Je remerciai intérieurement le jeune homme pour sa compassion et la reconnaissance de mon boulot à juste titre. Quel homme. Il avait vraiment toutes les qualités. Je me disais alors que le destin était vraiment quelque chose d'incroyable. Il eût fallut qu'il vienne habiter dans ma rue, il eût fallut que Kate m'en parle, il eût fallut que j'aille lui rendre visite et il eût évidemment fallut que l'on soit attiré l'un par l'autre. C'était une évidence à présent. Il transpirait tout ce qui pouvait m'attirer. Absolument tout. De A à Z. C'était la deuxième fois que je lui rendais visite et pourtant, cela me semblait être une routine. Comme s'il était normal que je vienne prendre de ses nouvelles, que l'on discute ainsi autour d'un bon verre de vin et de framboises. Comme si l'on se connaissait depuis des années, comme si nous pouvions vivre en cohabitation. Il me dit ensuite qu'il serait ravi de voir une pièce de collection. Je pensai alors à un costume trois pièces Hugo Boss issue de la dernière collection que j'avais fait porter à un mannequin la semaine passée. Qu'est-ce qu'il serait beau là-dedans… En plus, il avait la carrure parfaite pour mettre en valeur un tel costume. Je ne pus m'empêcher d'imaginer un énième fantasme. Lui et moi dans la pièce où nous stockons les vêtements que l'on reçoit toutes les semaines. Des dizaines de tringles de vêtements autour de nous. Un espace confiné. J'en avais déjà des vapeurs. Il m'invita à prendre l'air sur sa terrasse et à découvrir la magnifique vue sur l'océan. Il s'étonna de ma réaction, pensant que j'avais le même panorama de mon jardin. « Tu n'as pas cette vue là chez toi? » Je marquai un temps d'arrêt puis posa délicatement mes yeux sur le jeune homme. « On a du installer des haies pour notre chien… Et puis, je dois avouer que je ne prends jamais le temps pour ça… » Je réalisai alors que je manquais vraiment quelque chose. Que ma vie ne s'arrêtait qu'à mon boulot, qu'à mon train-train, depuis des années. Qu'au final je passais peut-être à côté de quelque chose. De la passion. De la découverte. Du nouveau. Tout ce que Duncan m'apportait depuis une petite semaine. Un souffle frais. Couplé à une attirance indescriptible. Tout ce qui ne devait pas arriver. En théorie. Je le vis poser ses yeux sur mon verre. Je le suivis du regard et remarquai qu'il était vide. Il s'approcha de moi pour, je le devinai, remplir de nouveau mon verre. Au contact de sa peau, un frisson me parcouru, une décharge. Mes poils s'hérissèrent. Au moment où je lâchai le verre, Duncan fut apparemment submergé par la même sensation, ce qui lui provoqua un geste maladroit. Le verre se fracassa sur le sol. Le frisson se transforma ensuite en une chaleur enivrante, tant la proximité de nos corps se faisait ressentir. De plus en plus proche. Je réalisai que je n'avais jamais été aussi proche de lui. Même quand nous nous faisons la bise nous gardions une distance raisonnable. Là, je pouvais sentir tout son corps dégager tout ce qui me faisait déjà réagir à distance. Soudain, la terre s'arrêta de tourner. C'était fini. Le moment tant redouté arriva. Je manquai de collapser lorsqu'il posa sa main sur ma joue brûlante. "Non, non, non…" Je sentis mes jambes se dérober, l'atmosphère devint soudainement étouffante, mon cerveau cessa d'être oxygéné petit à petit. Il s'approcha de moi, ce moment ne dura qu'une microseconde. Je n'aurais jamais eu le temps de l'en empêcher, j'étais pétrifiée, clouée au sol, près de lui. J'étais incapable de bouger, incapable de m'enfuir. Je ne pouvais qu'accepter mon sort, intérieurement c'était ce que je voulais. Mais ce n'était pas ce que je pouvais. Nos lèvres se fondaient, comme si elles étaient faites pour s'assembler. Je ne pus m'empêcher de lui rendre ce baiser, qui arrêta littéralement le temps. J'avais l'impression que je m'étais téléportée dans une autre dimension, un autre monde où j'aurais pu prolonger ce moment pour toujours. Tout mon corps se mît à trembler. Ma main se posa sur son bras nu, je ne pouvais arrêter le cours du temps. Je revins à moi après quelques secondes qui me parurent une éternité. Il fallut que mon cerveau s'oxygène à nouveau. Je restai plantée là, à le regarder, bouche bée, l'empreinte de ses lèvres toujours bien visible sur ma bouche humide. Je réussis finalement à balbutier quelques mots. En situation de crise, ce qui était visiblement le cas, j'essayai toujours de faire profil bas et de me sortir du pétrin tant bien que mal. « Euh…t-t-tu devrais peut-être ramasser les bris de verres…qu-qu-quelqu'un pourrait se blesser » Mon dieu ma pauvre, tu ne savais vraiment pas quoi faire pour te sortir de là. Mon cerveau me conseillait de partir en courant mais mon corps était incapable de bouger. Duncan me regarda d'un air stupéfait. Il ne s'attendait surement pas à une telle réaction. Ni une ni deux, je me dirigeai à nouveau vers l'intérieur. Il ne comprenait rien, le pauvre. Il me suivit jusqu'à la cuisine. Je me permis d'ouvrir les placards afin d'y chercher ce qui pourrait éventuellement balayer les restes du verre. Je finis par trouver une petite brosse en dessous de l'évier. Je l'attrapai et me dirigeai de nouveau vers la terrasse. Sauf que ce ne fût pas aussi facile. Duncan était malin. Il m'attrapa par le bras à mi-chemin…
Cet instant fut surement très bref et pourtant le temps s’était comme arrêter pour lui aussi. Sa bouche avait bougé en parfaite harmonie avec la sienne et il s’était laissé emporter dans cette vague de chaleur. Depuis combien de temps, il n’avait pas ressentit un sentiment comme celui-ci ? Au moins une éternité car c’était impossible à définir. Il sentit avec regret que la fin de leur baiser arrivait. Duncan ouvrit de nouveau les yeux, un peu l’air idiot planté devant elle sans bouger, enfin il retira sa main qui était posé sur sa joue et celle passait autours de sa taille, ne pouvant s’empêcher de passer une nouvelle fois ses lèvres dans sa bouche comme pour continuer d’avoir le gout de ce baiser encore un instant.
Un léger malaise s’installait entre eux et il détestait déjà cette impression. Il avait peut-être tout mit en l’air pour une simple pulsion, son cœur battait d’ailleurs toujours rapidement. Elle se remit à parler et c’est là qu’il reprit vraiment conscience de la situation. Le verre de vin vide était tombé par terre à leurs pieds. Il baissa la tête pour constater les dégâts en serrant doucement sa mâchoire. Le temps de relever la tête, Chloë était déjà parti pour rejoindre la cuisine. Il la suivit, il était d’ailleurs sur le point de lui dire où se trouvait la balayette mais elle ouvrait tous les placards comme pour penser à autre chose et bingo, elle tomba dessus. Elle s’empressa de retourner sur la terrasse mais Duncan l’arrêta avant en attrapant délicatement son poignet pour qu’elle se tourne vers lui. Il attrapa la balayette qu’elle tenait en lui souriant doucement.
-Je vais le faire, ce n’est pas à toi de nettoyer ma maladresse.
Il relâcha son poignet en la regardant, son regard était un peu triste en sachant qu’il avait peut-être brisé quelque chose entre eux. Mais à contrario, il avait bien envie de sourire tellement il avait aimé ça. Il aurait recommencé sans hésité encore et encore… N’avait-il aucun sens moral pour penser cela ? Son père avait abandonné sa mère pour une autre famille qu’il avait depuis toujours, ce n’était certes pas pareil, mais il mentait tout de même à deux femmes. Bien sur ce n’était pas sa mère qu’il avait choisi puisqu’il était marié l’autre femme. Il avait fait partie de la famille trompée et abandonnée. Et voilà Duncan, trente et un ans fleuretant avec une femme mariée. Décidément, les chats ne faisaient pas des chiens. Il passa à coté elle venant murmurer à son oreille.
-Je n’aurais pas du t’embrasser, mais je ne regrette pas alors je n’arriverais pas à m’excuser. Tu peux partir, si c’est plus simple pour toi.
Pendant qu’il murmurait à son oreille, son souffle chaud s’écrasait sur son cou, lui permettant de sentir cette douce odeur de parfum qu’elle portait sur elle. Il se redressa avalant sa salive, il la regarda un dernier instant et baissa la tête pour rejoindre la terrasse et nettoyer le verre brisé. Accroupi par terre, il jeta quelques coups d’œil vers la baie vitrée essayant de deviner si elle allait prendre la fuite ou non. Difficile à dire. Surement que c’était la première et dernière fois qu’ils auraient l’occasion de l’embrasser… Peut-être que cette pulsion suffirait à assouvir se désir naissant et peut-être qu’ils pourraient devenir des voisins et amis respectables qui prendraient un verre futur en repensant à cette soirée comme un dérapage dont ils rigoleraient tous les deux. M’ouais, ce n’était pas gagné cette histoire. Après avoir ramasser tous les restes du verre, il se redressa posant la pelle et la brosse sur la table de dehors en mettant ses deux mains dans ses poches et levant la tête vers le ciel contemplant les étoiles. Il préférait rester là quelques instants, car il était presque sur que dans une minute il entendrait la porte d’entrée claqué derrière lui et il préférait ne pas la voir partir. Duncan prit une profonde inspiration, son cœur s’était désormais calmer en partie, la douche froide qui l’attendait finirait le boulot.
« Je vais le faire, ce n’est pas à toi de nettoyer ma maladresse » Il retira la balayette de ma main fébrile. Quand il lâcha mon poignet, je me sentais comme libérée. Libérée d'une force, d'un champ magnétique si puissant qu'il m'empêchait de me mouvoir, me privait de mes capacités primaires. Il revint vers moi et me murmura à l'oreille. « Je n’aurais pas du t’embrasser, mais je ne regrette pas alors je n’arriverais pas à m’excuser. Tu peux partir, si c’est plus simple pour toi » J'en attrapai des frissons, instantanément. Mais qui était-il pour me faire un effet pareil? Je le regardai s'éloigner vers la terrasse afin de ramasser sa bêtise. Sa bêtise qui en causa une autre, une bien plus grave, enfin surtout pour moi. Je pris ma tête entre mes mains pendant qu'il balayait lentement les bris de verres, comme s'il me laissait réfléchir à la suite des événements. "Mais qu'est-ce tu fous Clo? Toi la fille parfaite, à la vie parfaite. Au boulot parfait, au mari parfait…" J'inspirai puis expirai lentement, tentant de reprendre mes esprits. Je devais faire face à un choix cornélien. Soit je partais, rentrais chez moi, là où personne ne m'attendait pour aujourd'hui. Je passerais ma nuit à repenser à cet instant, à certainement pleurer et à m'inquiéter de savoir ce que pouvait bien faire Alex. Si ça se trouvait, il faisait exactement la même bêtise que moi. Si ça se trouvait, il en avait une autre. Depuis peut-être longtemps. J'entendais tellement d'histoires d'hommes infidèles qu'après tout je devais peut-être envisager l'éventualité. "Arrête Clo, tu déconnes complètement" Je voulais tellement que le petit criquet dans ma tête se taise. Que ma conscience arrête d'essayer de me raisonner. Je n'avais plus de raison, ma conscience était sur le point de mourir devant l'inévitable. Elle était sur le point de s'incliner face au destin. Rien n'était plus fort que le destin, je l'apprenais à mes dépens aujourd'hui. La deuxième option serait de rester. D'affronter. Peut-être même de lutter. Ou de céder. La dernière proposition me paraissait être la suite logique des événements. Ma conscience reprît du poil de la bête et guida soudainement mes pas vers le couloir qui menait à la porte d'entrée. Mes idées se perdirent, mon corps commençait à se mouvoir par lui-même. Je m'arrêtai net devant la porte d'entrée. J'entendis la porte vitrée de la terrasse se fermer au loin et le bruit du verre dans la poubelle de la cuisine. J'ouvris la porte d'entrée…et la refermai aussitôt. Je n'étais pas passée de l'autre côté. Je ne pouvais pas. Il y avait comme une force magnétique qui me poussait à rester à l'intérieur, à succomber. Qu'est-ce qu'il embrassait bien. Mon beau. Mon beau chirurgien. Voilà que mon cerveau se remettait à fantasmer. Plus de trace de ma conscience, elle s'en était allée, me laissant seule avec moi-même. Je me retournai. Duncan se disait surement que j'étais partie, il était probablement en train de s'en mordre les doigts. Je pris une grande inspiration et me dirigea d'un pas tremblant vers la cuisine, là où je l'avais laissé. Teenage Dream. Pas de regrets, le reste de ma vie commençait aujourd'hui. Mon cœur s'arrêtait lorsqu'il me regarda. Le monde s'arrêta également de tourner, encore une fois. Je m'approchai de lui, mon pas devenait de plus en plus décidé. Je courrais presque dans ses bras. Il eut le temps de ne rien dire, de ne rien faire. Une nouvelle Chloë fit son apparition. Je l'attrapai de mes petits bras et le poussai malgré moi contre le comptoir. Il se laissa bien évidemment faire et nous reprîmes de plus belle. Sans un mot. Comme si c'était écrit. Mes mains se perdirent dans ses cheveux. Ses mains se perdirent autour de ma taille. Elles remontaient, descendaient, me pressaient contre lui un peu plus fort. Et dans un soupir je me laissai aller à lui, je me perdis dans les abîmes de l'adultère, les forces d'attraction se faisant trop puissantes pour ma faible conscience… Je réussis quand même, entre deux baisers, à lui dire le fond de ma pensée. « Tu me fous quand même dans un beau merdier!» Je ris tout en tenant sa tête entre mes mains.
Estimant que le temps était assez passé, il jeta un bref regard vers son salon, ne la voyant pas. Il ne regarda pas plus loin que son nez, prenant conscience qu’il avait fait assez de bêtises pour ce soir. Dans un bref soupire, il récupéra la petite pelle pleines de débris de verre pour se rendre dans la cuisine afin de la vidée dans la poubelle, il rangea le tout et se redressa face à son évier se demandant si ce qui s’était passé il y a quelques instants étaient bien réel. S’il n’avait pas tout imaginé à cause de la fatigue de sa première garde. En définitive, il se cherchait une bonne excuse pour fuir l’inévitable.
Quand la porte se mise à claqué, il serra les dents se disant que s’était fini. Que s’il n’était pas aussi impulsif, et pourtant il s’était pas mal retenu, alors il aurait pu au moins rester en contact avec elle à défaut de ne rien avoir d’autre. Duncan se tourna alors vers elle la porte pour observé sans voix que Chloë n’était pas parti mais bel et bien entrains de faire demi-tour vers lui. C’était reparti son cœur qui battait à tout rompre et son corps presque figé croyant que la terre s’était arrêtée de tourner. Son regard était sérieux, il s’attendait à tout, car tout pouvait encore arrivé. Elle marchait comme décidé de ce qu'elle allait faire et son regard se posa dans le sien. Il n’eut pas le temps de réagir qu’elle s’accrocha à lui le faisant reculer contre le comptoir heurtant à l'impact le bas de son dos.
S’en était fini de lui, une demi-seconde plus tard et ses lèvres touchaient de nouveau les siennes. Ses bras passèrent d’eux-mêmes autours de sa taille, la rapprochant de lui. Leur échange de baisers devenait de plus en plus intense. Duncan échangea leur position de manière à ce qu’elle se retrouve contre le plan de travail à son tour rompant un instant le contact avec sa bouche pour venir glisser ses mains le long de sa taille puis ses cuisses. Il la souleva sans aucune peine pour l’asseoir sur le comptoir se rapprochant pour se retrouver entre ses jambes. Maintenant qu’elle se trouvait un peu plus haute que lui, il dû basculé sa tête en arrière pour la regarder et quand elle se mit alors à parler en tenant son visage entre ses mains, l'expression de son visage se mit à changer. Il prit une moue adorable, presque infantile. Ses yeux bleus y étaient pour beaucoup sans parler de sa bouche. Duncan avait fait ce coup une fois adolescent quand il s’était fait prendre au volant d'une voiture sans permis de conduire, ça avait fonctionné du tonnerre avec l’agent de police ce jour là, qui était bien sur une femme. Il répondit d’une voix douce mais un peu coupable.
-Je sais...
Il se pencha un peu contre elle pour attraper la barquette de framboises qu'il avait laissé là avant leur escapade nocturne sur la terrasse en prenant une entre ses doigts pour venir la tendre délicatement à sa bouche, continuant de la regarder. C’était impossible de savoir où tout cela aller les mener. Surement dans un mélodrame comme on pouvait en voir dans les séries qui passaient à la télévision. Tout ce qu’il savait, c’est qu’il ne voulait pas que cette nuit s’arrête même s’il devrait lui rendre bientôt sa liberté. Peut-être qu’elle envisagerait de ne plus jamais le revoir mais tant pis, il aura eut au moins cette nuit avec elle. Quand elle attrapa la framboise entre ses lèvres à l’aide de sa langue, il fit de même en mettant une dans sa bouche, venant ensuite replacer ses deux bras autours d’elle, posaient contre ses reins. Pour le moment, il préférait éviter le sujet « Qu'est ce que nous sommes entrains de faire ? »
Dans une bulle. Cela décrivait parfaitement la situation dans laquelle je me trouvais. Comme si un énorme dôme était venu entourer la maison de Duncan. Comme si nous vivions dans une autre dimension. Ou du moins, comme si je n'étais plus en contact avec la réalité. Il avait bon dos, lui. Il n'avait de comptes à rendre à personne. Il emménageait à peine. Il rencontrait une femme et puis bam, le tour était joué. Je m'en voulais l'espace d'une seconde d'avoir été aussi faible. Puis il m'attrapa par la taille et me souleva sur le comptoir. Quelle force. Je ne me rappelais pas avoir eu de telles secousses avec Alex. Ou peut-être au début. C'était il y a longtemps, trop longtemps que pour m'avoir empêchée de commettre l'irréparable. C'était donc cela… J'étais peut-être lassée de ma vie en fin de compte. Peut-être n'aurais-je pas du franchir le cap du mariage après tout. Cela me semblait être une évidence jusqu'il y a une semaine. Jusqu'à avoir rencontré Duncan. Il vint donner un coup de pied dans tout ce que j'avais bâti. Comme un boulet de démolition. Oui. Il venait de tout démolir sur son passage avec sa pulsion. Je me mis alors à réfléchir à si j'avais pu également agir comme il l'avait fait. Aurais-je osé franchir ce cap? Je ne le pensais pas. Il me regarda avec un air adorable, ce qui me fit littéralement fondre. « Je sais… » Ce qu'il était doué pour se faire pardonner, celui-là. Je pinçai les lèvres, ne sachant comment réagir. Je ne pouvais pas accepter cela mais il m'était incapable de prononcer un mot. Il me pressa légèrement afin d'attraper les framboises laissées derrière, en prît une et la tendît en direction de mes lèvres encore chaudes de notre dérapage. J'haussai les sourcils, le regardai avec défi et attrapa délicatement le petit fruit dans ma bouche. Il me regarda avec amusement et fît de même. « C'est mon fruit préféré » Je lui caressai tendrement la joue. Il était encore plus beau de près. « C'est pas la pomme le fruit défendu pourtant? » Je n'en perdis pas mon humour, ce qui heureusement eût le don de le faire rire. Il fallait que l'on détende l'atmosphère. Je me demandai alors ce que la nuit pourrait bien nous réserver. Je me demandai si je devais rester, ou plutôt m'en aller et réfléchir à la conséquence de mes actes. Prisonnière de ses bras, je ne pouvais me mouvoir. Je n'en avais pas envie, à vrai dire. Nous restâmes encore quelques minutes dans la même position, à profiter du moment, de ce destin si imprévisible. Ma robe commençait à remonter petit à petit, laissant apparaître un peu plus de peau. Il le remarqua et reprît ses baisers de plus belle. Je le stoppai net, sentant qu'il n'aurait encore fallu que quelques secondes avant que l'on ne dérape complètement. Je me défis de son étreinte tant bien que mal et descendis du comptoir. Le jeune homme resta pantois, ne sachant comment réagir. Le moindre de mes gestes le déstabilisait. Après tout, c'était moi qui était mariée. C'était moi qui devait lui foutre une paire de gifles et m'en aller en courant. Chose que mon corps m'interdisait de faire. Voyant son désarroi, je me mis à rire et lui pris la main. « Et si tu me faisais visiter un peu plus que ta cuisine et ta terrasse? » Il souffla de soulagement et pressa ma petite main. Comme si elles étaient faites pour se tenir, pour ne plus jamais se lâcher. Nos doigts s'imbriquaient comme des pièces de puzzle. Il m'embrassa une dernière fois, ne pouvant s'en empêcher, et m'emmena au pied de l'escalier de son humble maison. J'étais curieuse de savoir dans quoi il dormait, dans quoi il se lavait. Comment était sa brosse à dents, quel shampoing il utilisait. Tout ce qui pourrait m'amener à de nouveaux fantasmes. Sans pour autant les réaliser, ce serait bien trop dangereux…
Ses yeux se fermèrent un instant quand elle posa sa main sur sa joue. Ce geste était si banal et pourtant tendre. Il ne pu s’empêcher de rire effectivement à sa remarque même si c’était un rire bref. C’est vrai, la pomme était le fruit défendu… Mais son fruit à lui, c’était sa sublime voisine et il s’en mordrait surement les doigts demain matin, lui envoyant surement un bon nombre de messages pour s’excuser et lui dire que cela ne se reproduira jamais. Mais comment pourrait-il en être aussi sur ? Duncan se redressa un peu, ses mains venant maintenant effleuré ses cuisses, il se mordit violemment la lèvre ne résistant pas une énième fois à l’embrasser.
Ce fut rapide, car elle le repoussa pour descendre du comptoir et c’est là qu’il réalisa réellement son erreur. Chloë est mariée bon sang ! M-A-R-I-E-E, espèce d’imbécile. Il se maudissait lui-même, l’homme qui ne tombait jamais amoureux pour ne jamais souffrir ou faire souffrir. Il la regarda un peu l’air absent. En vérité, il voulait fuir sa propre maison, retourner en Afrique, là-bas tout était plus simple pour un homme comme lui. Il n’aimait pas l’homme qu’il était entrains de devenir car ce n’était pas lui mais lutter contre cette attirance, c’était juste horrible. Mais quand elle se mettait à parler en riant, c’était comme si tous ces doutes s’envolaient pour juste lui montrer une évidence : Qu’elle était parfaite pour lui. Il hocha doucement la tête en souriant.
-Oui bien sur, se sera la moindre des choses que je te fasse visiter. Attention, c’est parti donc pour une visite de la maison Wilde.
Un petit souffle sortit de sa bouche, attrapant sa main à laquelle il entremêla ses doigts aux siens, déposant un rapide baisé sur sa bouche, car c’était cette nuit et peut-être plus jamais, il l’entraina avec lui dans sa maison. D’abord il commença par sa chambre. Heureusement pour lui quand il passa sa tête le premier par la porte, il remarqua que le lit était fait puisqu’il ne l’avait pas défait en rentrant de sa garde et la pièce n’était pas trop en désordre. Il y avait une armoire où il rangeait ses vêtements mais plusieurs étaient sorti et posé sur une chaise. Son lit deux places était assez simple avec un encadrement en bois, les murs étaient de teinte orange rouge, surement pour rappeler l’été mais ça, ce n’était pas lui qui avait choisi mais son propriétaire.
-Voici ma chambre, assez banal, tu constateras par toi-même.
Il lui lança un petit clin d’œil lâchant sa main puisqu’elle avait l’air de vouloir visiter de plus près. Quand elle eut fini son inspection, il ouvrit la porte juste à coté de celle de sa chambre, c’était la salle de bain, celle-ci était plutôt sur des tons bleus et ça tombait bien car il adorait le bleu, serviettes et brosse dent bleus, tout y était. C’était une salle de bain ordinaire avec une douche mais aussi une baignoire, mais il ne prenait jamais de bain, car toute l’eau qui pouvait contenir une seule baignoire servirait à faire boire tout un village africain et cela lui donnait mauvaise conscience. Il la regardait marché dans la salle de bain.
-J’ai une dernière pièce à te montrer, il se pourrait que tu aimes.
Duncan attrapa sa main pour l’entrainait avec lui dans une pièce à l’autre bout du couloir. C’était la pièce la plus banale et pourtant celle qui l’aimait le plus puisqu’il y entreposait sa passion pour les photos. Il y en avait un peu partout avec des appareils en tout genre. Il préférait tout stocké dans une pièce qu’avoir un bazar dans toute la maison, là au moins, il fermait la porte et personne ne pouvait voir les dégâts, malgré qu’il faisait attention. Le jeune homme la laissa entrer pour regarder, ce qu’il fit lui-même, attrapant un de ces vieux appareils photos que l’on appelait « Polaroid ». Il prononça son prénom pour qu’elle se retourne puis la prit en photo sur le fait. La petite feuille épaisse et blanche sortit de l’appareil. Il la secoua quelques instants laissant le portrait de la jeune femme apparaitre, il lui tendit ensuite.
-C’est cadeau et comprit dans la visite. J’aimerai aussi installé dans le sous-sol une pièce noire pour développer des photos mais pour le moment je n’ai pas vraiment le temps de m’en occuper.
Haussant les épaules, il regarda Chloë en souriant, à croire que parler photo l’avait un peu calmé, presque mieux qu’une douche froide. C’était un homme à la base calme, mais il montait très vite et redescendait aussi vite. Il était les deux extrêmes à la fois et maintenant il commençait à tout juste relativiser.
Il m'invita pour la grande visite. J'allais enfin savoir comment il avait décoré ses différentes pièces, dans quoi il préférait se laver, de quelle couleur étaient les murs de sa chambre, comment était son lit, bref, j'allais apprendre à le connaître au travers de ses goûts, ce que je considérais comme la chose la plus importante. Il me prît la main et nous montâmes les escaliers menant à l'étage. Je me trouvais derrière lui et n'hésitais pas à observer tout ce qu'il se trouvait autour de moi. Jusqu'à la moindre trace de poussière, tout passait sous mes yeux perspicaces. Il m'invita en premier lieu à pénétrer dans sa chambre. Les murs étaient colorés, ce qui me choqua un peu, moi qui avais pensé ma maison dans un style minimaliste. Alex et moi avions choisi une décoration blanche pour notre chambre. Tout était dans les nuances de blanc, aussi bien les murs que les tapis et les tableaux. A vrai dire, ma chambre me paraissait étrangement fade à côté de celle de Duncan. « Voici ma chambre, assez banal, tu constateras par toi-même » Je lui fis un sourire et m'assis sur le lit afin de tester si le matelas était confortable. Ce n'était pas le king size de ma vaste demeure mais c'était tout aussi douillet. Je sautillai légèrement pour vérifier les ressorts et leva mon pouce en direction du jeune homme. « Pièce approuvée! » Je lui fis un clin d'œil et me relevai. Il me guida ensuite vers la porte d'à côté, la salle de bains. Je l'y suivis et fus surprise de constater que la couleur dominante était le bleu. Quel contraste avec l'orange de sa chambre. J'observai le tout rapidement. Il y avait des tee-shirts qui trainaient ça et là mais tout semblait relativement bien rangé. Je remarquai aussi ses vêtements de travail dans la panière à linge. Je me posai alors la question de savoir si Duncan pouvait avoir le temps d'avoir quelqu'un dans sa vie. Étant médecin, chirurgien de surcroît, j'imaginai qu'il était quasiment impossible d'entretenir une vie sentimentale. Mon visage se renfrogna légèrement. « J’ai une dernière pièce à te montrer, il se pourrait que tu aimes » Cette dernière phrase attira mon attention. Je levai les sourcils, l'air interrogateur. Qu'est-ce qu'il cachait? Des scénarios farfelus vinrent soudainement prendre possession de mon imagination. Je voyais une pièce digne d'un plus grand thriller, avec des photos de jeunes filles accrochées au mur, reliées par un fil rouge. L'attirail du vrai psychopathe. Un frisson me parcourut quand je réalisai que je ne connaissais pas suffisamment le jeune homme, qu'il pourrait me séquestrer comme bon lui semblait. Que personne ne savait où j'étais en plus de cela. La perspective m'effraya un instant. J'imaginai ensuite une pièce remplie d'objets étranges, un véritable temple du sexe. Peut-être était-il un sadomasochiste invétérée? Il me semblait avoir lu un livre à ce sujet peu de temps auparavant. Je ravalai ma salive et le suivis sans un mot, l'air presque apeurée. Il attrapa ma main. Celle-ci devenait moite, j'avais peur de ce que j'allais découvrir. Il ouvra la porte de la pièce et je tombai sur quatre murs remplis de photos…Mais des photos diverses. Ses nombreux voyages, notamment l'Afrique, des photos de sa famille, du moins je le supposais et également des photos de lui quand il était jeune. Il était déjà aussi beau. Les photos qui retinrent le plus mon attention étaient celles qu'il avait prises lors de sa mission humanitaire. Je voyais des enfants, de la misère, de la poussière mais des sourires. Des sourires par dizaine. Du bonheur. Ces photos me réchauffèrent le cœur et l'affection que je portais déjà pour le jeune homme se décupla. J'étais sensible à l'humanisme et ce jeune philanthrope avait trouvé comment me toucher, au plus profond. Je me retournai, un grand sourire aux lèvres et fus surprise par le déclenchement de l'appareil photo que tenait Duncan. Un Polaroid. Il me tendit la photo et je la remuai afin de voir le résultat. J'avais une tête d'émerveillée. J'étais vraiment heureuse d'être là, près de lui, cela se voyait sur la photo. « C’est cadeau et comprit dans la visite. J’aimerai aussi installer dans le sous-sol une pièce noire pour développer des photos mais pour le moment je n’ai pas vraiment le temps de m’en occuper » Je glissai la photo dans la poche-arrière du jean de Duncan, il aura un souvenir comme ça. Il ne sembla pas surpris, plutôt content de pouvoir la garder. Je remuai la tête, visiblement emballée par ce que m'expliquait le jeune homme. « La visite t'a-t-elle plu ? » J'eus soudain une idée quant à la suite des événements. « Oui…je suis rassurée de voir que tu n'es pas un psychopathe surtout » Je lui fis un sourire malicieux puis attrapai son appareil photo des mains. « J'ai une idée, viens » Je filai dans les escaliers. Il avait d'ailleurs du mal à me suivre. J'étais une véritable pile électrique lorsque mon imagination me guidait. Et la plupart du temps il était difficile pour mes proches de suivre le mouvement. Nous arrivâmes dans la cuisine, là où nous nous étions bécoté quelques temps auparavant. J'ouvrai une armoire et en sortit deux nouveaux verres à pied, sous le regard amusé du jeune homme. Il avait l'air d'apprécier le fait que je me sente comme chez moi. En même temps, partager une telle proximité avec quelqu'un, ça mettrait n'importe qui tout de suite à l'aise. Je lui rendis son appareil photo afin de récupérer l'usage de mes deux mains. J'attrapai la bouteille de vin laissée à l'abandon et nous servi une nouvelle fois. Je bus mon verre presque d'une traite, afin de ressentir les effets de l'alcool un peu plus rapidement. « Ça te dit d'être photographe ce soir? » Je lui fis un clin d'œil. « Je serai ton modèle, tu as carte blanche » Mes yeux pétillaient en regardant le beau jeune homme. Je repensai immédiatement à la scène de Titanic, lorsque Rose demanda à Jack de la peindre comme l'une de ses françaises… Et tout le monde connaissait la suite.
Quand elle mit alors la photo à l’arrière de son jean dans une poche, il eut un petit sourire en coin car après tout, il ne pouvait pas nié qu’il avait pensé à l’éventualité qu’elle lui laisse. C’était peut-être dans sa tête mais il voyait une sorte de signe qui part son geste démontrait qu’elle avait autant envie que lui de se rapprochement entre eux. Elle s’exprima sur le fait qu’elle était rassurée de voir qu’il n’était pas dangereux et ça le fit rire. Bien sur que non, il ne l’était pas. Même s’il était un peu fou par moment, cela ne faisait pas de lui un dangereux psychopathe.
-Effectivement non, je n’en suis pas un. Tu as de la chance après tout… On ne sait jamais.
Duncan se mit à sourire en coin lui rendant son regard malicieux. Il commençait à aimé de plus en plus le jeu qui se jouait entre eux. C’était plutôt osé même dangereux car les conséquences de leurs actes étaient énormes. Mais malgré leurs différences l’un était attiré par l’autre par une force magnétique. Après tout, le meilleur moyen de résister à la tentation est d’y céder. C’était bon à se dire dans ces moments là. Le jeune homme fronça légèrement les yeux en plissant la bouche quand elle lui parla d’une idée qu’elle avait eu. Elle attrapa son appareil photo puis sortit comme un éclair de la pièce…à photographie, appelons là comme ça, pour se rendre de nouveau dans la cuisine. Il eut d’abord du mal à comprendre où elle voulait en venir mais c’était le jeu qu’ils jouaient, alors il se rendit à son tour dans la cuisine. Voyant qu’elle avait prit place où il fut un peu plus tôt dans la soirée, il se mit à la sienne la laissant regardé dans les placards, cela ne le dérangeait, il ne cachait rien après tout. Quand elle versa de nouveau du vin dans les verres en buvant le sien d’une traite. Il eut un petit sourire en buvant une gorgée du sien.
-Merci pour le verre même si théoriquement c’est moi qui offre le vin. Parle-moi de ton idée.
Et c’est ce qu’elle fit. Duncan lui resservit un autre verre en souriant. Est-ce que ça lui disait d’être photographe ? Cela lui disait toujours de prendre des photos pour immortalisé n’importe quel évènement de sa vie même le plus banal même s’il ne faisait pas partie de cette tranche de personne qui prenait en photo son assiette au restaurant pour ensuite la posté sur les réseaux sociaux. Ca, c’était étrange. Il haussa un sourcil la regardant puis bu une autre gorgée avant de lui répondre.
-Carte blanche ? Tu prendrais les poses que je veux où je veux ?
Un petit éclair de malice passa dans son regard. Tout un tas d’idées lui passa en tête mais des idées un peu… Coquines ? Oui c’était surement le mot approprié, même si les pensés de Duncan ne l’étaient pas vraiment. Il se voyait déjà découvrir chaque courbe de son corps au travers de son appareil mais sans cette robe rouge. Bien qu’elle fût jolie, il la ferait entrée dans une douche où l’eau brûlante aurait recouvert les parois d’une buée blanche. Les gouttes d’eau perleraient sur son corps et… Il se mordilla une nouvelle fois la lèvre en y pensant. C’était un vilain tic qui le trahissait de plus en plus. Il fallait qu’il arrête ça mais c’était plus fort que lui, puisqu’il se voyait déjà posé l’appareil pour venir la rejoindre. Et à ce moment là, seul le destin pourrait nous dire à cet instant précis ce qui pourrait bien se passer dans cette salle de bain.
-Je suis sur qu’on pourrait faire de belles photos… Sous l’eau de la douche… Mais c’est peut-être un peu osé…
Il la regarda dans les yeux passant le bout de sa langue sur sa lèvre supérieure en pensant à cela. Il triturait son appareil photo dans ses mains près à bondit de son tabouret tel un félin pour retourner à l’étage dans la salle de bain. Mais il attendrait son signal car après tout, c’était elle qui avait les cartes maitresses de ce jeu auquel, ils jouaient tous les deux.
Lorsque je versai le précieux nectar dans les verres fraichement sortis d'un placard, il ne put s'empêcher de me rappeler qu'il était le maître des lieux et que le vin était en théorie son présent. Je le pointai du doigt et levai les yeux au ciel. « J'ai besoin d'un bon coup de fouet pour t'annoncer ce que j'aimerais faire » Encore un sous-entendu, Dieu que j'étais déchainée. J'avalai mon verre d'une traite et lui expliqua mon idée, scrutant la moindre de ses réactions. J'avais peur d'aller trop loin mais après tout, le mal était déjà fait. Qu'est-ce qui pouvait arriver de pire? Surtout en sachant qu'il n'avait rien à perdre, lui. Il avait le meilleur rôle dans l'histoire, rien à se reprocher. Il me resservit. Apparemment il avait envie de me voir me lâcher. Grand Dieu, il ne savait pas de quoi j'étais capable quand l'alcool prenait possession de mon corps. Ajouté au fait que je n'étais pas tout à fait moi-même en sa présence, je pouvais m'attendre à me transformer en une vraie panthère. Une vraie de vraie. Qui pourrait vraiment griffer. Et mordre aussi. Je me perdis dans cette perspective et revint à mes esprits. Je bus une nouvelle gorgée de vin et écoutai mon interlocuteur avec attention, me focalisant sur ses lèvres parfaites. J'espérais qu'il ne remarque pas mon air rempli d'envie. « Carte blanche ? Tu prendrais les poses que je veux où je veux ? » Je déglutis et repris une gorgée de vin. Vu sous cet angle, j'avais envie de me dérober. Je voyais déjà la séance photo déraper au bout de même pas deux minutes. C'était joué d'avance. Et c'était bien trop facile pour lui. Je décidai d'attendre son idée avant de le freiner, ou de foncer dedans les deux pieds joints. Je le voyais réfléchir, il se pinçait les lèvres, signe qu'un fantasme était surement en cours dans sa tête bien faite. C'était facilement reconnaissable, il prenait un air presque sauvage, ses yeux trahissant ses pensées qui devaient être tout sauf catholiques. Je pris une grande inspiration, je me préparai à entendre ce qu'il pourrait advenir de moi. Vais-je finir nue et pendue à une poutre? La première partie de la proposition me semblait être inévitable. Restait à savoir où est-ce qu'il aimerait me prendre en photo. Je l'entendis dans la seconde. « Je suis sur qu’on pourrait faire de belles photos… Sous l’eau de la douche… Mais c’est peut-être un peu osé… » Je réfléchis l'espace d'un instant. Comment pouvais-je le faire languir un peu plus? Comment ne pas tout lui donner tout de suite? Même si j'en mourrais d'envie, je ne pouvais me résoudre à lui donner satisfaction aussi vite. Cela ne figurait pas dans le code de la séduction. Règle d'or des filles: ne jamais se donner trop vite. Même si ce concept était fort relatif, car en soi je m'étais déjà donnée en lui rendant son premier baiser. Je pinçai les lèvres et bus la fin de mon deuxième verre de vin. J'attrapai ce dernier ainsi que la bouteille, enlevai mes talons et invita Duncan à me suivre. « Ok, c'est parti » Je sentais déjà les effets de l'alcool agir sur mon pauvre organisme. Je commençais également à ressentir une sensation de faim. Mais était-ce la faim de nourriture? Je ne tarderai surement pas à le découvrir. Je montai les escaliers en manquant de rater une marche. Je me félicitai intérieurement d'avoir retiré mes chaussures, qu'est-ce que cela aurait donné sinon? Une honte monumentale, surement. Il a fallut m'y reprendre à deux fois avant de trouver la salle de bains. Ma mémoire défaillait, je l'avais déjà remarqué. Duncan me suivait toujours sans piper mot. Arrivés dans la salle de bain, je sentis la pression de son regard sur moi. Je le sentais me déshabiller de ses yeux qui semblaient s'être enflammés soudainement. Je déposai mon verre toujours vide sur le rebord de la baignoire et but directement une gorgée au goulot de la bouteille, tout en regardant Duncan avec défi. Peu à peu la folie s'emparait de moi, mêlée à l'euphorie du moment et à la nouveauté des sentiments. Je déposai la bouteille à proximité du verre. Je m'approchai de la douche et en ouvrit le robinet. L'eau devenait de plus en plus chaude. Je pensais à retirer ma robe et à sauter dedans illico, mais encore une fois cela était trop facile. Duncan tenait son appareil photo fermement, prêt à capture le moindre grain de folie. « T'es prêt? » Je le regardai toujours avec défi, ma tête commençait à tourner. Je décidai alors de pénétrer dans la douche toute habillée. Je remarquai qu'il resta planté là, bouche bée, ne sachant que faire. Ne s'attendant certainement pas à cela non plus. L'eau commençait petit à petit à mouiller mes cheveux et surtout ma robe qui se faisait de plus en plus moulante, si cela pouvait encore être possible. Elle remontait de plus en plus, faisant découvrir le bas de mes fesses rebondies. Ma poitrine commençait également à être à l'étroit, ce qui amusa le jeune homme. Je commençai alors à mimer des poses suggestives au jeune homme qui prit quelques photos…
Mince. Duncan avait regretté ces mots, dès qu’ils étaient sortit de sa bouche. Pour la simple et bonne raison qu’il se sentait presque incapable de pouvoir résister, s’il venait à voir le reste de son corps. Surement qu’il se cacherait alors derrière son appareil photo, luttant tant bien que mal contre l’envie de venir la rejoindre dans le cas où elle accepterait. Il scrutait la moindre réaction sur son visage et ne pu s’empêcher de penser qu’elle buvait ce vin à une vitesse folle, peut-être pour oublier cette soirée ou peut-être pour l’oublier lui demain matin quand elle se réveillerait dans son lit avec surement un bon mal de crane. S’il avait su, il n’aurait rien demandé ou juste reporter l’idée en lui proposant un shooting sur la plage de journée et habillé mais à sa grande surprise, elle accepta de monter avec lui à l’étage. Surement le vin qui commençait à faire effet mais pas assez puisqu’elle attrapa la bouteille pour ensuite reprendre le chemin des escaliers.
Il fit de même quittant le comptoir de la cuisine, son appareil photo dans les mains, il monta les escaliers restant derrière elle, la voyant trébucher, il se rapprocha d’elle grimpant plusieurs marches d’un coup mais elle se rattrapa mais il n’ajouta rien la suivant seulement. Duncan faisait partie de ces personnes qui lorsqu’elles buvaient de l’alcool, passaient par un cap avant d’être dans l’euphorie du moment. Et ce passage pour lui était compliqué car il se rendait compte qu’il faisait n’importe quoi mais c’était plus fort que lui. Il arrivait aussi parfois à ressasser tout ce qu’il était pourri dans sa vie pour continuer à boire et arriver à ce pic d’euphorie qui était souvent suivi de regrets le lendemain. Là, il n’avait pas beaucoup bu. Juste assez pour se dire que ce qui sortait de sa bouche était stupide. En entrant dans la salle de bain, il la regarda pénétré dans la douche en la dévorant du regard. Depuis quand il n’avait plus ressentit ça pour une femme ? Presque une éternité et à ce moment précis, elle aurait pu faire ce qu’elle voulait de lui. Il hocha doucement la tête en lui souriant.
-Oui, je suis prêt.
Duncan retira le cache devant l’objectif et se mit en position face à la douche pour commencer à la prendre en photo. Une chose était sur quand les souvenirs de cette soirée reviendrait à la jeune femme, il y avait de grandes chances pour qu’elle revienne ici en courant le suppliant de supprimer ces photos. Enfin c’était une hypothèse, puisqu’il ne la connaissait pas encore très bien, l’avenir restait à découvrir. Quand elle entra dans la douche, l’eau qui coulait réchauffé déjà la pièce, il avait surement la bouche légèrement entrouverte mais il la referma très vite retrouvant la raison. Elle était d’une beauté et sa robe mouillée sur elle, c’était vraiment… Bon prend tes photos Duncan. Ce qu’il fit cachant son visage derrière son appareil, il prit plusieurs clichés dans plusieurs positions différentes. Il marqua une pause au bout d’un certain temps pour regarder les photos sur l’écran de l’appareil les faisant défilés. Chloë s’était rapproché de lui pour regarder d’elle-même ce que cela donner. Il leva son visage vers le sien en souriant en coin. Son regard se posa d’abord sur sa bouche puis ses yeux.
-Tu es tellement belle…
Complètement figé sur place, il ne pu rien ajouté. Elle l’envoutait de tout son être et il était incapable de réagir. Tout ce désir qui passait en lui, le rendait fébrile et il ne savait plus quoi faire. Son problème c’est qu’il ne voulait pas devenir un amant qu’elle cacherait une rue plus loin pour devenir quand son propre père, un menteur. Mais ne pas pouvoir être près d’elle lui paraissait tout bonnement, impossible. A coup sur, sa conscience allait livré un vrai combat avec cette envie brûlante de poser de nouveau ses mains sur elle, sa bouche contre la sienne, son corps se collant contre le sien.
Je m'amusais vraiment. Je réalisai que c'était la première fois depuis longtemps. Je mimais les poses qu'il me plaisait de dicter au boulot. Sauf que je n'avais pas vraiment l'attitude d'un mannequin. J'imaginais que je devais paraître mignonne, à essayer de jouer les femmes fatales alors que je tenais plus de la naïade perdue au milieu d'un lagon. Le jeune homme avait également l'air d'apprécier le moment, ne ratant aucune occasion de capturer mes différentes postures. Je sentais les effets de l'alcool de plus en plus présents dans mon organisme. Après quelques minutes, je décidai de sortir de la douche afin de voir ce que le résultat donnait. Ma robe était trempée, de l'eau coulait de mes cheveux tout au long de ma colonne vertébrale, mouillant le sol. Une véritable inondation. Je m'approchai lentement du jeune homme, mesurant chacun de mes pas. Je jetai un coup d'œil aux photos et honnêtement, le résultat ne me déplût pas. Duncan leva les yeux et les plongea intensément dans les miens. J'en fus déstabilisée. « Tu es tellement belle…» Le rouge me monta aux joues. Je baissai les yeux, ne pouvant soutenir le regard insistant de mon séduisant voisin. « Merci… » Je murmurai, étant littéralement morte de gêne. Soudain, je sentis un frisson parcourir tout mon corps, me faisant presque tressaillir. L'alcool m'avait fait oublié l'espace d'un instant que j'étais trempée et que la température environnante était bien trop basse que pour pouvoir me balader ainsi. Mes dents commencèrent même à claquer. « J-j-je crois que j'ai froid…» Le jeune homme posa alors son appareil photo et alla rapidement me chercher une serviette. Il l'enroula autour de moi et profita de cette proximité pour déposer un léger baiser sur mon front encore mouillé. Je sentis une vague de chaleur chatouiller mon ventre et remonter petit à petit. Je lui souris, d'un sourire vrai et affectueux. La buée s'effaça légèrement du miroir situé derrière Duncan et j'aperçus petit à petit le massacre de cette douche solitaire. Je ne ressemblais plus à rien. J'ouvrai la bouche, choquée de mon apparence. Je n'étais clairement plus glamour. Je déroulai la serviette afin de frictionner mes cheveux. Enfin, heureusement que le maquillage waterproof existait. Je n'avais aucune trace de crayon ou mascara. Je me félicitai de travailler dans la mode et de connaître les bons tuyaux, afin d'éviter de ressembler à un épouvantail lors de situations similaires. Néanmoins, mon apparence ne me plaisait quand même pas des masses. Devant ma réaction, le jeune homme essaya de me rassurer en me répétant que j'étais belle. Je ne pouvais me lasser de ses compliments. Je lui tendis ma serviette. « Je ne pourrais jamais sécher comme ça… » Je le regardai avec un regard malicieux et me tournai dos à lui. « Tu peux détacher ma robe? » Cette dernière me paraissait beaucoup trop collante à présent, j'étouffais presque. Je me demandais d'ailleurs si je pouvais réussir à la retirer. J'aurais peut-être besoin de Duncan pour cela et, honnêtement, l'idée ne me déplaisait pas. Il tira légèrement sur la fermeture éclair de ma robe rouge écarlate, laissant tout doucement apparaître ma peau nue. Il n'osa pas continuer à me déshabiller, même si je devinais qu'il en mourrait d'envie. Je me retournai pour lui faire face et retirai délicatement ma robe. Il en resta bouche bée, il en perdît même la serviette qui gisait à présent sur le sol mouillé… Je me retrouvai à présent en sous-vêtements, qui étaient bien évidemment trempés eux aussi. J'avais inconsciemment, ou peut-être intentionnellement qui sait, assorti mes sous-vêtements. Je portai un soutien-gorge bustier en dentelle rouge et un tanga de la même couleur. Le jeune homme était déstabilise, je voyais dans son regard comme des flammes qui ne demandaient qu'à assouvir ses fantasmes. Je posai alors mes bras sur ma taille et regardai toujours le jeune homme avec défi. « J'ai encore froid… »
Duncan vu immédiatement qu’elle avait le rouge qui lui montait aux joues, c’était surement là le signe qu’elle était touchée par ses mots. En même temps, c’était la vérité, il la trouvait d’une beauté envoutante et avait du mal à prétendre le contraire. L’espace de cet instant lui aussi avait oublié où ils se trouvaient et qu’elle devait surement avoir très froid. Il fit un bon posant son appareil pour prendre une serviette et l’enrouler dedans mais bien sur cela ne suffisait pas puisque des vêtements trempés ne sécheraient surement pas comme ça. Il tenait toujours la serviette entre ses mains, la forçant un peu à se rapprocher de lui, il déposa un bref baisé sur son front avant de s’écarter un peu. Elle commençait à s’exciter dans la salle de bain en découvrant son apparence dans le miroir ce qui le fit plutôt rire. Il récupéra ensuite la serviette, en la regardant du coin de l’œil.
-Tu es toujours aussi belle alors pas de panique.
Quand elle lui demanda de descendre la fermeture éclaire de sa robe, il ne se fit pas prier se rapprochant de son dos. Sa main attrapa délicatement la petite fermeture pour la descendre lentement. Il avait une envie folle de venir posait sa bouche sur sa peau maintenant dénudée mais il n’en fit rien se reculant juste une fois qu’elle fut entièrement descendu. Quand elle retira sa robe et se retourna pour être face à lui, son cœur aurait pu littéralement sortir de sa poitrine tellement il battait fort. Duncan se revoyait au lycée quand il vécu sa première nuit avec une fille, sa compagne au bal de fin d’année et qu’elle aussi avait laissé tombé sa robe au sol. Ne pouvant s’empêcher de la regarder, la serviette qu’il tenait en tomba par terre. C’était quoi son problème d’échapper toute ce qu’il tenait en sa présence ? Il en resta bouche bée baragouinant quelques mots.
-Je…Hum… Froid… Je peux… Te prêter une chemise ?...
Aucune chance pour que cela n’arrive. Sa conscience était partie, surement avec celle de Chloë boire un verre de vin dans la cuisine puisque la seconde d’après, il s’était rapproché de Chloë prenant son visage entre ses mains pour venir l’embrasser d’une façon assez sauvage. Il la fit reculer contre le mur de la salle de bain, juste à coté de la porte qu’il ouvrit assez rapidement. Elle avait l’air tout aussi pressé que lui puisqu’elle se hâta l’aidant à retirer son tee-shirt qu’il lança un peu plus loin dans le couloir. Ils étaient maintenant sortis et Duncan l’entrainait dangereusement vers sa chambre. Ne se lâchant plus, ils échangeaient baisés et caresses de façon frénétique. Chloë entra la première dans la chambre tirant le jeune homme contre elle jusqu’au lit. Leur jeu n’en était plus vraiment un ou alors il tournait de façon très radical. Abandonnant ses lèvres un instant, il laissa sa bouche glissait contre son cou, l’embrassant à plusieurs reprises il vint murmurer à son oreille.
-L’idéal pour ne plus avoir froid… C’est le corps à corps…
Son visage se redressa pour être face au sien. Son regard brûlait de désir pour elle. Il n’y avait plus d’échappatoire pour les deux jeunes gens, cette nuit serait leur nuit. Chloë se retrouva rapidement sur lit et il la rejoignit très vite se mettant au dessus d’elle, il se voyait déjà réaliser un de ses fantasmes laissant sa bouche se perdre sur le corps divin de sa voisine. Son pantalon se retrouva aussi rapidement au sol et la nuit, elle, ne faisait que de commencer.
Il était déstabilisé, je pouvais le lire sur ses lèvres qui se mordaient d'envie. Si nous avions été dans le domaine animal, je pouvais être sûre qu'il aurait été du genre à bondir comme un guépard sur sa proie, ne lui laissant aucune chance de s'en sortir. Ce qui ne m'aurait pas déplu à vrai dire. Néanmoins la décence humaine fait que nous nous gardions de céder à nos pulsions, du moins jusqu'à un certain point. « Je…Hum… Froid… Je peux… Te prêter une chemise ? » L'exemple parfait de ma pensée. La décence. La politesse. Toutes ces valeurs humaines et sociales qui nous différencie du règne animal, du monde sauvage. Sauf qu'en sa présence je sentais que nous pouvions déraper à tout moment, que les barrières de politesse et de décence que nous nous fixions n'étaient faites qu'en papier au final. Que tout pouvait s'accélérer à tout moment, qu'il pouvait me bondir dessus. Ce qu'il fit après m'avoir gentiment proposé une chemise. Bien sur qu'il ne voulait pas que je me vêtisse, bien sur qu'il avait envie d'attraper sa proie, de la déguster et peut-être même d'en garder un peu pour plus tard. Il bondit littéralement sur moi et m'embrassa, ne me laissant aucune échappatoire, aucune sortie de secours. Mais je n'avais pas envie de sortir de cette situation, c'était ça la différence. Je lui rendis ses baisers de plus en plus intensément et en profitai pour lui retirer son tee-shirt dans la foulée. La parité hommes et femmes se devait d'exister, même sous la couette. J'avais fait un effort énorme en osant me dévêtir, heureusement que l'alcool m'avait aidée. En temps normal, ma conscience ne m'aurait jamais permise un tel écart. Mais elle m'avait quitté quelques temps auparavant, me laissant m'enivrer d'alcool et de désir. Peut-être qu'elle avait compris qu'il était impossible de lutter tant l'attraction de nos deux corps était insoutenable. Duncan m'entraina alors vers le lieu qui semblait le plus propice à ce que nous étions sur le point de faire. J'étais dans un état second, une transe de désir, de plaisir prenait possession de mon corps. Je ressentais quelque chose que je n'avais plus ressenti depuis très longtemps malheureusement. La passion. L'excitation du moment présent, la nouveauté d'un corps, l'épanouissement. Je craignais alors d'attraper un refroidissement, le contraste chaud-froid étant tellement important entre le moment où j'étais sortie de la douche et notre passion soudaine. Dans un élan d'envie, je l'entrainai contre moi devant le lit. Nos respirations se faisaient de plus en plus saccadées. L'air ambiant devenait soudainement oppressant. « L’idéal pour ne plus avoir froid… C’est le corps à corps…» Il n'eut même pas le temps de prendre une inspiration à la fin de sa phrase que je l'inondais déjà de baisers. Je ne pouvais faire autrement, mes lèvres étaient ostensiblement accrochées aux siennes. Il m'était impossible d'arrêter. Il me poussa sur le lit, sentant une ouverture de ma part. Évidemment. Il se retrouva au-dessus de moi, son imposante stature s'imposant comme un véritable bouclier. Je ne pus m'empêcher de le regarder avec désir. Je devenais une autre. Je revenais à l'état sauvage. Je ne croyais d'ailleurs pas avoir été comme cela un jour. Pas même avec Alex. Pas même avec ceux qui l'avaient précédé. Je passai mes mains autour du cou du jeune homme, le tirant vers moi pour pouvoir l'embrasser. Je remarquai qu'il luttait pour ne pas s'écrouler sur mon corps, que ses abdominaux étaient serrés sous cet effort, ce qui me provoqua une sensation extrême, une excitation sans nom. La nuit était quasiment tombée dehors, le soleil faisant peu à peu place aux vices. J'enroulai mes jambes autour de son dos et le pressai contre moi un peu plus fort. Je sentais les différentes parties de son corps se durcir au fur et à mesure que nos câlins s'intensifiaient. La tension devint de plus en plus insoutenable. Je détachai le bouton de son jean et abaissai la fermeture éclair avec précaution. Il m'aida à retirer son pantalon. Nous étions à présent à égalité, la nudité ne se trouvant plus qu'à une minuscule étape. Mes mains se positionnèrent ensuite avec fermeté sur ses fesses, je les pressai contre moi et sentit une contraction colossale. Je relevai ma tête et le regardai avec des yeux brillants de désir. Quelques gémissements ponctuèrent nos baisers. « J'ai envie de toi… » Il n'en fallut pas plus pour que le jeune homme se transforme en un véritable félin…
La passion. C'était exactement le mot et le sentiment qui décrivait ce qui était entrains de se passer dans cette chambre. La chaleur était monté d'un cran et l'inévitable était entrains d'arriver. Après cette nuit, qu'ils décident de se revoir ou non, Duncan serait catalogué dans la colonne « amant ». Mais maintenant c'était trop tard, son corps réclamait celui de sa voisine. Il n'avait plus ressentit ça depuis des années et ne s'arrêterait sûrement plus en si bon chemin. Sa bouche se retrouva plaqué contre la sienne, plusieurs fois, sans jamais se lasser l'une de l'autre. Duncan était comme hors de lui, incapable de se contrôler et pourtant il n'était pas du genre à bondir sur toutes les femmes qu'il rencontrait, vu que l'attachement pour lui était quelque chose de compliqué.
Son regard croisa le sien un bref instant, trahissant le désir qu'ils avaient l'un pour l'autre. Ses lèvres retrouvèrent sa bouche avec un naturel presque effrayant comme si depuis toujours elles avaient attendu ce contact si particulier. Pencher au dessus d'elle, son corps entier se contracta sous l'effort et l'excitation qui commençait à envahir son corps dans sa totalité. Il ne tiendrait désormais plus très longtemps avant de dévorer « sa proie ». Tout s’enchaîna très rapidement, son jean tombant sur le sol, ses mains se glissèrent ensuite contre la taille de Chloë, remontant d'abord elles retirèrent avec douceur mais précision son soutien-gorge de couleur vive. Une fois lançait à l'autre bout de la pièce, ses mains assurés descendirent jusqu'à sa taille où il glissa le long de ses jambes son dernier sous-vêtement afin qu'elle se retrouve entièrement nu. En retour, elle plaqua ses propres mains contre ses fesses, le pressant contre elle, ce qui ne fit qu'augmenter le désir brûlant de Duncan. La jeune femme reprit le dessus un instant, se retrouvant au dessus de lui afin de lui retirer ton boxer. Cette fois ils étaient vraiment à égalité. Quand elle se mit à parler, cette phrase courte lui fit l'effet d'un éclair qui traversa son corps et il ne pu se retenir plus longtemps de répondre à cette envie qui lui faisait renié tous ses principes. La faisant roulé de nouveau sur le lit, il se retrouva une nouvelle fois au dessus d'elle, il se pencha pour lui répondre d'une voix charnelle à son oreille.
-Je brûle de désir pour toi…
Duncan redressa ensuite son visage tout près du sien, se mordillant la lèvre inférieure, il la regardait dans les yeux. Son coeur s'accéléra une nouvelle fois alors qu'il embrassait de nouveau sa bouche. Il ne fit pas plus longtemps pour que tout son être lui démontre à quel point il avait envie du sien. Dans un bref gémissement, son corps rencontra le sien assouvissant enfin cette envie sauvage. Attrapant sa jambe, il la remonta contre sa taille, commençant de petits mouvements en elle. Sa poitrine venait frôlé son torse à chaque mouvement de son bassin contre le sien et sa bouche trouva tout de suite le chemin de son cou, l'embrassant à plusieurs reprises entre quelques petits gémissements dû à ce sentiment de bien être. Leurs corps semblaient déjà accros à l'un et l'autre.
La nuit passerait sûrement à vive allure alors que le temps semblait être arrêté pour eux. Difficile de croire au destin et pourtant il laissait croire que ces deux là étaient vraiment fait l'un pour l'autre. Alors pourquoi avoir attendu qu'elle soit mariée alors qu'il avait sûrement pas grandit si loin, l'un de l'autre. Le destin était un lâche, abandonnant parfois ces âmes qui se retrouvaient à un moment qui n'était peut-être pas le leur...
Et dans un dernier soupir je laissai entièrement, littéralement, intégralement fondre mon corps dans le sien. Le moment que nous venions de passer fût parfait, de A à Z. Du premier baiser au dernier regard. Il était tout ce que j'avais imaginé et même plus encore. Mon corps était brûlant et mon front perlait de sueur tant nos ébats furent passionnés. Il me surplombait toujours de son corps digne de celui d'un Dieu grec. Comme si les plus belles œuvres d'art avaient été faites d'après ses mensurations de rêve, ses muscles si bien dessinés, son visage si bien proportionné et surtout son regard de braise. Il se laissa aller contre ma poitrine, en essayant de m'écraser le moins possible. Comme s'il n'osait pas s'allonger à côté de moi, voulant à tout prix garder ce lien charnel qui nous unissait. Je fis aller mes doigts sur son dos nu, pianotant toute la longueur de sa colonne vertébrale. Je passai mon autre main dans ses cheveux en le regardant avec tendresse. Sa bouche était au contact direct de ma peau, il en profita pour l'embrasser, plusieurs fois. Nous restâmes ainsi cinq minutes durant, avant qu'il ne se retire pour prendre place à mes côtés. Je me tournai pour lui faire face et passai ma main sur sa joue. « J'ai l'impression de rêver… » Il sourît et baissa le regard. Je devinai alors qu'il pensait à tout ça et surtout à ce qu'il allait advenir de ce moment, de ce nous si éphémère. À vrai dire, je ne savais pas non plus ce que j'allais faire. Je rentrerais surement chez moi, triste vraisemblablement de l'avoir quitté, j'irais prendre une douche, une vraie, j'irais dans mon lit et je pleurerais. Toutes les larmes de mon corps. Je pleurerais de remords et peut-être même de regrets. De ne pas l'avoir rencontré plus tôt, avant tout ça, le mariage, avant Alex. Je pleurerais d'être passée à côté de quelque chose qui aurait pu être si beau. Plus beau que tout ce que j'avais construit avec Alex? Ce n'était pas certain. J'aimerais avoir le pouvoir de remonter le temps afin de voir ce que ma vie serait devenue si je n'avais pas fait certains choix. Mais c'était impossible, malheureusement. Et je me retrouvais à présent dans une impasse. Je me rapprochai de Duncan. Il passa son bras sur moi afin de me rapprocher de lui. J'enfouis ma tête contre son torse et inspirai son odeur, notre odeur, l'odeur de la passion du moment que nous venions de passer. Une larme perla au coin de mon œil et je la séchai aussitôt, sans qu'il ne la remarquât. Nous nous échangeâmes encore quelques doux baisers et nous nous endormîmes dans cette position, toujours nus, nos corps ayant du mal à récupérer de ce moment interdit. Il n'eût pas du mal à trouver le sommeil, lui qui avait tant travaillé quelques minutes auparavant. Quant à moi, j'étais perdue dans mes pensées, ne pouvant me résoudre à m'endormir à ses côtés. Je restai près d'une heure à le regarder s'endormir, à analyser le moindre de ses traits, de ses failles. J'avais encore envie de lui, de sentir son corps contre le mien, me pressant dans les abîmes de l'adultère. Je le regardai toujours avec tendresse et me résolus à le laisser. Je me détachai de son étreinte avec délicatesse. Il ne broncha pas, étant passé en phase de sommeil profond. J'attrapai mes sous-vêtements et repassai dans la salle de bains afin d'y récupérer ma robe. Cette dernière était toujours mouillée. Je me résolus à l'enfiler malgré tout, n'ayant aucune autre solution sous la main. L'appareil photo était toujours posé sur l'un des meubles de la pièce. Je l'attrapai et descendis en bas d'un pas léger, ne voulant le réveiller. Je pris alors une photo de moi avec le polaroid, avec ma robe toujours mouillée, mes cheveux en bataille, mon regard endormi mais un sourire authentique dessiné sur les lèvres. Je remarquai un stylo posé sur le comptoir de la cuisine et entrepris de laisser une trace de mon passage. Je retournai la petite photo sortie de l'appareil et y inscrivis: "Merci pour ce moment – C." J'accrochai la photo sur son frigo en espérant qu'il la trouverait le lendemain. Je filai ensuite. Il était près de deux heures et demie du matin et Alex n'était surement pas rentré. Dieu merci sa voiture n'était pas garée dans l'allée. Je pénétrai dans ma demeure en regardant une dernière fois derrière moi… Il me manquait déjà.