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 Une comédie grandeur nature ft Joseph

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Message(#)Une comédie grandeur nature ft Joseph - Page 2 EmptyDim 6 Jan 2019 - 4:25


Une comédie grandeur nature
Joseph Keegan & Aubrey Kruger
Un léger frisson de dégout te bouscule. Tu arrives mal à cacher cette sensation d’inconfort qui engourdi tes muscles. T’as jamais aimé savoir que tes partenaires pouvaient s’envoyer en l’air avec d’autres. Tu es possessif, mais tu ne te contentes pas d’une seule. Un lion alpha dans une meute de lionnes. Toutes à toi, et à toi seul. Mais, dans le cas d’Aubrey, t’es arrivé en deuxième place. Troisième, même. Il ne faut pas oublier que, derrière toi et son amant se cache encore son mari qui n’est au courant d’aucune de ces injustices. Mais, le fait de savoir que ce patient qui la baise ne le fait que dans l’unique but de se défouler, t’aimes pas ça. Sans que tu ne t’en rendes compte, tes poings sont fermés, tes ongles enfoncés dans tes paumes. Tu ne sens pas la douleur, bien trop préoccupé par cette nouvelle information que tu aurais préféré ne jamais savoir. Attends. Attends. Tu redresses la tête. Tu viens de zapper un détail. Elle l’a nommé, son amant. Elle vient de t’offrir son nom et il percute tes tympans comme un écho éternel. Liam. Tu connais un Liam, un seul. Et ça te fait chier d’admettre que ce type semblait fou, perdu, peut-être. C’est exactement le genre de démon qui aurait besoin d’un ange dans lequel taper jusqu’à ce que les flammes ne s’éteignent. Il t’avait parlé d’un changement de valeurs, d’un désir de fermer les portes pour se lancer dans une seule et unique direction : la bonne. Tu restes de marbre, perdu dans tes pensées et, les prochaines paroles d’Aubrey te rentrent par une oreille et ressortent par l’autre. Tu fais part d’un immense manque de respect tandis qu’elle laisse son cœur s’exprimer. Mais t’es bloqué, coincé dans l’écho de son prénom. Tu arrêtes la psychologue en soulevant ta main devant son nez.

- Liam ?

Tu l’interroges du regard. Tu sais qu’il n’est pas le seul homme à porter ce prénom en Australie. Mais le doute titille ton instinct et tu demandes, sur un ton étrangement nouveau, effacé :

- J’t’en prie, m’dis pas qu’on parle du même. Cheveux foncés et courts, barbu, yeux bruns, airs… démoniaques ?

C’est bien le seul mot qui te vient à la bouche pour le décrire. Tu ne vois pas comment tu pourrais faire autrement. Il a pointé une arme à feu entre tes deux yeux alors que tu ne le connaissais même pas. T’as appris son nom par la suite, quand le Club est venu « s’excuser » pour son comportement, souhaitant probablement éviter la guerre entre les deux gangs. Tu places ta main à l’horizontale et tu la portes à environ dix centimètres au-dessus de ton front.

- De cette taille, environ ?

Oui, t’as remarqué qu’il était plus grand que toi de quelques centimètres quand son nez est dangereusement venu se coller au tien. C’est probablement l’une des raisons pour lesquelles t’es resté calme, comme un gentil toutou bien dressé. Ce type il aurait pu te casser la mâchoire d’un seul coup de poing. Et, les questions dévient à nouveau vers toi. T’es bien obligé de laisser tomber ces images le temps d’offrir à Aubrey ta part du marché. Tu as serré sa main. Pourtant, tu arrives étrangement à faire dévier tes pensées vers le sujet de Lexie lorsqu’Aubrey propose une autre hypothèse. Ton regard se plisse tandis que tu analyses cette nouvelle théorie mais tu secoues la tête, machinalement, le regard vide. Un gloussement vient trahir ton état de refus.

- Justement. On s’ressemble énormément. J’sais que j’aurais pu faire pareil sur un coup de tête. Je n’prends jamais l’temps de réfléchir à mes actions. Je pose un geste et j’attends de savoir si je vais le regretter… J’imagine qu’elle ne regrette pas encore puisque je ne l’ai toujours pas revu depuis que j’suis libre.


Aucun doute ne se plante dans ta tête. Non, t’es certain. Lex elle a simplement tourné la page comme tu l’aurais fait. Elle avait besoin de quelqu’un et t’étais plus là, point final. Cette vitre qui vous séparait était bien trop imposante. Elle ressentait le besoin de pouvoir se confier sans que des caméras ne pointent son visage. Elle ne te l’a pas dit pour ne pas te faire de mal.

- S’il y avait réellement une autre raison émotionnelle à son départ, je l’aurais deviné. Elle et moi, on se disait tout. J’la connais comme le fond d’ma poche.

Oui, tu sais tout d’elle. Sauf peut-être cet homme dont elle ne t’a jamais parlé. Ce Hank qu’elle aurait dû te présenter malgré son absence depuis des années. Mais qui es-tu pour la blâmer ? Il y a bien des choses que tu lui as caché.    

                   
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Message(#)Une comédie grandeur nature ft Joseph - Page 2 EmptyDim 6 Jan 2019 - 5:48

Je n’analyse pas le comportement de Joseph faisant suite à mes mots. Ce qui est un tort, je l’affirme. Ils sont révélateurs de nombreuses autres indications sur sa personnalité, sur ces émotions même, or, je suis obnubilée par mes propres ressentiments. Je trouve l’image de mon ami au sujet de mon métier particulièrement déprimante, d’ailleurs. Je n’arrive plus à me l’ôter de la tête. Je vois l’image de la poubelle dans laquelle on déverse ses déchets émotionnels, gravée même sous mes paupières closes. Je l’imagine immense, pour ne pas dire repoussante. Je vois devant elle une foule de patients passés sans considération, s’y délestant de ce qu’ils ne veulent plus dans leurs existences insipides. La foule est toujours plus dense, toujours plus sombre d’ailleurs. J’en arrive à m’interroger sur la capacité de celle-ci, sa profondeur. Elle apparaît ne jamais se remplir véritablement, comme si elle n’avait pas de fond. Ai-je une capacité d’acceptation hors norme ? Suis-je immunisée de l’overdose, m’encourageant à ne jamais me sentir envahir par toute cette détresse qu’on me jette au visage ? Où je la vide moi-même par le biais d’actes irréfléchis ? Je l’ignore. Et je préfère ne pas le savoir, même. Je suis prête à relancer le sujet de la fameuse Lex, quand Joseph me coupe l’herbe sous le pied en soulevant sa main face à mon nez, en guise d’un « stop » silencieux. Il prononce le prénom de mon amant, interrogateur. Il m’implore assez successivement que nous ne parlions pas du « même ». D’un homme aux cheveux foncés et courts, barbu, yeux bruns, air démoniaque. C’est une description relativement excessive sur le dernier terme, mais je dois admettre qu’elle m’est familière. Elle correspond en tout point au Liam auquel je fais référence. Elle correspond surtout au sentiment de panique que je lis dans le regard de Joseph. Liam est très fort – pour ne pas dire particulièrement douer – pour effrayer autrui. J’y suis partiellement immunisée parce que je connais mon intérêt, à ses prunelles. Je suis celle par qui la douleur s’efface ; celle par laquelle l’espoir naît, et celle qui l’aide à gagner cette rédemption qu’il m’a demandée le jour de notre rencontre. Joseph positionne sa main à l’horizontal, approximativement à une dizaine de centimètres du sommet de son crâne. Il est vrai que le Liam que je psychanalyse le surpasse en taille, mais combien d’autres Liam vivent dans cette ville ? Des centaines, peut-être ? Oui, au bas mot.

_ La description correspond… Je souffle enfin, incertaine du bien fondé de l’en informé. _ Mais cela ne garantie pas que nous parlions du même pour autant, Joseph.

Je veux croire qu’il y a une probabilité que, l’homme en question, ne soit pas celui que je connaisse. Déjà, parce que je connais sa progression. Il n’est plus le « monstre » qu’il a pu être. Il ne peut donc pas avoir terrorisé mon nouvel ami. Ah moins que… Non. Non. L’idée me serait insupportable. Je ne désire pas me retrouver à choisir entre eux, même si le choix sera fait pour moi. Je me refuse d’imaginer devoir me passer à l’avenir de la bienveillance de Joseph, au détriment de l’excitante folie de Liam, et vice-versa. Je ne veux pas. Je préfère fuir le sujet. Je préfère remettre Lex au centre de la conversation. J’annonce à haute voix l’hypothèse qu’elle ne serait peut-être pas partie pour un autre homme, mais pour des sentiments inavouables à son égard. Joseph rejette immédiatement cette idée, d’un hochement de la tête. Je retiens un sourire qui trahirait mon amusement. Ces œillères sont bien plus grandes que je l’escomptais, et il refuse de les ôter brièvement pour accepter cette probabilité qu’elle en était amoureuse. Il en ricane, même, comme une bonne blague. Il répond que justement, leur ressemblance quasi-similaire, lui permet d’affirmer les motivations de son amie. Elle a – je cite – posée un geste, et elle attend désormais de savoir si elle va le regretter. Du moins, elle ne doit plus le faire puisque son absence s’éternise, et elle n’est toujours pas revenue. Il ajoute qu’il l’aurait su s’il y avait eu une autre raison émotionnelle. Il l’a connaît comme sa poche, comme il dit. Je me contiens de rire à nouveau, amusée par son attitude presque trop assurée. Qu’on le veuille ou non, les femmes sont toujours un mystère pour les hommes. Là où monsieur ne passe pas par quatre chemins, madame sème des sous-entendus trop subtils. Si la jeune femme s’y été résout à la prison, sans en tirer des résultats, ou en cumulant toujours plus la peur de le perdre, elle a choisit la fuite comme une solution idéale pour leur amour. Enfin. Tout ceci reste de la théorie, une hypothèse. Je n’ai pas la concernée face à moi pour affirmer ou infirmer mon constat.

_ Sait-elle que tu es libre, au moins ? Je me permets de l’interroger aussitôt, comme il l’a fait auparavant sur Liam. _ Si oui, a-t-elle un moyen de te contacter ? De te trouver ? Cela pourrait expliquer pourquoi il ne l’a plus jamais revu, si elle ignore sa localisation. C’est que c’est grand Brisbane, mine de rien. _ Vous aviez un point de rencontre où elle savait que tu y serais toi-même à certains moments de la journée ?

Je poursuis, désirant lui faire prendre conscience d’une éventuelle évidence. Quoique. Après rapide analyse de mes propres question, je constate que même si elle connaissait un point de rencontre, rien n’assurerai qu’elle ne soit pas partir par amour. Je mène la barque dans une autre direction.

_ Comment tu peux assurer qu’elle te disait tout, d’elle ? Vous étiez du genre à vous faire des confidences dans le blanc des yeux ?

Quand je me remémore le deal que j’aie dû passer avec lui pour l’y contraindre en douceur en ma compagnie, je me fais la remarque que c’est impossible. Où alors cette Lex ferait une meilleure psychologue que je ne le suis moi-même.

@Joseph Keegan
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Message(#)Une comédie grandeur nature ft Joseph - Page 2 EmptyJeu 10 Jan 2019 - 21:03


Une comédie grandeur nature
Joseph Keegan & Aubrey Kruger
C’est une sensation de malaise qui t’empêche de bouger. Tes deux pieds sont figés contre le carrelage, comme s’ils avaient été coulés dans le béton. Tu sens ton cœur trébucher à plusieurs reprises dans ta poitrine. Entre chaque battement, il tente en vain de se relever pour finalement tomber une nouvelle fois, t’octroyant une sorte de pincement à la cage thoracique qui t’empêche de parler quelques secondes. T’es envahi par les mauvais souvenirs. Un mélange de nostalgie et de regrets qui s’empare de tout tes sens tandis qu’Aubrey confirme la validité de la description physique que tu lui as transmise. Elle considère plus juste de préciser que vous ne parlez probablement pas du même Liam mais les traits de ton visage s’endurcissent. Tu n’as pas l’impression qu’il y a autant de Liam correspondant à cette description. Lors de votre dernière rencontre qui s’est bien terminée, de justesse, il a admis ce désir de changer de vie, de détacher les liens qu’il entretenait encore avec le passé. Quoi de mieux pour arriver à ce souhait que de trouver l’aide d’une psychologue dont la beauté est aussi réputée que la carrière. Tu observes les yeux d’Aubrey, un à un, l’air las. Elle peut voir au travers la brillance de tes yeux que quelque chose cloche, que tu es animé d’une crainte pesante. Tu aimerais avoir le courage de lui dire ce qui te serre le cœur, ce qui crispe tes muscles depuis qu’elle t’a offert le nom de son amant. Mais quelque chose t’en empêche. Quelque chose qui menacerait la liberté que tu as enfin retrouvée. Tu n’as pas le droit de mentionner les activités illégales que tu pratiquais quelques années auparavant. Tu as encore moins le droit de révéler l’existence d’un gang bien plus grand que celui dont tu faisais partie. Le Club te connaît comme il connait les manthas qui subsistent encore en cachette. Il t’arrive de sentir des yeux rivés vers toi sans que jamais tu ne puisses comprendre à qui ils appartiennent. Mais tu as des doutes. Ton passé veut s’assurer que ton présent ne le trahira pas. Alors, malgré le regard interrogateur qu’arbore la belle devant toi, tu ne dis rien. Tu te contentes de secouer la tête de droite à gauche. Un sourire forcé redresse tes lèvres et tu souffles :

- Tu as probablement raison.


Tu perds progressivement ton sourire, sentant une nouvelle fois ton cœur s’étaler dans le fond de tes tripes. Tu dégluties.

- Mais je te supplie de rester sur tes gardes, Aub. J’espère simplement que j’fais fausse route.

Et le sujet dévie de nouveau vers Lex, la seule femme qui arrive à dérober en entier tes pensées. Tu as l’impression que cette discussion qu’alimente Aubrey ne sert à rien. Tu es certain que Lex est partie ou, plutôt, tu ne veux pas croire qu’elle a pu rester. Pas pour un mec comme toi qui n’avait rien de plus à lui offrir que des plaisanteries. Elle avait tant de choses à faire pendant ton absence. Elle devait profiter de sa jeunesse encore radieuse et c’est probablement ce qu’elle a fait. Tu ne serais pas surpris d’apprendre qu’elle a réussi à collectionner des centaines de partenaires. Elle et toi avez toujours eu cette envie de découvrir le plus de saveurs possibles. Cette envie a disparu avec le temps, tu as probablement pris de la maturité le jour où tu t’es réveillé avec un cheveu gris et une ride sous la paupière. Il n’y a plus que quelques femmes qui arrivent à capter ton intérêt. L’une d’elles est justement devant toi, tentant de trouver des réponses à des questions qui ne pourront jamais réellement être répondues. Enfin, c’est ce que tu penses. T’es têtu, tu sautes aux conclusions beaucoup trop rapidement.

- J’en sais rien, Aub. J’ai pas eu d’nouvelles d’elle depuis qu’j’suis libre. Comment j’aurais pu en avoir; elle n’était plus chez elle.


Elle propose ensuite l’idée selon laquelle vous auriez pu entretenir un point de rencontre lors de vos jeunes années. Ton regard se plisse. Non, pas vraiment. Elle avait l’habitude de t’attendre au coin de la rue Mark St tous les samedis matin : la seule journée de la semaine où tu étais libre de faire ce que tu voulais. Mais sur cette rue se trouve encore le quartier général de ton gang et tu ne peux plus l’approcher. C’est une loi silencieuse qui a toujours régnée entre les manthas. Si tu te fais coincer, tu ne connais plus les manthas. C’est comme ça. Et puis, même si tu te rendais à ce coin de rue, rien ne t’assure que Lexie se souvient encore de ces petits rendez-vous.

- Ouais ? C’est ta proposition ? Attendre tous les jours là où on s’rencontrait avant ? Ça n’sert à rien, Aub. J’ai ravalé ma peine. Lex est partie, tout simplement. Faut pas chercher des failles là où y’en a pas. Suffit d’tourner la page. J’serais pas v’nu t’voir si j’avais pas envie d’l’oublier.

Elle te pose ensuite une question qui reste bien coincée dans ton crâne. Est-ce que vous vous disiez réellement tout ? Non. Pas toi, en tout cas. Beaucoup de secret se cachent au fond de toi, des secrets dont tu as honte, ou des secrets qui te mettent en danger. Bien évidemment que tu n’as pas pu tout dire à Lexie. Mais elle… L’a-t-elle fait ?

- Je… J’ai toujours pensé que j’la connaissais par cœur. Mais t’as raison. Y’a des trucs que j’garde pour moi. Peut-être qu’elle en gardait pour elle aussi.

Tu marques une pause, légèrement troublé par cette réflexion. Tu reprends rapidement sur toi.

- Mais qu’est-ce que ça peut changer ? Qu’elle m’ait tout dit ou pas, ça n’change rien sur l’fait qu’elle n’est plus là maintenant.

Tu te décolles du mur sur lequel tu t’appuyais et tu rouvres à nouveau le réfrigérateur, souhaitant mettre un terme à cette discussion qui ne te mène vers aucune piste. Tu détestes sentir ces émotions te traverser aussi ouvertement.

- J’ai plus rien à dire sur l’sujet, Aub.
(Tu prend quatre œufs, tu les poses sur le comptoir.) Tout c’que j’ai envie d’faire maintenant, c’est bouffer pour m’changer les idées. Ça t’dit ?  
 

                   
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Message(#)Une comédie grandeur nature ft Joseph - Page 2 EmptyVen 11 Jan 2019 - 1:14

Joseph l’a déjà oublié, me semble-t-il : je suis parfaitement en mesure de lire en lui comme dans un livre ouvert. Je suis donc parfaitement en mesure de ressentir son trouble au sujet de Liam, toujours plus grandissant. Et bien que je lui aie affirmée que nous pouvions parlés de deux hommes totalement différents, les faits paraissent me prouver le contraire. Je ne connais en Australie qu’un seul Liam capable d’inspirer l’effroi chez autrui : le mien. Enfin. Je m’exprime mal, je le conçois : il ne s’agit pas véritablement du « mien » puisqu’il ne m’appartient pas, comme nous n’appartenons à personne d’ailleurs, en l’occurrence. Néanmoins, j’aime à croire qu’au cours de nos ébats passés, j’ai pu le posséder de manière très éphémère. Ne serait-ce que pour avoir aujourd’hui le « droit » de l’affubler d’un pronom possessif, du moins. Mais pardon. Pardon. Je digresse et, je l’admets, je demeure impuissante face à mon ami, en cet instant. J’aimerais lui assurer qu’il ne risque absolument rien au sujet de mon amant, or, j’ignore bien comment l’en assurer alors que j’ignore tout de leur relation. Car ils se connaissent, cela m’apparaît évident à présent. Seulement, à quelle occasion leurs routes se sont-elles croisées ? Cette occasion a-t-elle été antérieure à notre rencontre ? À la première séance de psychanalyse de Liam ? Si oui, leurs rapports ont-ils été éphémères ? Mon patient continue-t-il de terroriser mon nouvel ami ? Un flot de questions qui me taraudent l’esprit, source d’une hésitation à les formuler à haute voix. Je suis curieuse sur le sujet, c’est un fait. Je désire découvrir si, effectivement, les doutes de Joseph concernant mon amant sont fondés. Mais au delà de cela, je désire surtout connaître ce qui lie les deux hommes, et ce qu’importe les risques à encourir d’être toujours plus mêlés aux activités passés de l’un comme de l’autre. Car c’est ainsi : je refuse d’admettre que ces deux hommes puissent continuer – volontairement – à jouer avec l’illégalité, le danger. Je le refuse parce que cela me paraitrait d’autant plus inimaginable, inexplicable. Ils ne perdraient pas leur temps avec une femme comme moi si leurs vies étaient toujours plongées dans une obscurité terrifiante, intrigante. Oui. Ils ne s’ouvriraient pas à moi, chacun à leur manière. Ils m’éviteraient, au contraire, soigneusement je présume, pour me protéger d’être moi-même happée par l’ombre grandissante autour de moi. J’en ai conscience malgré tout, vous savez. En faisant le choix de venir m’établir à Brisbane, j’ai volontairement acceptée qu’elle finisse par avoir raison de moi, tôt ou tard. Il ne reste plus qu’à déterminer de quelle manière, désormais. Joseph me supplie de rester sur mes gardes, comme un écho à mes dernières pensées. Je l’observe, toujours plus en proie à mes interrogations, mes incompréhensions. Il espère qu’il fait fausse route mais… mon instinct me confirme que c’est moi qui étais bien trop optimiste, précédemment. Mon ami n’a pas conscience du danger auquel je suis exposée, depuis des mois. Il y a des centaines d'endroits ou tu pouvais t'installer en Australie et tu as choisis celui là... malgré tout ce que j'ai pu te raconter. Les mots de Liam à nos retrouvailles me reviennent, violement, lourd de sens. Le monde ne tourne pas autour de ton nombril, Liam, sache-le. Fut ma réponse ce soir là. Forcer de constater qu’indirectement, oui, le monde tourne autour de son nombril. MON monde, tout du moins. Je change de sujet, l’esprit préoccupé par cette constatation. La conversation a été beaucoup plus loin que je l’imaginais, d’un point de vue comme de l’autre. Nous étions loin de la simple confidence sans importance, sans répercussion. Si je suis ébranlée par l’acceptation que j’expose volontairement ma vie au danger entourant Liam, Joseph l’est par le refus de reconnaître que Lex ait pu partir pour autre chose de plus profond. Je croise les bras sur ma poitrine, me retenant de ricaner. C’est toujours amusant de voir quelqu’un avec des œillères énormes. Je pourrais tenter de lui faire remarquer, cela dit, cependant cela serait une perte de temps. Joseph ne cherche pas vraiment de réponses aux questions qu’il a pu se poser au départ de cette femme ; il s’est contenté des apparences que lui fournissaient les évènements, et il n’a pas insisté. Quant à savoir si son absence n’est dû qu’à un simple manque de cordonnées pour se rejoindre mutuellement, elle m’est désormais plus qu’évidente. Ils n’étaient jamais là au bon endroit, au bon moment, et la vie les a séparé sans plus d’obstacle. C’est peut-être une preuve que mon ami a raison, finalement : cette Lex se fichait assez de lui pour tourner la page comme il l’a fait lui-même. Fin de l’histoire.

_ Il n’y avait pas de proposition, Joseph. Je réponds avec douceur à ces questions, rhétoriques. _ Je cherchais uniquement une explication à son départ de ta vie, parce que tu sembles malheureux sans elle, mais… preuve en est que je me suis fourvoyée, je ne m’interposerais pas dans ta volonté de l’oublier.

Je suis très sincère. C’est sa vie, après tout. Je ne chercherai pas plus de failles là où – soi-disant – il n’y en a pas, tel qu’il me l’a demandé. Je le laisserai tourner la page, tout simplement. Mais avant de clore définitivement la conversation, je veux savoir comment il peut être certain de connaître par cœur son ancienne meilleure amie. Et là, la question le fige brièvement, imperceptiblement. Le point le plus sensible est abordé : il ne sait pas tout d’Elle. Il ne sait donc pas si elle a pu – ou non – en tomber amoureuse. Il parle de – je cite – trucs qu’il a gardés pour elle, supposant qu’elle en ait fait de même. Je retiens un nouveau ricanement. Je retiens même une remarque qui pourrait paraître désobligeante. Je ne les juge pas, du reste. Je ne suis pas non plus très loquasse à mon sujet. Néanmoins, j’envisage les meilleurs amis bien plus confidents qu’ils ne l’ont été. Et à la question : Mais qu’est-ce que ça peut changer ? J’hausse brièvement les épaules, avant de souffler.

_ Tout.

Certes, ça ne réécrira pas l’histoire, mais cela peut modifier sa fin. Enfin. Encore faudrait-il qu’il le veuille ? Non. Le sujet est clos, à ces mots. Il n’a plus rien à me dire et, soudainement, l’appétit semble être de retour.

_ Très bien. Je n’insiste pas, Joseph. J’affirme avec douceur, sortant déjà l’huile et la poêle des placards. _ Tu les désires comment tes œufs ? Sur le plat ? En omelette ?

Je ne me rappelle plus comment il les voulait, précédemment. Je ne me rappelle même pas s’il l’avait mentionné, en réalité. Je ne me rappelle que sa volonté de fuir le sujet « Lex », comme présentement. Volonté que je compte bien respecter cette fois-ci, soit-dit-en-passant.

_ Tu désires quelque chose d’autre en accompagnement ?

Seul c’est assez léger, à mon humble avis. Ensuite, le silence s’installe, pesant. Chacun de nous semble perdus dans ses pensées, concentrés dans l’élaboration de ce repas improvisé. Personnellement, je repense à son désir d’être prudente au sujet de Liam. J’ai confiance en Liam, là n’est pas le propos, mais je n’ai pas confiance en sa vision erronée de ce « club » dans lequel il travaillait. Je n’ai pas confiance aux gens qui l’ont côtoyés, et dont je connais trop d’informations pour ne pas être un témoin gênant. Je n’affirme pas être la cible de qui que se soit, attention ; je m’interroge uniquement sur l’envergure du danger que j’ai cru lire dans le regard de mon ami. Il était terrifié. Je dois savoir pourquoi. Je dois m’assurer que Liam n’a été aussi qu’un pion envers Joseph. Je dois me convaincre que l’homme pour qui j’ai recommencé ma vie à zéro, vaut bien réellement plus que ce que les apparences portent à croire. Oui il fait peur. Oui il y a une lueur démoniaque qui luit dans son regard. Mais au fond de lui, tout au fond, je sais qu’il n’est qu’un enfant apeuré par lui-même.

_ Joseph. Je reprends doucement, presque timidement. _ Et si tu ne faisais pas fausse route à propos de Liam ? Si effectivement c’était bien le même ?… Je marque une pause, pour le regarder droit dans les yeux. _ Quel risque j’encourrai ?

Dis-moi, qu’est-ce qui te terrifie à ce point ?

@Joseph Keegan
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Message(#)Une comédie grandeur nature ft Joseph - Page 2 EmptyDim 13 Jan 2019 - 0:47


Une comédie grandeur nature
Joseph Keegan & Aubrey Kruger
Un monde dans lequel tu préférerais regretter d’avoir posé le pied. Tu devrais sentir la honte d’avoir accepté l’offre que cet inconnu t’offrait tandis que tu t’ennuyais énormément derrière la caisse d’un dépanneur. Il t’a tendu un morceau de papier sur lequel était écrit une adresse. T’aurais dû déchirer ce papier qui a marqué la fin de ton innocence. Il faut croire que t’avais envie de donner raison à tes parents en devenant le monstre qu’ils prétendaient avoir élevé. Des années plus tard, t’arrives pas à regretter tes choix même si ces derniers te suivront le reste de ta vie. Tu as beau avoir arrêté les activités illicites, tu sens qu’elles ne sont pas si loin derrière toi. Tu connais plus d’information que quiconque. Tu connais par cœur les lieux où sont effectué les transactions. Tu connais les noms des participants si les têtes n’ont pas changé depuis trois ans. Tu connais le visage des patrons, de ceux qui dirigent tout le business. Celui des manthas, celui du club. Deux identités qui valent plus cher que ta vie. Pourtant, jamais l’idée de devenir un délateur t’a traversé l’esprit. Même si tu pourrais recevoir une récompense faramineuse en offrant les noms à la police, tu sais que tu signerais ton arrêt de mort directement en sortant du commissariat. On ne se sépare pas si facilement d’un passé aussi noir. Mais, savoir qu’Aubrey est en train de frôler un criminel comme tu l’as été, ça t’hérisse le poil sur les bras. N’importe quel individu obtenant des informations mais refusant de les diffuser se retrouve au niveau du complice. Si tu ne fais pas erreur sur la personne, Aubrey pourrait se mériter quelques années de prison simplement en lisant derrière les prunelles de Liam. Tu serais d’ailleurs surpris d’apprendre qu’elle n’en sait déjà pas un peu. Même si le garçon tente d’emprunter une voie différente, son visage trahit les actes qu’il a commis dans le passé. Un air démoniaque : tu n’es pas le seul à penser ainsi. Le sujet se clos sur tes avertissements quant à cet homme. Tu lis, au regard de ton amie, qu’elle n’est pas totalement innocente comme elle le laisse présager. Elle sait elle aussi que vous parlez du même Liam. Tu es d’ailleurs rassuré de voir qu’elle ne te pose pas plus de questions auxquelles tu n’aurais aucune réponse à offrir. Tu ne veux pas tomber dans la même catégorie d’énergumène que l’autre diable. Si la psychologue est au courant pour l’emploi louche qu’a exercé Liam dans le passé, tu ne veux absolument pas qu’elle devine que tu n’as pas les mains propres toi non plus. Loin de toi l’envie qu’elle t’associe à son image. Vous n’êtes pas pareil. Tu n’as jamais posé ton index sur la gâchette d’une arme à feu. Tu n’as fait qu’obéir aux ordres.

La tête à nouveau plongée dans le réfrigérateur, tu fermes les paupières et tu serres les dents pour te séparer de la réalité. Tu n’en peux plus de parler de Lex. De douloureux souvenir raniment une douleur brûlante au fond de ton ventre. Tu n’as toujours pas faim mais tu sais que retrouveras ton appétit lorsque tes idées changeront et lorsqu’une odeur d’omelette flottera dans l’air. Aubrey te fait part de son désir d’obtenir des explications concernant le départ de ta meilleure amie mais tu te contentes de garder le silence. Tu n’as aucune preuve à lui offrir. Tu ne fais que laisser ton instinct te guider comme tu l’as toujours fait. Un poisson qui suit le courant. Tu secoues très légèrement la tête quand elle affirme que tout changerait si vous aviez toujours été francs l’un envers l’autre. Tu ne veux plus en entendre parler. Tu as presque envie de simplement partir d’ici, claquer la porte comme l’a fait Abigaël. Mais Aubrey comprend enfin ton désir de changer de conversation et elle te demande comment tu désires tes œufs. Tu sors le lait pour répondre à sa question. Tu le poses sur le comptoir en enfouissant à nouveau ta tête dans le réfrigérateur, à la recherche des prochains ingrédients.

- En omelette.


Tu t’empares du fromage, du jambon, d’un poivron et tes recherches se prolongent quand tu essayes de décider entre du persil et du basilic. Ton choix s’arrête sur le basilic et tu poses tout sur le comptoir.

- Non, juste une omelette, histoire de m’ouvrir l’appétit.

Tu t’empares d’un large couteau dans le tiroir en laissant le silence vous bercer quelques minutes. Tu n’arrives pas à seulement te concentrer sur les aliments que tu coupes, tu passes proche à plusieurs reprises de perdre un morceau de tes doigts. Lorsque la psychologue décide de reprendre la parole en prononçant ton nom, tu la regardes du coin de l’œil. La question qu’elle te pose a pour effet de crisper tes muscles. Tu poses ton arme sur la planche à découper et tu réfléchis plusieurs secondes en te mordant la lèvre inférieure. Tu ne peux pas éviter cette interrogation. Elle a besoin de savoir les risques dans lesquels elle plonge si elle décide de côtoyer ce fameux Liam. Au ton de sa voix, tu comprends que tu ne fais pas fausse route. Vous parlez du même homme. Plus aucun doute ne règne. Tu observes les yeux de ton amie, un à un, et tu soupires en soulevant ta main droite. Le poing fermé, tu déplies ton pouce et ton index au complet et tu entrouvres à moitié ton majeur dans le but de représenter la gâchette d’un flingue. Tu pointes ton arme improvisée en direction de la jeune femme et tu refermes ton majeur en soufflant :

- Pouf.  
               
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Une comédie grandeur nature ft Joseph

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