble à côté de mon lit, c'est mon armoire à pharmacie, tu peux aller regarder si je suis pas là et que tu as besoin de quelque chose. J'ai une réserve non négligeable d'un peu tout.» Et ça c'était une grande première, en général je supportais mal qu'on touche à mes affaires, mais bon... Pourquoi ne pas commencer à essayer de changer ça avec quelqu'un que j'appréciais ?
« Ton go-to?» J'espérais sur l'instant ne pas passer pour un abrutis, mais j'avais pris cette habitude de toujours demander quand quelqu'un utilisais une expression que je ne connaissais pas et qui me semblait soit trop littérale, soit donc je ne comprenais pas le sens. En l'occurence c'était un peu des deux.
« Non, tu peux laisser, j'aime bien.»
J'eus de nouveau un sourire lorsqu'elle me demanda si mon manège avec les oeufs était un tour de magie.
« Non... C'est juste qu'il faut qu'ils soient cassés au milieu. Exactement au milieu.» Il faut, ou plutôt j'ai besoin parce que j'ai des TOCS mais j'essaye de les cacher.
Puis, elle me proposa de s'installer sur le canapé, ou à table. Et avant que j'ai pu répondre, elle ajouta qu'en ce qui me concernait ce serait sans doute la table. Je me contentai de prendre les assiettes après lui avoir tendu les couverts pour qu'elle les amène, et alla déposer les assiettes sur la table-basse. « Je veux bien manger ici pour une fois. Mais je choisis le film!»
Je retournai ensuite dans la cuisine pour récupérer deux verres. « Tu veux boire quoi?»
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Message(#)Insomnia._ Itziar Cortés de Aguilar  EmptyLun 8 Oct 2018 - 13:10

Elle ne sait pas trop pourquoi il lui répond aussi honnêtement. Ni même pourquoi il lui répond tout court. Elle se dit que dans un sens, peut-être qu'il s'est senti obligé ? Elle se sent un peu gênée face à sa réponse. Visiblement, il a toute une histoire avec la drogue. Du moins, pas lui personnellement, mais sa famille de ce qu'elle comprend. Elle n'imaginait pas un truc comme ça quand elle a posé la question. En toute honnêteté elle imaginait qu'il allait dire quelque-chose du genre, il s'était tapé la plus grosse cuite de sa vie et ça l'avait calmé direct, quelque-chose de bien moins grave. Bien moins sensible comme raison. "J'suis désolée." est la seule chose qu'elle trouve à lui répondre sur le moment. Désolée qu'il ait eu à vivre ça, désolée que ça l'ait autant bouleversé et puis aussi, désolée d'avoir posé la question. Comme quoi, la curiosité est effectivement un vilain défaut. Le regard qu'il repose sur elle après ça est différent, il semble moins triste, comme s'il était déjà passé à un autre sujet et que ce qu'il venait de lui raconter c'était déjà oublié, ou que du moins, il ne comptait pas s'y attarder et se morfondre. Ce n'était pas forcément pour lui déplaire puisqu'elle ne le connaissait pas encore très bien et n'aurait peut-être pas été très à l'air s'il avait par exemple commencé à pleurer ou quelque-chose du genre. Il lui parle finalement d'une fois où il a essayé de boire et elle lève un sourcil interrogateur. Elle a un peu de mal à comprendre le rapport entre les deux idées de sa phrase et il ne perd pas de temps avant d'en dire un peu plus. "Fait gaffe avec les mecs alcooliques." Lui dit-elle avant toute chose. Il est majeur et vacciné, médecin qui plus est, mais elle trouve ça important de lui dire. Surtout si lui qui n'aime pas l'alcool et autres substances mettant dans un état second, a décidé de boire suite à cette rencontre. Elle ne veut que son bien. "T'as du tomber sur Josh." dit elle ensuite, sourire aux lèvres. Son collègue qui est du genre à inciter les gens à boire, ça ne peut-être que Joshua. "Il est gentil malgré tout, mais t'aurai dû me dire que tu allais au bar, j'aurais dis que j'y étais pas et surtout je t'aurais dit de pas t'approcher de lui." Elle plaisante bien sûr à propos de la fin de sa phrase, mais a moins, elle aurait pu lui dire qu'elle ne bossait pas ce soir-là. "Mais sinon, dis m'en plus sur ce mec. Il y a des chances que je le connaisse ?" Oué quand on lui disait un truc, ça ne rentrait pas dans l'oreille d'un sourd et même si parler de Josh était sympa, parler du fameux mec alcoolique était bien plus intéressant pour elle, Josh, elle le voyait déjà bien assez.

Il lui en apprend un peu plus sur ce qui l'a poussé à se lancer dans une carrière médicale. Il mentionne une nouvelle fois son neveu Jim, décédé dans un accident de voiture après avoir consommé de la drogue. Finalement, ça ne l'étonne même pas quand il lui raconte ça. L'histoire est même plutôt logique. Les gens ayant perdu des proches ont bien souvent se désir de sauver des vies ou d'aider les autres. Une façon de sauver le proche qu'ils n'ont pas pu sauver à l'époque. Elle fait une grimace quand il parle des nerfs de la colonne vertébrale. "Je veux même pas savoir à quoi ça ressemble. Pour moi un cerveau est déjà bien dégoutant, je veux pas imaginer." Elle ne voulait pas non plus faire des cauchemars ou tout simplement tourner de l'oeil. "Tu t'es évanoui et pourtant ça t'as pas freiné dans ton idée ? Tu t'es jamais dit que t'arriverais pas à supporter ça un jour ?" Oué, elle avait beau voir des trucs un peu gores de temps à autre, elle n'arrivait toujours pas à passer outre son aversion pour le sang par exemple et elle était certaine que ça ne changerait jamais. Elle n'était juste pas programmée pour ça selon elle. "Ahhh donc tu t'y perds quand même un peu dans ses gros bouquins. Ca me rassure, j'ai cru que t'étais une sorte d'alien avec une mémoire sans fin." finit elle en riant. "C'est gentil." Lui répond-elle quand il lui dit que s'il n'est pas là, elle peut aller se servir dans son armoire à pharmacie dans sa chambre. "Bon je te dis pas que j'oserai, car à part l'ibuprofen, niveau médicaments, j'y connais pas grand-chose." Elle ne voudrait pas prendre le risque d'avaler quelque-chose qu'il ne fallait pas. En revanche, s'il s'agissait d'aller chercher un pansement, là, il n'y avait pas de problème.

Elle avait mis sa musique, ne sachant pas trop s'il allait aimer, mais au moins, elle allait lui faire découvrir quelque-chose et c'était déjà un bon début. "Mon go-to, c'est-à-dire c'est ce que j'écoute la plupart du temps ou quand je sais pas quoi écouter. Je réfléchis pas, j'mets ce style de musique." Explique t-elle en haussant les épaules. "Quand tu voudras changer t'auras qu'à me dire. D'ailiers t'écoutes quoi toi comme musique ?" Lui demande t-elle. Il y avait des gens, en les regardant elle savait tout de suite ce qu'ils pouvaient écouter comme musique, mais pour Paul, elle séchait totalement. Ce mec était un mystère sur toute la ligne. "Ca change quoi de les casser exactement au milieu ?" lui demande t-elle. Elle n'avait jamais entendu parler de quelque-chose comme ça et elle ne savait pas si c'était une lubie du jeune homme, ou s'il y avait une quelconque explication logique derrière ça. Elle fut surprise qu'il choisisse de manger dans le canapé, mais visiblement elle avait vu juste, il était plutôt conventionnel, faisant cependant une exception pour cette fois. "Ca me va, tant que tu me fais pas regarder un film d'horreur, t'as carte blanche." Elle pouvait tout regarder, sauf les films d'horreur, c'était sa seule limite. Elle déposa les couverts sur la table basse et s'installa dans le canapé, attendant que Paul vienne se joindre à elle. "Je vais prendre une bière s'il te plait, normalement il y en a dans le frigo, sinon, de l'eau ça ira très bien." De la bière fraiche, ou pas de bière, elle n'était pas compliquée.
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Message(#)Insomnia._ Itziar Cortés de Aguilar  EmptyMar 9 Oct 2018 - 18:29

Insomnia.


Pourquoi j'avais été aussi honnête ? Et bien parce que je ne savais ni mentir, ni détourner une conversation, alors voilà. J'avais dis l'absolue vérité sur mon passé. Vérité pour laquelle je n'avais jamais versé la moindre larme. Les larmes chez moi, c'était plutôt sous la colère que sous la tristesse, bien qu'il existait des exceptions à n'en point douter. Je remarquai d'ailleurs rapidement qu'Itziar était mal à l'aise face à ces révélations, elle me dit alors qu'elle était désolée. Je lui adressai un petit sourire, comme pour la réconforter, ce qui était probablement encore moins mon fort que le sien.
« C'est moi. J'aurais peut-être pas dû dire tout ça.» Mais je ne peux pas faire autrement. Mais si j'avais dis ça, ça aurait sans doute soulevé un tas de questions de la part de la jeune femme. Enfin, elle me dit de faire attention avec les mecs alcooliques, ce qui me fit baisser un instant un regard pensif vers le sol.
« Clément m'a dit la même chose, mais... Comment on est sensé ignorer des sentiments?» J'avais relevé mon regard vers elle, c'était une vrai question, qui me ferait sans doute passer pour un handicapé des sentiments, mais après tout il était vrai que c'était la première fois que j'étais confronté à l'amour. A 31 ans, oui, aussi triste que ce soit.
La discussion devint donc plus légère puisqu'elle me dit que le barman que j'avais rencontré s'appelait Josh, qu'il était gentil mais que j'aurais dû l'appeler.
« C'est vrai j'aurais dû, mais je me suis dis que ce serait plus agréable si je venais par surprise et qu'on passait la soirée à discuter enfin.. Dans tes moments libres, évidemment.» Oui, j'avais voulu en quelque sorte lui faire la surprise, et surtout j'avais voulu un visage connu près de moi pour passer cette toute nouvelle étape dans ma vie. Mais Josh avait été gentil, c'était vrai. Il m'avait juste poussé à prendre une cuite mémorable qui m'avait encore plus vacciné contre l'alcool. Enfin, je me rapprochai d'elle quand elle me demanda de lui en dire à propos de ce gars.
« Je ne sais pas. Il s'appelle Hadès. Ca fait quelques temps qu'on se voit. Il est.. plutôt changeant dans son genre. Il m'a fait plusieurs choses que j'ai eut un peu de mal à pardonner. Comme parler de ma pathologie à ses amis pour me présenter.» Je me rendis subitement que je venais de lui donner une information que je cherchais à cacher éperdument, mais lancé dans la conversation, je m'étais fais avoir comme on dit. Je tentai quand-même de cacher la misère en ajoutant. « Et hurler sur un de mes internes à l'hôpital.» Et me coller une honte mémorable par la même occasion.
« Mais il sait aussi se montrer... Avenant, quand il veut.» Un discours banal au final, Hadès avait des défauts et des qualités, comme tout le monde en somme.

Un petit rire m'échappa lorsqu'Itziar grimaça à l'évocation de cerveaux et de nerfs. « Ne va pas dans ma chambre, alors...» Parce que des radios et des scanners, il y en avait sur les murs, et même s'il y avait peu de risques qu'elle soit traumatisée puisque seul un oeil aguerrit reconnaissait les formes sur ce type de clichés, on ne savait jamais.
« Et bien... Si. J'ai douté, plusieurs fois. Mais tu vois, j'en suis là.» Alors ça veut bien dire que j'avais tenu le coup, aussi difficile que ça avait été.
« A moins qu'être surdoué ne signifie être un alien, je ne crois pas faire partie de cette catégorie.» Parce qu'être surdoué et avoir un QI bien au delà de la moyenne faisait partie de ma pathologie, et c'est l'un des rares points que j'aimais dans ma neuro-atypie. Et oui, j'avais pris sa phrase au sens propre, comme toujours, ne me rendant pas compte de l'ironie qui y figurait.
« Si tu veux, après on ira, et je te dirais quel médicament pour quel problème.» Et puis je n'avais que des médicaments de base malgré tout, je tenais à ma carrière, et me faire trouver avec des morphiniques, opiacés, ou anesthésiants aurait signé la fin de celle-ci.

Elle m'expliquait ensuite que le terme "Go-to" signifiait que c'était toujours ce type de musique qu'elle choisissait quand elle ne savait pas quoi faire, ou écouter. Je soulevai donc légèrement le menton pour acquiescer à la manière Paul. Puis, elle m'interrogea sur mes goûts musicaux. « Beaucoup de choses. J'ai un style de musique différent pour presque chaque humeur.» Je changeais de style en fonction de mon ressentit du moment. « Autant du métal que du classique.» Conclus-je. C'était une large fourchette, mais j'écoutais une large fourchette de style musicaux dans tous les cas.
Sa curiosité se porta bien vite sur ma façon particulière de casser les oeufs.
« C'est.. comme ça. Je dois les casser au milieu.» Et c'était un coup à me faire taper une crise que de me forcer à faire autrement, parce qu'aussitôt mes TOCS de perfection, de droiture et de petits cases s'affoleraient, provoquant sans doute une crise d'angoisse.
Nous allâmes donc ensuite déposer ce qu'il fallait dans le salon, et je retournai pour ma part dans la cuisine, récupérer une bière dans le frigo pour Itziar et me servit un verre de coca cherry. Je revins donc avec les deux et m'installa dans le canapé à ses côtés, après avoir récupéré ma manette de PS4 et avoir allumé cette dernière. Je lançai ensuite l'application Netflix.
« Tu aimes bien les séries fantastiques?» L'interrogeai-je tout en prenant l'assiette sur mes genoux, ainsi que ma fourchette, avec laquelle je commençai à mélanger mes pâtes.
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Message(#)Insomnia._ Itziar Cortés de Aguilar  EmptySam 13 Oct 2018 - 17:33

Il est bien trop gentil comme mec et prend immédiatement la faute quand elle s'excuse. Pourtant, lui il n'y est pour rien. C'est elle qui a posé la question et donc qui a engendré la réponse. Lui, il n'a fait que répondre. Certes, avec beaucoup trop d'honnêteté, mais il n'a fait que répondre à la question qu'elle lui posait. "Non, non t'inquiètes pas, c'est moi je pensais pas que l'histoire était si ... hm dramatique ?" répond-elle, pas réellement sûre d'avoir utilisé le bon mot. Elle ne voulait pas paraitre irrespectueuse quand il avait été si ouvert avec elle, partageant certains côtés sombres de son histoire. "Si j'avais su, j'aurai pas posé la question, je voulais pas te faire penser à ça." Si elle avait su, oui, mais elle n'avait aucun moyen de savoir et sa curiosité maladive avait eu d'elle et elle avait posé sa question. Ca lui arrivait de temps en temps de poser des questions et d'avoir des réponses qu'elle ne pensait pas avoir. En général, elle se sent un peu mal après coup, comme maintenant, car au final, certaines personnes sont bien trop gentilles pour lui mentir ou lui dire que ça ne la regarde pas et partagent bien plus que ce qu'elle n'a besoin de savoir. C'était le cas de Paul. Certes ils vivaient ensemble maintenant et étaient amenés à se côtoyer souvent, ou aussi souvent que leurs emplois du temps respectifs le permettaient, tout du moins, mais ils n'avaient pas non plus à partager tous leurs secrets. C'était loin d'être un des pré requis de la vie en colocation. "Hm ben, c'est sans doute plus facile à dire qu'à faire hein, mais on coupe et on attend que ça passe. A force, les sentiments s'en vont." Dit elle en haussant les épaules. C'était comme ça qu'elle avait fait après Adrián, à la différence que la déception avait beaucoup aidé à tourner la page rapidement. Elle ne savait pas trop quoi lui dire, elle ne voulait pas s'immiscer dans cette histoire qui ne la regardait absolument pas. Pourtant, elle ne pouvait pas s'empêcher de le mettre en garde tout de même. "Les alcooliques en général, ça apporte que des emmerdes, alors faut faire attention." Elle ne lui disait pas de ne plus le voir, mais bien d'être vigilant. Elle en voyait quasiment tous les soirs des alcooliques au bar, ils ne sont pas forcément faciles à repérer comme on pourrait le croire. Ils savent se tenir malgré tout, mais promettent d'arrêter pour de bon tous les deux jours, pour au final, revenir au bar et boire de plus belle. C'était un cercle vicieux sans fin qui faisait énormément de mal à leur entourage et pourtant, ils paraissaient tous totalement faibles face à leur démon. "Oh ben t'auras pleins d'autres occasions de me faire une surprise alors et je discuterai bien sûr avec toi, dès que j'ai un moment de libre." Elle trouvait toujours un moment de libre pour discuter avec ses clients favoris, Paul ne ferait donc pas exception s'il se pointait un soir au bar. D'ailleurs, elle ferait surement en sorte qu'il passe une bonne soirée, histoire de lui montrer que sortir, ça peut-être très fun. Il lui parle ensuite du fameux mec et elle ne pense pas le connaitre. Hadès, un nom comme ça elle ne l'aurait certainement pas oublié. Elle fronça les sourcils quand il lui parle de quelques déboires. Visiblement, on a tout de même bien fait de le mettre en garde. "C'pour ça que je te dis qu'il faut faire attention. Un mec qui te traite comme ça, c'pas normal. Il peut pas te faire des trucs qui te déplaisent et après se faire pardonner en étant sympa. C'est pas du tout sain comme relation." Lui explique t-elle avant de continuer. "Surtout s'il continue de boire, tu vas finir pas être blessé tôt ou tard." C'était peut-être dur de dire ça comme ça. Après tout, elle ne connaissait rien de leur relation, ni même du type en question, mais elle ne pensait pas se tromper en disant ça.

Elle fait la grimace pour les cerveaux et il lui dit de ne pas aller dans sa chambre. "Ah t'as plein de cerveaux humains cachés dans ta chambre ?" lui demande t-elle en plaisantant. Avant de reprendre son sérieux quand il lui parle un peu de son expérience, ou plutôt du fait qu'il avait quand même douté par moment. "Attends, t'es surdoué ?" demande t-elle plutôt surprise, non pas qu'elle le prenait pour un débile, mais parce que surdoué, c'est quand même quelque chose. "Tu crois que tu pourrais passer mes examens à ma place alors ?" elle plaisante, mais ça pourrait être une solution non ? Quoi que, peu crédible. La ressemblance entre eux s'arrêtait aux cheveux blonds et aux yeux bleus, pour le reste c'était compliqué. "C'est gentil, je veux bien que tu me montres, oui, ça peut être utile. Par contre, je fermerai les yeux pour pas voir les cerveaux." Finit elle en riant. S'il n'est pas là un jour et qu'elle a besoin d'un médicament quelconque en urgence, ça peut servir de savoir ce qu'il a dans son armoire à pharmacie, plutôt que de rechercher sur internet et découvrir qu'on a un cancer du cerveau en phase terminale. C'est aussi beaucoup moins stressant. Il lui explique ensuite écouter un peu de tout et avoir un style de musique différent pour chaque humeur et elle acquiesce d'un mouvement de tête, trouvant la chose plutôt intéressante. "C'est sympa ça ! Par exemple si t'es joyeux t'écoute quoi ? Plutôt rock ou classique ?" Elle, elle serait plutôt du genre à écouter des musiques joyeuses si elle est joyeuse et tristes si elle est triste, histoire de bien rester dans le mord.

Elle ne commente pas plus quand il lui explique devoir casser les oeufs de la sorte. Il a surement ses raisons, voilà ce qu'elle se dit en même temps qu'elle va s'installer sur le canapé du salon. "Merci." Lui répond-elle quand il lui ramène une bière et s'installe à côté d'elle. "Et oué ça va j'aime bien." Lui répond-elle quand il lui demande si elle aime les séries fantastiques. "Je suis plutôt bon public, donc pas difficile à satisfaire à ce niveau-là. T'avais une série en tête ?" Lui demande t-elle avant de prendre son assiette, la poser sur ses genoux, mélanger ses pâtes et prendre une première bouchée. "C'est super bon !" l'informe t-elle une fois sa bouchée avalée. C'était un repas simple, mais qui faisait bien son travail, il n'y avait pas à dire, il savait aussi très bien cuisiner visiblement. "Tu peux me refaire à manger quand tu veux." ajoute t-elle en plaisantant, continuant de manger un peu son plat en attendant qu'il mette la série en route. "Et sinon, tout à l'heure..." commence t-elle un peu hésitante, se demandant si elle n'allait pas une fois de plus dépasser les limites. "T'as parler de ta pathologie. Enfin que Hadès avait parlé de ta pathologie. T'es malade ?" demande t-elle. Elle avait laissé de côté ce détail tout à l'heure, puisqu'il y avait bien plus important dans la conversation, mais maintenant ça lui revenait et elle ne pouvait s'empêcher de demander.
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Message(#)Insomnia._ Itziar Cortés de Aguilar  EmptyDim 14 Oct 2018 - 16:11

Je sens bien qu'Itziar se sent mal à l'aise vis à vis de ma réponse qui s'est avérée plus précise et honnête que ce qu'elle aurait pensé, mais dans le fond j'ai bien du mal à saisir pourquoi. Quand on me posait une question, je répondais voilà tout. Ou alors si c'était trop récent et trop à vif, je m'enfermais dans le mutisme et/ou piquait une crise de nerfs. Mais là, c'était si vieux, que ça faisait partie des meubles de mon esprit. « Tout le monde vit des choses affreuses, et Daniel, mon psychiatre, disait que pour se libérer de son passé, il faut l'accepter et en parler.» J'avais sans doute pris ces paroles un peu trop au pied de la lettre, mais en même temps il le savait que ce serait le cas en me disant ça. « T'inquiète pas, la douleur diminue avec le temps.» Au final je n'avais jamais exprimé ça comme étant une réelle souffrance, jusqu'à aujourd'hui. Peut-être parce que la pilule était un peu passée ? Je lui adressai donc de nouveau un petit sourire, comme pour essayer de la rassurer silencieusement.
Ensuite elle me dit que je pourrais passer la voir au bar quand je voulais, et un petit rire m'échappa au souvenir de cette soirée pour le moin désastreuse.
« Je ne sais pas... Je me souviens vaguement que l'alcool m'a fait faire des choses pas terribles. Comme insulter une fille de "Pute".» J'avais l'air d'un enfant, en disant ça. Je ne disais jamais de "gros-mots", ce n'était pas dans mon tempérament, mais l'alcool faisait des miracles n'est-ce pas? Du moins c'est ce que j'avais constaté, ce soir là j'avais été beaucoup plus expressif avec les gestes tout du moins, et beaucoup plus libéré.
Mais j'étais à peu près sûr que mes mots allaient presque faire regretter à ma colocataire de ne pas avoir travaillé ce soir là.
Puis la discussion poursuivit sur Hadès, ses déboires, son alcoolisme et le mal qu'il risquait de me faire. Ses mots étaient durs certes, mais je savais que dans le fond elle avait raison. Mais moi, je n'y connaissais rien aux sentiments, aux relations surtout amoureuses, et je ne savais pas comment faire. Je n'avais aucune idée de comment je devais réagir face à tout ça. « Tu as déjà vécu ça?» C'est la seule chose que je trouvais à lui demander sur l'instant. Je savais que ce n'était pas forcément le cas, parce que les humain s'imprégnaient en général des expérience des autres, et c'est justement pourquoi j'avais posé la question. Si elle avait vécu ça, peut-être que son expérience pourrait me guider, même si j'en connaissais déjà l'issue, puisque je la savais célibataire.
« J'ai du mal à le comprendre tu sais. Il est... Changeant. Il dit que je suis difficile à supporter avec mon caractère, mais je crois être juste.» J'avais des principes voilà tout, et bien sûr je lui passais le coup des déclarations vaseuses à une de ses soit disant amies avec qui il avait couché sur instagram. Je crois qu'une part de moi savait ce qu'elle en dirait. Même moi je savais quelle posture adopter vis à vis de ça, je n'y arrivais simplement pas. C'est pourquoi voilà plusieurs jours que je l'ignorais, maintenant.
C'était plus facile que de lui tenir tête.

« Juste des photos et des maquettes.» Qui m'étaient tous deux forts utiles pour mes recherches approfondies le soir dans ma chambre, mais je comprenais que ça puisse la dégoûter, faut dire que les organes humain c'était tout sauf ragoûtant.
Lorsqu'elle sembla interpellée par le fait que je sois surdoué, je soulevai légèrement le menton, en signe d'acquiescement.
« J'ai un QI de 146.» Puis je ris lorsqu'elle me demanda d'aller passer ses examens à sa place. Je ne savais pas vraiment si elle plaisantait où si elle était sérieuse, mais je préférai le prendre pour une plaisanterie, parce que dans tous les cas, l'illusion ne ferait certainement pas effet.
« Non, mais si tu me donnes tes cours, je pourrais les apprendre et t'aider à réviser.» Proposais-je simplement. J'apprenais très facilement  par coeur, et les chiffres ainsi que les lois étaient tout sauf un problème pour moi. Bien que les domaines où j'avais le plus de facilités restaient la chimie et la biologie.
« On ira dans ma chambre après, alors.» Et je lui montrerais les différents médicaments dont je disposais, en tout cas les plus importants tel que anti-inflammatoires, anti-douleurs plus efficaces que l'ibuprofène ou le paracétamol, entre autres.
Elle m'interrogea ensuite sur quel style de musique j'écoutai plutôt quand j'étais heureux, je décidai donc de lui faire une réponse complète pour ôter toutes ses interrogations. « Quand je suis heureux, c'est du rock, ou de l'electro, du jazz, quand je suis triste c'est plutôt du classique, quand je suis en colère du métal.» En fait c'était plutôt ça, j'écoutais toujours un style musical plus ou moins en rapport avec mon humeur au final.
« Et toi ? Je suppose que tu as aussi tes styles musicaux selon ton humeur?» Parce que même si les musiques latino étaient ce qu'elle écoutait quand elle ne savait pas quoi écouter, ça devait aussi rentrer dans la case humeur, non?

Assis dans le canapé avec elle, je lui propose une série fantastique et me sens réellement ravis lorsqu'elle me dit que ça ne la dérange pas. « J'ai vu la série Supernatural sur Netflix, elle me donne envie !» Sur ces mots je lançais l'épisode 1 de la saison 1 en appuyant sur ma manette et tournai mon regard vers elle.
« Au fait... Je ne sais pas si Nathan et toi le faites déjà, mais si j'ai mis ma PS4 dans le salon, c'est pour que vous vous en serviez si vous avez envie, les jeux sont dans le tiroir du bas.» Je lui fit un nouveau sourire et me mis à manger à mon tour, satisfait une nouvelle fois lorsqu'elle me dit que c'était bon et que je pouvais faire à manger pour elle quand je le voulais.
« Je ne sais pas cuisiner grand-chose.. Mais merci!» Et il y a encore peu c'était une vrai catastrophe.
Ensuite, alors que je pensais que j'avais réussi à noyer le poisson, elle me demanda ce que j'entendais par ma pathologie. Je pris une profonde inspiration, reposant ma fourchette dans mon assiette parce que rien que l'idée de le dire était suffisant pour me couper l'appétit.
Je plongeai mon regard sur l'écran, cherchant un moyen de me donner du courage.
« Clément dit que je ne dois pas avoir honte de le dire mais, c'est pas facile pour moi.» Je posai finalement mon assiette sur la table basse, sans quitter l'écran du regard.
« Je ne suis pas malade, je suis neuro-atypique. J'ai des troubles cognitifs.» Conclus-je, une nouvelle fois la boule stupide d'angoisse dans la gorge. Au final ce qui me faisait angoisser, c'était la réaction des autres à cette annonce. Par ces mots, j'essayais de lui faire comprendre que le mot que je n'arrivais pas à prononcer était "Autiste",mais je n'étais pas sûr que ça fonctionne.
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Message(#)Insomnia._ Itziar Cortés de Aguilar  EmptyMer 17 Oct 2018 - 16:18

Il est plutôt optimiste visiblement ou alors, il ne veut vraiment pas qu'elle se sente mal d'avoir un peu trop abusé avec sa question. De ce qu'il lui dit, elle se dit qu'il a une vision très positive de la situation. Elle ne sait pas de quand datent ces évènements, mais si c'est récent, ça ne se voit pas du tout, il donne réellement l'impression d'avoir accepté l'idée et de continuer sa vie. Elle lui adresse quand même une moue désolée. Même s'il lui dit de ne pas s'inquiéter, ça la gêne quand même. Peut-être qu'un jour elle en discuterait un peu plus avec lui, même si ça ne la regardait clairement pas. La moue est bien vite remplacée par un sourire qu'elle tente de dissimuler. Elle ne veut pas se moquer de lui, d'ailleurs, son sourire n'est pas moqueur, c'est juste qu'il semble tellement innocent que ça la fait rire. "Si j'peux te rassurer, sur l'échelle des conneries faites par des mecs sous l'emprise de l'alcool, traiter une fille de 'pute' c'est sûrement un des trucs les moins graves." Franchement ce n'était pas bien méchant, certes ce n'était pas très flatteur, ni très agréable d'avoir ce mot dirigé à son encontre, mais il y avait clairement bien plus grave et plus traumatisant comme expérience. Il y avait en plus de très grandes chances que la fille ait été elle aussi sous l'emprise de l'alcool ce soir-là et ne se rappelle même pas de ce petit accrochage. Elle avait entendu bien pire en bossant au bar et elle avait vu aussi des mecs en venir aux mains pour un regard un peu déplacé, alors franchement, il s'en sortait plutôt bien. A la limite, il savait à quoi s'en tenir si un jour il décidait de boire de l'alcool de nouveau. "T'as sûrement l'alcool un peu mauvais, en soi c'est pas bien grave." finit elle par ajouter en souriant.

La discussion se porte sur ce fameux Hadès. Un prénom qui ne lui dit rien, même si, étant un alcoolique, elle l'a surement servi au moins une fois au bar. A moins que ce ne soit pas l'un de ses lieux de prédilections. Elle ne peut que le mettre en garde. Elle ne veut pas l'influencer. Ce n'est pas son rôle, ce n'est pas sa place. "Connu ça ? Tu veux dire une relation avec un mec alcoolique ?" demande t-elle en confirmation. "Si c'est ça que tu veux dire, alors non, j'ai jamais connu ça personnellement, mais en bossant au bar, j'ai vu plus de choses que ce que tu pourrais imaginer." Elle n'avait vécu ce genre de relation elle-même, ce qui la freinait encore plus dans le fait de l'influencer. Elle ne pouvait parler que de ce qu'elle avait pu voir, pas de ce qu'elle avait vécu et il y avait quand même une énorme différence entre les deux, mais au bar elle avait vu autant des alcooliques que des personnes ayant un partenaire alcoolique et ce qu'ils avaient en commun était une détresse indéfinissable. C'était pour ça qu'elle voulait le mettre en garde. Elle ne lui disait pas de se renfermer tout simplement, mais bien de faire attention et de ne pas laisser cette partie de Hadès empiéter sur le bon de leur relation. Voilà le conseil qu'elle pouvait lui donner. "Les gens comme ça c'est souvent très compliqué à comprendre. A toi de voir à quel point tu es prêt à supporter ça par amour. Après à lui aussi de faire des efforts. C'est à double sens les relations." Oui ce n'était pas seulement à son colocataire de faire avec et d'endurer, elle tenait à le préciser puisqu'il avait tout du type gentil par excellence qui se plierait en quatre pour le bonheur des autres. Sauf que des fois, il ne faut pas. Des fois, c'est aux autres de se plier en quatre pour notre bonheur aussi.

Bon finalement il n'a pas de vrais cerveaux dans sa chambre. Elle devrait pouvoir faire avec les maquettes et les photos, dans le pire des cas, elle ne les regardera pas et ira directement là où elle doit aller. A savoir, l'armoire à pharmacie qu'il va lui montrer plus tard. "Ok, mais attend là, t'as encore combien de talents cachés ?" lui demande t-elle quand il lui annonce son QI. Elle ne sait pas exactement à quoi cela correspond, mais elle sait qu'à partir de 130 ça commence à être extrêmement rare. Alors 146, n'en parlons même pas. "Je crois effectivement que si tu m'aides ce sera déjà suffisant. Si tu passes mes examens ils vont tout de suite savoir que c'était pas moi". Elle n'avait pas 146 de QI, elle, donc clairement elle se ferait piquer immédiatement. Ce qui serait plutôt handicapant. "Ton armoire à pharmacie c'est ton excuse pour m'inviter dans ta chambre ?" demande t-elle avec un petit sourire narquois. "Tu vas vite en besogne." Continue t-elle. "Ca va pas le déranger ton Hadès que tu fasses ça ?" finit elle avec un clin d'oeil pour l'embêter. Quant aux styles musicaux, elle se rend compte qu'il est un peu comme elle au final. Chaque genre colle plutôt bien avec l'humeur qui va avec. "Ouep, comme toi un peu, mais encore plus simple. Quand je suis joyeuse, j'vais écouter des trucs joyeux et entrainants et quand je le suis pas, bah j'vais écouter des chansons tristes ... histoire d'être encore plus triste." explique t-elle, comme si c'était la chose la plus simple qui soit.

Il lui propose une série fantastique et ça lui va complètement. Elle n'est pas difficile et est plutôt sérievore donc ça ne peut que lui convenir. "Va pour Supernatural, j'ai jamais regardé. Tu m'assures que ça fait pas peur quand même ?" Elle n'avait jamais regardé, mais elle avait quand même cette appréhension que ça soit flippant. Au pire, elle fermerait les yeux. Ca marche très bien comme technique. Elle a déjà eu l'occasion de la tester face à quelques films d'horreur dont elle ne veut plus entendre parler. Il lui parle de sa PS4 qu'il met à leur disposition et elle se dit une fois de plus qu'ils ont surement pêché la perle rare en l'accueillant dans la colocation. "Non j'y ai pas touché moi, je savais pas qu'on pouvait. Faudrait qu'on se fasse une soirée jeux vidéos un de ces quatre. On pourrait commander des pizzas. Ca pourrait être sympa." à défaut de sortir et boire des litres d'alcool, ça pouvait aussi être une soirée agréable entre colocataires. Elle déguste ses pâtes et est vraiment contente qu'il lui ai proposé car c'est surement un des meilleurs repas qu'elle a mangé ces derniers temps, n'ayant pas forcément le temps de se préparer des repas dignes de ce nom. Non pas qu'elle soit une grande cuisinière de toute façon. "Pas besoin de savoir faire beaucoup de plats quand on en maitrise quelques-uns." Lui dit elle. "Si tu veux je te ferai un repas espagnol la prochaine fois, pour te remercier." Propose t-elle. Ce serait aussi un moyen de lui faire découvrir un peu sa culture, s'il ne la connait pas déjà.

Il hésite à répondre quand elle aborde le sujet de sa pathologie qu'il a mentionnée un peu plus tôt, elle se dit qu'une fois de plus elle a le chic pour poser les questions les plus personnelles qui soient. "neuro-atypique ?" demande t-elle comme s'il venait de lui parler chinois. "Tu veux dire que t'as des problèmes neurologiques ? J'y connais vraiment rien, désolée." Elle et la médecine ça faisait deux. "Ca t'handicapes beaucoup ?" A première vue, il n'avait pas l'air handicapé. Un peu bizarre sur les bords, mais ça n'allait pas plus loin, alors c'était assez curieux pour elle.
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Message(#)Insomnia._ Itziar Cortés de Aguilar  EmptyVen 19 Oct 2018 - 7:59

Je remarquai rapidement sa moue désolée mais eut du mal à la décrypter, comme souvent, aussi je ne dis rien, à part un léger haussement de sourcil, qui devait trahir un peu mon incompréhension, mais rien de plus. Puis je lui avouais que sous l'emprise de l'alcool, j'avais insulté une fille et ça la fit sourire. Se moquait-elle ? Je n'en avais pas l'impression, mais comme toujours j'étais loin d'être l'homme le plus doué sur terre pour deviner de ces choses là.
Aussi, je l'écoutais me dire qu'elle avait déjà vu de choses beaucoup plus graves se produire avec des clients ivres qu'elle avait eut. Est-ce que ça devait me rassurer ? Sans doute, mais une part de moi restait triste d'être descendu aussi bas. Je m'étais promis de ne jamais boire, de ne jamais me droguer et pourtant ce soir là je l'avais fais. J'avais bu, bien plus que de raison. Ce qui m'avait d'ailleurs conduit tout droit à l'hôpital où un autre drame s'était produit. Je balayais cette pensée désagréable d'un revers de main imaginaire et reportait mon attention sur la jeune femme. Qui venait de me dire que j'avais sans doute l'alcool un peu mauvais et que ce n'était pas grave.
« Elle était dans les bras d'Hadès.» Dis-je simplement. Est-ce que cela signifiait que non je n'avais pas l'alcool mauvais ? Je n'en savais rien. Tout ce que je savais, c'est que ça ne risquait pas d'améliorer la vision d'Itziar sur Hadès. L'alcool me faisait de toute façon pousser des ailes, puisque dans mon état normal, je ne l'aurais jamais insultée, je serais simplement resté dans mon coin à souffrir en silence. Comme toujours.  Mais ce souvenir était l'un des pires de toute ma vie. Je commençai d'ailleurs à penser que le fait d'aimer pouvais s'avérer être un des pires poisons.

La conversation continuait d'ailleurs indirectement sur l'homme avec qui je vivais au final un je ne sais quoi. Qui avait le don de me faire autant de bien que de mal. Elle m'expliqua alors qu'elle n'avait jamais vécu de relation avec une personne alcoolique, mais me dit qu'elle en avait vu es choses, en travaillant au bar et cela piqua ma curiosité. Peut-être que je voulais savoir à quoi je devais m'attendre ? Sans doute.
« Et qu'as-tu vu?» Je voulais vraiment savoir si cette relation allait me détruire, ou s'il y avait une chance de s'en sortir. Une chance à la finalité de connaître davantage le bonheur que la souffrance.
Sa phrase suivante me souleva une quantité de questions non négligeables. Ce que j'étais prêt à subir? Le problème c'est que j'étais généralement prêt à tout subir, pour tout le monde, alors est-ce que ça allait causerma perte dans le fond? Je soupirais discrètement.
« Beaucoup trop de choses...» Dis-je presque pour moi-même. Le pire demeurait sans doute que j'avais conscience du fait que j'étais trop gentil et que ça m'avait joué des tours et m'en jouerait encore.
« J'ai jamais eut de relation, avant. Je n'ai aucune idée de comment c'est sensé fonctionner.» Lui confiais-je. Même si elle l'avait sûrement deviné par avant. Je n'avais réellement aucune idée d'où se trouvait la limite de ce que je devais accepter ou pas.

Nous parlons ensuite de mon QI, du fait que je suis donc surdoué, et elle me demande combien j'ai d'autres talents, ce qui me tire un petit rire. « La chimie. Et je parle couramment le Russe, j'essaye d'apprendre l'espagnol, mais je n'ai que peu de temps pour ça en ce moment.» J'avais appris le russe seul, et pour la chimie, ça avait toujours été un peu mon dada de toute façon. J'avais longuement hésité entre la carrière de Biochimiste et de médecin. Finalement j'avais choisis médecin suite aux divers drames dans ma famille.
« Alors on s'y met quand tu veux, pour tes révisions.» dis-je simplement. Ma proposition était sincère, et si je pouvais l'aider, je le ferais.Ses phrases suivantes me firent rougir assez subitement et manquer de m'étouffer avec les pâtes que j'essayais de manger jusque là. « Mais non, pas du tout!» Parvins-je à dire à travers ma gêne pour me défendre péniblement. Forcément j'avais pris ses phrases au premier degré, donc j'étais pire que gêné.
Mais je me détendis quand elle se mit à parler musique, et après lui avoir expliqué mes styles musicaux, elle me parla des siens, et au final sur ça on se ressemblait bien. Des trucs tristes pour être encore plus triste, l'expression me fit sourire mais c'était tellement ça dans le fond. « Je suppose que c'est normal, d'avoir envie d'aller au fond de sa propre tristesse.» En tout cas c'était comme ça que je le ressentais, et que je le vivais. Quand j'étais triste la musique m'aidait à aller au fond des choses puis à me relever.

Je lui proposai donc ensuite de regarder Supernatural, ce qu'elle acceptait à condition que ça ne fasse pas peur.
« Je déteste les films d'horreur aussi, et c'est rangé dans la catégorie fantastique, donc ça devrait aller.» Du moins je supposais puisque je n'avais jamais regardé cette série non plus. Alors je lançais le premier épisode, comme ça on pourrait rapidement se faire un avis tous les deux, et si ça faisait peur on arrêterait là tout simplement. Néanmoins nous ne suivions qu'à moitié puisque la conversation continuait, tandis que nous mangions. Je finis d'ailleurs mon assiette et la déposai sur la table basse, dans l'attente qu'elle finisse la sienne pour ramener le tout dans la cuisine. J'avais d'ailleurs souligné que ma PS4 était à la disposition de tout le monde dans la maison, information qui semblait ravir Itziar, je la gratifiai donc d'un petit sourire à sa proposition.
« Avec plaisir, j'ai quelques jeux qui se jouent à plusieurs, et j'ai des jeux de plateforme sur lesquels on peut se faire des défis comme... Quand on meurt on passe la manette au suivant.» Et c'était toujours drôle, notamment sur le jeu Crash Bandicoot qui était un de mes standards depuis toujours. L'idée d'une petite soirée tous les trois à jouer me ravissait au plus haut point, il faudrait qu'on s'organise ça avec Nathan.
Ensuite Itziar me reparla de ma cuisine qu'elle trouvait délicieuse et me proposa de me faire un plat espagnol la prochaine fois.
« Oh, je veux bien. Je n'en ai jamais vraiment goûté. Si tu veux bien, je t'aiderais à préparer le repas, pour apprendre à le faire moi-même.» Après tout, j'étais du genre avide d'apprendre, et ce sur tous les domaines.

Puis nous parlâmes de ma pathologie. Sur laquelle je n'arrivais pa à mettre un mot concret. J'avais essayé de lui expliquer, sans dire le vrai mot, mais au final elle n'avait pas comprit, je m'y attendais après tout. Cette situation me ramenait huit ans plus tôt avec Chadna, où il s'était passé exactement la même chose. A elle aussi j'avais essayé de lui dire de façon détournée, mais elle n'avait comprit que lorsque j'avais utilisé les termes précis, alors je pris mon courage à deux mains pour en faire autant avec ma colocataire.« Je suis... Autiste. Asperger.» Comme ça tout lui semblerait plus clair, ou pas d'ailleurs parce que peu de gens ignoraient ce qu'était être Asperger. La plupart des gens étaient figés sur l'image de l'autisme de base, avec un QI assez bas, des graves problèmes cognitifs et sociaux, et le fait qu'ils se balançaient d'avant en arrière avec la bave qui coulait de la bouche. Bien que je ne supportais pas que l'on se moque d'eux, il était évident que je n'étais pas comme ça. Aussi quand elle me demanda si j'avais des problèmes neurologiques, je tournai la tête pour la regarder.
« Non. L'autisme ne se décèle pas à la lecture d'un scanner cérébral.» Autrement dit, mon cerveau était comme celui de tout le monde, fait et fonctionnant exactement de la même façon. Puis elle me questionna pour savoir si ça m'handicapait beaucoup, et je détournai cette fois mon regard. Parler de choses aussi intimes, m'était difficile et il m'avait fallu des années pour apprendre à regarder les gens dans les yeux, alors il demeurait encore des situations où je ne le pouvais pas, et celle-ci en faisait partie.
« Sur le plan social, plutôt. Je comprends mal les expressions faciale et les gestes. Bien que j'ai appris depuis le temps, mais avant, je ne savais même pas comment sourire, alors...» Je pris une profonde inspiration avant de continuer. « Aussi, je sais ce qu'est l'ironie, le sarcasme et l'abstrait, mais hormis les expressions courantes qui m'ont été décortiquées et expliquées, en général je ne comprends pas. Ou je le prends au sens littéral.» Et me revoilà repartit comme en quarante, à expliquer ce que j'étais, et ce qu'était non pas ma maladie, car ce n'était pas reconnu comme tel, mais ma pathologie.
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