Oui, la soirée se passait vraiment bien jusqu'à présent, ce qui l'aidait à déstressé un peu maintenant qu'il avait pu voir que malgré le fait qu'ils semblent ne pas évoluer dans les mêmes sphères de par leurs jobs respectifs, au final ils avaient plusieurs points communs, y compris un certain sens de la répartie, ce qu'il trouvait toujours très sexy chez une femme. Bien sûr, avoir des centres d’intérêts communs c'était une très bonne chose, ça permettait d'avoir des sujets de discussion plus faciles et de pouvoir passer du temps à deux plus facilement aussi, mais comme pour tout ou presque, il fallait aussi que chacun ait des occupations à faire en solo. Être en permanence collés l'un à l'autre ça pouvait vite devenir pesant et malsain, sans compter que de conserver une certaine liberté même dans un couple, à ses yeux, c'était quand même essentiel. Il fallait pouvoir s'accorder du temps en solo pour justement savoir d'autant plus apprécier les moments à deux. Enfin du moins c'est ainsi qu'il voyait les choses. Lorsqu'au cours de leur discussion Madeline évoqua l'un de ses films favoris, évidemment notre cher geek ne pu laisser passer ça et il renchérit en promettant donc qu'il n'imiterait pas les élèves en se mettant sur la table et rit à ce qu'elle dit pour lui répondre. « Ça peut être une idée pour une autre sortie en tout cas. » rétorqua-t-il en souriant, même s'il n'aimait pas réellement que cela laisse sous-entendre qu'il pensait déjà être sûr d'avoir droit à un second rendez-vous. Mais c'était trop tard pour revenir là-dessus et bon, vu comment leur rencard se passait pour l'instant, il avait quand même bon espoir qu'en effet il reverrait la jeune femme sous peu pour continuer de faire sa connaissance (de préférence sans qu'aucun de ses frères ne soit dans le coin pour les observer).
Le message du film était un de ses préceptes, profiter de la vie pleinement, même si c'était à sa sauce et sûrement pas ce que la plupart des gens entendaient en pensant à ça à la base. Pas besoin de faire le tour du monde, sauter d'un avion ou conduire une voiture de sport sur un circuit pour être heureux et se sentir en vie. Lui le faisait à son échelle, en aidant au refuge, en continuant de faire grandir la boutique au fil du temps et en s'assurant que ses proches allaient bien. Pas non plus besoin de faire la fête sans arrêt pour s'amuser. Et il ne pu s'empêcher d'esquisser un large sourire lorsque la wedding-planner lui cita une de ses soirées type comme étant une soirée qu'elle préférait à n'importe quel gala ou soirée huppée à laquelle elle devait parfois assisté. « Je ne fais pas la bolognese aussi bien que ma mère mais je me défends, si jamais tu veux de la compagnie pour ces soirs là. » dit-il en riant, car après tout, chez lui il avait l'installation parfaite pour de telles soirées, vu que lorsqu'il avait terminé sa journée à la boutique, il finissait devant son écran (ou son ordi), à regarder quelques épisodes tout en dînant. Avoir un peu de compagnie pour changer ne serait pas un mal du coup. « Contradictoire non, pas entièrement en tout cas, ce que tu fais dans le cadre de ton travail n'est pas toujours ce que tu ferais toi de ton côté, mais ça fait partie des à côtés. » fit-il remarquer, comprenant où elle voulait en venir mais oui, parfois elle devait s'imposer ce genre de soirées parce que pour se faire un nom, avoir de la visibilité et parce qu'elle devait être là, oui elle devait sans doute se farcir de telles soirées. De nos jours la concurrence était rude et pour rester au top, il fallait être prêt à faire ce genre de compromis pour réussir. Plaisantant sur le fait qu'il se sentait déjà plus rassuré de savoir que la jeune femme prendre sa défense si son frère venait l'importuner, il laissa un léger rire s'échapper de ses lèvres à ce qu'elle ajouta à sa réponse. « Tu dis ça comme si tu en rencontrais beaucoup, je devrais me méfier d'autant de concurrence tu crois? » lança-t-il sur le ton de la plaisanterie, feignant d'être sérieux pendant quelques secondes tout de même.
Revenant alors sur le fait qu'elle avait pas mal voyagé dans sa vie, il l'écouta répondre, semblant percevoir qu'en effet, même si elle avait pu apprécier certains aspects de ces voyages, les autres eux semblaient plus avoir été subis, ce qui forcément n'était pas vraiment l'idéal. « Non c'est sûr, ça ne doit pas toujours être évident mais au moins tu avais ce noyau auquel te raccrocher non? » Changer de pays régulièrement ça devait être compliqué mais si au moins elle était entourée de sa famille, le changement pouvait être un peu adoucie plutôt que de se retrouver dans un pays étranger tout seul. Il était navré d'apprendre qu'elle avait pu connaître une telle période durant ses errances, ça n'était jamais marrant de traverser ce genre de choses mais elle semblait en effet s'être tout à fait acclimater à sa vie ici à présent, de quoi oublier tous ces mauvais souvenirs. « C'est l'essentiel au fond, que tu te plaises ici non ? En tout cas si jamais tu en as l'occasion, je t'invite à visiter la Nouvelle-Zélande. » suggéra-t-il en dissimulant à peine son sourire. Chauvin quant à son pays d'origine ? Oui, il l'était, pour lui ça resterait toujours le plus beau pays du monde et il était fier comme un pou (et c'est peu dire, croyez moi) qu'en plus, l'un de ses livres préférés de tous les temps, ait été adapté là-bas par un autre néo-zélandais.
Bifurquant alors sur les animaux, Seymour dévoila être l'heureux propriétaire d'un chien oui mais aussi de deux chattes et qu'il comprenait que les parents de la jeune femme n'aient pas voulu reprendre d'animal après la perte du leur. Ça n'était pas pour rien que certaines personnes disaient que leurs animaux étaient leurs enfants. Ceux qui ne connaissaient pas l'amour et la dévotion d'un animal de compagnie riaient de cette phrase et ça le rendait dingue, parce que combien de fois il avait eut la preuve que son cabot et les deux mémères qui habitaient son appartement étaient des êtres capable d'émotions et d'intelligence. Et oui, en bon geek qu'il était, forcément il avait choisit des noms se rapportant à des personnages qu'il appréciait. « En tant que geek qui se respecte, je ne pouvais pas faire autrement tu sais. C'est dans la charte du club. » dit-il en haussant les sourcils comme s'il venait de révéler un secret énorme alors que bien sûr, il plaisantait. Il sourit à ce qu'elle dit ensuite, s'imaginant bien qu'un tel prénom devait être compliqué à prononcer pour les non-initiés à ce super anime de son enfance. « Y a pas de mal, vraiment. Et tu es prévenue par contre si tu viens les voir, Data est un vrai pot de colle doublé d'une pile électrique. Donc en gros, tu es bonne pour un quart d'heure de câlins minimum s'il t'adopte. » et là en revanche, il était très sérieux. Data aimait tout le monde et surtout les câlins, c'est pour ça que c'est lui plus que les filles qui traînait la journée à la boutique, un aimant à câlins ambulant que de voir sa bouille déambuler là, il y trouvait donc son compte vous pensez bien. « Je te le prête pour une séance si tu veux, t'es assurée de faire ton kilométrage au moins. » admit-il en riant doucement car là aussi, son chien aimait courir quand il le pouvait et autant dire qu'il ne s'en privait pas une fois au parc, vu que le reste du temps, il devait se contenter du tour du bloc ou une rapide course.
Il appris aussi au fil de leur échange que l'un de ses frères (pas le cuisinier), allait se marier et qu'elle s'occupait d'organiser ce dernier. Curieux de savoir si du coup c'était pire pour elle d'avoir son propre frère comme client puisqu'il pouvait se permettre d'être encore plus 'chiant' on va dire avec elle, niveau exigences. « C'est dans ces moments là qu'on se dit qu'on aurait aimé être enfant unique, pas vrai? » dit-il en riant doucement alors qu'on venait prendre leurs assiettes vides et ils eurent même droit à une bouteille de champagne, offerte par la maison. « Moi non plus mais j'veux me mettre ton frère dans la poche alors on va la renvoyer en cuisine, c'est sûr. » lança-t-il en souriant, trinquant avec elle à leur soirée. L'écoutant lorsqu'elle évoqua ce que son frère et son futur conjoint lui avaient demandé, il n'eut aucun mal à s'imaginer la tête qu'elle avait du faire alors, comprenant de ce fait l'hilarité de ce dernier. « J'aurais bien voulu voir ça moi aussi, j'avoue. » confessa-t-il tout en l'écoutant parler d'organiser son mariage, manquant d'avaler sa gorgée de champagne de travers pour le coup. « Je m'insurge contre cette attaque ! Je sais que je ne serais pas contre avoir un thème pour la réception, mais pour le reste, désolé de te décevoir, mais je suis du genre vieux jeu, robe blanche, cérémonie simple et discours bien larmoyant et dégoulinant d'amour. » Bah oui, pas de raison de mentir sur le sujet, il avait déjà pensé à comment il verrait son mariage (non ça n'était pas réservé qu'aux filles de faire ça) et oui, il préférait la simplicité pour ce jour là, censé être le plus important de sa vie après tout, autant donc qu'il se déroule comme il l'aurait aimé, non ? « A moi de te demander si tu as du temps devant toi alors, parce qu'une fois que je me lance, on m'arrête plus dans ces cas là. » répondit-il en riant doucement même s'il y avait du vrai dans ce qu'il venait de dire. « Ce que j'aime faire en dehors… Ma foi, ça ne va pas vraiment me mettre en avant mais bon, au moins tu sauras à quoi t'en tenir. J'aime jouer à la console, faire des parties de jeux de rôles avec mes potes, aller au ciné, organiser des quizz entre amis, je passe beaucoup de temps à la boutique, je vis juste au-dessus en même temps donc ça aide puis je n'ai généralement pas mieux à faire vu que je n'aime pas les fêtes où l'alcool coule à flot et où on te brise les tympans avec de la musique de goût questionnable. On me dit toujours que je suis atteint du syndrome de Peter Pan mais je ne suis pas immature, j'ai simplement fait de ma passion mon métier mais je suis un adulte fonctionnel quand même, c'est juste que j'ai fais un choix pour moi et que même si je sais qu'il faut faire des compromis quand on est en couple, je n'ai pas envie de finir par en avoir marre de prétendre être quelqu'un que je ne suis pas. Je suis un geek et je le resterais toujours. Voilà, maintenant tu peux prendre tes jambes à ton cou. » dit-il en souriant mais au moins il avait été totalement honnête avec elle sur ce qu'était son univers.
Après que Seymour ait suggéré une première fois qu’aller dans une grotte serait une sortie sympa à faire, il réitéra un sous-entendu en suggérant à Madeline qu’il serait tout à fait prêt à venir lui tenir compagnie lors d’une de ses soirées séries + pâtes. S’il continuait, elle finirait pas se dire qu’il avait vraiment envie de la revoir et de son côté elle commençait sérieusement à y songer. Elle fut agréablement surprise quand il plaisanta en disant qu’il devrait faire attention à la concurrence. « Oh non il n’y a pas de concurrence. Juste des hommes comme le marié, le témoin, le père de la marié qui ont toujours besoin d’aide avant d’entrée dans l’arène pour effectuer ce qu’on attend d’eux. » Madeline répondit également sur le ton de la plaisanterie même si au fond c’était vrai. Lors d’un mariage elle devait toujours veiller à ce que les hommes soient bien entourés afin qu’ils ne commettent pas de bêtises ou ne s’égarent en chemin. Lorsque Seymour lui fit remarquer un peu plus tard qu’au fond même si cela n’était pas toujours facile d’aller de pays en pays l’essentiel était d’avoir son noyau familial, Maddie réalisa qu’il avait bien raison. Finalement sa famille avait toujours été son foyer, son port d’attache et donc qu’en Asie elle avait été une ado colérique et chiante… Comme quoi parfois avoir un point de vue extérieur pouvait éclairer une situation différemment. Madeline sourit à l’invitation à peine voilée qu’il lui avait faite de découvrir la Nouvelle-Zélande. Il semblait aimer son pays natal avec une infinie fierté. A sa place elle aussi aurait été fière de venir d’un pays si incroyablement mystérieux et mythique. La jeune femme laissa sa réflexion prendre le pas sur la conversation avant de bifurquer sur leurs animaux de compagnie respectif. Madeline essayait de s’imaginer Data, Sailor, Lula et Shiryù tous les quatre ensemble et sa vision était à la fois celle d’une tornade et d’un océan de calins et de jeux. Elle adorait les animaux depuis son enfance. « Je ne serais pas contre de gros câlins de Data, cela me manque que personne ne vienne plus fêter mon arrivée quand je viens chez mes parents. » avança-t-elle nostalgique. « Et tu serais vraiment prêt à me confier Data pour me faire courir ? Tu n’as pas peur que je ne te le ramène pas. » lança-t-elle avec un air de conspiration. La conversation roula sur d’autres sujets comme ses frères et en particulier sur le mariage de Matthew. Il avoua que parfois être enfant unique aurait été une bénédiction. « Oui être seule parfois cela aurait été plus simple mais en même temps j’adore mes frères et sans eux, même s’ils sont parfois casses-pieds. » Ensuite Maddie s’amusa de sa réponse suite au champagne qui venait de leur être offert. « Toi tu as déjà compris comment fonctionne les Doyles, faire profile bas et accepter de bonne grâce les cadeaux. » son rire cristallin raisonna dans la salle alors qu’elle se moquait gentiment de lui. Puis la conversation bifurqua sur le mariage de son frère et les révélations qu’elle lui dit sur leur demande surprenante. Seymour révéla qu’il aurait bien aimé voir sa tête et à dire vrai elle le comprenait. « Imagine-toi, un personnage de Manga dont les yeux seraient ouverts comme des soucoupes croisé avec un personnage de tex avery ou de looney toons et là je pense que tu pourras imaginer ma tête. » Puis elle poursuivi en parlant de son stress, de l’organisation et de plaisanter en disant qu’elle imaginait bien Seymour ayant des demandes farfelues. Ce fut alors qu’il s’insurgea contre ses propos et lui expliqua ce qu’il souhaiterait s’il venait à se marier. « Tu veux le grand jeu ?! Très bien je prends bonne note de tout ça. Je dois dire que moi aussi je souhaite un mariage traditionnel bien qu’un peu de fantaisie dans le thème et pourquoi pas dans les tenues me plairait bien. » avoua-t-elle avec les yeux brillants d’envie. C’était amusant de voir que de plus en plus d’hommes aimaient les mariages et souhaitaient s’impliquer dans l’organisation et tous les choix. C’était réconfortant. Ils parlaient à bâtons rompues et la conversation bifurqua à nouveau lorsque Madeline lui demanda de parler de lui, de se dévoiler un peu plus. Comme elle l’avait fait précédemment, il lui expliqua qu’il pourrait en avoir pour un certain temps. Il avait dit cela avec humour et c’est l’une des choses qu’elle appréciait le plus depuis le début de leur soirée. « Mon premier rendez-vous de demain est à 10h30 donc je peux t’écouter jusqu’au bout de la nuit. Allez vas-y lance-toi. » l’encouragea-t-elle avec un sourire enjouée. Madeline écouta Seymour avec beaucoup d’intérêt. Même si plusieurs fois elle aurait aimé l’interrompre pour en savoir plus, elle s’en empêcha. Il se montrait si enthousiaste, si absorbé par tous les détails qu’il lui révélait, que Maddie n’eut pas le cœur d’intervenir dans son récit. Et lorsqu’à la fin Seymour fit un trait d’humour en lui disant qu’elle pouvait prendre ses jambes à son cou maintenant qu’elle en savait plus sur lui, Maddie eut envie de lui faire une petite blague. Sans tambours ni trompettes, la jeune femme se leva et pris sa pochette sous le regard médusé du beau brun. « Ne t’inquiète pas Seymour, tu ne vas pas me faire fuir. » l’informa-t-elle avec un sourire charmeur. « Je dois simplement aller me rafraîchir aux toilettes des dames » s’amusa-t-elle en lui faisant un clin d’œil. « Si les desserts arrivent, commence sans moi » dit-elle en lui touchant l’épaule quand elle passa à côté de lui pour se diriger au fond du restaurant. Madeline ne passa pas sa vie aux toilettes. Elle vérifia une dernière fois son maquillage histoire d’être à son avantage puis sortie. Alors qu’elle passait devant les cuisines pour rejoindre leur table, elle sentit quelqu’un attraper sa main et retrouva contre le torse d’un homme. Elle allait protester quand elle reconnut un rire familier. « Alors Petite Mad, on amène un garçon ici sans prévenir son grand frère ? » La jeune femme repoussa son frère Henry avec une mour revêche. « Carlie ne pouvait pas tenir sa langue j’imagine ! » Henry observa sa sœur quelques instants « Ne soit pas aussi renfrognée Madeline. Tout le personnel ne parle que de vous et de votre complicité. J’ai le droit à un rapport dès que l’un d’eux passe la porte de la cuisine. » Maddie ouvrit des yeux grands comme des soucoupes. « A ce point là ?! Ce n’est pas la première fois que je viens ici pourtant ! En quoi c’est différent ce soir ? » Le chef émit un rire sonore « Parce que ce soir c’est la première fois que ton rendez-vous dure aussi longtemps. Et surtout tu n’as à aucun moment prononcer le code pour que Carlie ou moi venions te débarrasser d’un prétendant gênant. » Madeline rougit à ce détail et répondit « Oui… et bien… Ce soir je n’ai besoin de personne. Considère que nous sommes deux adultes qui passent un très bonne soirée dans ton restaurant. » Henry observa sa sœur sous un angle différent. Il remarqua ses joues légèrement rosies, l’éclat de son regard et surtout les coups d’œil qu’elle jetait à ce garçon. Sa jeune sœur semblait sérieuse et heureuse. « D’accord ma chérie mais je viendrais quand même vous saluer comme tous mes clients » Madeline déposa un bisou sur la joue de son grand frère « Je n’en attends pas moins de toi. Je vais te laisser avant que Seymour ne pense que je me réfugie auprès de mon grand-frère. » Henry jeta un coup d’œil à ce Seymour qui convoitait sa sœur. « Aucune chance ma puce, il veille sur toi, il a observé toute la scène ». La jeune femme à la chevelure blond vénitien échangea un regard complice avec son frère avant de rejoindre le jeune homme qui l’intriguait et lui plaisait de plus en plus. « Je suis désolée pour l’attente Seymour. Je.. j’ai été coincée par Henry. » informa-t-elle le jeune homme en reprenant sa place auprès de lui. En apercevant les desserts intacts dans les assiettes, elle comprit qu’en plus d’avoir de la conversation, il avait vraiment du savoir-vivre. Leur éducation avait visiblement été la même, c’était réconfortant de savoir qu’il existait des hommes qui ne se comportent pas comme des hommes de Cro-Magnon. « Tu n’as pas touché à ton dessert ? Tu m’as attendu ? C’est vraiment adorable de ta part. Et si nous y goutions à présent » En même temps ils plongèrent leurs cuillères dans la merveille aux trois chocolats. Avec délectation Madeline sentit les nuances de chocolat fondre sur sa langue. « Un délice ! » dit-elle en reposant sa cuillère et en accrochant son regard à celui verdoyant de Seymour. « Pour en revenir à ce que tu me disais avant mon départ. Pour les soirées jeu de rôle avec tes amis comme je n’y connais rien, tu peux être sûr que je ne viendrais pas vous embêter. Par contre je suis une compétitrice féroce sur la console quand il s’agit de jouer à Mario Kart, Just Dance ou Street Fighter. » lui révéla-t-elle avec humour « Grandir avec des frères ça vous donne le goût de la compétition et des jeux vidéos ! » Madeline sentit le champagne lui monter à la tête et le feu lui monter aux joues mais elle continua sa diatribe. « Au fait tu m’as intrigué avec tes quizz ! Je serais très intéressée de participer à l’une de tes soirées . » un sourire franc et chaleureux passa sur son visage. « Je suis une accro des Blind test musicaux ! Et je suis une fana des jeux de sociétés en tout genre. » lui confia-t-elle avec humour. « A la maison on a une tradition, on fait des tournois de jeux de société. Chacun choisit un jeu et à la fin celui qui en a remporté le plus décide de la prochaine sortie en famille sans que personne ne puisse protester. Je te passe ma peur du saut à l’élastique, mon échec lamentable à faire du jet ski et autres activités à sensations que les garçons nous ont fait faire mais j’ai eu ma revanche. » Comme Seymour lui avait tendu la perche en sous-entendant qu’un prochain rendez-vous était envisagé, Maddie ne se priva pas de lui faire comprendre qu’elle serait d’accord. « Si tu cherches quelqu’un pour aller au cinéma, je serais ravie de faire ton +1. J’ai un abonnement à l’année. » Avec gourmandise la jeune femme prit l’assiette où se trouvait le brownie. Avec dextérité elle coupa ce dernier en deux parts puis coupa un petit morceau avec sa cuillère avant de pousser l’assiette vers Seymour. « Donc si je résume bien ce que tu essayes de me faire comprendre. Tu es un geek qui s’assume, qui aime qui il est et ce qu’il fait. Sache que je ne peux qu’admirer le fait que tu n’ais pas envie de changer ou de compromettre ta personnalité ou tes goûts pour faire plaisir à quelqu’un. C’est tellement important de pouvoir trouver sa place dans ce monde de fou. » finit-elle par révéler pensivement. Madeline ne savait pas si elle devait ou non parler de Liam. Elle ne voulait pas que Seymour pense qu’elle n’était pas passée à autre chose. Pourtant, comme elle avait compris que le mensonge et les faux-semblants n’étaient pas à son goût et c’est le cœur serré qu’elle lui avoua qu’elle avait déjà été fiancée. « Mon ex-fiancé voulait faire de moi une femme au foyer. Si je l’avais écouté j’aurais dû vendre mon affaire, arrêter de voir tous mes amis, tomber enceinte pour lui faire une équipe de basket. » résuma-t-elle car elle n’avait pas très envie de parler de Liam et surtout pas avec un homme qui était potentiellement intéressée par elle. « Ce qui me gênait, ce n’était pas du tout l’idée d’avoir un enfant. Issue d’une famille nombreuse je ne me vois pas sans enfants mais je ne me vois pas du tout en desesperate housewives ! J’adore mon boulot et je pense que l’on peut concilier les deux en faisant quelques sacrifices. » Maddie prit un peu de son dessert pour se mettre un peu de baume au cœur.
Ah mais aucun doute à avoir là-dessus, pour lui clairement, il espérait la revoir une autre fois et il tentait de le lui faire comprendre sans pour autant se montrer trop insistant ou entreprenant car il ne voulait pas non plus qu'elle se fasse une mauvaise idée de lui pour ça, qu'elle le pense trop sûr de lui alors que c'était tout le contraire et ce, même si leur soirée se passait merveilleusement bien jusqu'à présent. « Ah ça je veux bien te croire, mon frère était en roue libre ce jour là et venant de lui, habituellement monsieur 'j'ai tout sous-contrôle', je n'ose imaginer ce que ça doit être de devoir en gérer plus d'un comme ça. » rétorqua-t-il à sa réponse avant d'ajouter « Et au moins comme ça pas besoin pour moi de sortir les muscles pour faire fuir la concurrence. » Il s'enfonçait tout seul avec sa vanne, il s'en rendait bien compte mais que voulez-vous, il était comme ça, depuis toujours il avait la répartie facile. Ses profs au lycée avaient vite compris que de le coller ou d'essayer de l'empêcher de parler ne servait à rien et c'est bien comme ça qu'il s'était mis son prof d'histoire dans la poche, ce dernier aimant voir que l'un de ses élèves avait autant d'esprit plutôt que l'apathie générale de ses camarades durant ses cours. En tout cas, concernant les nombreux voyages de la demoiselle au cours de sa vie, forcément, lui avait cet œil extérieur pour analyser la chose et oui clairement, puisqu'elle semblait aimer voyager quand même, il se faisait l'ambassadeur de sa contrée natale car il y avait de quoi en être fier. Il ne tarirait jamais d'éloges pour ce pays qui avait tant de somptueux paysages à découvrir, aussi bien plages que montagnes, lacs qu'étendues rocheuses mais verdoyantes, sans compter évidemment la culture maori mais aussi les petites poches de non-natifs qui faisait la diversité et la richesse du peuple néo-zélandais au même titre que le panorama.
De fil en aiguille, ils en étaient arrivés à parler de leurs animaux et Seymour mettait en garde la jeune femme au sujet de sa grosse boule de poils parce que si un jour elle venait lui rendre visite, monsieur serait du genre ventouse, à demander des câlins et de l'attention de sa part et il sourit lorsque Madeline confia que ça ne la dérangeait pas tant que ça, heureuse de pouvoir à nouveau savoir ce que ça faisait d'avoir quelqu'un qui se montrait aussi content de la voir rentrer. « Oh je m'en fais pas pour ça, il a déjà pris la poudre d'escampette deux ou trois fois quand un client sortait, il est revenu devant la porte à chaque fois. Mais ne dit pas que je ne t'aurais pas prévenue, c'est vraiment une pile quand il se met à courir. » tentait-il donc de l'avertir si d'aventure elle se retrouvait en effet à le sortir au parc pour aller courir avec lui. Enchaînant par la suite avec les préparatifs du mariage de son frère dont elle s'occupait et après avoir appris ce que les mariés lui avaient demandé de faire, se moquant de la tête qu'elle fit face à cette dernière, il avoua que oui, il aurait aimé voir la tête en question et que c'était dans de tels moments qu'on aimerait parfois être enfant unique. « Je vois déjà mieux la tête en effet et moi c'est pareil, y a des jours j'aurais préféré ne pas avoir à supporter les deux autres mais qui aime bien châtie bien autant dire qu'on s'aime très fort chez nous. » plaisanta-t-il tout en esquissant un léger sourire alors qu'ils trinquaient à leur soirée, coupes de champagnes gracieusement offertes par la maison pour leur rendez-vus. « Je suis grand, l'info mets du temps à remonter mais ça tourne là-dedans. » répliqua-t-il en tapotant sa tempe de l'index, usant une fois de plus d'auto-dérision.
Mais face à ce qu'avança la jeune femme sur son compte, il se vit dans l'obligation de la contredire en lui disant que même s'il était un geek, pour son grand jour (si celui-ci arrivait un jour évidemment), il voudrait faire en sorte que ce dernier soit le plus traditionnel possible concernant la cérémonie en elle-même. Bouquet de fleur pour la mariée, échange de vœux les yeux dans les yeux, et les bons clichés véhiculés dans tout bon épisode de série z qui passait l'après-midi sur les diverses chaînes de télé. Oui, de ce côté là, il était vieux jeu, il n'avait pas peur de le dire et la fantaisie pourrait bien apparaître pour le repas, avec un thème pour la décoration par exemple. « Avec la petite porteuse d'alliances dans une robe blanche, fleurs dans les cheveux et tout le reste, ouep. » confirma-t-il avec un hochement de la tête qui prouvait bien sa détermination à s'en tenir à une telle chose lorsque le moment viendrait enfin. Après avoir parlé d'elle, la jeune femme estima qu'il était temps que ça soit lui qui prenne le monopole pour lui en apprendre plus sur sa personne, ses occupations, ce qui forcément lui arracha une nouvelle plaisanterie quant au temps dont elle disposait devant elle pour qu'il réponde. Esquissant un sourire amusé à la réponse qu'elle lui offrit, il se lança donc, parlant de ce qu'il aimait faire, de quoi était plus ou moins fait son quotidien et surtout du fait qu'il tenait à son identité de geek, vu qu'il ne saurait pas prétendre être ce qu'il n'était pas, même au risque de finir ses jours tout seul. Pas de raison de lui mentir en lui faisant miroiter des choses fausses après tout. Et il avait préférait rompre plutôt que de se forcer à être un autre, ça prouvait bien qu'il assumait qui il était et ses choix. Forcément, ça pouvait rebuter la jeune femme tant de franchise, il en était parfaitement conscient et voilà pourquoi il termina sa litanie par ce trait d'humour. La voyant se lever de table, il se dit qu'elle l'avait pris au mot et ça du se voir sur son visage puisqu'elle le rassura tout de suite en disant qu'elle n'allait pas fuir mais qu'elle devait se rendre aux toilettes pour se rafraîchir un peu. Soulagé, il hocha la tête en souriant même si selon lui, elle n'en avait pas besoin, elle semblait faire partie de ces femmes qui sont belles sans trop d'artifice mais il n'était peut-être pas très objectif sur la question pour le coup, c'est vrai. Précisant que si entre temps les desserts arrivaient, il pouvait commencer sans elle, il la laissa s'éloigner tout en profitant de ce moment pour se détendre après ce léger pic de panique.
Tandis que Madeline se faisait donc alpaguer par son frère à la sortie des toilettes, Seymour lui restait seul à leur table, réfléchissant à tout ce qui venait de se passer. Il était un peu partagé à dire vrai, parce qu'il espérait réellement qu'il y aurait un prochain rendez-vous, il la trouvait vraiment charmante et en plus, cerise sur le gâteau pour lui (et pas des moindres), elle aussi semblait avoir au moins un goût certains pour ses principaux centres d'intérêts. Ce qui le faisait forcément se demander si c'était trop beau pour être vrai. Il faut le comprendre, il avait déjà fréquenté des femmes disant aimer les films, les jeux et ne pas avoir de problème avec son boulot, mais ça s'était toujours plus ou moins avéré être un mensonge donc il ne voulait pas se faire des films (chose qu'avec son imagination et son côté romantique refoulé, il faisait naturellement) pour s’apercevoir qu'une fois de plus, son happy ending n'était rien de plus qu'un mirage. Et en un sens, heureusement qu'il était ainsi dans ses pensées, car il ne calculait pas les regards qui se concentraient sur lui depuis que la jeune femme s'était absentée et là à coup sûr, il aurait piqué un fard. Sortant de ses pensées après quelques secondes, se convaincant qu'il n'avait pas de raison de s'en faire vu que tout ce passait bien pour le moment, il aperçu la silhouette du frère près de celle de sa sœur et se demandait ce qu'ils pouvaient bien se dire, persuadé sans prétention qu'il devait être le sujet de leur conversation. A sa place, lui aussi voudrait s'assurer que la personne avec laquelle sa sœur pouvait potentiellement sortir ne soit pas un idiot fini qui se comporte mal avec elle mais ça lui remettait un petit coup de pression mine de rien.
Libérée de son petit conciliabule fraternel, la jeune femme revenait vers lui et s'excusa pour le temps d'attente mais il ne lui en tenait pas rigueur. « Oui j'ai cru voir ça, pas trop rude l'interrogatoire? » demanda-t-il en esquissant un sourire amusé, tandis qu'elle reprenait place face à lui. « Ma maman a élevé un bon garçon, que veux-tu. » dit-il feignant un élan de vanité qui n'en était évidemment pas un. Acquiesçant à sa proposition, il goûta lui aussi à cette fameuse merveille et il devait admettre que le dessert méritait vraiment une telle appellation. Grognant de gourmandise alors que le goût de chocolat se répandait sur ses papilles, il hocha la tête à nouveau pour montrer son accord, terminant de manger sa bouchée avec délice. Revenant à ce qu'il avait confié avant qu'elle ne quitte la table, Madeline lui confia donc qu'elle était du genre à ne pas se laisser faire durant une partie de console, indiquant que de grandir avec 3 frères donnait ce genre de résultat et ça il ne le savait que trop bien. « Pas besoin de me le dire, ma sœur est pareille. » dit-il en riant doucement. « Si jamais tu veux découvrir ce que c'est, on en organise à la boutique, justement pour faire découvrir ce que c'est à ce qui ne connaissent pas tout en permettant aussi à ceux qui sont rodés d'avoir un endroit où jouer. » expliqua-t-il alors avant de sourire en l'entendant dire qu'elle ne serait pas contre l'idée de venir prendre part à l'un des quizzs tout en admettant aussi être fana de blind test musicaux et des jeux de société en général. « Tu es cordialement invitée pour les deux. » déclara-t-il en lui souriant, ravie de l'entendre même se proposer de lui tenir compagnie la prochaine fois qu'il se rendrait au cinéma si l'envie lui prenait. « J'en prends bonne note. » Oh ça oui, ça n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd, vous vous en doutez bien.
Ils semblaient bien avoir eu, dans l'ensemble, une vie de famille très similaire, ce qui était une bonne chose au demeurant, bien entendu. Elle ne s'étonnerait donc pas de sa proximité avec sa cadette ou des habituelles chamailleries et petites piques lancées entre frères. Bon sang, rien que de savoir que ses frères allaient le chambrer en apprenant pour ce rendez-vous, Seymour envisageait presque déjà de bloquer leur numéros sur son portable pour les jours qui venaient, les connaissant. Goûtant à son tour au brownie tandis que la jeune femme reprenait la parole pour résumer ce qu'il avait précédemment énoncé, il hocha la tête, savourant le bout de dessert avant de reprendre la parole lui aussi un court instant. « Ouais bah va dire sa à mes parents et les autres, pour eux je fais juste le difficile. Toi au moins tu comprends. » Et c'était bon de voir qu'enfin quelqu'un comprenait aussi pourquoi il avait fait le choix de rester lui-même jusqu'au bout. Il ne fut pas surpris de l'entendre évoquer alors son ex, Sage lui avait parlé de lui brièvement (juste assez pour qu'il comprenne que c'était un gros con machiste quoi), et de constater à quel point il avait pu l'être avec elle ne faisait que le rendre triste qu'elle ait eut à supporter ça. « Ma mère a toujours dit que le secret d'un mariage qui tient c'est l'équilibre et l'art d'être à deux pour certaines choses tout en pouvant garder sa liberté pour d'autres et je suis bien d'accord avec elle là-dessus. Je sais que d'être en couple ça implique bien des choses mais il ne faut pas penser pour autant que tout doit toujours être fait à deux. Conserver un peu de liberté pour pouvoir prendre du temps pour soi sans que ça ne dénigre la relation c'est important. Puis parfois c'est même ce qu'il y a de mieux parce qu'en revenant on savoure aussi plus la présence de l'autre. Encore plus quand il faut aussi partager son temps avec des minis monstres. » conclu-t-il pour lui répondre. « En tout cas, si hypothétiquement bien entendu » reprit-il tout en prenant sa flûte de champagne en main, « on en arrivait à ce stade là, tu peux être rassurée, je ne te demanderais pas d'en faire autant, parce que je ne renoncerais pas non plus à la boutique. » termina-t-il alors que le verre touchait ses lèvres, lui offrant la bonne diversion pour faire passer l'énormité qu'il venait de lui sortir. Oui, il avait osé dire ça, parler mariage au premier rendez-vous. Du Seymour tout craché.
lumos maxima
Dernière édition par Seymour Cavanaugh le Jeu 20 Sep 2018 - 11:14, édité 1 fois
La complicité de la famille Cavanaugh que Seymour lui décrivit lui rappela ce qu’elle avait vécu auprès des siens. C’était rassurant dans ce monde, fait de faux semblants, de séparations à tout va, de volonté de conquête permanente, d’avoir des repères, des modèles qui pouvaient vous aider. La famille était une des valeurs les plus importante pour Madeline et elle ferait toujours en sorte que cette dernière au centre des préoccupations de sa vie future. « Vous aussi vous êtes comme chien et chat ? Et pourtant pour rien au monde je ne souhaiterais qu’il arrive malheur à mes frères. Ils me sont très chers. » Comme la conversation était passé sur le mariage, ils en étaient venus à[/color] parler de leurs attentes respectives en la matière. C’était amusant de voir à quel point Seymour y avait réfléchi et elle fut attendrie à l’évocation d’une petite demoiselle d’honneur de blanc vêtue, coiffure fleurie et tutti quanti ! «[color=burlywood] Oh mais je ne suis pas en reste. Je veux ma soirée d’enterrement de vie de jeune fille, les robes de demoiselles d’honneurs affreuses à faire porter aux copines, le discours embarrassant des témoins, la danse avec le père de la mariée, la pièce montée, la danse et bien entendue la lune de miel » évoqua-t-elle avec un sourire entendue et mutin. Peu après ce fut au tour de Seymour de se raconter. Chaque mot, chaque phrase évoquait des souvenirs de Madeline avec ses frères. Pas de doutes qu’ils s’entendraient bien avec Seymour puisqu’ils avaient beaucoup de points communs. La tête pleine de souvenirs elle avait fait sa petite blague au jeune libraire avant de se retrouver coincée par son frère Henry. Fort heureusement, Seymour n’en prit pas ombrages et c’est même avec humour et sollicitude qu’il l’accueillit. « Tout va bien, ne t’inquiète pas. Henry m’a juste fait savoir que nous étions sous microscope et que j’avais manqué à mon devoir de petite sœur en ne le prévenant pas de ma venue. » Avec un plaisir non dissimulé ils goutèrent de concert à la merveille et elle portait bien son nom. Chacun émit des petits soupirs de plaisirs. Carlie avait vraiment fait des merveilles. Par la suite Madeline avait embrayé sur tous les loisirs dont Seymour avait fait l’évocation plus tôt dans la conversation. « Ta petite sœur doit être une fille bien alors ! » s’écria-t-elle en riant « Et oui, Monsieur Cavanaugh, solidarité féminine ! » Quand Seymour en était venu à évoquer les jeux qu’il faisait avec ces amis, le jeu de rôle semblait être un point clé. Madeline savait de quoi il retournait mais jusqu’à présent elle n’avait jamais vu l’intérêt de creuser la question puisque sortir avec un Geek lui paraissait être à mille lieue de son champ des possibles. « Crois-tu vraiment que tes amis verraient d’un bon œil la venue d’une de tes conquêtes à leur soirée ? Comme tu me l’as déjà dit, parfois il vaut mieux avoir un peu de temps sans l’autre. Par contre en ce qui concerne les Blind test et les jeux de sociétés, je dis oui ! J’aime bien me mesurer aux autres pour le fun. » L’esprit de compétition était ancré dans l’ADN des Doyles et Maddie ne faisait pas exception en la matière. C’était une saine émulation et leurs parents avaient toujours encouragé leurs enfants à montrer leurs compétences sans toutefois outrepasser les préceptes de la bienséance, de la droiture et du fair play. Alors que Madeline évoquait son amour du cinéma, Seymour lui indiqua que la chose n’était pas tombée dans l’oreille d’un sourd et pour elle non plus cette remarque ne resterait pas vaine. « Attention je vais te prendre au mot Seymour. Et comme je suis plutôt bon public je vais voir un peu de tout sachant que j’ai quand même une nette préférence pour les films historiques, les histoires d’amour tourmentées, les films fantastiques et la science-fiction. » Avoua-t-elle pour finir comme un secret. « Ma mère m’a donné le goût des histoires, de l’imaginaire. Et donc je ne suis pas vraiment une adepte des films qui parlent du quotidien, de la société. » révéla-t-elle sans aucune forme de procès. Se moquait-il d’elle en lui disant qu’elle était vraiment la seule à comprendre ce qu’il ressentait, ce qu’il affrontait lorsque les siens le pressait de sortir avec quelqu’un même si cette personne ne lui convenait pas. Elle ne pouvait pas le laisser penser qu’il était seul à sentir la pression de sa famille. « Mes parents, et mes frères non plus, n’ont pas compris qu’il vallait mieux être soi et être aimer pour cela. Depuis ma rupture ils prennent un malin plaisir à jouer les entremetteurs. Quitte à ce que cela soit parfois humiliant. J’espère pour toi et moi qu’ils finiront par nous accepter comme nous sommes. » Parler de Liam à celui qui à l’instant présent commençait vraiment à lui mettre des papillons dans l’estomac avait été une épreuve car elle n’avait pas envie de se rappeler cet homme affreux au beau milieu de cette charmante soirée. « Ta maman est une femme pleine de sagesse. Je vais précieusement garder son secret. On ne sait jamais, cela pourrait m’être utile dans un avenir proche. » Bafouilla-t-elle en prenant conscience qu’elle était un peu allée au-delà de ses pensées personnelles. Quand et comment l’évocation de leur hypothétique mariage avait traversait l’esprit de Seymour mais à présent il parlait d’eux et de ce que serait la façon dont fonctionnerait le leur. « Et bien Seymour, je… C’est une bonne nouvelle, au moins toi comme moi nous avons ce point en commun. Nous envisageons le mariage comme un engagement où nous pourrons concilier nos vies personnelles et professionnelles. » Madeline espéra n’avoir pas douché l’homme qui était en face d’elle avec sa réponse un peu trop formelle. La jeune femme ne voulait pas paraître trop présomptueuse alors qu’elle avait déjà elle-même une idée précise de son avenir et de ce qu’elle voulait. Maddie n’avait pas eu peur des propos de Seymour, simplement elle était surprise qu’il puisse envisager au premier rendez-vous l’hypothèse de ce que pourrait être leur mariage. Jamais elle n’avouerait qu’elle aussi en le voyant elle avait fait des plans sur la comète se demandant s’il embrassait bien, si elle aimerait être dans ses bras, si elle aimerait se réveiller à ses côtés, si leurs enfants seraient beaux. Tout cela elle l’avait pensé mais elle ne l’avouerait jamais de peur de passer pour une maniaque du contrôle avec une check-liste sur ce que devait être ou non le futur homme de sa vie. Afin de couper court, elle prit une gorgée de champagne comme si elle avait besoin de s’étourdir. James apparut près de leur table pour s’enquérir si tout s’était bien passé et s’ils avaient besoin de quelque chose. « Oh… Je prendrais bien un café allongé et toi Seymour ? » Le serveur écouta la réponse de son compagnon de table et repartit ensuite préparer la commande. Autour d’eux le restaurant se vidait peu à peu de ses clients, l’atmosphère avait changé. Les bruits étaient plus feutrés, l’ambiance plus calme, moins solennelle. La commande fut apportée accompagnée de petits douceurs : chocolats, petites meringues, caramels au beurre salé ect… La jeune femme observait un silence depuis quelques minutes maintenant comme plongée dans ses pensées. Elle ne voulait pas laisser ce moment gênant prendre le pas sur un rendez-vous qui jusque là l’avait plus que comblée. « Seymour, tu as prévu quelque chose après notre rendez-vous ? » Madeline était partagée entre la curiosité et l’attente. Elle s’était montrée entreprenante dans sa demande et ne voulait pas non plus que Seymour se fasse des idées simplement elle avait envie de prolonger ce rendez-vous. « Je… Aurais-tu envie de faire une promenade sur la plage ? »s’expliqua-t-elle avec franchise. Madeline espérait vraiment que Seymour dirait oui. Elle se sentait bien, elle se sentait plus libre avec qu’elle ne l’avait pas ressentie depuis bien longtemps. C’était étrange comme certaines personnes pouvaient avoir une telle influence sur d’autres de part leur simple présence. A peine venait-t-elle de faire cette proposition que son frère Henry et son épouse Carlie s’approchèrent de leur table sous l’œil inquiet de la jeune Doyle. « Bonsoir, Henry Doyle et mon épouse Carlie. Nous sommes ravis de vous accueillir chez nous. Nous avons beaucoup entendu parlé de vous ce soir. Enfin pas par Madeline. N’est-ce pas soeurette ? » Henry avait tendu la main vers Seymour pour le saluer tout s’adressant à lui. Henry jaugea la conquête de sa sœur avec un œil inquisiteur. Les frères Doyle n’avaient pas leur pareil pour intimider les prétendants de leur petite sœur. Madeline restait interdite comme si plus aucun son ne parvenait à franchir ses lèvres. Heureusement Carlie mit fin à leurs échanges. « Dites-moi Seymour, Avez-vous apprécié votre repas ? Et le dessert ? Dites-moi » Carlie était une perle, elle aimait tellement son métier et voulait que tout le monde apprécie ses desserts. La réponse de Seymour sembla lui convenir car elle passa doucement sa main sur les épaules de son époux en geste d’apaisement. « Madeline, tu aurais pu nous présenter Seymour plus tôt quand même. C’est dommage que nous ne le rencontrions que ce soir. Je pensais quand que tu aurais à cœur de présenter ta famille et de nous en apprendre un peu plus sur ton amoureux.» toussota-t-il en remettant en place une de ses longues mèches brunes. Les joues de Maddie se mirent à rougir autant de colère que d’humiliation.« Cela aurait été difficile de faire cela avant. Seymour et moi nous ne nous connaissions que de loin et par l’intermédiaire d’amis communs. Ce soir c’est notre premier rendez-vous » rétorqua avec humeur la jeune wedding-planneur. Maddie était à la fois agacée par la réflexion de son frère et aussi très déterminée à le réduire au silence. « Ah.. Et bien… ma foi… J’espère que vous avez passé un bon premier rendez-vous. » s’écria-t-il l’air penaud. « Je… je dois aller voir d’autres clients. Si vous voulez bien m’excuser. Ravi de vous avoir rencontré Seymour» dit-il à l’attention de du jeune homme. « Mad, on se voit dimanche pour le brunch familiale. » acheva-t-il en regardant sa petite sœur avec de l’émotion dans la voix. « Oui bien sûr. Et dit à ma petite nièce que je l’emmène pour sa première leçon de surf dimanche après-midi. » Henry laissa les jeunes gens et se dirigea vers une autre table. « Je suis désolée pour Henry… Dès que l’on touche à Madeline il est aussi protecteur que s’il s’agissait de notre propre fille. Surtout ne vous formalisez pas Seymour. Au fond il a du mal à voir que Maddie vient d’avoir 35ans. » Carlie termina en souriant au jeune homme puis embrassa sa belle-sœur sur la tempe avant de rejoindre son chef d’époux. Après cette scène un peu surréaliste, la jeune blonde releva la tête vers son prétendant. « Au moins il ne t’a pas foutu son poing sur la figure… Je suis tellement désolée pour tout ça. » Madeline esquissa un pauvre sourire, frotta son front puis passa ses mains sur son visage comme pour effacer de sa mémoire ce qu’il venait de se passer. « Je comprendrais très bien… Que tu ne veuilles plus me revoir après ça… c’est tellement humiliant… » Jouant nerveusement avec sa serviette de table, Maddie avait du mal à regarder en face celui qui l’accompagnait. Comme quoi le rendez-vous qui n’avait fait que s’améliorer jusque là, était en train de se finir non pas en apothéose mais en catastrophe…
Ah ça non, pour rien au monde Seymour ne changerait sa famille, aussi chiants aient pu être ses frères (et toujours l'être parfois), c'était ses frères et s'il n'était pas un homme violent et qui prônait la discussion pour régler les problèmes plutôt que l'usage des poings, s'en prendre à l'un des siens pouvait en faire un autre homme. Ça clairement, la famille c'était sacré pour lui et c'est ce noyau là qui avait fait de lui l'homme qu'il était à présent, que ça soit ses parents qui lui ont donné leurs valeurs ou les bêtises faites avec Cameron et Lee. « Moi non plus, pour rien au monde. Mais autant dire que les repas de famille sont toujours bien animés quoi. » admit-il en souriant, se doutant qu'il devait en être dans celle de la jeune wedding-planner. Évoquant justement le fait qu'elle soit celle s'occupant du mariage de son frère et de son compagnon, ils en étaient arrivés à discuter de leurs visions respectives du grand moment et Seymour dévoila qu'il était très enclin à le faire 'à l'ancienne', façon de dire, respectant tout le cérémonial sans toute fois refuser une touche d'excentricité pour quand même incorporer une touche de son côté geek dans la réception. « Évidemment, c'est la base tout ça voyons. Au moins de mon côté pas de quoi être jalouse, l'enterrement de vie de garçon sera sûrement un bon week-end de jeux vidéos ou de jeux tout court. » lança-t-il en riant légèrement même si selon toute vraisemblance, connaissant ses meilleurs amis, ça serait vraiment une bonne partie de ce qu'ils prévoiraient pour lui. En tout cas, il était quelque part ravi d'apprendre qu'ils partageaient cette vision similaire de comment serait leur propre mariage si un jour l'un ou l'autre devait passer devant l'autel avant de convoler en juste noce.
Les minutes s'écoulaient sans même qu'il s'en soit réellement rendu compte, il n'avait pas jeter un coup d’œil à sa montre une seule fois et il se fichait bien de l'heure qu'il pouvait être en vérité. C'était bien Einstein qui disait que c'était ça la relativité non ? Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure, asseyez vous à côté d'une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. Et bien c'était en effet ce qu'il avait l'impression de ressentir durant ce dîner en sa compagnie, il ne serait pas contre que cette soirée se prolonge indéfiniment tellement il était bon de pouvoir parler avec elle et d'apprendre à la découvrir au fil de leur conversation. Encouragé par Madeline à parler plus longuement à son sujet, il ne se fit pas prier tout en ne lui épargnant pas la réalité, arguant en terminant que si elle voulait, elle pouvait partir en courant après avoir entendu tout ça. C'était bien évidemment une façon pour lui de dédramatiser sur ce qu'il venait de dire et il eut un court instant une mini-attaque en la voyant se lever de table mais elle lui annonça qu'elle allait juste faire un détour par les toilettes. Il ignorait bien sûr qu'elle avait fait ça parce qu'il lui avait tendu involontairement une perche en disant ça juste avant. Se retournant par curiosité après un moment, il l'aperçu en compagnie de son frère et plaisanta avec elle à son retour à leur table. « Je vois, je vais continuer de me tenir à carreau alors. » concéda-t-il avant de parler de ses loisirs et du fait que sa sœur aussi était une sacrée compétitrice dans l'âme, ayant elle aussi grandie avec trois grands frères. « Géniale je dirais même. » déclara-t-il avant de rire amusé de ce que la jeune femme dit ensuite. Si elle savait comment Tel avait réagit en apprenant qu'il avait rencard ce soir, elle n'aurait peut-être pas dit ça mais bon, autant laisser ça de côté pour le moment.
Oui, les jeux, y compris de rôles avaient une place prépondérante dans sa vie et celles de ses proches. Ils avaient grandis avec tout ça et l'âge ne les avaient pas empêcher de continuer à jouer assez régulièrement. Il avait donc proposer à la jeune femme de venir voir ce que c'était réellement si l'envie lui en prenait et il rit à ce qu'elle répondit alors, imaginant déjà très bien la réaction de Stew et Peter si jamais elle le prenait au mot. « Stew se mettrait probablement à te draguer d'entée, avant de faire comme Sage et de faire campagne pour moi, Peter serait content mais mal à l'aise parce qu'on a rarement des filles dans les parages, en tout cas pas aussi jolie et qui sait vraiment de quoi on parle quand on discute jeux vidéos ou séries. » lui confia-t-il en réponse, acquiesçant quand elle dit plutôt préférer venir à une soirée jeux, ce qu'il comprenait tout à fait. Et puisque quant à elle, elle avait proposer de l'accompagner un de ces soirs pour sa sortie cinéma, croyez bien qu'il n'était pas contre, bien au contraire et il sourit, amusé de l'entendre lister ses préférences en matière de cinéma. « Je retiens et promis je ne ferais pas comme certains le coup de choisir le film d'horreur pour en profiter. » Oh oui, il avait déjà vu Stew faire le coup à une de ses conquêtes qui finissait dans ses bras ou ses genoux au cours du film à force d'avoir peur et cet idiot en était fier même. « Alors on doit avoir des mamans similaires aussi parce que la mienne a fait pareil, même si c'est surtout grâce à mon grand-père que j'ai été mordu par le virus à la base. » dit-il en se remémorant avec une douce nostalgie le jour où il était tombé sur le Hobbit dans la bibliothèque de son grand-père et comment il avait dévoré le livre en deux jours à peine.
Oh il ne doutait pas qu'elle aussi puisse ressentir la pression de sa famille, mais de son côté, il commençait sérieusement à un peu se lasser de devoir justifier ses choix de vie parce qu'on ne prenait pas en compte qui il était vraiment. Il n'était pas Cameron (voir même son opposé), ni Leeland et ça n'était pas parce qu'ils partageaient les mêmes gênes qu'ils devaient absolument avoir la même personnalité. « Espérons-le oui. Ça part d'un bon sentiment, je sais bien, ils veulent qu'on soit heureux nous aussi, mais sans qu'on le fasse selon nos conditions, c'est là qu'est le fond du problème je crois. » théorisa-t-il sur le sujet. Qu'elle évoque son fiancé ne le dérangeait pas, vu ce qui s'était passé avec lui, il se doutait qu'il en entendrait parler à un moment ou un autre de toute façon. Mais il constatait qu'en effet, ce que Sage avait pu lui dire à son sujet s'avérait être encore en de ça de ce qu'il pensait. Citant sa mère pour évoquer le secret d'une relation saine et durable, il ne releva même pas vraiment ce qu'elle venait de dire sur l'avenir proche parce que son propre cerveau s'apprêtait déjà à sortir une énormité de son côté. Bien joué Seymour, parler de comment il voyait son mariage avec elle dès le premier rencard, très bonne idée. S'il aurait été seul, il se serait bien filé une vaffe pour la peine. « Il semblerait bien oui, mais c'était bien entendu purement hypothétique. Je ne me permettrais pas de mettre la charrue avant les bœufs. » Pourtant iil venait juste de le faire mais il n'avait pas pu s'en empêcher. Il était comme ça notre grand enfant, vu qu'elle lui plaisait vraiment, son imagination l'emportait et il se mettait donc se projeter de cette façon, sans compter que ça faisait quelques années déjà que lui espérait qu'un tel jour arrive enfin.
A nouveau sauvé par le retour de James à leur table pour le sortir de ses pensées négatives, ce dernier demandant à nos deux jeunes gens s'ils désiraient encore prendre quelque chose. « Un simple espresso, merci. » lui répondit-il après que Madeline en ait fait autant. Ils n'eurent pas à attendre bien longtemps pour le revoir arrivé mais encore une fois, avec une attention de la part du chef puisqu'il doutait que tous les clients aient autant de petites douceurs servies avec leur café à la fin de leur repas (sinon bonjour les frais supplémentaires en cuisine). Il ne restait que deux ou trois autres tables autour d'eux à présent, faisant en effet régner une atmosphère plus intimiste entre eux. Remerciant James, il piqua l'une des meringues pour croquer dedans, geste de pure gourmandise car il était rassasié de ce délicieux repas. Puis la jolie blonde repris la parole après un moment, lui demandant s'il avait quelque chose de prévu après leur dîner. Il ne s'y était pas attendu mais c'était une bonne surprise, très bonne même car si elle en avait assez de lui, pourquoi demander à prolonger la soirée en sa compagnie ? Il pouvait se dire qu'il n'avait pas fait trop mauvais impression jusque là et c'était déjà un bon début, c'était même plus que ce à quoi il s'était attendu. Une balade sur la place serait une belle conclusion à leur soirée, c'était une excellente idée et il comptait lui faire part de son avis sur la question mais il n'en eut pas vraiment l'occasion…
Henry venait de faire irruption à leur table, accompagné bien évidemment de sa femme, comme l'en avait prévenu Madeline. Le moment tant redouté de l'affrontement et du jugement du grand frère. L'ayant déjà vécu lui-même avec la sienne, il savait donc comment tout ça fonctionnait, ce qui ne veut pas pour autant dire qu'il était plus à l'aise. « Bonsoir, enchanté. » dit-il en souriant aux deux propriétaires des lieux, les saluant avec les formes cette fois-ci. « Un régal du début à la fin, vraiment, mes compliments. En plus vous avez une carte vraiment fournie et qui donne envie de tout goûter, je reviendrais et tant pis pour la ligne. » dit-il en esquissant un sourire amusé. « Oh, et la Merveille porte vraiment bien son nom! » prit-il la peine de préciser à Carlie et à sa tête, on voyait bien que de simplement en reparler, il se régalait encore de leur dessert. Le dialogue qui se tint ensuite entre Madeline et son frère était un peu tendu, il pouvait le voir et lui-même contracta sa mâchoire sans le vouloir quand Henry utiisa le mot amoureux pour parler de lui. Pas que ça ne lui plaisait pas, mais il ne semblait pas savoir qu'en fait ce dîner était leur premier rendez-vous, la jeune femme s'empressant alors de le lui faire comprendre pour qu'il se montre moins insistant. Seymour esquissa un sourire, partagé entre l'amusement et quelque chose qui pouvait s'apparenter à de la fierté, de la voir ainsi mettre son frère à sa place au point qu'il en devienne tout penaud. Oui, il trouvait ça sexy même s'il n'allait évidemment pas le dire devant elle. « Ravi moi aussi, et merci pour ce délicieux repas. » répondit-il simplement au cuisinier quand celui-ci compris qu'il était temps de laisser sa sœur tranquille et il sourit à Carlie qui excusait le comportement de son mari dans la foulée. « Aucun soucis, je comprends parfaitement, moi aussi j'ai une petite sœur qui a grandit trop vite selon moi. » admit-il à la jeune femme en souriant, la regardant s'éloigner à son tour avant de retourner son attention sur Maddie qui s'excusait pour toute cette scène. « Ouais, un bon point pour moi déjà. Et ne le sois pas, à sa place j'aurais fait la même chose. Il veut s'assurer que sa petite sœur ne tombe pas sur un mauvais type. Je ne peux pas lui en vouloir pour ça. » répondit-il à la jeune femme en esquissant un léger sourire avant de froncer une seconde les sourcils à ce qu'elle dit alors.
A son tour de lui jouer un petit tour en se levant de table après avoir déposer sa serviette sur celle-ci, faisant un pas vers elle et lui tendant la main pour l'aider à se relever. « On se la fait cette balade alors ? Que je puisse enfin jouer les chevaliers servants en te prêtant ma veste pour pas que tu n'aie froid? » lança-t-il en souriant, la dévisageant avec un regard amusé et pourtant teinté d'une part d'impatience de pouvoir prolonger ainsi leur soirée ensemble. Lorsqu'elle glissa sa main dans la sienne, il la laissa prendre ses affaires et ils prirent la direction de la sortie, non sans un dernier au revoir discret au couple de restaurateurs et comme il l'avait dit, il passa donc sur les épaules découvertes de la jeune femme sa veste pour ne pas qu'elle se refroidisse maintenant que le soleil s'était complètement couché tandis qu'ils avançaient vers la plage. Il n'avait d'ailleurs toujours pas lâché sa main depuis qu'ils étaient sortis, ça ne lui avait pas paru être la chose à faire et puis ce contact n'était pas désagréable non plus faut bien l'avouer. Après quelques mètres, approchant du bord de mer, il repris enfin la parole. « Je dois t'avouer que je ne pensais pas que la soirée se terminerait comme ça, je m'attendais à ce que tu me fasses comprendre avec diplomatie que 'merci mais non merci' et je suis content de m'être trompé. J'ai vraiment beaucoup apprécié ce premier rendez-vous, ça ne m'était plus arrivé depuis un bon moment. » confia-t-il en jetant un regarde de biais vers elle, esquissant un léger sourire juste après, précédant un rire de sa part. « Sage ne va plus tenir en place quand elle saura comment s'est passé la soirée, on va devoir l'entendre se vanter d'être une entremetteuse de choc. Je ne sais pas si je suis prêt à supporter ça. » déclara-t-il avec humour même s'il se doutait que dans le fond, il n'était pas si loin que ça de la vérité et de ce qui les attendaient une fois que leur amie saurait comment s'était passé leur rencard.
«« Je dois dire que qu’un repas sans rires, sans cris, sans débordements n’est pas un repas de famille chez les Doyle ! Les repas en silence comme j’en ai vécu en France dans certaines familles, ce n’est pas du tout ma tasse de thé. » Madeline avait réagit à sa suite pour exprimer combien les Doyle était parfois une bande de casse-pieds pendant les repas. Au moins si leur rendez-vous venait à se poursuivre, il serait prévenu de qui pouvait l’attendre chez ses parents. Puis comme la conversation s’était prolongé sur les mariages et leurs attendus à chacun, les confidences se faisaient plus personnel. Madeline était ravie de voir que le jeune homme voulait un beau mariage, par un grand mariage, mais quelque chose de beau, de simple et qui pouvait avoir quelques notes de fantaisies. Ce qui l’a surpris par-dessus tout ce sont les explications qu’il lui avait fourni sur son enterrement de vie de garçon. Pas de strip-teaseuse, pas de Vegas, pas de Hang over pour son enterrement de vie de garçon, Seymour était vraiment très différents de bien des hommes qu’elle avait croisé et bien des mariés qu’elle avait rencontré dans son métier. Cet homme l’intriguait, l’attendrissait, la faisait rire parce qu’il n’avait rien de commun avec tous les hommes qu’elle connaissait ou qu’elle avait côtoyé. « « De mon côté l’enterrement de vie de jeune fille serait plutôt un week-end de détente spa, relaxation ect. Ou alors à l’opposée une journée sous le signe de l’amusement avec déguisement, gages, jeux. Mais les gogos danseurs très peu pour moi, les muscles huilés ça ne me fait ni chaud, ni froid. » Son air presque dégoûté allait sûrement faire rire Seymour mais elle s’en fichait. Après tout autant qu’il sache que ce n’était pas nécessaire de devenir un bodybuilder pour l’impressionner. La carrure du beau brun lui plaisait, il était bien plus grand qu’elle, musclé juste comme elle appréciait et surtout il lui plaisait comme il était.
Alors qu’il en était venu à parler de ses loisirs, il lui avait expliqué qu’il faisait des jeux de rôles et qu’elle pourrait en être si le cœur lui en disait. Son invitation lui fit plaisir mais elle sentait bien qu’il s’agissait là d’un moment typiquement entre amis et encore plus lorsqu’il lui révéla que l’un de ses amis lui ferait tout de suite les yeux doux bien et que l’autre au contraire rentrerait dans sa coquille. La jeune femme rougit légèrement lorsque le jeune Cavanaugh révéla qu’aussi jolie qu’elle était son ami serait forcément mal à l’aise. C’était très flatteur. « Non, vraiment je pense que c’est l’un de tes moments privilégiés surtout si au lieu de parler jeux vous parlez plutôt de filles ou que vous vous confiez des trucs personnels. » Madeline laissa la conversation glisser sur le cinéma et leurs goûts pour l’imaginaire. Sa remarque sur leurs mamans, lui fit chaud au cœur et encore plus lorsqu’il évoqué ce grand-père qui semblait être à l’origine de son goût pour l’émerveillement de la lecture et sûrement qui lui avait donné l’envie de travailler dans ce milieu. « « Tu as de la chance d’avoir eu un grand-père présent pour partager avec toi son amour des livres. J’espère, si un jour j’ai la chance d’avoir des enfants, que mes parents auront à cœur de transmettre à leurs petits enfants l’amour des livres et bien d’autres choses encore. »
La famille était vraiment au cœur de leur vie à chacun. Vivre dans une famille nombreuse, mais surtout une famille aimante vous donnait, dans le meilleur des cas, l’envie d’avoir une famille à votre tour. Pour Madeline il y avait plus d’avantages que d’inconvénients à avoir une famille même si parfois elle s’impliquait un peu trop dans votre vie sentimentale. Pour Seymour cela semblait plus difficile à accepter. Il faut dire que les garçons avaient un peu moins tendances que les filles à demander des conseils quant à leur vie amoureuse. Maddie a toujours parlé avec sa mère et même parfois demandait des conseils sur les garçons à ses frères afin de comprendre pourquoi ces derniers venaient de Mars et elle de Vénus. Bref elle comprenait que Seymour soit un peu ennuyé que les siens s’impliquent autant dans sa vie sans prendre en compte ses propres désirs et ses propres considérations. « « Regarde Sage, elle ne fait pas partie de notre famille, enfin si elle fait partie de notre famille de cœur, et elle s’est aussi mêlée de notre vie amoureuse. Elle pense même réussir à faire mieux que nos frères et sœurs. » s’amusa-t-elle de la situation. « Cela prouve que nous comptons pour eux même si parfois on aimerait qu’ils nous aiment un peu moins pour pouvoir vivre notre vie tranquillement. ». Pourquoi et comment Seymour était passé du fait que sa mère semblait avoir trouvé une façon d’envisager le couple qui avait plu à Maddie, à lui expliquer à mots à peine voiler la façon dont il se voyait marier à elle, la pauvre n’en n’avait pas la moindre idée. Elle-même fut troublée qu’il voit déjà aussi loin cette relation naissante entre eux. Elle essaya de dire quelque chose de censée pour ne pas rougir ou montrer qu’elle était touchée par ses propos. Aussi lorsqu’il essaya de faire machine arrière en disant que tout cela était une hypothèse, qu’il ne voulait pas dire cela, Maddie ne l’en trouva que plus adorable et charmant. « « Je me doute bien » dit-elle simplement espérant de ses vœux que quelqu’un ou quelque chose les sortes de cette situation épineuse. Et comme par enchantement James apparut s’occupant de leurs assiettes presque propre signe que le repas avait été une réussite puis revint demander quelque chose leur ferait plaisir.
Lorsque leurs cafés arrivèrent, Madeline à l’image de Seymour goûta à l’une des petites attentions qui les accompagnaient. C’est un geste qui était signé Carlie à coup sûr puisqu’elle mettait toujours un point d’honneur à choyer les gens qu’elle aimait. Non pas qu’Henry était un ours mal léché, c’était un grand frère aimant, mais elle savait qu’à ce moment là il devait être véxé de ne pas connaître son prétendant. De fait lorsqu’il se présenta avec Carlie son air un peu renfrogné fut un signe qu’il ne venait pas en paix à la différence de sa belle-sœur. Madeline était sur des charbons ardents et la décontraction affichée de Seymour, peut-être bien qu’apparente, contrebalançait son attitude. Elle ne souhaitait surtout pas qu’il soit rabroué par son frère. Aussi lorsqu’il badina souriant et pleine d’humour avec son frère et sa belle-sœur révélant sa gourmandise, et le fait qu’en tant que grand-frère il ne prenait pas ombrage de l’attitude d’Henry, Madeline fut un brin décontenancé. Doucement en en souriant il lui expliqua ensuite qu’il était content de ne pas avoir reçu de coup mais qu’il comprenait totalement Henry. La jeune blonde avala plusieurs gorgées de café et grignota plusieurs carrés de chocolat de manière un peu compulsive comme pour essayer de ne pas craquer. «« Je ne lui en veux pas vraiment mais c’est quand même humiliant devant un homme à l’on s’intéresse de passer pour la petite sœur sous protection rapprochée. Comme si je n’étais pas capable de faire un choix judicieux… Bon c’est vraie que le dernier en date ne me donne pas raison » rougit-elle en continuant de triturer sa serviette. Puis elle avait révéler au jeune homme que s’il ne voulait plus la revoir elle le comprendrait. A ces mots elle sentit l’attitude du beau brun se modifier. Son regard fut plus perçant, plus dur aussi à l’image de ses sourcils qui s’étaient crispés. Madeline sentit qu’elle l’avait soit vexé, soit énervé mais en aucun cas elle venait de marquer des points. Pouvait-on envenimer encore plus une situation. Bravo Maddie !
C’est pourquoi en voyant Seymour se lever lentement, poser sa serviette, elle sentit son muscle cardiaque battre à tout rompre. Allait-il la laisser la ? Allait-t-il lui expliquer que finalement elle était certes sympathique mais que finalement ce serait le seul et l’unique rendez-vous ? Et soudain il se tourna vers elle et lui tendit la main en l’invitant à faire cette balade qu’elle lui avait proposée. Ce soir son cœur avait joué aux montagnes russes. Seymour n’avait fait qu’utiliser contre elle sa petite blague et c’était de bonne guerre. Le jeune homme parlait mais Madeline n’entendait que son souffle, ne voyait que son regard qui la dévisageait et son sourire qu’il n’adressait qu’à elle. Avec délicatesse elle posa sa main dans la sienne touchant sa peau, frissonnant à ce contact doux et agréable. Comme un flash les mots revinrent à ses oreilles «« J’en serais ravie. Et puis quelle princesse je serais si je ne laissais pas un chevalier remplir son office » lui répondit-elle en retrouvant l’entrain et le sourire qui lui avaient faits défaut quelques minutes auparavant. Leurs mains entrelacées, Maddie récupéra sa pochette et c’est ensemble sous le regard suspicieux de son frère et la bienveillance de sa belle-sœur qu’ils sortirent du restaurant non sans avoir pris soin de les saluer. Le soleil avait à présent terminé sa course pour laisser place à la nuit, à la lune et aux milliers d’étoiles qui ornaient le ciel. C’était une nuit douce qui clôturait ce rendez-vous sous les meilleurs auspices. Avec beaucoup d’égards, Seymour déposa sa veste sur les frêles épaules de la jeune blonde qui soit dit en passant apprécia beaucoup ce geste car l’air était bien plus frais qu’en arrivant dans la baie. Une fois la veste sur les épaules, leurs mains se rattachèrent l’une à l’autre comme aimantées, comme si ce geste était naturel pour eux deux, comme s’ils avaient l’habitude. Madeline prenait plaisir à sentir la peau de son prétendant contre la sienne. Sa main était grande, ferme, un peu calleuse, sans doute à force de porter des charges lourdes à la boutique et en raison du sport qu’il pratiquait régulièrement, mais son contact ravissait la jeune femme.
Lorsqu’enfin ils atteignirent le bord de la plage, Seymour s’adressa à nouveau à elle. C’est sur le ton de l’aveu qu’il lui expliqua combien il était content qu’en fin de compte il ait eu tort d’imaginer que leur rendez-vous se terminerait bien plus mal. « « Si nous en sommes aux confidences, je pensais également que notre rendez-vous serait peine perdue et que l’on rentrerait chacun chez soi. Je ne m’attendais à apprécié autant cette soirée en ta compagnie. J’avais oublié combien cet agréable de rencontrer quelqu’un. » son regard rencontra celui de Seymour et tous deux rirent ensemble du fait qu’ils s’étaient mis la pression pour rien. Sage fit son retour dans la conversation lorsque le beau libraire lui fit remarquer que leur amie commune ne saurait plus se tenir en apprenant que leur rendez-vous avait été somme toute un moment unique. « A moins de la bailloner, de l’enfermer dans un coffre » suggéra-t-elle en riant « « Non, elle n’arrêtera pas de nous le faire remarquer et cela finira même par lui donner l’idée de jouer les marieuses pour toutes les personnes qu’elle connait. » son sourire faisait briller un éclat d’espieglerie dans son regard. «« Je m’excuse par avance auprès de la population de Brisbane ».
Sans se défaire de sa bonne humeur, Madeline lâcha la main de Seymour pour enlever ses escarpins. Elle qui était déjà plus petite que lui avec ses talons, elle perdit huit bon centimètre après cela. « « Je suis désolée, je ne supporte plus mes chaussures et puis pour tremper mes doigts de pieds dans l’eau ce n’est pas ce qu’il y a de plus pratique. » La jeune femme lâcha ses affaires sur le sable, se retourna vers l’océan et courut en maintenant un pan de sa robe dans une main. « « Allez viens Seymour ! Viens ! » Madeline attendit qu’il la rejoigne le sourire aux lèvres retrouvant sa joie enfantine, son bonheur d’être ici dans son environnement favori. Lorsqu’enfin ils se rejoignirent, Madeline trébucha et ne fut épargnée par une baignade toute habillée que par l’intervention de Seymour. A présent qu’elle était dans ses bras forts et rassurants, Maddie leva son visage vers celui du jeune homme. Son regard vert était illuminé de petites paillettes d’or qu’elle ne voyait maintenant qu’à la faveur de la lueur de l’astre lunaire. La peau de Seymour exhalait un parfum agréable qu’elle reconnut, elle posa sa main droite sur son torse sentant celles de son sauveur la maintenir avec délicatesse contre lui. Sur son visage, Madeline pouvait lire à la fois de l’hésitation, l’appréhension et une forme de désir caché. Sur la pointe des pieds la jeune femme approcha son visage du sien espérant qu’elle n’avait pas mal compris ses intensions. Puis elle chassa de son esprit ses propres doutes, peurs et appréhensions pour embrasser les lèvres douces de celui qui lui souriait et qui lui avait offert une soirée unique.
Hochant la tête vivement à ce qu'elle venait de dire, il était complètement d'accord avec elle sur comment devait se passer un vrai repas de famille selon lui. « Pareil chez nous, si ça ne gueule pas c'est qu'il y a un problème. Et j'ose même pas imaginer ce que ça peut donner comme ambiance alors. » dit-il en grimaçant, tentant de s'imaginer le genre de repas auxquels elle avait du assister durant son séjour en France. Chacun savait donc à quoi s'en tenir le jour où, éventuellement, ils finiraient par devoir faire face au si redouté repas de présentation aux parents et à la famille. Mais on en était pas encore là évidemment. Quoi qu'ils discutaient d'ores et déjà de mariage, parce que le sujet s'était amené dans leur conversation quand la jeune femme avait parlé de l'organisation du mariage de son frère et de son compagnon. Oui, même s'il était un homme, Seymour avait déjà imaginé ce que pourrait être son mariage et il le voyait simple certes, mais exprimant réellement toute la symbolique de cet engagement en y incorporant les bases qu'il venait de citer, sans pour autant s'interdire d'y mettre ici et là quelques touches personnelles. Quant à l'enterrement de vie de garçon, clairement là oui, sa bande de potes et lui seraient en mode 'full geek' plus que d'aller écumer les bars ou d'engager une strip-teaseuse (quoi que, avec Stew on ne savait jamais). Parties endiablées de D&D ou Mario Kart, chips/pizzas et autres cochonneries à profusion et surtout des bonnes sessions de chambrage pour lui il le savait à l'avance, parce que connaissant ses meilleurs amis et ses potes, il n'y couperait pas. « La deuxième option pourrait être envisageable aussi à vrai dire, surtout qu'on a déjà tous des costumes en réserve. » confia-t-il en riant, rassuré par la même occasion qu'elle semble ne pas être intéressée par le faire de sortir avec une gravure de mode, ce qui l'arrangeait bien même si bon, il n'était pas non plus trop laid à regarder faut le dire (et surtout physiquement très loin du fameux cliché du geek qu'ils avaient évoqués un peu plus tôt).
Sa proposition tenait surtout du fait qu'il voulait lui laisser l'opportunité de voir ce qu'une partie donnait en live, ça n'était évidemment en aucun cas une obligation pour elle d'y assister. Il ne lui demanderait jamais de le faire, ça c'est certain. Tout comme si l'idée d'aller faire une partie de laser tag ou toute autre activité qu'ils pouvaient faire habituellement. Chacun ses préférences, encore une fois et il ne le prendrait pas mal pour autant car lui refuserait peut-être d'être traîné dans un salon sur le mariage ou pour des visites de repérage. « Vu qu'on est tous des célibataires endurcis ou malheureux en amour, non bizarrement, on parle pas trop de filles mais plus de jeux ou du prochain film qu'on voudrait aller voir ou qui va sortir. » confia-t-il en riant doucement, réalisant à quelle point ça leur donnait une image de pauvres mecs mais bon, ça n'était que la vérité après tout. Sinon il ne serait pas là ce soir à un rencard arrangé par une amie, pas vrai ? Evoquant par la suite leurs goûts cinématographiques, ils avaient plutôt les mêmes semblait-il et aussi un goût certain pour l'imaginaire, tout aussi semblablement transmis par leurs mères. « Oh pour ça de mon côté je ne m'en fais pas, elle le fait déjà avec mon frère, elle le fait avec les enfants de certains de ses anciens élèves donc je n'y couperais pas si un jour moi aussi j'ai la chance de goûter aux joies de la paternité. » déclara-t-il en esquissant un léger sourire malgré lui. Il aimerait bien ça oui, devenir papa lui aussi, être tonton c'est super et lui était du genre gâteau, mais être père, Cam lui avait bien confié, c'était une toute autre aventure et il espérait réellement pouvoir la connaître aussi un jour en fondant sa propre famille. Car il avait eut de la chance d'avoir la sienne et il voulait pouvoir offrir la même chose à ses propres enfants car oui, il ne se contenterait pas d'un enfant vu d'où il venait.
En parlant de ça, oui, même si tous voulaient son bonheur et il le savait, certains de ses proches n'arrivaient pourtant pas encore à comprendre qu'il préférait rester seul plutôt que de changer pour mieux convenir à la personne avec qui il était. Pour lui c'était de la simple présence d'esprit et de l'honnêteté. Vous, vous préféreriez quoi, en tout sincérité ? Être fixé d'emblée sur qui vous aviez en face de vous ou quelqu'un qui était prêt à vous mentir pour simplement s'assurer de ne pas finir ses vieux jours tout seul ? C'était donc une bonne chose à ses yeux que Madeline comprenne ce qu'il ressentait sur le sujet et après sa réponse, il hocha la tête à nouveau. « Exactement ! C'est quand même en théorie notre vie et notre avenir, la décision finale devrait nous revenir mais bon, on les changera plus je crois. » Lui savait en tout cas que sa mère continuerait à parler de toutes les filles de ses amies encore célibataires tant qu'il ne serait pas casé. Cependant, prouvant bien que l'imagination ne lui faisait pas défaut à la jeune femme, notre grand dadais se mit à lui dire comment il envisagerait leur relation en parlant d'une future vie à deux alors qu'ils se connaissaient à peine. Ou comment mettre les deux pieds bien dans le plat et de sauter dedans ensuite. Et pour ne pas qu'elle le prenne pour un psychopathe de déjà s'imaginer ce genre de choses il précisa que c'était évidemment tout à fait théorique. Même si oui, il y avait d'ores et déjà pensé malgré tout. Par chance, James revint alors à leur table pour débarrasser leurs assiettes vides et leur apporter le café de fin de repas.
Sa gourmandise était en fête avec les petites douceurs qui accompagnaient les deux tasses et il ne fit pas la fine bouche même s'il avait le ventre plein. Et le moment redouté arriva, le frère de Madeline vint les retrouver à leur table accompagné de son épouse qui semblait remise de son coup de blush précédant alors qu'elle les observaient depuis la cuisine. Après tout, comme il l'expliqua à Henry, il ne pouvait pas lui en vouloir de faire tout ça, protéger sa petite sœur c'est quelque chose qui lui parlait, il ferait exactement la même chose avec Telulah et n'importe quel mec ou fille qui approcherait sa sœur de façon sérieuse. Même si cette dernière lui ferait clairement comprendre qu'il n'avait pas intérêt à les faire fuir puisque c'était sa vie. Et bien sûr, il ne manqua pas de désamorcé la situation en les complimentant sur leur cuisine (et à voir la réaction de Carlie, il avait déjà au moins marqué des points avec elle, avec un peu de chance elle serait en mesure de faire comprendre à son mari que Seymour était quelqu'un de bien pour Maddie). Lorsque les propriétaires s'éclipsèrent pour aller voir d'autres clients, la jolie blonde s'excusa auprès de lui du comportement de son frère mais il lui fit comprendre qu'elle n'avait pas à le faire et qu'en effet, il était déjà content que ça n'en soit pas venu aux mains. Ce fut alors au tour de la jeune femme de parler de prendre ses jambes à son cou mais lui n'en avait aucunement l'intention. Et comme elle peu avant, il quitta la table, semblant la prendre au mot alors qu'il n'en était rien puisqu'il comptait aller se balader avec elle comme elle l’avait proposé avant qu'ils ne soient rejoints par Henry. La soirée n'allait pas se terminée sur une telle note et il comptait bien profiter de chaque minute qu'elle voudrait bien lui donner en sa compagnie.
Tendant la main tout en lui proposant donc qu'ils aillent se la faire cette balade, il lu sur son visage son étonnement, presque comme s'il pouvait voir les rouages de son esprit se mouvoir pour analyser la situation et comprendre qu'il ne comptait aller nulle part en fait. Je vous l'avez dit, il était vieux jeu notre cher Seymour et il le prouvait bien là, même s'il y mettait un peu d'humour en revenant sur le fait que maintenant il pourrait lui offrir sa veste comme il l'aurait fait s'ils étaient restés manger sur le patio. Souriant plus largement à la réponse qu'elle lui donna, il ne s'était pas attendu à ce qu'elle accepte aussi vite d'avoir ce genre de contact physique avec lui mais il s'en réjouissait. Ça voulait dire qu'elle se sentait en confiance avec lui. Prenant la direction de la sortie main dans la main, il pouvait presque sentir le regard du frère de la belle lui vriller le crâne mais il souriait quand même en les saluant et une fois dehors, il s'empressa donc de déposer sa veste sur les épaules de la weddding-planner pour la protéger du froid maintenant qu'il faisait nuit. Et leurs mains se retrouvèrent sans même qu'ils aient à y penser, ce qui le fit esquisser un léger sourire. Oui, ce geste semblait presque normal pour eux alors qu'ils venaient à peine de se rencontrer quelques heures plus tôt. Oui, si on lui avait dit que c'est comme ça qu'allait finir leur soirée, il n'y aurait pas cru, connaissant sa chance.
Ce qu'il confia à la jeune femme lorsqu'ils étaient arrivés sur la plage après quelques minutes de marche côte à côte. Il était honnête avec elle, comme il l'avait été tout au long de la soirée, et c'était plus parce qu'il ne pensait pas pouvoir être assez intéressant pour qu'elle ait envie de le revoir qu'il avait envisagé qu'ils finiraient par se dire au revoir devant les portes du restaurant mais il était vraiment ravi qu'elle lui ai démontré le contraire. Madeline avoua qu'elle aussi n'avait pas cru qu'ils s'entendraient aussi bien dès le départ et qu'elle était contente qu'il lui rappelle qu'un homme pouvait être de bonne compagnie. « Ravi de t'offrir une telle piqûre de rappel alors. » dit-il en souriant avant de parler de Sage et de sa réaction lorsqu'elle apprendrait qu'elle avait eu raison de les forcer à se rencontrer, puisqu'elle était si persuadée qu'ils pourraient former un beau petit couple. « C'est une option, violente mais au moins efficace. » s'exclama-t-il en riant face à sa proposition pour faire taire leur amie, et continuant de rire à ce qu'elle ajouta ensuite. « Il faudra les prévenir, on ne peut pas les laisser dans cette ignorance. » dit-il en prenant une mine compatissante et grave mais qui fut bien vite à nouveau remplacée par un sourire au trait d'humour qu'eut la jeune femme, s'excusant à voix haute auprès de la ville pour ce monstre qu'ils venaient peut-être d'engendrer suite à leur rendez-vous réussi. Exagéraient-ils vraiment quant à la réelle réaction qu'aurait Sage ? Allez savoir, ça n'est pas comme si cette dernière était connue pour sa délicatesse et sa discrétion, surtout quand ça pouvait ainsi booster son égo. Ils verraient bien ce que ça donnerait le moment venu au pire, pour l'instant, il s'agissait encore de profiter de leur soirée.
L'observant lorsqu'il senti sa main se détacher de la sienne, il rit doucement lorsqu'elle lui confia avoir mal aux pieds. Un truc qu'il ne comprendrait jamais chez les femmes, cette capacité à se torturer les pieds de cette façon dans de telles chaussures. « Non, pas vraiment. » rétorqua-t-il en riant à sa phrase. Surtout qu'en plus, ses chaussures avaient l'air de mine de rien valoir cher (il n'était pas expert en la matière mais c'était son impression en tout cas). La voyant alors abandonné ses affaires sur le sable et se mettre à courir vers l'eau, il sourit amusé de la voir ainsi, l'intimant de venir la rejoindre. Il retira ses chaussures lui aussi ainsi que ses chaussettes, les laissant à côté des celles de la jeune femme et affronta donc le choc thermique de l'eau contre sa peau pour se rapprocher. Et heureusement qu'il arrivait parce que Madeline trébuchait à ce moment là et en un battement de cil, par réflexe, il tendit les bras pour la rattraper et lui éviter un complet bain de minuit. Nouveau contact inattendu entre eux qui était loin d'être désagréable non plus et il plongea son regard dans le sien, persuadé que le temps venait de s'arrêter autour d'eux. Devait-il se lancer, forcer sa chance et l'embrasser ? Il en avait fichtrement envie, ça c'était évident, mais il ne voulait pas qu'elle le prenne pour un profiteur ou un obsédé, surtout qu'elle avait l'air de l'apprécier jusqu'à présent, tout gâcher pour ça, il s'en mordrait les doigts il le savait. Fort heureusement pour lui, elle pris les devants (lui évitant de se faire un œdème cérébrale à trop réfléchir) et déposa ses lèvres sur les siennes. Immédiatement Seymour la serra donc un peu plus contre lui pour prolonger ce baiser délicieusement inattendu et bien meilleur encore à son goût que les délicieux desserts de Carlie. Oh oui, décidément, cette soirée se terminait de la meilleure des façons et il espérait bien que ce baiser ne soit que le premier d'une longue, longue série et pourquoi pas le début d'une belle et toute aussi longue histoire.