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 #42 joamie + home sweet home

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Message(#)#42 joamie + home sweet home EmptyDim 24 Mai 2015 - 19:48

home sweet home
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Il faisait une chaleur à crever. Le temps n'était pas non plus caniculaire, mais c'était déjà presque trop chaud pour elle. Et dire que Joanne s'était réveillée en ayant froid, quel drôle de changement. Elle était en train de répertorier les derniers arrivages avec sa collègue Sophia. Elle lui avait déjà parlé de Jamie, un peu, et était même surprise qu'elle ne demande pas davantage de détails. Pourtant la rouquine lui avait déjà dit qu'elle ne s'en mêlerait pas davantage, ayant remarqué qu'il la rendait heureuse. Sophia avait été des plus adorables et des plus patientes avec elle durant la période de son divorce. La voir se reconstruire et retrouver la Joanne qu'elle connaissait si bien la réjouissait. En milieu d'après-midi, la petite blonde sentit son téléphone portable vibrer à plusieurs reprises. Elle était assez surprise de la personne qui l'appelait, c'était l'un de ses voisins de palier, un étudiant de 25 ans qui vivait avec sa copine. Un jeune homme des plus polis. Perplexe, Joanne décrocha. "Bonjour, Miss Prescott. Je savais si le proprio vous a déjà appelé ou quoi..." "Bonjour Warren. Non, il ne m'a pas appelée. Pourquoi donc ?" "On a eu un dégât des eaux, enfin si on peut appeler ça comme ça. Enfin je veux dire, tout l'immeuble." "Pardon ?" Joanne écarquilla ses yeux, attirant ainsi l'attention de ses collègues. "Vous savez, ils sont en train de construire un nouvel immeuble pas loin là. Y'a une histoire comme quoi ils devaient modifier le circuit d'eau -'fin c'est ce qu'ils disent. Je trouvais ça chelou un peu leur truc." "Vous savez ce qu'il s'est passé ?" "Ben ils ont du jouer avec la pression de l'eau ou un truc du genre, parce qu'il y a tous les joints qui ont pété, des canalisations qui sont flingués et tout, chez nous, et chez les retraités du palier aussi. J'me suis permis de forcer votre porte d'ailleurs, je savais pas si vous bossiez ou quoi. Y'en a plusieurs qui ont été blessé, alors bon." "Et vous allez bien, vous ?" "Oui, oui, z'en faites pas. Y'a juste de l'eau, partout, enfin surtout au rez de chaussée. A notre étage, ça va encore, mais tout ce qui est robinet et tout, c'est foutu. Le concierge est fou de rage. Et on n'a pas d'autres choix que de quitter les lieux. Alors moi, c'est bon, j'vais chez mes parents. J'voulais savoir si vous aviez besoin d'aide ou quoi." "Heu... Non, je pense que ça devrait aller... Dites-moi, est-ce qu'on peut encore entrer dans l'immeuble ? J'aurai bien voulu récupérer quelques affaires." "Heu je crois que le concierge veut plus trop, mais moi j'suis encore sur place, j'vais lui en parler, z'en faites pas, à tout à l'heure." Joanne expliqua rapidement la situation à Sophia qui lui ordonna d'aller faire ce qu'elle devait faire. Elle tenait absolument à faire la fermeture à sa place, précisant qu'elle lui devait bien plus qu'un dépannage. Joanne enlaça son amie en la remerciant infiniment.

Arrivée sur place, elle salua son voisin qui avait eu l'amabilité de la prévenir et de l'attendre. Les pompiers étaient là, certaines personnes étaient légèrement blessées apparemment. Fichus travaux. Joanne les maudissait intérieurement. Elle grimpa hâtivement jusqu'à son appartement. On avait fait couper l'électricité. En soi, son lieu de vie n'était pas si amoché que ça. On remarquait les dégâts au niveau de la cuisine, où il y avait une grande flaque d'eau sur le sol. Son voisin se prit le temps de mettre un seau sous les tuyaux de l'évier afin de limiter la catastrophe. Il n'y avait effectivement plus aucun joint viable. Dans la salle de bain, le pommeau de douche s'était démis du reste, et toujours le tuyau du robinait qui fuyait. Joanne ne regretta pas les sommes d'argent mirobolantes qu'elle ait pu utiliser pour se payer une assurance. Elle n'osait pas imaginer les dégâts de toute la tuyauterie qui se cachait dans les murs. Il fallait certainement tout revoir, ce qui s'apparentait à des mois de travaux. Restant silencieuse un moment, elle passait sa main dans ses cheveux. Il n'y avait qu'une seule solution, et c'était de prévenir Jamie. Manque de chance, son portable n'avait plus batterie, prenant parfois un coup de chaud et se déchargeant sans trop de raisons d'une vitesse fulminante. Décidément. Bien évidemment, son chargeur faisait partie des rares victimes du petit dégât des eaux et étaient donc inutilisables. La jeune femme se dirigea dans sa chambre, et trouva dans ses affaire un sac de voyage de taille moyenne. Elle prenait ce qui lui semblait essentiel pour elle en matière de vêtements, d'affaires de toilettes et d'autres objets qui avaient une grande valeur sentimentale. Comme le bracelet que lui avait offert Jamie. Son sac était bien rempli, bien plus qu'elle ne l'aurait pensé. Enfin dehors, elle comptait rejoindre sa voiture. Son voisin l'interpella à nouveau. "Ca va aller, Miss Prescott ? Vous savez où loger ?" "Oui, oui, ne vous en faites, je vais aller chez mon compagnon." "Si j'ai des nouvelles, je vous tiens au jus de toute façon. M'enfin, d'après le proprio, ça risque de prendre pas mal de temps avant que ça soit réhabilité. L'entreprise va payer cher, je vous raconte pas !" "Merci pour tout Warren, vraiment." Et le jeune homme s'éclipsa d'un geste de la main, tout sourire malgré les mauvaises nouvelles. "Miss Prescott, il faut que je vous dise." Mrs Pepplewick. Une vieille dame de l'immeuble d'en face. Une femme adorable mais terriblement curieuse et friante de commérages. Joanne s'apprêtait à lui dire qu'elle voulait vraiment partir, mais elle ne la laissa même pas dire un mot, par un simple signe de main. "Il faut que je vous dise que vous avez d'excellents goûts en matière d'hommes." Joanne la regardait d'un air incrédule. "De très très bons goûts, oui oui oui." dit-elle en acquiesçant d'un signe de tête. "Ne faites donc pas cette tête de merlan frit. Je l'ai vu à l'aube. Très matinal, comme gentleman. Pas mal du tout, voui voui voui." Et dire qu'à cet âge là, elle avait toujours des vues sur les hommes, c'était incroyable. "Tâchez de le garder, ma chère." Joanne acquiesça d'un signe de tête avant que la vieille dame n'aille voir ailleurs, plus que satisfaite de sa petite intervention. Joanne entra enfin dans sa voiture, en route pour la station BBC.

Bien évidemment, une fois arrivée là-bas, l'hôtesse d'accueil lui dit gentiment que Mr. Keynes n'était plus dans l'établissement. Elle n'avait plus qu'à prier qu'il soit chez lui, qu'il ne se soit pas promené ailleurs. La jeune femme avait l'impression de ne pas s'en sortir. Nouveau trajet en voiture. Elle ne se souvenait absolument pas de son numéro de téléphone personnel, mais s'étonnait d'avoir en tête son adresse postale. La fin d'après-midi approchait et il comment à avoir du monde sur la route. Le trajet en question durait une éternité. Elle eut une dizaine de minutes de route supplémentaires que le temps initialement prévu. Le véhicule arrêté, elle soupira, espérant qu'il soit chez lui. Joanne sortit de son coffre son sac, se dirigeant vers la porte d'entrée, et poussant son doigt sur la sonnette. La tête de Jamie aurait du être prise en photo au moment où il ouvrit la porte et vit qui s'y trouvait. Le chien ne tarda pas à se manifester lui aussi, léchant les mollets de la jeune femme. Un sourire moqueur se dessina sur son visage, et elle finit par dire "Ne me regarde pas comme ça, je sais que j'ai un peu d'avance. Mais ma batterie est morte, je suis désolée de ne pas avoir pu te prévenir." D'un côté, elle n'y pouvait strictement rien. Il ne laissa pas passer une seconde supplémentaire pour l'inviter à rentrer. Il lui prit même le sac de ses mains, pour le déposer dans le hall d'entrée. "Alors je sais pas si c'est une histoire d'alignement des astres, ou un acte manqué réussi mais..." Elle soupira. "Pour te donner la version courte, je n'ai plus d'appartement pour le moment." En gros, le truc, c'était ça. "Et aussi une adorable vieille dame qui a jeté son dévolu sur toi. Je sais pas ce que t'as fait, mais tu lui as sacrément tapé dans l'oeil." C'était le détail comique de la journée. Ben venait réclamer de l'affection auprès de la jeune femme, qui daigna enfin lui offrir quelques caresses. Elle s'accroupit pour se trouver à sa hauteur, à le gratter derrière l'oreille ou à lui frotter son dos.
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Message(#)#42 joamie + home sweet home EmptyDim 24 Mai 2015 - 20:56

L'ambiance en studio est particulière, surtout de l'autre côté de la vitre, en régie. Il fait souvent sombre, la lumière est tamisée toute la journée. Pas de fenêtre. Seulement des centaines de diodes sur une immense étendue de boutons et de petits leviers qui contrôlent les micros, les effets sonores, les envois de jingles, ou de musiques, entre autres manipulations parfois fort compliquées. Quand je sature de la vue du bois de mon bureau, je viens me réfugier ici. Je prends un siège à côté du régisseur, nous discutons en écoutants les animateurs s'enchaîner les uns après les autres, nous nous moquons des publicités, et parfois nous déconcentrons le journaliste qui lit son papier. Il m'arrive de jouer les assistants. Je connais cette grande table aussi bien que le régisseur. Cela a été mon tout premier job avant d'avoir un poste de journaliste dans une station. J'adore ce lieu. J'y reste jusqu'à la dernière émission de ma journée, un peu avant six-sept heures. Je ne compte pas rester tard au bureau ce soir. J'ai quelques détails à préparer avant l'arrivée de Joanne ce soir. J'attends cela depuis ce matin, cette idée m'obsède. Ce soir, ce grand chez moi qui faisait sentir si seul devient « notre maison ». C'est terrifiant, excitant, grisant. Je passe voir Daisy à qui je laisse les rennes de la radio jusqu'au moment où elle-même partira. Comme d'habitude, je dis au revoir aux deux hôtesses qui se trouvent à l'accueil, en bas du bâtiment. Elles sont tellement habituées à être ignorées à longueur de journée que cela les fait grandement sourire, et c'est une vision des plus agréables pour quitter son lieu de travail tous les soirs.

Malgré les embouteillages, j'arrive assez rapidement chez moi. Ben me saute dessus, joue encore à feindre de m'attaquer le bras -enfin, je crois que c'est un jeu pour lui puisqu'il ne mord jamais vraiment- ce qui finira par bousiller toutes mes vestes. Je lui tape le flanc pour lui demander un peu d'air, et il file vers sa gamelle. Vide. J'ai saisi le message. J'attrape l'immense sac de croquettes au pied d'un des placards de la cuisine et lui sert une belle portion. J'ai la chance de ne pas avoir un chien aussi gourmand que moi, il se gère plutôt bien seul. Je lance de l'eau à chauffer dans la bouilloire tant que j'y suis. Cela fait, je peux enfin enlever ma veste et mes chaussures. Je défais ma cravate et la laisse traîner sur la table basse du salon. Je défais les premiers boutons de ma chemise et en retrousse les manches. Ainsi, je me sens déjà plus à l'aise. Je monte deux à deux les marches qui mènent à l'étage et vérifie que tout est en ordre. La femme de ménage est passée hier, c'est inutile, mais c'est un réflexe. Dans la pièce qui sert de dressing, je reste devant les armoires pendant une poignée de minutes, bras croisés, me demandant comment réagencer tout ça. J'en viens à libérer deux tiroirs et rassembler tout un rangement dédié à certaines de mes chemises dans une autre armoire, qui se retrouve bien pleine. Est-ce que cela sera assez ? Les femmes sont réputées pour avoir des montagnes de vêtements, et j'avoue n'avoir jamais détaillé la taille de la garde-robe de Joanne. Non, bien sûr qu'une demie-armoire et deux tiroirs ne suffiront pas. Mais mes propres affaires occupent tout le reste de la pièce, c'est désespérant. Je mets de côté mon amour des dressings très bien rangés et fait encore un effort pour serrer au maximum les vêtements entre eux. Au final, la jeune femme aura une armoire entière pour elle, et un tiroir supplémentaire.

La sonnette retentit, mais Ben avait commencé à aboyer bien avant. Maintenant, je sais pourquoi. Joanne n'est pas censée arriver avant quelques heures, alors j'en viens à me demander qui cela peut être. Avec toute celle nouvelle fratrie composant cette famille que j'ai découvert depuis peu, je ne sais jamais si je dois m'attendre à de visites surprise ou non. Je retourne au rez-de-chaussée et m'en vais ouvrir la porte d'entrée. Finalement, c'est bien Joanne qui se trouve là. Je fronce les sourcils au dessus de mes yeux ronds de surprise – le rendu pouvait être étrange, je l'admets. Je reste bloqué la main sur la poignée de la porte, l'observant de haut en bas et remarquant sa valise. Elle m'explique que son téléphone n'a plus de batterie, d'où son arrivée surprise. « Ce… ce n'est rien, pas de problème. Viens, entre. Donnes-moi ça. » dis-je en m'emparant de son bagage pour le poser dans l'entrée. Je l'écoute me dire qu'elle n'a plus d'appartement à cause d'une histoire de planètes, ce qui me semble bien flou ; « Qu'est-ce qu'il s'est passé plus précisément ? Est-ce qu'il faut qu'on y retourne pour récupérer plus d'affaires pour toi ? » je demande prêt à prêter mes mains pour l'aider si besoin. Elle ajoute qu'une vieille femme s'est entichée de moi. Je la dévisage, ne comprenant décidément rien du tout. « Pardon ? » Oh, attendez. La seule femme âgée qui serait susceptible d'avoir le béguin pour moi est celle de ce matin. Je me mets à rire. « Laisse moi deviner, une retraitée, dans l'immeuble en face ? » Pas besoin de répondre, c'est forcément elle. Le grand sourire qu'elle m'a adressé ce matin lorsqu'elle m'a surprit en sous-vêtements était sans équivoque. Et elle est allée parler de ça à Joanne ? Je ne sais pas si je dois être flatté ou affreusement gêné, mais pour le moment, je suis surtout très amusé par la situation. « Je m'habillais dans ton salon quand j'ai remarqué qu'elle observait. » j'explique. Passons. Prenant ses mains et l'arrachantà un Ben soudain très affectueux, j'invite Joanne à faire quelques pas dans la maison, découvrant cette fois de jour cet intérieur qu'elle avait rapidement aperçu le soir du gala du musée. Le rez-de-chaussé ne comporte rien d'autre qu'une seule grande pièce ouverte sur la cuisine et la véranda qui sert de prolongement vitré tout ceci. Elle offre une vue plaisante sur le jardin et la piscine couverte qui se trouve à l'extérieur. « Bon, eh bien… Bienvenue à la maison ! » dis-je avec un sourire avant de lui voler un baiser. Je sens Joanne tendue, quelque peu secouée. Je pose mes mains sur ses épaules, mes doigts pressant doucement au niveau de sa nuque. « Cette histoire m'a l'air de t'avoir bien stressée. J'ai du thé chaud dans la cuisine, tu peux te poser dans la véranda si tu veux. A moins que tu veuilles faire le tour du propriétaire. Tu n'avais pas eu l'occasion de visiter la dernière fois. » dis-je d'une voix douce. « Tu peux déjà installer tes affaires. J'essayais de te faire de la place dans le dressing, là-haut, avant que tu arrives. Je me suis rendu compte que j'ai beaucoup trop d'habits, mais je pense que les tiens rentreront. » En tout cas, ce qui se trouve dans sa valise aura sa place sans problème.
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Message(#)#42 joamie + home sweet home EmptyLun 25 Mai 2015 - 5:41

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Bien évidemment, Jamie voulait avoir plus de précisions sur les raisons de son arrivée précipitée. Joanne portat une main sur son front, cherchant à trouver la meilleure façon de raconte ses mésaventures de la journée. Elle soupira. "Heum... Comment dire... J'étais avec Sophia cet après-midi pour faire l'inventaire du dernier arrivage pour la prochaine exposition temporaire. Un de mes voisins, un étudiant, m'a appelée pour me prévenir qu'il y avait eu des dégâts des eux dans tout l'immeuble." Ses mains se posèrent sur ses propres hanches. "Je sais pas si t'as fait attention, mais ils sont en train de construire un petit immeuble un peu plus loin dans la rue. Selon mon voisin et le concierge, ils étaient en train de travailler sur les canalisations. On avait déjà eu quelques coupures d'eau les semaines passées, je pensais que c'était fini. Les ouvriers auraient bidouillé un truc qui aurait fait sauté la pression, ou je ne sais quoi. Mais toujours est-il que tous les joints des canalisations de tous les appartements ont pété. J'ai même un de mes voisins du dessous qui s'en est pris un bout dans l'oeil." Joanne n'était pas vraiment connaisseuse en matière de construction, d'électricité et de canalisations. L'impression qu'elle avait était qu'ils avaient mis de la TNT ou de la dynamite dans les tuyaux pour avoir tant de dégâts. "Ne sachant pas l'ampleur des dégâts de l'arrivée d'eau pour tout l'immeuble, les propriétaires ont tout fait coupé, l'électricité compris, le temps d'évaluer tout ça. Et donc, personne n'est autorisé à y rester." Elle haussa les épaules. En en parlant à Jamie, elle se rendait compte de la gravité de la situation. Elle serait restée là-bas, elle aurait pu être blessée. "J'ai de l'eau partout dans ma cuisine, je ne te parle même pas de la salle de bain." Même si elle savait qu'elle avait désormais un pied à terre ici, Joanne n'était pas sereine par rapport à tout ceci. Cela faisait beaucoup pour une seule journée. "J'ai pris suffisamment d'habits pour tenir quelques jours, ne t'en fais pas. Je veux pas t'embêter avec ça. J'appellerai ce week-end pour voir si je peux y retourner pour récupérer d'autres affaires." Tout en expirant profondément, elle acquiesça d'un signe de tête pour se persuader que ce qu'elle allait dire était vrai. "Ca va aller." Ca va aller. Joanne se le répétait continuellement dans sa petite tête. Ensuite, son compagnon ne tarda pas à compléter l'histoire de la retraitée. Ca la faisait rire. "Elle a du bien se rincer l'oeil, alors." dit-elle d'un air malicieux. Et dire qu'ils avaient parler d’exhibitionnisme la veille. La jeune femme gardait un large sourire sur ses lèvres, imitant l'expression de la vieille dame de manière exagérée. "Elle m'a dit que j'avais intérêt à te garder."

Jamie prit jalousement les mains de Joanne, qui étaient encore posées sur Ben. Il l'invita à avancer davantage dans la maison. Elle n'avait pas souvenir qu'elle ait été si si grande. Joanne en était impressionnée. Après, cela faisait longtemps qu'elle n'était pas venue, et il ne l'y avait invitée qu'une seule fois, après une longue soirée de gala. Ca semblait être la veille, et très lointain à la fois. Rien que le séjour devait faire la taille de son propre appartement. Une telle démesure lui donnait un léger vertige. La salle de séjour disposait aussi une magnifique véranda, offrant une belle vue sur son jardin, et sa piscine. Non, Joanne n'avait pas pensé à prendre un maillot de bain. Elle aurait du y penser et se blâmait intérieurement pour cela. Son compagnon lui souhaita la bienvenue avant de l'embrasser furtivement. Malgré tous ses derniers soucis, Joanne lui offrit un sourire des plus ravissants. Elle se sentait quand même un peu bizarre. En soi, cet instant était plus que significatif pour elle, un sacré avancement dans leur vie amoureuse, et dans sa propre vie à elle.  Elle s'en réjouissait, mais appréhendait beaucoup aussi. Jamie posa ses mains sur les épaules fines de la belle blonde, massant fermement sa nuque avec ses doigts. Elle pencha légèrement la tête sur le côté, les yeux fermés. C'était un peu douloureux, mais agréable. "C'est juste cette histoire d'appartement. S'il n'y avait pas ça..." Joanne soupira, plongeant ses yeux dans son regard tendre. "...Tout serait absolument parfait." Elle passa ses doigts dans ses cheveux afin de les dégager un peu de son visage. "J'ai une assurance pour le domicile, certes, mais il faut que je me renseigne. Je n'y connais absolument rien. Et tout ça, c'est..." Ses deux mains se levèrent au même niveau de que son visage, écartant les doigts. Ses sourcils se haussèrent, ses yeux s'arrondirent. Tout ça pour lui dire que ça la dépassait de trop. Joanne n'était pas prise de phobie administrative, mais dès qu'elle était confrontée à une situation qu'elle ne connaissait pas, c'était la panique totale. Elle se blottit ensuite contre lui, afin d'y trouver un peu de sa sérénité. Après une minute de réflexion, elle finit par dire. "J'aimerais bien que tu me fasses un peu visiter. J'ai l'impression de déjà m'y perdre." Elle rit nerveusement. Joanne était touchée qu'il ait déjà pris le temps de lui faire de la place dans son dressing. Tout ceci avec a touche d'étrangeté, quand même. "Et non, je ne fais pas partie de ces femmes qui ont un dressing plus grand que mon propre salon." rétorqua-t-elle avec un sourire, d'une voix. "Je suis plutôt de genre à... miser sur la qualité que sur la quantité." Ca résumait bien la chose. Elle n'avait pas un salaire mirobolant, mais dès qu'elle le pouvait, elle s'achetait des vêtements de qualité supérieure -elle n'allait pas non plus chez Hugo Boss. Elle n'aimait pas avoir des vêtements qui s'abîmaient au bout de trois lessives. "Je ne prends pas beaucoup de place." finit-elle par dire, rieuse.
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Message(#)#42 joamie + home sweet home EmptyLun 25 Mai 2015 - 7:04

J'arque un sourcil en écoutant le récit de Joanne à propos du dégât des eaux de son immeuble. Tout un immeuble ? A la place des futurs locataires de la construction en cours, je ne serais pas rassuré d'emménager dans un bâtiment qui a nécessité l'évacuation de l'immeuble voisin parce que les ouvriers ont réussi à détruire les canalisations. Ca en dit long sur la qualité de la chose. Je n'y connais rien, et je ne sais pas comment il est possible que ce genre de choses arrive. Tous les locataires doivent se retrouver dans une belle panade, à être jetés de chez eux à cause d'un événement sur lequel ils n'ont aucune emprise. Ils n'ont sûrement pas tous la chance d'avoir quelqu'un pour les héberger pendant cette durée illimitée où ils ne retrouvent sans logement. J'imagine que la ville fera quelque chose pour les aider. Ou pas. L'administration sait toujours où se cacher quand on a besoin d'elle. « Eh bien, ta venue ici tombe à pic alors. » dis-je à la fin des explications de Joanne. Les astres, comme elle dit, voulaient qu'elle vienne ici de tout manière. Je souris toujours à la jeune femme afin de la rassurer, elle semble démunie et bien paniquée. A mes yeux, elle fait d'une montagne un rien du tout, mais il faut dire que je n'ai jamais été confronté à des événements de ce genre. « Bien sûr que ça va aller, ne t'en fais pas. » dis-je sans vraiment savoir de quoi je parle, mais je me vois mal répondre quoi que ce soit d'autre qui puisse enfoncer Joanne dans sa peur. De toute manière, elle sait qu'elle peut compter sur moi pour absolument tout. Espérant que cela puisse détendre l'atmosphère, je lui raconte l'épisode de ce matin, et cette vieille femme qui m'avait surpris dans le salon de la belle quand je me rhabillais. Gêné par ce que cette dame a pu raconter à Joanne et ce qu'elle m'en rapporte, je passe une main sur ma nuque. « Tu sais ce qu'on dit, il faut écouter ses aînés. » dis-je avec un sourire censé cacher mon embarrassement. Je ne suis pas vraiment à l'aise avec l'idée d'avoir été vu quasiment nu par la voisine de la jeune femme. Au moins, ici, je n'ai jamais ce genre de problèmes. Je ne connais pas beaucoup mes voisins les plus proches, à gauche et à droite de la maison. Ce sont deux familles discrètes dont j'entends parfois les cris et les rires des enfants qui jouent dehors. Je m'efforce de détendre une Joanne complètement dépassée par cette histoire de dégâts des eaux -mais ce n'est que de l'eau pourtant, non ? « Tu t'en fais beaucoup trop, ma chérie. Oublie tout ça pour le moment, calmes-toi, et on verra quoi faire plus tard. » Je masse doucement sa nuque et ses épaules. L'administratif attendra un peu. Nous pourrons nous pencher là-dessus ensemble à tête reposée. En attendant, je propose de faire le tour de la maison pour lui changer les idées. J'imagine qu'être délogée de son appartement pour soudainement être propulsée dans une énorme maison ne doit pas être simple à gérer. La pauvre n'hésite pas à dire qu'elle se sent un peu perdue. « Je sais… c'est vraiment grand. Mais tu devrais vite t'y retrouver. » Le problème de cette maison n'est pas tellement le nombre de pièces, mais leur taille. Les volumes sont importants, et le pire est que je parviens à tout remplir à moi seul. J'ai souvent du mal à m'interdire d'acheter telle ou telle chose. Pourquoi devrais-je m'en priver si je peux me l'offrir ? Je ne suis pas complètement déraisonnable, mais quand une sculpture dans une galerie me parle, je l'emporte. Quand je passe chez un antiquaire et qu'un meuble parfaitement inutile m'inspire quelque chose, je le prends. Je ne fais que remplir le vide. Joanne me fait remarquer qu'elle n'est pas du genre à collectionner les vêtements. Je ris, gêné. « Si seulement j'arrivais à choisir entre qualité et quantité. » Déjà, je n'aurais pas besoin de toute une pièce dédiée à mes habits. Mais là aussi, en bon amateur de mode, me freiner dans mes achats est bien difficile. Mettons ça sur mon côté féminin, il en faut bien. Je prends le bras de Joanne et l'attire vers l'étage -puisqu'il n'y a rien de plus à voir ici que ce qui est déjà à portée de vue. « Tiens moi bien la main surtout, il ne faudrait pas que tu te perdes dans mon palace. » dis-je en lui adressant un clin d'oeil. Je persiste à penser que je n'avais pas besoin d'acheter aussi grand lorsque j'ai emménagé, mais bon. Une personne supplémentaire réduira peut-être l'espace. L'agencement des pièces à l'étage me rappelle celle du domaine du Kent où j'ai passé mes premières années -cela a sûrement dû jouer lors de mon choix. Passé l'escalier se dresse devant nous un couloir plutôt large bordé d'un côté de portes menant sur les différentes pièces qui se suivent les unes les autres, et de l'autre, de fenêtres sur un mur vert bouteille. Dans l'espace entre chaque vitre se trouve un tableau ou une photo. Il faut dire que, dans toute la maison, il reste peu de centimètres carrés sur les murs qui ne soit pas couvert d'un cadre ou d'une toile. La première porte mène sur un espace très peu exploité qui sert de bureau et que j'utilisais comme atelier avant de faire construire la véranda. Désormais, je ne peints qu'avec ma vue sur le jardin. C'est la seule pièce qui n'est absolument jamais rangée, un peu sombre et dont je n'ai pas touché aux murs boisés. La seconde porte mène sur la chambre d'amis, très sobre, parfaitement blanche, qui ne comporte pas beaucoup plus qu'un lit double, une commode, une télévision et une petite salle d'eau. Un immense tapis d'inspiration orientale couvre le parquet. Je ne sais pas pourquoi je tiens toujours à avoir deux salles d'eau, c'est parfaitement inutile. D'ailleurs, la salle de bains se cache derrière la troisième porte. Elle est beaucoup plus grande que la précédente, comporte une cabine de douche et une baignoire de coin, deux vasques et un immense miroir. Inspiré des maisons nordiques, les murs sont recouverts non pas de carrelage mais de bois, et le sol est en moquette -un bonheur lorsqu'on sort d'un bain. Passons. La dernière porte s'ouvre sur ma -notre- chambre. Elle possède elle-même deux autres portes menant sur la salle de bains et le fameux dressing. Assez friand d'art déco, la plupart des meubles datent de cette époque ou s'en inspirent, comme le lit. La tête de lit se trouve du côté de l'unique mur rouge de la pièce. Le mur d'en face ne comporte qu'un seul et immense tableau abstrait qui semble parfaitement blanc à première vue, et ne se dévoile vraiment que lorsqu'on y prête attention. La touche, sauvage, laisse penser à en tempête de neige. J'aime le fait que ce soit la première et la dernière chose que je vois chaque jour. « J'espère que tu arriveras à te sentir chez toi. On fera quelques modifications si nécessaire, ça ne me dérange pas. »
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Message(#)#42 joamie + home sweet home EmptyLun 25 Mai 2015 - 8:36

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I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Jamie faisait tout son possible pour la rassurer. Après tout, elle n'avait pas trop à s'en faire. Elle avait un toit sous lequel elle pouvait dormir indéfiniment. Elle savait qu'il serait prêt à tout faire pour elle, et il l'avait déjà montré, mais elle avait du mal à l'accepter. Elle ne voulait pas abuser de sa gentillesse et de générosité comme une nymphomane. C'était pour cela qu'elle n'osait pas lui demander quoi que ce soit. Certes, son emménagement ici était imminent, et la date butoir a été avancée sans qu'ils s'y attendent. Ils n'allaient pas s'en plaindre non plus. Jamie finit par lui dire qu'elle se faisait beaucoup de trop de soucis, qu'elle ne devait plus s'en tracasser pour le moment. Il reprit alors les petits massages qu'il avait commencé plus tôt. Avouant que sa maison était immense, il ne tarda pas à commencer cette fameuse visite. Il lui prit le bras et la mena directement à l'étage. Après l'avoir taquiné, ils arrivaient dans le couloir. Sa maison ne manquait pas de touches de couleur, et le bois prônait partout où ils allaient, Joanne aimait beaucoup cela. Il lui montrait d'abord une pièce qui semblait quelque peu abandonnée, qui lui avait certainement servi d'ateliers en vue du matériel qui se trouvait là. Puis il y avait une chambre d'amis, très sobre dans le choix des couleurs et du peu de décoration -ce qu'elle aimait aussi beaucoup. Jamie lui montrait ensuite la salle de bain. Et là, c'était comme une révélation. Le bois rendait la pièce chaleureuse, la moquette au sol. Rien que la taille de la salle de bains. Elle aimait tout ce qui s'y trouvait. La jeune femme se permit même d'ôter ses escarpins qu'elle tenait ensuite en main, pour laisser la moquette épouser la forme de ses pieds. Une baignoire magnifique, une douche, des vasques, tout faisait le charme de cette pièce. Le côté romantique de Joanne l'imaginait déjà éclairé uniquement de bougies. C'était comme ces photos de pièces d'eau idéales qui défilaient sur le web et qui envoyait du rêve aux personnes qui n'avaient pas les moyen de se l'offrir. La belle blonde avait l'impression de se retrouver dans l'une de ces photos. "J'adore." souffla-t-elle, ses iris bleus admirant chaque détail de la pièce. Jamie était resté au seuil de la porte, à la regarder. "C'est vraiment..." Elle ne trouvait pas le mot qui correspondait le mieux, et ne fit qu'émettre une onomatopée d'émerveillement. Jamie l'invité à poursuivre la visite pour se rendre à la dernière pièce de l'étage. Par élimination, il n'était pas bien difficile pour Joanne pour deviner de quoi il s'agissait. La chambre. Leur chambre. Elle trouvait que Jamie avait des goûts incroyables en matière de décoration, il suffisait d'avoir jeté un oeil dans la pièce dans laquelle ils allaient désormais dormir ensemble. La jeune femme se permit de déposer ses chaussures dans un coin où elles ne pouvaient pas déranger, avant de prêter plus d'attention à la pièce. Finalement, elle y retrouvait beaucoup de la personnalité de Jamie. Le côté vintage, son goût prononcé pour les arts. Contrairement à ce que l'on pourrait pensé, Joanne s'y sentait bien. Il y avait juste l'énormité de chaque pièce qui lui donnait quelques vertiges, mais sinon, tout le reste lui convenait. Elle avait l'impression d'avoir été invitée dans un de ces palaces luxueux qu'on pouvait voir dans différentes émissions télévisées. C'était paradisiaque pour elle. Joanne n'aurait jamais pensé pouvoir vivre dans ce type de milieu. Elle avait avancé de quelques pas dans la pièce, à porter une attention sur chaque meuble qui ornait la chambre. Joanne reconnaissait facilement les objets qui étaient d'époque et ceux qui ne l'étaient pas. Ce mélange d'authenticité et de modernité lui plaisait beaucoup. Jamie rompit le silence en lui confiant qu'il espérait qu'elle s'appropriera vite la maison. Il ajouta même qu'il était prêt à faire quelques changements si elle le voulait. "Non, non. Je ne me permettrai pas te demander ça." dit-elle en le regardant avec un sourire gêné. "C'est très ... grand. Mais c'est parfait." Sa voix restait douce, elle le regardait amoureusement, avec beaucoup de reconnaissance. "Chaque pièce est plus belle que l'autre, enfin, regarde autour de toi." C'était un peu bête de lui dire ça dans la mesure que c'était son domicile et qu'il voyait chaque pièce tous les jours. "J'avoue avoir un énorme coup de coeur pour ta salle de bain." Joanne aurait du se corriger, et dire que c'était notre salle de bain, elle n'avait juste pas encore tout assimilé. "Il n'y a rien à modifier, tout est magnifique." La belle blonde ne put s'empêcher de rire, elle était tout simplement heureuse. Pendant ce moment, elle oubliait tout ses soucis. Elle s'approcha de lui pour entourer son cou des bras, devant se mettre sur la pointe des pieds. "Je t'aime. Je t'aime tellement." Elle le regarda tendrement, son visage proche du sien. "Merci. Merci pour tout." C'était comme un immense cadeau pour elle. Le fait qu'il l'aime, qu'il lui propose de vivre avec lui, qu'il lui offre cette qualité de vie. Ils devaient encore se connaître l'un l'autre à travers leur quotidien. Mais Joanne profitait au mieux de la disparition temporaire qu'elle pouvait avoir face à cette avancée majeure dans leur relation.
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Message(#)#42 joamie + home sweet home EmptyLun 25 Mai 2015 - 9:37

C'est idiot, je suis chez moi, et je n'ose même pas entrer dans les pièces que je présente à Joanne. Je reste en retrait, parfois dans le couloir, dans le cadre de la porte. Je la laisse observer, prendre possession des lieux, toujours attentif aux expressions de son visage histoire de deviner ce qui pourrait lui déplaire. Mais le plus souvent, ses grands yeux ne me laissent deviner qu'une impression de gigantisme. Arrivés dans la chambre, je fais quelques pas timides et vais m'appuyer le dos sur un mur, les bras dans le dos. Je suis habitué aux pièces de la maison, mais la chambre est la seule dans laquelle je me sens chez moi. Il y a bien sûr la véranda, où je passe généralement l'intégralité de mes journées de repos. Sûrement parce qu'elle me rappelle l'appartement de Londres. La vue est loin d'être la même, mais la sensation de faire partie du décor est assez semblable. La chambre, elle, est chaleureuse. On pourrait penser qu'un grand mur rouge la rendrait agressive, trop intense pour y dormir, mais les murs tendant vers le blanc cassé contrebalancent la chose et aident à créer de l'harmonie. Sans oublier le bois, omniprésent, matière que j'adore. Joanne semble plutôt contente de ce qu'elle a vu, ce qui me rassure. Elle pense qu'il n'y a rien à modifier -et que, de toute manière, si c'était le cas, elle ne demanderait rien. Je secoue négativement la tête avec un sourire tendre. « Dans la mesure où je prévois de te garder ici un long moment, on finira forcément par changer quelque chose. » dis-je en haussant les épaules, l'air de rien. C'est parfait, ajoute-t-elle. Sur le moment, je prends l'expression au pied de la lettre, bêtement. « Hm, je devrais trouver une fonction au bureau pour que ce soit vraiment bien. Et terminer l'aménagement des combles. » Parce que même quand j'ai déjà une pièce qui ne sert à rien, j'agrandis la maison. Ca m'occupe. Quand je le peux, je bricole, j'améliore. La véranda, la piscine… Les combles sont en cours depuis quasiment un an maintenant, et je ne parviens jamais à en venir à bout. Sûrement parce que cet espace supplémentaire ne sert strictement à rien. Pour le moment, c'est l'équivalent des archives. J'y ai entreposé tous les documents importants, et toute ma collection de tableaux qui ne trouvent plus leur place sur murs. Une vingtaine de toiles datant d'avant et après mon emménagement à Brisbane, toutes de ma main. C'est assez triste de devoir les entreposer ainsi, mais je n'ai pas d'autre choix. Joanne souligne le fait qu'elle aime la salle de bains. Je ris doucement. « J'ai cru remarquer. » Sérieusement, pourquoi toutes les salles de bain n'ont pas de moquette au sol ? C'est assez commun en Angleterre, mais ailleurs dans le monde, le lobby du carrelage s'est imposé comme le seul élément acceptable dans un environnement pourtant humide qui promet de belles chutes. Cela n'a aucune logique. « L'important c'est que tu te sentes bien ici. » dis-je avec un sourire pendant que la belle, sur la pointe des pieds, viens se coller à moi. Je passe une main dans ses cheveux, réalisant petit à petit qu'elle est bien là, et qu'elle le sera tous les jours pendant, je l'espère, très longtemps. Je dépose doucement un baiser sur ses lèvres, puis sur son front. « C'est moi qui suis censé te remercier d'avoir accepté de venir. » je fais remarquer. Je ne serais plus seul grâce à elle. Et je sais que sa présence à mes côtés m'aidera à me calmer. J'espère pouvoir transformer ma colère en une énergie que je pourrais canaliser dans quelque chose de positif à ses côtés. Elle veillera sur moi, et moi sur elle. Peut-être que nous trouverons une harmonie à deux, que notre dynamique parfois destructrice prendra doucement fin. Vivre ensemble au quotidien nous aidera à mieux nous connaître et nous comprendre. Au fond, il n'y a que les choses radicales qui marchent avec nous pour que nous avancions. « Il y a un double des clés dans l'entrée, tu pourras le prendre. » dis-je tout bas. Cela semble beaucoup officialiser la chose. Je souris, bêtement, heureux. Je l'embrasse une nouvelle fois, la serrant doucement contre moi. « Je vais monter ta valise, je reviens. ''Fais comme chez toi''. » dis-je en la laissant seule un instant. Elle se sentira peut-être plus libre de parcourir l'étage sans la présence à côté. Je descends rapidement les marches, récupère la valise de la belle, relativement lourde, et remonte. Le bagage trouve sa place dans le dressing, il n'y a plus qu'à le vider. « N'hésites pas à me dire ce qu'il te manque. » Je suis à la fois calme et incroyablement nerveux. Je suis là, je réalise ce qu'il se passe, et je continue à me demander si cela est bien réel. C'est très étrange. Me connaissant, je dois avoir l'air froid, pas aussi enthousiaste que ce que je suis vraiment -alors qu'intérieurement, l'euphorie est encore bien là. Je dois réussir à me dire que je ne vais plus être seul ici. Que je vais partager ma vie avec Joanne.
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Message(#)#42 joamie + home sweet home EmptyLun 25 Mai 2015 - 10:39

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I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Elle trouvait que Jamie restait très réservé. Elle ne doutait pas qu'un millier de choses devait traverser son esprit, mais il ne les partageait pas vraiment. Joanne aurait adoré qu'il s'ouvre plus, qu'il dise le fond de ses pensées, qu'il ne cache pas, ou plus. Il l'embrassa à son tour, retournant les remerciements pour elle. Son coeur ne fit qu'un bond lorsqu'il dit plus tard qu'il avait auss déjà préparé un double des clés de la maison, pour elle. Avant même que l'information ne monte véritablement au cerveau, Jamie s'éclipsa pour chercher ses affaires, toujours au rez-de-chaussée. Une fois qu'il avait quitté la pièce, elle commençait à réaliser, tout doucement. Faire comme chez soi. Joanne avait déjà enlevé ses chaussures, c'était déjà signe d'un certain confort. Elle s'aventura un peu plus dans la pièce, regardant l'esthétique du lit, et la vue qu'offrait la fenêtre qui se trouvait dans la chambre. Son jardin était tout aussi beau, ne manquant pas de verdures et de couleurs. Jamie ne tarda pas à remonter en se rendant directement dans le dressing. La jeune se dirigea aussitôt dans cette direction. Elle ne s'était même prise le temps d'aller dans cette pièce. Il avait laissé ouvert les compartiments dans lesquels il avait pris le temps de faire de la place. Ses yeux parcouraient le reste de la pièce, sachant que chaque armoire était remplis d'habits à lui. Elle le regardait, les yeux pétillants. Dans un rire, elle lui dit. "Ca doit être génial de faire du shopping avec toi." Elle ne pensait pas du tout à la taille de son porte-monnaie pour ce genre de sortie. Cette pensée ne lui effleura même pas l'esprit. Ce n'était pas donné à tous les hommes d'aimer se chercher de nouveaux habits, de garnir constamment leur garde-robe. Et en vue de la taille du dressing, il devait adoré sortir s'acheter de nouveaux costumes. Cette idée l'amusait beaucoup, et elle se dit qu'il devrait aller en ville une fois, tous les deux. Joanne s'accroupit ensuite afin d'ouvrir la fermeture éclair de son sac, et d'ouvrir ce dernier. Elle rangeait alors les vêtements qu'elle avait dans les compartiments vides, sous les yeux attentifs de Jamie. Son sac se vidait assez rapidement, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que la trousse de toilettes et le bracelet qu'il lui avait offert. Se redressant, un sourire gêné se dessinait sur son visage lorsqu'elle croisait son regard. Joanne l'embrassa furtivement dans son cou. "Je vais juste à la salle de bain pour déposer ça". Il n'y avait que le minimum syndical, mais cela lui suffirait pour les quelques jours avant de récupérer davantage d'affaires. Elle se dirigeait donc vers la salle d'eau d'un pas léger. Ne sachant pas trop où poser ses affaires, elle laissait sa trousse de toilettes fermée à côté de l'une des vasques, laissant le bracelet à proximité. Elle avait constamment peur de perdre ce bijou, c'était presque paranoïaque. Joanne y tenait énormément. Elle rejoignit rapidement Jamie, qui avait quitté le dressing depuis. Ses mains jointes entre elles jouaient nerveusement. C'était quand même un peu bizarre, tout ça. "J'ai pas pris de maillot de bain... J'ignorais que tu avais une piscine." Même si on associait rapidement ce luxe avec les gens riches. Joanne n'avait pas pris le temps de considérer ce détail. Elle adorait l'eau, et pourtant, elle n'était pas rassurée lorsqu'elle n'avait pas pied. Elle savait nager, mais ne se sentait pas en confiance. "Et mon chargeur de portable a pris l'eau. J'irai en acheter un demain avant d'aller au boulot." Joanne pensa immédiatement à Sophia, à qui elle avait promis de lui donner des nouvelles. "Est-ce que je peux emprunter ton portable ? J'ai promis d'écrire à Sophia, lui dire que tout va bien." Le numéro de téléphone de son amie était bien le seul qu'elle connaissait par coeur. Jamie n'hésita même pas un instant avant de lui tendre son mobile. Habituée à envoyer des SMS, il ne lui fallut que quelques secondes pour tapoter ce qu'elle avait à lui dire. Elle la voyait déjà euphorique d'apprendre qu'elle allait dormir chez Jamie. La belle blonde le remercia en l'embrassant. Elle le regardait silencieusement pendant quelques minutes. "Est-ce que tu vas bien ?" finit-elle par demander. "Tu ne parles pas beaucoup. Y-a-t-il quelque chose qui te déplait ?" Joanne ne pensait pas non plus qu'il était froid, de marbre, mais il s'était beaucoup renfermé, comme durant leur toute première conversation. Ca ne la rassurait pas franchement. "Dis-le-moi, si je suis trop invasive." Elle avait bien conscience que tout était nouveau pour lui, il y avait aussi beaucoup de nouvelles choses pour elle aussi. Elle était entrée dans son univers à lui. "C'est tout nouveau pour moi aussi, tu sais. Que tu me laisses entrer dans ton monde comme ça, que j'ai à peine touché du doigts depuis que je te connais." Sa main se glissa dans les cheveux de Jamie. "Alors dis-moi si je fais des choses de travers." Elle savait qu'elle avait largement déjà dépassé les bornes en faisant face à ses parents, après tout.
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Message(#)#42 joamie + home sweet home EmptyMar 26 Mai 2015 - 10:41

Le dressing, petite pièce annexe à la chambre, comporte quatre armoires -deux de chaque côté-, un grand miroir et deux commodes de part et d'autre de la porte dédiées aux chaussures et autres accessoires. On m'a déjà fait la remarque que ce genre de salle est le rêve de n'importe quelle femme accordant de l'importance au shopping. Pour moi, elle est surtout devenue une nécessité, au vu du nombre d'habits que j'ai. Et puis, tout est rangé de manière à ne pas trop avoir à réfléchir le matin. Joanne commence à remplir l'armoire qui lui est dédiée avec ses propres affaires. Je ris à sa remarque, pensant aux heures que je peux passer dans une seule boutique pour avoir un costume sur mesure, ou au contraire les dizaines de magasins que je peux parcourir dans le but de trouver une seule pièce qui s'est imposée à moi comme absolument vitale -comme une énième veste grise. « Oh non, crois-moi, tu n'as pas envie de faire les boutiques avec une diva dans mon genre. » dis-je en m'appuyant sur une des armoires, bras croisés, laissant Joanne prendre possession de l'espace qui lui appartient désormais. J'ai déjà pu constater qu'elle s'habillait avec goût, portant majoritairement des robes qui lui donnent un léger côté rétro. J'en découvre un peu plus, la regardant faire en restant silencieux. Elle fait remarquer qu'elle n'a pas pensé à prendre de maillot de bain. Il est vrai qu'elle ne pouvait pas savoir qu'il y aurait une piscine dans le jardin. J'hausse les épaules, l'air de rien, avec un léger sourire malicieux ; « Qui a dit qu'il était forcément nécessaire d'avoir un maillot de bain ? » Bien entendu, je doute que la pudeur de Joanne lui permette ce genre de folie. Je la taquine un peu. « Je plaisante. Tu n'as plus qu'à baver devant le bassin en attendant de pouvoir aller chercher ton maillot ce week-end. » dis-je cruellement, amusé. Au pire, si elle ne tient plus, elle pourra toujours utiliser ce prétexte pour s'offrir un nouveau maillot de bain, en profitant pour me traîner faire les boutiques avec elle. J'imagine que ce genre de choses fera partie de notre vie désormais. Ce genre de banalités. Je n'ai pas souvenir d'avoir eu de moments compliques, de quotidien « banal » avec mon ex-femme. Nous ne sommes pas restés longtemps ensemble. Trois ans passent vite, surtout quand nous nous croisons à peine pendant la semaine et que nous ne vivions quasiment plus ensemble pendant la dernière année -elle préférait régulièrement passer la nuit dans sa famille ou chez ses amies, je ne me suis jamais demandé s'il se pouvait qu'elle aille chez un amant. Quel fiasco. Je suis sorti de mes pensées par Joanne demandant à emprunter mon téléphone. Je le lui tends machinalement, sans rechigner. Je ne vois pas trop ce que viens faire sa collègue dans cette histoire, mais qu'importe. Je récupère rapidement mon téléphone et le glisse dans ma poche. La jeune femme me demande si je vais bien -ce qui ne m'étonne pas vu cette position de retrait que j'arbore depuis un moment. Connaissant la belle, elle doit certainement se penser responsable de mon état et demande même si elle est trop invasive ; « Non, non, pas du tout. Je vais bien, c'est juste... » Nouveau, oui, c'est le mot. Tout est nouveau, les sensations sont étranges, inconnues. Joanne entre dans ma bulle. Plus que jamais, elle fait partie de ma vie. « Tu ne fais rien de travers. C'est moi qui… » Je ne trouve pas facilement mes mots. Mais je dois néanmoins lui faire comprendre que mon absence d'expression n'est pas due au moindre problème. Au contraire. « En fait, je crois que je suis tellement content que tu t'installes ici que je ne sais même pas comment réagir. Ca met en relief ces dernières années où je me sentais très seul, et ça ouvre sur de nouvelles perspectives auxquelles je n'aurais jamais pensé. » Tomber amoureux, avoir un couple, emménager avec cette personne, avoir envie de faire des projets, de se projeter dans l'avenir à plus long terme. Il y a quelques mois seulement, tout cela m'avait l'air impensable. « Ca fait longtemps que je n'ai pas été heureux, simplement. Et je ne sais pas comment gérer ça. » dis-je avec un sourire nerveux. Je prends une de ses mains et dépose un baiser sur ses doigts avant de l'attirer vers moi. Je la serre doucement dans mes bras, posant mon front sur le sien. « Désolé, je ne veux pas te gâcher ce moment. Je t'assure que je vais très bien. »
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Message(#)#42 joamie + home sweet home EmptyMar 26 Mai 2015 - 11:27

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Elle aurait du s'y attendre, à cette vanne là. Ce n'était qu'après que Joanne se rendit qu'elle avait joliment tendu la perche en disant qu'elle n'avait pas de quoi se baigner. Ses yeux le regardaient d'un air légèrement effronté, mais amusé. Il commençait à très bien la connaître après tout, elle devait bien s'habituer à ce qu'il la taquine sur ses défauts -et ses qualités aussi d'ailleurs. D'un air malicieux, elle se plut à lui rétorquer. "J'ai qu'à m'en acheter un demain, dans ton dos. J'irai me baigner sans que tu le saches quand tu seras encore au travail, et tu finiras frustré." Elle pensait que Jamie aurait adoré la voir en maillot de bain. Lui qui aimait tellement la voir dénudée, se limiter aux tissus qui recouvraient les parties les plus intimes devait être un bonheur pour lui. Joanne ne pensait pas à tout cela en lui donnant la réplique. Elle ne voulait juste pas se laisser faire, même si elle savait qu'elle terminait systématiquement désarmée une fois qu'il la prenait dans ses bras. La belle blonde gardait bien en tête l'idée de faire du shopping avec lui et maintenait qu'elle adorerait en faire avec lui. Le voir essayer de nouveaux vêtements, de nouveaux costumes. Dieu sait qu'il est incroyablement séduisant lorsqu'il porte un de ses nombreux costumes. Elle aimait beaucoup ses goûts en matière d'habillage. Ca la faisait fondre à chaque fois. Joanne se faisait du soucis pour Jamie. Il restait distant, à l'écart, laissant peu de ses émotions transparaître à travers ses yeux et sa gestuelle. Le bel homme cherchait tant bien que mal ses mots, et ne parvenait pas à terminer ses phrases, ce qui ne la rassurait pas vraiment. Joanne restait silencieuse à le regarder tendrement, lui laissant tout le temps dont il avait besoin pour formuler sa réponse. Il y parvint, enfin. Joanne se sentait un peu triste pour lui, qu'il n'arrive pas à exprimer des émotions positives. Son histoire de vie ne l'aidait en rien là-dedans, entre le décès d'Oliver, son père pitoyable et un mariage conçu uniquement pour le business. Elle savait qu'il aimait énormément son métier, mais ce n'était pas la seule clé du bonheur. C'était à la fois attristant, mais extrêmement attendrissant. Joanne lui offrit alors un doux sourire, en le regardant avec affection. Il embrassa une de ses mains avant de la prendre doucement dans ses bras afin de l'enlacer. Elle ne quittait pas ses yeux et lui caressa délicatement sa joue. Son autre main s'était déposée sur le bas du dos de son compagnon."Tu ne gâches rien du tout, mon coeur." Joanne gardait son visage proche du sien, toujours avec ce doux sourire. "Si tu es heureux, alors je le suis aussi." lui chuchota-t-elle. La belle blonde se mit à nouveau sur la pointe de ses pieds afin de l'entourer de ses deux bras et glissa une de ses mains dans ses cheveux, pour guider pour qu'il la loge au niveau de son cou."Encore une fois, c'est une chose que tu ne peux pas contrôler. D'être heureux." Elle lâcha son étreinte, désireuse de plonger son regard dans le sien. "Alors, encore une fois, laisse-toi aller." Son coeur s'emballait, à l'idée de le voir sourire, de le voir comblé et ne le cachant à personne, encore moins à elle. "S'il y a bien une émotion à extérioriser, c'est celle-là. Le simple fait de l'exprimer rendra les personnes autour de toi tout aussi ravi. C'est très contagieux. Et il faut faire ce dont tu as envie pour le faire ressortir encore plus." Elle savait que ce n'était pas une tâche aisée pour lui, loin de là. Rien que le fait qu'il ait pris beaucoup de temps à savoir exprimer l'amour qu'il avait pour elle. Le fait d'être heureux était quand même beaucoup moins délicat. "Si tu as envie d'aller peindre, va peindre. Si tu as envie de rester planté là, alors restons plantés là. Si t'as envie d'aller t'acheter un nouveau costume, alors allons-y. Si tu as envie de m'embrasser, alors embrasse-moi." C'était bien la dernière chose à garder pour soi, que d'être heureux. "Et tu es chez toi après tout, tu peux faire ce que bon te semble." Joanne se collait ensuite contre lui, posant ses main sur son torse."Et si je peux t'y aider, je le ferai sans hésiter." Elle l'embrassa doucement dans le cou. Le voir en mesure d'évacuer tous ces sentiments positifs de lui serait l'une des plus belles victoires de Joanne. La solitude et le manque d'amour avaient eu raison de lui pendant beaucoup d'années. Aucun des deux ne pouvait refaire surface désormais, Joanne comptait bien maintenir toutes ces mauvaises choses bien loin de lui.  
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Message(#)#42 joamie + home sweet home EmptyMar 26 Mai 2015 - 12:39

Il semblerait que je sois parvenu à faire comprendre à Joanne qu'elle n'est en rien responsable de ma mise en retrait. Je suis simplement submergé par énormément d'émotions et d'informations en même temps, et cette soupe étrange me renferme en moi-même. Je ne sais pas comment sont les gens heureux, ce qu'ils font, ce qu'ils disent, leurs réactions, leur manière de traduire ce qu'ils ressentent, cette vague intense, positive, euphorisante. Je me contente d'observer Joanne découvrir la maison avec un sourire, s'installer, sans forcément avoir besoin de parler, et cela suffit à me combler. Je ne me vois pas sauter partout, lancer des confettis, sortir les banderoles. Je profite de l'instant à ma manière, essayant de composer avec mes peurs et ma nervosité. La jeune femme, à son tour, tente de me rassurer. Elle pense que le problème vient de mon incapacité à extérioriser ce bonheur que je ressens. Je souris doucement. « Tu es un amour. » dis-je tout bas avant de l'embrasser -puisque j'en ai envie et que c'est autorisé par la belle. « Mais le problème réside plus dans le fait que moi et le bonheur faisons deux depuis très longtemps, et je dois accepter que cela réintègre ma vie. Je ne m'attendais pas à toi, à être amoureux, à être capable de faire tout ça. » Seigneur, ce que je peux être compliqué à comprendre. Je me désespère moi-même. Au fond, cela n'a rien de compliqué. Mais il y a tellement de tri à faire entre ce que j'ai été, ce que je suis, ce que je veux être, qu'il est facile de s'y perdre. « Tu sais, j'ai été élevé dans la pudeur des sentiments. Et ça fait partie de qui je suis. » dis-je afin de lui expliquer mon retrait. Joanne a bien pu voir que ma mère n'est pas la personne la plus expressive qui soit – hormis lorsqu'elle souhaite soutirer quelque chose à quelqu'un pour atteindre ses objectifs, mais c'est encore autre chose. Si Londres est connu pour son excentricité, les hautes sphères sont plus conventionnelles, très traditionalistes, et surtout, pudiques. Il faut s'imaginer que les expressions sur le visage d'une personne due à une émotion sont une vulgaire déformation des traits du visage. Dévoiler ouvertement ses sentiments est mal perçu. Une partie de l'éducation traditionnelle des petits anglais repose sur le contrôle de soi. Les crises de larmes pour des raisons futiles, autant en public qu'en privé, ne sont jamais autorisées. Si un garçon se voit refuser quelque chose dans un magasin, il ne fera pas de scène, ne se roulera pas par terre, n'hurlera pas en pleurs, parce que cela ne se fait pas. Ce genre de comportement ne serait pas toléré. Les émotions positives ont souvent plus de place, mais restent modérées. Les explosions de joie sont rares. L'anglais et l'américain sont, sur ce point, diamétralement opposés -ce qui participe à un certain choc des cultures. « Je n'ai pas besoin d'extérioriser tout ce que je ressens. Je ne suis pas comme ça, je ne pense pas l'être un jour, et je n'ai pas forcément envie de l'être. J'aime garder une partie de mes émotions pour moi, égoïstement. » Je sème des indices sur ce que je pense et ressens, un regard, un sourire, un geste, un mot bien placé, et je laisse le monde se débrouiller avec ça pour me décrypter. Ce n'est généralement pas bien difficile. Mais j'imagine que Joanne ne me connaît pas encore assez pour cela. Comme pour les chiffres, c'est une autre structure de défense que certaines personnes de mon entourage adoptent, et dont je fais partie. Mais pas seulement. C'est une question d'éducation. Et il se trouve que je suis anglais. « Je ne sais pas si tu peux comprendre ça… Tu es quelqu'un qui est capable de s'exprimer librement, qui aime dire ce qu'elle pense et extérioriser ses émotions. Je sais que tu aimerais que je fasse de même. Mais je ne serais jamais quelqu'un qui exposera sa tête et son coeur facilement. Je ne fonctionne pas ainsi. » dis-je doucement. Je ne lui reproche pas sa volonté d'essayer de me comprendre, de me sonder, au contraire. D'ailleurs, c'est loin d'être simple pour elle. Alors, après m'être confronté plusieurs fois à sa frustration face à ma discrétion, à l'heure où nous allons devoir nous côtoyer tous les jours, je me dois de lui expliquer cela. J'avoue avoir moi-même eu souvent envie de réussir à être comme elle, plus « libre », et je pensais dur comme fer que c'est ainsi que je dois être. Mais après notre passage à Londres, j'ai réalisé les grandes différences avec l'Australie, et que cette certaine jalousie que j'avais vis à vis de l'expressivité de Joanne n'est que l'illusion habituelle d'une herbe plus verte de l'autre côté de la barrière. « Appelons ça la différence culturelle. » j'ajoute avec un sourire. Je n'ai pas trop de craintes quant à ce que je viens de lui dire. J'ai assez confiance en elle pour espérer que, même si elle ne comprends pas, elle acceptera. Je ne suis pas avec elle pour jouer le rôle de la personne qu'elle voudrait que je sois. Mais parce qu'elle est la personne qui réussit à me dévoiler petit à petit en réussissant toujours à m'aimer comme je suis.
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Message(#)#42 joamie + home sweet home EmptyMar 26 Mai 2015 - 13:52

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I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

La tentative de Joanne fut, pour le moins que l'on puisse dire, un véritable échec. Tout était si bien parti. Il avait partout réussi à un peu plus se dévoiler quand ils étaient à la plage tous les deux, et même pendant leur voyage à Londres. Elle avait l'impression que tout retombait à zéro, qui tout était à refaire, si c'était encore possible. Mais au vue du discours que Jamie venait de lui faire, ça ne l'était pas. La jeune femme restait longuement muette, incapable de donner une répliquer, ou de continuer à persévérer et respecter sa manière de voir les choses. Elle était partagée. Elle le comprenait. Ils avaient grandi dans des mondes bien différents, en tout point. Et pourtant, ils s'étaient rencontrés, puis se sont aimés. Alors que pratiquement tout les opposait. Joanne était confuse. Elle prit énormément de temps à assimiler tout ce qu'il venait de lui dire. Il essayait de lui expliquer son fonctionnement, et l'avait compris. Mais aussi surprenant que cela puisse-t-il être, ce n'était pas si évident que ça pour elle de l'accepter. Ne pas avoir besoin d'extérioriser ses émotions. Et après il ne comprenait pas pourquoi il arrivait à gérer ses colères. Toujours sans mots, elle porta l'une ses mains à sa propre nuque, réfléchissant à ce qu'elle pourrait dire. Elle n'en avait aucune idée. "Ce n'est pas une capacité à faire quoi que ce soit." dit-elle en soupirant. "Quand on me voit, tout le monde devine dans la seconde s'il y a quelque chose qui ne va pas, ou si au contraire, tout va bien." La deuxième option était particulièrement rare avant qu'elle ne rencontre Jamie. "Et j'ai un frère et une soeur tellement bornés qui faisaient du forcing -et pas qu'un peu- pour que je dise ce qui me tracassait. A force, je finissais par céder plus facilement, c'est tout." Ils y allaient parfois assez forts d'ailleurs, Joanne en venait toujours très vite aux larmes. Elle haussa ses épaules. "Je ne voudrais pas tu crois que j'aime tout extérioriser, j'y suis le plus souvent contrainte, soit par quelqu'un d'autre, soi par moi-même parce que mon corps est incapable de garder tout ça pour lui, sauf quand je suis en colère. Parce que je suis apparemment comme un livre grand ouvert, et que j'ai un entourage particulièrement persévérant qui veut absolument tout savoir sur moi. La preuve, il n'y a que deux personnes à qui j'ai parlé de ma ... fausse-couche, et tu en fais partie. Je n'aime pas forcément parler de moi, je ne veux pas embêter les gens avec mes histoires." Parce qu'elle y avait été plus ou moins contrainte dans les deux cas. C'était envahissant. Joanne adorait Mia, mais l'entêtement de sa soeur la dépassait souvent. Joanne était en parfaite incapacité d'arriver à vivre sous pression. Elle cédait très facilement aux chantages et aux menaces, rien qu'à l'allure que lui inspirait son interlocuteur. Elle se détestait d'être aussi impressionnable, et faible, finalement. On voulait lui faire croire qu'elle vivait dans le monde des bisounours, en lui éloignant tous les dangers potentiels d'elle. Maintenant qu'elle voulait gérer sa vie, tout se retournait contre elle et sa fichue gentillesse. Dans ce qu'elle venait de dire, elle n'était pas du tout agressive, sa voix restait douce au possible. La différence culturelle. Joanne avait déjà quitté son regard depuis un moment. "Oui, je suppose que ça doit être ça." La jeune femme pressentait que Jamie attende d'elle qu'elle soit en mesure de déchiffrer par elle-même ces petits signes qui lui dévoileraient ce qu'il ressentait réellement. Même si cela faisait déjà partie de ses objectifs depuis quelques semaines, ça lui semblait soudainement compliqué, voir même infaisable. Et ce n'était pas vraiment le moment de trouver une nouvelle source d'appréhension, alors qu'elle venait tout juste d’emménager ici. Elle resta encore une fois longuement silencieuse. "Même si pour moi, dans ce que tu dis, il y a des choses qui me paraissent... inconcevables, je crois comprendre et je le respecte. A vrai dire, ça m'arrangerait bien d'être plus comme toi." Joanne ne faisait que dire ce qu'elle pensait. Elle s'éclaircit la gorge, de par son léger malaise. "Mais, j'ai l'impression que tu fixes peut-être trop d'espoir sur moi à savoir... décrypter ces petits... détails qui me laisseraient deviner au moins une partie de ce que tu puisses ressentir. Et je dois avouer que ça fait déjà quelque temps que je m'y essaie, parce que ça me tracasse et ça compte énormément pour moi d'avoir ne serait-ce qu'un croquis de ce que tu penses. Et jusqu'ici, je peux te dire que je n'ai fait qu'échouer. Je ne veux pas être non plus invasive, je ne l'aime pas quand on l'est avec moi. C'est compliqué." Elle afficha un sourire un peu triste, en haussant les épaules. "Tu l'as dit toi-même, ça doit être du à notre différence culturelle." Qui allait croire que ça la bloquerait à ce point ? Joanne espérait ne pas le décevoir, une nouvelle fois.
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Message(#)#42 joamie + home sweet home EmptyMar 26 Mai 2015 - 15:37

Je me demande si Joanne me met dans la catégorie de ces gens dont elle me parle, ceux qui la poussent un peu trop. Je ne le pense pas, mais sait-on jamais ce qu'il se passe sous sa chevelure blonde. Je ne l'avais poussée à parler de sa fausse-couche qu'en bon échange de ce que j'avais déjà pu lui dire au sujet d'Oliver, dans l'optique de mieux la connaître -je ne crois pas que cela constitue une faute majeure en soi. D'ailleurs, au contraire, la belle a toujours été la première à déballer ses pensées, à me bousculer un peu pour que je fasse de même avec le même objectif. J'avoue avoir une tendance à vouloir trop la protéger, une habitude tenace qui persiste à chaque fois que je pose les yeux sur la jeune femme et son allure fragile. Nous avons encore du chemin à faire avant d'espérer trouver notre manière de fonctionner en harmonie. Mais il ne faut pas oublier que notre rencontr ne remonte à pas si longtemps que cela. « On ne peut pas espérer se comprendre facilement en aussi peu de temps, on l'a déjà bien vu toi et moi. Mais on persévère et ça apporte ses fruits. » dis-je afin de la rassurer, posant doucement une main sur sa joue. Elle semble si apeurée, déstabilisée. Je me doutais que mes paroles lui feraient cet effet, elles sont une demande claire de ne pas être trop intrusif concernant ce qu'il peut se passer dans ma tête alors que Joanne ne demande qu'à décortiquer mes mécanismes. Elle doit à nouveau me voir comme un grand mur infranchissable. J'espère juste ne pas l'avoir trop découragé. « Et à mes yeux, même si tu n'arrives pas à tout comprendre de moi, ce n'est pas le plus important. J'ai simplement besoin de savoir que tu m'acceptes comme tel. C'est notre règle de base, n'est-ce pas ? » Être soi-même, notre mantra. Elle m'apprend le sens même de ces mots. Aussi difficile cela puisse être à imaginer, mon intériorisation fait partie de moi. De la personne qu'elle découvre en même temps que moi. Je ne suis pas déçu par sa réaction, mais j'espère qu'elle finira par comprendre à quel point les discours comme celui que je viens de lui tenir sont importants à cette période de ma vie. Cette transition très particulière. Elle me transforme, et parfois le résultat n'est pas celui escompté. Je dessine les contours du Jamie que je me souviens être, quand on grattait un peu cette façade en trompe l'oeil de mon frère. Je préférerais qu'elle parvienne à être contente de voir que je suis capable de me dévoiler et trouver le sens d' « être moi-même ». « Je ne veux plus jamais être forcé de jouer un rôle, faire des choses que je ne veux pas, qui ne me ressemblent pas. Je ne dis pas que je suis incapable de faire des concessions, et tu sais tous les efforts que je pourrais faire pour toi. Mais il y a des choses qui sont à prendre tel quel. » j'explique, mon regard planté dans le sien avec une grande tendresse. Elle sait qu'il n'y a rien que je ne ferais pas pour elle, et être l'homme qu'elle mérite. Si ce n'était pas pour elle, je n'aurais jamais eu la volonté de travailler sur mes excès de colère avant d'avoir terminé à l'hôpital. Doucement, je relève son visage à l'aide de deux doigts sous son menton. J'attrape ses lèvres en un baiser doux. « Je t'aime. Ca, maintenant, je sais le montrer. » dis-je avec un sourire, dédramatisant la situation. « Ne fais pas cette tête. Tout ira bien. » j'ajoute en caressant sa joue. A moins que nous découvrions que nous ne sommes absolument pas faits l'un pour l'autre, nos expériences passées me laissent très confiants quant à l'emménagement et la vie avec la jeune femme. Je me décide à changer relativement discrètement de sujet, optant pour quelque chose de plus léger. « Première problématique : le dîner. N'essayes même pas de dire que tu vas t'adapter à mon rythme, parce qu'il est hors de question que cette cohabitation démarre ainsi. Dis moi comment tu fonctionnes. Pour ma part, je mange peu au travail, donc je ne survis pas sans dîner. J'ai pour habitude de manger tôt. D'ailleurs, tu m'aiderais pour la préparation ? » Je ne suis pas un habitué des pâtes et du riz ou des plats tout faits. Je passe régulièrement une bonne heure en cuisine pour préparer à manger. C'est le moment où j'oublie ma journée de travail. « Oh, et je vais devoir acheter de la viande maintenant. Quelle horreur. » j'ajoute en exagérant une grimace. Je vois mal Joanne devenir végétarienne pour mes beaux yeux.
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Message(#)#42 joamie + home sweet home EmptyMer 27 Mai 2015 - 10:14

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Elle ne doutait pas de toute la bienveillance que Jamie avait mis derrière son discours. Il tenait uniquement à faire une mise au point sur ce qu'il était et de la manière dont il fonctionnait. C'était tout à fait légitime et Joanne n'avait aucun mal à comprendre ce qu'il disait. L'accepter, en revanche, était beaucoup moins en évident. Il pouvait garder égoïstement, comme il l'avait dit, ses émotions et les éventuelles réactions qui en découlaient. Elle savait qu'il l'aimait, même si elle était constamment en quête de preuves. Son principe soucis portait sur la certaine inégalité de cette relation. L'une arrivait à partager ses pensées et ses émotions, l'autre presque pas. Bien qu'elle soit persuadée de certains faits, elle commençait malgré que ça n'allait que dans un sens. Elle ne mettait rien en doute, mais c'était une femme qui avait besoin de savoir ce que l'on pensait, ce que l'on ressentait. Ca n'avait aucun but invsaif, mais surtout pour se rassurer elle-même. Joanne était tellement effrayée de faire les choses de travers qu'elle préférait avoir trop de retours que pas assez. Elle avait le droit d'être déstabilisée, peut-être même frustrée. Jamie semblait être assez borné sur ce sujet et elle ne voulait pas l'offusquer avec cela. La jeune femme se disait à ce moment là qu'elle s'était fixée des objectifs impossibles à réaliser, et se trouvait bien naïve d'avoir pu espérer qu'elle y parviendrait. Elle ne lui répondait plus, c'était perdu d'avance, de toute manière. Il rappelait le credo qu'ils s'imposaient constamment pour étoffer son argumentation, à la faire accepter ce qu'il partageait avec elle. Il marquait un point. Mais ce type de comportement était le frein parfait pour la communication entre deux personnes et Joanne avait cette constante impression de devoir rééquilibrer cette balance plus que déréglée, en réagissant parfois trop intensément. Son émotivité n'arrangeait en rien les choses. C'était par ce manque que Joanne tomba des nus le jour où Lew lui annonçait le divorce. Jamie attendait peut-être d'elle qu'elle tente de se mettra à sa place pour le comprendre, elle se demandait si lui avait essayer d'être à la sienne. Elle soupirait, ne sachant que dire. Il n'y avait rien à dire. Joanne était touchée qu'il évoque le fait d'avoir joué un rôle pendant tant d'années, et surtout qu'il l'ait associé au sujet de leur conversation. Elle n'avait jamais rien dit de tel, et ne voulait pas de ça pour lui. La dernière fois qu'elle lui avait demandé de s'ouvrir, c'était à la plage. Si elle ne l'avait pas fait, elle ne se tiendrait certainement en face de lui dans sa chambre.  Joanne restait incrédule face à ses propos. Ce n'était pas le moment de partager sa légère déception, mais plutôt de le cacher bien au fond de soi, et tout garder pour elle. Jamie restait d'une infinie tendresse, de par son regard et sa gestuelle. Il faisait tout pour adoucir la situation, mais il attendait beaucoup d'elle. A prendre sur elle, finalement. La bel homme l'embrassait, lui caressait la joue, lui assurant que tout irait bien. Joanne n'en était pas si sûre.

Le changement de sujet de conversation la dérouta beaucoup. Il lui y arrivait beaucoup de le faire, et pourtant. Il lui fallut un certain temps pour remettre ses idées en place. Tout était devenu si brumeux dans sa petite tête. Joanne aurait volontiers dit qu'elle arriverait à suivre ses habitudes, mais il avait un peu trop anticipé en disant que ce n'était même pas une option. Il commençait à bien la connaître, elle le réalisait peu à peu. Après quelques hésitations, elle se mit enfin à parler. "Je n'ai pas le régime alimentaire le plus sain qui soit en ce qui concerne le dîner." Ses épaules se haussèrent. "Cuisiner pour soi-même n'a pas été ce qu'il y avait de plus motivant." Rares étaient les soirs où elle avait envie de se concocter un bon repas durant cette dernière année. Joanne aimait bien cuisiner, elle était débrouillarde, mais ne trouvait pas la volonté de satisfaire sa gourmandise. Il y avait bien sûr les nombreuses soirées au restaurant avec ses collègues, c'était devenu traditionnel. Elle avait un sourire gênée, sachant très bien que Jamie n'allait pas trop aimer ce qu'elle était en train de dire. "Je n'avais pas beaucoup d’appétit. Beaucoup de mes soirées se sont résumées à un thé ou chocolat chaud, avec quelques gâteaux secs." Elle aimait toujours autant manger, elle était très loin d'être considérée comme anorexique. Le fait de rester seule chez elle ne lui était pas bénéfique de ce côté là non plus. "Mais nous avons un self au musée." Leurs habitudes étaient inversées. Encore quelque chose qui les opposait. "Mais je veux bien t'aider, oui" dit-elle d'un sourire léger. Le sujet de la viande venait bien évidemment sur la table. Jamie continuait d'apaiser l'ambiancce. "Si déjà tu n'en manges pas, laisse moi au moins l'acheter et le cuisiner." Elle ne savait pas s'il prenait plaisir à cuisiner des choses qu'il ne mangeait pas.  
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Message(#)#42 joamie + home sweet home EmptyMer 27 Mai 2015 - 12:02

Confronté au mien, l'égoïsme de la jeune femme m'apparaît. Il fallait bien que ses défauts m'apparaissent un jour -et encore, toute personne normalement constituée possède sa part d'égoïsme, il n'y a rien d'étonnant dans cette découverte. Mais je ne m'attendais pas à en faire l’expérimentation de cette manière, encore moins aujourd'hui. C'est une petite tâche sur l'image angélique que j'ai de Joanne. Elle ne dit rien, ne réponds rien, et je commence à en savoir assez à son sujet pour comprendre qu'elle adopte cette position quand elle ne souhaite pas s'enfoncer dans le débat, afin d'éviter d'avoir à dire qu'elle n'est pas d'accord et ainsi éviter tout éventuel conflit. D'un côté, son attitude me blesse, me vexe et prouve qu'elle n'est pas capable de comprendre ni d'accepter ce que je lui dis. De l'autre, je lui suis reconnaissant ; je ne voudrais pas vivre notre première dispute ici seulement quelques minutes après qu'elle ait déposé ses affaires, cela ne pourrait être que de mauvaise augure. Prendre sur moi la frustration et ce brin de colère que m'inspire son silence est particulièrement difficile. Autant étais-je compréhensif concernant ses réactions jusqu'à présent, mais celle-ci me dépasse complètement. Il y a ses belles paroles disant qu'elle souhaite me comprendre et m'aider à me construire, qu'elle veut être là pour moi. Et il y a ce long silence lorsque je lui donne toutes les clés pour atteindre ses objectifs. Ce silence quand j'arrive enfin à mettre le doigt sur une caractéristique qui m'appartient, à moi seul, quand je suis en mesure de la lui expliquer. Je ne comprends pas, cela n'a aucune logique. Ce n'est pas la première fois que ses réactions sont à l'opposé de ses promesses. Je revois ce même genre de silence à Londres lorsque je suis enfin parvenu à lui dire mes sentiments, alors qu'elle avait passé tant de temps à me pousser pour que j'y arrive. Et sur le moment, plus personne. Aujourd'hui, je partage avec elle ce qu'il peut y avoir de plus significatif dans ma vie actuellement, à savoir moi. Et rien, à nouveau. Je ne sais plus sur quel pied danser. Les silences à chaque fois qu'elle obtient ce qu'elle veut de moi deviennent plus blessants à chaque fois. Je commence à avoir peur. Peur de Joanne. De m'être attaché à l'une de ces femmes qui sont, en réalité, incapables d'accepter leur compagnon tels qu'ils sont et mettent toute leur énergie à le forger comme elles le souhaitent. J'ai peur d'être un de ces idiots qui se laisse faire, malléable, capable de changer du tout au tout juste pour lui plaire. Après tout, il ne serait pas étonnant que j'ai été attiré vers ce genre de relation malsaine. Mon masque est tombé après dix-huit ans passés à jouer un rôle. Quoi de plus normal que de me tourner vers le prochain rôle à jouer ? Mais non, c'est hors de question. Même pour Joanne, je ne laisserais pas cela arriver. Je suivrais le mantra qu'elle m'a inculqué, avec ou sans elle.
Je me retrouve à nouveau à devoir changer de sujet et garder l'air léger pour que la situation s'apaise. Mon sourire est sincère, mais peut-être moins lumineux qu'à son habitude. La jeune femme m'explique ses propres habitudes, parfaitement opposées aux miennes. Je ris nerveusement. Voilà qui commence bien. « Tu étais un parfait petit commis à Londres pourtant. » dis-je en faisant référence au soir où elle m'avait aidé à préparer le dîner. Et cela n'avait pas eu l'air d'être une telle corvée pour elle. Sans oublier que faire la cuisiner ouvre l'appétit tout seul. Mais après une courte réflexion, je préfère éviter cette nouvelle problématique ; « Bon, oublions ça. Disons que c'est open-frigo ce soir. » Comprendre que chacun grignote ce qu'il veut quand il le veut, c'est bien plus simple. Sur ce, nous sortons enfin de ce fichu dressing. Sans trop faire attention si Joanne me suit ou non, je retourne au rez-de-chaussée et me rends dans la véranda. J'avoue que je ne sais pas ce que font les gens en couple chez eux. En attendant la réponse, je m'assied dans un fauteuil qui se trouve là, me permettant un soupir évacuant la frustration que je n'ai pas voulu laisser deviner plus tôt. Finalement, j'entends les petits pas feutrés de Joanne descendre l'escalier. Je me tourne et lui fais signe d'approcher. Une fois à côté de moi, je l'attrape et la fait basculer sur moi. Ainsi assise en travers du fauteuil, sur mes cuisses, je peux lui voler un baiser. « Alors, dis m'en plus. Que fait Joanne quand elle est chez elle ? » je demande avant de Ben ne vienne s'incruster près de nous pour réclamer quelques caresses. A me voir, on se demande souvent pourquoi j'ai adopté un chien. On ne s’entend pas, et je donne rarement l'impression de lui porter beaucoup d'affection. Je lui caresse rapidement la tête et esquive rapidement une de ses tentatives de me mordiller le bras. « Ben a été abandonné il y a quelques années. » j'explique à Joanne. « Il a un sale caractère, et ses maîtres n'arrivaient pas à le gérer ». Je souris doucement, me disant que parfois je les comprenais, et d'autres, absolument pas. « Tel maître tel chien, hein canaille ? » dis-je en montrant les crocs, moi aussi, alors qu'une de mes mains retourne gratter l'arrière d'une de ses oreilles.
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Message(#)#42 joamie + home sweet home EmptyMer 27 Mai 2015 - 12:59

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Cuisiner à deux et pour deux changeait beaucoup de choses, comparé à ne concocter des plats que pour soi. Ca motivait, ça permettait de découvrir de nouvelles saveurs à travers les connaissances de l'autre, et profiter d'un bon repas en couple permettait de mieux se connaître. Joanne ne trouvait aucune satisfaction à ne cuisiner que pour soi. Cela fonctionnait quand elle préparait des gâteaux par exemple, s'essayant à de très nombreuses recettes, qu'elle apportait sur son lieu de travail pour ses collègues ou lorsqu'elle était invitée chez des amis. La belle blonde ruina un nouveau sujet de conversation alors que Jamie tentait de détendre l'atmosphère. Il se résigna, finissant par dire que chacun prendrait ce qu'il voulait. Et il s'éclipsa, se rendant au rez-de-chaussée. Il était parti d'un pas déterminé, sans même jeter un coup d'oeil derrière lui. Joanne en arriva très rapidement à la conclusion qu'il lui en voulait, il en avait le droit. En quelques minutes, elle avait foiré son emmenagement ici. Dire que ce n'était parti d'un rien, d'une bonne intention. La jeune femme resta longuement plantée là, ses mains jointes entre elle, à regretter beaucoup de choses. Sauf le fait d'avoir choisi de venir vivre ici. Elle se disait qu'elle devait faire quelque chose pour remédier à tout cela. Ne pas perdre de vue ses objectifs, mais trouver d'autres moyens pour y parvenir. Jamie faisait beaucoup d'effort pour elle, elle se demandait si elle en faisait suffisamment pour lui. Elle finit par en douter, et songea à un moyen de rattraper la casse, pour ne pas finir comme le soir où elle avait du le récupérer au poste de police. La belle blonde soupira longuement. Ses doigts passèrent rapidement dans ses cheveux avant qu'elle ne se décide à descendre, enfin. Il était installé sur l'un des fauteuils qu'abritait sa véranda. D'un signe de main, il lui demanda de se rapprocher. Au moment où elle était suffisamment proche de lui pour la toucher, il l'attira vers lui afin de la faire tomber délicatement sur ses joues. Sous l'effet de surprise, un rire s'échappa de sa bouche. A peine eut-elle le temps de s'asseoir sur lui qu'il l'embrassa furtivement. Après quoi, Joanne s'installa plus confortablement en croisant ses jambes, et en passant l'un de ses bras à l'arrière de sa nuque. Ses yeux se baissèrent et se mit à sourire à sa question. A voix basse, elle lui répondit "Eh bien... Quand Joanne est chez elle, elle aime beaucoup lire, ou regarder des films, des séries ou des reportages sur l'Histoire. Quand elle doit faire des tâches qu'elle n'aime pas, elle trouve toujours un prétexte pour les reporter. Mais cette dernière année, elle n'aimait pas trop rester seule chez elle. Alors elle allait beaucoup se promener, prendre des cours de danse, rester le plus longtemps possible au travail, ou à aller au restaurant avec ses collègues. Parce que quand elle est chez elle, toute seule, elle a tendance à beaucoup trop penser, et beaucoup trop réfléchir sur des choses futiles aux yeux des autres." L'année passée se résumait exactement à cela, elle n'allait pas lui mentir en imitant  Candide. Il y avait tout de même des moments où elle avait besoin de s'isoler. C'était rare. Elle ne cherchait pas forcément une compagnie permanente, mais avoir des éléments qui l'entouraient permettai de lui occuper plus seinement l'esprit que si elle était à se morfondre chez elle. Depuis sa rencontre avec Jamie, elle allait déjà beaucoup mieux de ce côté là. Ben profita de la réponse de la dernière venue dans la maison pour réclamer quelques caresser. La jeune femme sourit en le voyant, et utilisa sa main libre pour lui donner ce qu'il demandait tant. Il était très joueur. Joanne garda alors son poing fermé, que le chien se plaisait à mordiller doucement. Elle n'avait pas peur des animaux, en ayant toujours eu un dans sa maison depuis sa naissance. Des chiens et des chats principalement, le père Prescott n'aimant pas tout ce qui était trop petit. C'était pour cela qu'il optait pour des bêtes telles que le schnauzer géant noir, ou le bouvier bernois. Elle avait passé une partie de son enfance avec un bâtard, qui avait été abandonné sur une aire d'autoroute alors qu'ils se rendaient chez les grand-parents. C'était la chienne la plus affectueuse qui soit. Elle avait montré toute sa reconnaissance jusqu'à ses beaux derniers jours. Joanne ne lésinait pas en caresses. D'une voix douce, elle ajouta. "Il doit avoir besoin de beaucoup d'affection. C'est son seul moyen de montrer l'amour qu'il a pour son maître." Elle était heureuse que le courant passait bien entre le chien et elle. Il aurait très bien pu marquer son territoire et exprimer sans remord sa jalousie. Ses yeux se rivèrent sur Jamie, ôtant sa main de Ben. Elle le contemplait, tout simplement. Elle le regardait amoureusement, avec tendresse, mais aussi avec regrets, déplorant sa propre attitude quelques minutes plus tôt. Collant son front contre sa tempe, Joanne ferma les yeux pendant quelques secondes, avant de se redresser et de le regarder à nouveau. "Pardonne-moi." lui dit-elle à voix basse. Elle n'avait pas encore pensé à ce qu'elle pouvait dire ensuite, c'est pourquoi elle restait silencieuse quelques secondes avant de reprendre, ne le quittant pas les yeux. Elle était extrêmement gênée. "A vouloir trop bien faire... je ne fais que les choses mal." La jeune femme pensait que ça résumait assez la situation. Elle ne savait pas quoi dire de plus, pensant que c'était suffisant. C'était peut-être idiot, Joanne aurait adoré l'embrasser à ce moment là, mais elle n'osait pas. L'envie n'en manquait pas et cela devait certainement se voir. Autant revenir sur un autre sujet qui s'était terminé en de mauvais termes. "Pour un dîner avec mes collègues, j'avais préparé une tarte aux courgettes au fromage de chèvre." Elle sourit timidement. "Ils sont de véritables carnivores et se sont sentis obligés d'y ajouter du bacon grillé par dessus mais..." La jeune femme hésita un moment avant de terminer sa phrase. "...On pourrait peut-être essayer d'en faire une, si tu as tout ce qu'il faut et... si tu en as envie." Ses yeux se baissèrent une nouvelle fois, ayant un peu peur de sa réponse. "Je ne me souviens plus de la recette en entier, mais au pire, on peut toujours improviser et la faire à notre sauce." Joanne ne connaissait pas beaucoup de recettes de plats végétariens. Elle savait qu'elle aimait celui-ci, et ça leur permettait d'empêcher d'abord la problématique de la viande. Même si elle adorait ça, elle arrivait très bien à s'en passer de temps en temps. Par tout ceci, elle venait d'essayer de rattraper la casse, elle se sentait terriblement fautive et incapable. Elle savait qu'elle était heureuse ici, avec lui, et se doutait que ça n'allait pas être aisé tous les jours. Mais elle savait que ça valait le coup, et faisait donc de son mieux pour fournir un maximum d'effort.  
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