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 T'as pas un pote serrurier ? ஐ Yoko

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Message(#)T'as pas un pote serrurier ? ஐ Yoko EmptyMer 13 Fév 2019 - 14:58


 
Yoko & Primrose

T'as pas un pote serrurier ?
« Attends, attends, attends, deux secondes ! » Je crie pour que Yoko arrête de marcher le temps que j’enlève les chaussures que j’ai aux pieds. Les talons ont dû être inventés par Satan en personne, je ne vois aucune autre possibilité, je vais avoir des ampoules gigantesques demain et je suis bonne pour marcher en baskets pendant les trois prochaines semaines minimum, histoire de récupérer un peu. Mes pieds enfin libres, je trottine en collants sur le bitume pour rejoindre ma copine. C’est dégueulasse mais mes collants vont aller à la machine donc peu importe et à trois heures du matin, nous ne risquons pas de croiser âme qui vive. J’ai voulu me faire belle pour cette soirée étudiante dans un bar vintage pas loin du campus, j’avais sorti le grand jeu, collants noirs, jupe en cuir rouge pas trop courte pour ne pas tomber dans la vulgarité, haut noir non décolleté pour ne pas faire too much et un rouge à lèvres vif pour me donner un air un peu moins innocent. Bref, ma tenue était étudiée avec soin et en entrant dans le bar avec ma copine, j’avais l’impression d’être une femme fatale. Quelques heures après et de nombreux verres plus tard, j’ai les cheveux en bataille, le rouge à lèvres a été abandonné sur les nombreux verres qui sont passés entre mes mains et mes escarpins sont désormais dans mes mains. Mais je m’en fous, je me suis littéralement éclatée ce soir et je suis ravie de rentrer chez Yoko pour la nuit. J’aurais pu rentrer chez moi, on habite à deux pas l’une de l’autre, mais dormir chez ma copine est nettement plus fun et dans la continuité de cette soirée de folie, du coup, j’ai profité de cette soirée improvisée pour prêter ma chambre à une pote de fac et son nouveau plan cul du moment. Elle m’a demandé environ vingt millions de fois si ça ne me dérangeait pas et je l’ai évidemment rassuré sur ce point. Il y a déjà eu tellement de baise dans ce lit qu’une partie de jambes en l’air en plus ou en moins ne changera rien à l’état de dégradation des lieux. Du coup, c’est avec bonheur que je m’apprête à aller m’écrouler chez Yoko pour qu’on partage notre mal de tête du lendemain. « Putain désolée mais j’en pouvais plus, j’avais trop, trop, trop mal aux pieds. Je savais que les talons étaient une mauvaise idée… Tout ça pour rien en plus, j’ai même pas réussi à choper. » Je ris de ma propre bêtise mais en réalité je m’en fiche, je ne vais pas en soirée pour embrasser des jeunes étudiants aux hormones en bataille, j’ai déjà assez de mecs à voir pendant mes heures de travail, ce n’est pas pour en rajouter d’autres sur mes moments libres.

Je ne sors que très rarement le soir. Généralement je travaille alors que tous les autres étudiants sont de sortie, c’est sans doute pour ça que j’apprécie autant ce genre de soirées quand j’ai la possibilité d’y participer. Et puis, l’idée d’être presque seule au monde dans une ville qui semble endormie a quelque chose de grisant, ce n’est pas pour rien qu’on parle du monde de la nuit, c’est un univers à part, une deuxième vie qui commence quand le soleil se couche et j’adore ça. Nous traversons les rues ensommeillées de Brisbane en gloussant comme des pintades ce qui a certainement contribué à réveiller un certain nombre de personnes ravies de nous maudire sur plusieurs générations. Il y en a pas une pour rattraper l’autre. Nous arrivons devant l’immeuble de Yoko que je connais déjà particulièrement bien pour y avoir été déjà un certain nombre de fois et je m’adosse au mur en attendant qu’elle nous fasse entrer. « J’ai passé la meilleure soirée de toute ma vie, c’est trop chouette que tu sois venue avec moi… Rien que pour voir la tête de ce type quand il s’est fait frapper par le patron du bar parce qu’il draguait sa fille encore mineur… C’était magique… Pauvre gars, je suis sûre qu’il a dû se faire envoyer à l’hôpital pour être recousu. » Un sourire béat reste planté sur mon visage, mais le temps mis par Yoko pour ouvrir cette fichue porte finit tout de même par m’interpeler. « Bon, tu te grouilles ?! » Dis-je avec toute la délicatesse qui me caractérise alors qu’elle a l’air de galérer pour une raison que j’ignore complètement. « J’ai bu un peu trop de bières et ma vessie est au bord de l’implosion alors si tu veux éviter une catastrophe, tu ferais bien de te dépêcher un peu. » Classe et glamour, tout ce que j’aime, mais je m’en fous, déjà j’ai trop bu et en plus Yoko est une bonne copine donc je ne prends que rarement des pincettes pour dire tout ce qu’il me passe par la tête. Vivement qu’on puisse s’écrouler dans le lit, je ne tiens plus debout.

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Message(#)T'as pas un pote serrurier ? ஐ Yoko EmptyMer 13 Fév 2019 - 18:30

PRIMROSE & YOKO A good friend will help you move, but a true friend will help you move a body.

juin 2017
Le teq paf à minuit trente — c’est lui le coupable. A l’instant même où ses lèvres joliment teintées d’un gloss brillant ont effleuré le liquide transparent, Yoko était en roue libre ; totalement désinhibée et véritable pile électrique comme à son habitude, elle a passé sa soirée à danser (sa passion de jour comme de nuit), entraînant les trois-quarts du temps sa pote Primrose dans ses chorégraphies de plus en plus approximatives et hasardeuses au fil des heures. Sur le chemin du retour, dans la nuit qui va bientôt céder sa place à l'aurore, elle se bénie d’avoir mis ses baskets noires (qui s’accordent d’ailleurs très vaguement avec sa mini-jupe rose fuchsia et son t-shirt GIRL POWER), contrairement à sa partenaire de la soirée dont les supplices résonnent en cet instant dans la rue déserte. Yoko éclate de rire, le temps que Primrose retire ses talons en abandonnant ses dernières traces de dignité pour fouler en collant le bitume sale — la femme fatale qui avait pénétré dans le bar quelques heures plus tôt venait de totalement s'envoler. « Meuf, j’t’assure que t’as réussi, t’as chopé toutes les bières du bar ! » réplique la jeune asiatique, grand sourire et très fière de sa blague pourtant digne des pires comédies — mais elle s’en fiche, parce que c’est Primrose. Il y a entre les deux étudiantes un lien qui n’a pas nécessité de très nombreuses soirées pour être tissé ; en fait, tout s’est fait si naturellement et avec une telle facilité que parfois, Yoko se demande si Primrose n’est pas sa sœur cachée (sans aucune ressemblance physique — ok). Marchant d’un pas plus ou moins certain, Yoko ferme les yeux (vertige du à l'alcool, sans surprise) et laisse échapper un soupir de réelle satisfaction — cette soirée était géniale, genre littéralement. Des rires et des souvenirs, des bières et des cocktails, et puis du drama pour pimenter le tout. C’est très certainement la seule chose qu’elle apprécie de l’Université de Queensland (en plus de l’option danse et de l'existence de Primrose quand elles se croisent entre deux pauses) : les soirées étudiantes, qui lui permettent d’extérioriser toute cette énergie qui bout en elle telle la lave d'un volcan. Incapable de rester en place plus d’une heure, elle dépense dans ces nuits son irrésistible envie de s’évader et de ne plus rien penser. Qu’importe les présents (étudiants totalement arrachés ou jeunes un peu éméchés), elle s'en fout royalement des garçons, tant qu’elle peut danser jusqu'à ne plus sentir ses pieds — et boire mais ses gènes asiatiques ne jouent clairement pas en sa faveur. L’arrivée devant les portes vitrées de son immeuble la fait sortir de ses pensées alors que Primrose s’adosse au mur tout en lui rappelant l’épisode de la baston entre un type lambda et le patron du bar. « Le mec a vraiment eu un karma de merde quand même— genre il avait un choix de dingue mais il a fallu qu’il drague la fille du patron » (elle laisse échapper un rire, ouvrant en même temps son petit sac noir pour y prendre ses clés) « N’empêche, j’suis graaaave jalouse de cette nana, elle est mineure et peut squatter le bar alors que j’galère à me faire accepter même si j’suis déjà majeure— trop marre d’avoir le physique d’une adolescente de seize ans » ; elle rit de nouveau, sort son téléphone (calé derrière son dos, entre le haut de sa jupe et son t-shirt) et allume la lampe torche pour éclairer le contenu de son sac, à la recherche de ses clés — ses clés qui sont aux abonnés absents. Bordel de merde — elle refait le check trois fois pendant que Primrose lui intime de se grouiller les miches mais pas besoin d’être Einstein pour comprendre qu’il n’y a aucune clé cachée derrière son portefeuille, sa carte d’identité et quelques billets à moitié pliés. Merde merde merde ??? Brusquement, une image traverse son esprit à moitié imbibé de divers cocktails, bien trop réelle pour être inventée par l'alcool : elle claquant la porte de son appartement (en courant car en retard, comme d’habitude) et laissant ses clés sagement posées sur son meuble d’entrée — bordel de merde fois deux. « Euh Prim, tu vas rire… » ; relevant son regard qui ne reflète plus la moindre trace d’alcool et de joie mais désormais un mélange subtil de mal-être et d’incertitude, Yoko se racle la gorge et esquisse un sourire contrit vers sa pote avant de déballer d’une voix beaucoup trop enjouée pour être rassurante et à un débit bien trop élevé pour une personne qui compte sortir la dernière blague de la soirée. « Alors, fun fact, j’ai plus mes clés pour entrer mais— » (elle insiste particulièrement sur le mais, empêchant sa pote du moindre commentaire) « —mais la bonne nouvelle, c'est que j'sais exactement où elles sont— dans mon appartement— et j’vais trouver une solution comme par exemple— par exemple tenter de crocheter cette serrure avec ma pince dans mes cheveux, ça marche toujours dans les films donc pourquoi pas ici » (tout en débitant ses paroles, elle retire une épingle de ses cheveux coiffés auparavant en chignon bas et se poste juste devant la serrure, sachant pertinemment par avance que l’échec est cuisant mais voulant fuir toutes représailles de la part de sa partenaire nocturne) « Ah et t'as qu'à faire pipi dans le bac de plantes là à ta droite, c’est bon pour la terre et en plus, c’est écolo !! » ajoute-t-elle en affichant un sourire hyper optimiste et motivée alors que la situation ne s’y prête carrément pas. Mais si à l'extérieur, Yoko apparaît résolument optimiste (c'est dans sa nature), intérieurement, elle est totalement dépassée et n’a absolument aucune idée des prochaines étapes de ce merdier — si Primrose dort chez elle ce soir, c’est parce que son studio est occupé donc pas possible de se rabattre là-bas (solution un cancelled) ; vu l’heure passée, aucune chance qu’un habitant passe par là pour leur ouvrir la porte (solution deux cancelled) et quand bien même, ce miracle arriverait, comment accéder à son appartement, les clés étant précisément à l’intérieur (solution trois cancelled). Tout en tentant maladroitement de crocheter la serrure sans aucun succès (pourquoi ça marche dans les drama coréens mais pas dans la vraie vie hein) et gardant son regard fixement sur l'épingle, Yoko lance à Primrose, innocemment mais qui sous-entend très clairement la prochaine catastrophe « Dis-moi, Prim, t’es pas pote avec un Arsène Lupin par hasard ? Genre j’demande comme ça » — il y en a pas une pour rattraper l’autre mais cette nuit, c’est Yoko la grande gagnante pour clôturer la soirée en beauté.
médaille d’or au concours de la plus grande connerie


Dernière édition par Yoko Lee le Jeu 14 Fév 2019 - 13:54, édité 1 fois
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Message(#)T'as pas un pote serrurier ? ஐ Yoko EmptyJeu 14 Fév 2019 - 5:46


 
Yoko & Primrose

T'as pas un pote serrurier ?
Je rigole tellement que j’en ai mal au ventre. En même temps, elle n’a pas tort, je me suis enfilé un nombre incalculable de bières ce soir mais je n’en ai absolument pas honte, c’est le but d’une soirée étudiante, non ? Boire un peu trop, parler trop fort et en profiter pour faire de nouvelles rencontres ou renforcer celles déjà faites. En l’occurrence, j’ai passé la majeure partie de ma soirée avec Yoko, mais nous avons aussi vu plein d’autres potes et c’était franchement cool. « Grave ! Heureusement qu’elles étaient là, elles au moins, par contre les teq paf de fin de soirées étaient clairement en trop, on n’aurait pas dû se laisser tenter comme ça. » J’ai un peu la tête qui tourne et même si je n’ai pas bu à l’excès et que je suis bien loin du vomi et encore plus du coma éthylique j’ai bien conscience que mes sens sont un peu altérés par la quantité d’alcool qui circule actuellement dans mon sang et que le réveil le lendemain va être plus que difficile. « En vrai, je suis sûre que le patron du bar il fait exprès de laisser sa gamine flirter avec n’importe qui juste pour pouvoir casser des gueules histoire de mettre un peu d’action dans la soirée, tu vois… C’est un peu l’attraction de la soirée. » Je pouffe de ma propre bêtise. La version de moi un peu plus sobre se serait sûrement insurgée contre ce père irresponsable qui laisse une mineure évoluer sans surveillance dans un bar mais je ne suis clairement pas en état. « Pauvre mec quand même, je pense qu’à sa place j’aurais fait pareil, elle était franchement bonne la gamine, elle doit se faire tout le temps mater au lycée… Et les mecs à cet âge, c’est pas des cadeaux. » Quand je pense qu’à son âge à elle, je vendais mes services sur le net… Sombre période, mais ce n’est sans doute pas pire que de se prostituer dans la vie de tous les jours. Je balaye cette idée rapidement, mon métier me convient, avoir mon corps comme outil de travail ne me dérange pas le moins du monde. « C’est parce que tu ne t’habilles pas comme une chaudasse que tu ne rentres pas facilement partout, tentes le look de pouffe, tu verras ça sera tout de suite plus facile. » J’ai moi aussi un faciès bien trop angélique à la base et ça ne m’a pas empêché de devenir stripteaseuse, alors j’imagine que tout est possible.

Quelques minutes plus tard, je me retrouve à trépigner d’impatience, attendant que ma copine ouvre la porte pour pouvoir libérer ma vessie qui n’assume pas du tout la quantité de bières ingurgitées dans la soirée. Malheureusement, je crois qu’il va falloir attendre encore un peu puisque Yoko, après quelques secondes d’hésitation m’annonce qu’elle n’a pas ses clés. Je lève les yeux au ciel mais ne peux pas m’empêcher de rire devant le bordel qu’est notre situation actuelle. Bourrées, coincées dehors à une heure indécente et incapables de savoir ce qu’il va nous arriver dans les prochaines heures. Peut-être que beaucoup auraient paniqué à ma place, mais moi je m’en fous, ça me fait marrer. « Non mais t’as cru que tu étais une James Bond girl ou quoi ?! Jamais t’arriveras à crocheter cette serrure, t’as vu trop de films d’actions. » Je me fous clairement de sa gueule alors qu’elle détache son chignon et commence à trifouiller le mécanisme de la porte sans grand succès pour le moment. En attendant, ma vessie se rappelle à mon bon souvenir et la suggestion de mon amie ne manque pas de me faire lever les yeux au ciel de nouveau. « Ben voyons ! Vu la taille du bac à plantes, à moins de me faire greffer un pénis, je risque d’en foutre partout… Je vais plutôt aller discrètement entre deux voitures, bouge pas je reviens… » Comme si elle risquait de se barrer en courant. Très peu probable. Je m’éloigne quelques instants, le temps de m’accroupir entre deux voitures sur le bord de la route et de la rejoins comme si de rien n’était, l’esprit un peu plus clair maintenant que je ne suis plus focalisée sur ce petit souci. Evidemment, je me rends compte sans surprise que Yoko est toujours en galère avec sa serrure. « Je te remercie de me faire remarquer que mes fréquentations sont plus que douteuses, mais non, désolée, j’ai pas ça dans mon répertoire, à la limite, je peux te trouver des dizaines de numéros de mecs chez qui on pourrait aller dormir ce soir, mais je pense qu’il faudrait passer par la case sexe avant d’avoir le droit à notre sommeil réparateur, par sûr que ça te tente. » Je glousse une fois de plus. Je n’ai jamais caché à Yoko la manière dont je payais mon loyer parce que je n’ai jamais eu de raison de le faire, mais de là à adorer l’idée de l’embarquer dans un plan à trois, très peu pour moi. « Je suis sûre qu’on va finir sur un banc comme deux clochardes. » Je ne sais pas pourquoi cette idée me fait rire encore, sûrement le teq paf de trop de fin de soirée parce que l’idée n’a rien d’hilarante en soit. « Tu veux que j’essaie ? Je ne suis pas sûre d’être plus douée que toi mais vu comment tu galères… » Et bim, c’est gratuit, mais je suis sûre qu’elle ne va pas mal le prendre. On est quand même bien dans la merde toutes les deux.

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Message(#)T'as pas un pote serrurier ? ஐ Yoko EmptyJeu 14 Fév 2019 - 13:52

PRIMROSE & YOKO A good friend will help you move, but a true friend will help you move a body.

juin 2017
Carrément moins fun — tout serait carrément moins fun sans Primrose Anderson. Il y aurait obligatoirement moins de fous rires à en perdre le souffle, moins de moments incroyables ou incroyablement très gênants sans elle. Telle les bulles dans une bouteille de Badoit, Primrose rend la vie de Yoko plus pétillante et moins fade, plus intéressante et moins ennuyante. Au rappel des teq paf de trop, la jeune asiatique éclate de rire en secouant la tête — ça avait été définitivement le verre de trop mais elles n’avaient pas su résister. Yoko se revoit, entourée de son éternelle partenaire et d’un groupe de potes un peu random, saisir son verre de shoot et sa tranche de citron avant de s’appliquer une pincée de sel dans le creux de sa main (geste répété à l’unisson par l’ensemble des étudiants autour d’elle) — tequila, sel, citron vert et c’était terminé. Demain, c’est la migraine assurée, c’est certain ; mais qu’importe, ça en valait le coup et Yoko est d’une nature beaucoup trop optimiste et épicurienne pour regretter un moment comme celui-ci. « Alors qu’entre nous, c’était nous l’attraction de la soirée, clairement ? » clame Yoko en écartant les bras puis en tournant sur elle-même (grave erreur pour une personne ayant bu bien plus qu’une coupe de campagne) — elle manque de trébucher mais se rattrape au dernier moment, sourire aux lèvres et rire chantant ; sourire qui s’efface légèrement lorsque Primrose parle de la fille du patron du bar. « A tout âge, les mecs, c’est pas des cadeaux » réplique Yoko d’une voix soudainement bien plus sérieuse que sa précédente réponse — ce n’est pas une nouveauté, elle passe son temps à critiquer le sexe opposé et rare (très rare) sont les garçons pour qui elle adresse des compliments (ou simplement des absences d’insultes). Son regard, un instant plus sombre, redevient cependant pétillant à l’évocation d’un changement de look pour tenter de passer le cap de la majorité ; en toute honnêteté, Yoko n’a jamais réellement complexé sur son visage aux traits enfantins et aux mimiques angéliques. Elle a conscience que si à l’heure actuelle, cela la dessert totalement, les choses seront inversées lorsqu’à quarante ans, elle apparaîtra comme la pote encore jeune et sans aucune ride, pendant que toutes les autres ressembleront déjà à des centenaires (oui, pour Yoko — quarante ans, c’est le siècle). « T’sais quoi, Prim ? » (elle pointe du doigt Anderson en prenant un air le plus résolu au possible) « Prochaine soirée, j’débarque en bom-be, hauts talons, robe noire moulante, lunette noire— Monica Bellucci is shaking » — prochaine soirée, prochaine soirée ; prochaine soirée, ELLE OUBLIERA PAS SES CLÉS OUAIS. Dix minutes plus tard, à moitié à genou devant la serrure, rire mêlé à un léger sentiment de panique et de remord, Yoko regrette son départ en catastrophe de son appartement ; sans sa connerie, elles seraient déjà avachies dans son lit, bien éméchées mais radieuses, tout en refaisant la soirée minute par minute pour noter les dossiers croustillants sur leurs potes de promotion. Le véritable point positif (le seul dans ce merdier ambiant) est la réaction de Primrose, qui lève les yeux au ciel sans réussir à retenir un rire et qui rend quelques couleurs à la peau devenue presque livide de Yoko. Quittant du regard une seconde la serrure pour se tourner vers sa pote, qui se fout ouvertement d’elle, elle réplique (très sérieusement) « Attends, j’te l’avais pas dit ? J’suis agent secret pour le Woohp, la quatrième Totally Spies, c’est moi » (rire puis elle recommence de nouveau à insérer son épingle dans la serrure pendant que Primrose s’éclipse pour soulager sa vessie entre deux voitures, au grand regret écologique de Yoko) « Où tu veux que j’aille en plus ? Chez moi ?? » lui lance-t-elle avec sarcasme sans quitter sa place. « A ton retour, j’aurais crocheté l’ensemble des serrures de ce bâtiment ! » — plus gros mensonge de l'année 2019 car évidemment, au retour de Primrose, la situation est exactement au même point ; pire, elle s’est même détériorée puisque l’épingle semble désormais coincée dans la serrure, à moitié pliée dans l’ouverture. « Arsène Lupin était un chouette type au fond, c’était un compliment sur tes fréquentations ! Puis lui nous aurait demandé en échange des trucs bien plus classes qu’une partie de jambe en l’air, les mecs sont désespérants » (moue faussement déçue) — Primrose a toujours été franche sur ses activités extra-scolaires (comme aime les appeler Yoko) et c’est très certainement cette honnêteté qui a touché la jeune asiatique ; pas de cachotterie, pas de désir d’apparaître différente et modèle. Tout en galérant, elle rit à la remarque sur leur avenir proche (qui pourtant n’envoie pas du rêve) ; c’est évident que ça va se terminer comme ça et qu’au petit matin, elle appellera en désespoir de cause un serrurier. Elle lâche un juron lorsque l’épingle finit par enfin sortir de la serrure mais lui échappe des mains pour tomber au sol. « Tu veux que j’essaie ? Je ne suis pas sûre d’être plus douée que toi mais vu comment tu galères… » « Alors, déjà je galère pas, j’fais semblant de pas y arriver pour pas te dévoiler mes capacités incroyables d’espionne, ok ? » (air faussement vexé) — et de nouveau, fou rire, preuve qu'elle n'a pas du tout mal pris la remarque (ça rigole beaucoup trop pour des nanas coincées dehors mais l’alcool est magique dans ces moments) ; elle se décale pour laisser sa place à Primrose et s’accoler à la porte vitrée, jambes étalées au sol et bras posés sur son ventre. Un léger silence s’installe (le seul depuis probablement des heures) et Yoko en profite pour sortir son téléphone et défiler sa liste de contacts sous ses yeux dans l’espoir d’y retrouver une vieille connaissance capable de les sortir de là sans demander en échange de l’argent, du sexe ou une quelconque autre faveur qu’elle se refuse de donner ; rien de concret. Tapant rapidement sur son clavier, elle lâche un soupir en lisant le résultat de sa recherche sur le web. « Bon, je laisse tomber l’idée d’appeler un serrurier la nuit, j’vais finir endettée sur trente ans » (elle revient sur ses contacts, n’en trouve aucun d’intéressant) « Mes potes sont inutiles— ça y est, j’ai enfin trouvé une raison d’installer Tinder, j’vais plus chercher un prince héritier mais un pote serrurier, c’est acté. Au moindre émoji clé, cadenas ou serrure dans sa bio, je switche vers la droite ou carrément je balance un super-like, allez » (elle tourne sa tête vers Primrose, un léger sourire narquois sur les lèvres) « C’est moi ou ça galère aussi de ton côté ? » (elle range son téléphone et soupire, en repensant à un détail) « On va vraiment finir comme deux clochardes mais t’sais ce qui est le pire ? C’est qu’on aura même pas de banc parce qu’il y a pas de banc dans le coin » — karma.
VDM jusqu'au bout


Dernière édition par Yoko Lee le Dim 17 Fév 2019 - 13:47, édité 1 fois
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Message(#)T'as pas un pote serrurier ? ஐ Yoko EmptySam 16 Fév 2019 - 7:52


 
Yoko & Primrose

T'as pas un pote serrurier ?
Je dois les plus gros fou-rires de toute ma vie à mes soirées avec Yoko, en même temps quoi de plus normal ? Cette fille est complètement timbrée, il est impossible de ne pas s’amuser avec elle. En tout cas, moi, en sa compagnie, je m’éclate. Elle n’est pas du genre à me planter pour aller draguer un garçon ou deux avant de me rejoindre en fin de soirée pour rentrer. Non, quand elle est avec moi, elle l’est à cent pour cent et comme je suis exactement pareille, on passe des soirées géniales ensemble. « Mais tellement ! On a littéralement illuminé la soirée, tous les regards auraient dû être braqués sur nous ! » Plutôt sur Yoko car même si j’ai bien suivi les chorégraphies qu’elle mettait au point, je n’ai pas la grâce d’une véritable danseuse. Après tout, je suis stripteaseuse pas danseuse, bon but c’est de jouer les aguicheuses en bougeant mon corps, pas de produire quelque chose de particulièrement artistiques. Certaines stripteaseuses maitrisent nettement mieux la danse que moi, c’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai commencé les cours. « Mais si, il y en a des biens ! Il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier ! » Je connais assez d’épaves humaines, hommes comme femmes, pour savoir qu’il ne faut pas généraliser. Toutefois, je crois que Yoko a un véritable problème avec les hommes, je ne sais pas d’où il vient mais je ne lui poserais pas la question, je ne suis pas du genre à m’aventurer sur des terrains glissants sans m’être bien équipée et en tant que véritable handicapée sentimentale, je ne suis pas sûre de maitriser à la perfection l’art de remonter le moral si jamais c’est nécessaire alors autant éviter de provoquer quelque chose que je ne saurais pas gérer. En attendant, c’est dommage qu’elle s’enferme comme ça dans ses préjugés, Yoko est vraiment une des plus chouettes filles que je connaisse, je suis sûre qu’elle pourrait rendre quelqu’un heureux et inversement. Mais à défaut de rendre un mec heureux, pour le moment, elle n’est rien qu’à moi et je profite largement de ces instants passés avec elle. « Tu ferais tourner des têtes, ça c’est sûr, mais je ne suis pas persuadée que tu apprécies vraiment l’attention qu’on te porte parce que ça ne serait pas du touuuut pour les bonnes raisons. » Il ne faut pas trop en demander aux hommes parfois, si elle joue aux femmes fatales, ils vont avoir du mal à la regarder dans les yeux, malheureusement, un décolleté et le cerveau part en vacances. C’est triste.

Monica Bellucci aurait peut-être su crocheter une serrure, elle, ça nous aurait beaucoup aidé parce que dans le cas présent, on se retrouve sacrément dans la merde ce qui me fait évidemment mourir de rire. J’aime son enthousiaste alors qu’elle s’apprête à foirer son crochetage, j’ai vraiment l’impression qu’elle croit pouvoir réussir et je la charrie avec un bonheur non dissimulé. « Sam, Alex, Clover et Yoko… J’avoue, ça sonne plutôt bien. » Dis-je en essayant tant bien que mal de garder mon sérieux malgré le côté hilarant de la situation. « Mais tu me rassures, ça veut dire que dans cinq minutes maximum, on est au lit, n’est-ce pas ? » Je suis tellement sûre que ça ne sera pas le cas, mais c’est très drôle de l’enquiquiner comme ça, elle est vraiment à mourir de rire avec son épingle à cheveux et ça me fait presque mal au cœur de l’abandonner le temps de la faire pipi. J’ai toujours du mal à ne pas me tordre rire alors que je vais me cacher discrètement entre deux voitures. « Mais oui, bonne idée ! Comme ça on ira dormir au commissariat, on sera au chaud ! » Crocheter la serrure des voisins, quelle bonne idée, franchement ! Je ne tarde pas à être de retour auprès de ma copine qui, conformément a mes attentes n’a pas bougé d’un demi-millimètre, ce que je ne manque évidemment pas de lui faire remarquer. « Ah non mais t’inquiètes, je suis totalement prête à admirer tes capacités incroyables d’espionne, pas besoin de les dissimuler ! » Malheureusement, on sait toutes les deux que ces dernières sont inexistantes et que si on ne trouve pas un plan B, on sera encore ici en train de jouer avec cette épingle quand le premier habitant de l’immeuble sortira faire son jogging du matin dans quelques heures. Autant dire que je préférerais que ça se passe autrement. Je ne sais pas pourquoi je propose de remplacer ma copine. Sûrement parce qu’elle a l’air de s’énerver sur cette serrure et je ne veux pas qu’elle soit la seule à faire tout le travail. Je me retrouve donc à mon tour en face de la porte, trifouillant la serrure avec la même épingle et peu d’espoir de réussir à faire quelque chose avec cette méthode. En attendant, Yoko cherche l’inspiration sur son portable. « Ouais, un serrurier à cette heure-là c’est hyper cher, on va devoir arrêter nos études et prend deux boulots pour payer la facture, c’est mort. » En plus, j’ai un vrai problème avec l’argent, j’en dépense trop, je suis très, très, très endettée et même si je ne compte pas parler de ça à Yoko, il faut impérativement que je la dissuade d’employer quelqu’un parce que je ne pourrais pas du tout l’aider financièrement. Malheureusement, elle n’a pas l’air d’avoir d’autres idées lumineuses pour le moment, on est vraiment dans la merde. « Désolée de te décevoir, mais je ne crois pas que tu puisses rapidement trouver un serrurier sur Tinder, ou en tout cas, à cette heure-ci, pas un serrurier pas bourré prêt à venir te rendre service gratuitement, si tu veux mon avis. » J’adore l’idée, cela dit, si on ne peut pas dormir, autant en profiter pour inscrire Yoko sur un site de rencontrer et passer les quelques heures qui nous restent à chercher la perle rare, ce serait sûrement très drôle. « Mais tu peux t’inscrire quand même, ça nous fera passer le temps ! » Mon petit doigt me dit qu’elle va dire non mais ça vaut le coup d’essayer quand même. En attendant, je n’arrive à rien pour ma part… Et merde… Un faux mouvement vient de me faire lâcher l’épingle qui reste coincée dans la serrure… Merde, merde, merde, merde… « Putain… Je crois que je viens de coincer l’épingle dans la serrure… Zut… J’ai les doigts trop gros pour la récupérer. » Avec un simple aimant ce serait certainement jouable, mais évidemment, je ne me balade pas au quotidien avec un aimant sur moi. Apparemment, je devrais. « Il y a bien un parc pas loin, on devrait peut-être trouver un banc dedans ? » Mais non, ce n’est pas comme ça que ça doit marcher, on ne va pas se retrouver sur un banc, il faut réfléchir un peu plus. Je me remets debout d’un seul coup, pointant mon doigt en direction ma copine. « Non ! On ne va pas abandonner maintenant, tu m’entends ?! On va se battre ! On va ouvrir cette porte ! Et on va rentrer dormir au chaud, pigé ? » Parfois, il faut juste remotiver les foules, tout simplement. « Tu crois qu’on peut escalader la façade et passer par le balcon ? » Mais oui quelle bonne idée, si on est mortes, on n’aura pas besoin de chercher où dormir.

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Message(#)T'as pas un pote serrurier ? ஐ Yoko EmptyLun 18 Fév 2019 - 12:01

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juin 2017
Des stars — des stars qui brillent dans le noir. Un sourire un peu rêveur se dessine sur les lèvres de Yoko alors que Primrose affirme qu’elles ont illuminé la soirée ; c’est son rêve, à elle. Paraître sur une scène pour danser jusqu’à ne plus pouvoir respirer, pour enchaîner toutes ces chorégraphies qui la maintiennent en vie. Sans la danse, Yoko n’est qu’une coquille vide, un fruit sans saveur, une photo sans couleur. C’est la raison même de son existence, celle qui éveille tous ses sens. Sortant de ses pensées, elle hoche simplement la tête à la réflexion de Primrose avant d’afficher une moue septique. « T’as raison » (c’est dit sur un ton sincère mais elle glisse un sourire narquois) « Faut en mettre certains à la poubelle » — et elle éclate de rire, reprenant son humeur joyeuse et son air ravi. Yoko n’en parle jamais, de cette peur indescriptible de s’attacher, en particulier au sexe opposé ; de cette angoisse permanente d’être déçue et que surtout — tout recommence. Peut-être en parlera-t-elle un jour ? Probablement, mais pas cette nuit. Cette nuit, c’est juste Primrose et elle. « Ça sera encore mon 95D qui attirera tous les regards » soupire-t-elle, purement sarcastique (note de la conscience de Yoko : elle n’a pas de poitrine) — en vérité, Yoko a souvent attiré les regards mais bien malgré elle. En décalage parfois avec le monde qui l’entoure ou simplement totalement à côté de la plaque, la jeune asiatique aux traits délicats se fait remarquer non pas pour beauté renversante ou maquillage impeccable mais plus pour chaussettes dépareillées ou t-shirt des super nanas, provoquant plus souvent des rires que des compliments — les mêmes rires qui s’échappent des lèvres de Primrose pendant que Yoko tente vainement de crocheter la serrure, sans grand succès (pour ne pas dire total échec), tout en essayant de réprimer un fou rire ; et l’exercice se trouve être bien plus difficile que de cambrioler le bâtiment entier. Comment ne pas rire à la remarque de Primrose sur le fait que dans cinq minutes, elles sont au lit ou bien qu’elles iront dormir au commissariat suite à ça, histoire d’être au chaud ? Comment garder son sérieux dans cette situation ? Impossible, improbable, impensable. Incapable de refréner son envie, Yoko éclate de rire et stoppe net son activité d’espionne en herbe. Au retour de Primrose, la situation n’a pas plus avancée et c’est cette dernière qui prend le relais. « Ouais, un serrurier à cette heure-là c’est hyper cher, on va devoir arrêter nos études et prend deux boulots pour payer la facture, c’est mort » « C’est archi mort même, j’préfère rester toute ma vie dehors que de d’voir arrêter mes cours de danse » — car si son père lui paye son inscription à l'Université de Queensland (complexe du papa absent oblige), tous les frais relatifs à sa passion sont en revanche à la charge de Yoko (sa mère n’ayant pas les moyens de tout assurer) ; si un sacrifice financier doit donc être fait, c’est la danse qui doit compenser — hors de question, no way [insérez ici toute expression étrangère indiquant le refus catégorique]. Une grimace s’affiche sur le visage angélique de Yoko lorsque sa partenaire criminelle de la nuit lui annonce qu’elle ne trouvera pas sur Tinder, à cette heure-ci, un type qui veuille bien les aider gratuitement ; grimace qui s’accentue à la proposition de Primrose de s’inscrire tout de même sur ce site, histoire de faire passer le temps. « Même pas pour mille dollars ! Concentre-toi sur la serrure, Prim Lupin » réplique-t-elle en lui tirant la langue et en pointant du doigt la raison maudite de leur présence dehors — as know as la serrure de la porte d’entrée. Yoko n’a jamais émis le moindre désir de s’inscrire sur le site, sans trop savoir pourquoi — peut-être de part sa culture ou simplement son désintérêt absolu d’être en couple ; elle l’a déjà trouvée sa moitié, son amour éternel et inconditionnel, et c’est celle de danser. Plusieurs minutes s’écoulent en silence, la jeune asiatique en profitant pour liker deux-trois photos sur Instagram (autant exploiter l’attente), avant que Primrose ne laisse échapper un juron pour annoncer avoir coincé l’épingle dans la serrure. Yoko hausse un sourcil, reste une seconde silencieuse et éclate de rire en ajoutant « Mais en fait, nous, même quand on a touché le fond, on creuse encore » — au même moment, Primrose se relève, la pointe du doigt et sort un discours à la Jeanne d’Arc auprès des français pour reconquérir Paris (en l’occurrence l’appartement de Yoko) ; et ça marche carrément sur Yoko car Yoko est comme ça. Toujours optimiste, incapable d’abandonner avant d’avoir gagné, la jeune fille ne supporte pas capituler. Sourire victorieux sur les lèvres et regard résolu, elle imite sa copine en se relevant également et réfléchit à voix haute, sans capter le danger évident de l’idée de sa pote. « T’as raison, faut qu’on passe par le balcon ! » (silence d’une seconde) « Attends mais j’ai pas de balcon en fait, merde— euh » ; elle fait plusieurs pas, joue avec son téléphone tout en s’accrochant au moindre détail susceptible de les aider — elle n’a pas de balcon, elle habite au premier étage avec deux fenêtres — son regard s’illumine soudainement. « Putain, Prim, la fenêtre !! » (elle sautille d’excitation, toute heureuse de son idée au risque mortel d’environ 100%) « J’ai dû laisser ma fenêtre ouverte, c’pour ça que ma porte a claqué ! » ; totalement dans ses réflexions, elle n’en dit pas plus et recule de quelques pas pour lever sa tête vers le premier étage du bâtiment. « Le karma est avec nous ! » (c’est-à-dire que jusqu’à présent, ce dernier ne semblait pourtant pas vraiment avec elles) « Fenêtre tout à gauche à côté du balcon de la voisine » (elle pointe son doigt vers le point indiqué) — la-dite fenêtre est en effet à demi-entrouverte, conséquence de son départ précipité de l’appartement plusieurs heures plus tôt. « Ok, c’est ti-par, agent Anderson ! Mission escalade de façade » annonce Yoko, ravie à l’idée d’accéder peut-être à son appartement sans débourser le moindre dollar (tout en risquant sa vie — mais ce n’est qu’un détail) « Euh— en revanche, comment on y accède à ce balcon ? » — parce que Yoko fait 1m64.
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Message(#)T'as pas un pote serrurier ? ஐ Yoko EmptyVen 22 Fév 2019 - 15:14


 
Yoko & Primrose

T'as pas un pote serrurier ?
Le soudain sérieux de ma copine me surprend mais je ne relève pas, elle a peut-être simplement pensé à quelque chose d’un peu préoccupant d’un seul coup et heureusement, son air enjoué ne tarde pas à revenir alors qu’elle me dit qu’il faut mettre certains hommes à la poubelle. Je suis assez d’accord avec elle, honnêtement, je suis même persuadée que la plupart des membres du sexe masculin sont à mettre à la poubelle mais évidemment je ne rétorque pas parce que je ne veux pas que cette soirée se termine en pugilat de la gente masculine, en général. Heureusement qu’elle ne pratique pas mon métier, je pense qu’elle serait encore plus déçue qu’elle l’est déjà, on voit quand même de sacrés cas dans les clubs. C’est sûrement pour ça que j’aime cette soirée entre filles, sans aucun mec pour se mettre entre nous, on se marre comme des baleines et ça fait beaucoup de bien. « Tu peux toujours mettre des chaussettes dans ton soutif, tu verras même les trainées de bave sur ton passage. » C’est fou le succès que peut avoir une paire de nibards. De mon côté, je n’ai pas forcément été bien pourvue de ce côté mais j’ai vite compris qu’une lingerie sexy et adaptée suffisait largement à rendre mes petits seins désirables. En tout cas, au club, je n’ai jamais eu de souci de ce côté et au pire, je pourrais toujours donner des conseils lingeries à ma copine. Malgré tout, je connais assez pour Yoko pour savoir qu’elle n’est certainement pas dans cette optique-là alors je me garde bien de tout conseil déplacé. Je ne sais pas vraiment ce que cherche ma copine à dire vrai, elle a cette particularité d’avoir un pied dans l’âge adulte et un pied dans l’enfance, c’est quelqu’un d’atypique qui n’a pas peur des jugements et s’assume parfaitement. C’est pour ça que je l’aime tellement, elle est tout ce que je ne suis pas et j’admire sa manière de se comporter au quotidien.

Prim Lupin… Je ne peux me retenir de rire et je commence à avoir vraiment mal au ventre à force de me marrer tout le temps avec elle. Me concentrer sur la serrure devient alors mission impossible parce que c’est vraiment difficile de bien viser en riant comme une débile. « J’ai mal au ventre, arête de me faire rire ! » J’ordonne entre deux éclats de rire. « Quoi qu’il parait que rire allonge l’espérance de vie… Tu imagines ce que ça va donner pour nous vu tout le temps qu’on passe ensemble ? On va entrer dans le livre des records ! » Je nous imagine vieilles avec nos cannes et nos fauteuils roulants, prise de fou-rires monumentaux à l’évocation de potins et autres situations drôles. J’ai un eu du mal à m’imaginer vieille parce que je n’ai vraiment pas envie de vieillir, je voudrais pouvoir profiter de ma jeunesse éternellement mais je sais que ce temps arrivera et il vaut mieux que ce soit positif et qu’on rigole encore comme on le fait maintenant. Malheureusement, ce n’est pas notre bonne humeur qui nous permettra de rentrer dans cet immeuble alors il va falloir qu’on trouve une solution. Il est vrai que pour le coup, on a vraiment touché le fond et la situation continue pourtant à empirer. On est sacrément dans la merde. « Ne soyons pas défaitistes, il y a bien un moment où il ne sera plus possible de creuser et où la seule solution sera de remonter à la surface. » Je ne sais pas si cette métaphore s’applique à notre cas, à mon avis on a surtout le temps de mourir quatre fois avant de réussir à vraiment s’en sortir mais bon, je ne tiens pas à être négative. « Ai confiance… Crois-en moi.» Dis-je en imitant la voix du serpent dans le livre de la jungle. Les imitations ne nous aident pas du tout non plus.

Je suis complètement malade quand j’émet l’idée de passer par le balcon et je m’attends vraiment à me faire salement rembarrer par ma copine… Et non. Elle a l’air même super enthousiaste à l’idée de risquer sa vie en passant par la fenêtre… Mais quelle idée merveilleuse ! J’ouvre des yeux ronds comme des soucoupes, je n’en crois pas mes oreilles. « Ah bon ? J’ai raison ? T’es sûre ?» En temps normal, je manque cruellement de confiance en moi et en mes capacités de réussite, c’est vrai, mais en l’occurrence, j’étais sincèrement persuadée que j’avais tort. Elle réfléchit à voix haute et plus elle réfléchit, plus j’ai peur… On va vraiment escalader cette façade, je le sens. Je suis incapable de renoncer à cette idée et je crois qu’elle n’en est pas capable non plus. En collants, avec un certain taux d’alcool dans le sang, je sens que ça va être une grande réussite. J’avoue qu’après quelques secondes « oh putain, on va mourir », je suis gagnée par son enthousiasme qui grandit lorsqu’elle se rend compte qu’elle a laissé sa fenêtre ouverte. C’est notre chance ! « Youhou ! On est tellement chanceuses ! » Je ne sais pas si on l’est réellement mais pour le moment, ça me parait être la seule solution possible. Le premier étage, ce n’est pas trop haut. Malgré tout, Yoko évoque un point important lorsqu’elle demande comment on va accéder à ce balcon mais j’ai plus d’un tour dans mon sac. « Déjà, on va commencer par approcher cette grosse poubelle là-bas près du mur. En montant dessus, on sera déjà plus proches de la fenêtre. Ensuite, on pourra s’aider des creux entre les briques pour escalader. Je crois que je vais devoir enlever mes collants pour avoir une meilleure prise… Ou alors… Il suffit que l’une de nous monte et aille ouvrir à l’autre ? Tu te sens de monter ? Si tu grimpes, je te fais la courte-échelle, sinon on fait l’inverse ! » Je marque une légère pause malgré mon enthousiasme et mon cœur qui bat la chamade. « De toute façon, il faut se dire que la fenêtre n’est pas assez haute pour qu’on meurt si jamais on tombe, au pire on se casse quelque chose et on termine notre nuit à l’hôpital. Au moins on sera au chaud, problème résolu. » Yoko est danseuse. Enfin, moi aussi, mais elle c’est une vraie danseuse, alors je ne peux pas lui laisser prendre le risque de se faire mal, je préfère le prendre moi-même. « Allez, je me dévoue pour l’escalade, en plus j’ai des ongles longs, ça sera plus facile. » Je crois en moi et en mes capacités de réussite, ça va le faire. « Allez, amène-toi. » Dis-je en me déplaçant vers la poubelle pour la pousser contre le mur.

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Dernière édition par Primrose Anderson le Ven 1 Mar 2019 - 7:21, édité 1 fois
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Message(#)T'as pas un pote serrurier ? ஐ Yoko EmptyLun 25 Fév 2019 - 12:41

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juin 2017
Retour de soirée (ça tourne mal) — titre de la prochaine vidéo YouTube sur les aventures de Primrose et Yoko. Pourtant, ça commence bien, sans aucun nuage dans le ciel de la nuit où se perdent les rires des deux jeunes filles après minuit alors qu’elles débattent sur les garçons, les poubelles et les chaussettes dans les soutien-gorge pour gagner quelques tailles de bonnet ; c’est pétillant d’alcool et de rire et c’est incroyablement drôle. Si elles divergent parfois sur certains sujets ou opinions, elles n’en restent pas moins complémentaires sur tous les autres ; Yoko ne sait pas ce qu’elle a fait dans sa précédente vie mais elle a probablement du sauver le monde (au minimum) pour mériter d’avoir Primrose dans celle-ci. Car des potes aussi proches, la jeune asiatique à la sociabilité pourtant débordante n’en a jamais réellement eu ; c’était un peu superficiel, un peu artificiel mais certainement pas fidèle. Des connaissances, des personnes de passage dans cette vie où elle ne voit que la danse. Croiser la route de Primrose a cassé cette image fausse de l’amitié, prouvant à celle qui ne donne que rarement sa confiance qu’il n’existe pas que des relations d’apparence et d’alliance — ok, ça lui a aussi attiré des problèmes, comme cette épingle coincée dans la serrure qui les oblige à chercher un autre moyen de se tirer de ce merdier. Le rire de Primrose est contagieux et alors que rien ne prête à la plaisanterie (les nanas sont vraiment trop sereines), Yoko laisse échapper un fou rire, ravie d’entrer dans le livre des records pour sa longévité ; « Et imagine, on chope le hoquet à force de rire ? On va p’t-être battre le record de hoquet en même temps, genre double médaille dans le Guinness » (ça y est, la célébrité est à portée de main) — Primrose est tout aussi timbrée qu’elle et c’est sûrement ça qui les a fait matcher aussi bien qu’un double-like sur Tinder. L’imitation du serpent dans Le livre de la jungle entraîne un fou-rire chez Yoko, au bord des larmes et la respiration coupée à force de rire ; la nana devrait devenir comédienne, humoriste — mais elle devrait surtout arrêter de proposer des idées hyper dangereuses à Yoko l’aventurière, qui accepte bien évidemment son idée sans en capter le danger (ou plutôt dans le déni total du danger). « Mais oui, c’est grave une bonne idée !! » s’emballe la jeune asiatique, décidée à escalader ce balcon pour atteindre sa fenêtre, récupérer ses clés sur le meuble de l’entrée, s’allonger dans le nuit et — dormir. Est-ce que c’est l’alcool ou simplement le désespoir masqué par un grand sourire ? — mystère. Fait est que pour Yoko, le karma est finalement de leur côté et elle hoche vivement la tête lorsque Primrose souligne la chance qu’elles ont. Écoutant religieusement tout ce que sa pote dit sur les prochaines étapes à faire en réponse à sa précédente question ; rapprocher la poubelle près du mur, monter dessus pour accéder aux fenêtres et retirer ses collants pour avoir une meilleure prise — le plan est imparable. A tout ce speech, Yoko est totalement partante ; parce qu’elle ne voit pas d’autres solutions (non payantes), parce qu’elle a bu (l’alcool minimise le danger violemment) et parce qu’elle trouve ça tout simplement super fun. En revanche, le temps semble s’arrêter lorsqu’elle lui propose de monter à la courte-échelle ; silence avant qu’elle débute un vague « Euh— » ; c'est l'électro-choc, comme si brusquement, il ne restait plus une goutte d'alcool dans son sang. Ce n’est pas qu’elle ne veut pas mais sa conscience sonne un signal d’alarme (enfin ??) sur le danger de cette escalade ; elle est danseuse et quand Primrose continue sur le fait qu’au pire, elles se cassent une cheville et finissent à l’hôpital, c’est comme un tsunami dans le cœur de Yoko, comme si chaque parcelle de son corps se noyait dans cette éventualité ; c’est impossible, inimaginable, impensable. Se briser le poignet (ou même pire, la cheville) revient à tirer un trait sur sa carrière professionnelle, sur la seule activité qui la maintient en vie et saine d’esprit. Elle ne songe même pas à un avenir sans la danse, sans sa place dans la Northlight Theater Company. Un léger sentiment de culpabilité la traverse car elle a proposé l'idée mais réalise soudainement ne pas pouvoir l'appliquer. « C’mieux d’être au chaud chez soi » glisse-t-elle avec un regard où ne pétille ni la malice ni l'amusement à Primrose, qui comprend immédiatement le problème en se dévouant la seconde suivante, au grand soulagement de Yoko. « C’toi la quatrième Totally Spies en fait !! » s’exclame-t-elle, de nouveau toute joyeuse (et fortement soulagée de ne pas avoir à risquer sa santé physique) tout en se dirigeant vers la poubelle pour la tirer avec Primrose contre le mur. « Pourquoi c’est aussi lourd ? Il y a le cadavre d’un mec dedans ou quoi » marmonne la jeune coréenne en poussant le vide-ordure avec sa pote. Une minute (ou trois minutes, aucune notion du temps) plus tard, la poubelle est en place. Regard glissant du sol jusqu’à l’objectif (la fenêtre), Yoko joue avec une mèche de ses cheveux échappée de sa coiffure suite au sacrifice de l’épingle tout en réfléchissant à la voix haute. « Et si on met la poubelle en-dessous du balcon là ? Genre tu pourrais atteindre la barrière, tu t’accroches pour accéder au balcon et t’essayes ensuite de rejoindre ma fenêtre ? » (elle fronce légèrement les sourcils, concentrée tout en se reculant légèrement de quelques pas pour évaluer la distance — ça peut le faire) « En s’appuyant sur le rebord » conclut-elle, satisfaite alors que tout est bancal depuis le début. Elle revient vers la poubelle, la décale pour la mettre au bon endroit et pose ses mains dessus pour annoncer « J'vais la tenir pour qu’elle soit stable quand tu montes dessus ! Fais-moi confiance » (grand sourire rassurant, certaine que le plan va fonctionner) — et puis, d’un ton plus bas, comme une confidence dans le noir, elle chuchote dans un murmure « Merci, Prim » — c’est un tout petit mot mais ça veut dire beaucoup pour Yoko.
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Message(#)T'as pas un pote serrurier ? ஐ Yoko EmptyVen 1 Mar 2019 - 9:28


 
Yoko & Primrose

T'as pas un pote serrurier ?
Le record de hoquet ? Mais oui bien sûr. Cette fille est complètement barrée et c’est pour ça que je l’adore, elle est capable de me suivre dans mes délires les plus fous sans remettre quoi que ce soit en question, comme si c’était tout à fait normal. Des amies comme ça, je n’en ai pas deux, ça c’est sûr et je ne suis clairement pas prête de faire une croix sur la mienne. Je l’aime beaucoup trop, elle est absolument formidable et je suis sûre qu’elle-même ne prend pas conscience de sa personnalité hors norme qui me plait tellement. Toujours est-il que je suis bien contente qu’elle m’ait choisie pour amie et que nous ayons cette relation privilégiée. Je ne suis pourtant absolument pas jalouse mais j’aime le fait que notre lien amical ne ressemble à aucun autre et je ne suis pas prête à la partager. Notre duo de folie ne pourra jamais se transformer en trio, c’est une certitude. Par contre, je n’ai absolument rien contre le fait qu’elle voit d’autres gens, évidemment, nous sommes des amies, rien de plus, mais je tiens vraiment beaucoup à Yoko. En même temps, est-ce que je rencontrerais un jour une fille aussi drôle, étonnante et exceptionnelle qu’elle ? Je ne crois pas que ce soit possible, elle a un style très particulier et elle est vraiment irremplaçable à mes yeux.

Malheureusement, nous vivons peut-être nos derniers instants d’amitié puisque je vais sans doute mourir dans très peu de temps. L’idée n’a rien d’alléchante mais ne me dissuade pas pour autant d’aller au bout. J’admets que l’alcool doit certainement aider à cette prise de décision complètement folle mais le peu de lucidité que je possède est loin de me faire renoncer à cette ascension dangereuse. Au contraire, plus notre plan s’élabore et plus je suis enthousiaste à l’idée de grimper jusqu’à cette fenêtre. Sur le papier, ça parait presque être un jeu d’enfant et je suis persuadée que je vais y arriver. Yoko me conforte dans mon idée, enthousiaste, elle n’hésite pas à m’approuver et se comporte comme une cheerleader après qu’un but ait été marqué. Avec deux filles un peu imbibées en folie, pas étonnant que l’idée devienne beaucoup moins folle qu’elle ne l’est en réalité. « Dans quinze minutes, grand maximum, on est au lit ! » Toujours trop enthousiaste, je me vois déjà redescendre victorieusement avec la clé pour accueillir ma copine. Ce serait magique, absolument magique et la victoire me tend déjà les bras. C’est donc sans aucun problème que j’ai proposé d’escalader moi-même, comme si c’était le truc le plus normal au monde. Je dois être complètement folle, il n’y a pas d’autre explication à cette décision.

Je n’ai rien d’une sportive de haut niveau, je suis une petite chose fragile incapable de faire trente minutes de sport sans me mettre à pleurer. Mes courses à pieds sont extrêmement rares, j’ai dû rentabiliser mon abonnement à la salle de sport pendant deux semaines maximum mais je suis toujours inscrite pour faire bonne figure et en général, le weekend, le sport de ma journée consiste à aller chercher le Nutella dans le placard de la cuisine. Malgré tout, j’ai de la chance, ma morphologie me permet de ne pas prendre tant soin de mon corps que ça, je reste plutôt fine. Je sais que je payerais un jour, et c’est pour ça que j’essaie régulièrement de me motiver à faire des efforts, mais il est souvent difficile pour moi de réaliser mes objectifs. « Je suis sûre qu’on peut être cinq Totally Spies, je n’ai lu nulle part qu’il y avait un quota et vu les gadgets super sophistiqués qu’ils développent, ils ne doivent pas franchement souffrir des réductions budgétaires. » Et puis quand on voit l’appartement des trois espionnes pourtant étudiantes, on peut se dire qu’ils ne s’emmerdent pas dans les logements de fonction. A dire vrai, je ne me souviens plus si elles habitent ensemble ou non, mais de mémoire elles étaient en colocation à l’université ou quelque chose du genre. J’ai décroché de ce dessin animé depuis un moment maintenant, alors j’avoue que je ne maitrise pas tout.

Le déplacement de la poubelle est un peu compliqué du fait du poids de cette dernière mais on finit par y arriver. Yoko propose qu’on la pousse pour qu’elle soit-en-dessous d’un balcon qui pourrait être un bon point d’appui pour aller jusqu’à la fenêtre ouverte de ma copine. « Bien vu, agent Yoko, ce sera plus facile comme ça ! » Surtout avec mes petits bras cotonneux, je me vois mal escalader une façade en usant ma force pendant plusieurs minutes sans relâcher mes efforts. « Une fois, je suis allée dans une salle faire de l’escalade avec ma famille… Je m’en étais plutôt bien sortie. » Je ne sais pas si je dis ça pour la rassurer elle ou pour me rassurer moi mais de toute façon, ça ne marche pas vraiment, c’était il y a un moment tout ça. « J’avais huit ans. » Autant dire que ça ne compte pas et que mon habileté a été complètement métamorphosée depuis le temps. La puberté, ça laisse des traces, beaucoup trop. « Si tu veux vérifier pour le cadavre, libre à toi, mais moi je te propose qu’on vive dans le déni, je ne veux pas savoir ce qu’il y a réellement dans ce truc. » Après tout, un cadavre n’est pas du tout impossible alors je ne tiens pas à y être confrontée. Mais de son côté, elle fait ce qu’elle veut, moi j’irais dormir sur un banc, voilà. « Je crois qu’elle est bien placée là. » L’heure de vérité approche.

J’ai les mains moites, ça commence mal. Mais j’ai une mission à accomplir et je ne reculerais pas. « Bon, première étape. » Je soulève ma jupe pour pouvoir attraper l’élastique de mon collant et descendre ce dernier jusqu’à mes chevilles. Je réajuste ensuite la dite jupe, consciente que d’éventuels passants pourraient en profiter pour mater. Je ramasse la paire de collants roulée en boule pour les poser sur la poubelle. « Tu pourras me faire penser à ne pas les oublier quand je redescendrais ? »Ce serait quand même dommage que je ne les récupère pas alors que j’ai réussi miraculeusement à passer une soirée entière sans les abimer. Je compte donc bien les remettre un jour. « Bon, bah go, hein, tu m’aides ? Tu me dis où je dois mettre mes mains si jamais je suis en galère. » Peut-être que vue de loin, elle aura un point de vue un peu plus correct sur moi sur la situation. En tout cas, je commence tout juste à me demander ce que je suis en train de faire mais je me connais, je n’ai pas l’intention de renoncer. « Tu peux mettre tes mains en « u » genre comme ça… » J’entrelace mon doigt pour faire une sorte de marchepied. « Juste pour que je puisse monter sur la poubelle. » Et c’est parti.

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Message(#)T'as pas un pote serrurier ? ஐ Yoko EmptyDim 3 Mar 2019 - 16:56

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juin 2017
C’est quoi l’audace ? — l’audace, c’est ça : laisser deux nanas bien éméchées grimper un balcon pour accéder à une fenêtre à demi-entrouverte parce l’une a oublié ses clés sur le meuble et que l’autre a prêté son studio pour la nuit — the real audacity. Et l’audace, avec Primrose, Yoko l’a toujours — car avec elle, la jeune asiatique est elle-même, cent pour cent naturelle et sans artifice. Une boule d'énergie inconsommable et partante pour toutes les aventures, même les plus angoissantes. Pourtant, elle ne l’a jamais dit ; elle n’a jamais dit à Primrose à quel point cette dernière en savait bien plus que les autres sur elle. Elle sait pour le divorce de ses parents et son absence d’un quelconque lien familial à Brisbane, pour ses rapports conflictuels avec son père et fusionnels avec sa mère. Elle sait pour ses peurs et ses passions, pour ses joies et ses préoccupations. Simplement, réservée sur ses sentiments et peu expressive pour dévoiler tout ce qu’elle ressent, Yoko ne l’a jamais formulé à voix haute — tu sais beaucoup de choses sur moi, Prim, parce que t’es très certainement la seule nana en qui j’ai totalement confiance. Le seul point d’ombre, la seule zone floue et incertaine dans cette transparence amicale qu’elle n’a pas abordé, c’est son frère ; mais ça, c’est pour une autre fois. Ces pensées se perdent dans l'esprit embué par l’alcool de l’asiatique, qui oublie rapidement le fil de ses souvenirs pour revenir à l’instant présent et à Primrose, dont l’assurance et l’enthousiasme sonnent un peu faux et beaucoup trop influencés par toutes les boissons bues quelques heures auparavant — quinze minutes, oui bien sûr, mais dans un autre espace-temps certainement. Pourtant, Yoko hoche frénétiquement la tête, entièrement d’accord avec sa pote et absolument pas consciente du danger de leur escapade. « Pas faux puis en plus, à partir de trois compoudriers, doit y avoir des promos à la Aldi genre trois achetés deux offerts donc un ou deux de plus, ça change pas trop le budget ! » — nouvel éclat de rire, nouveau fou rire. Les deux poids plume déplacent avec difficulté la poubelle et Yoko a du mal à réprimer un sourire lorsque Primrose lui raconte une anecdote de son enfance, qui n'est en aucun cas une preuve de ses talents en escalade, bein au contraire. « Tu vois, c’est grave le destin en fait ! Puis c’est pareil de grimper un mur d’escalade et un balcon, il y a zéro différence »c’est tout pareil que quand t'avais huit ans mais t’es juste pas du tout assurée de t’en sortir vivante (mais ça, Yoko le précise pas puisqu’elle ne l’image même pas). En revanche, elle note l’évocation à un souvenir de son passé et elle ne peut s’empêcher de hausser un sourcil. En vérité, Yoko a parfois l’impression que Primrose tente de ne pas tout dire, de garder une part d’elle-même enfouie au plus profond de son être comme si elle souhaitait l'effacer, comportement qui fait écho à sa propre manière d’être ; ne pas tout dévoiler, ne pas tout avouer. Et puis, vivre dans le déni — en fait, elles le font déjà alors la jeune asiatique éclate de rire et hoche la tête, tout à fait d’accord sur le fait de ne pas ouvrir cette poubelle pour voir si un corps s’y cache. Et quitte à rester dans le déni jusqu’au bout, elle ferme les yeux sur le danger des prochaines étapes. Primrose retire ses collants qu’elle roule en boule et pose sur la poubelle, invoquant ensuite la mémoire de sa pote pour aller le récupérer (les paris sont ouverts sur l’oubli très certain de cette paire de collants dans la nuit) qui lui assure qu’elle y pensera sans faute avant de rebondir sur la requête de guide de Primrose. « J’suis la meilleure co-pilote de toute l’histoire des co-pilotes, Prim ! Trust me, I'm your girl ! » (elle glisse un clin d’œil avant de mettre ses mains en forme de U, comme demandé) « Comme ça ? Attends, j'me positionne » ; elle s’accroupie légèrement afin que Primrose puisse poser son pied et prendre appui sur la poubelle — bam. Ok, le premier test est un échec flagrant parce que Yoko perd l’équilibre une seconde après (bien que sa pote soit l’une des nanas les plus légères au monde, l’alcool et la fatigue font disparaître le peu de force restante à la jeune asiatique, qui cependant ne perd pas son fou rire devant la situation) « Attends, attends, on recommence ! » (elle se racle la gorge, reprend sa position ; elle ne lâche jamais avant d'avoir gagné) « Ok, maintenant ! » ; deuxième tentative — Primrose réitère le mouvement et cette fois-ci, c’est la bonne même si la montée est loin d'être gracieuse. Quelques instants plus tard, elle est sur la poubelle, un peu bancale mais bien dessus, et le balcon semble désormais plus accessible — il va simplement falloir qu’elle s’accroche au rebord de la grille en fer pour se tirer vers le haut et accéder au balcon (étape qui va très clairement nécessiter de la force dans les bras). Yoko grimace légèrement mais ne dit rien — elle a confiance en Primrose (elles ont pas le choix aussi). Elle attend un moment que sa pote se stabilise sur la poubelle puis finit par s'éloigner de quelques pas pour avoir une vue d’ensemble. « Bon, va falloir que t'attrapes la grille pour grimper dessus et accéder au balcon » (elle pointe du doigt ladite grille et se décale de trois pas sur la gauche) « Après, c’est easy ! Tu t'mets debout sur le rebord de la grille là et en faisant un gras pas— »  (légère grimace sur le visage puis de nouveau sourire rassurant — elle allait dire un grand pas dans le vide mais ce n’est pas vraiment le terme adéquat à employer dans cette situation) « —tu peux accéder à mon rebord de fenêtre et hop ! T’es dans mon appartement ! » — ça parait simple alors que c’est tout simplement mortel.
à mourir de rire ce plan foireux les meufs

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Message(#)T'as pas un pote serrurier ? ஐ Yoko EmptyJeu 7 Mar 2019 - 11:26


 
Yoko & Primrose

T'as pas un pote serrurier ?
Je crois que le seul problème de cette amitié est qu’il n’y en a pas une pour rattraper l’autre et, de ce fait, nous ne pouvons pas nous canaliser mutuellement ce qui peut être un réel problème dans des situations dangereuses comme celle que nous vivons actuellement. Nous semblons toutes les deux trouver tout à fait normal de jouer les agents secrets alors que nous n’en sommes pas et de risquer nos vies juste pour pouvoir être installées bien confortablement dans un lit pour dormir ce soir. Je suis sûre que si une personne saine d’esprit était avec nous, nous serions déjà installées à l’hôtel à l’heure qu’il est mais non, nous préférons plaisanter à propos des Totally Spies tout en envisageant très sérieusement une escalade de la façade de l’immeuble. Je suis folle. Yoko est folle. Je vais sûrement mourir lors de cette expérience mais cette idée ne m’effleure même pas l’esprit. Et si elle venait à monter à mon cerveau, je ne suis même pas persuadée que ça m’arrêterait réellement ce qui est très inquiétant, bien sûr. « Mais grave ! T’as trop raison ! A la limite les prises sont peut-être un tout petit peu moins pratiques sur le mur de brique, mais regarde, je suis un format mini, alors j’ai des tous petits doigts. » Je lui montre fièrement mes doigts comme si le simple fait de prouver que je suis aussi sportive qu’une crevette en fin de vie pouvait prouver ma capacité à effectuer cette périlleuse ascension. En plus, Yoko n’est pas épaisse non plus et, compte tenu de ses origines, doit avoir de vrais doigts de pianiste. Comment ça c’est un cliché ? Bon, oui, peut-être, mais il n’empêche que la taille de mes mains n’augmente pas mes capacités de réussite. Malgré tout, rien ne peut venir à bout de mon enthousiasme porté encore plus haut grâce à celui de ma copine qui trépigne d’impatience à l’idée que je meurs en tombant du haut du mur. « Bien sûr que je te fais confiance, on est une équipe de choc ! On est les meilleures ! » Il parait que l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même alors avant de mourir, autant me faire moi-même tous les compliments que je ne recevrais certainement jamais ailleurs, ça me fait beaucoup de bien à l’ego. Heureusement, personne n’est là pour nous entendre car je pense que j’aurais été contredite depuis longtemps, certainement à raison parce que nous nous comportons comme deux adolescentes inconscientes.

J’occulte toute réflexion qui pourrait me faire devenir un minimum raisonnable. C’est parti pour l’aventure. La poubelle est en place au prix d’efforts surhumains, ce qui ne présage rien de bon pour la suite et ma copine tente de me faire la courte échelle. La première tentative est totalement infructueuse mais je ne désespère pas et Yoko non plus et nous recommençons, plus vaillantes que jamais, prêtes à en découdre avec la suite. Je m’élève assez pour m’agripper à un bord de la poubelle et me faire basculer en avant. Je m’étale à plat ventre sur le pastique dur et pousse des cris de gorets en essayant de me hisser avec les bras pour que mes jambes puissent trouver à leur tour appuie sur le couvercle. Grâce absolue. La poubelle bouge alors que je me mets debout dans un équilibre des plus instables et je prends une position de surfeuse pour éviter de me casser la gueule. Je lève les yeux vers la fenêtre et me rends compte que je n’ai pas non plus gagné dix mètres en montant sur ce truc. La fenêtre est sacrément haute. Malgré tout, il m’en faut bien plus pour désespérer. « T’as vu comment on gère ?! Un vrai jeu d’enfants ! Avoue, on dirait que j’ai fait ça toute ma vie. » Ma voix est légèrement tremblotante alors que je me bats pour éviter de finir par terre au tout début de l’exercice mais je conserver mon assurance, sûrement grâce aux trop nombreux cocktails bus précédemment. Je suis complètement folle. Je jette un coup d’œil à ma copine qui vient de s’éloigner un peu de la poubelle pour inspecter la façade. Bien. C’est parti. Bon, il faut que j’arrive à attraper le rebord de la grille. Pas simple, c’est un peu haut. « Ok, j’ai compris ! » Dis-je lorsque Yoko m’a bien expliqué toutes les étapes qui me semblent risquées mais réalisable. « J’y vais. » Enfin je vais essayer d’y aller plutôt mais mon courage me fait dire que je vais très bien m’en sortir alors je n’ai aucune raison de renoncer maintenant, au contraire. « Tu peux tenir la poubelle ? » C’est que ça bouge cette merde. Alors que ma copine exécute ma demande, je m’approche de la dite grille et tend les bras… Merde, trop court. J’effleure du bois des doigts le métal froid sans parvenir à me hisser dessus. « Yoko… Je crois que je suis trop petite… Il va falloir que je saute ! » Ben voyons. Pourtant, c’est exactement ce que je m’apprête à faire. Je recule un peu sur la poubelle, prends de l’élan et hop… Je m’accroche à la grille en grimaçant de douleur… Mes pauvres mains n’étaient pas préparées à devoir supporter mon poids et la grille n’a pas de petits coussins adoucissants pour que ce soit plus agréable. « Ah la vache… Je crois que je me suis sectionnée des phalanges ! » Ben voyons. Aucune exagération dans tout ça. Maintenant, il faut que je me hisse. J’essaie dans un premier temps de tirer sur mes bras comme si je faisais une traction mais je retombe rapidement en mode cochon pendu dans le vide faute de muscles assez puissants pour réussir l’exercice. « Putain… J’aurais dû… Persévérer… A la salle de muscu. » Je peine à trouver mon souffle et je devrais sûrement me taire mais c’est plus fort que moi. Plan B. J’appuie mes pieds sur le mur pour m’aider à grimper. J’avance un pied, puis l’autre, pour ensuite monter mes mains le long de la grille jusqu’à ce que je ne puisse plus grimper à l’aide de mes pieds. La traction restante est moins importante à réaliser et je parviens au prix d’un effort surhumain à me hisser sur le balcon. J’ai les doigts rouges, le souffle court, les cheveux en bataille et mes pieds nus me font un mal de chien. Mais j’ai fait le plus dur. « YOKOOOOOOOOOOO ! T’as vu comme je suis forte ? » Nous avons presque réussi !

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Message(#)T'as pas un pote serrurier ? ஐ Yoko EmptyDim 10 Mar 2019 - 18:49

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juin 2017
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? — Primrose et Yoko, post-soirée. Parce que c’est carrément ce qui est en train de se dérouler dans cette nuit du mois de juin 2017, alors qu’elles tentent d’escalader (enfin surtout Primrose) le balcon de la voisine pour accéder à l’appartement de Yoko. Elles auraient pu prendre un hôtel, appeler un pote random pour loger juste une nuit ou simplement convenir de contacter un serrurier, même si cela leur aurait certainement nécessité de taper dans leurs économies — mais non, trop simple pour les deux nanas sans aucun super-pouvoir ni compoudrier, qui se motivent mutuellement dans leur idée aussi sûre qu’intelligente. Lorsque Primrose lui montre ses mains, fière de prouver avec assurance qu’elle va pouvoir attraper les moindres prises présentes sur le mur, Yoko hoche frénétiquement la tête, totalement d’accord et partante. Partante pour aider sa pote à grimper, partante pour former l’équipe de choc qui affronte tous les dangers — littéralement cette nuit, elles sont deux espionnes du Woohp en mission pour Jerry. Même après le premier échec cuisant de la poubelle, aucune n’abandonne (le contraire aurait même été surprenant) et elles réitèrent la démarche ; la seconde fois est la bonne — enfin, disons que Primrose s’étale d’une façon plus ou moins gracieuse sur le plastique gris (et dont l’odeur du contenu de la poubelle fait froncer les sourcils de Yoko, juste à côté) avant de se redresser pour tenter de trouver un semblant d’équilibre. « T’as vu comment on gère ?! Un vrai jeu d’enfants ! Avoue, on dirait que j’ai fait ça toute ma vie » « Ah parce que c’est pas le cas ? » réplique Yoko, mélangeant humour et sarcasme, son sourire narquois indéfectiblement collé à ses lèvres et son regard toujours pétillant. Elle laisse échapper un rire avant de s’éloigner pour expliquer le plan à Primrose. T’es chanceuse, Yoko — c’est à ça qu’elle pense alors que sa copine lui répond avoir compris les étapes pour les mettre à exécution ; elle a de la chance car d’autres n’auraient pas réagi comme Primrose. Pendant une seconde, elle s’imagine dans la même situation en Corée du Sud, entourée de ces personnes dont elle n’a plus vraiment de contact — ça aurait peut-être été moins dangereux mais tellement moins drôle, tellement moins sincère. La requête de la jeune acrobate (parce que Primrose est devenue acrobate, c’est acté) sort Yoko de ses pensées et elle court presque pour rejoindre la poubelle et la tenir de ses forces. « Genre, tu vas sau— » ; mais elle n’a pas le temps de finir sa phrase que Primrose recule légèrement pour prendre son élan et s’accroche à la grille en laissant échapper une grimace de douleur. « Ça va, Prim ? » « Ah la vache… Je crois que je me suis sectionnée des phalanges ! » (Yoko écarquille les yeux mais décide de jouer la carte de l’humour ; pour changer évidemment) « T’inquiètes, c’pas grave, on va les recoudre chez moi, j’ai le matériel pour ! J’t’avais pas dit que j’étais chirurgienne en Corée ? Encore une formation accélérée du Woohp ça » — M.D.R. Yoko, la seule chose qu’elle répare, ce sont ses costumes de danse et ses pointes mais pourquoi pas se lancer dans les opérations chirurgicales d’êtres humains ? Elle se mord la lèvre inférieure et regarde Primrose réitérer ses tractions, sans succès ; merde merde merde. Si ça ne fonctionne pas, elles sont vraiment dans la merde. « Prim, t’sais quoi, dès demain, tu vas venir faire des pompes avec moi à l’école de danse » commente-t-elle, sachant pertinemment qu’à la place de sa pote, elle n’aurait pas fait mieux. Primrose songe alors à une autre manière d’escalader le balcon (manière nécessitant moins de force) et cette fois-ci, c’est la bonne. « PUTAIN PRIM T’ES LA MEILLEURE » hurle Yoko dans le silence de la nuit en voyant Primrose sur le balcon — la première étape est faite (elle a probablement réveillé tout le voisinage mais who cares). Toute excitée, la jeune asiatique s’éloigne de nouveau et pointe du doigt l’objectif. « Ok, faut atteindre le rebord de ma fenêtre et après— » ; la musique de son téléphone résonne brusquement dans la rue déserte. Pouce ; qui peut l’appeler à cette heure-là ? Elle fronce les sourcils, fait un signe de la main à Primrose avant de regarder son écran de téléphone portable — LA GRANDE INQUISITRICE. Elle écarquille les yeux, pose son index sur ses lèvres pour intimer le silence total et décroche (en japonais) « Maman ? Mais pourquoi t’appelles maintenant, il doit être genre deux heures du matin à Séoul ? » (elle hausse un sourcil) « T’arrives pas à dormir ? Prends la tisane que j’ai ramené de chez Mamie— non, pas celle-là, l’autre, dans le pot rose » (elle forme en silence sur ses lèvres le mot désolé en direction de Primrose) « De quoi moi ? Pourquoi je suis debout— » ; eh bien maman, parce que je ne peux pas dormir chez moi donc j’aide ma pote à escalader un balcon, normal !« Je révise en fait » (mais quelle menteuse) « J’ai des examens là— oui, je vais en cours » (elle lève les yeux au ciel) « Maman, j’vais devoir te laisser, j’suis sur un chapitre super complexe et — oui c’est la nuit pour moi aussi mais je révise mieux la nuit. Oui— oui, d’accord— promis Maman— de quoi mes cernes ? Non, j'ai pas de copain— oui, bonne nuit à toi aussi » ; elle raccroche, lâchant un long soupir. « J’sais pas ce qui est le plus incroyable— que ma mère pense réellement que je révise la nuit ou simplement qu’elle pense que je révise tout court ? Bref, comment ça avance en haut, Prim ? » ; elle trottine vers le balcon, pose ses mains sur ses hanches — la fenêtre maintenant.
et Primrose est toujours vivante

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Message(#)T'as pas un pote serrurier ? ஐ Yoko EmptyLun 11 Mar 2019 - 17:00


 
Yoko & Primrose

T'as pas un pote serrurier ?
Même dans cette situation critique où je risque certainement ma vie à chaque instant, même si je ne m’en rends pas forcément compte, Yoko arrive à me faire rire. Elle est là pour me soutenir à chaque instant et même si je suis la seule à grimper sur cette poubelle, la seule à monter sur ce balcon en sautant et en manquant certainement de me tuer en glissant de la poubelle en plastique sur laquelle je suis montée. C’est compliqué, vraiment compliqué, mais à aucun moment je ne me sens abandonnée, la voix de Yoko dans mon dos suffit à me donner du courage et à me faire croire que tout est possible et réalisable. Ce n’est pas pour rien que cette fille est devenue ma meilleure amie, elle a un don particulier pour voir tout le temps le positif, elle est drôle, toujours de bonne humeur, pétillante… C’est mon rayon de soleil… Bon, je crois que j’ai vraiment trop bu pour devenir aussi fleur bleue, si ça continue, je vais ressortir victorieuse avec mon jeu de clé et on se roulera une pelle avec passion devant la porte de l’immeuble en s’avouant enfin nos sentiments… Cette idée me fait presque rire à voix haute. Ridicule, il faut que j’arrête les déclarations d’amour, même si ce n’est que dans ma tête. Parfois je me dis que ce serait plus simple si j’étais lesbienne, je pense que je serais déjà sortie de mon éternel célibat depuis un moment si j’avais été attirée par les femmes. Ces dernières sont tellement plus faciles à comprendre… Enfin, j’en ai toujours eu l’impression mais c’est peut-être parce que la gente masculine reste un grand mystère pour moi, enfin, à part pour le côté sexuel bien sûr, mais c’est mon métier alors encore heureux que je sache un minimum quoi faire quand j’en ai un en face de moi.

Au prix d’un effort colossal, je parviens à me hisser sur le balcon. J’ai les muscles endoloris, je souffre, j’ai l’impression d’avoir accompli l’effort du siècle. Décidément, l’effort physique, ce n’est pas mon truc, j’ai presque envie d’envoyer Yoko chercher des hot-dogs pour me récompenser une fois que j’aurais fini cette activité pour le moins acrobatique. Mais bon, j’ai trop besoin d’elle et en plus je ne sais vraiment pas où elle trouverait un truc ouvert à cette heure-ci. « Désolée, le mot pompe ne fait pas partie de mon vocabulaire et en plus, vu les courbatures que je vais avoir demain, tu peux me croire, j’ai fait mon sport pour au moins les six mois à venir. » Aucune exagération, comme toujours, je suis tout à fait réaliste. Mais en vrai, je m’en balance, j’ai réussi, je suis la meilleure et je lève les bras pour former le « V » de la victoire lorsque Yoko pousse une exclamation de joie. « ON VA DORMIR DANS UN LIIIIIIIIIIIIIIIT ! » Je hurle, réveillant certainement la moitié du quartier au passage. Je suis d’ailleurs extrêmement étonnée que des voisins curieux ne se soient pas penchés à la fenêtre depuis le temps, on fait un tel raffut qu’on a déjà bien dû en réveiller quelques-uns. Mais je me reconcentre vite alors que ma copine me donne d’autres instructions, j’écoute bien sagement jusqu’à ce que j’entende sa voix dans une langue que je ne connais pas mais qui doit sûrement être du japonais. Non mais elle est sérieuse, là ? La situation est critique et elle téléphone ?! Tout est normal, je suis pied nu au premier étage sur un balcon après avoir escaladé la façade d’un immeuble et elle trouve que le moment est bien choisi pour téléphoner ? J’attends patiemment la fin de la conversation sans bouger.

Lorsqu’elle raccroche, je fais semblant de bouder, bras contre ma poitrine, soi-disant fâchée par cette pause involontaire. « Non mais vraiment ?! Je risque ma vie et toi tu téléphones ?! Tu trouves ça normal ? » J’essaie vraiment d’avoir l’air en colère mais je n’y arrive pas. « Excuse-moi d’en faire un sac mais je vais finir dans un crocodile peut-être ! » Mon imitation est absolument désastreuse mais ça ne m’empêche pas de me taper une énorme barre alors que je laisse tomber l’idée de faire comme si j’étais en colère. « Moi je ne trouve pas incroyable qu’elle t’ait cru… On parle quand même de toi, Yoko Lee, la fille la plus bizarre que je connaisse… Perso, le jour où tu me dis que tu révises la nuit, je suis sûre que je te crois sur paroles… » Nouvel éclat de rire, je me fous clairement de sa gueule mais j’ai bien le droit de me détendre. « BON. Un peu de sérieux, là, on va pas passer la nuit ici… » Je retrouve mon sérieux, je n’ai pas envie de m’écraser sur le sol alors il faut que je fasse très attention à chacun de mes gestes. Lentement, j’enjambe la rambarde. Je déglutis difficilement alors que mes pieds trouvent leur équilibre sur leur petit rebord. Je m’accroche aux barreaux en fer. Yoko a raison, un grand pas et je suis sur le rebord de sa fenêtre… Mais si jamais je perds l’équilibre ? Je n’ose même pas regarder en bas, j’ai trop peur d’être attirée par le vide si je fais ça. Je panique, je sens que je panique et si j’attends plus longtemps je ne vais plus pouvoir me lancer et faire ce fameux pas en avant. Alors j’arrête de réfléchir, je mets mon cerveau sur pause et j’y vais. Mon pied touche la pierre et je me lance en avant. Je me stabilise, j’ouvre les yeux et victoire, je suis debout sur le rebord de la fenêtre de Yoko, il ne me reste plus qu’à me baisser, passer par cette fenêtre et je serais chez elle. « ON A REUSSIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ! » Je hurle une nouvelle fois, sans pitié pour tous les voisins. Auront-ils pitié, eux, demain midi quand nous serons encore dans les bras de Morphée ? Non, alors chacun ses problèmes. J’entre à l’intérieur de la pièce, heureuse de faire mes premiers pas chez ma copine quand je réalise qu’un petit détail m’a échappé. Je passe la tête par la fenêtre pour regarder vers mon amie. « Euuuuuh, au fait, elles sont posées où tes clés ? » Simple détail bien sûr… Le pire, c’est que je suis persuadée qu’elle m’en a parlé tout à l’heure, un vrai poisson rouge.

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Message(#)T'as pas un pote serrurier ? ஐ Yoko EmptyMer 13 Mar 2019 - 10:21

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juin 2017
Qui l’eut cru ? — en tout cas, pas Lustucru. En toute honnêteté, excepté Yoko et Primrose, absolument personne ne croit en la réussite de ce plan foireux ; grimper sur une poubelle, escalader un balcon et sauter sur un rebord de fenêtre pas plus large qu’un rouleau d’essuie-tout ; sérieusement ? Même dans un film, ça semble bancal mais les deux nanas, un peu trop alcoolisées et perchées, ne voient pas la limite et l’impossible. Pimentant ses propos d’une touche d’excès, comme à son habitude (trait de caractère dont Yoko est également dotée au passage), Primrose assure avoir fait son sport pour les six prochains mois à venir et la jeune asiatique ne peut pas vraiment la contredire ; sa pote vient de réaliser un enchaînement digne d’une véritable James Bond girl — l’appel de la grande inquisitrice casse légèrement leur enthousiasme, l’une tentant vainement de faire comprendre à sa mère que ce n’est réellement pas le moment de se taper une discussion sur les cours et le manque de sommeil, l’autre attendant les prochaines étapes (et encouragements), pieds nus sur un balcon. « Non mais vraiment ?! Je risque ma vie et toi tu téléphones ?! Tu trouves ça normal ? » — l’air pseudo en colère de Primrose déclenche un fou rire chez Yoko, fou rire qui s’accentue à l’imitation de Numérobis dans Astérix et Obélix (culture cinématographique on fleek pour les deux super nanas). Les talents d’actrice un peu éméchée de Primrose se dévoilent au fil de la nuit. Cette dernière continue dans sa lancée, se foutant ouvertement de Yoko et de son côté quand même très chelou ; mais elle n’a pas tort, Yoko est un peu définie comme ça à l’Université — la meuf qui arrive avec un ensemble où les couleurs ne se marient pas vraiment entre elles, celle qui débarque dans les couloirs en lâchant des salut les tocards alors qu’elle n’en connait pas la moitié. Yoko semble même parfois un peu à côté de la plaque — pourtant, ce n’est nullement le cas et c’est probablement ce qui fait que Primrose reste sa meilleure pote ; parce que cette dernière a su voir au-delà de cette excentricité derrière laquelle se cache une grande timide, en vérité. « Meuf, tu viens d’escalader un balcon après avoir grimpé sur une poubelle et tu oses dire que c’est moi la nana bizarre ? » réplique Yoko en haussant un sourcil tout en la pointant du doigt, réfrénant vainement un éclat de rire ; ok, c’était la pause en quelque sorte, comme le besoin incontrôlable de rire un bon coup suite à cette première étape franchie. « BON. Un peu de sérieux, là, on va pas passer la nuit ici… » « Oh non, trop dommage » (Yoko lâche un soupir faussement déçu tout en s’asseyant par terre en tailleur) « J’commençais à me plaire ici » ; elle glisse un clin d’œil et tape dans ses mains. « OK, on est tipar— enfin tu es tipar ». Tout en l’encourageant continuellement à l’aide de geste et d’autres tu vas le faire c’est bon c’est nickel là digne d’une sage-femme lors d’un accouchement, Yoko observe la progression de sa pote sur le mur ; car progression il y a (aussi infime soit-elle). Elle enjambe la rambarde, trouve son équilibre sur le petit rebord — et s’arrête une seconde. Pas besoin d’être avec elle sur le balcon pour se douter qu’elle panique et Yoko peut bien le comprendre ; à sa place, elle se serait déjà arrêtée, figée et incapable de faire le moindre pas. La jeune asiatique se relève, jugeant la situation légèrement moins drôle à présent, et tout en passant rapidement ses mains sur sa jupe pour en retirer les poussières du goudron, elle lance à sa partenaire « Eh Prim ! Euh— alors me regarde pas en bas hein, mais ça va le faire, ok ? Genre c’est un petit pas tranquille, t’en as certainement fait des carrément plus grands dans ta vie. Genre— genre t’es devenue ma pote, ça c’est un grand pas et c’est bien plus flippant que ce petit rebord de fenêtre, on est d’acc ? » ; tout en parlant, elle lâche quelques rires et c’est avec soulagement qu’elle voit Primrose s’élancer pour se retrouver debout sur le rebord de la fenêtre de Yoko — hurlement de joie, à en réveiller tout le quartier. Yoko saute, tape dans ses mains, éclate de rire, tellement soulagée ; c’est bon, elles vont non seulement dormir dans un lit mais le tout sans avoir dépensé un seul centime. « Eh m’oublie pas ! » s’exclame Yoko lorsqu’elle voit Primrose disparaître dans son studio ; cette dernière revient d'ailleurs une seconde plus tard pour lui demander où sont les clés — « Sur le petit meuble de l’entrée— enfin l’entrée, la pièce qui fait office de salon, salle à manger, entrée, bureau, réception… tu vois quoi » (rire, elle n’a pas honte de son petit studio et elle a même fini par l’apprécier au fil des mois) « Fais pas gaffe au bordel, j’ai— » (elle s’arrête une seconde) « Ouais nan, c’est pas que j’ai pas eu le temps de ranger, c’est toujours comme ça en fait » — autant être honnête. Son appartement est tout à son image ; pas très bien ordonné, quelques vêtements posés sur les chaises, des classeurs de cours au sol, un reste de vaisselles sales dans l’évier, des posters de Marvel accrochés sur les murs blancs, un clic-clac défait mais surtout, des centaines de dessins, sur différents supports (post-it, feuille A4, emballage cadeau) qu’elle dépose un peu partout. Des dessins bien particuliers, avec son style à elle (toujours au feutre noir, traits simples et représentation d’un instant donné) et annotés de la date du jour — elle a représenté des inconnus et des gens dans sa vie ; on y voit sa mère préparant le repas, Primrose buvant un verre dans un bar, Clément esquissant un pas de danse — il y a de tout car Yoko dessine absolument tout. « Tu les as ? » demande Yoko, reprenant sa place assise sur le goudron et saisissant son téléphone dans ses mains pour prendre une photo — souvenir de cette nuit épique.
pic et pic et colégram
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Message(#)T'as pas un pote serrurier ? ஐ Yoko EmptyVen 15 Mar 2019 - 12:32


 
Yoko & Primrose

T'as pas un pote serrurier ?
J’engueule ma copine et ça la fait marrer, je rêve… Pourtant, son rire est communicatif et je ne tarde pas à oublier mon air boudeur pour me marrer à mon tour… Comme s’il y avait quoi que ce soit de drôle dans ce bordel de situation ! Franchement, on doit être les seules fille sur cette foutue planète à être capable de risquer notre vie en escaladant des balcons, tout en téléphonant à maman, le tout en étant à moitié à poil et en ayant bu trop d’alcool… Bah oui, après tout, quoi de plus normal ? Et puis, franchement, qu’est-ce qu’une simple vie ? Nous sommes tellement sur terre… Bien sûr, ce raisonnement est plus que complètement stupide mais je ne crois pas que celui que nous avons eu est nettement plus pertinent. On s’est simplement contenté de se dire que « ça va le faire » sans même prendre en compte les dangers potentiels de cette folle expérience. Je vais peut-être mourir, c’est vrai, mais au moins je suis contente d’avoir partagé cette dernière expérience avec ma meilleure amie, à défaut de mourir vieille, je pourrais au moins me vanter d’être morte en riant… Enfin, je ne suis pas sûre qu’on puisse vraiment se vanter de la manière dont on est mort puisqu’on est mort justement, mais c’est un autre débat et j’ai définitivement trop bu pour entrer dans tout ça. « Je ne suis pas bizarre, je suis une héroïne, c’est tout ! » Surtout restons simple… J’essaie de rabattre mes cheveux comme dans une pub pour shampoing histoire d’avoir la classe comme dans les films mais ce n’est pas un vrai succès. Parfois, je crois que je ferais mieux de réfléchir avant d’agir.

Toutefois, la situation ne nous permet pas de nous fendre la poire davantage et Yoko s’improvise de nouveau gestionnaire de situation de crise ou guide de haute montagne pour me dire ce que je dois faire et comment. Son aide m’est précieuse, je suis sûre qu’elle minimise son implication dans tout ça mais sans elle, je ne m’en serais pas sortie aussi bien, c’est clair. Contre toute attente, notre aventure qui aurait pu très mal se terminer se révèle être un véritable succès. Dernière étape à réaliser, trouver lesdites clés. Yoko m’indique l’endroit où elles se trouvent et je replonge dans l’appartement à la recherche du trousseau. En effet, sa copine a raison, c’est carrément le bordel. Je zigzague entre deux tas de fringues jusqu’au dit meuble et brandit avec une exclamation de joie que je suis certainement la seule à entendre, le trousseau en question. Ni une ni deux, je retourne à la fenêtre. « J’avoue, c’est carrément le bordel, mais bon… Tu as vu chez moi alors je suis mal placée pour te donner des leçons. » On dirait que je fais la conversation de balcon à trottoir, le plus naturellement du monde. J’en oublie presque les clés que je tiens pourtant en main. « Je les ai trouvées ! » Je brandis le trousseau en direction de ma copine. « Ecarte-toi un peu, ce serait dommage que je t’explose le crâne. » J’attends que Yoko s’exécute avant de lâcher le trousseau de clé qui tombe avec un bruit sourd sur le trottoir de l’immeuble. Niveau bruit, je crois que nous ne sommes plus à une chute de trousseau près. « A tout de suite ! » Sur ces bonnes paroles, je retourne à l’intérieur en attendant qu’elle veuille bien me rejoindre.

Je fais comme chez moi, après tout, j’ai l’habitude et alors que j’entends les pas de ma copine dans l’escalier, j’ouvre grand la porte d’entrée. « Bienvenue chez toi, honey ! » Dis-je avec un grand sourire, comme si je l’accueillais dans mon propre appartement. Je me hâte de refermer derrière elle, satisfaite de mon exploit du jour. « Tu as le droit de dire que je suis la plus fabuleuse des meilleures amies du monde, je ne t’en voudrais pas du tout. » Ego surdimensionné, bonjour ? En même temps, vu ce que je viens d’accomplir, j’estime que pour une fois, j’ai carrément le droit de me la raconter. Nous n’avons pas déboursé le moindre centime et nous sommes au chaud, enfin. « On est une équipe de choc, j’aurais jamais réussi sans ton aide. » Et je le pense sincèrement. Heureusement que j’ai ma super copine pour me tirer de tout éventuel mauvais pas. « Bon, on va dormir ? A mon avis, on ne va pas être fraiches demain… Ou plutôt tout à l’heure… J’espère que t’as pas prévu trop de trucs ou sinon tu les feras sans moi parce que j’ai bien l’intention de rester larver ici. » Comment ça je m’inscruste ? Pauvre Yoko, mais il faut dire qu’elle a l’habitude, parfois je me demande comment elle fait pour supporter mon côté sangsue insupportable. Etrangement, ça n’a jamais eu l’air de lui déplaire plus que ça ou en tout cas elle ne m’a jamais fait de remarque à ce sujet. De toute façon, maintenant que je l’ai aidée à rentrer chez elle, j’estime que j’ai tous les droits. NAH !

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@Yoko Lee
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