Comme tous les trois ans, la veille de Noël se passe chez mes parents. On y est presque. Minuit. Je suis stressé comme jamais. Ca c’est parce que je suis sobre. J’ai bu que deux bières depuis le début de la soirée. Ok y’a eu un verre de champagne aussi. Là j’ai de l’eau. Je me sens un peu triste d’ailleurs. C’est pas festif l’eau. Mais ouais j’ai promis à Wendy de ne pas être bourré la prochaine fois donc je tiens ma parole. Dès qu’elle aura son cadeau je reprends du champagne direct.

Non ce n’est pas la première fois que Wendy rencontre mes parents ce soir. On s’est fait un petit repas tranquille quelques jours après le festival. Y’avait pas Austin mais je crois que c’est tant mieux au fond. Vu ce que j’ai appris à leur sujet à tous les deux. Enfin, visiblement tout se passe bien ce soir donc y’avait pas besoin d’être inquiet à ce sujet. C’est quand même une grande première pour pas mal de membres de ma famille ce soir. Ils ont jamais vu Wendy avant et ma grand mère est la plus ravie du monde parce que oui, contrairement à Winnie que j’ai invité y’a trois ans de ça, Wendy est véritablement ma petite amie… Potentiellement ma femme. J’ai bien évidemment mis au courant tout le monde avant ce soir qu’elle a perdu sa mère y’a pas longtemps et que donc, elle risque d’être un peu à fleur de peau. Au moins je sais que si elle a envie de s’isoler un moment ou quoi, ils vont pas lui courir après. Parce que je leur ai demandé.

Le repas s’est passé merveilleusement bien. Mes oncles sont toujours là à sortir des vieilles blagues du siècle dernier mais qui j’avoue sont plutôt drôle. Je sais qu’il a plein d’autres histoire à raconter mais qu’avec un garçon de 12 ans à table c’est juste pas possible. Ca viendra plus tard c’est sûr.

Minuit arrive et on a pas d’enfants avec nous cette année, alors on fait pas le cirque de mettre tous les cadeaux en vitesse sous le sapin à l’abris des regards. On fait pas non plus le père Noël qui frappe à la porte. Ca enlève un peu de fun, c’est vrai, mais j’aime bien quand même cette version là. On est tous chill à se relayer les cadeaux qui sont entassé dans une chambre à l’étage. Mon coeur bat tellement vite alors que tous les cadeaux sont prêt à être ouvert. Tout le monde commence la distribution officiellement. Je mets tous mes paquets d’un côté j’ai pas trop la tête à les ouvrir tout de suite. Je n’ai pas la force de jouer la comédie si jamais ça me plaît pas. Non. Il faut que je donne son cadeau à Wendy d’abord. Y’a du monde dans le salon, on est 23 ce soir je crois, personne ne se rend compte que je prends Wendy doucement par la main et que je l’entraine dans la cuisine avec moi. J’ai un petit paquet dans l’autre main. Je ferme la porte derrière nous, espérant que personne n’ait l’idée de venir dans le coin. Je sais que c’est risqué, ma mère est l’hôte et la cuisine c’est son territoire. Mais on a fini de manger et les tables sont déjà débarrassé en grande partie donc ça devrait le faire.

« Juste j’ai pas envie qu’ils… Enfin, je veux ça juste pour nous. »

La pression de la famille c’est quelque chose. Ils pourraient croire des choses qui ne sont pas alors, voilà. J’essaie de faire genre je suis chill, mais pas du tout. Mais j’arrive à bien faire genre. J’ai un sourire aux lèvres alors que je lui donne le petit paquet rouge et or..

« Joyeux Noël. »

Je sais qu’elle va aimer le cadeau. quoi qu’il arrive. Quoi qu’elle en pense. Si elle regarde de très près, elle pourra y lire une jolie inscription gravée à l'intérieur écrit I wanna be your end game.

Wendy fait un petit discours et je suis assez surpris qu’elle se lance là dedans. Mais si elle le sent ok, elle a raison. Juste être le centre de l’attention de toute ma famille pendant quelques instants je n’aurai pas cru qu’elle soit assez à l’aise pour le faire. Je me trompe visiblement et c’est tant mieux. Elle doit passer une bonne soirée. J’ai hâte de tester ses crackers et faire comme les anglais. Jayden doit connaître ça mais il n’est pas là ce soir, comme souvent. Il esquive les regroupements familiaux tant qu’il peut, malheureusement. Je me prends pas la tête avec ça ce soir, y’a Wendy, j’ai assez à m’occuper. Je prends soin d’elle autant que je peux. Elle n’est jamais seule ou quand je vois qu’elle est dans une conversation chiante je la sauve. Surtout si c’est avec ma grand mère. J’avoue avoir un peu peur des effets qu’elle peut avoir sur mes copines parce que la dernière fois qu’elle en a rencontré une, je me suis fait largué juste après.

Mais non, cette fois ça va pas être le cas parce que le cadeau que je lui ai donné fait son effet. Peut être un peu trop d’effet. Je sais pas si elle se fait des films ou pas vu ce qu’elle dit.

« C’est pas une alliance ! »

Que je m’empresse de dire. C’est vraiment le point important de l’histoire. Elle prend quand même note de cette histoire de sobriété dont j’avais fait mention le lendemain de ma demande. Elle a remarqué. Elle m’observe trop. Non tant mieux, je fais pareil avec elle (pas sûr que je sois aussi perspicace par contre).

« Oui ben je vais me rattraper maintenant. »

Parce que l’eau. C’est non. Elle me tend la bague et veut que je la lui passe au doigt. Wow ok. Beaucoup de symboles tout ça mais… ok. Je m’exécute. Je prends la bague, je prends sa main et là je bloque un peu. Quel doigt ? Mais ouais…. C’est une hésitation qui sert à rien parce que je sais qu’il n’y a qu’un doigt possible pour cette bague et ce qu’elle représente. Je la glisse donc un peu fébrilement à l’annulaire gauche.

« Woohooo ! »

Petit cri de joie. Ou de terreur. Au choix.
Spoiler alert : les deux.

J’hoche la tête quand elle exprime tout haut avec précision ce que représente cette bague. Je suis content qu’elle ait bien compris. On est sur la même longueur d’ondes. Elle est parfaite. Comme d’habitude. En plus ce sourire qu’elle a aux lèvres. Magnifique. Je pourrais passer ma vie à la contempler avec cet air là sur le visage.

Apparemment j’ai mis la bague au bon doigt parce qu’elle se met dans mes bras, m’embrasse et me complimente de nouveau sur mon choix. Je suis contente qu’elle lui plaise autant. J’ai hésité avec deux autres bagues à la bijouterie mais… En fait je suis sûr que n’importe laquelle lui aurait plu. Je ne vais pas lui dire le prix non plus parce que ça se fait pas mais encore heureux qu’elle aime vu que je suis à sec sur mon compte en banque depuis cet achat. Va falloir que je me débrouille pour me faire payer quelques tournée au bar jusqu’à mon prochain salaire. Je vais aussi venir à tous les repas de famille qui vont avoir lieu toute la semaine qui arrive jusqu’au jour de l’an. Moins de bouffe à acheter. Et oui ok les repas de famille sont toujours super bon. Je ne sais pas trop si avec mes horaires de boulot je pourrais vraiment les accompagner mais je sais que si je me pointe à n’importe quelle heure, y’aura de quoi manger pour moi. Une heure raisonnable quand même oui. Je suis civilisé. J’oublie Wendy dans ce flot de pensé. Elle vit avec moi. Mince. Je sais pas si ça va lui plaire de faire le tour de toute ma famille pendant une semaine juste histoire de manger à l’oeil.

Mais mes pensées reviennent vite à elle et la bague quand elle me propose de changer de doigt.

« Ah ? Non. Je sais pas. Tu veux ? Tu penses ? Vaut mieux ? »

C’est vrai que si ma famille voit ça, ça va parler énormément. Ca va se faire des films aussitôt.

« Ok ok l’autre main alors ! »

Un léger vent de panique vient en moi et je suis déjà en train de faire la modification. Mais en vrai j’en sais rien si c’est une bonne idée, je veux que le symbole soit là. J’aurai envie d’arrêter le moment et de voir sur google quelle est la signification si jamais la bague est à l’autre main. Au fond on donne la signification qu’on veut. Donc ouais. Va pour l’autre main. Mais on devrait avoir le droit de porter une bague à l’annulaire gauche sans pour autant que ça veuille dire alliance. Les standards de la société mettent une pression incroyable.

Son tour de m’offrir un cadeau. C’est vrai. Avec cette histoire j’avais presque oublié qu’elle allait certainement m’offrir un truc elle aussi. C’est pas une bague. Ca me fait sourire. J’en ai déjà quelques unes aux doigts, ça m’aurait plu d’en ajouter une autre moi aussi. Je prends l’enveloppe, l’ouvre, et je sors le contenu. Je lève un sourcil au 4x4, elle m’a offert une voiture ? Et puis je vois les billets d’avion. Wow. Je regarde tout de suite la destination, l’Australie. Ok. Ca va. Elle n’a pas fait trop de folie, même si ouais, le pays est pas petit. Ca reste dans le coin. Je suis soufflé. Elle me raconte la petite histoire qui va avec le cadeau, je suis trop touché par autant d’attention. C’est très réfléchit.

« Wendy c’est… Beaucoup trop cool. Merci. »

Et puis mes yeux tombent sur « I wanna be your A-Team. » et j’ai le plus grand et beau des doux sourire sur les lèvres. Elle est vraiment faite pour moi. On est exactement sur la même longueur d’ondes. On a les mêmes idées. Je vais doucement déposer un baiser sur ses lèvres. Un baiser rempli de tout l’amour que je lui porte. Puis elle ajoute qu’elle me laissera aller dans son sac de couchage. Ca me fait rire.

« Maintenant t’es fiancée, c’est ton devoir de m’accueillir dans ton sac de couchage. C’est dans le contrat. »

Moi aussi je sais jouer la carte des fiançailles au détour d’une simple conversation. J’essaie de ne pas penser qu’il va falloir que je négocie avec le boulot pour avoir une semaine de vacances en janvier. J’espère que ça posera pas de problème. Mais en attendant, l’enveloppe et tout son contenu toujours dans ma main, je passe mes deux bras autour de Wendy afin de la tenir toute contre moi pour pouvoir l’embrasser comme il se doit parce que je l’aime beaucoup trop. Je suis heureux et mon coeur bat trop vite. Je suis en tachycardie à tous les instants avec elle. Je vais finir par crever. C’est ça l’amour ? Le vrai ?

« Va falloir que je vois si y’a pas un concert à Adélaïde quand on y sera. »

ON SAIT JAMAIS. Oui c’est à ça que je pense au milieu du baiser.

Quand elle me dit que sa mère avait son alliance à la main droite, je suis heureux de découvrir que ça reste un emplacement qui a une grande signification pour Wendy. C’est tout ce qui compte. Si ça la rapproche de sa mère en plus c’est vraiment bien. Pour partager un peu de ça avec elle, par la pensée, le souvenir.

Qu’est ce qui se passe si elle rempli pas son devoir ? Mince. J’ai pas réfléchit à ça. Vite. Une idée.

« Privé de flamingo ! »

Je sors ça d’un coup, le plus naturellement du monde, avec un sourire amusé aux lèvres. Tout fier de moi. Je vais lui en boucher un coin. Faut dire qu’on s’en sert beaucoup depuis que ce carton béni du ciel est arrivé devant la porte. On a pas mal de jouets mais je crois que celui là c’est son favoris.

« On verra ça » à propos du concert. OUAIS NON JE SAIS PAS. C’est mon cadeau quand même. Je nous trouverai un show à aller voir. Ça ne rendra le trip que meilleur pour moi. Pour nous. Parce que j’ose espérer que me voir heureux ça la rendra heureuse aussi.

« Promis ce sera juste un show. On fait pas un festival sur 3 jours. »

Parce qu’en plus, avec notre historique de festival, elle finirait en cloque. Non merci. On va pas aller par là. Enfin, maintenant que j’y pense faudrait déjà que mon pénis trouve le chemin de son vagin. On est plus safe que n’importe quelle contraception Wendy et moi.

Elle me dit des jolis mots et je retourne l’embrasser avec toute la tendresse dont je suis capable, la gardant bien contre moi. Je suis prêt à rester là encore un petit peu parce qu’on est bien à s’embrasser et se toucher autant. Je ne fais pas ça devant le reste de ma famille. Je suis pudique comme garçon. Mais voilà que ma mère fait irruption dans la cuisine et c’est vrai que c’est son territoire, elle allait bien finir par venir à un moment ou un autre. On est là depuis trop longtemps on dirait, j’ai pas vu le temps passer.

« On arrive. »

Je me détache de ma dulcinée et la prend délicatement par la main pour retourner dans le salon, non sans rougir un petit peu d’avoir été pris comme ça par ma mère. Je devrais pas être gêné mais ouais. Apparemment je le suis. Plus l’habitude d’être en couple devant elle. Ca remonte à Diana la dernière fille qui a mangé à la maison. Ca fait juste plus de 10 ans de ça.

Retournant dans le salon, je lâche la main de ma fiancée et je ne remarque pas ma mère qui fait un signe à Wendy lui indiquant la bague d’un air impressionné mais ravie vu le beau sourire qu’elle a au visage. Je vais vers ma pile de cadeaux et je les ouvre les uns après les autres. J'ai une belle quantité de CDs mais je sais que ce n'est pas du hasard, j'ai fait une liste à ma famille pour compléter ma collection, j'ai donc eu le dernier album de Panic at the disco, la version collector de Old Souls (avec le DVD!), le dernier album de 5 Seconds of Summer (il faut supporter ses compatriotes), il en va de même pour le dernier album de Hands Like Houses. Sinon j'ai eu un magnifique tshirt Trophy Eyes (ça c'est mon père c'est sûr) et un calendrier 2019 à l'effigie de Britney Spears. Je termine par le plus gros paquet qui ressemble à un cadre et je suis ravie de voir qu'il s'agit d'un disque d'or. Non pas un vrai bien sûr, mais y'a mon nom dessus et un disque d'or immense. J'aime beaucoup. Et puis il y a les incontournables chocolats. Sans compter le voyage que Wendy a organisé ! Oh. J'ai loupé un cadeau mais je l'ouvre ensuite, une enveloppe qui contient un bon d'achat Amazon. Parfait. Je sais à peu près ce que je vais m'offrir avec.

Je suis touché de voir que Wendy a aussi son lot de paquet. Ma famille est géniale. Sérieusement, ça m’en ferait presque chialer (wait for it). Je suis touché plus par les cadeaux qu’elle a reçu que les miens. Je vais leurs faire à tous des étreintes bien plus longues que je ne l’aurai fait en temps normal. Parce que je les remercie pour ce qu’ils ont fait pour Wendy aussi. Ils étaient pas obligé. Une simple boite de chocolat aurait fait l’affaire mais non. J’ai vu, de loin, qu’elle a eu un coffret beauté de je ne sais quelle parfumerie. Un livre, un disque avec les tubes de Queen version orchestre philharmonique (ça c’est mon père, j’en suis sûr), y’a aussi un joli bracelet en perles, un calendrier 2019 à effeuiller avec des fun facts (je crois que y'a quelqu'un dans ma famille qui a pris un calendrier pour tout le monde), un mug renard, mais aussi une jolie boîte pour rangé son thé. Y’a une peluche mouton trop adorable et je ne remarque pas que le mouton porte un petit t-shirt avec une photo de moi dessus, je ne l’ai vu que de loin. Y’a une trousse aussi, brillante, je crois que c’est pour le maquillage. Y’a quand même des chocolats. Des petits oeufs Kinder parce que ma mère nous en achète à mon frère et moi depuis qu’on est tout petit, tous les cousins, les enfants y ont droit et apparemment elle a eu envie de mettre Wendy dans la tradition. Je suis sérieusement trop touché. Je savais pas.

Je m’éclipse après avoir fait le tour de toute ma famille parce que j’ai les larmes aux yeux. Je retourne dans la cuisine.

" Quoi ?! " Ma voix monte grave dans les aiguës quand il me dit que si je l'interdis de venir dans mon sac de couchage, il n'y aura plus de flamingo. Je fronce les sourcils et le dévisage. Non mais oh ! De quel droit monsieur se permet de faire ce genre de choses ! " T'oserais pas faire ça quand même ? " Que je demande doucement à Kane. Non, il n'oserait pas. On ne va pas commencer notre union avec des chantages de ce type non ? Et il sait bien que c'est ce que je préfère. C'est un peu étrange au début mais j'adore le fait de ne pas savoir quand la vibration va arriver. Il contrôle tout avec son cellulaire et c'est aussi surprenant que kiffant. Et rien que d'y penser, j'ai presque envie de rentrer pour tester autre chose. Mais la soirée est loin de toucher à son bout et je saurais me concentrer sur les conversations autour de nous sans penser à tout ça. J'ai toujours aimé prendre mon pied mais je dois avouer qu'avec Kane, c'est différent et à un niveau supérieur. Et quand il parle de concert, je me concentre là dessus. " Pas de soucis, juste une soirée alors… " Histoire de pouvoir profiter l'un de l'autre aussi. De profiter de la ville et de tout ce qu'elle a à offrir. J'ai vraiment hâte d'y aller maintenant et attendre un mois risque d'être difficile. Heureusement, je travaille encore jusqu'au 20 donc je ne devrais pas trop y penser. Il va falloir que je trouve une solution à ce problème mais je ne veux pas y penser maintenant. Il y a tellement de sujets que je mets de côté que je vais finir par ne plus savoir quoi dire de la soirée à cette allure. Et quand la mère de Kane vient à notre rencontre, je me sens un peu idiote. Ça ne se fait pas d'esquiver une réunion de ce genre. On dirait deux malpolis alors que pas du tout. Je souris à sa mère quand on passe à côté d'elle et je vois très bien ses yeux sur ma main droite. Seulement, elle ne dit rien et pose ce qu'elle avait en mains sur la table. On retourne dans le salon et je capte à nouveau son regard. Elle a un beau sourire sur le visage et je lui réponds avec le même. Je suis heureuse aussi de mon cadeau. En tout cas, j'aime beaucoup la discrétion de sa mère. Elle ne dit rien, même si je suis sûre qu'elle a hâte de le dire à son mari. De dire à Monsieur Williamson que son fils a acheté une superbe bague à sa petite amie ! Et oui, désolée, je suis là pour rester. On ouvre nos cadeaux avec Kane et je ne me gêne pas pour lancer un bout de papiers sur Austin pour attirer son attention. " J'espère que t'apprécies ton porte clé hein " Que je lance en lui adressant un clin d'oeil. Forcément, avec notre conversation de l'autre fois, je ne pouvais que lui offrir un joli porte clé. C'est complètement idiot mais c'est notre petite private joke, en quelque sorte. Je déballe mes cadeaux et je n'arrive pas à croire de tout ce que j'ai reçu. Je me suis mise avec Kane pour certains cadeaux, d'autres j'ai voulu faire quelque chose de complètement personnel. Les parents de Kane ont reçu un joli cadre avec des photos de leur deux grands garçons à différentes époques. Fait avec le peu de photos anciennes que j'ai pu trouver à l'appartement. Mais c'est mignon et c'est ce qui compte. Sur la table de nuit, c'est une très jolie place. Quand je déballe la petite peluche avec la photo de Kane, je ne peux pas m'empêcher de couiner comme une enfant. C'est beaucoup trop mignon. Je suis mon petit-ami pour dire merci à tout le monde, me perdant dans les bras de mamie Williamson qui me trouve beaucoup trop mignonne. J'ai presque envie d'embrasser sa joue rouge et de lui dire que je ne partirais pas, moi. Parce que je sais que la dernière femme qu'il a présenté à sa grand-mère s'est fait la malle quelques jours après, si ce n'est pas moins. Je suis Kane du coin de l'oeil alors que j'explique à la doyenne de la famille que pour cadeau, nous allons partir une petite semaine en vacances à la fin du mois suivant. Elle trouve ça beaucoup trop cool et quand je ne vois pas revenir Kane de la cuisine après une petite minute, je m'excuse et file dans la pièce où nous nous sommes échangés nos présents quelques minutes plus tôt. " Kane ? " Que je souffle en poussant la porte. Je ne suis pas très surnom affectueux, allez savoir pourquoi. Je le trouve au milieu de la cuisine, les larmes aux yeux. " Ça va pas ? Qu'est-ce qu'il se passe ? " Je m'approche de lui et m'inquiète doucement pour son état. Je passe mes mains sur ses joues avant de me glisser contre lui et de le prendre dans mes bras. J'embrasse sa joue et l'étreint un peu plus fort. Je ne sais pas ce qu'il se passe, je ne sais pas s'il va ou veut en parler mais j'attendrais toute la soirée comme ça s'il le faut. " T'as vu que le petit mouton a une photo de toi sur son t-shirt ? C'est parce que t'es mon chanteur préféré ça, il me fallait un t-shirt à ton effigie " Que je lance en riant légèrement mais pourtant très sérieuse. Bah quoi ? Il a une voix mélodieuse, merveilleuse et il m'a écrit une chanson… Alors franchement, que demande le peuple ? J'embrasse sa joue plusieurs fois pour arriver sur ses lèvres et lui adresser mon plus beau sourire. Je me demande ce qu'il se passe dans sa tête à cet instant présent.

C’est sans surprise que Wendy me rejoint à la cuisine peu de temps après. Je ne suis pas en larmes. Je suis juste très très ému. Bon ok, y’a eu quelques larmes qui ont roulé sur mes joues, mais j’ai un bout de sopalin pour cacher tout ça. La rougeur de mes yeux par contre, plus compliqué à masquer. Oh well… C’est pas la première fois que je pleure devant ma famille. Pour ne citer que cet exemple là, j'ai fondu en larmes quand je suis revenu de mon road trip de six mois en Australie et que toute la famille était présent à la maison pour me faire la surprise. Ils m’avaient tous vraiment manqué.

Wendy s’inquiète de me voir comme ça mais je lui fais un faible sourire pour lui faire comprendre que ça va. C’est rien de grave. Bizarrement ma gorge est comme bloquée. Je n’arrive pas à sortir un mot là. Je la serre juste fort dans mes bras, essayant de calmer mes émotions. Je reste dans ses bras sans rien dire parce qu’elle me laisse tout ce temps sans me brusquer, sans insister. Je suis en train de me demander si je vais véritablement lui dire pourquoi j’ai été si ému, j’ai peur qu’elle se moque de moi. Je prends tout le temps qu'il me faut, je commence à me gérer un peu mieux, à me ressaisir comme il se doit, mais j'aime bien être là avec elle dans mes bras. Je suis sûr que ma mère m'a vu filer et que cette fois elle ne va pas venir nous déranger. Non, ce sera ma grand mère. C'est sûr.

La précision de Wendy à propos du mouton suivi de sa remarque me font rire. Ça me fait du bien.

« C’est vrai ? Y’a une photo de moi ? »

Je me demande laquelle a été choisit pour le coup. J’irai regarder ça dès qu’on sera de retour dans le salon. Mais pas tout de suite. Je me recule un petit peu de Wendy pour pouvoir la regarder et je vais doucement poser mes lèvres sur les siennes. Je sais qu’il va falloir que j’en vienne au vif du sujet. Ca doit vraiment l’inquiéter de me voir comme ça. Je ne veux pas qu’elle se fasse du soucis.

« Flash News. Je suis très émotif. »

Parce que c’est quand même assez fréquent à mon grand désarroi. Je réalise que c’est la première fois qu’elle me voit pleurer et j’aurai cru qu’elle y avait déjà eu droit depuis un an qu’on s’est retrouvé. Petit record alors de ne pas avoir versé de larme en sa présence pendant une année complète. Je vais le dire à Ariane elle va pas le croire. Ca doit plus rien lui faire de me voir dans cet état à la miss Parker. Trop l’habitude depuis 15 ans qu’on se connait.

« Mais tout va bien. »

Je vais remettre une mèche de cheveux derrière l’oreille de ma fiancée avant de caresser sa joue doucement. Je ne sais pas si j’ose aller plus loin dans mon explication. Je pense qu’elle a saisit l’idée générale. J’en reste un peu embarrassé quand même. J’ai l’habitude mais ouais, je suis pas fier de me mettre dans un état pareil si facilement. Enfin, y’a eu du lourd à mon avis, mais certains ne voient pas les choses comme moi.

« Je déclare la cuisine comme notre refuge officiel. »

Pourquoi je dis n’importe quoi comme ça ?

Mon coeur fond de la voir en train d’essayer me changer les idées. Ça marche parfaitement en plus. J’ai maintenant un vrai sourire aux lèvres. Je me sens mieux. Moins à fleur de peau. Le moment est passé. J’hoche la tête quand elle dit que l’important c’est que j’aille bien. Je me dis qu’elle doit vouloir savoir un peu plus sur le fond de l’histoire mais… J’ose pas. Comme ça la concerne directement, je sais pas. J’ose pas. Alors je ne le fais pas. C’est mon droit d’être ému pour une raison ou une autre sans en faire part à ma fiancée. Ou bien on est obligé de tout se dire ? De tout partager ? J’ai Levi pour ça déjà. Je ne sais pas trop comment ça fonctionne une relation. La seule que j’ai eu véritablement c’était quand j’étais encore un ado. Les attentes d’une fille de 17 ans et celles d’une de 27 doivent être bien différents. Peut être que je devrais lui poser ces questions ouvertement. Je garde ça dans un coin de ma tête. On en reviendra un jour. Pas maintenant. Trop sérieux comme conversation.

J’ouvre de grands yeux quand elle mentionne qu’elle était en train de parler avec ma grand mère.

« Ouais c’est sûr qu’elle va pas tarder. J’avais déjà la certitude que c’est elle qui allait venir me chercher mais là… »

Parce que c’est celle dans les bras de qui j’ai le plus pleurer dans ma vie (en dehors de Levi et Ariane). Je suis sûr qu’elle ne veut pas perdre sa place d’épaule officielle de Kane. Je la vois jeter un coup d’oeil vers la porte mais personne n’est dans les parages. Wendy reprend en m’avouant qu’elle passe une très bonne soirée avec toute ma famille, même si y’a du monde. Winnie m’avait fait la même réflexion y’a trois ans quand je l’ai invité à se joindre à nous. Je sais que j’ai de la chance. C’est pour ça que Noël c’est vraiment une fête que j’essaie d’avoir de libre dans mon emploi du temps. Ca n’a pas toujours été le cas. Quand on commence à un poste on est souvent la bonne poire pour toutes les situations que les autres bien établi ne veulent pas. Faut faire avec. J’ai dû en louper quatre sur douze années à travailler. C’est pas trop mal. Je vais déposer un doux baiser sur ses lèvres.

« Je suis content que tu passes une bonne soirée. »

Mais genre. Vraiment. Peut être qu’elle va être d’accord pour passer la semaine à manger chez toute ma famille vu que ça se passe si bien. Je me garde ça sous le coude pour demain quand elle verra que y’a plus rien dans le frigo chez moi. A moins qu’elle ait fait des courses hier mais comme j’ai pas mangé chez moi depuis je n’ai pas remarqué.

Un vrai. Grand. Beau sourire se forme sur mes lèvres quand elle m’appelle fiancé. J’aime. Beaucoup. Trop. Ça. Ça me conforte dans l’idée que j’ai bien fait de lui prendre cette bague. J’ai tout de bon dans cette affaire. Je peux l’appeler fiancée sans pour autant avoir un mariage qui pend le bout de son nez dans une année. Non. J’ai beaucoup de chance. En plus sa moue est tellement adorable que mon coeur se remplie d’amour pour elle. Je ferme brièvement les yeux quand ses lèvres se posent sur ma joue. Elle veut des histoires sur mon enfance.

« Je suis sûr que ma grand mère en a un stock pour dix heures. T’es prête ? »

Encore un nouvel argument pour qu’elle vienne manger chez ma famille toute la semaine prochaine parce que oui, mamie sera certainement là à tous les coups. Je vais déposer un long et très tendre baiser sur les lèvres de ma fiancée pour en profiter encore un peu avant de retourner dans l’arène. Ok j’abuse. C’est loin d’être un calvaire mais c’est tellement bien de pouvoir câliner et embrasser la personne qu’on aime tranquillement.

On retourne dans le salon et ma grand mère tend les bras en me voyant de retour. Je souris de son geste et je vais tout naturellement la rejoindre dans cette étreinte. Elle me glisse quelques gentils mots à mon propos et faut qu’elle arrête ou je vais me mettre à pleurer de nouveau. Je lui fais un gros bisou sur la joue après quelques instant et je pousse Dominic, un de mes oncles, qui était assis à côté d’elle sur le canapé afin de rester aux côtés de la doyenne de la famille.

« Elle ne veut pas l’avouer mais Kane est son préféré de tous ses petits enfants. »

Dominic qui glisse ça à Wendy sans chercher à être discret.

« Pas de ma faute si je suis parfait. »

J’étais obligé de répondre quelque chose, même si je suis loin d’être parfait. Surtout aux yeux de ma grand mère, je sais qu’elle n’attend qu’une chose, c’est que je sois marié avec des enfants. Ça ne l’empêche pas de m’aimer inconditionnellement.

« C’est surtout celui qui dit jamais non pour un câlin. »

Ma grand mère qui y va de son commentaire tout en posant sa main sur ma cuisse dans un geste affectif. Elle est trop adorable. Je pose ma main sur la sienne. Le jour où elle va nous quitter je... Non. Vaut mieux pas que je pense à ça, mais c'est plus fort que moi. Les années passent.

Je ressens vraiment beaucoup de chose depuis que je suis avec Kane. Je l'aime, il m'aime, on s'aime, il n'y a pas de doute là dessus mais c'est plus que ça. Sa famille m'a accepté en un rien de temps et ça fait beaucoup de bien. C'est pas tous les jours faciles d'être la petite nouvelle mais j'ai l'impression d'avoir été adoptée en un claquement de doigts. C'est comme si je les connaissais depuis toujours alors que ce n'est absolument pas le cas. Il n'y a que les parents de Kane que j'avais rencontré avant ce soir. Et son frère. Ainsi que sa grand-mère, bien entendu. Elle est très importante pour Kane et j'avais hâte de la rencontrer. Il a beaucoup de chance de l'avoir et d'avoir toute sa famille en général. Les Williamson sont très accueillants et généreux. Je comprends donc mieux pourquoi Kane est aussi doux, aussi parfait en quelque sorte. Il n'a l'air de n'avoir manqué de rien pendant son enfance et adolescence. Je l'envie un petit peu, bien que je n'ai pas à me plaindre non plus. Ma mère a assumé tous les rôles dans la famille et elle a pire que géré, je ne peux pas lui enlever ça. Je souris quand il me dit que c'est sur que sa grand-mère va venir le chercher. Enfin, ça c'est si on reste là encore longtemps. On ne va pas passer notre fin de soirée ici. J'ai bien envie de boire une coupe de champagne et tout ce qui va avec. " Je suis plus que prête " Que je souffle avec un large sourire sur mon visage. Bien entendu que je suis prête ! Je n'ai pas encore assez entendu à quel point Kane était mignon petit, à quel point il la faisait rire quand il jouait avec ses cousins. À quel point il a un grand coeur. Un dernier baiser et je sors de la cuisine, suivi de près par Kane. Je me dirige vers ma place initiale pour boire un peu pendant que Kane est dans les bras de sa grand-mère. J'avale un gâteau et en pose quelques uns sur mon assiette en me dirigeant vers le canapé où Kane pousse son oncle pour s'asseoir avec sa mamie. La réflexion de Dominic me fait rire et j'ai presque envie de dire que ça, je l'avais bien remarqué. Mais ce n'est pas une critique. Je crois que c'est le cas dans chaque famille. Peut-être que Kane était plus souvent chez elle, plus souvent dans ses pattes quand il était gamin. Ça joue beaucoup aussi. Je me demande s'il était le premier ou pas. Je ne crois pas qu'on en ait discuté. Il me reste tellement de choses à apprendre sur Kane et sur sa famille mais on a le temps. On a la vie devant nous. " T'es sur que c'est pour ça ? " Que je lance en le taquinant légèrement avant de m'asseoir par terre, juste devant ses jambes. Je veux savoir pourquoi Tori le préfère face aux autres. Et c'est pour ses câlins qu'elle a une petite préférence. Je me demande bien ce qu'elle va pouvoir dire et ça m'intrigue tellement que je la regarde avec un léger sourire. Les câlins. Et je comprends parfaitement ce qu'elle veut dire. Kane est tactile, toujours avenant et ouvert à un petit câlin, bisou ou toute autre marque d'affection. Je vois leurs mains se poser l'une sur l'autre et ça m'arrache un sourire. Leur complicité me touche énormément. " C'est une très belle raison… " Que je souffle en les regardant l'un après l'autre avant de poser mon regard sur Tori. " Et qu'y a-t-il d'autres à savoir d'intéressant sur Kane ? " Que je demande en croquant dans un gâteau. Je veux toutes les histoires croustillantes et complètement folles de Kane ! De ses kermesses à ses livres d'enfants préférés. Je veux tout savoir et avoir la version de tout le monde sur la question. On passe une très bonne soirée. Les Williamson finissent par partir tous petit à petit et lors des au revoir, les tantes de Kane me souhaitent officiellement bienvenue dans la famille. Je pense que tout le monde a vu la bague parce que je ne faisais que de la regarder et de passer ma main gauche sur la droite, comme pour s'assurer qu'elle était bien là. Je finis par rejoindre Kane qui est en pleine discussion avec son oncle. Je me mets assise à côté de Kane et pose ma tête sur son épaule. " Faites comme si j'existais pas ok, vous pouvez continuer à parler de moi " Que je souffle en riant légèrement avant de me lover contre Kane. C'est la première fois de la soirée que je suis si proche de lui, mes jambes sur les siennes. J'ai un peu trop bu, je me sens bien, je me crois chez moi. Et puis, je me rapproche de son oreille et souffle doucement quelques mots. " Ce soir, je ne dors qu'avec mon cadeau sur moi " Alors, c'est quand tu veux qu'on va dormir.

J’aime trop que Wendy se mêle à la conversation. Que Dominic l’inclus aussi facilement. Je ne doutais pas de leur savoir vivre mais ça fait vraiment trop plaisir de le voir. Wendy n’a pas sa mère cette année. Elle ne fête pas avec son père. J’ai pas l’impression que le reste de sa famille soit dans le coin ou proche d’elle, alors je me dis que toute cette soirée ça contraste vachement avec sa situation à elle. Mais l’important c’est qu’elle passe une bonne soirée. Je suis bête de faire des comparaisons. On a tous des vies différentes et si le Noël Williamson’s style devient le Noël de Wendy a partir d’aujourd’hui, j’en serai le plus heureux du monde.

Je me mets à rire quand Wendy demande plus d’histoires sur moi. Ma grand mère s’illumine et elle commence à raconter plein de truc à mon insu. Je reste là à les écouter parler de moi comme si je n’étais pas là. Je commente. Enormément.

« Ca s’est pas passé exactement comme ça. »

« J’avais trois ans ok ? »

« MAIS NON JE TE PROMETS QUE C’ETAIT AUSTIN CETTE FOIS LA ! »

Un sujet sensible qui est revenu sur le tapis beaucoup trop de fois à mon goût.

« Tu chantes un peu Wendy ? T’es dans un groupe ? »

« Dom, ne fait pas ça. »

Je sais où il veut en venir.

« Non parce que la liste des chanteuses qu’il a annoncé vouloir épouser est longue comme l’annuaire. »

Un petit rush dans ma poitrine en l’entendant parler de mariage mais je ne fais pas de commentaire spécifique là dessus parce qu’il n’a pas tort. Je regarde Wendy en hochant la tête.

« C’est vrai y’a des chances que je t’abandonne pour Avril Lavigne ou Taylor Swift si elles viennent frapper à ma porte un jour. »

« Et Hayley Williams, Gwen Stefani, Ashlee Simpson, Hilary Duff… »

« Michelle Branch, Vanessa Carlton. »

Mon père qui s’est joint à nous au fil de la conversation. Je fais une petite moue décidant de les arrêter avant qu’ils n’en sortent encore plus.

« C’est bon c’est bon on a compris ! »

J’aurai pas cru qu’ils pourraient sortir une si grande liste sans réfléchir plus que ça. Je crois que je les ai vraiment saoulé pendant toute mon adolescence.

« Je suis sûr qu’il épouserait aussi le chanteur de Trophy Eyes. Désolé Kane je connais pas encore son nom. »

« John Floreani. C’est bon c’est fini ? »

Oui j’ai pas pu m’empêcher de lui donner l’info exact au passage parce que, une fois de plus, il n’a pas tort. C’est vrai que j’ai peut être bombardé mon père de messages à propos de Trophy Eyes depuis mon retour d’Angleterre. On s’est même fait une soirée pour écouter leurs discographie ensemble. On fait ça des fois. Quand les albums me touchent vraiment beaucoup. Il me fait écouter ce qu’il a en rotation aussi à ce moment là. On se tient au courant musicalement parlant. Quoi, c’est pas tous les fils et leurs père qui font ça ? Non ok je sais que non. Mais ouais, pour nous c’est un truc tout à fait normal qu’on fait depuis aussi loin que je me souvienne. Donc oui. Mon père est très au courant de mon obsession récente pour Trophy Eyes. C’est un petit miracle que personne n’ait mentionné James Veck-Gilodi mais un simple coup d’oeil à Wendy et j’ai l’impression que ce nom est au bout de ses lèvres pour rajouter une couche.

Il doit être près de trois ou quatre heure du mat’ quand on se retrouve en petit comité. Ça fait déjà bien longtemps que Austin s’est éclipsé. J’ai pris Wendy en flagrant délit de contemplation de sa bague au moins dix fois depuis qu’elle est à son doigt et c’est toujours le même sourire qui s’est trouvé sur mes lèvres en la voyant faire.

J’ai élu domicile sur le canapé avec Dom et ça fait bientôt une demie heure qu’on parle de Bring Me The Horizon. Oui. Dom est si cool. Il n’a que 55 ans, il n’est pas marié et n’a pas d’enfants. Il est l’oncle de qui je suis le plus proche. Je crois que Mamie a abandonné l’idée qu’il se trouve quelqu’un pour se marier un jour ou bien ils ont eu une grande conversation à ce propos parce que le sujet ne vient plus sur le tapis depuis au moins quinze ans. Wendy vient s’installer à côté de moi, calant sa tête sur mon épaule et alors que je dis pour la quinzième fois que j’en reviens pas que Mantra ait été nommé pour un Grammy, je vais poser ma main sur la cuisse de ma blonde. Je ris quand elle fait sa remarque et continue effectivement de discuter avec Dom enfin… Jusqu’à ce qu’elle me souffle à l’oreille qu’elle compte dormir sans rien sur le dos. Holy Molly…

« Hein Kane ? »

« Quoi ? »

« C’est en avril qu’ils viennent à Brisbane ? »

« Oh oui oui c’est en avril. J’ai déjà pris ma place. »

Encore quelques minutes de conversations en essayant de pas penser à ce que Wendy m’a dit. Dom nous quitte et c’est plus que moi, Wendy et mes parents.

« Vous dormez ici ? »

Ma mère qui demande.

« Je pense ouais. »

Puis je réalise que j’ai pas demandé son avis à Wendy. Je questionne donc du regard.

« Enfin, si tu veux. Sinon tu conduis toi. »

Je me suis rattrapé sur l’alcool après les cadeaux et je ne peux certainement pas prendre le volant. Et OK j’ai aussi peut être très envie d’elle dans mon lit d’adolescent.

Je suis assise par terre, comme une enfant, mais je m'en fiche pas mal. Je suis bien où je suis et tout le monde trouve sa place dans le salon plus que bondé des Williamson. Je ris beaucoup. Toute la famille raconte sa petite histoire à propos de Kane et j'essaye de tout emmagasiné juste pour pouvoir l'embêter un jour ou l'autre. Ou mieux, raconter ces histoires plus ou moins embarrassantes à nos mini-nous si nous en avons un jour. Parce que là, si le mariage n'est pas à l'ordre du jour, une grossesse non plus. Et c'est encore plus improbable dans mon esprit que de changer de nom de famille, c'est pour dire. " C'est pas beau d'accuser les absents " Que je souffle avec un large sourire à Kane alors qu'il dit que sur cette histoire là, il s'agit de son petit frère et clairement pas de lui. Il va finir par me faire dormir sur le canapé à la maison et je ne vais rien comprendre à ma vie. Et puis, venu de nul part, l'oncle de Kane me pose une question. Visiblement, c'est un sujet que Kane ne veut pas aborder et ça m'intéresse énormément. J'éclate de rire quand j'entends la raison pour laquelle Dominic m'a demandé si je chantais. " Je chante sous la douche, est-ce que ça compte ? " Que je demande sérieusement, mon regard glissant d'un homme à l'autre mais surtout d'un bout à l'autre de la pièce pour suivre l'énumération folle de toutes les femmes pour qui il pourrait me quitter. Et je me garde bien de dire qu'il se peut que je le quitte pour n'importe laquelle de ces demoiselles. Excusez moi, c'est comme ça. J'essaye de rester discrète sur mon passé et mes supposées préférences sexuelles pour moi. Et mon fiancé bien entendu. Pas la peine d'alarmer tout le monde et de les faire préparer ma sortie de la famille. Ce que j'ai avec Kane me convient à cent mille pour cent. À un tel point que c'en est perturbant. En tout cas, ça a l'air de gêner Kane et ça m'arrache un sourire. " Je peux pas trop t'en vouloir. Si Ed Sheeran vient à frapper à la porte de l'appartement, je pense pas vraiment le laisser sur le pallier " Que je souffle avec un petit sourire. Il le sait très bien. Ed Sheeran est mon Roi, mon numéro 1 et je serais incapable de résister à ce jeune anglais. Enfin, je dis ça mais j'ai déjà ma version d'Ed Sheeran à la maison et c'est la version dont j'ai besoin dans ma vie. " Ah ouai ! Si je dois me méfier des hommes en plus de ça maintenant " Que je lance, en le regardant depuis le sol, quelques miettes de gâteaux autour de la bouche. Je savais qu'il était carrément passionné par ce groupe mais à ce point, j'aurais pas cru. Mais Kane n'est pas bisexuel. Non ? Non ! J'en suis sûre. Il n'a touché à rien venant du carton reçu lors de notre emménagement en septembre. Tout est encore dans son petit paquet sous blister. Manquerait plus que ça. Je préfère ne pas trop y penser, riant aux blagues qui fusent à travers la pièce. Morgan est collé à son téléphone et je suis sûre qu'il se plaint de sa famille vraiment craignoss avec ses copains qui, eux, doivent être entrain de jouer avec la nouvelle console à la mode.

Les heures passent, les gens partent et j'aide un peu la mère de Kane à ranger. Ce n'est pas parce qu'elle nous a accueilli qu'elle doit tout se taper après. C'est souvent comme ça que ça passe d'ailleurs. Mais je l'aide pour pouvoir discuter avec elle, la remercier de ce merveilleux moment passé avec elle, avec eux. J'espère vraiment que les Williamson m'ont adopté parce que c'est mon cas. Et alors qu'il n'y a plus que deux ou trois invités encore en forme pour discuter de tout et de rien, je rejoins Kane et Dominic. J'ai envie de dormir. Enfin, plutôt de me retrouver toute seule avec mon petit-ami. Un peu de calme et de tendresse. Dominic nous quitte et la question fatidique arrive. On dort ici ou pas ? " Je conduis pas quand j'ai bu. J'ai pas envie qu'il nous arrive un truc " Que je souffle doucement à Kane. Si on pouvait se passer de se retrouver à l'envers sur la route, sauvés par ses collègues qui devront nous sortir de l'épave que sera la voiture, ça ira. Pas envie de voir mes collègues non plus. C'est une de mes règle d'or. Au premier verre, c'est mort. Surtout avec la fatigue. " Ça na gêne pas ? Parce qu'on prendre un uber pour rentrer au pire " Que je souffle en m'asseyant normalement, un peu mal à l'aise d'être carrément avachie sur Kane, ma main dessinant des ronds sur sa cuisse depuis peut-être un peu trop longtemps. Et rapidement, on se retrouve dans la chambre où a grandi Kane. Je me colle à la porte, une fois l'avoir fermé. " Bon, tu me l'enlèves cette robe ou faut que je fasse le travail toute seule ? " Que je lance en l'attirant vers moi pour l'embrasser avec passion. J'en ai envie comme jamais. J'ai toujours très envie de ne faire qu'un avec lui mais là, c'est différent. J'ai envie qu'on prenne notre temps une fois débarrassé de tout ce qui est superflu - tout sauf ma bague, merci - je veux prendre le temps de le regarder mais surtout, de le voir. je veux écouter le moindre de ses soupirs, de ses battements de coeur. Notre couple prend une toute nouvelle tournure aujourd'hui, qu'on le veuille ou non. Il y a les mots. Et il y a les actes. Et tout ce qu'il s'est passé ce soir est au-dessus de mes attentes, de mes espérances même. Un simple dîner de Noël qui se transforme en mon plus beau souvenir de 2018, c'est pour dire. " J'ai envoyé un message à mon père dans la soirée. Il m'a proposé qu'on aille manger quelque chose sur le marché de noël demain vers dix-huit heures. Et j'ai dis oui. Je voulais te le dire maintenant comme ça t'es au courant et je peux sortir cette information de ma tête " Que je souffle alors que je glisse mes mains sur sa chemise, entrain de la déboutonner sans me décaler d'un seul petit centimètre. Et quand j'ai tout déboutonné, je remonte mes mains sur ses épaules et fais glisser le bout de tissu le long de ses bras, mes yeux suivants le chemin de la chemise. Sainte. Mère. De. Dieu. Je ne me lasserais jamais de son corps, de cette vue, de ces bras, de son torse. De tout. Je glisse mon index entre son pantalon et sa peau et le rapproche un tout petit plus proche de moi. " J'ai très, très envie de toi. Et j'ai un dernier petit cadeau sous ma robe " Un body en dentelle blanche - franchement pas efficace quand c'est l'heure d'aller faire pipi - qui attendait dans le placard, caché depuis de longues semaines. J'essaye de level up mes petites surprises du type et je suis assez fière de celle-ci, il n'y a pas à dire. J'aime tellement les yeux de Kane quand il découvre ces petites attentions que si je pouvais, je le ferais tous les jours. Et même d'entendre du bruit ambiant dans la maison, rien ne m'arrête et mes lèvres retrouvent aussitôt celles de mon fiancé. Pour une fin de soirée mémorable. Sans jouets pour nous accompagner. Mais toute aussi excitante et pleine de sensation. Si ce n'est plus.

Je souris quand elle parle de son amour pour Ed Sheeran. Au moins elle comprend tout à fait mes raisons. Je n’en attendais pas moins venant d’elle. Je ris un peu quand elle fait la fille outré que je puisse être attiré par un homme. Je ne nie pas pour autant. Envie de l’embêter un peu comme ça. Moi aussi je peux être LGBT.

Wendy aide à ranger le salon avec ma mère et mon père entre autres. Ils sont assez, je ne vais pas me déranger surtout que je suis en grande conversation. Oui bon ok c’est pas ce que je préfère ranger donc si j’arrive à esquiver je le fais. Là clairement, ils ont pas besoin de moi, mais sinon j’aurai été. Je suis pas comme ça.

Elle a bu elle aussi. J’ai pas fait trop attention parce que j’ai confiance en elle. Je sais qu’elle n’en abuse jamais. Elle n’est pas comme Jared. Elle n’a pas l’air très alcoolisé et moi non plus en fait, parce que j’ai fait ça sur la longueur. J’ai pas tant bu que ça en fait. Ok c’est surtout parce que je tiens bien avec l’habitude. Wendy à moitié allongé sur moi, c’est sûr que mes parents vont pas nous embêter à rentrer alors qu’elle fait genre elle est fatigué. Oui. Ca prend pas avec moi. Surtout après ce qu’elle m’a soufflé à l’oreille. I’m gonna take those panties off real quick.

« Bien sûr que non ça gêne pas ! Bonne nuit les jeunes, on va se coucher. »

Et mes parents filent dans leur chambre, moi dans la mienne. Wendy a l’air chaude comme la braise à peine la porte est fermée et OH MON DIEU. Ça me rend tout chose de la voir comme ça. De l’entendre dire ce genre de chose. Elle est pressée. C’est pas la première fois mais ça m’enchante toujours autant. J’en ai des palpitations. Je me laisse entrainer dans un baiser rempli d’envie et je suis certainement un peu brouillon à déjà essayer de lui enlever sa robe, mais en fait je suis surtout en train de profiter de la toucher un peu partout. Je suis pas le plus fort à déshabiller, y’a toujours un moment gênant au milieu parce que je galère TOUJOURS à cause d’un truc et si c’est pas ce truc là, c’est un autre. Ça ne dure que quelques secondes à chaque fois mais quand même… Je peux compter sur les doigts d’une seule main les fois où je me suis pas senti bête au milieu de l’effeuillage avec Wendy (oui avec les autres aussi). Enfin, c’est gênant si elle me lance un regard qui me fait comprendre qu’elle a remarqué. Je crois que ce qui me rend encore plus gauche ce soir à ce niveau là c’est que y’a la chambre de mes parents pas loin. Ca fait bien longtemps que j’ai pas eu à la garder en sourdine pendant mes ébats. Ca ne m’a pas manqué. Je suis en train de me dire que j’aurai dû fermer la porte à clé mais il aurait fallut que je remette la main sur la clé en question pour ça. Wendy me fait part de la situation avec son père et j’ai comme l’impression qu’on avait tous les deux notre esprit assez occupé en même temps. Je dois vraiment pas m’appliquer comme il faut pour qu’elle ait la présence d’esprit de penser à son père.

« Ok ok, je vais me concentrer un peu plus. So much pressure ! »

Je dis ça en plaisantant mais aussi en pensant qu’elle a entendu mes pensées afin de joindre les deux bouts. Private joke on me ? Maybe. Mais elle ne s’arrête pas de m’enlever mes fringues alors je pense qu’elle ne m’en veut pas le moins du monde. Je ne loupe pas son regard quand elle m’a enlevé ma chemise parce que ça fait toujours tellement plaisir. Je pense à ça maintenant quand je m’entraîne. Un tout autre genre de motivation par rapport à mon envie de penser à tout sauf au sexe du temps où je sortais avec Nina. Wendy glisse son doigt dans mon pantalon et je sens mon érection grandir. Il m’en faut vraiment peu. J’ai envie de mettre ça sur le compte des teen vibes de faire ça dans ma chambre mais à qui je mens ? Wendy me fait de l’effet et quand elle a envie de moi c’est bon. On m’a perdu. Trop sensible je suis. Coup de grâce quand se dévoile sa lingerie après avoir ôté sa robe agilement (je suis fier de moi). Je la bouffe des yeux quelques secondes afin de graver cette image dans ma mémoire avant de me reprendre.

« I just came. »

Je fais le gars qui est trop drôle à dire des trucs pareil mais j’en ai quand même les joues rosies. Oui, il fait très chaud. Et c’est que le début parce que je l’entraîne sur mon lit après avoir repris ses lèvres. C’est juste quand mes mains se baladent sur elle que je me rends compte que ça va être une galère à enlever ce truc. J’étais pourtant si bien parti dans le déshabillage. Oh well…