Certaines blessures ne sont ni reversibles, ni reparables.
On n'est jamais sur d'avoir pris la bonne décision.
Est-ce que j’ai envie de voir ce médecin ? Oui, j’ai très envie de le revoir. J’ai envie de voir pourquoi il reste dans ma tête depuis quelques jours, et j’avoue. Je suis saoul, encore. Mais c’est juste une excuse pour aller le voir, pour regarder ton visage. Parce que oui, il y a un truc chez toi qui m’obsède et qui me donne envie de creuser encore plus. Alors, je t’ai envoyé un message, je t’ai dit que j’avais sans doute envie de voir, mais pas avec les bons mots. Mais je n’ai rien dit, concernant mon état, je n’ai rien voulu te dire, parce que je sais désormais, que ce n’est pas quelque chose qui peut te plaire, et qu’à l’évidence, malheureusement... Je suis constamment dans cet état. Je pince mes lèvres l’une contre l’autre, je regarde ton adresse qui s’affiche sur mon téléphone et je me lève de cette chaise. Je regarde les gens qui m’entourent, des amies, voir des conquêtes de la nuit, et je m’approche de la fille que je voulais embarqué dans mon lit, lui murmurant au creux de l’oreille. « Je dois y aller, j’ai une urgence. Je t’écris dans le soirée. » Menteur, évidemment. Je n’allais pas lui écrire, et j’espérais qu’elle ne le fasse pas, surtout en ta compagnie. Je fais signe à mes amis, avant de m’avancer hors du bar et d’allumer aussitôt une cigarette. J’ai toujours ce besoin de fumer, et j’admets qu’avec l’alcool, c’est un sacré mélange. Cette fois, tu vas sans doute me trouver un peu différent. Je suis vêtu d’une chemise blanche, pas tâchée. Avec un jean noir, serré au niveau de mes mollets, et éternellement mes cheveux en bataille. Je t’écrivais que j’arrivais, dans à peine quelques minutes. Je ne sais pas pourquoi, je suis en train de m’avancer vers chez toi, je sais juste que j’ai voulu t’écrire depuis quelques jours, mais que je n’y arrivais pas, parce que d’habitude, ce n’est pas moi qui fait ça, ou si je le fais, c’est simplement pour qu’on me rejoigne dans le lit, pour passer une agréable soirée. Rien d’autre, et là. Regarde-moi, je me tiens à peine debout, je fume ma cigarette. Il est passé deux heures du matin, et j’arrive pas à croire que je vais retrouver un gars que j’ai à peine côtoyé. Je suis peut-être fou, peut-être que je vais me faire remballé. Mais j’y peux rien, je suis franc. Je suis totalement en train de me dépasser, et je flippe à l’idée de faire quelque chose de mal. Quand j’arrive devant ta résidence. Je fronce d’abord les sourcils. Je pensais que tu serais plus appartement, mais c’était bien plaisant. J’espérais que mon appartement ne viendrait pas à te déranger si un jour, tu viendrais me rejoindre. Je reste devant ta porte, comme un con. Je m’adosse même contre l’encadrement de cette dernière en mordillant le coin de ma lippe inférieure. « Qu’est-ce que tu fais Hadès... Bordel... » Me hurle ma conscience. Elle est dans un coin, en train de se demander pourquoi j’étais là, mais en me regardant, je vois bien qu’elle a les yeux brillants, parce qu’elle a aussi peur que moi, elle a aussi peur d’être rejeté une énième fois. Mais je décide, avec une force. D’abattre mon poing contre le sommet de la porte. Je sais que de me voir ainsi, ça va pas te plaire. Mais putain, je te demande juste de voir au-dessus, de me demander, ou j’en sais rien, de juste pas voir un mec totalement bourré accoudé à ta porte, qui va s’en doute être un pauvre type, parce que dans le fond, je suis pas celui que tu crois. « C’est Hadès... » Je voulais que tu saches à l’avance, de qui serait devant ta porte malgré l’heure tardive.
Il était tard, mais je ne dormais pas. C'était à cause du travail, et d'Hadès. Le premier parce qu'il m'avait habitué à passer plus de 24 heures sans dormir et que j'avais terminé mon service il y'a seulement une heure et le second parce qu'il refusait de sortir de ma tête depuis des jours. Je dois avouer que lorsque j'avais reçu son message un peu plus tôt, j'en avais été le premier surpris, j'étais persuadé qu'il ne me recontacterais jamais. Je dois aussi avouer que ses messages avaient déclenché chez moi une nouvelle fois cette sensation inconnue que j'avais ressentit lorsque je l'avais vu à l'hôpital. Lorsqu'on s'était mit d'accord pour qu'il passe chez moi, j'avais directement pris mon téléphone pour commander des pizzas, qui étaient arrivée une bonne demi-heure après. J'avais d'ailleurs pris le temps de prendre une douche, de me coiffer et de me parfumer, pourquoi ? Il ne faut pas me le demander, j'en avais ressentis l'envie, tout simplement, alors je l'avais fais. J'avais enfilé une chemise noire, mal repassée, puisque je ne savais pas faire ça correctement, et un pantalon moulant blanc. C'était en fait la tenue que je ne mettais que pour les grandes occasions, il faut croire que j'avais inconsciemment ressentit que ce soir était une grande occasion. De quoi ? Ca je l'ignorais. Tout ce que je sais c'est que mon coeur battait à tout rompre.
Lorsqu'enfin j'entendis toquer à la porte, alors que j'étais assis dans le canapé, occupé à triturer nerveusement mes doigts, je me levai d'un bond, droit comme un I. Et après quelques secondes d'hésitation, je me rendis jusqu'à la porte, sachant pertinemment qui j'allais trouver derrière puisqu'il s'était annoncé. Je posai ma main sur la poignée et ouvrit la porte d'un geste pas très assuré, le coeur battant à tout rompre et mon estomac s'amusant à se tordre dans tous les sens. L'homme que je découvris derrière la porte était beaucoup... Plus séduisant que la dernière fois. Je dois dire que sa tenue eut son petit effet sur moi, me laissant pantois quelques instants. Je finis par me rendre compte que j'étais là, comme un con qui ne dit rien, depuis probablement un temps beaucoup trop long. Je remonta donc mon regard jusqu'à son visage et remarqua directement qu'il était ivre... Cette vision me provoqua une immense tristesse et une pointe de déception, mais je choisis de ne rien dire -pour l'instant- parce qu'il faut le dire, j'étais content de le voir. Je me reculai donc pour l'inviter à entrer. « Bonsoir, Hadès.» Je n'allais pas lui refaire le coup du neurochirurgien tout ça, il avait comprit la première fois. Une fois qu'il fut rentré, je refermai la porte derrière lui et lui désigna d'un signe de main le canapé et la table basse sur laquelle trônaient deux cartons de pizza. « Installe-toi. Ou alors... On peut se mettre dans le jardin si tu veux, il fait bon, ce soir.» Ce matin, aurais-je dû dire, mais les rencontres aussi tardives ça commençait déjà à être une habitude pour nous, non? D'un geste je lui désignai la baie vitrée qui longeait l'arrière du salon, donnant sur un très joli jardin arboré, mais ça ça ne se voyait pas puisqu'il faisait nuit. J'étais nerveux et ça devait se voir, mais j'essayais d'avoir l'air le plus normal du monde. Je plongeai mon regard dans le sien, me faisant électriser exactement comme à l'hôpital par ces beaux yeux bleus dont j'aurais voulu ne jamais me décrocher. J'attendais une réponse de sa part, il était mon invité après tout, et ma soeur m'avait apprit à être un bon hôte. Même s'il était évident que pour ça, il était proscrit que je cuisine...
Bien sûr, dit le renard. Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde. (@Petit prince // beerus)
Aime-moi
Ft Paul
Tu sais, je suis pas à l’aise durant ces moments. Quand la personne vient m’ouvrir la porte et que je la regarde, quand je te regarde, je vois juste de la peur, ou peut-être un peu de joie. Je l’espérais au fond de moi, parce que j’avais réellement envie de te voir. J’en sais rien, il y a un truc qui cloche, il y a un truc qui fait que j’ai eu envie de t’envoyer un message, que j’ai eu envie de passer à l’improviste chez toi, alors que je ne le fais jamais. Surtout pas avec les gens que je ne connais pas. Et regarde-moi, bordel. Quand tu m’as ouvert la porte, j’avais l’impression que ton intérieur m’aspirait, que c’était quelque chose de simple, à la limite comme si je connaissais cet endroit depuis des lustres. Et ouais, c’est flippant dans le fond. Je regarde un peu partout, je soupire un peu bruyamment en reposant mes iris bleutés sur les traits de ton visage. Tu as un air d’enfant, tu as cet air si plaisant, que je pourrais éternellement rester là, à te regarder. Mais merde, qu’est-ce qu’il se passe ? Ma conscience me secoue, elle tente de comprendre elle aussi, mais à la place, je la chasse d’un revers de main. Je me concentre sur mes pas, quand tu me proposes d’aller en direction de l’extérieur, histoire de manger et peut-être de décuver. « Tu ne devrais pas être nerveux. Je ne vais pas te manger. » Ni te blesser, je ne suis pas un dangereux psychopathe. Je ricane à mes propres paroles en secouant la tête de gauche à droite, quand je vois une chaise, je m’y empresse de m’y installer. Mes coudes sur la table, bien qu’un de mes bras vienne à se suspendre dans la vie pour attraper une clope dans mon paquet situé dans ma poche. « Je suppose que tu ne fumes pas ? » Je suppose que tu es l’inverse de moi, que tu ne fumes pas, que tu ne bois pas. Tu fais des études de dingue, alors que moi, je jongle juste sur quelques dossiers, qui certes, me permettent d’avoir cette vie. Mais est-ce que c’est davantage intéressant ? Évidemment que non. Je mordille l’intérieur de ma joue, quand je te regarde je ne peux m’empêcher de dévaler ton corps d’un regard. Il y a quelque chose qui fait que je me sens bien. Que j’ai pas envie de réfléchir si je peux ou si je ne dois pas faire ça. « Je ne sais pas pourquoi je suis là... » Je prends une aspiration, comme si parler me prenait toutes mes forces. « Mais, t’étais dans ma tête, et j’ai pas aimé que tu me laisses pour un autre patient. J’avais envie que cela soit toi, qui s’occupe de moi, et pas l’inverse. » Parce que quand je t’ai vu partir, j’avais envie de hurler à quel point c’était injuste, qu’il devrait avoir plus de médecins, et que toi, tu aurais dû rester auprès de moi. Je réagis comme un gamin, un adolescent capricieux qui ne sait pas réellement ce qu’il veut, mais qui fait en sorte de l’obtenir. Je passe soigneusement le bout de ma langue sur mes lippes masculines, je viens même pincer le sommet de mon nez. Putain, j’ai besoin de fumer. Alors que mes articulations dirigent le bâton de nicotine, je viens allumer l’embout en consommant agréablement cette fumée toxique. De quoi me tirer vers la fin plus vite que l’alcool. Mais je ne dis rien, je ne fais que m’adosser contre cette chaise, je ne fais que regarder un peu partout, assez surpris de ta demeure. « C’est chez toi ? Je te pensais plus appartement. Mais c’est agréable, je n’ai jamais... Songé à avoir ma propre maison, sans doute parce que j’ai peur d’être seul, et que le bruit me rassure sur mon état mental. » Est-ce que je viens sérieusement de dévaler quelque chose qui était resté au fond de mes tripes ? Je grogne entre mes dents, je me refuge sous cette cigarette qui se consume petit à petit et qui me donne juste envie d’en rallumer une autre. Je te regarde du coin de l’oeil, peut-être parce que j’ai peur que tu viennes à rire de moi, que tu réalises qu’être seul, pour moi été le pire des démons. Parce que ouais, je meurs de trouille.
Lorsqu'il passa près de moi pour aller s'installer à la table, en m'informant que je ne devais pas être nerveux, un frisson s'empara de moi, me laissant une fois nouvelle fois hébété. Son odeur était venu doucement caresser mes narines, un mélange de tabac, d'alcool et.. de lui. Comment aurais-je pu ne pas être nerveux ? Il était là, lui, sa belle gueule, son sourire à en crever, à torturer mon coeur qui martelait violemment ma poitrine. Et je ne devais pas être nerveux ? Je me serais jeté d'un pont s'il y en avait eut un devant moi. J'avais d'ailleurs peur que mon estomac finisse par faire du bruit, tellement il me faisait souffrir d'angoisse. Je ne répondis néanmoins pas à sa remarque. A quoi cela aurait-il servit ? Et je n'étais pas très doué pour argument. D'ailleurs faut dire que quand il secoua la tête, je ne parvins pas à comprendre ce que cela voulait dire. Je me rendis d'un pas assuré à la cuisine, pour récupérer le cendrier que j'avais nettoyé un peu plus tôt, et le ramenait jusqu'à la table. Enfin. Je le posai, et passai 2 bonnes minutes à trouver comment le mettre. Le bougeant régulièrement de gauche à droite, avant de trouver l'exact milieu de la table et de laisser là, avec un léger soupire de soulagement. Je choisis ce moment pour enfin me permettre de m'asseoir en face de lui, après avoir été récupérer les cartons de pizza, que j'ouvris pour le laisser le loisir de se servir. « Non, je ne fume pas. C'est mauvais pour la santé, comme l'alcool.» Bien sûr que c'était un reproche, c'est d'ailleurs pourquoi je n'avais pas bougé mon regard du sien, pendant que je prononçais chacun de ces mots, de façon volontairement appuyée. « Je n'ai aucune envie que quelqu'un aille mettre ses doigts dans mon corps.» Ironique pour un chirurgien, non ? S'il le fallait, je me ferais opérer, mais il était donc inutile que j'augmente les risques que ça arrive, en consommant alcool, cigarette ou drogue. Je l'écoutai ensuite me dire qu'il ne savait pas pourquoi il était là, je crois que sur le moment je me suis sentis un peu déçu, mais comment aurais-je pu lui en vouloir ? Moi même je ne comprenais pas grand chose de ce qu'il se passait. Tout ce que je savais au fond, c'est que j'avais envie qu'il soit là. J'avais envie d'être avec lui. J'avais envie de le regarder, encore et encore sans jamais arrêter.
I hate everything about you, why do I love you? Cette chanson me taraudait l'esprit depuis déjà des jours. C'est vrai, je détestais qu'il soit alcoolique, qu'il soit aussi hautain, qu'il soit méchant. Et pourtant il refusait de sortir de ma tête. Et maintenant qu'il était devant moi c'était encore pire... J'avais encore bien plus de mal à me concentrer sur la conversation que j'essayais péniblement d'entretenir parce que... Parce qu'il y avait sa bouche, et que j'étais incapable d'en détacher mon regard. Putain. Je regardais la fumée de sa cigarette s'en échapper et je trouvais ça d'une étrange beauté. Il avait encore la lèvre un peu gonflée de par sa blessure d'il y a quelques jours, mais ses lèvres... Elles me donnaient des bouffées de chaleur. C'est pourquoi je finis par me forcer à en détourner le regard, passant nerveusement mes doigts dans mes cheveux pour me recentrer sur la conversation. « Cet homme serait mort, si je n'étais pas intervenu. Et c'était pas gagné de lui sauver la vie. J'ai passé 6 heures dans son cerveau.» C'est d'ailleurs pour ça qu'il ne m'avait pas revu, après cette intervention, je m'étais étalé comme une masse sur un lit, dans une chambre de garde, et je m'étais endormi. J'avais cru perdre ce patient tellement de fois, que j'avais finis en larmes quand enfin, il était sortit d'affaire. Lorsqu'il me confiai un truc aussi intime sur lui, je fis alors une chose complètement extraordinaire venant de moi... Je dirigeai l'une de mes mains vers son bras, dont le coude reposait sur la table, et je déposai mes doigts sur le dos de sa main. « Je ne vis pas seul ici, je vis avec 3 autres personnes, Hadès.» Je me sentais presque touché qu'enfin, il se confie sur quelque chose. Et le pire, c'est que je ne me sentais même pas gêné que ma main soit posée sur la sienne, c'était comme... Naturel. Comme s'il avait toujours dû en être ainsi. « Je ne suis pas psychiatre, mais je crois que tu n'as pas d'inquiétudes à avoir concernant ton état mental.» Mes doigts se mouvèrent naturellement, pour caresser sa peau, encore une chose qui était tout sauf naturelle d'ordinaire pour moi... Ce mec me touchait, au delà du raisonnable, et même si j'avais encore de la peine à comprendre ce qu'était ce sentiment qui m'envahissait quand il était là, je savais que j'avais besoin de ça. Besoin de lui.
Bien sûr, dit le renard. Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde. (@Petit prince // beerus)
Aime-moi
Ft Paul
Mettre des doigts dans le corps de quelqu’un, je sais que je ne dois pas rire, mais cette phrase peut avoir tellement de tournure. Évidemment, j’étais penché sur le sexe, mais j’imagine que c’était loin d’être ta phrase, ou même quand tu l’as exprimé. Je ne dis rien, concernant le fait que fumer et boire peut entraîner la mort, puisqu’à l’évidence, tu m’as déjà dit tout ceci à l’hôpital et malgré le fait que je ne suive pas ceci, j’ai écouté, et je sais, qu’un jour ou l’autre je vais terminer ma course dans un cercueil, sans doute plus vite que certaines personnes. Je baissais mon regard sur cette main qui arrive près de moi, je n’ai pas l’habitude des gestes tendres, je veux dire, clairement j’ai été habitué durant ma période où j’étais fiancé, j’avais apprécié de voir quelqu’un pouvait m’aimer, mais depuis, c’était le néant. Un trou que je creusais à chaque personne qui entrait dans mon lit. Je n’éprouvais aucune tendresse et délicatesse avec mes coups d’un soir, j’estimais que je ne leur devais rien, et qu’au contraire, je refusais tout approche venant d’eux. Mais c’est différent. Tu es différent. Je sens bien tes doigts qui caressent le dos de ma main, et j’ai à peine le temps de comprendre que tu reprends la parole. Je sais que tu es content que je te parle de moi, même soulagé de voir que mes peines ne sont pas fictifs, que je suis bien là, et que prenne le temps de le comprendre. « Je sais, que mon cerveau n’est pas le problème. Mais, je peux pas rester seul, Paul. Je m’interdis de rester seul chaque soir, alors je bois, et je couche à droite et à gauche, sans même réfléchir aux conséquences. Parce que l’idée de rester seul avec moi-même est la pire chose qui peut m’arriver. » Il fallait que tu comprennes que je ne mens pas, et que quand je dis que j’ai peur de rester avec moi, c’est que je suis capable du pire. Je suis capable de me droguer jusqu’à ne plus pouvoir, je suis capable de faire des choses qui dépasseraient le sens de l’humain. Mais, je secoue le visage de droite à gauche, je viens à soupirer bruyamment en tournant ma main, ainsi, nous avions nos paumes accolées, et cette chaleur qui enveloppait mon organisme, qui caressait mon coeur du bout des doigts, ce soulagement qui me gobait violemment. Comme si, j’étais apaisé, juste avec ton contact. « Ne lâche plus ma main, Paul. » Parce que j’ai besoin de toi, j’ai besoin de te toucher, de comprendre certaines choses. Mais j’ai surtout besoin de ta présence auprès de moi. Et ça me dépasse, ça me dépasse, parce que ça fait tellement longtemps que je n’ai pas éprouvé ça, que je reste sans voix, que j’ai simplement mes yeux, qui restent plantés sur le lien fort entre nos deux phalanges. « Est-ce que je peux dormir avec toi, ce soir ? » C’est une proposition très simple, c’était en rien en rapport avec le sexe, en tout cas, cette fois. Je longe ton bras pour revenir sur la beauté de ton visage. Je t’observe du coin de l’oeil. « Enfin, je ne veux pas te déranger, c’est juste que je voulais dormir, je suis un peu épuisé. Mais après, si tu veux pas. Je peux comprendre. Je ne veux pas t’obliger, je peux très bien dormir sur le canapé, si tu me prêtes un coussin et une couverture. » J’affiche un faible sourire, je genre de sourire assez bourré. Les paupières un peu lourdes. Quand j’écrase ma cigarette de ma main libre, je viens en sortir une nouvelle, la dirigeant entre mes lippes masculines pour refaire la même procédure. Je sais que je fume énormément, et encore, tu n’as rien vu, je sais la parfaitement mélangée clope et alcool. Je serre ta main dans la mienne, je fais glisser mes articulations sur le dos de cette dernière en formant des cercles invisibles du bout de mon index. Je pourrais faire ça éternellement, et c’est étrange de me dire ça, c’est étrange de sentir cette force se propager dans mon corps.
« On attaque les pizzas ? » Bien que je ne relâchais absolument pas ta main, j’écrasais à peine ma cigarette allumée. Afin de me libérer d’une main et prendre une part d’une des pizzas face à nous. J’avais pas envie de la relâcher, mais je ne voulais pas être lourd, pas que tu penses que tu es prisonnier de cette étreinte. Passant le bout de ma langue entre mes lippes, je t’incitais à manger, et surtout de faire comme chez toi. Le cendrier était un peine tourné en ma direction, tout comme les cartons qui contenaient les pizzas. « Il y qui vit avec toi ? » Après tout, si j’étais ici, c’était aussi pour te connaître, et même si j’allais ou non savoir que c’était des hommes et que cela n’allait pas me plaire, je devrais m’efforcer de garder la tête hors de l’eau, et éviter de montrer à quel point, pour un rien, je pouvais être jaloux. Mais ne me demande pas pourquoi, parce que j’en savais rien, c’était comme si c’était écrit, comme si le destin avait déjà tout programmé. Et pour une fois, j’ai envie de laisser aller, bien que ma conscience me hurler de tout arrêter, et de partir en courant de cette maison.
Lorsqu'il m'annonce que pour ne pas être seul, il couche à droite à gauche, mon coeur se serre si violemment dans ma poitrine que je manque de suffoquer.J'en ai ressentis des douleurs violentes dans ma vie, mais celle là était... différente. Alors je n'étais que ça pour lui ? Une personne de plus avec qui il voulait coucher pour ne pas être seul ? Il me fallut quelques minutes pour digérer cette information, que je dus ravaler en déglutissant bruyamment. En cet instant, j'aurais pu affirmer que rien ne m'avait jamais fait aussi mal de toute ma vie que cette révélation. Et même si j'étais encore incapable de comprendre les sentiments que j'éprouvais à son égard, je savais que ma douleur y était étroitement liée. « Tu pourrais attraper le VIH. Mais je suppose que tu t'en fiches, comme de tout le reste. Comme de ce que les gens peuvent ressentir.» me contentai-je de dire, froidement. Bien qu'il m'eut demandé le contraire, le contact avec nos mains me parût subitement douloureux. C'est pourquoi après quelques longues minutes passées à fixer le sol, je retirai ma main de la sienne, d'un geste il faut le dire assez brutal. Comme si j'avais touché du feu. « Tu peux dormir ici, oui.» Evidemment que je n'allais pas le mettre dehors, il était ivre et... Je l'aimais. Même si pour rien au monde je ne l'aurais accepté. « C'est ce que je suis pour toi, alors ? Une personne pour ne pas être seul?» Ma voix se voulait tremblante et tranchante. Tremblante parce qu'une flopée de larmes se menaient une bataille à mes yeux, et tranchante parce que j'avais mal. Tellement mal que s'il n'avait pas été là, je m'en serais cogné la tête contre un mur. J'ignorais d'ailleurs complètement ses questions suivantes et le laissait manger, aillant pour ma part l'appétit complètement coupé. Je me levai alors de ma chaise, et commençai à faire les 100 pas le long de la baie vitrée, me demandant comment j'allais réussir à fermer cette blessure sur mon coeur. Et combien de temps ça mettrait avant de devenir une cicatrice de plus. Les larmes ruisselaient sur mes joues, en silence. Mais je ne pouvais les retenir. J'y avais cru, peut-être un peu. Peut-être que oui, j'avais cru qu'il était la personne qu'il me fallait pour aimer et être aimé. Mais je m'étais probablement trompé. Du moins c'est l'impression que j'avais. C'était une boucle infernale. Combien de fois au juste avais-je cru que quelqu'un ressentait une réelle amitié pour moi ? Ne me jugeais pas? Et combien de fois m'étais-je trompé à ce sujet ? Mais cette fois... Cette fois, c'était autrement douloureux. C'est pourquoi, d'un pas décidé, je courus jusqu'à ma chambre, comme un enfant malheureux, je me laissai tomber sur le ventre, sur mon lit, le visage enfoui contre mon oreiller pour étouffer le bruit des sanglots qui secouaient mon corps. Ma réaction était-elle exagérée et manquait-elle de dignité ? Oh, sans nul doute oui. Mais je n'étais qu'un pauvre autiste, une misérable merde que personne en ce bas monde n'était capable d'aimer. Que personne ne pouvait aimer. Et ces pensées me tirèrent de nouveaux soubresauts, de nouvelles larmes, plus torrentielles encore. Je me détestais, d'être un putain d'autiste. Un putain de connard d'autiste. Et pourtant Dieu seul sait combien en cet instant, j'avais envie qu'Hadès vienne, s'allonge à côté de moi et me serre aussi fort qu'il le pouvait. C'était une méthode qui marchait bien sur nous, les connards d'autistes, quand on se tapait une crise de panique. Mes doigts étaient fermement serrés sur la taie qui recouvrait mon oreiller. Ca faisait tellement mal, putain. Dans mon élan, j'avais laissé la porte ouverte. Et j'avais honte, honte de m'être montré dans un état pareil. Il devait penser que j'étais complètement fou, maintenant. Il devait se demander quel genre de cons laissent un taré comme moi ouvrir des crânes.
Il y a un adage qui dit que Seul celui qui a fait couler tes larmes peut les sécher et c'était vrai, je m'en rendis compte. J'avais beau souffrir à cause de lui, et le haïr sur l'instant, je ne voulais qu'une chose, c'était lui. J'avais l'impression qu'il était la seule chose qui pouvait soulager mon coeur. « T'aurais dû mourir à chaque fois que t'en as eut l'occasion, Paul. Personne ne t'aimera jamais.» dis-je, le visage toujours enfouis dans ce foutu oreiller.
Bien sûr, dit le renard. Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde. (@Petit prince // beerus)
Aime-moi
Ft Paul
Je venais de réaliser à quel point, je venais de te blesser. À quel point, avec des mots, je pouvais briser. Je te regardais te lever, j’avais évidemment écouté tes paroles qui me tranchèrent le coeur. Parce que j’ai déjà entendu ça, combien de fois une femme ou un homme m’avait dit face à face que je ne me préoccupais pas des sentiments des autres, même Carter, même elle, me l’avait froidement dit. Mais c’était différent cette fois, je me sentais coupable, je me sentais comme une merde, je me sentais incapable de te blesser, et pourtant, c’est la chose qui venait tout juste d’arriver. J’hésitais à partir, à fuir. À ne plus te contacter, à supprimer ton numéro, bloqué, et passer à autre chose. Mais ma conscience se foutait réellement de moi, elle riait à gorge déployée en disant qu’elle le savait, qu’elle savait que je finirais par piétiner quelqu’un. Alors que moi, je voulais juste que tu comprennes, que finalement je faisais ceci parce que j’avais peur, et non, parce que je le voulais réellement. En me levant, bien que maladroit. Je me tenais au rebord de la table en contemplant les verres, les pizzas, suivant à ta chaise qui était vide. Tu me manquais. En quelques secondes, tu venais de me manquer, comme si tu avais disparu depuis des mois et que je venais à peine de réaliser ce manque. Mon coeur se contractait. Je serrais la mâchoire en grincer les dents. Je plissais des yeux, fronçais les sourcils en restant ainsi. Durant un laps de temps, une minute, deux, voir peut-être trois, j’en sais rien. Je n’ai pas eu la notion du temps en ce moment. Est-ce que je devais te laisser ? Te laisser en paix, te montrer que je ne suis pas bon pour toi, que tu trouveras mille fois mieux, et quelqu’un qui réussira à te comprendre. Mais je n’ai pas envie. Alors, je cours. Je cours à travers ta demeure, je cherche du regard ta silhouette d’homme, et quand je te vois allongé, quand j’entends juste la fin de tes paroles. J’ai soudainement cette envie de vomir qui me prend aux tripes, ce désir de toute foutre parterre. Parce que je suis comme ça. Je suis juste un connard qui a été brisé, et qui ne sait que faire ça en retour. Non, je ne pouvais pas te faire ça. Alors, je m’avançais silencieusement. La lumière éclairait mes pupilles dilatées, et ma respiration grimpait, tout comme mon coeur, qui tambourinait contre ma cage thoracique. Tu étais tellement beau, malgré les larmes qui coulaient, malgré cette fine mine. Tu étais sans doute l’homme le plus beau, et j’étais absolument certain, que je ressentais quelque chose pour toi. Je fis le tour du lit, pour me coucher derrière toi, passant un bras sur tes hanches pour te ramener et t’accoler contre mon être. Une étreinte ferme, impossible à s’en défaire, le genre d’étreinte qui reste collé à la peau, et dans la tête. « Je suis désolé, de t’avoir blessé. Tu n’es pas comme les autres, et tu ne le seras jamais. Je ne suis pas ici simplement parce que j’ai peur, je suis ici parce qu’au milieux d’une soirée, j’ai pas arrêté de penser à toi. Comme hier. Comme les jours d’avants. » Je n’ai pas l’habitude d’exprimer mes émotions et sentiments, et c’est un peu le désordre. Mais c’est la vérité. Je tiens à toi, et j’ai besoin de toi, j’ai besoin de sentir cette chaleur envelopper mon âme, caresser ces maux qui me tourmentent. Effacer ces images qui se voilent devant moi. Je fais de mon mieux, pour te tenir contre moi. Je te tourne même, pour que ton visage soit face au mien et que nos torses se touchent timidement. Ce rapprochement fait chavirer mon organe vital, et même ainsi, j’ose te regarder dans le blanc des yeux. « Ne dis plus jamais ces paroles, Paul. Plus jamais. » Ma poigne se redressait, pour venir du bout de mes doigts, effleurer la carrure de ta mâchoire. Je longeais d’un simple mouvement avant de terminer la course entre tes racines. « Je n’ai pas envie de te perdre. Je n’ai pas envie de te voir loin de moi, ou pire, je n’ai pas envie de te voir pleurer, parce que je ne le mérite pas, comme personne ne le mérite. » J’ai un rictus qui se dépose sur le coin de ma bouche. C’est comme si l’alcool venait de brutalement redescendre et que la réalité venait de me claquer en plein visage. Mais c’était bon, c’était agréable, c’était intime, ce moment. Ca faisait bien longtemps que je n’avais pas partagé ça, et c’était incroyable, parce que justement, c’était avec toi. Parce qu’on était là, et que ma mémoire gravera cet instant à jamais. Je plonge mes iris dans les tiens, je t’observe. Parce que je ne peux pas m’en aller, et je ne veux pas m’éloigner. Je veux rester là. Je pourrais, et je le veux.
You're my obsession, my fetish, my religion. My confusion, my confession. The one I want tonight. You're my obsession, the question and conclusion. You are, you are, you are, my fetish you are...
Lorsque ses bras se refermèrent autour de moi, si fermement que je n'aurais pu m'en détacher malgré toute la volonté du monde... Je me raidis. Je n'étais pas le moins du monde habitué à ce type de contact. Et c'était à la fois bizarre, angoissant mais pourtant tellement bon. Je me sentais comme un enfant, qui pleure, le coeur brisé. Ou comme un animal effrayé. Et je sentais bien que cette nuit allait être l'une des plus décisives de toute ma vie. Il était là, et y'avait son odeur... Son odeur qui emplissait mes narines, m'aidant presque à occulter le tabac et l'alcool. Il sentait tellement bon, est-ce que c'était ça d'aimer ? Être en adoration devant chaque chose qui composait une personne. Son odeur, son visage, la douceur de sa peau, la chaleur de son corps contre le mien? Je n'en savais rien, mais je savais que pour une fois, pour rien au monde je n'aurais voulu être ailleurs, et d'ailleurs je me laissai faire gentiment lorsqu'il me força à me retourner, pour être face à lui. Nos torses collés, c'était comme si nos coeurs battaient à l'unisson, en ce moment d'une grande intensité. Je sentais sa cage thoracique se soulever à chacune de ses inspirations, et m'efforçais d'aligner ma respiration sur la sienne. Ca m'aidait à ne pas paniquer. Après tout, être si près physiquement de quelqu'un était quelque chose que bien malgré moi j'avais du mal à supporter. Mais pourtant... Pourtant il y avait cette autre partie de moi qui me hurlait Ne bouge pas, Paul. Profite de ce moment. Je fermai un instant les yeux en sentant ses doigts se rayer un chemin sur mon visage, puis dans mes cheveux et je dû bien admettre que ses doigts dans mes cheveux c'était... La meilleure caresse que j'avais eut de ma vie. Je n'avais jamais laissé personne le faire avant, tellement j'étais maniaque avec cette partie de mon corps, mais je dû accepter que j'avais eut tord de refuser ce geste d'affection pendant aussi longtemps. Quelque chose me disait néanmoins que si c'était aussi bon, c'était parce que c'était lui. Je rouvris les yeux pour plonger mon regard dans le sien, lorsqu'il se mit à me parler. Je le voyais flou, pas étonnant avec tout ce que j'avais pleuré. Il me dit qu'il n'arrêtait pas de penser à moi, quel que soit le moment, et cette information eut le don de soulager un peu mon coeur. J'aurais voulu lui hurler que moi aussi, je n'arrivais pas à passer ne serait-ce qu'une seule minute sans penser à lui. Et que j'avais rêvé ce moment de tellement de façons différentes... Mais c'était encore mieux que dans mon imagination. La réalité, c'est toujours mieux de toute façon. Mon regard se déplaçait régulièrement de ses yeux à ses lèvres, notamment quand il parlait, mais surtout parce qu'elles m'obsédaient. « Je suis autiste, Hadès.» furent les seuls mots que je parvins à prononcer quand il me demanda de ne plus jamais recommencer à dire des choses pareilles. J'avais besoin qu'il le sache, j'avais besoin qu'il m'aime en sachant ça. Je préférai qu'il parte maintenant s'il devait partir, et je dois avouer que la peur de sa réaction me tordait littéralement le ventre. Timidement, je soulevai ma main droite, et vint la poser sur sa joue, mon pouce décrivant des cercles pour le caresser. Mais lorsqu'il dit que je ne devais pas pleurer, surtout pour lui, comme par automatisme, mon pouce descendit se poser sur ses lèvres. Lui imposant ainsi le silence. « Je n'ai plus envie de pleurer pour personne d'autre que toi.» J'avais largement assez pleuré pour qui que ce soit d'autre. Et il avait prit une telle place dans mon coeur, qu'il était le seul pour qui j'avais encore des larmes à verser. Ouais, j'en avais pris plein la gueule dans ma vie, et j'en avais laissé couler des larmes. Mais ça faisait déjà des mois que je donnais le meilleur de moi-même pour que ça s'arrête. Je retirai mon pouce de sa bouche, et ne sachant trop comment m'y prendre, je me laissai simplement guider par mes envies, et rapprochais très doucement et très timidement mon visage du sien, le bout de mon nez venant frôler le sien, me faisant frissonner. Une fois encore mon coeur battait à tout rompre dans ma poitrine et mon estomac faisait les montagnes russes. Je déglutis bruyamment, tout en replongeant mon regard dans le sien, les lèvres légèrement entrouvertes, un regard qui signifiait Fais-le. Mon souffle réchauffait probablement son visage, et mes mains moites tremblaient légèrement. « Prouve-le» dis-je dans un murmure. Oui, Hadès, prouve le que tu ne veux pas me perdre.
Bien sûr, dit le renard. Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde. (@Petit prince // beerus)
Aime-moi
Ft Paul
Je te regardais, le plus tendrement possible. Je crois que dans toute ma vie, j’ai dû observé une personne de cette manière, peut-être deux fois au maximum. C’était différent, c’était intense, unique. Une sorte d’alchimie qui enveloppait mon être pour le caresser, ôter toutes les épines qui se seraient plantées à l’intérieur de mon coeur. Tu étais beau, tu étais tendre. Tu me regardais de tes yeux clairs, de ta mine triste, de tes lèvres faiblement tremblantes sous tes pleurs. Je me détestais de te faire pleurer de cette manière, je haïssais le fait d’avoir réussi malgré moi, à te blesser, et pire. À te rendre aussi fragile rien qu’avec des mots. Et je tentais, de te rassurer, je tentais de te faire comprendre que ça va aller, que tu vas réussir à surpasser ça, que ce n’était que des paroles d’un gars bourré et incapable de se remettre sur pieds. Mais c’était bien trop facile de dire ça, bien trop simple d’y croire. Et d’un seul coup, lors de tes paroles. Je reste sans mot. Je reste plongé dans l’intensité de tes pupilles, alors que je suis incapable d’intégrer cette information à mon cerveau. J’étais conscient de ta différence, tu avais certains tics, certaines mimiques qui sautaient aux yeux. Mais jamais, j’aurais pensé que tu aurais ça. Mais qu’importe, parce que dans le fond, ce n’est pas ça qui rendra ma décision différente, c’est pas pour ceci, que je vais partir en courant hors de ton habitation. Je reste là, mes traits deviennent légers, presque apaisés, parce que c’est le sentiment que tu me fais ressentir. Et même si au fond, je sais que le lendemain je vais flipper, que je vais paniquer parce que quand je te regarde, j’ai le coeur qui bat fort, j’ai l’envie dingue de te protéger des gens, de cet univers. Et j’ai surtout toi, tout entier qui traîne dans le coin de ma tête, toutes les secondes, minutes, heures. Je m’approche de toi, je louche sur la finesse du contour de ta bouche masculine, et la mienne, s’élargie pour créer un faible rictus. « Tu es comme tu es. Ce n’est pas ta différence qui m’éloignera. Parce qu’à mes yeux, tu étais déjà unique. » Mes cils retombent souvent sur ma vision, à la limite du ralenti. Comme si je faisais en sorte de garder entièrement cette image de toi, cette image que tu me donnes. J’ai le souffle court, le coeur tambourine dans ma cage thoracique à m’en faire pâlir. Mon sang circule à une vitesse folle dans mes veines, et ma tête, elle, engloutie par plusieurs pensées qui te concernaient. Parce que je ne voulais que toi, parce que j’étais persuadé d’une chose : Que ce moment était l’un des plus importants. Je n’ai pas envie de te voir pleurer, et pour ça. Je ne dis rien, je ne veux pas me battre contre toi, je ne désire pas te contredire, pas pour le moment. Personne tu ne mérites pas de pleurer, même pas pour moi. Quand tu viens au plus proche de moi, que les bouts de nos nez se frôlent, qu’à quelques centimètres je peux déjà ressentir ton souffle chaud percuter mes lippes. Merde. J’ai le coeur qui va exploser. Je te laisse à peine terminer cette phrase, que je plaque soudainement ma bouche contre la tienne, que je viens animer mes chaires afin de construire un baiser, fort et passionné. Je pose instinctivement ma main sur ta joue, pour t’inciter à te recoucher sur le dos, et que je te surplombe durant cette étreinte. Je t’embrasse, Paul. Je t’embrasse comme si ma vie en dépendait, comme si c’était la première merveille au monde. Je t’embrasse pour ta beauté, ta personnalité, pour toi, tout entier. Ce baiser symbolique, qui veut dire tout et pourtant peu de chose. Je te transmets mes pensées, et l’envie de t’avoir à mes côtés. Et je m’y perds, dans le fin fond de mes sentiments. Comme si les attaches me délivraient, comme si la pièce ou j’étais, enveloppé dans le noir, commençait à s’illuminer. Et lorsque je me recule, que je garde ton goût sur mes lèvres et que dans un geste, le bout de ma muqueuse vient le récolter. Je plonge mon regard dans le tien, je frotte doucement mon nez contre ta joue, déposant plusieurs baisers sur le sommet de ta pommette. « Qu’est-ce que tu es en train de me faire... » Pourquoi suis-je autant dingue de toi, comment tu as réussi à me rendre aussi doux, aussi tendre alors que depuis ma séparation, je n’ai plus jamais eu le courage d’être ainsi. Je me recule, pour te regarder, observer du coin de l’oeil ta bouche gonflée et légèrement teintée. Me dire que c’est sans doute une beauté sans limite qui s’offre à moi. « Embrasse-moi. » Fais-le. Je veux que tu reviennes plaquer ta bouche contre la mienne, je veux que tu cèdes à cette envie qui te ronges, j’ai envie que tu te dévoues comme moi, je le fais envers toi. Je te regarde, le souffle coupé à plusieurs reprises, les pupilles dilatées, qui montrent l’effet que tu as sur ma personne. Je garde le silence, l’une de mes jambes vient se poser sur la tienne, la plus proche, parce qu’au fond, je crois que j’ai davantage peur que tu viennes à partir, et cette idée me fait déposer ma main sur ton torse, écoutant les battements de ton organe vital.
Une nouvelle vague de larmes monte jusqu'à mes yeux lorsque je l'entends me dire que ma différence ne change rien pour lui. Aurais-je ne serais-ce qu'un seul instant osé imaginé une réponse pareille ? Jamais. J'étais persuadé que comme tous les autres, il fuirait. Mais non, il était là, devant moi, et son regard ne quittait pas le mien. Et mon regard ne quittait pas le sien, malgré les gouttes qui s'écoulaient de plus belle de mes yeux. Je pleure pour un rien, Hadès, il va falloir t'y habituer... Ca pour sûr je pleurais facilement, dès que quelque chose m'atteignait en fait, pour faire simple. J'étais le genre de mec qui pleurait parce que quelqu'un d'autre pleurait, j'étais la parfaite représentation des mots empathie et éponge. Le silence me parût plus pesant encore, j'entendais avec précision son souffle, et c'est comme si nous étions les deux seuls être-humains de cette planète. C'est comme si le monde s'était arrêté de tourner. Comme si l'univers n'avait pas d'autre raison d'être que nous.
Lorsqu'il déposa sa bouche contre la mienne, de façon si brutale et inattendue qu'il m'arracha un gémissement de surprise, mon corps se crispa. Seulement un court instant, parce que mon envie de ce contact qui me bouffait les viscères depuis trop longtemps déjà était plus fort que tout. Malgré mon inexpérience, mes lèvres prirent rapidement le pli de se mouvoir pour accompagner la délicate caresse des siennes. Les épousant avec une perfection d'une évidence à retourner un mort dans sa tombe. Ce moment devait être inscrit dans le grand livre du destin, non? Quelque part, dans les étoiles, dans le ciel, au paradis où je ne sais où, il était écrit que Paul aime Hadès. Et que Paul aimera Hadès jusqu'à ce que le soleil aspire la terre. Je me laissai gentiment pousser sur le dos, et me forçais à ignorer la sensation désagréable qui s'emparait de moi. C'était horrible, cette lutte entre mon autisme et mes sentiments. Mon autisme avait peur et mes sentiments en voulaient plus encore. Mes sentiments faisaient battre mon coeur à tout rompre. Arrache-moi le coeur, Hadès, j't'en prie, prends-le avec toi. Il sera bien plus heureux qu'ici, seul avec moi.
Enfin, il se recula, commençant à déposer une myriade de baisers sur ma pommette, ce qui je devais l'avouer était une des meilleures sensations de toute ma vie. Il avait tant d'amour à me donner et je le sentais dans chacune de mes pores. Dans chacune de mes veines et artères. Mes doigts se glissèrent dans ses cheveux, et commencèrent à les caresser avec une immense délicatesse. J'aime t'aimer, Hadès. Je me sentais euphorique. Euphorique et effrayé. Et demain, mon ventre se tordrait de peur. Mais demain était un autre jour, n'est-ce pas? Aussi, lorsqu'il m'implora presque de l'embrasser, je me redressais sur un coude, faisant descendre ma main précédemment dans ses cheveux jusque sa nuque, pour y appuyer légèrement, tout en venant coller une nouvelle fois ma bouche à la sienne.Laisse-toi aller, Paul. Envoie cette foutue peur, se faire foutre. Finalement, alors que ma bouche se délectait de la sienne avec une ferveur dont j'ignorais être capable jusqu'ici, je libérai mon autre main pour attraper son t'shirt, l'attirant contre moi alors que je me laissais tomber en arrière, me rallongeant sur le dos. Mes dents s'emparèrent lentement de sa lèvre inférieure, tirant un instant dessus, avant de la relâcher pour venir reprendre possession de ses lèvres avec les miennes. Les embrassant encore et encore, sans relâche. Tu veux savoir combien je t'aime, Hadès ? Tu le sens, là? Ma respiration était rapide, saccadée, et ma main se décrocha de son t'shirt pour glisser en dessous, venant caresser la peau de son dos, de façon maladroite. J'avais besoin de le sentir, besoin de sentir chaque centimètre carré de sa peau. C'est pourquoi, dans un élan de folie, je soulevai juste assez son t'shirt pour libérer une partie de son ventre et venir y coller le mien, dont mon haut s'était aussi relevé avec les événements. Sa peau, bordel, sa peau c'était juste divin. Sur l'instant, c'est comme si, j'avais oublié qui j'étais. Envolées mes peurs. Balancés mes doutes. Qu'ils aillent tous se faire foutre. C'était le deuxième baiser de toute ma vie, et putain c'était bon. Tellement bon que j'avais plus envie de décoller ma bouche de la sienne. Embrasse-moi Hadès, embrasse-moi jusqu'à en crever.
Je finis néanmoins par décoller ma bouche de la sienne, plongeant de nouveau mon regard brillant, mes pupilles dilatées dans les siennes. Les lèvres entrouvertes, la respiration haletante et les joues légèrement rougies. C'était quoi, ça ? Cette sensation ? Cette chaleur qui me brûlait le bas ventre ? « Hadès... Je...» J'étais gêné voilà tout, parce qu'une foutue bosse déformait mon pantalon. Et ça c'était pas vraiment prévu. « Désolé...» Mes paroles étaient entrecoupées par ma respiration qui refusait de se calmer. En fait, c'était tellement tendu en bas, que ça faisait mal. Et c'était bien la première fois que ça m'arrivait. Remarque, avoir un mec au dessus de moi, avec sa bouche délicieuse à en crever aussi, c'était la première fois.
Bien sûr, dit le renard. Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde. (@Petit prince // beerus)
Aime-moi
Ft Paul
Je pouvais sentir à quel point tu me voulais, à quel point tu dépassais tes propres peurs, et à quel point, tout ceci était complètement dingue. Je louchais une nouvelle fois sur tes lèvres, après ma demande, je pensais que tu allais refuser, que tu allais même t’en aller, c’est pour ça, que je suis presque monté sur ton corps, pour la simple et l’unique raison que je ne voulais pas te voir ailleurs, pas en dehors de mes phalanges. Mais d’un seul coup, c’est la fin du tunnel. La lumière m’aveugle, et le goût de ta bouche percute mes sens. Tu m’embrasses, d’une telle force qu’un faible gémissement vient s’évaporer d’entre mes lippes masculines, bien que je viens les animer afin de prolonger au maximum ce baiser intime. C’est notre bulle, on pénètre les deux dans une sorte de bulle où personne ne serait la bienvenue, où nous sommes unis, où nous avons besoin l’un de l’autre. Parce que oui, j’ai besoin de toi Paul, j’ai besoin de t’avoir au plus près de ma personne, j’ai besoin de ton odeur, de ta présence, j’ai besoin de toi, putain de merde. Je pose ma main sur ta joue, pour t’inciter à rester ainsi, éternellement. Que tu ne m'échappes pas entre les doigts. Quand je t’embrasse, c’est comme si mon monde arrêtait de tourner, cessait de fonctionner, et pourtant, tout me semblait comme une évidence. Tu étais mon évidence, Paul. Tu étais celui pour qui j’avais envie de me battre, pour qui j’étais fier d’être encore là, et pour qui, je ferais tout, absolument tout pour que tu réalises la personne que tu es. Tu soulèves mon t-shirt, et quand je sens tes doigts épouser la forme de mon ventre, je ressens plusieurs frissons qui viennent me picoter l’épiderme. Tout devient flou, j’ai envie de toi, j’ai envie d’entendre mon prénom sortir de tes lèvres pulpeuses, j’ai envie de sentir tes doigts s’agripper à moi. J’ai envie de sentir la chaleur de ton corps contre mon corps, de ton coeur, battre contre mon coeur. Je viens primener ma main sur ta joue, descendant jusqu’à ta gorge, où je retraçais à merveille la courbe de ta pomme d’Adam. Quand tu te recules, je me perds dans la beauté de ton regard, j’y vois de la crainte, de l’amour, de la tendresse, et sans un seul mot, je comprenais l’importance que tu avais dans ma vie, et à l’inverse, je comprenais un peu, que je t’étais important. Je sens ton sexe se tendre contre ma cuisse, je baisse mon regard discrètement alors que tu t’excuses de ça. Ne t’excuse pas, jamais. Parce que tu peux sentir la même chose contre la tienne, et c’est normal. Ciel, tu m’excites, tu me fais de l’effet.
Ma tête se secoue de droite à gauche, je pose mon index sur ta bouche comme pour te faire taire. Je ne voulais pas entendre des excuses pour ça. « Ne t’excuse pas. Tu sens ? ... » J’appui mon bassin contre ta cuisse, afin de te rassurer sur ça. Que tu sentes que moi aussi, je suis excité, et que c’était tout à fait normal d’être ainsi, influencé par nos envies. « On a le temps, je ne suis pas pressé. J’ai envie de toi, Paul. Et je pense que tu as aussi envie de moi, mais allons doucement. Je veux que tu sois certain de vouloir le faire avec moi. » Je supposais que pour toi, c’était bien plus important que moi. Dans le sens où, je n’avais pas peur de te faire l’amour, de parcourir ton corps de mes lèvres, de te faire du bien de plusieurs manières. Et je ne voulais pas brûler les étapes, ça pourrait définir un risque, et le risque serait de ne plus te revoir. En me faufilant entre tes cuisses, de manière sage et sans pensées malsaines. Je repose mes mains sur ton bassin dénudé, ton t-shirt s’était vivement remonté lors de notre embrassade. Je te caresse ces zones, venant parsemer des baisers sur ton menton, tes joues, puis lentement l’intérieur de ta gorge. « Tu sens tellement bon Paul.. » Le bout de ma langue suivait mes baisers. Et je m’éloignais, m’assurant que tout allait bien, que tu ne prennes pas peur, alors je décide de te relâcher. Je reste néanmoins entre tes cuisses faiblement écartées. J’espère que tu vois, comment je te regarde. Comment je te vois à travers mes yeux. De l’affection que j’ai pour toi, de la tendresse que tu m’évoques. Je voudrais que tu puisses te voir, comme je te vois, que tu comprennes que tu n’es pas comme les autres, que j’ai envie de te donner mon coeur pour que t’y prennes soin. Je te souris doucement, reposant timidement ma main sur ta cuisse. Timidement, bordel. « On peut continuer. Mais si tu ne veux pas, je vais aller me doucher. Je ne sais pas si tu veux dormir avec moi cette nuit, ou si tu préfères qu’on fasse séparation, je peux dormir sur le canapé si tu le veux. » Je crois que c’était la première fois que je demandais ça, que j’étais si attentif à tes besoins, et que je prenais le temps de savoir si ça pouvait te déranger ou non. Quoiqu’il en soit, je venais ôter mon t-shirt. Le balançant dans un coin de la pièce. J’ai quelques cicatrices, un tatouage sur le torse, entre mes biceps. (Tatouage <3) Ca représentait beaucoup pour moi, c’était une forme d’exprimer mon manque de sentiment, cette peur d’être compressé par mes émotions. J’avais plusieurs tatouages, et j’étais certain que t’allais en voir pas mal.
Si on m'avait dit un jour "Paul tu seras amoureux, et d'un mec." Je n'y aurais cru pour rien au monde. Pas que je sois ou ai été homophobe, j'ai toujours fais partie de ces gens qui trouvaient ça naturel. Mais faut dire que j'avais jamais regardé personne avant. Alors mes sentiments, mes désirs, mes envies, tout ça me tombait dessus comme une douche froide. Comme un coup de poing en pleine figure. Et pourtant, je me sentais déjà accro. Comme si tout ça me dépassait et que je ne pouvais pas lutter contre. Comme s'il était une sorte de sirène, capable de m'envoûter avec ses yeux. Fais de moi ton pantin, Hadès. T'imagines pas à quel point j'aime ça. Etre une vulgaire marionnette dont les fils glissent agilement entre tes doigts. J'étais effrayé, c'est vrai. Mais lorsque je sentis sa rigidité s'appuyer contre ma cuisse, une autre sensation vint se mêler à cette peur. Une nouvelle vague de chaleur, qui me fit sentir une pulsation au niveau de mon entrejambe à moi. Je réagissais et pas qu'un peu. Tous mes muscles hurlaient cette envie de lui. Cette envie de soulager ce désir qui me bouffait de l'intérieur. Et ouais putain, j'avais peur. Peur qu'il voit ce corps que je détestais. Peur qu'il n'aime pas ce que je lui ferais. Et qu'est-ce que je lui ferais d'ailleurs ? Je ne m'étais jamais spécialement posé la question, persuadé que ça, ça ne m'arriverait jamais. Toutes ces pensées me firent complètement flipper, et eurent le don de me calmer un peu... Du moins jusqu'à ce qu'il commence à faire glisser ses lèvres et sa langue sur la peau de mon cou, m'arrachant un petit râle, mes doigts se glissant dans ses cheveux par réflexe et les tirant légèrement d'excitation. «Hum... Arrête ça...» c'est Continue que t'aurais dû dire, connard. Et bien que mon corps réclamait grâce avec véhémence, mon cerveau lui faisait un énorme barrage, un énorme blocage. Aussi, je fus soulagé lorsqu'il me dit qu'il était prêt à attendre et qu'il ne me forcerait pas la main. Je le regardai s'éloigner, après m'avoir dit que je sentais bon. Moi je me sentais stupide, stupide d'être incapable de lui retourner tous ces compliments, incapable de mettre des mots sur ce que je ressentais vraiment. Pourtant bordel, que j'aimais son odeur. Que j'aimais chaque trait de son visage. Que j'aimais sa peau. Et surtout mon dieu, que j'aimais sa bouche. Je me serais volontiers damné pour y goûter encore et encore. Et pour goûter à bien plus de lui, encore. Je le laissai s'éloigner de moi avec je dois l'avouer une immense déception. Reviens, Hadès, mon corps est si froid sans le tien. «Dors avec moi...» Parce que j'crois que j'peux plus me passer de toi, Hadès. Alors dors avec moi, et serres moi contre toi. Comme si ta vie en dépendait. Lorsqu'il retira son t'shirt, je ne pus empêcher mon regard de vagabonder sur ce torse tatoué et ce ventre ainsi offert à ma vue. L'un de mes doigts vint d'ailleurs dessiner les contours de son tatouage, d'un air distrait. «Est-ce que... Je peux venir me doucher, avec toi ?» Poser cette question m'avait arraché les tripes, ou presque, parce que je savais ce que ça impliquait. Que je me retrouve, nu devant lui. Et bien que ça m'effrayait, je dois avouer que c'était une façon pour moi de faire un pas vers lui. De lui dire J'suis pas prêt Hadès, mais aide-moi à l'être, regarde les efforts que je fais. Sans vraiment attendre de réponse, je me redressai sur le lit, et m'en leva, avant de me saisir de sa main pour l'entraîner avec moi jusqu'à la salle de bain. Je crois que si mes colocataires avaient été là, je n'aurais jamais osé faire un truc pareil. Une fois que nous fûmes dans la salle de bain, je fermais la porte derrière nous, comme pour nous protéger du reste du monde. Je pris ensuite une profonde inspiration Lâche toi, Paul. Oublie le monde pour ce soir, fais comme si tout le reste n'existait pas. Il sera largement temps de douter demain. Alors je poussai Hadès contre la porte, mes deux mains venant se poser sur ses hanches, tandis que mon corps se collait contre le sien, bien que j'étais pour ma part encore tout habillé, et mes lèvres vinrent se glisser dans son cou, remontant lentement jusqu'au creux de son oreille où je laissai mon souffle s'échapper un cours instant, avant de redescendre pour aller lentement passer le bout de ma langue sur sa pomme d'Adam. En réalité, je me contentais de le mimer, lui faisant ce qu'il m'avait fait quelques minutes plus tôt. C'était comme ça qu'on apprenait, non ? En observant les autres faire. Nous faisions pratiquement la même taille, enfin, il me surplombait de deux minuscules centimètres, et je dois avouer que c'était juste parfait pour accéder à toutes ces zones de lui que j'avais envie de toucher, caresser, embrasser. Mes deux mains remontèrent le long de ses flancs et vinrent se poser sur son torse, tandis que ma bouche remontait le long de sa mâchoire, jusqu'à venir déposer quelques baisers au coin de ses lèvres, sans jamais les embrasser. Faut dire que je ne me reconnaissais pas. Moi qui avait un mal de chien avec la communication non-verbale d'ordinaire, là, il me suffisait de laisser parler mes sentiments et mes envies, et ça se faisait tout seul. J'avais peut-être un peu conscience que là, tout de suite, je jouais avec le feu. Mais franchement j'en avais rien à foutre. Il était tellement beau que quand je le regardais, j'avais juste envie de le manger.
Bien sûr, dit le renard. Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde. (@Petit prince // beerus)
Aime-moi
Ft Paul
Est-ce que tu réalises l’envie que j’ai quand tu fais ça ? Sentir tes doigts dans mes cheveux, cette sensation d’excitation qui se loge dans mon bas-ventre, qui remue mon être dans tous les sens. Je suis obsédé par toi, je suis dingue de toi, comme jamais je l’aurais pensé être un jour. Mais je me contrôle, je reste sage, on va dire. Pour une fois, je crois. Parce que je me souviens pas d’être autant contrôlé. Je te regarde avec un faible rictus, parce que tu es autant que moi, excité, et que tu sembles lâcher prise pour un petit instant. Et c’est agréable, de sentir tout ça, c’est si bon de voir que tu me désires et que tu oses, faire quelques pas en ma direction. Je ne dis rien, mais je laisse ma main glisser sur ta cuisse pour la caresser par-dessus ton jean. J’aimerais tellement pouvoir toucher ton corps, seulement du bout des doigts. L’embrasser de mes lippes masculines, découvrir les frissons qui pourraient parcourir ton échine. Mon souffle se saccade, quand tu m’avoues vouloir dormir à mes côtés. Dois-je te dire que ça fait longtemps que je ne dors plus avec personne ? Que je fais des cauchemars à en réveiller un mort ? Que j’ai l’air d’un putain de gamin quand je dors, parce que j’ai même pas peur de mourir dans mon sommeil. Je chasse mes pensées d’un revers de main, en priant pour que cette nuit soit calme, et que tu ne prennes pas peur à mes côtés. Je suis un peu distrait, quand ton doigt contourne mon tatouage. « Avec plaisir. Alors, on dormira ensemble Paul. » Je te regarde tendrement, avant d’incliner mon visage sur l’une de mes épaules. Je ne pensais pas que tu voudrais m’accompagner sous la douche, et ciel, que ça va être terrible de me retenir. Je pose ma main sur ta joue, je caresse cette zone du bout de mes articulations en murmurant. « Tu peux tout faire avec moi. » Absolument tout Paul, si seulement tu savais l’impact que tu as sur moi. Prends-moi, tout entier. Aime-moi, comme je suis, laisse toi aller dans mes bras, parcoure mon coeur de tes doigts, et soigne mes maux avec tes mots. Je me laisserais aller, les yeux fermés. Je n’ai pas envie de penser au lendemain, je n’ai pas envie de savoir de quoi il sera fait. Parce que plus rien n’a d’importance, parce que nous sommes les deux en ce moment, et que c’est ça, le plus magique. Quand tu te lèvres rapidement, je te suis attentivement en tenant ta main, faisant en sorte que tu ne me lâches pas même pour une courte distance. La porte claque derrière moi, et je me surprends à la regarder. Je supposais que tu avais peur qu’on te trouve dans cette situation, sachant pertinemment que tu n’habites pas seul. « Tu veux fer... » Tu me plaques contre cette dernière, je suis surpris par cette force que tu fais, de ton corps contre le mien, de tes lèvres qui épousent parfaitement les miennes. Embrasse-moi, en délicatesse. Perds-toi dans cette étreinte, laisse-toi parcourir mon anatomie de tes phalanges. Je soupire, je gémis même sous tes gestes qui me rendent de plus en plus dingue. Et je décide même d’inverser les rôles. Mes poignes passent sous tes cuisses, je te soulève lentement pour te retourner et où j’étais, t’y plaquer avec délicatesse. Tu peux sentir qu’il n’y a aucune force, que je ne suis absolument pas brusque, et que merde, ça me surprends d’agir de la sorte. Je continu ce baiser, je viens faufiler le bout de ma muqueuse pour qu’elle rejoigne sa jumelle. Qu’est-ce que je peux te vouloir Paul. Qu’est-ce que je suis fou de toi. L’une de mes mains remonte gentiment sur la rondeur de ton fessier. Je te maintiens dans cette position, avant de reculer, de plonger mon attention sur toi. Comme si tu étais mon monde, que tu tournais autour de moi, et que je ne voyais plus que toi. « Aller viens, on va sous la douche. » Parce que je veux être le premier à pouvoir t’admirer. Je veux pouvoir te dire à quel point tu es beau, et à quel point tu ne dois pas te cacher de moi. Je te repose, je me recule de quelques pas pour te laisser de l’espace et ainsi te dévêtir sans gêne, j’en viens même à me retourner pour en faire de même. Je commence à détacher mon jean, abaisser la braguette. Enjambant mon tissu, pour laisser glisser mon boxer blanchâtre. Je ne suis pas pudique, enfin, je l’étais un moment. Mais petit à petit, j’ai réussi à accepter le corps que j’avais, sans doute parce que je n’avais pas le choix, et que j’allais vivre jusqu’à la fin des temps avec. Je m’avance près de la douche, j’ouvre le robinet pour mettre à la bonne température, et quand c’est fait. Je tourne mon visage en ta direction, te tendant ma main. Je n’ai pas encore posé mon regard sur toi, même si je le veux. « Je peux regarder Paul ? » Je reste dos à toi. Un respect immense s’installe entre nous, et je ne ferais jamais rien sans ton accord, ou bien, que tu me fasses ressentir que je pouvais le faire à mon aise. De là où tu es. Tu peux voir ce fameux tatouage secret. Ces lèvres dessinées sur le sommet de mon fessier, d’un rouge assez terne mais quand même prononcé. J’ai une faucheuse sur le dos, juste en dessous de l’épaule. Qui me rappelle qu’à tout moment, elle peut toquer à notre porte. Je racle ma gorge, parce que je suis excité, et que mon entrejambe est durci et allongé. « Quand tu es près, avance toi vers moi. D’accord ? Nous avons le temps. » Le temps que tu voudras, que tu estimeras vouloir et avoir besoin. Je suis détendu, mes muscles le sont aussi. Je n’attends plus que toi, Paul. Alors viens, bébé. Viens près de moi.
Bien sûr, dit le renard. Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde. (@Petit prince // beerus)