Au volant de sa petite décapotable verte bouteille, un petit bijou que son père lui avait offert pour son 30ème anniversaire, Madeline récapitulait tout ce qu’elle savait de Seymour Cavanaugh. *Alors il a 38 ans, tient comme Henry. Peut-être qu’ils ont été au lycée ensemble. Ca me fera un sujet de conversation au cas où.* pensa-t-elle alors qu’elle arrivait tranquillement près de Bayside. Le soleil se couchait doucement à l’horizon rendant le paysage presque magique. Un petit soupir s’échappa de ses lèvres. Elle continua à regarder la route tandis que son véhicule l’amenait à destination. *Donc Seymour... Il a quitté son boulot d’Ingénieur pour ouvrir une boutique de BD et Comics. Intéressant comme choix, au moins il n’est pas conventionnel et attiré par l’argent.* En se garant sur le parking du restaurant « Le voyage » elle se rendit compte qu’à part une photo que Sage lui avait envoyée elle ne savait pas vraiment à quoi il ressemblait, ni quel style vestimentaire il portait. Elle mordit l’intérieur de sa joue comme elle le faisait toujours lorsqu’elle était stressée. N’était-elle pas un trop habillée pour l’occasion ? Pour Maddie être à son avantage était autant une qualité dans son travail qu’une façon d’être polie envers les personnes qu’elle rencontrait. Alors comme à chaque fois, elle avait fait le tour de son dressing et faire le tour n’est pas un vain mot. Dans son appartement, le dressing occupait l’espace d’une chambre entière. Oui une pièce entière avec des armoires où les vêtements étaient organisés par couleur et par matière. Certains la traitaient de maniaque, elle préférait répondre qu’avec une bonne organisation on peut être efficace. Aujourd’hui ce n’était pas le cas. Au départ elle avait choisi un tailleur veste et jupe gris clair qui faisait ressortir sa chevelure blond vénitien mais en se regardant dans la psyché elle s’écria : « Parfait Mme Doyle. Oui parfait si tu veux qu’il pense à son ancienne prof de littérature. » Alors elle s’était tournée vers un look plus casual Jean, Chemise blanche et baskets qu’elle enleva en se disant : « Maddie réveille-toi ! C’est un rencard par une sortie en bateau. » Son téléphone annonça l’arrivée d’un message :
Sage a écrit:
Seymour te retrouveras au resto à 19h30. Sois gentille avec lui. Donne-lui une chance, c’est vraiment un mec bien
Maddie a écrit:
J'espère qu'il est aussi génial que tu le dis. Parce que sinon je te donne à manger aux requins de la baie !
La jeune femme s’effondra sur son lit avec une moue dubitative. « Et maintenant renoncer est hors de question.. Allez Doyle, bouge-toi ! » Après encore une demi-heure, elle dénicha une jolie robe blanche qu’elle agrémenta d’un bracelet en or martelé au poignet droit, d’une paire de créoles identique au bracelet. Dans la salle de bains, elle se fit un maquillage léger, se recoiffa pour laisser sa belle chevelure détachée puis elle appliqua quelques gouttes de son parfum préféré.
D’un geste rapide elle ouvrit le petit miroir de son pare-soleil et inspecta son maquillage. L’alarme de son portable sonna 19h30. Elle n’aimait pas être en retard mais ce soir, elle avait l’estomac noué. Sans doute après tout le tapage que Sage avait fait autour de Seymour. Avec un petit sourire amusé, Maddie se rappela ce qu’elle avait appelé la « Campagne Seymour Cavanaugh ». Sage avait mis autant d’énergie à lui vanter les mérites de son ami que s’il s’était présenté au poste de gouverneur du Queensland. C’est en partie pour elle que Madeline était là ce soir et aussi parce qu’après tout elle était intriguée par lui. C’était rare de nos jours de trouver un homme sympa, drôle, beau garçon qui ne courrait pas après la gloire, la fortune et qui en plus était quelqu’un d’altruiste.
Maddie descendit de voiture en faisant attention de ne pas glisser avec ses escarpins puis se dirigea vers l’entrée du restaurant le sourire aux lèvres. Dire qu’elle adorait cet endroit était un euphémisme. C’était sa cantine, l’endroit où elle pouvait manger un plat réconfortant tout en ayant une conversation fructueuse avec le personnel. « Le Voyage » était le restaurant de son frère Henry et donc elle y avait ses entrées. Alors donner rendez-vous à Seymour ici était un peu comme une façon de se protéger, d’être dans un endroit familier et réconfortant.
« Bienvenue Madeline, comment vas-tu ? » la salua une jeune femme brune à la peau dorée d’une trentaine d’année et en la serrant dans ses bras. « Bonsoir Kate, je vais très bien et toi et les enfants ? » « Kylie va très bien, elle est entrée au collège et Dean est entrée en première année de primaire. Je vais enfin avoir du temps pour moi. » Elles papotèrent pendant 5 minutes lorsqu’elle regarda sa montre * 19h40, aïe*. « Dis, j’ai une réservation pour ce soir avec Seymour Cavanaugh.» Le sourire de son interlocutrice s’agrandit un peu plus. « Oui, je sais... Il est déjà arrivé. Je vous ai installé dans le patio face à la mer et à l’abri de la cuisine... » Madeline se mit à rougir comme une collégienne. « Surtout tu ne dis rien à Henry ou à Cameron, je n’ai pas envie qu’ils viennent pendant le repas. » Et oui c’est l’inconvénient de venir dans le resto de son frère.
La jeune femme s’avança doucement vers le patio tout en passant en revue l’architecture de la bâtisse qui abritait cet endroit qu’elle aimait tant. Elle aperçut Seymour d’abord de dos, il avait une vraie carrure de rugbyman, puis son profil se dessina avec sa barbe fournie. Il semblait absorbé par la lecture du menu et ne l’entendit pas arriver à ses côtés. « On m’a dit que le crabe royal était fantastique ce soir. » dit-elle avec une pointe d’amusement dans la voix. « Bonsoir, je suis Madeline, enfin tous mes amis m’appellent Maddie. » Elle hésita lorsqu’il se leva pour la saluer, devait-elle lui faire la bise ou lui serrer la main. Ce serait à lui de donner l’impulsion, elle suivrait.
C'était le grand soir. Celui où il allait enfin rencontrer Madeline après que Sage leur ai tenu le pied à tous les deux, persuadée qu'ils pourraient s'entendre et faire, dixit l'intéressée 'un beau petit couple'. Il ne doutait pas que son amie voulait bien faire en lui arrangeant le coup, au courant de ses déboires sentimentaux, mais il ne savait pas réellement ce qu'elle avait pu dire à la jeune femme pour qu'elle accepte ce rendez-vous et ça le rendait nerveux. Enfin encore un peu plus qu'il ne l'était déjà de base, sachant qu'en principe, ils évoluaient chacun dans un univers bien différent. Non pas qu'il ait le moindre problème ou a priori avec ça, pas le genre de la maison non mais il se demandait juste si elle n'allait pas finir par prendre ses jambes à son cou une fois qu'elle réaliserait qu'il était un mec avec ce que beaucoup apparentaient à un syndrome de Peter Pan parce qu'ils ne pouvaient visiblement pas comprendre qu'on puisse approcher de la quarantaine et toujours apprécier de voir des Disney régulièrement. Mais bon, il laissait toute cette négativité de côté (enfin il faisait de son mieux pour le faire) histoire de se concentrer un peu plus sur ce qu'il allait bien pouvoir porter. Un costard ? Non, pas une option, pas qu'il n'aime pas en mettre (même s'il ne regrettait pas l'époque où il en portait chaque jour pour aller bosser) ou que ça ne le mette pas en valeur mais il ne voulait pas s'enfermer de la sorte, sachant qu'il était déjà nerveux comme ça, pas la peine de se rajouter un sujet de nervosité. Et au final il opta donc pour un style un peu plus sophistiqué que son look habituel, à comprendre qu'à la place d'un t-shirt, c'est une chemise blanche qu'il avait enfilé avec une paire de jeans sombre et sa veste en cuir. Un look assez casual mais pas non plus trop décontracté, le bon compromis pour l'occasion pas vrai ? Du moins c'est ce que lui se dit avant de partir de chez lui pour se rendre du côté de Bayside où il était censé se rendre pour leur rencard.
Sage lui avait refilé l'adresse et il lui avait donné une heure à laquelle s'y trouver. Et pour être certain de ne pas arriver en retard, il était parti dix minutes avant l'horaire prévu. Durant le trajet, lui se concentrait plus sur ce qu'il ne devrait pas faire ou dire pour ne pas faire de bourde d'entrée. A force de s'être fait éconduire même s'il était en principe un gentleman, il se mettait à douter que ça soit la bonne approche à avoir. Il se dit aussi qu'il aurait peut-être du un peu tailler sa barbe pour faire un peu moins bûcheron mais il était sur la route maintenant et pas question de faire un arrêt pour s'acheter un rasoir vite fait sinon il allait se mettre en retard. En arrivant à proximité du restaurant, il chercha une place de parking non loin, pas directement là-bas, histoire d'avoir quelques mètres à faire à pied pour se calmer et reprendre contenance. Consultant son portable afin de le mettre sur vibreur, il vit que sa sœur lui avait envoyé un message un peu taquin pour lui souhaiter un bon rendez-vous et d'essayer de ne pas la faire fuir trop vite. Que d'encouragements mais bon, c'était ainsi qu'ils se montraient qu'ils s'aimaient avec Telulah, qui aime bien châtie bien à ce qu'on dit. Il lui répondit donc vite fait et rangea l'appareil dans sa poche ensuite, s'avançant jusqu'à l'entrée du restaurant en marchant tranquillement, vu qu'il avait encore quasiment dix minutes d'avance sur l'heure convenue.
Se présentant à l'accueil, il salua la jeune femme qui s'y trouvait, poli et bien élevé qu'il était et elle le conduisit vers un petit patio pour l'installer à leur table pour ce soir. La vue était superbe, ça on ne pouvait pas dire le contraire et ça mettait tout de suite aussi un cadre plus intime à ce rencard ce qui lui fit monter un peu la pression. En attendant que Madeline arrive, il entreprit donc de consulter la carte, histoire de voir ce qu'il pourrait commander pour le repas (et faire passer le temps aussi du coup) et il y avait du choix. Tellement qu'il fut en effet totalement absorbé par sa lecture qu'il n'entendit pas la jeune femme approcher avant que sa voix ne résonne à sa hauteur, le faisant lever la tête du menu presque aussitôt pour la regarder. Heureusement qu'elle venait de le surprendre ainsi ou sinon il aurait sûrement eu du mal à cacher son étonnement en voyant à quel point elle était superbe. « Forcément, s'il est royal. » répliqua-t-il du tac au tac sur le même ton, tout en se levant pour la saluer tandis qu'elle se présentait. « Enchanté Madeline, Seymour. » dit-il tout en tendant la main par réflexe. Il ne voulait pas laisser penser qu'il se montrait présomptueux en lui faisant la bise tout de suite même si pour le coup, ça pouvait aussi donner l'impression qu'il mettait de la distance. Trop tard pour corriger le tir de toute façon maintenant qu'ils se seraient la main. L'accompagnant à côté de sa chaise pour qu'elle puisse prendre place, il retourna à la sienne pour lui faire face. « J'espère que Sage ne vous a pas trop forcé la main pour accepter ce rendez-vous quand même. Elle peut être bornée quand elle veut mais je ne vous apprend rien sur ça, non? » dit-il en esquissant un léger sourire, tentant de se détendre et de ne pas rester bloqué sur cette poignée de main, tout en lançant la conversation, sachant très bien que s'il restait silencieux trop longtemps, il allait faire une autre bêtise du même style alors autant éviter que ça se produise et que le rencard ne s'écourte avant même d'avoir réellement commencer.
Sa voix chaude et grave lui chatouilla l’oreille lorsqu’il répondit sur le même ton badin que le crabe était forcément bon puisqu’il était royal. Cette entrée en matière l’avait amusé et c’est ce qui lui permit de cacher son émotion lorsqu’elle découvrit son visage agréable et doux et d’autant plus qu’il était bien plus grand qu’elle. Lorsqu’il prononça son prénom, elle apprécia chacune des syllabes, cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas apprécié la voix d’un homme. Avec décontraction il lui tendit la main pour la saluer. Elle était douce et ferme et sa poignée de main énergique. Il devait être un peu nerveux car il lui avait serré un peu trop fort les doigts. Madeline apprécia la galanterie de Seymour, il avait fait cela sans qu’elle ait besoin de jeter un regard insistant, sans avoir besoin de toussoter. Non il avait contourné la table, l’avait accompagné et avait poussé sa chaise pour qu’elle puisse s’y assoir. Le souvenir de sa dernière sortie avec Liam lui revint en mémoire et elle plissa le front un rien crispée. Liam était du genre à passer devant vous, à s’assoir sans faire attention à son invitée. Il était également capable de sortir son téléphone portable et de s’occuper de son compte twitter plutôt que de discuter avec vous. A cette idée, Madeline fouilla son sac et mis le sien en mode vibreur. Maddie était à la fois décontenancée et agréablement surprise de ce vouvoiement désuet qui s’était instauré entre eux. Il était rare à présent même lors d’un premier rendez-vous que deux personnes se vouvoient. Pourtant cela lui plaisait, elle n’avait pas l’habitude. « Forcée la main ? Non, elle a mené une vraie campagne vous voulez dire. Elle a fait du lobbying, après il aurait été difficile de dire non ! » Quelque chose dans le regard de Seymour s’alluma mais elle ne sut dire ce que c’était. « Oh, je ne veux pas dire que je me suis sentie forcée. N’allez surtout pas croire cela. Sage m’a beaucoup parlé de vous, en bien. » La voix de Maddie était un peu parti dans les aigus lorsqu’elle crut avoir blessé Seymour. *Bravo Mad, tu commences bien* Ne sachant plus comment rectifier le tire, elle avala un peu d’eau qui avait été servi. Elle essaya de trouver son regard pour y lire quelque chose, un signe, un indice sur ce qu’il pensait mais elle n’arrivait pas à le déchiffrer pourtant elle était plutôt douée habituellement.
Sans essayer de dire autre chose elle ouvrit la carte et essaya de choisir un plat.. Elle avait beau essayé de se concentrer sur la carte, elle se sentait nulle. Après 5 minutes d’un silence assourdissant, c’est avec joie qu’elle vit arriver un serveur. « Bonsoir et Bienvenue au Voyage. Souhaitez-vous prendre un apéritif ? Avez-vous fait votre choix parmi la carte du Chef Doyle » Le serveur dans la force de l’âge offrit un sourire complice à Maddie en espérant que Seymour ne tiquerait pas en entendant le nom de famille du Chef et la façon somme toute un peu trop chaleureuse dont le serveur la couvait des yeux. Depuis l’ouverture du restaurant Madeline avait vu passer de nombreux serveur mais James était l’un des seuls qui était serveur, enfin Chef de rang, de métier. En organisatrice accomplie, elle prit en main la commande : « Bonsoir James, nous prendrons un apéritif. Pour moi ce sera un verre de pinot blanc et pour mon ami…. » La jeune femme posa un regard encourageant vers Seymour, espérant ainsi faire oublier son faux pas. En l’entendant donner au serveur le nom de son élixir, elle lui offrit un sourire timide. « James, qu’est-ce que le Chef nous recommande, à part le Crabe Royal, ce soir ? » Le serveur disparu quelques secondes pour revenir avec une ardoise. « Ce soir vous avez en entrée du jour : Gaspacho de poivrons et sa chantilly au chèvre frais, en plat du jour Brochettes de Gambas et riz mangue-coco et en dessert un brownie et sa glace maison à la vanille. » récita-t-il avec entrain. Apparemment Henry était inspiré ce soir et le menu du jour donnait l’eau à la bouche. Néanmoins Madeline ne savait pas si elle devait se montrer réserver quand à la nourriture ou si elle pouvait manger comme elle le souhaitait. Les magasines féminins sont toujours à dire que l’on doit se réserver, que l’on doit picorer mais bon sang ! Elle avait une faim de loup avec tous les rendez-vous professionnels qu’elle avait enchainés et la petite salade qu’elle avait avalée sur le pouce. « Seymour, as-tu choisi ? A moins que tu ne souhaites réfléchir encore un peu ? » Souriante au départ, son visage se figea lorsqu’elle réalisa qu’elle l’avait tutoyé sans faire plus attention. Etait-il possible de faire deux fois en moins de 20 minutes autant de gaffes ?
Et oui, sa mère avait élevé trois garçons pour qu'ils soient des adultes respectueux envers la gente féminine. Seymour trouvait tout à fait normal de se conduire ainsi, de ne pas être un goujat total même si pas mal d'hommes de son âge -ou pas vous me direz- ne se gênaient pas pour faire preuve d'un machisme à peine voilé. Ça l'énervait pas mal d'ailleurs, de voir que certains se pensaient intelligents de siffler une femme dans la rue et ce genre d'incivilités qui faisait que de nos jours tellement de choses allaient de plus en plus de travers. Vieux jeu ? Peut-être bien mais lui ne pensait pas l'être, simplement bien élevé et montrant un minimum de respect envers les autres. Cette même réflexion qui l'avait poussé à serrer la main de la jeune femme (sans doute un peu trop fort d'ailleurs) plutôt que de directement lui faire la bise, ce que d'autres auraient fait naturellement. Ce que lui faisait en se montrant galant pour l'accompagner à sa place sans avoir à ce qu'elle le lui demande. Chacun sa vision des choses je suppose mais pour lui c'était logique de le faire et de toute façon, ça ne serait plus à son âge qu'on allait le changer. C'était aussi peut-être pour ça qu'il avait du mal, il était peut-être trop en décalage avec la réalité du monde des rencontres de nos jours, les codes avaient changés avec les sites de rencontres et tout ça. Bref, pour lui ce rendez-vous ne partait pas forcément sous les meilleurs hospices pour l'instant avec ce qu'il venait de faire, lui qui voulait pourtant éviter de mettre les pieds dans le plat dès le départ.
Voulant donc rompre le silence avant qu'il ne fasse une autre bêtise, il demanda à la jeune femme si leur amie commune de l'avait quand même pas trop importunée pour organiser cette rencontre car connaissant le côté opiniâtre de cette dernière, c'était une forte probabilité. Écoutant sa réponse, il rit un peu nerveusement car comme il s'y était attendu, Sage n'y était pas allée de main morte mais au moins elle avait parlé de lui en bons termes (pas qu'il en ai douté mais il espérait juste qu'elle n'avait pas exagéré trop de choses pour autant). « Une campagne carrément. Je ne me pensais pas être une cause perdue pourtant. » répliqua-t-il en plaisantant. C'était de l'humour, un peu de dérision sur sa propre personne pour montrer qu'il ne le prenait pas mal mais ça aussi ça semblait ne pas réellement passer alors il n'ajouta rien de plus et se replongea à nouveau dans le menu. Voilà comment faire bonne impression d'emblée se dit-il en tentant de ne pas se laisser trop abattre quand même. La soirée ne faisait que de commencer, il pouvait encore faire en sorte qu'elle ne le prenne pas pour un idiot total et l'arrivée du serveur fut bénéfique en effet, puisque cela lui apporta un petit coup de fouet dans sa tête pour le ramener à la réalité.
Retournant son bonsoir à ce dernier, Seymour ne tilta pas de suite au nom du chef non, encore indécis sur son choix de menu il n'y avait pas prêter plus attention que ça pour dire vrai. « Et pour moi ça sera la même chose, merci. » répondit-il en souriant légèrement . Oui, un verre lui ferait du bien et l'aiderait à un peu calmer ses nerfs puis ça faisait plus distingué que de commander une simple bière. Madeline demanda alors au serveur les recommandations du chef et il nota alors qu'en effet, il semblait y avoir une certaine connivence entre les deux mais sans pour autant penser à mal. Elle avait peut-être ses habitudes ici après tout, cela expliquerait qu'elle connaisse son prénom et puisse se montrer si familière avec lui. L'énonciation de tous ces petits plats mettait l'eau à la bouche, ça on ne pouvait pas le nier. Il était bien tenté par le plat du jour même s'il aurait bien voulu goûter aussi le poulet au curry de la carte. Tiré de ses pensées par la douce voix de la jeune femme face à lui, Seymour lui adressa un rapide regard avant de se tourner vers le serveur. « Je vais prendre le plat du jour, ça a l'air délicieux et pour le dessert, même si habituellement je ne dirais jamais non à un brownie, ma gourmandise me pousse à choisir la Merveille de Trois Chocolats. » annonça-t-il en souriant. Rien que le nom du dessert laissait son imagination saliver d'avance. Retournant son attention vers Madeline, il sourit à nouveau. « J'ai la dent sucrée, je l'avoue, je ne résiste pas devant du chocolat, encore moins quand il y en a trois sortes. » admit-il presque sur le ton de la confidence. Oui ça il était gourmand, pas la peine de le cacher, les petits plaisirs de la vie c'était ça aussi non après tout ? Pouvoir prendre plaisir à manger ce qu'on aime sans avoir à se priver ou se soucier de ce que les autres en penseraient.
La rumeur de l’océan meublait les silences des jeunes gens assis à la table du petit patio. Les serveurs du « Voyage » lançaient des regards curieux dans leur direction tandis qu’ils s’occupaient de leurs clients respectifs. Madeline n’avait pas fait attention au manège du personnel et heureusement car elle aurait été dans ses petits souliers. Elle n’avait pas pensé que si elle se sentait en sécurité ici elle risquait d’attirer les projecteurs sur sa vie sentimentale. La jeune femme était déjà suffisamment déstabilisée par son rendez-vous avec Seymour il ne valait mieux pas qu’elle remarque tout ce tapage. Concentrée sur la voix de Seymour qui déroulait les choix qu’il avait faits pour son repas et dévoilait ses goûts en matière culinaire, Maddie n’avait pas fait son choix. Elle hésitait entre le plat du jour et le crabe royal. Il faut dire que l’arrivage de crabe était un évènement saisonnier et familial. Ados, Henry et elle adoraient aller à la pêche aux crabes avec leur père pour s’en faire un festin le soir venu. En entendant Seymour avouer sur le ton de la confidence qu’il était plutôt un palais sucré et qu’il ne savait pas résister au chocolat, elle rit de bon cœur et leva vers lui un sourire complice. « Le chocolat est ma kryptonite… Je ne résiste pas et je crois que ce soir je ne vais pas faire exception. » dit-elle avec un petit éclat taquin dans le regard. La jeune femme remit une mèche derrière son oreille tout en jetant un dernier coup d’œil à la carte puis la referma. « James, je vais copier sur mon ami et prendre la même chose enfin… Pourriez-vous demander au Chef s’il est possible de nous ajouter une petite part de Brownie ? » lâcha-t-elle avec un regard de petite fille gourmande. Le serveur alla porter la commande en cuisine et revint presque immédiatement avec leurs verres de vins et quelques amuses-bouches : verrines avocat-saumon, cuillère crevettes pamplemousse et une petite mousse de chèvre sur un blinis. Les papilles de Madeline étaient en émoi devant tant de belles petites choses à grignoter et c’est d’humeur festive et somme toute plus détendue qu’elle proposa un toast : « A Sage, en espérant que maintenant elle nous laissera tranquille ! ». C’était un peu audacieux comme façon de trinquer mais en même temps cette sacrée Sage le valait bien ! En croisant le regard de Seymour elle espérait y lire si ce n’est de la connivence au moins un assentiment quant à ce petit hommage à la jeune éditrice qui jouait un peu le rôle d’Emma l’entremetteuse du roman de Jane Austen. Par certains côtés Sage ressemblait vraiment à cette chère Emma car à force d’essayer de caser ses amis, elle finirait par oublier de vivre sa propre vie amoureuse. Ce rendez-vous n’était peut-être pas du tout ce à quoi Madeline était habituée, et encore habituée est un bien grand mot mais il avait le mérite de ne pas être ennuyeux pour le moment. Depuis sa séparation d’avec Liam, ses frères lui avaient arrangé des rendez-vous tout comme des amis et ses collègues de l’agence Beautiful Day. Et le point commun entre tous les rencards tenaient en quatre mots « moi, moi, et moi » elle les avait entendu parler de leurs boulots, de leurs attentes, de leurs anciennes copines, de leurs hobbies et j’en passe sans jamais se rendre compte qu’une conversation comme le tango se faisait à deux. Elle n’avait pas eu de tilt, de papillons enfin Il y avait bien eu, ce journaliste australien qui l’avait interviewé cependant il n’avait pas donné suite à leur relation et elle avait fait une croix sur lui. Son esprit se recentra sur l’homme qui lui faisait face et qui l’intriguait au plus haut point. Seymour goûta à la verrine et à l’entendre s’exprimer il semblait apprécier la nourriture et ne s’en cachait pas et elle aimait les personnes qui appréciaient la vie comme elle venait. Seymour était beau à sa façon. Ce n’était pas une gravure de mode pourtant il avait un beau visage, des yeux doux, une carrure rassurante et de belles mains. C’est bête mais pour Madeline les mains d’un homme était quelque chose qui lui importait. Elle aimait les poignées de mains franches et les hommes qui avaient de belles mains. Cela ne voulait pas dire que les mains devaient être sans défauts, sans callosités ; non elles devaient être le reflet de l’homme à qui elles appartenaient. C’était totalement subjectif et elle en avait conscience pourtant elle aimait regarder les mains et celles de Seymour venaient de marquer un point ! « Sage m’a dit que tu.. vous aviez plaqué votre boulot d’ingénieur pour ouvrir une boutique de comics. C’est plutôt audacieux comme décision. Vos parents ont dû s’inquiéter de votre choix. » Ce self-made man qui avait tout plaqué pour suivre son rêve lui rappelait un peu sa propre aventure quand elle avait quitté un job en or à Los Angeles pour ouvrir sa propre agence sans savoir si elle pourrait vraiment en vivre. « Je suis désolée, j’ai l’impression d’entendre mon père. » Son père lui avait dit à quel point elle était déraisonnable de quitter un job aussi bien payé pour tenter l’aventure en solo. Son père comme ses trois frères avaient parfois un comportement très paternaliste des années 50 qui lui faisait regretter de ne pas pouvoir jouer avec eux à celui qui « pissait » le plus loin histoire que l’on arrête de croire qu’une femme n’était pas capable de s’assumer seule et de créer quelque chose de ses mains. .
Une bonne chose qu'il soit installé dos à la baie vitrée car sinon il se serait senti un peu moins à l'aise de se voir aussi scruter par le personnel du restaurant, surtout sans savoir pourquoi leur présence pouvait avoir un tel intérêt pour eux. C'est pas comme si aucun autre rencard ne s'était déjà pas déjà tenu ici, pas vrai ? Mais puisqu'il ignorait encore que l'établissement appartenait à l'un des frères de la jeune femme, oui c'était bien que le serveur l'ait installé ainsi. Sauvé d'un silence trop pesant par l'arrivée du serveur, Seymour devait avouer que faire un choix s'avérait être compliqué vu le choix proposé sur la carte et surtout parce que tout donnait envie. Alors il décida d'opter pour le plat du jour, quant au dessert, il laissa parler sa gourmandise, prenant le parti de découvrir cette fameuse Merveille aux Chocolat, confiant à la jeune femme qu'il aimait le sucré et surtout lorsqu'il s'agissait de chocolat. Et la réponse que lui offre Madeline en retour le surprend, le faisant froncer légèrement les sourcils, souriant. Venait-il vraiment de l'entendre parler de kryptonite ? Forcément, qu'elle emploie ce mot plutôt que faiblesse ou un autre l'avait fait tiqué, lui le geek à qui cette référence ne pouvait échapper. Mais bon, il n'allait pas trop s'emballer pour autant, après tout, c'était passé dans le langage plus ou moins, non ? En tout cas, il prenait ça comme un bon signe tandis que la jeune femme commandait à son tour, se révélant être tout aussi gourmande que lui puisqu'elle demanda quand même à avoir une part de brownie en plus. Au moins elle n'était pas ces nanas qui comptent leurs calories à tous bouts de champs, surtout que de ce qu'il avait pu en voir déjà, elle était loin d'avoir besoin de le faire.
S'éclipsant rapidement leurs commandes notées pour revenir leur apporter leurs boissons dans la foulée, James le serveur les laissa donc tranquille pour le moment et il releva le regard des amuses-bouches qui avaient l'air succulent pour regarder sa voisine de tablée qui levait son verre pour porter un toast. Et quel toast ! Seymour ne pu s'empêcher de rire un peu à ce qu'elle venait de dire, tout en acquiesçant et trinquant avec elle de bon cœur. « A Sage, même si la connaissant elle voudra un rapport de l'un comme l'autre quoi qu'il arrive. » dit-il en riant toujours un peu car il se doutait qu'en effet, leur amie voudrait savoir comment s'était passé le rendez-vous et que du coup, elle ne les lâcheraient pas encore mais bon, il comprenait pourquoi elle le ferait. Vous aussi vous voudriez savoir si oui ou non vous aviez eu du nez en jouant les entremetteuses. Devait-il se sentir mal qu'on essaye tant de le caser ? Non, il savait bien que ses proches voulait qu'enfin il puisse être heureux mais jusqu'à présent ça n'avait jamais rien donné de très probant. Pas qu'il soit difficile, mais tout simplement parce qu'il était ce qu'il était, il n'allait pas prétendre être ce qu'il n'était pas pour essayer de trouver sa moitié, tout simplement. Bâtir une relation sur des mensonges dès le départ ça ne servait à rien de toute façon donc autant rester seul qu'être mal accompagné comme on dit.
Curieux de goûter les petites bouchées qu'on leur avait apporté avec leur verre, il pris une verrine et utilisa la petite cuillère fournie avec et porta le contenu à sa bouche. Grimaçant de plaisir dans la seconde, en effet, il ne laissa pas de doute sur le fait qu'il aimait ce qu'il mangeait vu le « hum » de gourmandise qu'il poussa alors. Si les verrines étaient si bonnes, il avait vraiment hâte de passer au plat principal. Reposant la verrine devant lu alors que Madeline reprenait la parole pour l'interroger sur sa carrière professionnelle, il esquissa un sourire à ce qu'elle ajouta. « Y a pas de mal, le mien a dit pareil à l'époque. » confirma-t-il pour qu'elle ne soit pas gênée par ce qu'elle venait de dire. « Je travaillais dans une boite d'informatique, je n'étais pas ingénieur mais pas loin on va dire. Et même si j'aimais ce que je faisais, rester enfermé dans un cubicule toute la journée… Pas franchement ce que je voulais dans ma vie. Alors comme j'avais un petit pécule, j'ai fais mes recherches et comme en grandissant je me suis toujours dis que ça serait super d'avoir une boutique qui était faites pour les geeks comme moi, et qu'il n'y en avait toujours pas à Brisbane alors, ma foi je me suis lancé et j'ai eu la chance de réussir. » répondit-il simplement en haussant les épaules, pour lui ça n'était pas un exploit après tout. « Je fais ce que j'aime et j'arrive à gagner ma vie avec ça, c'est super je ne le nie pas, surtout de nos jours mais le mieux c'est de se dire que je peux aussi partager ma passion avec les autres. Mais je ne t'apprends rien là-dessus je pense, de ce que Sage m'a dit pour ton boulot. » dit-il en esquissant un léger sourire. « Je crois qu'on peut en rester au tu maintenant, ça sera plus simple. » ajouta-t-il enfin, histoire qu'ils n'aient plus à jongler entre les deux puisqu'ils avaient dépassés le stade de la nervosité de la rencontre initiale à présent.
Sans mentir, Madeline apprécia vraiment la façon dont Seymour l’avait mise à l’aise quand elle avait évoqué son père. Elle le remercia du bout des lèvres car elle avait vraiment envie de l’écouter lui raconter comment il était passé d’un boulot plutôt « stable » dixit son père, à un boulot qu’elle qualifierait de passion. Seymour lui conta son parcours évoquant l’idée qu’être enfermé H-24 dans un espace de 3 mètre sur 3 n’était pas ce à quoi il aspirait. Le regard de son compagnon de table s’illumina lorsqu’il passa enfin à ce qui le passionnait. Et elle apprécia d’autant plus son humilité lorsqu’il expliqua qu’il avait tenté sa chance et qu’il avait réussi. C’était tellement rafraîchissant un homme qui ne se vantait pas de sa réussite et somme toute ne se rendait pas compte que pour suivre ses rêves il fallait du courage, de la pugnacité et aussi un sacré tempérament. Par certains côtés il lui faisait penser à son grand frère Matthew. Il semblait être serein et en phase avec ce qu’il faisait, ce qu’il était et ne semblait pas avoir besoin d’en mettre plein la vue aux autres.
Tout en l’écoutant parler, Madeline observait sa façon de se mouvoir, de parler avec son corps. Plus ses propos devenaient personnels, plus il s’animait et souriait. C’était un vrai passionné, quelqu’un qui aimait transmettre, qui souhaitait faire profiter les autres de ses connaissances juste pour le plaisir du partage. Sans s’en rendre compte la demoiselle avait fini ses petits amuses bouches. Elle avait vraiment une faim de loup et c’est un peu rougissante qu’elle l’entendit dire que Sage lui avait parler de sa passion pour son métier. Alors donc Sage avait également parlé d’elle à Seymour. Quelle sacrée phénomène ! Maddie pouvait encore entendre les mots de Sage : « Maddie, je te promets, je n’ai dit que le stricte nécessaire. » Bien entendu, c’était de sa faute d’avoir voulu croire que son amie serait mesurée mais en même temps avec la campagne qu’elle avait mené à propos de Seymour, c’était de bonne guerre qu’elle en est fait autant à son sujet.
Le teint légèrement rougissant, Madeline répondit au sourire de Seymour lorsqu’il lui proposa d’en finir avec le vouvoiement. « J’avoue, j’ai un peu de mal à jongler entre Tu et Vous ce soir. » Madeline s’apprêtait à continuer lorsque James, leur serveur, s’avança pour desservir leurs mise en bouche. Avec une efficacité et une discrétion à toute épreuve, James fit son devoir et les laissa seuls à nouveau. « Je travaillais à Los Angeles comme Wedding Planner et puis je suis revenue à Brisbane pour ma mère, pour ma famille. » Son regard se voila quelques secondes à la pensée de cette période aussi bien éprouvante que salvatrice. « Et puis j’ai décidé de tenter ma chance aussi. J’avais quelques économies et un carnet d’adresse bien rempli alors après une étude du marché, j’ai créé mon entreprise, une agence d’organisation de mariages. ». Des souvenirs de ses plus beaux mariages lui revinrent en mémoire avec une pointe de nostalgie puis elle relança la conversation: « J’aime l’idée de pouvoir aider et guider des futurs mariés pour organiser ce jour pour qu’ils puissent ensuite profiter au maximum sans avoir besoin de s’inquiéter pour les menus détails. »
Tandis qu’ils parlaient, la nuit commençait à poindre et quelqu’un vint allumer des flambeaux sur la terrasse et les petites bougies qui trônaient sur les différentes tables du restaurant, les leurs y compris. Une ambiance plus intimiste s’installa et ce n’était pas pour déplaire à Madeline. « Ne va pas croire que je suis une midinette surtout » plaisanta-t-elle « J’aime les mariages, et celui de mes parents est un exemple, mais heureusement pour moi j’ai grandi et je n’attends plus le prince charmant. » Sa phrase était à la fois une plaisanterie et en même temps pour elle c’était une réalité en raison de son passif amoureux. L’espace d’un instant Madeline se rendit compte que sa phrase pouvait prêter à confusion. Elle était au beau milieu d’un rendez-vous galant et elle venait de réduire en miette le prince charmant… Sinon pourquoi ne pas tout de suite sortir une pancarte avec écrit « A bas les hommes !». La jolie blonde se mordit la lèvre inférieure et décida de changer de sujet. « Sage m’a dit que toi aussi tu faisais partie d’une grande famille. Je suis la petite dernière et j’ai trois grands frères. Et toi ? » Son regard s’accrocha aux yeux verts intenses de Seymour. Elle n’avait pas remarqué jusque là à quel point la lumière des bougies s’y accrochaient.
D'aussi loin qu'il s'en souvienne, Seymour n'avait jamais été du genre à avoir besoin d'être sur le devant de la scène même si son côté clown de service tendait à dire le contraire mais lui voulait plus amuser ses camarades que s'attirer l'attention. Une façon de se démarquer de son aîné peut-être, qui forcément avait déjà tout fait avant lui et souvent mieux aussi ? Peut-être bien mais à son sens, il n'avait jamais réellement changé depuis, restant le seul garçon de la famille a avoir su garder sa part d'enfance dans sa vie de tous les jours sans pour autant ne pas assumer sa vie d'adulte dans le même temps. C'est peut-être aussi ça qui faisait qu'on lui en faisait la remarque si souvent, une forme de jalousie rapport à ça. En tout cas clairement oui, il n'avait pas besoin de rouler des mécaniques pour impressionner quelqu'un, il parlait de sa passion et comme tout ce qu'il faisait, il le faisait avec le cœur. Il n'était pas du genre manipulateur et encore moins narcissique. Il était toujours avide de découvrir de nouvelles choses ou personnes, parler de lui sans arrêt, quel intérêt franchement ? Il avait fait un choix, celui de changer de carrière et de suivre ce que lui dictait son envie, troquer la sécurité d'un poste qui finirait par le rendre amer pour faire quelque chose qu'il aimait quitte à ce que ça complique son avenir si ça ne fonctionnait pas.
Et comme toujours quand il parlait de quelque chose qu'il aimait, il avait tendance à se montrer bien plus expressif aussi. Il était comme ça, pas de faux semblants avec lui, ça l'avait desservit pas mal ces derniers temps parce qu'il refusait de prétendre être quelqu'un qu'il n'était pas. Il l'assumait, même si bien sûr il aimerait aussi pouvoir se poser un jour et avoir une famille aussi mais il ne voulait pas pour ainsi dire devenir un autre pour l'obtenir. Il aimait qui il était, ce qu'il faisait et comment il vivait sa vie, pourquoi forcément devoir renoncer à ça juste sous prétexte que ça ne convenait pas à quelqu'un d'autre ? Bref, il avait répondu à sa question en s'étendant un peu, du coup il préféra conclure sur le fait que de pouvoir faire de sa passion son boulot ça devait forcément lui parler puisque c'était son cas à elle aussi, de ce que lui avait dit Sage à son sujet. Il concéda aussi qu'ils pouvaient en rester au tutoiement à présent, maintenant que le stress du début n'avait plus lieu d'être, la conversation lancée et bien vivante entre eux. Il l'écoutait lui répondre, remerciant le serveur d'un hochement de tête lorsqu'il débarrassa les amuses-bouches et en fit de même lorsqu'elle son retour à Brisbane pour sa mère. Sage ne s'était pas trop étendue sur cette partie là mais il devinait vu sa gestuelle au moment d'en parler que ça devait concerné la santé de cette dernière. Puis la famille ça lui connaissait, il pouvait donc comprendre qu'elle ait pu faire ce choix là et ça le rassurait de savoir qu'ils partageaient ce point commun aussi, ce qui était un autre possible signe qu'ils puissent bien s'entendre.
Il esquissait un léger sourire en l'écoutant à son tour parler avec passion de son boulot. Du peu de ce qu'il se souvenait d'avoir fait pour le mariage de Leeland, il comprenait que les mariés devaient apprécier de ne pas avoir à se soucier de trop de détails pour leur grand jour. « J'imagine oui, j'ai pu voir ce que ça donnait au mariage de mon frère. » confia-t-il en souriant avant qu'elle ne reprenne la parole pour se défendre de ne pas être une midinette pour aimer ce genre de choses. Ça ne lui avait pas effleurer l'esprit et il s'apprêtait à rebondir là-dessus quand elle admit ne plus réellement s'attendre à tomber sur le prince charmant. Petit moment de solitude intérieure pour lui mais ma foi, on ne pouvait pas lui reprocher de penser de la sorte après les diverses relations qu'elle avait eu, là encore selon ce que Sage avait pu lui en dire. Madeline changea de sujet alors et il acquiesça pour confirmer que lui aussi venait d'une famille nombreuse. « Pareil, on est quatre et ma sœur est la petite dernière. Enfin elle n'est plus si petite maintenant mais pour ma mère ça reste son bébé évidemment. » dit-il en haussant les sourcils de façon équivoque, car forcément, surtout quand on a qu'une fille parmi autant de garçons, une mère ne peut voir sa seule et unique fille autrement, même si cette dernière est en vérité un vrai garçon manqué. « Pas trop froid, ça va? » demanda-t-il alors de but en blanc, puisque la nuit commençait à s'installer et la température sur le patio baissait peu à peu. Elle n'avait pas de veste de ce qu'il avait pu en voir, il voulait donc s'assurer qu'elle n'avait pas froid à présent que l'endroit, même si vraiment mis en valeur par les bougies, donnant le ton à ce rendez-vous, devenait un peu une mauvaise idée maintenant que le soleil allait se retirer dans ses pénates.
lumos maxima
Dernière édition par Seymour Cavanaugh le Mar 11 Sep 2018 - 9:32, édité 1 fois
En repensant à la révélation de Seymour à propos du mariage de son frère, cela l’amusa beaucoup. Maddie ne s’imaginait pas du tout le jeune homme en wedding planner. Par contre elle le voyait bien dans le rôle de garçon d’honneur au verbe haut, à l’humour pince sans rire et avec mille et une idées de blagues à faire aux jeunes mariés. D’après Sage, c’était un ami qui n’hésitait jamais à plaisanter et à faire rire les autres. C’était sûrement pour cela aussi que sa boutique fonctionnait si bien. Il avait ce petit quelque chose de réconfortant, de rassurant qui devait plaire aux clients de sa boutique. C’est vrai qu’un abord agréable était toujours plus facile pour nouer des contacts, pour lier des relations. Madeline n’était pas forcément la jeune femme la plus extravertie mais elle compensait par sa gentillesse, sa bienveillance et son sens de l’observation. Lorsqu’elle entendit Seymour évoquer sa mère et le rapport qu’elle avait avec sa mère, cela fit tout de suite tilt dans son esprit et elle ne pu s’empêcher de confirmer ses dires. « C’est tellement vraiment ! Tu vois, ma mère est écrivain pour enfants, elle a fait de moi l’une de ses héroïnes. Et comme son héroïne ne grandit pas, je pense que parfois elle oublie que je viens d’avoir 35 ans. ». Maddie avait une tendresse infinie pour sa mère et malgré quelques petites disputes mère-fille, elles étaient très proches l’une de l’autre. «Mon petit doigt m’a dit que tu es plutôt un frère protecteur envers les tiens. » dit-elle sur un ton enjoué. Un petit frisson parcouru ses épaules alors qu’une légère brise venait de s’engouffrer dans le patio. Et la réaction immédiate de Seymour en lui demandant si elle n’avait pas froid était digne d’un gentleman. « C’est gentil Seymour. C’était juste un frisson à cause du coup de vent. » Ses mains vinrent réchauffer ses épaules en les frottant doucement. « J’ai été un peu trop optimiste sur le temps et donc je n’ai pas pris de veste. »révéla-t-elle sur un ton d’excuse. La jeune femme chercha son amie Kate du coin de l’œil. Malheureusement elle était déjà occupée avec d’autres clients. « Seymour, est-ce que cela te dérangerais beaucoup que nous changions de table ? » alors qu’elle essayait d’attirer l’attention de leur serveur. Quant enfin il fut disponible, l’homme d’âge mur, se présenta à eux. « Excusez-moi James, auriez-vous une autre table à l’intérieur ? J’ai préjugé de la douceur de la soirée » concéda-t-elle alors qu’un sourire d’excuse naquit sur ses lèvres ourlées de rose pâle. « Pour la petite sœur de notre Chef, il n’y a rien d’impossible. Je vais vous préparer une table et je reviens vers vous. » Vraiment cet homme était un saint. Il avait toujours un mot gentil. « Merci James, vous êtes une perle. ». Au regard interrogateur de Seymour, la jeune femme réalisa qu’elle devait à présent une petite explication à son rendez-vous. « Bon voilà je dois t’avouer quelque chose. » » lâcha-t-elle en rougissant légèrement. « Comme les rendez-vous arrangés ne sont pas vraiment ma tasse de thé, je choisis toujours un endroit familier pour me sentir à l’aise. Et ce soir ne fait pas exception à la règle. Comme tu as pu t’en douter je pense. » Comme Maddie n’était pas très douée pour le mensonge ou pour passer sous silence des éléments importants, elle se sentit tout à coup soulagée à l’idée que Seymour sache enfin dans quel restaurant il était. Avec un rire nerveux elle continua. « Ce restaurant appartient à mon frère Henry et à sa femme Carlie. Lui est le chef cuisinier et elle officie comme chef pâtissier. » Pendant tout ce temps, elle avait trituré nerveusement sa serviette de table n’osant pas relever ses grands lacs bleutés vers lui. Finalement, elle releva son visage vers celui de Seymour avec appréhension pour y apercevoir tout un mélanger d’émotions. « Je suis désolée de ce petit mensonge par omission. J’espère que tu ne m’en tiendras pas rigueur. » s’exprima-t-elle dans un murmure tout en attendant sa réaction. Il n’y avait pas 50 possibilités. Soit Seymour acceptait de bonne grâce cet état de fait, soit il extérioriserait son mécontentement. Madeline devrait accepté que son idée n’était pas forcément la bonne et surtout d’avoir fait des mystères à ce sujet.
Si Seymour avait voulu répondre il en fut empêché par l’intervention du serveur. « Si le jeune couple veut bien se donner la peine de me suivre votre table est prête. » Un regard emprunt de sollicitude et d’excuses, la jeune femme prit la pochette contenant son portable qu’elle avait posé sur la table et attendit que Seymour se lève pour se diriger vers leur nouvelle table. Bien entendu le changement de place ne passa pas inaperçu et de nombreux visages se tournèrent vers eux. Madeline reconnut quelques habitués de l’établissement, un couple d’amis et en passant devant les cuisines, elle aperçut sa belle-sœur qui lui fit un petit signe de la main. Carlie regardait avec qui Madeline sortait ce soir et c’est avec un œil appréciateur qu’elle leva son pouce en l’air à l’attention de la jeune wedding planner. C’est donc rougissante que la jeune femme s’installa à leur nouvelle table quasiment au centre du restaurant. A présent ils étaient le point de mire du restaurant fort heureusement ils avaient dépassé le stade de la gêne du début du rendez-vous et peut-être que cela leur permettra de rendre la situation si ce n’est amusante au moins cocasse.
Ah ça oui, Seymour serait bien plus à l'aise dans ce rôle là que s'il devait se retrouver à organiser un mariage de A à Z, ça c'est sûr. Il n'avait eut qu'à accompagné son frère aux essayages pour trouver son costume et ça déjà, ça c'était révélé être une tâche plus compliquée qu'il n'y paraissait vu le nombre affolant de combinaisons possibles pour cette simple tenue qu'il ne mettrait qu'un jour dans toute sa vie, si tout se passait bien (ce qu'il lui souhaitait bien entendu). Non, lui préférait largement le rôle du témoin qui met dans l'embarras le marié en racontant des anecdotes bien embarrassantes (ce qu'il avait fait d'ailleurs avec Lee, même s'il y été aller doucement). Avoir l'esprit vif et ne pas avoir peur du ridicule aidait bien pour son boulot c'est clair, rebondir et glisser des références sans que ça a l'air d'être forcé, c'était tout un art, qu'on se le dise. Mais ça restait bien sûr quand même parce qu'il parlait de quelque chose qui le passionnait et qu'il était heureux de pouvoir partager cette passion avec ses clients que la boutique connaissait une telle longévité. Parlant d'un autre sujet qu'il appréciait beaucoup, il avoua donc à Madeline qu'ils venaient tous les deux du même type de structure familiale puisque chez lui aussi, c'était trois garçons et la petite dernière. Qui forcément de par sa place dans la fratrie restait le bébé de leur mère, ce qui était aussi le cas pour elle comme elle le lui confirma tout en lui disant que sa mère s'était basée sur elle pour écrire ses livres. « Oublier je ne crois pas, c'est plus du déni volontaire à ce stade là en général, non? » répliqua-t-il en riant un peu avant d’acquiescer vivement de la tête. « Complètement coupable pour ça, votre Honneur. » affirma-t-il quant au fait d'être un frère protecteur. Après tout pourquoi dire le contraire puisque c'était la vérité ?
Remarquant que la lumière diminuait ainsi que la température au dehors, il s'enquit tout naturellement de savoir si la jeune femme n'avait pas trop froid puisqu'elle avait les épaules dénudées et qu'un petit vent se levait aussi au même moment, ce qui ne devait pas forcément être très agréable pour elle. Il esquissa un léger sourire à ce qu'elle dit alors, tournant la tête pour tenter de voir qui elle cherchait du regard et il compris qu'elle voulait attirer l'attention d'un serveur pour pouvoir leur demander quelque chose, probablement de pouvoir prendre place à l'intérieur. Théorie confirmée quelques secondes après quand elle lui posa la question. « Pas du tout, on ne va pas rester là si tu as froid, tant pis pour le cadre, tu ne vas pas attraper froid pour ça. » répondit-il en souriant, comme s'il aurait sérieusement pu répondre qu'il préférait rester là dehors en sachant qu'elle allait avoir froid. Il allait proposer sa veste mais oui, passer à l'intérieur serait plus simple et visiblement le serveur qui était venu les voir s'empressait déjà de leur trouver une table et ce fut là que Seymour tilta enfin. La petite sœur du chef ? Le restaurant appartenait à l'un de ses frères ? C'était une surprise mais plutôt une bonne surprise à son sens. C'était même assez impressionnant car l'endroit était vraiment bien aménagé et la carte si appétissante. Seulement sa surprise devait sans doute se lire sur son visage puisque la jeune femme dit alors qu'elle devait lui confier quelque chose. Ne voulant pas l'interrompre sur sa lancée, il la laissa donc s'expliquer et il comprenait sa démarche, en effet.
Seulement il n'eut pas réellement le temps de lui répondre puisque le serveur revenait pour les prévenir qu'ils pouvaient passer à l'intérieur, leur nouvelle table les attendant. Il ne réalisa même pas qu'il avait sourit l'espace d'une seconde lorsque ce dernier avait parlé de couple et il suivit simplement le mouvement, laissant la jeune femme entrer en premier. Le changement de table eut pour effet de faire d'eux le centre d'attention des autres clients présents, forcément, et il fit de son mieux pour ne pas laisser cela trop le déborder mais c'était quand même bien plus stressant comme contexte. Il ferait avec, pas le choix et il s'installa à sa nouvelle place, pouvant enfin répondre à la jeune femme et sa confession précédente. « Je comprends mieux pourquoi tu as quémandé pour la part de brownie maintenant, tu savais déjà qu'on ne te la refuserait pas. » dit-il en souriant, la taquinant un peu pour le coup. « Je comprends ne t'en fais pas. Tu aurais pu tomber sur un psychopathe ou pire, un geek totalement ennuyeux. » ajouta-t-il en continuant de sourire. Bah quoi ? Un peu d'auto-dépréciation ne faisait jamais de mal, pas vrai ? « Mais ça me mets la pression, si je me comporte mal avec toi, je suis presque certain que le chef mettra quelque chose dans mon assiette pour me le faire regretter. » Oui, il ne prenait pas son 'mensonge' comme une trahison, ça l'amusait presque en fait car dans un sens, elle se mettait aussi la pression vu que forcément tout le personnel voudrait savoir comment se passerait leur rencard. « Au moins tu n'auras plus froid maintenant et on évitera la scène clichée où je t'aurais prêter ma veste. » termina-t-il de dire toujours sur le même ton avant de porter son verre à ses lèvres pour prendre quelques gorgées de son contenu pour arrêter de balancer des conneries de ce genre et de réellement lui donner envie de partir se réfugier en cuisine pour lui échapper.
lumos maxima
Dernière édition par Seymour Cavanaugh le Mer 12 Sep 2018 - 16:16, édité 1 fois
En s’asseyant, Madeline aperçu plusieurs serveurs ralentir en la reconnaissant et s’arrêter pour essayer d’apercevoir l’homme avec lequel elle dînait. Apparemment, elle allait devoir faire avec et le pauvre Seymour aussi. Elle était vraiment embarrassée pour lui pourtant lorsqu’il put enfin s’adresser à elle en toute quiétude c’est avec une pointe de taquinerie qu’il le fit. Il semblait ne pas prendre ombrage de son petit mensonge. Il se moqua même un peu d’elle et de sa gourmandise. « J’avoue votre honneur, j’ai un faible pour le brownie de Carlie. C’est un pur délice. » La petite tension qu’elle avait ressenti auparavant lui avait donné soif alors elle prit une gorgée de son verre de pinot et en apprécia le goût qui la réchauffa. Seymour continua de la titiller en concluant qu’il comprenait sa démarche et oui, elle aurait pu tomber sur Geek ennuyeux. Heureusement cela ne semblait pas être son cas et surtout elle apprécia qu’il pratique l’autodérision. Combien de fois elle avait essayé d’utiliser le second degrés ou l’humour lors d’un rendez-vous sans avoir en face d’elle quelqu’un qui ait du répondant. « Oui, c’est bien connu, les Geeks sont des prétendants à éviter » répondit-elle avant d’enchaîner « remarque il paraît que les wedding planner sont des maniaques du contrôle sans humour et vaniteuses. » lâcha-t-elle en riant de bon cœur. Une pensée pour Sage l’effleura, elle lui avait dit que Seymour était un homme de bonne composition, qu’il était d’un naturel souriant et conciliant et c’était bel et bien le cas. Même si cette première rencontre n’était pas ce à quoi elle était habituée, elle appréciait ce moment de part ce qu’elle commençait à entrevoir de la personnalité de son « prétendant ». Madeline ne put se retenir de rire en imaginant son frère en cuisine pour essayer d’empoisonner le beau brun. « Henry ne pourrait jamais faire cela. Il respecte trop ses produits. Par contre, avec mes frères ils seraient plutôt du genre à venir dans ta boutique pour mettre les choses au clair. C’est le problème des grands frères. » l’avisa-t-elle en lui adressant un clin d’œil. Le badinage qui commençait à s’installer entre eux était tellement naturel, tellement facile. Madeline ne sentait pas obligée de quoi que ce soit. L’évocation du prêt de sa veste fit presque regretter à la jeune femme d’avoir interpeller le serveur pour changer de place. « Si j’avais su, je n’aurais rien demandé. Si tu veux je peux rappeler James. » avec une pointe d’espièglerie dans le regard elle esquissa un geste pour appeler le serveur. « Par contre à force d’attirer l’attention sur nous ce n’est pas seulement ma belle-sœur qui va nous surveiller mais Henry également. » annonça-t-elle en se lançant un regard furtif vers les cuisines où Carlie continuait de les observer. « J’espère que tu as du temps devant toi car la jolie brune en tenue de chef là-bas est ma belle-sœur. Apparemment ce soir les desserts ne seront pas prêts à temps. » Tandis que Seymour tournait son regard vers Carlie, la jeune femme en profita pour consulter l’horloge accrochée près de l’entrée du restaurant. Le temps passait vite et c’était appréciable pour une fois que son portable ne se rappelle pas à elle. Cela faisait trop longtemps qu’elle n’avait pas coupé ce dernier pour profiter d’un moment de tranquillité. Il faudrait qu’elle renouvelle cela plus souvent. L’estomac de la demoiselle commençait à crier famine, heureusement les plats arrivèrent à point nommé. «Miam, ça à l’air tellement bon. » Ses yeux brillaient de gourmandise et d’envie. « Tu m’excuseras, je n’ai presque rien mangé ce midi » Sa fourchette dans une main, elle attaqua son plat avec un bel appétit, dégustant sa première bouchée avec un soupir appréciateur. « Si tu as l’habitude des oiseaux qui picorent dans leur assiette, je vais détonner de tes conquêtes habituelles» Madeline attendit de savoir si Seymour appréciait son plat, elle adorait la cuisine de son frère et la faire découvrir à d’autres personnes était aussi l’un de ses privilèges. « On ne croirait pas comme ça mais je peux manger mon poids en chocolat ou en crabe farci ! » divulgua-t-elle en riant sous cape. Si vous croisez Madeline dans la rue jamais vous ne pourriez dire qu’elle mange sans se soucier de son poids. Vous penseriez sûrement qu’elle est l’une de ses femmes qui mangent une salade verte et du blanc de poulet insipide pour garder la ligne. Non, Madeline a été obligée dès son enfance de compenser son bon appétit et son amour de la bonne nourriture par des séances de sport. Quand elle ne fait pas de sport la jeune femme a tendance à prendre quelques kilos. Cela ne la gêne pas trop car elle n’a jamais eu honte d’avoir des courbes cependant avec un métier comme le sien elle a besoin d’être en pleine forme pour pouvoir tenir le coup. « Dis-moi Seymour, répond-moi franchement, est-ce que tu aimes le surf ? Est-ce que tu aimes pratiquer un sport ? Ou tu es plutôt un vrai cliché geek ? » Oui je sais c’est un peu bateau comme question mais bon Madeline avait envie de connaître Seymour. Ce n’est pas une férue de pratique sportive cependant elle aime faire du yoga et surtout surfer depuis qu’elle est venue vivre en Australie à l’âge de 15ans. Tout en attendant que Seymour finisse sa bouchée pour répondre, elle prit elle-même une part de riz coco-mangue, un pur délice qui la fit fondre de plaisir.
Leur déménagement avait attiré l’œil d'un bon nombre de membres du personnel, reconnaissant évidemment la sœur du patron et vu qu'elle n'était pas venue seul, Seymour devenait aussitôt un objet de curiosité mais même s'il aurait préféré s'en passer, il n'allait pas non plus trop s'en angoisser, après tout ça n'était pas eux qu'il était censé impressionner mais bel et bien la jeune femme assise en face de lui. Enfin pour l'instant, il préférait plutôt plaisanter rapport à son petit mensonge qu'autre chose, comprenant pourquoi elle avait demandé le brownie en plus et appréciant qu'elle ne cache pas sa gourmandise face à lui. « Hâte de goûter à tout ça. » admit-il tout en continuant de la taquiner un peu, avançant qu'il comprenait sa démarche, jouant d'un peu d'auto-dérision pour lui montrer que vraiment, il ne prenait pas mal la vérité, sachant qu'elle aurait pu tomber sur n'importe qui. Esquissant un sourire amusé lorsqu'elle lui emboîta le pas en renchérissant sur ce qu'il venait de dire et en taclant les propres a priori sur sa profession, il hocha la tête, faisant mine d'être d'accord avec elle sur la question. « Une véritable horreur à ce qu'il paraît. » dit-il en secouant la tête, feignant d'être rebuté par cette simple idée. Non, clairement, Seymour ne se prenait jamais trop au sérieux, il n'était pas hautain pour un sou et l'on voyait bien vite à qui on avait à faire après voir passé quelques temps avec lui. Pas de masque et de faux semblants avec lui. Au moins de ce côté là la jeune femme n'aurait pas de surprises avec lui, ce qu'elle voyait là c'était vraiment lui et pas juste un numéro vendu dans le simple but d'en faire sa prochaine conquête. Puis s'il était du genre tombeur de ses dames, ça se saurait depuis le temps non ?
Continuant donc à dédramatiser la situation en plaisantant sur le fait qu'il devait se tenir à carreau ou dans le cas contraire, le frère de la jeune femme lui ferait payer tout écart de conduite en s'en prenant à son plat, il sourit à la réponse de Madeline. Clairement, un bon chef ne gaspillerait pas ses produits pour une telle chose et en tant que grand-frère lui-même, il voyait très bien de quoi elle parlait là et sourit face à son clin d’œil. Admettant que s'ils n'étaient pas venus s'installer à l'intérieur, elle aurait eu le droit à se voir revêtir sa veste pour ne pas qu'elle attrape froid, il rit de bon cœur et secoua la tête. « Si on bouge encore de table, là je crois que vraiment tout le monde va finir par nous observer. » confia-t-il avant de l'entendre reprendre la parole pour avoir un discours similaire et apparemment, la belle-sœur ferait en sorte de prendre tout son temps pour préparer leurs desserts plus tard, pour justement pouvoir continuer à les observer depuis la cuisine. Se retournant pour voir ça de lui-même, il adressa un petit signe de la main pour saluer Carlie tout en souriant et puis il regarda à nouveau vers Madeline. « Ça va j'ai la permission de minuit, on est dans les clous. » répliqua-t-il en souriant. Non, il n'était pas pressé, pas du tout même vu que malgré un départ un peu chaotique et gênant, à présent ils commençaient à réellement pouvoir se parler et profiter de la soirée. Leurs plats arrivaient alors et il sentait déjà les effluves parvenir à ses narines et en effet, ça donnait faim rien qu'à l'odeur. Amusé de la voir si empressée de plonger dans son plat, il sourit encore plus à ce qu'elle dit ensuite. « J'ai l'habitude de voir ma sœur avalé une pizza en moins d'une demi-heure, donc ça va, je devrais pouvoir supporter ça. » lança-t-il en riant doucement. « Je préfère ça, largement. On a qu'une vie, autant se faire plaisir quand on le peut. » déclara-t-il en commençant à manger à son tour, savourant cette déferlante de sensations sur son palais, fermant les yeux une seconde comme pour mieux en profiter.
Esquissant un léger sourire quand la jeune femme lui dit qu'elle pouvait avaler son poids en chocolat ou en crabe quand elle s'y mettait, il rit et secoua la tête doucement. Au moins une femme qui ne se privait pas juste pour ne pas prendre du poids, ça faisait plaisir à voir. Lui aussi préférait devoir aller courir un peu ou se bouger plutôt que de se priver d'une bonne part de dessert ou d'un plat de pâtes fait par sa mère. «En tout cas c'est vraiment délicieux, les compliments au chef. » dit-il en continuant de manger son plat avec délectation. Peu après, Madeline repris la parole et lui demandait s'il aimait le surf, ou même le sport en général, ou s'il était fidèle à l'image (erronée bien souvent) qu'on a d'un geek. Ce qui évidement le fit rire doucement, avalant sa dernière bouchée avant de lui répondre. « Je viens de Nouvelle-Zélande, le surf on a grandit dedans avec mon frère, même si je n'en ai pas fait autant depuis qu'on est arrivés ici à vrai dire. Et donc non, je ne suis pas un geek pur et dur qui craint le sport comme un vampire craint la lumière du jour. J'aime beaucoup courir, je le fais souvent avec mon chien. Je fais aussi pas mal de natation et de temps à autres je passe par la salle de sport même si ça ne se voit pas forcément. Je suis une pile électrique, rester trop longtemps sans rien faire ça me rend grognon sauf quand j'ai envie de ne rien faire. Mais c'est assez rare. » confia-t-il à la jeune femme. C'est vrai qu'il bougeait quand même beaucoup, rien que dans la boutique quand il fallait en refaire la présentation ou transporter les livraisons dans l'arrière boutique. Chez lui aussi, puisqu'il aimait jouer avec ses compagnons à quatre pattes et oui, on ne le devinait pas forcément vu comment il s'habillait mais il était loin d'être mal fichu. « Tu trouves le temps de surfer régulièrement alors ? C'est cool ça. Réussir à tout faire sans rien sacrifier, j'admire. » Aucune note de dédain dans sa voix, on pouvait voir qu'il était réellement admiratif qu'elle parvienne à pouvoir s'octroyer des moments de plaisir malgré un emploi du temps qui devait être bien chargé en règle générale. Ça prouvait sa détermination et ça il devait admettre que c'était plutôt attirant, elle savait ce qu'elle voulait et faisait en sorte de l'avoir.
lumos maxima
Dernière édition par Seymour Cavanaugh le Lun 17 Sep 2018 - 4:05, édité 3 fois
Madeline passait une soirée très agréable en compagnie de Seymour, c’était une première depuis sa rupture avec Liam. Ils étaient tellement différents l’un de l’autre. En fait il n’y avait rien de commun entre eux et c’était sûrement pour cela que Sage avait autant insisté. Liam était quelqu’un de vaniteux, machiste, sexiste, misogyne. Il qui ne supportait pas que Madeline puisse avoir de la réussite dans son métier ni même qu’elle ait un métier. Il avait réussi à faire le vide autour d’elle. Il avait fallut Sage et quelques autres amis pour lui faire entendre raison, pour qu’elle ouvre les yeux sur Liam, sur leur relation toxique. Au contraire Seymour semblait être un homme chaleureux, plein d’humour, humble. Il n’avait pas du tout émis de jugement négatif quant à sa profession ou sa réussite bien au contraire. Il ne semblait pas homme à juger un livre à sa couverture. Et ce qu’elle appréciait chez lui c’est qu’il avait de la répartie et encore plus quand il lui répondit du tac o tac en disant que les wedding planner pouvait être de vraies horreurs. C’était rafraîchissant quelqu’un qui maniait l’humour.
Les yeux de Madeline s’écarquillèrent de surprise lorsque le bel hippster adressa un signe de la main à sa belle-sœur, pour juste après rire sous cape en voyant cette dernière lui retourner son bonjour rouge de honte. Pour une fois la curiosité de Carlie venait de lui jouer un sacré tour et elle s’en retourna vers les cuisines sous les questions du personnel. Avec une lueur de malice, Madeline, écouta Seymour révéler qu’il avait la permission de minuit. C’était tellement drôle, comme s’il était encore un lycéen à qui ses parents ont fixé un couvre-feu. « Promis, je ferais en sorte que tu puisses rentrer chez toi avant que ta voiture ne se transforme en citrouille, Monsieur Cendrillon. » D’où lui était venu cette répartie elle ne le savait pas. Une chose est sûre elle savait que ce bel homme apprécierait qu’elle le mette un peu en boîte ! De toute façon il ne l’avait pas épargné non plus en la comparant à sa sœur qui pouvait apparemment manger une pizza plus rapidement que son ombre. Le jeune libraire, car une boutique de comics était une sorte de librairie spécialisée après tout, était d’un enthousiasme à tout épreuve et Maddie fut touchée qu’il ne la rabroue pas concernant son appétit et sur le fait qu’elle pouvait manger son poids en chocolat ou en crabe. Au contraire il s’amusa de la situation et elle n’avait pas de mal à croire qu’il avait essayé de l’imaginer en train de manger 65 kilos de chocolat ou de crabe. « Si je ne m’abuse tu sembles toi-même apprécier la bonne chaire. Si l’on se connaissait un peu plus, j’aurais envie de dire que tu es plutôt un épicurien qui aime les plaisirs que la vie peut offrir. C’est une philosophie de vie qui me parle. Carpe Diem, comme le dit si bien le film « Le cercle des poètes disparus ». Madeline entreprit de manger quelques bouchées car à force de parler elle n’avait pas vraiment pu gouter l’ensemble du plat. Seymour ne se fit pas prier pour manger également et fit chaud au cœur de la jeune femme lorsqu’il lui dit que tout était délicieux et qu’elle pouvait complimenter le chef. « Je ne manquerais pas de dire cela à Henry. Enfin, tu pourras sûrement lui dire toi-même car il a l’habitude de venir saluer ses clients en fin de service. » Les sourcils arqués, elle était amusée à l’idée de mettre un peu Seymour sous pression. « Ne t’inquiète pas, je te défendrais s’il se comporte mal avec toi. J’ai l’habitude de mes grands-frères. » s’amusa-t-elle tout se désaltérant avec un eu d’eau fraîche qui avait été apporté par un serveur en même temps que les plats.
Le rire de Seymour était agréable, apparemment sa question sur le fait qu’il soit ou non sportif avait déjà dû lui être posée à moins que ce ne soit sa petite pique sur le cliché du Geek qui l’ait amusé. A peine avait-il évoqué son pays d’origine qu’elle l’interrompit sans ambages « Tu es né en Nouvelle-Zélande ? Je pensais que tu étais un pur produit Australien. Remarque, je dis cela alors que je suis née en Angleterre puis j’ai vécu aux Etats-Unis, en France, à Taiwan et maintenant en Australie. » Lâcha-t-elle avant de le laisser poursuivre pour expliquer qu’il était un surfeur né et qu’il faisait cela régulièrement avec l’un de ses frères. Comme elle, il surfait en famille et cela lui plut. Il semblait vraiment attaché à sa fratrie comme elle à la sienne. Il continua en soulignant avec humour qu’il n’était pas comme certains de ses congénères et qu’il ne craignait pas la lumière du jour. Elle l’avait interrompu avant qu’il ne poursuive pour expliquer qu’il aimait le sport et qu’il en faisait régulièrement : natation, course à pied, musculation. C’est vrai qu’il avait un physique agréable et force était de constater qu’il s’entretenait pour cela mais à l’entendre parler c’était plus pour canaliser son énergie et rester l’homme agréable qu’elle avait devant elle que pour impressionner la galerie. « C’est vrai que pour un geek tu es plutôt bronzé ! Peut-être que tu as subi une mutation comme tous les super-héros de tes comics ! » plaisanta-t-elle avant de prendre une nouvelle fourchette de riz et de crevettes. Mais c’est surtout l’évocation de son chien avec lequel il courrait qui retint l’attention de Maddie. « Tu as un chien ? Et de quel race est-il ? Nous avions un chien, un danois, il s’appelait « Keats », comme l’écrivain. C’était un amour mais il nous a quitté suite à une longue maladie. Depuis mes parents n’en n’ont pas repris. » sa voix trembla un peu à l’évocation de Keats. Il faut dire que Maddie et lui s’entendait à merveille. « Quand je suis revenue en Australie après mes études en Angleterre et mon incursion pour mon job aux Etats-Unis, j’ai adopté un chat. C’est une petite boule de poils toute noire. Je l’ai appelé Shiryù comme le chevalier du manga Saint Seya. » Elle imaginait d’ailleurs qu’à cette heure-ci le seigneur et maître de son loft devait être entrain de miauler de mécontentement car son repas n’était pas servi. Pour une fois il devrait se contenter de croquettes le petit matou ! Seymour réorienta la conversation sur elle lui demandant si elle surfait tous les jours et qu’il était admiratif qu’elle puisse y arriver sans sacrifier quoi que ce soit. Disons que depuis qu’elle est célibataire elle a encore plus de temps pour faire ce qu’elle veut. Et oui elle n’a plus besoin de batailler avec quelqu’un ou de se préoccuper de ses desiderata avant de prévoir ses sorties. « Je pense que tu me comprendras Seymour si je te dis que quand on aime quelqu’un ou quelque chose ce n’est pas grave de sacrifier un peu de temps. » Son regard croisa celui de Seymour et elle lui adressa un sourire tendre puis poursuivi la conversation sur le ton de la confidence. « J’espère ne pas t’effrayer en disant que je suis une vraie lève-tôt. A part le dimanche, sinon tous les matins vers 6h30en je file direction la baie pour profiter de l’océan avant que la cohue n’arrive. La plupart du temps je surfe avec mon frère aîné Matthew et son fiancé Dean. » Dit-elle avec un sourire ravie. « D’ailleurs en ce moment je suis dans les starting blocks, ils m’ont confié l’organisation de leur mariage qui aura lieu en décembre. Je suis à la fois heureuse et stressée ! » Avoua-t-elle en espérant en son fort intérieur que Seymour n’était pas de ces gens qui estiment que le mariage des homosexuels est une aberration et que de toute façon c’était contre-nature. Son ex Liam était de ceux-là et il avait bien caché son jeu lorsqu’il avait rencontré son frère. Les fois suivantes, il avait toujours prétexté une réunion au lycée, un entraînement ou un rendez-vous quelconque pour ne pas voir son Matth et Dean. Parfois elle se demandait vraiment comment elle avait pu tomber en amour avec un homme comme lui. Elle avait dû être aspirée dans une dimension parallèle parce que maintenant qu’elle avait ouvert les yeux leur histoire lui semblait avoir été une perte de temps et d’énergie pour rien !
On l'avait élevé ainsi, lui et le reste de sa fratrie, dans le respect des autres et une certaine ouverture d'esprit. Son père lui avait toujours dit qu'il ne fallait pas se laisser avoir par les apparences, lui ayant maintes fois raconté comment lui-même avait parfois eut tort de se permettre de juger un patient arrivant à l'hôpital durant ses années d'internat pour se voir totalement contredit dans son jugement par la suite. Quant à sa mère, forcément elle qui adorait ses élèves presque autant que ses propres enfants -certains de ses anciens élèves lui écrivaient encore aujourd'hui c'est dire-, impossible de voir que ces derniers puissent être des gens renfermés sur eux-même. Oui, il avait véritablement eut beaucoup de chance de ce côté là, d'avoir des parents aussi géniaux et dévoués à faire de leurs enfants des adultes responsables et un peu moins bête que la moyenne pour ce genre de choses. Quant au reste, ma foi c'était simplement ainsi qu'il était. Sociable depuis toujours, aimant plutôt faire rire les autres même si ça devait se faire à ses dépends que de les voir malheureux, il tentait toujours de faire au mieux avec tout le monde. Pour lui c'était ça en principe, d'être humain de nos jours, avoir le minimum de respect pour les autres que chacun était censé avoir et assez de jugeote pour ne pas tomber dans le piège des préjugés. Même si parfois ça pouvait être difficile malgré tout, personne n'est parfait rappelons-le et Seymour ne prétendrait jamais l'être. Non, il était lui, c'était déjà pas mal et pour ceux à qui ça ne suffisait pas ou ne plaisait pas, ma foi, tant pis, il n'allait pas se vendre pour leur faire plaisir, et voilà pourquoi ces dernières relations n'avaient pas fonctionné. On avait voulu faire de lui quelqu'un qu'il n'était pas et il avait refuser de faire ce compromis là, quitte à se retrouver seul à nouveau mais il préférait ça à la perspective de se mentir à lui-même juste pour ne pas finir ses jours seul. Autre chose sur lui que ne semblait pas encore réellement assimiler ses proches, si ce n'est Telulah parce qu'elle savait très bien à quel point tout ça était important pour lui.
Bien décidé à s'amuser de sa situation plutôt que de trop se mettre la pression maintenant qu'il savait que l'endroit appartenait au frère de la jeune femme, il salua en effet la belle-sœur de cette dernière pour être poli mais visiblement elle ne s'était pas attendue à ce qu'il le fasse et rougissait, prise main dans le sac, ce qui amusait aussi beaucoup Madeline visiblement. Répondant avec son humour habituel pour dire qu'il n'était pas pressé, il sourit lorsqu'elle renchérit suivant sa référence sans le moindre problème. « C'est trop d'honneur ma chère princesse. » lança-t-il en se retenant de rire à ce petit échange entre eux. Pouvant commencer à dévorer leurs plats ces derniers ayant été servis entre temps, il admit ne pas avoir peur de la voir se lancer sur son assiette, surtout ayant l'habitude de voir sa cadette manger sans retenue, tout en confessant qu'il préférait ça à l'opposé, aimant lui-même manger autant qu'il le voulait quitte à devoir éliminer ensuite. Ecoutant la jeune femme reprendre la parole, il sourit doucement car elle visait juste et son sourire s'élargit encore un peu plus lorsqu'elle évoqua le Cercle des Poètes Disparus, qui était en bonne place dans la (longue) liste de ses films préférés. « Promis je ne monterais pas sur la table pour autant. » plaisanta-t-il avant de rajouter « Mais oui, je trouve que la vie de nos jours est parfois tellement compliquée que savoir profiter des petits plaisirs devient essentiel. Une bonne pizza, un bon film, une personne chère avec soi ça vaut parfois bien mieux qu'une soirée mondaine où tout le monde porte des masques pour impressionner les autres. » commenta-t-il tandis qu'il continuait de picorer dans son assiette, se régalant de son plat avant d'admettre face à elle qu'il aimait vraiment. Il rit doucement à ce qu'elle répondit alors, se doutant bien en effet que ce dernier sûrement informé de sa présence ici à présent viendrait les voir pour se faire une idée de qui dînait avec sa sœur, il en aurait fait autant avec tel à sa place, c'était donc de bonne guerre. « Je me sens déjà plus en sécurité sachant ça. » s'amusa-t-il à lui répondre après qu'elle ait dit prendre sa défense si jamais son frère s'avérait être un peu trop pressant plus tard quand ils se croiseraient.
Répondant ensuite à sa question, à laquelle il avait déjà été confronté par la passé, il admit ne pas réellement collé au cliché du geek sédentaire qui ne bougeait pas de sa chaise et qu'il aimait pratiquer différents sports et notamment le surf puisqu'il avait pu en faire dès son plus jeune âge avec Cameron, lorsqu'ils vivaient encore en Nouvelle-Zélande. Ce qui fit réagir la jeune femme d'ailleurs, qui le pensait être un pur produit australien, il est vrai qu'il ne subsistait plus grand-chose de son accent originel à ce jour. « Je savais pour l'Angleterre mais j'ignorais que tu avais déjà autant roulé ta bosse, c'est génial ça. » dit-il en hochant la tête doucement, en effet, ça devait être une superbe opportunité d'avoir pu vivre dans ces cultures et pays différents tout en grandissant, ça apportait forcément une ouverture au monde plus large. Oui, Seymour faisant donc régulièrement du sport mais pas pour devenir une gravure de mode, ça non, ça n'arriverait jamais (puis ça va, par chance, ils avaient de bons gênes dans la famille, faut dire ce qui est) mais plus pour se dépenser et compenser ses petits excès s'il le fallait. La réponse que lui offrit la jeune femme en retour le fit sourire à nouveau. « Peut-être mais le pouvoir de paraître bronzé sans sortir c'est quand même bien pourri niveau super pouvoir quand même. » rétorqua-t-il en riant doucement. Bah oui quand même, quitte à en avoir un, autant que celui-ci soit un minimum utile non ? Madeline s'étonna de l'entendre mentionner un chien dans sa tirade et demanda alors de quelle race il était, lui confiant qu'elle avait eut un chien elle aussi, mais que ce dernier était parti suite à une maladie. Il avait connu ça aussi avec l'un de leurs premiers chiens. « Navré d'apprendre ça, je sais ce que c'est donc je comprends leur choix. Oui, j'ai un chien et deux chattes aussi, c'est un Shiba Inu que j'ai appelé Data en référence à Star Trek et les deux filles se nomment Sailor et Luna. » dit-il en souriant, avant d'être à nouveau surpris d'entendre Madeline mentionner un des classiques de son enfance, les Chevaliers du Zodiaque, disant qu'elle avait donné le nom de Shiryù à son chat. « Tu n'as pas besoin de me dire qui est Shiryù, tu sais. » répliqua-t-il sourire aux lèvres.
Lui faisant part de toute son admiration puisqu'elle semblait parvenir à allier une vie professionnelle plutôt chargée et tout de même pouvoir s'accorder le temps de s'adonner à son sport favori, il hocha la tête pour approuver ce qu'elle venait de dire. Lui ne comptait pas ses heures à la boutique ou au refuge, donc il ne pouvait décemment pas la contredire là-dessus. Quand on aime on ne compte pas c'est bien ce que disait le dicton après tout. « Entièrement d'accord avec toi. » confirma-t-il tout en lui souriant en retour alors qu'elle reprenait la parole pour s'épancher un peu plus sur la question. L'effrayer ? Pourquoi cela devrait l'effrayer qu'elle soit une lève-tôt, surtout qu'il venait de dire seulement quelques instants plus tôt qu'il était lui-même du genre à bouger sans arrêt. Il rit doucement malgré tout à sa réponse et sourit. « Je vais au parc tôt pour les mêmes raisons. » argua-t-il tout en la laissant finir de parler et il rit à nouveau en l'imaginant courir partout avec le double de pression que d'habitude vu que si elle se plantait pour le mariage de son frère, elle devrait s'en vouloir encore plus (même s'il doutait qu'elle puisse faire ça, vu la réputation qu'elle avait). « J'imagine bien oui, surtout que d'organiser le grand jour de son propre frère ça doit être encore plus important pour toi du coup. » fit-il remarquer avant de sourire doucement. « Et, est-ce que du coup il est encore plus demandant qu'un client normal ou pas ? Vu qu'il sait que tu feras tout pour lui avoir ce qu'il veut, moi je sais que perso, juste pour voir, j'essaierais de demander un truc énorme avant de dire que c'était une blague. » Bah oui, fallait bien profiter de la situation d'une manière ou d'une autre non ? Prérogative de marié à ce qu'il paraît. Et non, pour lui aucun problème quant à la sexualité de son frère, il avait lui-même plusieurs amis et connaissances qui faisaient partie de la communauté LGBT, il serait donc bien hypocrite de faire la fine bouche sur ça, surtout que dans l'absolu, ça n'était pas sa vie, donc qu'est-ce qu'il avait à y redire hein ?
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Dernière édition par Seymour Cavanaugh le Lun 17 Sep 2018 - 16:59, édité 1 fois
Le repas était un délice et la conversation de Seymour l’était tout autant si ce n’est plus à dire vrai. Madeline se réjouissait qu’ils aient des points communs. Bien sûr dans une relation que chacun ait un métier différent, des loisirs différents est une valeur ajoutée et vous ouvre d’autres horizons. Toutefois, les points communs sont enrichissants pour le couple car pouvoir partager avec celui ou celle que l’on aime renforce le lien que l’on construit ensemble. La jeune wedding planner aimait découvrir chaque nouvelle facette de son rendez-vous galant. Il était un peu comme un diamant brut qui révèle son éclat après que chaque facette soit polie. Alors découvrir que Seymour connaissait l’un de ses films préférés était un éclat de plus qui s’accrochait à leur rendez-vous. « ô capitaine, mon capitaine ! » récita-t-elle avec émotion. « J’espère bien que tu ne le feras pas sinon là on va nous faire sortir du restaurant. De mon côté, je te promets de ne pas t’emmener dans une grotte pour réciter de la poésie à la lueur des lampes torches. Quoique ça pourrait être une sacrée expérience. ». Madeline était ravie de voir qu’ils avaient ce film en commun et qu’il semblait l’aimer autant qu’elle. Ce film avait été une révélation dans sa vie d’adolescente. Bien sûr elle avait eu des coups de cœur pour certains personnages et acteurs : Neil bien entendu, l’acteur maudit, pour Nox, l’amoureux transi et pour Todd, l’étudiant paumé et qui se révèle grâce à la poésie et à ses amis. Ce film l’avait accompagné comme un livre de chevet, elle avait même acheté le livre de poche tiré du film. La réponse de Seymour sur les plaisirs simples lui alla droit au cœur. « Je ne peux qu’être d’accord avec toi. Tu viens de marquer des points ! » Madeline lui adressa un clin d’œil complice avant d’ajouter « Les soirées de Gala, les dîners mondains, si tu savais comme parfois je donnerais cher pour pouvoir simplement boire une bière devant une bonne série genre Game of Thrones ou Grey’s anatomy et manger mon plat spécial réconfort : un bon plat de pâtes à la tomate et au parmesan. ». En pensant à son plat réconfort, Maddie en eut l’eau à la bouche, mais elle termina sa diatribe pour ne pas laisser Seymour dans le silence. « Oh je sais, cela peut paraître totalement contradictoire pour une femme comme moi qui gagne sa vie en organisant des mariages selon les désirs les plus fous de ses clients. Justement, je pense que c’est pour cela que j’aime la simplicité et les petits bonheurs. » Pendant quelques minutes, le tintement des couverts et les petits soupirs de plaisir gustatif furent les seuls mots qu’ils s’adressèrent avant que Maddie ne reprenne le fil de la conversation pour évoquer son frère et son passage en salle et le fait qu’elle le défendrait en cas de problème. Et c’est de bon cœur qu’elle accueillit sa plaisanterie. « Je suis toujours là pour défendre les hommes en détresse. ». En l’entendant par la suite lui dire à quel point cela devait être génial d’avoir déjà autant voyagé, Madeline ne se sentit pas la force de le contredire bien qu’elle n’ait pas toujours vécu cette période avec autant d’enthousiasme. « Oui c’est sûr que voir du pays, découvrir de nouvelles langues, de nouvelles cultures c’est génial. Disons juste que ça ne permet pas vraiment de trouver un endroit que l’on peut vraiment considérer comme son foyer. Notre famille déménageait aux grès des affaires de mon père. Il est avocat d’affaires pour une multinationale . »Madeline fit une petite moue en commençant à parler de leur vie de nomade. « Je ne me souviens pas vraiment de notre vie à New-York. Nous sommes partis pour Paris quand je n’avais que sept ans puis cinq ans plus tard c’est à Taïwan que nous avons échoué. » lâcha Madeline avec un air pincé. Ce qu’elle avait pu détester vivre là-bas. Ce n’était pas la culture, les gens ou même le pays. Non c’était surtout le fait d’avoir dû laisser sa vie et tous ses amis à Paris. La période de la préadolescence est déjà tellement compliquée entre les hormones et la recherche de son identité que partir une fois de plus pour endroit où l’on ne maîtrise pas la langue et où se faire des amis va une nouvelle fois relevé du défi, cela avait été trop pour Maddie. « Je n’ai pas vraiment aimé cette période en Asie… Par contre, quand nous avons déménagé ici à Brisbane pour mon quinzième anniversaire, je me suis enfin sentie chez moi. » son visage s’éclaira d’une vraie joie pure et enfantine. Quand Seymour se moqua du fait que ce prétendu pouvoir de paraître bronzé à volonté n’était des plus intéressant, Madeline se rappela nombre de conversations que ses frères avaient eus plus jeunes. « Je vois ce que tu veux dire. Avec des frères et un père fans de comics, les supers pouvoirs je connais un peu. Pour Matthew, le pouvoir le plus intéressant était celui de Charles Xavier, agir sur les pensées et voir ce que les autres pensent. Pour Charles, Batman a toujours été son chouchou. Pourtant je n’ai pas vraiment compris quel était son pouvoir à lui ?! Et pour Henry, Docteur Strange et la magie qu’il manipule. Quand à moi… » Madeline jeta un coup d’œil à la dérobée vers Seymour et en riant lui lança « Seymour Cavanaugh, je te préviens ne te moque pas de moi… moi j’ai toujours eu envie d’être à plusieurs endroits en même temps, le don d’ubiquité. » articula-t-elle avant d’avaler un morceau de crevettes. Le souvenir de Keats flottait dans la tête de Madeline avait qu’elle en ait parlé à Seymour. Il semblait avoir vécu la même épreuve et cela ne faisait que lui rendre le jeune homme encore plus sympathique. Quoique certains puissent dire, lorsque l’on prend un animal, on prend alors en charge une vie, un être doué d’intelligence et d’amour. Il n’y avait qu’à voir son cher Shiryù pour en avoir la preuve. Sa panthère d’appartement était un vrai bavard qui lui répondait lorsqu’elle lui parlait et qui lui montrait aussi bien son amour que son mécontentement. La lueur de bonheur qui s’alluma dans les yeux de Seymour lorsqu’il parla de ses amis à quatre pattes faisait plaisir à voir. « Je vois que je ne suis pas la seule à donner à mes animaux des noms trouvés dans une série ou dans des films. Il faudra que tu me les présentes. Je te préviens Shiryù est vraiment comme celui de l’anime, il ne se laisse pas faire. » puis sur un ton d’excuse elle s’adressa à lui « Pendant une seconde j’avais oublié que tu étais un spécialiste du genre. La plupart du temps les gens me font répéter son nom en me regardant bizarrement. ». Quand Seymour lui répondit que lui aussi se levait tôt pour aller au parc, Madeline se sentit moins à part, moins sur la défensive quant à son mode de vie qu’elle l’était avec d’autres rencards. Il n’avait pas levé les yeux au ciel, ou sifflé d’effarement en l’entendant annoncer son début de journée. « En même temps, je me doute que Data doit avoir besoin de se dégourdir les pattes et le parc à une heure matinale doit être idéal pour faire un peu de footing. Je devrais essayer surtout lorsque l’océan est indomptable. » Seymour l’avait écouté avec beaucoup d’intérêt parler de son frère et de son futur mariage et sur son visage elle n’avait pas lu une once de dégoût, de rejet ou de désapprobation. Cela mis du baume au cœur de la demoiselle car elle aurait été très déçue que ce fut-ce le cas. Quand elle lui laissa enfin la parole, oui car ce soir elle avait l’impression d’être un vrai moulin à parole, elle apprécia qu’il lui demande des détails, qu’il s’enquière de son état d’esprit face à la préparation du mariage. « Tu n’imagines pas à quel point je me met la pression. Je suis très heureuse qu’ils me l’aient demandé car j’ai pu les guider vers le mariage de leurs rêves mais comme tu l’a bien compris, ces deux tourtereaux ne m’épargnent pas. » A cet instant, les assiettes étant vides, James, vint les débarrasser et fit disparaître également les verres de vin pour les remplacer par des flutes à champagne et une bouteille d’un excellent cru français, « La veuve cliquot ». « Avec les compliments de Carlie et Henry » dit-il en les servants avec un œil amusé et attendri. Madeline était dans ses petits souliers tout en essayant de ne rien laisser paraître. Henry et Carlie étaient vraiment incorrigibles. « Je pense qu’il serait dommage de se priver. Même si je dois te l’avouer, le champagne n’est pas vraiment ce que je préfère » murmura-t-elle avant de lever son verre vers Seymour. « A cette belle soirée et aux plaisirs simples ! ». Maddie avala une gorgée qui lui réchauffa immédiatement le corps et fit pétiller ses yeux d’un bleu azur. « Pour en revenir à mes mariés, ils n’ont rien trouvé de mieux que de me demander de leur trouver des sculptures de glaces représentant des hommes nus, des centaures et d’autres créatures. Si tu avais pu voir ma tête à ce moment là.. Apparemment j’ai été d’une drôlerie sans non puisque les deux zigotos m’en parlent encore un mois après. Je ne sais pas ce que sera la prochaine bêtise mais avec Dean je peux m’attendre à tout. » La jeune femme avait un air mi-figue mi-raisin mais on pouvait ressentir toute la tendresse et l’affection qu’elle portait à ce couple. « Je ne sais pas pourquoi mais si un jour je devais organiser ton mariage, je devrais sûrement m’attendre à tout et n’importe quoi ! » s’amusa-t-elle avec un clin d’œil polisson. « Allez changeons un peu de sujet, j’ai l’impression de monopolisé la parole et d’être la seule à parler. Parle-moi un peu de ta boutique, de ce que tu aimes faire en dehors de ton travail, de ta famille. Fais-moi découvrir ton univers. » dit-elle avant de tremper ses lèvres dans les bulles de champagne.