C'est une histoire à la fois très simple et très compliquée . Certains disent qu'on reconnaît le grand amour lorsqu'on s'aperçoit que le seul être au monde qui pourrait vous consoler est justement celui qui vous a fait mal.••• Vous savez c’est quoi le plus difficile dans l’amour ? L’attente, la patience. Savoir se mettre de côté pour faire passer l’autre avant, faire une pause, prendre du recul. Ne pas écouter les gens, aime, et être aimé en retour. Je panique, et c’est peu de le dire. J’ai enfilé une chemise blanche que j’ai coincée dans mon jean noir légèrement resserré au niveau des mollets. Des baskets. Un peu de parfum sur les endroits précis, comme les poignets, le cou, et le sommet de mon buste. Je ne sais pas pourquoi je fais ceci, mais c’est comme une habitude, un besoin, j’imaginer. Finalement on devait se rejoindre au restaurant, parce que je me suis lamentablement endormi quand je suis rentré chez moi et qu’il était déjà pas mal tard. C’était notre première sortie, notre premier restaurant, et je crois que c’est une grande chose, je crois que ça annonce quelque chose, sans même qu’on puisse le réaliser. J’ai un peu de mal avec tout ça, j’ai un peu de mal d’exprimer mes émotions et mes sentiments, de faire le point et de prendre du temps pour réfléchir aux événements qu’il y a eu. On s’est embrassés, plusieurs fois. On a fait l’amour, et ce, plusieurs fois. On a dormi ensemble alors que ciel, je ne dors jamais avec personne. Et on était comme un couple quand on s’est rejoint dans la cuisine pour prendre la petit-déjeuner. En bref, c’est flippant. Mais j’aime ça, je ne saurais pas vraiment expliquer, à quel point j’aime ça, à quel point c’est plaisant de se sentir de cette manière. Alors, je ne regrette pas de monter dans cette voiture, de me rendre dans ce restaurant très agréable, sans doute avec les mains tremblantes, et les yeux un peu rouge d’avoir un peu trop dormi, et que malgré tout, j’étais bien encore épuisé. Je t’écrivais durant le trajet, et je savais que tu ne me répondais plus, je le voyais, normalement tu prends quelques minutes et là, c’est à peine si tu me réponds convenablement. Je me gare, je sors, et je demande une table pour deux, et dès que je m’installe sur la chaise, je pose mon téléphone, l’observant du coin de l’œil. On sait jamais, et même je flippais que tu annules tout, que tu ne me préviennes même pas. Alors, je patiente, parce que c’est une des règles dans l’amour. 1h00 plus tard.
Il est déjà dans tes veines, il ira jusqu'à ton cœur. Il y récoltera les émotions que tu y as cultivées avec tant de précautions. Puis il te pourrira d'espoirs. La conquête amoureuse est la plus égoïste des croisades.
Hadès&Paul
Je sais pas ce que je dois faire. Après qu'il soit partit, j'ai passé une bonne partie de ma journée, le coeur palpitant, les jambes tremblantes et la boule au ventre. Je n'arrivais même plus à me concentrer sur le jeu que je finis par éteindre après avoir essayé de forcer pendant des heures. En fin d'après-midi, il m'avait écrit pour me dire qu'on se rejoindrait finalement au restaurant, et m'indiqua lequel. Mais... Je fus incapable de me lever du canapé. Tout ça... Ce restaurant qui sonnait comme un rencard amoureux, puis la nuit chez lui qui sonnait encore plus comme un rencard amoureux ou tout du moins sa suite. Je ne savais que penser de tout ça. Avais-je réellement envie de m'engager ? Avais-je réellement envie d'avoir mon premier vrai rendez-vous amoureux, après tout avoir tout fait à l'envers? Après avoir fait l'amour avec lui pas moins de 3 fois. Après qu'on se soit déchirés pas moins de 2 fois. Après qu'on se soit balancé des horreurs à la figure. Après que je me sois retrouvé à faire l'une des choses que j'exècre le plus au monde : Boire ma toute première goutte d'alcool, et la quantité innombrable qui s'en sont suivies. Avais-je vraiment envie de me lancer dans une relation qui m'obligerait à apprendre une nouvelle chose qui serait extrêmement compliquée : Apprendre à prévoir ses réactions et à agir en fonction de celles-ci? En étais-je au moins ne serait-ce que capable ? Alors voilà, à l'heure du rendez-vous j'étais toujours là, comme une loque, assis dans le canapé, à me poser tout un tas de questions plus effrayantes les unes que les autres. Mais y'avait mon coeur, ce coeur qui me hurlait de ne pas abandonner, de ne pas fuir encore une fois lâchement. Qu'est-ce que je risquais ? Une peine de coeur dont je ne me remettrais sans doute jamais. Parce que j'étais comme ça, les choses me marquaient et ne disparaissaient jamais. Mais qu'est-ce que je risquais vraiment en allant dîner avec lui ? C'était pas une demande en mariage, ni même une demande d'engagement réel dans une relation, c'était juste, un dîner au restaurant. Et puis merde, je l'aimais.
1 heure plus tard. Je me pressai dans la rue, ignorant superbement ses messages, mais parce que j'étais pressé. Forcément il m'avait fallut du temps pour me laver, me parfumer, et trouver la tenue parfaite pour ce soir. J'arborai donc une chemise noire, surplombée de mon indémodable veste en cuir marron, le tout avec un jeans aux couleurs légèrement délavées. Et bien sûr mes cheveux étaient toujours impeccablement coiffés vers l'arrière. Je lus néanmoins son dernier message, dans lequel il m'indiquait que si dans dix minutes je n'étais pas là, il plierait bagages. Je pressai alors encore plus le bas, pour finir par arriver au niveau de la terrasse du fameux restaurant. Un profond soupire passa mes lèvres, me forçant à essayer d'avoir une réaction normale. Je le repérai rapidement et m'approchai de la table où il se trouvait, l'air toujours aussi neutre qu'habituellement. Une fois arrivé à son niveau, je lui lançai un regard profondément désolé. Fallait-il que je trouve une excuse pour la bienséance ou que je sois honnête ? Evidemment que j'allais être honnête... Je l'étais toujours. Je ne savais pas faire autrement. « Je suis désolé Hadès... J'ai eut peur.» Dis-je simplement avant de tirer la chaise en face de la sienne, pour m'y asseoir. Je posai mes avant-bras sur la table et joignis mes mains, n'osant pas trop le toucher parce que je voyais bien qu'il était en colère, et je redoutai un peu sa réaction à vrai dire. C'est pourquoi je ne le quittai pas du regard, le ventre tordu autant par peur de sa réaction, que par peur d'être finalement allé à ce foutu rencard.
Il est déjà dans tes veines, il ira jusqu'à ton cœur. Il y récoltera les émotions que tu y as cultivées avec tant de précautions. Puis il te pourrira d'espoirs. La conquête amoureuse est la plus égoïste des croisades.
Hadès&Paul
Je n'connais rien de sa vie, je découvre son odeur, et l'émotion qui m'envahit me fait un peu peur. On a laissé tomber la nuit, j'ai écouté battre son coeur. J'ai l'impression qu'j'ai ressentis c'qui s'appelle le bonheur.
Lorsque je vois ses traits s'adoucir et sa main glisser jusque la mienne, je m'en saisis avec douceur, et commence à caresser le dos de la sienne avec mon pouce. C'est horrible ce mélange de sentiments. La peur au ventre, et l'amour dans le coeur. Je pris néanmoins un instant pour le regarder de haut en bas, le trouvant séduisant, enfin il l'était toujours, mais ce soir encore plus. Il s'était fait beau, pour moi. Et surtout il n'était pas ivre. « Tu n'es pas mal non plus.» dis-je avec un petit sourire. Oui, sourire, c'était nouveau, enfin, c'était nouveau que ça m'arrive aussi souvent. Mais je savais bien que c'était lui qui me faisait ça. Il me rendait plus expressif, plus affectueux, plus doux, plus attentionné. Il m'avait apprit la passion et le mal que ça pouvait faire. Et maintenant c'est comme s'il essayait de m'apprendre les bons côtés d'une relation, les côtés doux, amoureux. Les moments passés à discuter, à se câliner, ou simplement à sortir tous les deux. Et je dois dire que je commençai doucement à y prendre goût. « Tu sais Hadès je... J'suis effrayé. J'sais pas ce qu'on est, je sais pas ce qu'on fait, je sais pas... Je connais rien à tout ça. Et j'ai peur de pas y arriver. J'ai peur de pas être à la hauteur.» Le retrouver et m'envoyer en l'air sauvagement c'était beaucoup plus naturel, parce que je laissais simplement parler mon corps. Mais maintenant que ça prenait une tournure beaucoup plus sérieuse et amoureuse, je me sentais comme un enfant perdu. Un enfant en quête d'une multitude de réponses. Pourtant ça, cette relation douce et sincère, c'est ce dont je rêvais chaque nuit depuis que tout ça avait commencé. Alors, ma prise sur sa main se renforça légèrement, peut-être inconsciemment pour lui faire sentir à quel point j'étais effrayé. Je n'avais tout simplement aucune idée de comment je devais m'y prendre, pour l'aimer correctement. Pour être son petit-ami, si telles se finissaient les choses. Et surtout, je ne m'étais jamais imaginé que l'élu de mon coeur serait un homme. Je n'avais jamais ne serait-ce qu'évoqué la possibilité dans mes pensées sur le sujet, alors.. Ouais, j'étais encore plus perdu, au milieu de tout ça. Mais si j'étais là, assis à cette table, c'est que j'étais bien décidé à essayer. Parce que je l'aimais, et que quitte à souffrir, autant vivre et profiter tant que c'est encore possible. Lorsque la serveuse vint vers nous, je le laissai parler et dit simplement. « Un coca cherry et une pizza au fromage, de préférence.» dis-je, avant de me rendre compte quelques secondes plus tard que j'avais oublié cette politesse dont je m'encombrais rarement. « S'il-vous-plaît.» Ajoutais-je simplement. Je détestais une multitude de légumes, alors en général la pizza, c'était le bon plan. J'étais rarement déçu au moins. A moins qu'ils trouvent le moyen de me mettre des légumes dans une quatre fromages... Auquel cas je ne remettrais plus jamais les pieds ici, par principe pour mon estomac. Une boule se forma dans ma gorge, lorsqu'il me demanda si j'avais pris des affaires pour venir dormir chez lui. Tout ça... Ca se précisait finement, insidieusement, lentement, et je sentais mon envie de fuir me tirer en arrière comme on tire sur une corde invisible. Mais je restai bien là, droit comme un I, comme toujours. Je me raclai un instant la gorge, pour éclaircir ma voix, avant de répondre. « J'ai pris ma 3DS.» Dis-je simplement. Ramener une console chez lui, c'était une grande preuve d'avancée pour moi. Mon âme se trouvait en grande partie dans les jeux vidéos, alors voilà. C'est vrai que je faisais rien comme les autres. Les gens normaux auraient prit des vêtements, leur parfum, ou je ne sais quoi. Moi je prenais ma console, et ma brosse à dents, parce que quand-même un médecin qui ne prend pas soin de ses dents, ça la fout mal. « Ca me va. Je dors toujours en diagonale dans le lit, tu te débrouilleras de la place qu'il reste.» Dis-je dans un rire, je commençais à me détendre et ça se voyait puisque je faisais de l'humour. Je plongeai par la suite mon regard encore rieur dans le sien, et tirait sur sa main pour la porter à mes lèvres, et embrasser chacun de ses doigts avant de reposer nos mains sur la table, calmement et délicatement. « J'sais pas comment je suis sensé me comporter, Hadès. Mais je veux bien apprendre. Alors apprends-moi.» C'était juste bizarre, de passer un moment en dehors de cet amour haineux qu'on avait partagé les dernières semaines et pas plus tard qu'hier soir. Bizarre, mais tellement bon.
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Hadès&Paul
Lorsqu'il me confie que lui aussi a peur, que lui aussi ne sait où on en est et qu'au final il n'a pas envie de se prendre la tête avec ça, une immense vague de soulagement me parcoure de part en part. C'est bête, mais j'aimais autant ça. J'aimais autant être sur un pied d'égalité. Aussi je pense que mon soulagement dû se lire nettement sur mon visage. Parce que là maintenant, je savais que je n'avais pas besoin de me comporter de telle ou telle manière. Je savais qu'être moi, c'était tout ce qu'il attendait de moi. J'eut néanmoins du mal avec la fin de sa tirade. Aussi, j'haussai ce fameux sourcil, comme à chaque fois que je ne comprends pas. « Déposer les armes ?» Répétais-je simplement. Evidemment que je le prenais au sens littéral, donc évidemment que pour moi ça n'avait strictement aucun sens. Puis je devinais rapidement à son regard et son sourire à quoi il faisait allusion en me disant que je n'aurais sans doute pas le temps de jouer à ma console, ce qui eut le don de me faire rougir. Après tout, on était dans un lieu public, et je n'étais pas ivre, alors bien que j'aimais toujours ça de la même façon dans l'intimité, le fait que quelqu'un puisse entendre ça et comprendre me rendait mal à l'aise. Aussi je pris quelques minutes pour me ressaisir, et lâcha sa main gentiment pour venir entremêler mes deux mains, posées sur la table. Je penchai légèrement la tête sur le côté, et lui fit un petit sourire. « Je pense que j'aurais le temps, demain matin, quand tu dormiras jusqu'à pas d'heures.» Mon sourire s'élargit. J'avais fâcheuse tendance à taquiner les lève-tard, c'était plus fort que moi. Et puis, il fallait bien que je m'occupe pendant que Monsieur dormirait. Parce que je savais pertinemment que je n'oserais juste jamais, me balader chez lui. Puis un léger rire m'échappa à sa tirade suivante, n'ayant aucune peine à imaginer la scène. « Je ne bave pas. Et je ne veux pas toute la couette, je veux tout le lit, pendant que tu te plieras dans un coin en position foetale.» Lorsque la serveuse revient avec les boissons et le pain, je me saisis rapidement de ma boisson et vint cogner mon verre contre le sien, et bu quelques gorgées. Faut dire que tout ce stress ça m'avait donné soif. « Franchement, je parierais pas si j'étais toi. Je suis chirurgien je te rappelle, du sang et des organes j'en vois à longueur de journée...» Néanmoins, s'il me sortait un film de possession, là j'étais foutu. J'avais une peur bleue de ce type de films. Parce qu'ils étaient tous tellement réalistes qu'après le générique de fin, on passait plusieurs jours à se demander si ça pourrait nous arriver un jour. Lorsqu'il me demanda une nouvelle fois d'être moi-même, je ne répondis pas. Le silence était en général un accord silencieux de ma part, et je l'utilisais quand je n'avais rien de concret ou complet à ajouter. Il avait raison après tout, pourquoi se prendre la tête ? Pourquoi faire les choses différemment de d'habitude ? Enfin, le problème c'est que d'habitude on se déchirait, alors voilà pourquoi je ne savais pas comment je devais me comporter. Un fin soupire passa la barrière de mes lèvres. Vraiment, il fallait que j'arrête de me prendre la tête et je m'y décidai maintenant. Laisser faire les choses était encore la meilleure option. C'est aussi pour ça que je ne répondis pas non plus à sa proposition d'aller manger ailleurs. Je préférais amplement une pizza à un sandwich, quand même. Puis je passais presque ma vie à m'enrichir sans dépenser un sous ou presque en dehors du strict minimum. C'est pourquoi me faire plaisir une fois n'allait pas me tuer. Surtout en si bonne compagnie. « C'est à tes risques si tu essayes.» Dis-je en lui lançant un regard provocateur, un regard de jeu. En plus j'avais légèrement horreur quand quelqu'un faisait ça, mais bon, je me disais que je pouvais bien le tolérer avec lui. Néanmoins, je ne me laisserais pas faire aussi facilement. Aussi, je frissonnai lorsqu'il embrassait mes doigts, et souris lorsqu'il me dit que je sentais bon. C'est alors que je me rendis compte qu'on ne savait presque rien l'un de l'autre. Je ne savais même pas ce qu'il faisait comme boulot. Cette pensée me parût bien déprimante. « Si tu me racontais des choses que j'ignore sur toi, Hadès?» Et je voulais corriger le tir aussi vite que possible. Je voulais en savoir autant qu'il était à même de me dire.
Il est déjà dans tes veines, il ira jusqu'à ton cœur. Il y récoltera les émotions que tu y as cultivées avec tant de précautions. Puis il te pourrira d'espoirs. La conquête amoureuse est la plus égoïste des croisades.
Hadès&Paul
Je pris un instant pour observer les gens autour de nous. Ils me paraissaient tous vivre dans un monde qui n'était pas le mien. Mais ça avait toujours été le cas, avec la plupart des gens. En général, je ne comprenais pas les rêves, les envies, et les petites histoires qu'ils faisaient pour pas grand chose. La vie était loin d'être un long fleuve tranquille en ce qui me concernait, et les autres étaient la plus grande de mes craintes et de mes peines. Je n'aimais pas le bruit, et l'endroit était bruyant. Entre les conversations, les rires, les bruits de vaisselle qui s'entrechoquaient, les cris parfois, et la circulation dehors, j'étais plutôt mal à l'aise. Je crois que l'un de mes plus grand rêves aurait été de rencontrer quelqu'un qui perçoit le monde comme moi. Qui voit à quel point tout est effrayant. Je décidai donc de faire comme je le faisais dans ces blocs opératoires si bruyants, occulter. Je reportai donc mon attention sur Hadès et soulevai légèrement le menton pour lui montrer que j'avais compris lorsqu'il m'expliqua ce que signifiait l'expression qu'il avait utilisé plus tôt. Et c'est vrai que c'était bon, de ne pas se disputer et d'en profiter. Même si là en dehors de ces moments de sexe torride et de disputes violentes, j'avais plus l'air d'un petit animal effrayé que de l'homme brutal et sec qu'il avait connu jusque là. Allait-il aimer ce que j'étais ? Je n'en savais rien. Et ça m'effrayait. Je l'écoutai ensuite me parler de son travail, attentif à chacun de ses mots, dont certains que je ne comprenais pas. Mais je comprenais le sens global alors ça me suffisait. « Et tu as des marchés de prédilection ? Ou peu importe, tu fais de tout ?» J'étais surdoué il ne fallait pas l'oublier, je savais ce qu'était un marché et j'avais des notions de commerce puisque comme à peu près tout c'était l'une des choses sur lesquelles je m'étais renseigné. Même si j'avais rapidement conclus pour des raisons évidentes que ce n'était pas fait pour moi, je connaissais les tenant et les aboutissants. Les techniques de vente, les différents marchés, les techniques de management,... « Portugais ? Je n'ai rien remarqué. Mais ça doit être pour ça, les poils.» Je lui fis un nouveau sourire amusé. Je connaissais aussi comme tout le monde les blagues sur les diverses ethnies. Puis, l'ambiance devint beaucoup plus lourde alors qu'il me racontait son histoires passée, avec ce gars qui avait prit peur et s'était enfuit après deux ans. Pour le coup, je ne pouvais que comprendre pourquoi il avait eut peur. Mais je saisissais assez mal pourquoi il avait mit deux longues années avant de s'enfuir. Aussi, je glissai l'une de mes mains vers la sienne, pour la saisir à mon tour. Je ne savais même pas quoi dire, j'étais loin d'être le meilleur conseiller qu'il puisse rêver sur ce type de problèmes. « Tu.. Je comprends, Hadès. Je n'ai pas d'histoire aussi triste à te raconter, parce que je n'ai jamais aimé personne... Avant toi. Alors je ne peux que te promettre d'essayer de ne pas m'enfuir.» Parce que moi aussi, j'avais peur. Je savais que l'amour pouvait être aussi volage et éphémère que durable. Je savais combien ça pouvait faire mal. Je savais que je pourrais lui donner ma confiance et mon amour, et qu'il pourrait me détruire en un simple claquement de doigts. Etais-je prêt pour ça ? Je n'en avais pas la moindre idée. N'allais-je pas m'enfuir en courant ? Je ne pouvais le jurer. Mais si j'étais là, aujourd'hui, c'était bien une preuve qu'en un sens, je savais ce que je voulais. Et j'étais prêt à essayer. Mon pouce se remit à caresser sa main tandis que je l'écoutais toujours aussi attentivement, me dire que lui, il aimait comme ça, à s'en détruire s'il le fallait. Et ça me faisait peur. Parce que je sentais bien que c'était comme ça que je l'aimais. A m'en détruire. Néanmoins je préférai ne rien dire et me saisis de ma fourchette de ma main libre, pour commencer à manger la salade. Faut dire que c'était bizarre, n'ayant rien avalé de la journée depuis le petit déjeuner j'avais faim, mais j'étais tellement noué par tout ça que c'était compliqué d'avaler quoi que ce soit. Aussi je me forçai. En plus la salade était l'un des seuls légumes que j'aimais, alors raison de plus. « J'ai... Toujours vécu en Nouvelle-Zélande.» Commençais-je, supposant que c'était à mon tour de lui en faire découvrir un peu plus sur ma vie. « Mes parents n'attendaient pas vraiment un deuxième enfant, quinze ans après ma soeur, Sara. Et ils n'ont pas bien prit la nouvelle. Encore moins quand à 3 ans on m'a diagnostiqué Asperger.» Je pris alors une profonde inspiration, reposant ma fourchette après avoir avalé environ la moitié de l'assiette, ce qui était largement suffisant si je voulais pouvoir enchaîner avec la pizza. « Quelques années plus tard, ma soeur a emménagé avec son amour de longue date, Allan. Et je passais le plus clair de mon temps là-bas. Allan est mon père en quelque sorte... Il m'a toujours soutenu et aidé dans la lutte contre ma maladie. Pourtant je lui ai pas rendu la tâche facile.» Un léger sourire se dessina sur mes lèvres tandis que je repensais à certains souvenirs plutôt cocasses. « J'ai grandis dans ce cadre familial aimant, avec Sara, Clément et Jim mes neveux, Allan et la multitude de psychiatres que j'ai pu rencontrer. Mais les enfants puis les adolescents que je cotoyais à l'école étaient... Je ne sais pas. Violents. Désobligeants. Insultants.» Je déglutis assez péniblement, ces souvenirs étaient pour le moins douloureux et je n'avais aucune envie de m'étendre davantage sur le sujet. Ni sur celui de Jim dont je lui avais déjà fait part, lors de notre rencontre à l'hôpital. « Puis quatre ans après mon entrée en fac de médecine, Allan a disparût du jour au lendemain. Et Sara et Clément sont venus vivre à Brisbane. C'est pour les rejoindre que je suis venu vivre ici une fois mes études terminées.» Mon regard se plongea longuement dans le sien, essayant d'y décrypter une quelconque émotion, un quelconque avis silencieux. « Allan est revenu. Il y a quelques semaines.» Conclus-je simplement. Une note de joie dans ce carnage dont j'avais à peine frôlé la totalité.
Je l'écoutai me répondre avec attention. Pendant tout le temps qu'il parlait, j'avais beaucoup de mal à détacher mon regard de sa bouche qui me fascinait et m'obsédait bien au delà du raisonnable. Ce mec me donnait chaud, je m'en rendais compte, que soit le lieu ou le moment. Son visage était si beau que je me serais volontiers damné pour avoir le loisir de l'observer encore et encore. Comment pouvait-on aimer à ce point ? Il y a peu je ne savais même pas ce que c'était d'aimer. Et là, je me retrouvais à aimer à en crever. « Peut-être que tu pourrais voir avec l'hôpital, si tu connais un fournisseur de matériel médical. J'ai entendu dire qu'on cherchait un nouvel IRM, ce qui ne nous ferait pas de mal. C'est pénible de devoir faire la queue quand on a des urgences.» S'il voulait des mines d'or, ça s'en était une, ce type de machines ça se chiffrait en millions. Je voyais bien qu'il aimait son métier, au moins autant que ce que j'aimais le mien. Et bien que je n'aurais pu être moi-même dans le commerce, pour des problèmes de principes, je ne le jugeais pas. Chacun était libre de gagner sa vie de la façon dont il l'entendait, et surtout chacun était libre de refuser de faire autant d'heures que nous les médecins, faisions. J'espérais d'ailleurs que mes absences récurrentes ne seraient pas un problème pour notre avenir à tous les deux. Je le regardais un instant manger sa salade, ayant déjà finis pour ma part, et l'écoutais ensuite me parler des enfants et de leurs agissements. Un nouveau soupire m'échappa. Ce n'était vraiment pas une période de ma vie dont j'aimais parler. « Je n'oublierais jamais, moi.» Oh ça non. Parce que c'était à cause de ça que je n'osais qu'avec peine prononcer le mot Autiste. Parce que c'était à cause de ça que j'avais peur la nuit, quand j'étais seul dans la rue. Parce que c'était à cause de ça que j'avais peur de rencontrer de nouvelles personnes. Lorsqu'il me dit que si Allan me faisait de nouveau du mal en disparaissant brutalement de ma vie, il aurait affaire à lui, je plongeai mon regard dans le sien. « Il ne faut pas Hadès. Il n'a pas eut une vie facile. Je ne sais pas pourquoi il s'enfuit comme ça, ni pourquoi il l'a fait il y a huit ans, mais je finirais par le découvrir. Et je l'aiderais si je le peux. S'il n'avait pas été là, je n'aurais pas eut de père, tu sais. S'il n'avait pas été là, je ne serais pas chirurgien, aujourd'hui. La plupart des choses que j'ai accomplies, je les ai faites pour qu'il soit fier de moi.» A mes propres paroles, je sentais bien que j'allais craquer, aussi, je retenais avec ferveur les larmes qui se battaient à mes yeux. L'une d'elle glissa d'ailleurs le long de ma joue, et je l'essuya d'un revers de main, doucement. Il n'y avait rien d'agressif dans mes propos, c'était juste... Ca me touchait énormément. « Quand il est revenu, j'aurais pu le détester tu sais. Mais je n'en avais pas la force. Je voulais juste retrouver mon père.» Et même si biologiquement il n'était pas mon père, il était le seul que j'ai jamais appelé Papa. J'appréciai néanmoins sa main qui serrait la mienne, dans un soutien silencieux alors que je lui confiais les pires moments de toute ma vie. Ou du moins une partie de ces pires moments. Puis il se leva et me dit qu'il allait fumer. Je le regardais s'en aller, passant plusieurs minutes à me demander si je devais le suivre ou non. Finalement je décidai de le faire et le rejoint à l'extérieur. Je pris quelques secondes pour l'observer de haut en bas, avant de me rapprocher de lui. Il était tellement beau... Je ne m'en lasserais jamais. Une fois près de lui, je le laissais me coller à lui, nos bassins venant se coller eux aussi, tandis que je grimaçais à cause de la fumée de sa cigarette. Je me penchai tout de même pour venir déposer un petit baiser sur sa mâchoire. C'est dingue à quel point le moindre contact avec lui pouvait me faire du bien. A quel point j'avais besoin de le toucher, qu'importe le moment. Ma main droite vint glisser un instant dans ses cheveux, que je caressai en détaillant son visage amoureusement. Je fus tiré de ma léthargie lorsqu'il me parla de ma pizza. Je plongeai donc un regard inquisiteur dans le sien, me passant lentement la langue sur les lèvres uniquement dans le but de le provoquer, en réalité. Faut dire que sa main sur mes fesses un peu plus tôt avait eut son petit effet sur moi. « Si tu aimes le fromage, tu aimeras ton haleine.Et je ne suis pas certain que du poisson cru donne une bien meilleure haleine. » Dis-je simplement. A vrai dire, je me fichais bien que ce soit glamsex ou non. C'était vraiment pas le genre de pensées dont il m'était d'usage de m'embarrasser. D'ailleurs je n'y aurais pas pensé par moi-même à vrai dire. Puis je me reculai de lui pour lui laisser le loisir de finir sa cigarette, le détaillant une nouvelle fois du regard. « Hum... Je n'aime pas les films surnaturels.» Parce que je savais très bien qu'il voulait parler d'un film d'horreur, et franchement les histoires d'esprit et de possession ça m'effrayait au plus haut point. J'étais capable d'en faire des cauchemars pendant des jours. J'attendis ensuite patiemment qu'il eut finit sa cigarette pour céder à mon envie incommensurable de venir me blottir contre lui. Je glissai mes deux bras autour de son cou et y mis mon visage, humant son odeur un long moment, les yeux clos. Je déposai par la suite une multitude de baisers sur cette peau ainsi offerte tandis que mes doigts vinrent se mêler à ses cheveux que je caressai durant un long moment. J'appréciais réellement ce moment, et il me faisait me rendre compte encore plus combien je l'aimais, au final. Mes baisers remontèrent jusqu'à sa mâchoire, puis la suivirent, jusqu'à son menton, où je remontai pour déposer un baiser sur sa bouche. Court, éphémère. Parce qu'on était dans un lieu public après tout. Je collai un instant mon front au sien, et plongeai mon regard dans le sien. « J'sais pas ce que tu me fais Hadès. Mais je peux pas me passer de toi.» Ces mots m'étaient venus naturellement, parce que c'était la stricte vérité. D'ailleurs a regret, je me détachai de lui et retournai m'asseoir à ma place, à l'intérieur du restaurant, constatant qu'on nous avait amenés nos plats.
Lorsque je me permets cet unique et bien trop court baiser, c'est comme si plus autour de nous n'existait. C'est comme si l'espace de ces petites secondes, le monde avait cessé de tourner. Il me dit alors que je le rends fou, et cela me tire juste un petit sourire amoureux. Je frotte alors le bout de mon nez contre le sien et m'éloigne, retournant à l'intérieur. Faut dire que j'avais peur, aussi. J'avais passé une bonne partie de ma vie à me faire discriminer parce que j'étais autiste, est-ce que ça allait recommencer parce que clairement j'étais gay? Je n'avais jamais moi-même jugé les homosexuels, mais je savais quels problèmes ils rencontraient au quotidien. Je savais que la discrimination était reine dans ce milieu là, aussi. Je suis gay. Ces mots font tellement bizarre. L'aurais-je un jour pensé ? L'aurais-je un jour ne serait-ce qu'imaginé ? Pourtant ça coulait de source, non ? Je n'avais pas le moins du monde un comportement d'hétérosexuel. Et je n'en avais jamais eut un. Qui aurais-je été capable de dominer ? Comment aurais-je pu juste, ravir une femme ? Il y avait pourtant eut quelques signes au cours de ma vie, mais j'avais choisis de les ignorer. Je n'avais regardé de femme, mais j'avais déjà regardé quelques hommes. Quand j'étais petit j'étais même amoureux de certains acteurs en secret. Comme tous les enfants direz-vous. Mais je crois que je m'étais tellement mis de oeillères que j'en étais encore au point où je ne l'avais pas vue venir, celle là. Il allait donc falloir que je m'habitue à ça, aussi. Faire partie d'une autre communauté discriminée. Un bref soupire passa la barrière de mes lèvres à ces bien sombres pensées, et je m'assis à la table, rejoint quelques minutes plus tard par mon aimé. « Je ne vais jamais réussir à avaler tout ça..» Dis-je, le regard fixé sur l'immense pizza qui trônait devant moi. Aussi, alors qu'il me parlait des films d'horreur, je commençais à découper la pizza avec mes couverts, selon un ordre précis. Des parts le plus égales possible, puis lorsque j'en entamais une, je partais de la croûte et je descendais jusqu'à la pointe, mangeant dans cet ordre là. « Ok, Hadès. Je veux bien faire un effort pour te faire plaisir, mais alors tu regarderas un film où on voit des organes avec moi, en contrepartie.» Et c'était plus ou moins, non négociable. Après tout, les efforts ça se fait dans les deux sens, non? Il ne fallut d'ailleurs pas plus de deux de ces parts immenses, pour me suffire alors je déposai mes couverts à côté de l'assiette, pour laisser le loisir à Hadès de se servir s'il en voulait. D'ailleurs lorsqu'il parla du suçon qu'il m'avait fait de le cou l'autre fois, ma main droite vint se poser sur mon cou par réflexe, le frottant un petit moment avant de la laisser retomber sur la table, sans rien dire. Je savais bien qu'il cherchait à me chauffer, dans le fond, et faut dire que ça marchait. De toute façon, je pouvais difficilement résister à la tension sexuelle qu'il y avait entre nous deux. Il était celui que j'aimais, mais il était aussi bien plus que ça. Il était ma plus grande passion, mon plus grand désir, mais aussi l'un de ceux à qui j'avais envie de confier mes peurs et mes doutes. Mes envies et mes déceptions. Néanmoins, lorsqu'il me proposa de partir en week-end, juste tous les deux, mes yeux s'illuminèrent d'une lueur nouvelle, celle que j'avais à chaque fois que je me sentais excité par une idée que me plaisait. Ce regard de l'enfant à qui on promet un jouet s'il est sage. « Ca me plairait beaucoup oui. Je n'ai jamais pu partir en vacances. Et je rêve d'aller en montagne, c'est vrai. Par contre... Je te laisse t'en occuper, je suis vraiment pas organisé pour ces choses là.» Et surtout je n'avais aucune idée de comment on s'y prenait. Je n'étais jamais partit en vacances, comme je l'avais souligné. Pour le coup, je me disais que ce serait l'occasion de profiter de ces milliers de dollars que je gagnais chaque mois et qui dormaient bien tranquillement sur mon compte. « Je t'aime, Hadès.» Pourquoi j'avais dis ça? Parce qu'il me rendait heureux comme un gamin de 5 ans, et que ça me donnait envie de le lui dire. Et lui dire que je l'aimais était pour l'instant la seule façon que j'avais apprise pour lui communiquer mes sentiments pour l'instant. Bon, il y avait aussi le fait que je l'aimais, tout simplement. Mais mon excitation redescendit rapidement lorsqu'il me parla d'une soirée d'Halloween, entouré de ses amis, que je ne connaissais pas, hormis Carter avec qui franchement on pouvait pas dire que ça s'était bien passé. Une boule d'angoisse me tordit rapidement le ventre et je restai un long moment silencieux, l'écoutant presque me supplier de venir. Et mon envie de m'enfuir vite et loin reprit le pouvoir l'espace d'un instant. Je grimaçai légèrement... Les fêtes j'étais plutôt du genre à les passer seul chez moi ou avec ma famille pour les importantes comme Noel. Un tas de question se bousculaient dans ma petite tête blonde... Et s'il y avait des conquêtes d'une nuit à lui ? Et si les gens étaient trop ivres et que je ne le supportais pas ? Et si les gens se moquaient de moi? Et si le bruit me dérangeait ? Je détestais le bruit. Ca me faisait angoisser plus que de raison. Je me mis à triturer nerveusement mes doigts, partagé entre l'envie de lui faire plaisir, et l'envie de rester terré profondément dans ma grotte sombre et noire. « Je...» Commençais-je, me râclant nerveusement la gorge. « Je viendrais.» Finis-je. Et j'espérais qu'il se rendrait bien compte de ce qu'il m'en coûtait d'accepter. Néanmoins j'avais relativisé en me disant qu'en dernier recours, l'alcool pourrait m'aider. J'y avais goûté l'autre soir et de façon plus raisonnable, je n'étais pas contre réessayer, si le besoin s'en faisait ressentir. Je savais que ce n'était pas une bonne raison, et pour tout dire, je me dégoûtais moi-même de réfléchir de cette façon, mais après tout, peut-être bien que je ne boirais pas, ou que je boirais pour les bonnes raisons et pas pour oublier. En plus faut dire que pour le déguisement, c'était tout trouvé. Je tentais donc timidement. « Ma blouse, mon stéthoscope et un peu de faux-sang devraient suffire, non?» Je pouvais difficilement faire plus docteur Frankenstein qu'avec une vraie blouse et un vrai stéthoscope. Hadès me faisait doucement rentrer dans un monde qui m'effrayait mais dont pourtant au fond de moi, silencieusement j'avais toujours rêvé. Evidemment que j'avais toujours rêvé d'avoir une vraie vie sociale. D'aller à des soirées moi aussi, de rencontrer du monde. Ca allait juste être... Compliqué. Je finis mon verre de coca d'une traite, puisque cette nouvelle dose d'angoisse m'avait de nouveau asséché la bouche. Et je préférai arrêter de penser à ça pour l'instant. Avant cette fameuse soirée, il y avait le week-end à la montagne, et surtout cette nuit avec lui. La serveuse revint donc, pour récupérer nos assiettes et nous demander si nous voulions un dessert. « Non, merci.» Répondis-je simplement. Je n'avais plus faim de toute façon, et je crois que j'avais juste envie de m'éloigner de la foule qui était là et avec laquelle je commençai à me sentir étouffé. Mais je n'en montrais rien, parce que je voulais laisser le loisir à Hadès de prendre un dessert s'il le désirait.
La fin du dîner se déroula donc sans encombre bien que je savais que derrière son air fier, il n'en menait pas large à l'idée de regarder un film où on voit des organes. J'allais lui sortir pire qu'un film d'horreur, moi. J'allais lui sortir une vidéo d'une intervention, il ferait encore moins le malin, mais je me gardais bien d'en parler, parce que l'effet de surprise serait encore meilleur. J'avais un panel de vidéos de moi, en pleine intervention, parce que je demandais à ce que ce soit filmé dès que je le pouvais, pour les regarder par après, trouver mes erreurs et m'améliorer tout simplement. A tête reposée on réfléchit toujours mieux. Puis, il me dit qu'il m'aimait et qu'il ne me laisserait pas, ces paroles me mirent le coeur en joie une nouvelle fois, même si je restai sur mes gardes, car je savais qu'il était compliqué de tenir ce genre de promesse. Celle de ne jamais partir. Et je savais que si un jour il partait, j'en mourrais probablement. « Ok. Je te laisse gérer de toute façon, et tiens moi au courant car il est hors de question que tu payes tout.» Et ça j'y tenais, c'était notre weekend à tous les deux, et je refusais qu'il paye tout de sa poche, vraiment. Même s'il gagnait plus que moi, j'étais loin d'être pauvre, du coup, je pouvais participer et j'y tenais vraiment beaucoup. Je le laissais ensuite prendre ma main, et glissait mes doigts entre les siens, pour resserrer ma prise sur celle-ci. J'avais besoin de lui, besoin qu'il me rassure, et j'espérais vraiment que ce soir là, il essayerait d'éviter un maximum de me laisser seul, même si je savais qu'au final, il n'aurait peut-être pas le choix. Un maître de soirée se doit d'accueillir convenablement ses invités après tout. Je me contentais de soulever le menton en signe d'accord lorsqu'il me dit qu'il ferait tout pour que je me sente au mieux. Cela me rassurait un peu. Il commençait à me connaître après tout, et à savoir ce qui me rendait ou non mal-à-l'aise. Du coup, je savais qu'il ferait de son mieux, mais qu'il faudrait aussi que je fasse des efforts. Lorsqu'il me donna ce petit surnom, je ne relevai même pas, parce que ça ne me gênait pas. Ca me plaisait même plutôt, je me sentais un peu plus devenir son petit-ami. Et même si ça m'effrayait, ça me plaisait au moins autant. « Tu m'aideras avec le faux-sang, je te dirais comment faire pour que ça ressemble vraiment à une giclée de sang en pleine opération.» Et faut dire que sur ça je m'y connaissais... Combien de fois m'étais retrouvé avec une tonne de sang sur moi? Au moins des centaines. Sauf que c'était du vrai sang, chaud... Vivant. Je n'eus pas vraiment le temps de réagir qu'il avait déjà payé, et ça me déplaisait. Probablement parce que j'avais payé si dur pour avoir ce train de vie. Mais si ça lui faisait plaisir de m'inviter, je préférai le laisser faire, tant qu'il me laissait payer la prochaine fois. Je le suivis donc gentiment jusqu'à sa voiture, tenant sa main, et m'installant côté passager. « Il serait peut-être temps que je passe mon permis.» Dis-je simplement alors que ma main vint instinctivement se poser sur la sienne qui se trouvait sur ma cuisse et caressa lentement ses doigts avec mon pouce. « Ca me gêne pas. C'est juste... Je suis pas habitué à utiliser les surnoms de ce genre, alors, il me faudra sans doute un peu de temps pour en faire autant.» Et j'espérais qu'il ne m'en voudrait pas, mais il me fallait toujours un peu de temps pour intégrer les nouveaux usages et que ça devienne naturel. Ca se ferait, avec le temps, tout simplement. A force de l'entendre me donner des petits surnoms, je finirais par lui en donner naturellement, je le savais. Je descendis de la voiture et le suivit jusqu'à son appartement, que je pris un moment à en observer tous les recoins, du moins de la pièce de vie dans laquelle je me trouvais. Il était grand et luxueux. Ca changeait de chez moi. C'était une belle maison certes, mais c'était plus modeste. Je me rapprochai du canapé en attendant qu'il revienne et d'ailleurs quand il le fit, le fait qu'il soit torse-nu eut son petit effet sur moi. Je me mordis la lèvre inférieure, n'écoutant absolument pas ce qu'il me disait. Je le suivis du regard lorsqu'il partit chercher ce qu'il faut la cuisine, et toujours lorsqu'il revint, et déposa tout sur la table. Je n'arrivais pas à décrocher mes yeux de son torse nu. Comment pouvait-on désirer quelqu'un à ce point ? Encore une fois, je l'ignorais. Lorsqu'il vint contre moi, je me laissai tomber sur le canapé, non sans surprise, pliant l'une de mes jambes, pour coller ma cuisse contre sa hanche, tandis que mes mains furent rapidement prises en otages pour les siennes. Je grognai légèrement de désaccord parce que là tout de suite, je voulais juste le toucher. Je répondais à son baiser presque avec violence, mes lèvres happant les siennes, puis ma langue venant danser quelques instants avec la sienne. Mon souffle ne mit pas longtemps à s'accélérer, et un souffle de chaleur à m'envahir. Puis, comme si de rien était, monsieur se redressa et se mit à servir les verres de lait. Oh ça non, ça n'allait pas se passer comme ça. Je me redressai sur le canapé, et me laissa tomber à genoux sur le sol, puis me déplaçai jusqu'à me retrouver entre ses cuisses. Mes lèvres commencèrent à venir déposer quelques baisers le long de ses cuisses, par dessus son pantalon de jogging, remontant très près de la zone que je voulais, mais au dernier moment, celui d'arriver au but, mes mains déposée dans son dos pour le griffer sans vergogne, je me relevai et retournai m'asseoir sagement dans le canapé, à l'autre bout même. « On le met ce film?»
C'est une histoire à la fois très simple et très compliquée . Certains disent qu'on reconnaît le grand amour lorsqu'on s'aperçoit que le seul être au monde qui pourrait vous consoler est justement celui qui vous a fait mal.•••